ENVIE D'EUROPE ?
Deux mots et un constat suffisent à vérifier la futilité et l'inconsistance de la démocratie française : 33 listes ont été enregistrées pour les élections européennes du 26 de ce mois.
Cependant, les sondages s'accordent à annoncer une participation de 40%. À supposer que ces 40% de votants se répartissent à parts égales sur les 33 listes, cela fait 1,21 voix, si l'on peut dire, par tête de pipe. Ce n'est pas grand-chose.
Certes, ce n'est pas ainsi que les choses se passeront. Il y aura ceux qui auront 20 ou 25% des 40% de votants, ceux qui en auront 13 ou 15, 8 ou 9, etc. Les autres ramasseront les miettes sous la table de ce festin électoral du pauvre. Voire du très pauvre. Car même ceux qui auront les plus hauts scores, n'auront pas grand-chose non plus. Ceux-là crieront victoire. Et les médias retiendront leurs chants, au fond ridicules. L'opinion s'y laissera prendre plus ou moins. Elle oubliera qu'elle n'a pas voté ou bien peu. Et cette comédie s'achèvera avec un semblant de vainqueur et de vaincu.
Quelle est la légitimité de ce psychodrame ? Des élus qu'il engendrera ? Elle est nulle. Et les Français le sentent bien, qui ne s'y intéressent guère.
Nous ne disons pas qu'il faut s'en désintéresser. Nous dirons même qu'il serait bon que la politique européenne d'Emmanuel Macron soit sanctionnée comme elle le mérite, pour son irréalisme obstinément contraire aux intérêts vrais de la France et de l'Europe.
Il n'empêche : selon toute apparence, cette campagne pour l'élection du parlement européen n'est pas plus sérieuse que ce parlement lui-même. Jean-Claude Junker lui-même, un jour de sainte colère, l'avait jeté à la figure des parlementaires abasourdis : « je vous le dis, nous sommes ridicules ».
Tant mieux si les partisans d'une Europe des nations et des États y entrent en force. Nous voterons en ce sens. Mais la fracturation de l'Europe de Bruxelles, accélérée par le Brexit, tient à des facteurs objectifs autrement déterminants que les parlotes d'une quelconque assemblée. Le divorce aggravé du couple franco-allemand, la crise financière à venir dont tout le monde pressent l'imminence et sans-doute la gravité, la montée des populismes identitaires qu'ils exercent déjà le pouvoir ou qu'ils ambitionnent de l'exercer avec de bonnes raisons de l'espérer, sont par contre des facteurs objectifs de nature, ceux-là, à opérer la salutaire dislocation des institutions de Bruxelles. Elles ont failli. Elles sont déjà sur la défensive.
Alors, comme nous ne sommes pas du tout des ennemis de l'Europe, il faut souhaiter que nous serons capables de la reconstruire sur des bases nouvelles et saines. Une Europe des peuples, des nations et des États, redevenus souverains mais désireux de s'entendre. Pour une Europe grande de nouveau, car elle l'a été bien avant que Jean Monnet. Robert Schuman et consorts eussent existé. Et leurs émules ont échoué. Europe Great again ? Va pour great again ! Moscovici et Barnier comprendront mieux. C'est triste à dire. ■ lafautearousseau
Le pauvre homme est crédité de 4,50% des voix ...
Commentaires
Depuis Jules César on essaie de réunir l'Europe ! Cela échoue à chaque fois .
Par ailleurs pourquoi traiter les identitaires de populisme .C'est un peu comme dans la crise post conciliaire de l Eglise on traite les catholiques fidèles à l'intégrité de la foi catholique d' intégriste .C'est honteux !On est pour les respect d'une identité léguée par nos ancêtres et que nous devons transmettre à nos descendants comme dans un héritage.La France appartient aux générations passées aux générations actuelles et futures .Quant aux élections si on est monarchiste on est assez convaincu qu'il s'agit d'une mascarade .
Je crois que vous prenez la moche pour rien, cher Camelot. Pour nous populisme et identitaire ne sont péjoratifs ni l'un ni l'autre.
De plus, je n'ai pas parlé des "identitaires" mais des populismes européens identitaires. Vous lisez trop vite, cher Camelot,
Je crois que Gérard POL minimise les pouvoirs dont le traité de Lisbonne dote le parlement européen. Dans de nombreux domaines, il devient co-décisionnaire avec le Conseil européen. Il investit la Commission européenne et son président, puis les contrôle.
Une synthèse utile par le lien officiel ci-dessous :
https://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/europeennes-2019/pouvoirs-du-parlement-europeen.html
Compte-tenu que la fraction importante des lois qui nous gouvernent proviennent des institutions européennes, les élections du 26 mai ne sont pas à négliger et on ne devrait pas envoyer n'importe qui siéger à Strasbourg.
Vous avez raison, il ne faut pas sous estimer la capacité de résistance des institutions de Bruxelles. Après tout, les hommes y défendent leur position, leurs privilèges qui sont substantiels et peut-être leurs convictions, ces choses qui se mêlent si aisément en tout être humain. Ces forces sont puissantes et visent à persévérer dans leur être.
Le vice de votre raisonnement me semble être que vous avez tendance à considérer toute situation en vigueur comme éternelle quand l'Histoire et l'actualité nous montrent au contraire de multiples retournements. Pourquoi les lois bruxelloises qui nous gouvernent actuellement échapperaient à la règle ? Il n'y a guère de lois en Histoire qui n'aient pas un jour ou l'autre, été abandonnées, abrogées, etc. La vie politique ne consiste pas à simplement prolonger l'existant.
Enfin, je ne dis pas du tout qu'il faut se désintéresser des européennes. Je dis le contraire.
Je pense simplement que l'actuelle évolution des réalités en Europe et dans le monde dépend davantage de paramètres objectifs plus déterminants. J'en ai mentionné quelques-uns.
Giscard, lui-même, a avoué récemment que le parlement de Strasbourg ne servait à rien. Le système européiste se moque comme d'une guigne des élections. Elles ne changeront rien. Se battre sur le même terrain que la gauche, le combat est perdu d'avance. Plus de quarante que ça dure !
Au moins 715 individus, voire plus qui ne représentent non pas leur pays, mais leur idéologie, et en FRANCE ,cette élection sert à recaser les battus des législatives. De plus on y parle 25 langues, donc autant de traductions des propos tenus dans ce foutoir de Parle-Ment européen.. Quant au nombre de listes, ce n'est pas compliqué: il suffit d'exiger que chaque liste fournisse une profession de foi, la moindre des choses, et un bulletin de vote, plus le nombre suffisant de bulletins dans les bureaux, et là le nombre de listes s'effondrera, car celà aura un coût qui permettra d'éviter les farfelus qui récolteront :O ,O??????% des votants..
Le seul point positif comme l'a souligné Gérard POL, c'est la possibilité de mettre en échec les listes MACRON et autres supranationales.
Je vous rejoins sur la fin de votre propos : dans ce monde gérés par l'image et les médias, que Macaron se prenne "une veste" n'est pas négligeable. Bien plus, faire rentrer le maximum de nationalistes dans ce Parlement est interessant. L'impact sur les Français serait à mon avis important et deculpabilisant. Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières...
Tout cela rejoint ce que j'ai écrit sur un autre fil : il faut absolument voter pour la seule liste qui a une chance d'arriver en tête du scrutin, celle de Bardella/Marine. Je n'ai pas d'animosité envers Dupont-Aignan et, malgré leur côté folklorique et farfelu, les gens de "L'Alliance royale" sont surement sympathiques, mais une voix pour l'un et les autres est une voix perdue.
D'autant que ce scrutin est national, c'est-à-dire qu'aucun suffrage n'est perdu, ce qui est le cas dans tous les autres (Présidentielle excepté) où, par exemple, mon vote à droite dans mon 13ème arrondissement ne sert pratiquement à rien aux municipales ou législatives.
Votez "monarchistes " en espérant que grâce à Dieu, il y aura beaucoup de députés qui changeront cette Europe actuelle.
Voter "monarchiste" en l'occurrence et sans S, c'est évidemment voter Bardella/Le Pen. Ou alors, c'est qu'on ne fait pas de politique et qu'on attend que la colombe de Reims vienne toute seule.
Et d'ailleurs, si l'on croit ça, pourquoi voter ?