Société • Patricia Perez chez Bourdin : « Nos enfants se font assassiner sauvagement, et par toujours les mêmes. Toujours les mêmes ! »
Par Gabrielle Cluzel
C'est un bel article que Gabrielle Cluzel vient d'écrire sur cette tragédie. Une de plus. [Boulevard Voltaire, 8.08].
Rappelons pour ceux qui l'ignoreraient que Gabrielle Cluzel participe - d'ailleurs toujours brillamment - à certains de nos colloques et conférences, dont quelques unes sont les siennes propres. LFAR
On peut décider de ne pas écouter ceux qui tirent la sonnette d’alarme : les politiques – ils instrumentalisent ! -, les journalistes – ils « fakenewsent » ! -, les intellectuels – ils échafaudent et théorisent ! -, mais les mères de famille ?
Patricia Perez – son nom n’aurait jamais dû sortir de son heureux anonymat – n’instrumentalise pas, ne « fakenewse » pas, n’échafaude pas de grande théorie. Elle pleure. Son fils qu’elle enterre, comme dans L’Office pour l’enfant mort, « l’enfant frêle qui [lui] était né », devenu grand jeune homme de 26 ans. Aujourd’hui, elle « attend le soir, attend le froid, attend le noir ». Et elle attend aussi des réponses à ses interrogations qui sonnent comme un grand cri : « Notre France ne fait rien pour ses enfants. »
La question n’est pas de savoir s’ils auront sa haine ou pas. C’est de chagrin et de désespoir qu’il s’agit. Et surtout de vérité. Invitée de « Bourdin direct » en ce jour de marche blanche grenobloise, elle rétablit les faits, pour l’honneur de son petit : ce n’est pas d’une « rixe », d’une « embrouille » ou d’une « bagarre » qu’il s’agit, mais d’un assassinat. Son fils n’était pas armé. Les autres si. Ils l’ont poignardé au cœur et ont lacéré son visage, si violemment que même le maquillage mortuaire, dans le cercueil, n’a pu le camoufler. Ce n’était pas plus une querelle, bien sûr, qu’un viol n’est une dispute amoureuse.
« Nos enfants se font assassiner sauvagement, et par toujours les mêmes. Toujours les mêmes ! » Qui ? Le journaliste ne pose pas la question. Peut-être parce que la réponse serait malséante, mais qu’il serait sans doute aussi malséant, en ces circonstances, de faire brutalement taire cette mère. Le journaliste est prudent. Mieux vaut changer de sujet gentiment.
Patricia Perez nous met en garde : son enfant n’est pas le premier, il ne sera pas le dernier. Statistiquement, peu de chances qu’il s’agisse du mien ou du vôtre. Quoique.
On ne devrait pas sous-estimer une mater dolorosa. Elle n’a rien à perdre. Cela s’appelle l’énergie du désespoir. L’histoire des soulèvements dans le monde est marquée par la détermination douloureuse de ces mères-là. « Nos gouvernants, nos pouvoirs publics ne font rien, Monsieur. Ils ne font rien, je suis révoltée. Combien de nos jeunes vont partir comme ça, dans la violence gratuite ? » Je serais Emmanuel Macron, je reviendrais de vacances et m’exprimerais fissa. La brûlante controverse piscine ou bord de mer attendra. ■
Ecrivain, journaliste
Commentaires
Compter sur Macron et suite !!!!!!!
une marche blanche, une rose blanche et une belle parole.............
'' Toujours les mêmes '' ... Tout le monde sait de qui il s'agit, de la racaille issue de l'immigration arabo-musulmane et africaine, mais il est devenu interdit de nommer la réalité.
Lorsque l' Etat n'est plus capable de protéger ses administrés, alors , souvent ce sont les citoyens qui font le travail eux mêmes, et là pas d'avocat payé avec notre argent, pas de vice de procédure, pas d'appel.
Et, après la marche blanche de rigueur, ne pas oublier de chanter l'hymne national de la France soumise et politiquement correcte : "Aux larmes citoyens ..."