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Histoire • Dominique Paoli : « Madame Adélaïde. Sœur et égérie de Louis-Philippe »

 

Par fré­dé­ric Le Moal

Une excellente recension - initialement parue sur lelitteraire.com - de l'ouvrage de Dominique Paoli - dont nous recommandons vivement la lecture.  LFAR

La soeur de l’ombre

Le sous-titre de cette bio­gra­phie est par­ti­cu­liè­re­ment bien choisi car Madame Adé­laïde fut bien plus que la sœur du roi Louis-Philippe Ier. Elle joua le rôle d’une égérie, d’un conseiller poli­tique d’influence auprès de l’héritier de la Mai­son d’Orléans, enta­chée du sang de Louis XVI par le vote ter­rible de Phi­lippe Ega­lité, et du roi-citoyen qui tenta l’impossible : récon­ci­lier la France d’après 1789 avec la monar­chie de ses pères et y gref­fer le modèle anglais.

Madame Adé­laïde fut, comme ses trois frères, mar­quée par l’enseignement libé­ral de Mme de Gen­lis, ce qui lui per­mit de s’adapter aux temps nou­veaux mais sans perdre une foi catho­lique fer­vente. C’est d’ailleurs un des nom­breux apports des recherches archi­vis­tiques de Domi­nique Paoli. Cette foi per­mit sans doute à cette jeune fille en réa­lité fra­gile phy­si­que­ment de tra­ver­ser les ter­ribles épreuves de l’exil auquel la révo­lu­tion puis le Pre­mier Empire la condam­nèrent. Elle ne se maria pas, ce qui sans doute contri­bua à la soli­dité de sa rela­tion avec Louis-Philippe, ren­for­cée par la mort pré­coce de leurs deux autres frères (Mont­pen­sier et Beau­jo­lais) et la proxi­mité avec sa belle-sœur Marie-Amélie.

Aussi pru­dente que le duc d’Orléans pen­dant la Res­tau­ra­tion, elle évita les faux-pas mais joua un rôle que Domi­nique Paoli décrit comme déter­mi­nant dans la prise du pou­voir en juillet 1830, alors même que Louis-Philippe appa­raît plus hési­tant. C’est à cela que l’on recon­naît les grands per­son­nages de l’histoire, à cette capa­cité à sai­sir l’événement quand il se pré­sente. Son influence poli­tique – notam­ment dans les affaires diplo­ma­tiques – fut donc majeure pen­dant la monar­chie de Juillet, mais sub­tile et dis­crète, lors des dis­cus­sions du soir avec son frère, en tête-à-tête. Et on ne peut s’empêcher de pen­ser que sa dis­pa­ri­tion en 1847 priva le sou­ve­rain d’un appui déci­sif face aux émeutes de 1848.

Bref, une très belle bio­gra­phie, pui­sée aux meilleures sources, sur un per­son­nage peu connu mais influent de notre histoire. 

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Domi­nique Paoli, Madame Adé­laïde. Sœur et égérie de Louis-Philippe, Per­rin, avril 2016, 23 €

fre­de­ric le moal

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