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Alexandra Lavastine : mon jour d'après le 13 novembre dans un quartier sensible de Seine-Saint-Denis

 

Passionnant récit d'Alexandra Laignel-Lavastine

La journaliste et philosophe Alexandra Laignel-Lavastine, qui habite en Seine-Saint-Denis, a interrogé les jeunes de son quartier dès le matin du 14 novembre. Si leurs propos ne reflètent pas l'opinion majoritaire dans ce département, ils traduisent une réalité dérangeante.   

Alors qu'en ce lugubre matin du samedi 14 novembre, la France était en état de choc et le monde glacé d'effroi, comment les jeunes de mon quartier, dans le 93, avaient-ils vécu, eux, les carnages de la nuit? Un vague espoir m'avait saisi: et si les tueurs islamistes venaient, par ce bain de sang, de s'aliéner un peu leurs admirateurs de banlieue, généralement fascinés par leurs «exploits guerriers»? Dans cet univers clos et à la dérive, où la fêlure morale est souvent vertigineuse, le principe qui prédomine est en effet celui de la valeur contraire. Les décapitations en ligne, les prières de rue et le voile intégral horrifient ou dérangent? Ils «kiffent» puisqu'ils «niquent la France». Mais cette fois? Se pouvait-il que les images atroces des tueries les laissent de marbre et ne suscitent pas l'ombre d'un écœurement ou d'une identification aux victimes? En s'en prenant au public jeune et festif d'un concert de rock ; pis, en ciblant les spectateurs d'un match de foot, leur passion, de surcroît au Stade de France, situé à quelques encablures de là et où ils auraient tous pu se trouver, les tueurs de Daech n'avaient-ils pas commis une erreur d'appréciation? J'avoue que je m'attendais au moins à un vague: «Là quand même, ils abusent!». Je descends au bistrot du coin vers 10 heures.

Première surprise: rien n'y laisse deviner qu'une tragédie vient de frapper le pays. La télé est pourtant allumée au-dessus du comptoir, le film des événements passe et repasse en boucle. La clientèle, exclusivement masculine, regarde du coin de l'œil, mais personne ne semble concerné. J'interroge le patron, les yeux rougis par l'absence de sommeil, un sympathique arabe chrétien qui se définit comme «assyro-babylonien»: «J'y crois pas», me dit-il à voix basse. Depuis que j'ai ouvert à 8 heures, les gens parlent de tout et de rien, mais surtout pas de ce qui vient de se passer. C'est biz as usual: circulez, y'a rien à voir. Je m'attable avec Malik* en train de boire son café, le visage fermé. Je lui dit qu'il a une mine fatiguée et qu'il y a de quoi après les massacres horribles des dernières heures. «Pourquoi horribles?», me lance-t-il d'un air hostile, «tu crois quand même pas ce qu'ils nous racontent!». Ma crédulité lui fait même «pitié»: «Réfléchis trois secondes: un musulman, ça tue pas. Tuer, chez nous, c'est haram. C'est marqué dans le Coran». Je tente la carte bobo nunuche bien-pensante: l'islam est certes une religion-de-tolérance-et-de-paix, mais il peut y avoir de mauvais musulmans, des fanatiques qui le déforment et s'en servent à de vilaines fins politiques. «C'est quoi ces conneries?», poursuit-il. «Un communiqué, ça se fabrique, c'est comme les images: tout est bidon». Et comme un musulman ne peut donc être un meurtrier, il faut bien que «y'ai un truc derrière tout ça». Le raisonnement est implacable. Aussi brillant que celui d'Emmanuel Todd et d'une bonne partie de la doxa de gauche politiquement correcte, pour qui il ne s'agissait déjà plus, quatre mois après «Charlie», de combattre l'islamisme, mais le «laïcisme radical» porté par les néo-réactionnaires, très vite tenus, en toute indécence, pour les coupables indirects des crimes de janvier.

Entre temps, les copains de Malik sont arrivés et ils se mêlent à la conversation. Nidal, passablement agressif, renchérit: «La vérité, de toute façon, on l'a connaît: c'est un complot contre nous et contre l'islam, comme avec Merah et le reste». Le reste? Un autre m'éclaire de façon assez prévisible en m'expliquant que les chambres à gaz seraient une «invention sioniste», le 11-Septembre un complot du Mossad et le massacre de Charlie-Hebdo un coup monté de la DCRI. «Tu vois, les Kouachi. J'ai un copain qui les connaissait bien. Il m'a dit que le deuxième frère était mort en 2009. C'est pas une preuve, ça? Le but, c'est de salir les musulmans». Avant, m'expliquent-ils, ils ne disposaient que de la version officielle que leur servaient «les médias». Désormais, ils possèdent un savoir inaccessible au profane: «On peut plus nous enfumer». À ce propos, je leur demande quels sont leurs sites préférés: Dieudonné, Soral, Médiapart, oumma.com, les Indigènes de la République? Ils ne comprennent pas le sens de ma question: «Internet, quoi, YouTube. Tu connais YouTube?». Je n'insiste pas, voyant que la notion même de source leur échappe. Je me résigne aussi assez vite à laisser de côté la question de la vraisemblance dudit complot — la paranoïa conspirationniste étant par définition immunisée contre tout démenti en provenance des faits —, pour m'intéresser aux chefs d'orchestres cachés: un complot, mais orchestré par qui? «Justement, on le saura jamais», dit Kevin d'un air grave et dubitatif. «Tu déconnes!», s'énerve Réda qui prend à son tour la parole avec véhémence: «T'sé quoi Madame, avec tout mon respect: les gros salauds, les barbares, les criminels qu'faudrait régler à la kalach, c'est les Juifs! Mais ça, tu pourras pas l'écrire dans ton journal vu qu'ils contrôlent tout». Vraiment tout? «Nan, en fait, seulement 80 %», estime Kamel, plus raisonnable et qui dispose de chiffres plus… exacts. Son voisin, un peu gêné devant moi, tient lui aussi à… nuancer: «Les Juifs, enfin les sionistes plutôt. C'est eux les grands caïds. Même l'Etat français est une marionnette entre leurs mains». Tous acquiescent avec vigueur et considèrent, pour de mystérieuses raisons, que seul Poutine, «un mec génial», pourrait nous «sauver».

Les trois mots magiques — «Juif», «sioniste» et «complot» — étant lâchés, ces vocables ont aussitôt pour effet d'échauffer le groupe, toujours aussi peu disposé, autour de midi, à verser une larme de compassion, même une toute petite, envers les morts et les blessés de la nuit. Une insensibilité et une indifférence absolues. Tandis que je songe à la réflexion d'Hannah Arendt sur le fait que c'est aussi dans le vide de la pensée et l'incapacité d'être ému que la barbarie se déploie, voilà que Toufik infléchit avec succès la discussion sur les francs-maçons, «les alliés du grand caïd» qui, manifestement, les passionnent. Et d'ajouter: «De toute façon, en France, c'est simple: si tu fais pas partie d'une loge, t'as pas de boulot». Son pote le coupe: «Faut pas oublier non plus Sarko et sa bande qui, après avoir vendu cinq tonnes d'or aux Américains pour une bouchée de pain, se sont tous tirés à Tel-Aviv». Son voisin complète: «Même les Français en ont marre, ils sont plus chez eux avec ces Juifs pourris. Or on a quand même le droit de se sentir chez soi, c'est normal!». J'ose faire remarquer que Nicolas Sarkozy a pourtant l'air de se trouver physiquement à Paris. «Ben c'est normal, vu que c'est Rockefeller qui dirige BFM et iTélé». J'admet que je n'y avais pas pensé… De toute façon, «ils sont tous islamophobes, faut arrêter de nous stigmatiser», conclut un autre.

Là, il me sidère: ces jeunes esprits déstructurés, abreuvés aux discours de haine et aux fantasmes complotistes, ont en même temps très bien capté le prêt-à-penser du jour et l'intérêt qu'ils pouvaient en retirer, entre chantage à l'islamophobie, vulgate du padamalgame (les procès en dérive «néo-réac», ils ne connaissent pas encore) et complaisance victimaire. Il est vrai que l'axiome de Malik — «Un musulman, ça tue pas» — rejoint le principe intangible de la bien-pensance contemporaine, à savoir que le Mal ne saurait en aucun cas surgir du camp du Bien, celui des anciens «damnés de la terre». D'où l'exploit d'Edwy Plenel qui, en 2013, osait encore parler d'un «terrorisme dit islamiste».

C'est ainsi que sans ces territoires occupés de la pensée progressiste, toute à son déni idéologique du réel, Les Territoires perdus de la République*, un livre qui réunissait dès 2002 les témoignages alarmés de professeurs du secondaire, aurait pu permettre de faire — à temps? — le bon diagnostic. La gauche, dont la lâcheté fut affligeante, a préféré le bouder et le considérer comme raciste: comment osait-on constater une offensive salafiste dans certains quartiers? Scandaleux. Résultat: la France enregistre quinze ans de retard à l'allumage face à la menace représentée par un islam qui se radicalise. À se demander où réside le plus horrifiant. Dans cette perte absolue de repères parmi une jeunesse pourtant née et éduquée en France? Ou dans le manque de courage de nos élites somnambules qui, de renoncements en capitulations, ont contribué à accuser cette fracture qu'il était jusqu'à présent de mauvais goût de vouloir voir et sur laquelle il était donc de bon ton de ne rien savoir. Tragique. Au début des années 2000, mes interlocuteurs étaient encore enfants. Nos milliers de djihadistes de fabrication locale — dont les massacreurs du 13 novembre —, l'étaient aussi. 

* 220 pages, 18 €.

* Les prénoms ont été changés

XVMbffe1f82-8e20-11e5-99b8-4bd51d8f92b3-100x150.jpgAlexandra Laignel-Lavastine a fait ses études à l'Université Paris Sorbonne-Paris IV puis au Centre de formation des journalistes (CFJ), avant de se consacrer à une carrière d'essayiste, d'universitaire et d'éditeur, collaborant aussi, depuis 1987, à de nombreux médias écrits et audiovisuels, dont Le Monde (près de 250 articles, portraits et chroniques de 1998 à 2009, accessibles via le site du quotidien), Libération, Le Monde des débats, Philosophie Magazine... Elle est l'auteur d' un livre de combat sur les enjeux de l'après Charlie, intitulé La Pensée égarée (Grasset, Prix de la Licra, mai 2015)* et sous titré «Islamisme, populisme, antisémitisme: essai sur les penchants suicidaires de l'Europe». La chronique d'une catastrophe annoncée en même temps qu'une invitation à décréter l'état d'urgence intellectuel.

Alexandra Laignel-Lavastine  - FigaroVox          

         

Commentaires

  • effrayant ils ne feront pas marche arrière rien à faire . Pauvres imbéciles de dirigeants .

  • Tu attiges, Alexandra, et tu attises !

    Tu dis très bien toi-même en commençant que les nouvelles moeurs de DAESH pourraient bien obliger certains sectaires à changer de logiciel... et tu te précipites toute affaire cessante pour graver dans le marbre l'ancien, en constatant qu'au bout de quelques heures rien n'a changé !

  • bien étrange commentaire ,assez obscur....... A.L.L. raconte sa matinée et ses conversations avec des "néo-dionysiens". La force de leurs convictions est inversement proportionnelle a leur niveau de connaissance des réalités du monde dans lequel ils semblent evoluer en diagonale,dans une dimension spatio-temporelle de science-fiction.....mais qui semble bien etre partagée par quasiment tous les participants a cette ahurissante matinée ,que je crois honnetement rapportée.Plus on est ignare et plus on est sur de ses convictions,et imperméable a toute autre information ,ainsi qu'a une quelconque forme de raisonnement,dont on n'a pas l'habitude.....Les certitudes de ces gens sont absolues.Ils n'attendent qu'un leader qui fondera un parti leur tenant un discours en adéquation avec ce qu'on ne saurait appeler leurs idées,tout juste leurs convictions fantasmatiques. Il est évident que cela se produira dans les années a venir. Cette population , qui ne vote que peu , votera.,et les carottes seront cuites......Au populisme patriotique français (franchouillard) qui fait si peur a nos élites,s'opposera ce populisme musulman qu'A.L.L. nous a montré,et qu'elles semblent adorer. Risque de guerre civile? Peut-etre meme pas ,l'immigration massive et la natalité differentielle devraient regler le rapport de forces.d'une façon qui la rendra inutile......

  • Le logiciel complotiste est redoutable sur des esprits faibles. Ce témoignage recoupe ma perception des deux cités proches de chez moi. La doxa antisioniste des "quartiers" est étanche à toute intrusion rationnelle et sous-tendue par le déni de réalités. La discussion n'est pas le bon outil pour redresser les idées. Ma langue au chat !

  • Oui sauf que...
    N'est-on pas soi-même complotiste en ayant le "logiciel" aussi fataliste ?
    Ces quartiers sont des réalités humaines, mouvantes, traversées de contradictions. Ce qui importe aux Français c'est avant tout de rester en vie, ou d'importer les murs du Moyen-Orient, y compris physiquement ? Les discours sur les ghettos inassimilables ont tout de prophéties auto-réalisatrices, et plus on classera des gens comme irrécupérables, plus on augmentera le nombre des morts.

  • Les cités sont pourries et peu traversées de contradictions. Tous ceux qui veulent s'arracher à leur fatalité en partent d'abord et c'est au dehors qu'on peut échanger des idées avec eux, jamais sur zone, comme si une cloche de bronze y écrasait toute réflexion. Mme Laignel-Lavastine a parfaitement saisi la ligne dure de la bêtise.

    @M. Portier : le populisme musulman n'a jusqu'ici suscité aucun parti politique et c'est un phénomène pourtant ancien. L'espoir des imams de canaliser en masse les idées courtes à leur bénéfice ne s'est pas réalisé. Les générations suivantes obtenues par une démographie débridée n'apportent pas non plus la garantie d'un abrutissement social et culturel propice à l'enrôlement : beaucoup de jeunes dégagent et s'en sortent.

  • pas de réponse possible à richard Portier 10h25 : le dernier mot du Maître ?

    Je n'ai pas dit que le reportage d'Alexandra fût inintéressant ou malhonnête, mais qu'il était prématurément désespéré.

  • article bidon et faux témoignage, c'est affligeant cette scénarisation discriminante et ringardisante, c'est d'un mépris, elle en rajoute une couche

  • ... «Internet, quoi, YouTube. Tu connais YouTube?»... Ben oui, c'est clair... Ils regardent bien Dieudonné et Soral... Alexandra Laignel-Lavastine nous prend pour des buses...

    Pour qui sait lire entre les lignes, ce témoignage est effectivement édifiant.

  • Je suis assez d'accord avec vous, Tite. Cet article de Mme Lavastine n'est pas innocent. Il cherche à renforcer la lutte contre le "complotisme". Qu'est-ce que l'on appelle complotisme? C'est toute tentative de mise en doute de la doxa officielle. Sans esprit critique, nous sommes hilotisés.

  • mes excuses pour une réintervention tardive sur la"matinée Lavastine" : ultime intervention du "Maitre"...... Merci au passage a FD 10h33 pour ce qualificatif tout d'ironie fine et légère.....On ne m'avait avait plus appelé ainsi depuis que la guerre civile libanaise mit fin a mes échanges épistolaires avec mon ancien élève Slimane K. de Tripoli,Liban. J'espère que ce charmant musulman est toujours en vie.Merci donc d'avoir ranimé en moi son souvenir....
    J'ai fait personnellement une lecture au premier degré du compte-rendu de sa matinée par A.Lavastine. Suis-je naif?Peut-etre. C'est surtout que ce qu'elle rapporte est parfaitement conforme a ce que je sais de la"Doxa régnante" chez la majorité des musulmans . Habitant Marseille et ayant des amis musulmans je me suis fait cette opinion. Mais meme le Maitre peut se tromper....
    Pour repondre a Catoneo c'est aussi parceque j'habite Marseille que j'ai pu,lors des dernieres elections voir sur FR3 Region Samia Ghali (personnalité a suivre de prés!) feter sa victoire personnelle entourée d'une foule nombreuse exclusivement musulmane .J'ai alors pensé que les socialistes étaient peut-etre en train de forger l'arme qui les tuerait et que l'hypothèse d'un futur grand parti musulman (islamiste?) était plausible,meme si,d'accord en partie avec vous les masses musulmanes peuvent paraitre un peu inertes electoralement parlant (Tout de meme 92% de votants pour Hollande en 2012.....) Mais cela pourrait changer quand le changement du rapport de forces "numeriques fera qu'ils pourraient envisager "dautres possibilités". Mais la aussi je peux me tromper : Marseille n'est pas Delphes.....
    Also spracht das Meister........

  • SPRACH, Maître !

    Incident clos si à présent on peut vous répondre.

    Reste que Daesh fait un saut et prend un risque en s'attaquant à tout Français et même à tout habitant de la France.

    Pour se faire massacrer en janvier il fallait être journaliste dans un organe précis, ou Juif présumé pratiquant, ou policier. En novembre il suffit d'avoir envie de se distraire, ou de dîner hors de chez soi : cela fait nettement plus de monde.

    Les réactions dans les "quartiers" sont plus intéressantes une fois que cette prise de conscience est faite qu'immédiatement, à chaud, quand l'ancien logiciel est encore en place.

  • Cher Maître, créer un parti politique capable de peser sur les élections est très difficile, même si la ressource est mobilisable : l'exemple de La Manif Pour Tous démontre que la transformation "politique" d'une majorité silencieuse est une gageure. Pour ce qui concerne les communautés musulmanes, nous noterons qu'elles ne se sont pas mobilisées en masse. Leurs cadres viennent sur les plateaux médiatiques, quelques excités paradent à l'occasion de défilés pro-palestiniens, mais on ne voit pas d'articulation politicienne au travail.
    Peut-être un parti groupusculaire de la taille de Debout la France ou du Parti de Gauche émergera-t-il à la fin de l'état d'urgence, mais il ne pèsera pas dans le débat (la dispute) démocratique avant longtemps.

    Vous savez aussi que Samia Ghali est une Chaouie de Marseille, ethnie dure des Aurès. Ce n'est pas un perdreau de l'année. Mariée une fois dans le milieu, elle a fait son trou dans la sphère socialiste au bas de l'échelle et en a compris tous les ressorts. Barrée par les caciques locaux, elle s'arc-boute sur son vivier électoral et donc sur les quartiers Nord. Elle peut aller loin et elle ne perdra pas son temps dans un hypothétique parti musulman forcément dominé par les "penseurs". C'est une femme d'action !

  • Le bal des vampires… et des hypocrites
    Permettez-moi Innocence de vous expliquer pourquoi je ne veux pas participer à ce bal des vampires.
    Vampire signifie quelqu’un qui se nourrit du sang humain… Quelle horreur !
    Sauf que pour les vampires « civilisés » il y a sang et sang alors que pour moi il n’y a qu’un seul sang, le sang des innocents…
    Les vampires « civilisés » justifient le fait de voir leurs semblables sucer le sang d’un petit afghan, irakien, libanais, yéménite, malien, libyen et surtout palestinien… Ce sont des sangs hallal ou casher c’est-à-dire autorisés par les Dieux-Etats nord-américain et israélien… suivis par leurs petits toutous, leurs petits chiens arabes et européens.
    Etats qui utilisent le mythe fondateur de l’Etat d’Israël « promis » au peuple ELU comme une véritable industrie sanguinaire mais lucrative…
    Le mot sanguinaire vous fait peur Innocence, je sais, mais n’oubliez pas que nous sommes dans le monde des vampires qui justifie et autorise tout sauf que quand les vampires assoiffés qui passent à table -comme au Bataclan- sont de « race impure »… des « barbares » quoi !
    Dans le monde des vampires, les Dieux-Etats ont établi des règles qui font loi, qui font la LOI…
    Selon les vampires civilisés :
    1) Il y a les bons qui ont tous les droits et les méchants sans droit
    2) Il y a les vampires barbares et les vampires civilisés
    3) Il a ceux qui ont droit à la légitime défense et ceux qui ne l’ont pas
    4) Il y a ceux qui s’autorisent de décider à la place des autres, pour les autres et ceux qui ont intérêt à faire le bon choix qui doit plaire aux vampires rois…
    5) Il y a ceux qui ont droit aux cérémonies et à la minute de silence et il y a les monstres qui n’ont aucun droit…
    Dans votre tête, Innocence, habituée au mot « justice » je vous entends me dire « mais ce n’est pas juste »…
    Vous avez raison et c’est pourquoi, Innocence, j’ai refusé et je refuse de suivre ces foules conditionnées qui participent à ce bal des vampires.

    Pour moi, les plus condamnables sont les vampires « civilisés » qui gèrent ces marchés et mènent ces danses macabres alors leurs vampires de service ne savent souvent pas comment ils sont arrivés à participer à cette industrie ou management de la terreur…

  • réponse tardive a Benzekri,Catoneo et Delpla, n'ayant ,inexplicablement,connaissance de leurs interventions que ce 29 novembre. Qui pourrait nier,pour repondre a Benzekri, que depuis 1919,aprés l'effondrement de l'Empire ottoman, les Occidentaux ont fait du Moyen-Orient leur terrain d'un jeu souvent pervers et peu defendable. Souvent Incoherent aussi,surtout de la part des USA..... Soit....mais deux faits sont incontournables : la barbarie de l'Etat islamique est intolérable et il a déclaré la guerre a l'Europe ,a la France tout particulierement. Aprés la guerre les historiens auront tout loisir de dire si notre ennemi avait ses raisons......Si nous la gagnons ,ce dont l'attitude d'Angela Merkel et de ses toutous suiveurs envers la Turquie permet de douter. Guillaume d'Orange aurait dit "La ou il y a une volonté il y a un chemin" L'Europe semble n'avoir d'autre volonté que de s'agenouiller pour offrir son cou au sabre wahabite ,celui que François Hollande a brandi avec son air d'idiot du village lors de sa visite en Arabie Saoudite l'an dernier...
    A Catoneo :Les participants a la Manif pour tous et les masses musulmanesne sont en rien comparables! Par ailleurs ce ne sont pas les Oulemas qui ont combattu dans les djebels pendant la guerre d' Algerie,et pas eux qui en ont recueilli les fruits. Le parti musulman que je pressens (encore une fois sans certitude,puisque ma qualité de maitre ne me confere pas l'infaillibilité.......) ce n'est pas pour les mois a venir,mais pour les années a venir. "Baise la main que tu ne peux couper" disent les musulmans : nous sommes encore au temps du baiser (dans tous les sens du terme?)
    A François Delpla : du haut de ma chaire et de ma grandeur j'ai toujours daigné me pencher vers le menu peuple pour l'écouter........
    Mon experience (cruelle) du terrorisme me permet de vous dire que "le ciblé" et "l'aveugle" ne s'excluent pas mais se completent.Demain une nouvelle opération ciblée peut tout a fait survenir. Il y a tant de cibles potentielles qu'on ne peut toutes surveiller.....
    le "t" m'a échappé ;je parle l'espagnol,pas l'allemand et n'ait pas lu FN (tiens....!) dans sa langue originelle
    Proposition magistrale : si nous enterrions la hache de guerre ? Ce que j'aime,entre autres choses sur ce site c'est sa convivialité et ,malgré les fructueuses divergences, une certaine connivence de fond : pas vous?
    cordialement

  • @ Richard Portier
    Internaute passionné de débat, j'ai l'habitude des agressions sur la personne en cas de défaillance argumentaire, souvent à l'abri d'un bouclier nommé pseudo, et en disparaissant après cette prouesse. Vos interventions évitant ces trois écueils et moi-même ne répondant jamais sur le même mode, nous avons tout pour nous entendre... et nous entendre !

    Reste le fond, donc : l'extrême précipitation du reportage, propre à figer les lignes au lieu de les aider à bouger.

    Car vous avez raison sur la démographie. En Ile-de-France comme au Moyen-Orient, bien des discours tendent à créer le maximum de haine et d'incompréhension entre des populations condamnées à se côtoyer, avec des différences de natalité qui favorisent à terme les plus démunies et les moins lettrées : tous les faucons en sont de vrais !

  • Ok, c'est la faute du Mossad, des juifs et à Voltaire, c'est normal, rien de nouveau sous le soleil.
    Mais en revanche, pas une seule personne parmi ces agrégés de philo pour craindre, au lendemain des attentats, qu'un de leurs proches ait été l'une des victimes ?
    Pas un mot d'inquiétude sur l'éventuelle sortie de la cousine Truc qui habite tel quartier de Paris ou l'oncle Machin qui est fou de foot et de Zlatan ?
    Etrange.
    Il m'avait semblé qu'au moins la moitié des Parisiens et banlieusards avait téléphoné à l'autre moitié le 13 et 14 novembre pour s'assurer que tout le monde allait bien. Et parmi tous ces gens, aucun de nos agrégés de philo ? Bizarre.

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