6 août 1914 ... La confiance est générale
La confiance est générale. Lea antimilitaristes d'hier sont les premiers à réclamer un fusil.
- En quoi cet enthousiasme-là n'est il pas capable de se transformer ? demande sagement Lucien M...
On continue à faire confiance à tout ce qui effrayait hier. La bourgeoisie admire Gustave Hervé, que l'assassinat de Jaurès, disent les mauvaises langues, a rendu patriote. Albert de Mun pleure d'attendrissement devant le patriotisme de la Chambre. Il appelle la journée parlementaire de mardi, le "jour sacré". Quand on connaît la coulisse, il faut en rabattre. Hier, Bernard de Vesins était à la réunion du syndicat de la presse parisienne. Clemenceau ne veut déjà plus admettre que l'autorité militaire contrôle les épreuves des journaux, établisse une censure de salut public.
- Mais c'est la loi que nous avons votée hier au Sénat, a objecté Henry Bérenger.
- Cette loi que j'ai votée, je jure d'être le premier à lui désobéir, a répondu Clemenceau, qui veut pouvoir continuer à faire de l'opposition, à renverser des ministères.
A-t-on cru sérieusement que la France guérirait en quarante-huit heures de son anarchie ?