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Détour par la littérature, avec Verlaine, pour donner de l'altitude à notre critique du Système

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Un médiocre fait-divers (une Marianne insolite et obscène exposée puis retirée de la mairie de Quimper), un article amusé et sans grand intérêt d'une certaine Jany Leroy, dans Boulevard Voltaire, ont amené le site de l'Action française à rappeler ce sonnet de Verlaine, qui insulte Marianne dans des termes, en effet, fort gaillards, comme seul un poète y est autorisé. Terrible poème, anti-républicain à l'extrême. Le fait-divers médiocre a provoqué une redécouverte littéraire et poétique, voire politique, que nous avons quelque plaisir, avouons-le, à remettre sous les yeux de nos lecteurs. Lecteurs courageux de cet été d'où la poésie est plutôt absente. Nous y reviendrons en reparlant de Baudelaire, lui aussi, peu ami du régime sous lequel nous vivons, et peu ami de la modernité ...  

 

Buste pour mairies

Marianne est très vieille et court sur ses cent ans,
Et comme dans sa fleur ce fut une gaillarde,
Buvant, aimant, moulue aux nuits de corps de garde,
La voici radoteuse, au poil rare, et sans dents.
 
La bonne fille, après ce siècle d’accidents,
A déchu dans l’horreur d’une immonde vieillarde
Qui veut qu’on la reluque et non qu’on la regarde,
Lasse, hélas ! d’hommes, mais prête comme au bon temps.
 
Juvénal y perdrait son latin, Saint-Lazare
Son appareil sans pair et son personnel rare,
A guérir l’hystérique égorgeuse des Rois.
 
Elle a tout, rogne, teigne… et le reste et la gale !
Qu’on la pende pour voir un peu dinguer en croix
Sa vie horizontale et sa mort verticale. 

 

Paul Verlaine, sonnet, Invectives, Buste pour mairies (1881) 

 

Commentaires

  • Voilà qui sort du politiquement correct de notre époque et ça fait fichtrement du bien .
    On attend Beaudelaire...
    Merci et bonnes vacances

  • D'accord avec Scaramouche. Le sonnet de Verlaine est super. Il déteste grave la République et sa poésie est merveilleuse même quand elle est super grossière. J'ai lu le Baudelaire déjà dans le blog (20.07). En politique, il pense comme Verlaine. Pourquoi votre Daudet appelle "stupide" le XIXè siècle ? Il ne l'était pas tant que ça.

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