Sur la prise de bec Royal/Cohn Bendit... et le désamour grandissant vis à vis du Système
A propos de la taxe carbone, on a pu assister à une prise de bec mi ridicule, mi indigne entre Ségolène Royal et Daniel Cohn-Bendit, lors de leur débat arbitré par Arlette Chabot. La première se moquant de cette taxe, le second -réitérant alors en quelque sorte son "dialogue" avec Bayrou d'avant les européennes- lui rétorquant, en la tutoyant, qu'elle ne serait jamais élue...
Laissons ce pitoyable Pays légal à ses jeux pitoyables: l'intérêt véritable et profond de ce désolant accrochage verbal est que, sitôt les élections régionales passées, il a bien montré la vérité vraie: un accord électoral qui n'en était pas un, entre des vainqueurs d'élection qui n'en sont pas (si l'on ramène les chiffres à l'hallucinant taux d'abstention), et qui ne repose sur rien de vraiment solide, hormis l'appêtit forcené du pouvoir...
Ou - ce qui revient au même - de la conservation des postes et situations, rentes et privilèges acquis, dans un Système qui leur convient parfaitement à tous... Cohn Bendit conservateur : quel chemin parcouru depuis Mai 68 !...
Le tout donne un système dans lequel on croit de moins en moins: la foi en lui vacille et chancelle, car, au très fort taux d'abstention, dont on a beaucoup parlé, il faut encore ajouter les 700.000 bulletins blancs, et les centaines de milliers de non-inscrits. On dira, certes, qu'ils n'ont qu'à s'inscrire: peut-être, mais qui peut dire combien expriment, de cette façon, un dégoût, un rejet du Système ?...
Bref, si l'on additionne tous ces chiffres, on se rend compte que les élus sont finalement élus par peu de monde. Ce qui alimente le cercle vicieux, et fait que la désaffection s'accroît encore un peu plus.
Et ce ne sont pas les prises de bec Royal/Cohn Bendit comme celle à laquelle on a assisté qui vont arranger les choses...