L'éditorial de Politique Magazine : Si "la crise" pouvait faire "réagir" !...
Voici quelques lignes extraites du dernier éditorial de Politique Magazine (1), qui, à propos de la crise, revient sur le retour de ces réalités qu'on avait cru pouvoir oublier, et d'abord sur ce retour des Etats, dont certains avaient annoncé un peu vite la mort (mais c'était aux temps - déjà lointains !... - d'une euphorie aussi anésthésiante qu'insensée).
"...Ce qui va apparaître de plus en plus –et les suites du G 20 ne feront que confirmer cette tendance-, c’est que ce sont les Etats qui, confrontés aux problèmes, tentent de les résoudre, et d’abord évidemment par et pour eux-mêmes. Et même s’ils seront amenés à essayer de cordonner leurs efforts, ils ne le feront qu’au vu de leurs capacités et de leurs intérêts.
C’est tout simplement parce que c’est à ce niveau-là que se trouve la réponse appropriée, s’il en est une.
(1) : http://www.politiquemagazine.fr/ (numéro 73).
Il s’agit pour chaque nation de sauver fort concrètement ses banques, ses entreprises, ses postes de travail, son économie, son pouvoir d’achat, son patrimoine. Et donc d’éviter pour soi, autant que faire se peut, l’effet domino d’un effondrement progressif, successif, cumulatif d’une construction mondiale où apparaissent partout des béances de dettes irrécouvrables sur lesquelles on a cru pouvoir bâtir une économie mondiale de prospérité facile. On commence à savoir que la question se pose de la signature des Etats et que, privés de marges de manœuvres, les Etats anglo-saxons, origine essentielle de l’immense problème mondial, mais qui veulent et peuvent conserver leur liberté monétaire, en sont à racheter leurs propres obligations et à se proposer de garabtir le rachat de leurs actifs toxiques.
Le plan d’Obama –considérable- est d’abord un plan pour les Etas-Unis. C’est sa préoccupation primordiale que sa bonne conscience approuve d’autant plus qu’il proclame carrément qu’en sauvant l’économie américaine, il sauve l’économie mondiale. Evidemment !...
..Il n’et pas difficile de comprendre qu’il n’y a plus de réponse politicienne ou syndicale à la crise qui va devenir de plus en plus sociale. Elle est proprement politique et nationale. C’est dans le fond ce qui ressortait du discours du chef de l’Etat à Saint Quentin. Aucun parti n’est à la hauteur des enjeux. Le P.S., n’en parlons même pas ! Quant aux ouvertures sarkozyennes, elles n’ont plus de significations : franchement, qu’a-t-on à faire de vieux chevaux de retour comme Jack Lang et Michel Rocard ? Un homme politique, ministre, député, maire, sénateur, président de collectivité n’aura de valeur que dans la mesure où il défendra son territoire, ses compatriotes. Quelle que soit son idéologie, elle comptera de moins en moins. Ce qu’il faudra, c’est réagir –très beau mot, qui signifie vivre- avec esprit de service et de dévouement. Ah, si la crise pouvait apporter au moins cette leçon !