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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Les Turcs sont-ils vraiment prêts à entrer en Europe ?.....

              Que l'on reste chez soi ou que l'on se déplace, il serait d'une désolante banalité de simplement écrire qu'en Europe, et quel que soit l'endroit où l'on se trouve, il y a des symboles chrétiens partout. Si l'on est allergique à ces symboles, il vaut peut-être mieux s'épargner de fouler le sol d'un continent où il y en a tant. Un cabinet turc d'Istanbul a une autre conception des choses....

              C'est le journal "L'Équipe" qui nous l'apprend: sous le titre "Foot, Allemagne, Francfort: Un maillot qui fait débat", le journal nous révèle pourquoi ce maillot ne sera finalement pas fabriqué (ou en tout cas, s'il l'a été, pas utilisé...): ahurissant !.....

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    Voici d'abord la note publiée par le journal:

           "Le maillot plébiscité par les supporters ne verra finalement jamais le jour. C'est la décision qu'à prise l'Eintracht Francfort au terme d'une large consultation auprès de son public, lequel devait choisir parmi seize modèles proposés pour la saison prochaine. Le maillot retenu, à trop forte connotation religieuse, représentait une croix noire sur un fond blanc. Suite aux vives réactions suscitées en Turquie vis-à-vis d'un maillot quasiment similaire, celui de l'Inter Milan, la direction du club allemand a finalement préféré ne prendre aucun risque. La tunique, qui a donc été privilégiée pour la saison 2008-2009, possède des dessins rappelant les serres d'un aigle, le symbole du club champion d'Allemagne en 1959."

    855848736.jpg                On est déjà abasourdi de lire une chose pareille: quel anti démocratisme ! un maillot plébiscité par le bon peuple sportif, "après une large consultation de son public", mais finalement rejeté par les instances dirigeantes d'un Club ! Il faut donc, afin d'en avoir le coeur net, poursuivre ses recherches sur ces "vives réactions suscitées en Turquie". Et là, la stupéfaction monte encore d'un cran.

            On apprend en effet que, l'Inter Milan ayant battu le club turc de Fenerbahçe, un certain Baris Kaska, avocat turc travaillant pour le cabinet "Turkoglu et Turkoglu" (ça ne s'invente pas...) a porté plainte contre le club italien. Erreur d'arbitrage, vilain jeu, gestes déplacés ? Vous n'y êtes pas du tout: le club italien jouait avec son deuxième maillot, blanc avec une croix rouge. Il n'en a pas fallu plus à l'avocat -à l'esprit passablement tordu et aux facultés mentales plutôt déficientes, semble-t-il...- pour y voir une "manifestation de façon explicite de la supériorité d'une race" !

            Et c'est pour cette histoire abracadabrantesque, où le ridicule le dispute au pitoyable, que le club allemand a préféré "larguer" son maillot pourtant fort démocratiquement choisi. Et prendre donc pour symbole un aigle, fier rapace au demeurant fort peu représentatif de gens dont la poule mouillée donnerait une image plus fidèle....

            Quant aux Turcs, et revenons-en pour conclure au début de notre réflexion, s'ils doivent s'étrangler ou faire un infarctus à chaque fois qu'ils voient une croix, il vaudrait probablement mieux pour eux qu'ils cessent définitivement de regarder du côté de notre vieille Europe.....

  • ”La chasse. Moi et les criminels de guerre.”

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              Tel est le titre du pavé de 400 pages, co-écrit avec un journaliste reporter du New York Times, Chuck Sudetic, que vient de publier Carla Del Ponte (1).

              Pourquoi s'y intéresser ici ?

              Entre autre parce que Carla Del Ponte y raconte qu'en 1999, l'UÇK (Armée de libération du Kosovo) a déporté 300 Serbes vers l'Albanie, avant de prélever leurs organes et de les vendre à des trafiquants internationaux. Elle ajoute que Hashim Thaci, le désormais chef du gouvernement kosovar, était au courant de cette affaire, qui n'a à ce jour jamais été élucidée...

              Si ce qu'elle dit -avec le co-auteur de l'ouvrage- est vrai, cela bien évidemment "interpelle quelque part" pas mal de monde. D'abord la diplomatie "états-unienne"à courte vue, qui joue depuis longtemps les musulmans en Europe comme elle les a aussi joué en Afghanistan par exemple, en armant Ben Laden dans un premier temps, croyant lutter contre l'URSS, avant de s'en mordre les doigts ensuite, comme chacun sait....

              Ensuite l'Europe et les gouvernements -dont le notre- qui ont accepté et reconnu l'indépendance du Kososvo. Préférant ainsi laisser dépecer notre ancienne alliée, la Serbie, à qui nous devons entre autre, et pour une part non négligeable, le fait de ne pas être musulmans aujourd'hui. Un petit rappel historique n'est pas inutile... Nous aurions pu, en effet, et au moins deux fois dans l'Histoire, être militairement conquis par l'Islam, comme l'a été la rive sud de la Méditerranée (2). Nous en avons été sauvés une première fois, en dehors de la "pile"monumentale que Charles Martel leur a infligé à Poitiers, par la résistance opiniâtre que les ibériques ont opposée aux troupes musulmanes. Des ibériques qui après une Reconquista de huit siècles (tout de même...) ont réussi à bouter l'envahisseur hors de la Péninsule, nous sauvant ainsi, nous les Français mais peut-être aussi le reste de l'Europe, de l'islamisation.

              Et nous avons été sauvés une deuxième fois de l'Islam par la résistance opiniâtre des européens du sud-est, des Balkans, qui ont résisté pendant cinq siècles aux Ottomans, lorsque l'Islam agressait l'Europe pour la deuxième fois, par l'est cette fois-ci. Une résistance dans laquelle les Serbes, s'ils ne furent évidemment pas seuls, eurent toute leur part, et qui devait finir par l'emporter, à partir du moment ou, définitivement brisée devant Vienne le 12 septembre 1683, l'expansion de l'Islam commença à se changer en reflux irréversible, comme en Espagne trois siècles auparavant.....

             Ce rapide rappel historique n'est pas inutile: il nous ramène au coeur des révélations de Carla del Ponte. "On" a abandonné et laissé dépecer un pays ami et à qui nous devons tant, pour en arriver à laisser la place à un mini état fantôme et fantoche, dirigé en fait par "un type pareil" ? Tout "ça", cette trahison d'alliés anciens, cette ingratitude, pour "ça"? Or il est impossible que les USA et l'Europe (et la France....) n'aient pas été au courant de ce qui se passait du côté des mafias albanaises et de l'UCK (3) à qui "on" allait offrir un pays, un pouvoir, une respectabilité (fut-elle "bidon"...); et du côté d'Hashhim Thaci, chef de bande, chef de gang, mafieu notoire, maintenant promu au rang d'Excellence ! L'écoeurement le dispute à la dérision.....

              Alors ? Qu'est-ce que cela signifie, qu'est-ce qui se cache là dessous ?.....

    (1): "La chasse, moi et les criminels de guerre",auteurs: Carla del ponte et Chuck Sudetic. Éditions Feltrinelli, 2008, 412 pages, 20 euros.

    (2): S'il n'y avait pas eu la résistance des Ibériques entre 711 et 1492 lorsque l'Islam a agressé l'Europe par l'Ouest, et s'il n'y avait pas eu ensuite la résistance des européens du sud-est jusqu'à l'expulsion des Ottomans, où en serions-nous aujourd'hui ? et que serions-nous ? Une sorte d'Egypte ? Charmant...

    (3): à ne pas confondre, évidemment, avec la totalité des albanais: gardons-nous de généraliser, il y a bien sûr beaucoup de gens "très bien" là-bas....

  • Les prix du mardi...

              le prix citron: à Jean Louis Caffier. Ce journaliste se présente volontiers -en toute modestie !...- comme spécialiste des questions environnementales sur LCI.

              Mais il utilise l'antenne pour diffuser directement ses propres opinions, et non pour faire son métier de journaliste. Qui est d'informer, de faire réfléchir, de donner aux gens les éléments d'information dont ils ont besoin pour forger leur propre opinion...

              Il avait déjà été épinglé en direct par une auditrice, à cause de sa partialité lors d'un débat sur l'adhésion de la Turquie (il est "pro turc" à fond...). L'auditrice lui ayant reproché d'être "engagé", il avait eu, à l'antenne et du tac au tac, cette réponse stupéfiante: "Oui, engagé....pour la manifestation de la vérité..." Plus content de soi que lui, tu meurs....!

              Maintenant c'est avec Claude Allègre qu'il s'accroche, et durement, à propos du réchauffement climatique. Excédé, Allègre a fini par lui reprocher d'être non un journaliste mais "un militant". Re-belote: Caffier a rétorqué aussi sec, toujours à l'antenne -et toujours avec son immense modestie...- qu'il acceptait le qualificatif de militant, puisqu'il militait..."pour les justes causes" !... C'est pas beau, ça ?

              Jean-Louis Caffier a bien sûr le droit d'avoir ses idées. Nous lui reconnaissons évidemment ce droit, et plein d'autres, y compris celui d'être honnête, et de ne pas faire de "détournements d'antenne", comme il en a pris la fâcheuse habitude.....

              Quant à se croire défenseur des bonnes et justes causes, là aussi c'est son droit de penser qu'il l'est: tout le monde peut se tromper....

     

              le prix orange: à Jacques Julliard, pour son article du 20 mars dans "Le Nouvel Observateur", sur les chrétiens d'Orient, intitulé "Un Munich de l'esprit
    La passivité de l'Occident devant la persécution des chrétiens d'Orient, une de ses plus grandes lâchetés." Extraits:

              "Parmi les catastrophes engendrées par l'invasion américaine de l'Irak en 2003 figurera en bonne place aux yeux de l'Histoire la quasi-éradication des Eglises chrétiennes du pays. Et parmi les grandes lâchetés dont l'Occident, notamment européen, se sera rendu coupable à notre époque, figurera sans aucun doute sa passivité devant l'événement.
              "Les communautés chrétiennes d'Orient sont sur place depuis deux mille ans. Elles étaient là avant l'Islam; cette terre n'est pas une «terre d'Islam» comme disent les fanatiques. C'est la terre du pluralisme religieux. Les communautés chrétiennes minoritaires ont survécu à toutes les invasions, à tous les changements de régime dans l'une des régions les plus troublées du monde. Longtemps, elles ont vécu en bonne intelligence avec les musulmans. Si détestable que fût le régime de Saddam Hussein, il respectait leur existence et, à l'occasion, les protégeait......
              "Face à la terrible situation qui est aujourd'hui la leur, les chrétiens d'Irak se sentent abandonnés. Il faut donc affirmer d'abord que leur droit à vivre en Orient est égal à celui des musulmans à vivre en Occident; ensuite, que l'existence des communautés chrétiennes d'Orient est une cause aussi juste, une obligation aussi ardente que celle de l'existence d'Israël dans cette même partie du monde; enfin, que le consentement tacite des grandes puissances à la purification culturelle du Moyen-Orient au profit de l'Islam est un véritable Munich de l'esprit, dont elles supporteront demain l'opprobre et le dommage. Avons-nous à ce point honte de nos origines que la persécution dont sont victimes les chrétiens dans une bonne trentaine de pays, dans le monde musulman, dans le monde hindouiste, dans le monde communiste nous laisse indifférents ? ...."

  • Chez Finkielkraut, à ”Répliques”, on a parlé de Dieu le samedi 16...

             

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               Le Père François Jourdan, délégué du diocèse de Paris pour les relations avec l’islam, débattait avec Ghaleb Bencheikh, ancien recteur de la Grande mosquée de Paris et présentateur sur France 2 de l’émission du dimanche matin consacrée à l’islam. Le thème?: le Dieu des chrétien et celui des musulmans ne sont pas les mêmes.....

              1°): Ghaleb Bencheikh a écrit La Laïcité au regard du Coran (Presses de la Renaissance - 2005). La séparation du politique et du religieux est-elle à jamais refusée aux peuples musulmans ? La vague fondamentaliste, les foyers de tension de par le monde et la réticence des hiérarques religieux semblent confirmer cette thèse en dépit d’une réalité plus nuancée.

              Ghaleb Bencheikh répond d’une part aux préjugés tenaces sur l’« incompatibilité » entre la laïcité et le « fait islamique », et d’autre part aux islamistes qui brandissent le Coran comme une Constitution. Pour lui, une législation positive doit prévaloir sur le droit d’inspiration religieuse. Prônant un islam éclairé, il traite particulièrement de la question de l’égalité entre les sexes dans la mentalité islamique tout comme il désacralise la violence religieuse.

              Puisés dans les sciences humaines, ses arguments militent d’une manière originale et audacieuse pour la laïcité. Pour un islam de beauté et d’intelligence.

              2°): Docteur en théologie, en histoire des religions et en anthropologie religieuse, François Jourdan est prêtre eudiste et professeur. Délégué du diocèse de Paris pour les relations avec l'islam (depuis 1998), il a enseigné la mystique islamique à l'Institut pontifical d'études arabes et islamiques (PISAI) de Rome (de 1994 à 1998). Il enseigne actuellement à l'Institut catholique de Paris (depuis 1992) et à l'École Cathédrale (depuis 1998).

              Il a écrit Dieu des chrétiens, dieu des musulmans : des repères pour comprendre (Ed. de l'Oeuvre. Collection Spirituelle - 3 janvier 2008). Perçu comme une mise en cause de la modernité, l'islam déroute, en particulier ceux d'entre nous qui s'inscrivent dans la tradition intellectuelle et spirituelle judéo-chrétienne. Le discours dominant, si pertinent soit-il par ailleurs, traite de la question islamique sans vraiment tenir compte des fondamentaux de cette foi.

              Simplifié jusqu'à la caricature, quand il n'est pas méprisé au nom d'une prétendue ouverture d'esprit, l'aspect doctrinal des religions est aujourd'hui largement ignoré. Or c'est la doctrine qui définit l'identité et la vision du monde de chaque croyant.

              Pour remédier à cette carence qui nous empêche d'avancer, François Jourdan analyse ici les postulats essentiels de l'islam et du christianisme dans leur cohérence propre. Cette mise à plat a le mérite d'ouvrir la porte à la compréhension mutuelle et donc au dialogue. Car pour entendre l'autre, il faut avant tout reconnaître sa différence.

              La coexistence pacifique entre les croyances et les religions ne peut se réaliser sans une approche ouverte et décomplexée de ce qui les unit, mais aussi et surtout de ce qui les sépare......

  • L'état du P.S.: après Julliard, Huchon...(2/2).

               Plus "intellectuel" qu'Huchon, et allant beaucoup plus au fond des choses, Julliard écrivait ceci: "...."Il y a longtemps que le PS a cessé de penser et de croire ce qu'il raconte. Depuis 1989 au moins, date de la chute du Mur, la gauche tout entière est malade, parce qu'elle n'a pas su analyser ni tirer les conséquences de ce qui s'est passé.".....1982902409.jpg

                "...parce que, qu'on le veuille ou non, le socialisme (comme la Révolution, au dire de Clémenceau) est un bloc! que le communisme a été pendant près d'un siècle l'horizon d'attente du mouvement ouvrier tout entier.";

              "...on dira encore que tout cela est de l'histoire ancienne et que la jeunesse d'aujourd'hui a d'autres soucis. Erreur! On ne vote jamais sur un programme, on vote sur une pensée, et même sur une arrière-pensée. Il n'est pas besoin de relever la tête bien haut pour savoir que l'horizon est bouché, que l'orient rouge est délavé, que le soleil levant s'est drapé de deuil. Or le fait est que jamais les socialistes ne nous ont donné une analyse convaincante de ce qui s'était passé, qui engageait pourtant la vision qu'ils se faisaient de l'avenir..."; "...rien qui nous explique pourquoi l'un des plus beaux rêves de l'humanité s'est transformé en un immense cauchemar...;...s'agit-il d'un vice intrinsèque?".

              Avec moins de brio et moins de hauteur de vues, moins de perspective et moins de profondeur, Huchon confirme donc Julliard, et ne dit donc pas autre chose, aujourd'hui, que ce qu'a dit Julliard hier. Mais il est bon que cela soit dit. Et qu'il apparaisse clairement que, bien loin d'être un parti triomphant qui aurait haut la main remporté les élections sur ses idées et son programme (et grâce à ses idées et à son programme), le PS est un parti qui a gagné, certes, mais "par défaut". Que c'est autant -sinon plus...- la droite qui a perdu les élections. Et que ce n'est en aucun cas grâce à ses "idées" que le PS a pu remporter cette victoire trompeuse.

              Ecoutons une dernière fois Julliard, c'est si bon !...: "...Les socialistes croient-ils encore à leurs mythes tels que la lutte des classes..., le prolétariat, la nationalisation des moyens de production et j'en passe? Si l'on n'y croit plus, alors qu'on le dise, et surtout que l'on en tire les conséquences. Trop longtemps on a cru pouvoir gagner la partie au moyen d'un logiciel que l'on savait faux. Pour un parti qui se veut le parti de l'intelligence, quel mépris de l'intelligence! Quelle dénégation du réel! Quel mépris de l'électeur! Et l'on voudrait que celui-ci ne s'en aperçut pas?"...."Le plus grave, c'est que cette démission de l'intelligence a produit ce qu'il faut bien appeler une imposture morale. Au propre comme au figuré, les socialistes n'habitent pas où ils militent, ils ne mettent pas leurs enfants dans les écoles qu'ils défendent, la plupart ne vivent pas comme ils sont censés vivre. L'écart entre l'être et le paraître est devenu le principal handicap social du parti.".....    (fin).

    (2): voir les quatre notes de la Catégorie "Gauche: la fin d'un cycle ?"

  • Autour du dernier empereur, avec Jean Sévillia...

                Nous avons déjà parlé deux fois du dernier ouvrage de Jean Sévillia, Le dernier empereur. Notamment lorsque Jean Raspail l'a présenté dans un excellent article du Figaro Magazine (1).....

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    Perrin, 358 pages, 21,80 euros

                Voici que le toujours excellent Canal Académie-première radio académique francophone sur internet- a reçu l'auteur, et mis en ligne -en novembre dernier- cet entretien extrêmement intéressant. David Gaillardon offre à Jean Sévillia la possibilité d'approfondir et de préciser encore un peu plus le sujet, et c'est pourquoi on l'écoutera avec profit:

               http://www.canalacademie.com/Charles-Ier-d-Autriche-Le-dernier.html

    (1) : Voici cette courte note, du dimanche, 06 septembre 2009 : Jean Raspail présente le dernier Jean Sévillia.....

                 Sous le titre L'incroyable destin de Charles de Habsbourg, Jean Raspail consacre dans Le Figaro Magazine (1) un bel article au dernier ouvrage de Jean Sévillia, Le dernier empereur.

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    Perrin, 358 pages, 21,80 euros


                     Il a choisi d'évoquer lui-même avec passion ce personnage de Charles Ier dont, dit-il, "notre ami Jean Sévillia retrace avec passion la vie méconnue",après avoir écrit celle de Zita, son épouse, "l'impératrice courage".Au point d'achever son article en se déclarant, lui, Jean Raspail, l'un "des sujets inconditionnels de l'empereur Charles Ier et de de l'impératrice Zita". C'est ainsi qu'on l'aime, notre Raspail, et Dieu merci, il ne change pas....

                     Vers la fin de son article, il évoque cette paix séparée que Charles souhaitait sincèrement offrir aux Alliés, secondant en cela les efforts intenses de la papauté pour abréger la Guerre. Il ne sert évidemment à rien de refaire l'Histoire, et Bainville -on le sait- ne cessait de mettre en garde contre ce défaut : l'uchronie. Il n'empêche: on a pourtant bien le droit de pointer les préjugés anticatholiques et -donc- antiautrichiens dont Clémenceau, entre autres, était accablés, et qu'il fit passer avant le Bien Commun, non seulement de la France mais de l'Europe, et de la Civilisation. Et l'on a bien le droit de penser, et de dire, que cette attitude fut, au-delà du mesquin, suicidaire; et, pour un homme politique, au-delà de l'erroné, scandaleux.

                     Ecoutons Raspail :

                     "....L'affaire est célèbre. C'est en Suisse, pays neutre, que va se tisser la trame. Émissaires occultes, fausses identités, entrevues secrètes, escaliers dérobés, complicités, trahisons, promesses vaines, lettres détournées, chausse-trappes et, dans l'ombre, les services de renseignements militaires des deux camps, acharnés à faire capoter le projet, sauf, peut-être, les services français -je le sais par mon père, qui, à Berne, les dirigeait et qui soutint tant qu'il le put les efforts des princes de Parme (Sixte et Xavier de Bourbon-Parme, ndlr). Dès son arrivée au pouvoir, et avec l'appui du président Wilson, Clémenceau assassine cette paix séparée qui, en épargnant le vieil Empire, aurait sauvé des centaines de milliers de vies, preservé l'équilibre des Balkans et peut-être écourté la guerre. Tout cela par haine du catholicisme ! Il fallait que disparaisse à jamais du pouvoir, où que ce fût, la moindre trace de référence à Dieu...." 

    (1) : Le Figaro Magazine, 29 août 2009, pages 72/73.

  • A propos du Prince et de son bouquin : à J-B, de F.D....

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               J-B est élève en Terminale ES. Avec un ou deux autres de la classe, il voulait venir, le 13 novembre, aux Arcenaulx (à Marseille), écouter le Prince. Deux élèves de l'école se sont tués, en voiture, le lundi précédant, dont un de la classe même de J-B; le coeur n'y était plus, évidemment, et du coup personne n'est venu... Un mois après, nouvelle invitation -à lui et aux autres- à venir pour le 21 janvier, cette fois, puisque le Prince sera là, de nouveau, en compagnie de Jean-François Mattéi.

               Et comme je leur parlais du Prince et de son livre, et que je leur disais que je le trouvais bon, tout simplement, J-B -le meneur...- m'a en quelque sorte mis au défi de lui dire en quoi et pourquoi il était bon, et pourquoi il l'achèterait et le lirait, et pourquoi il viendrait le 21 janvier etc... etc...

               Comme ça sonnait, et que je n'avais pas le temps de rester avec eux, j'ai imaginé -avec l'esprit de l'escalier...- ce que je leur aurais dit si on avait pu prolonger la discussion, et j'ai fait dans ma tête le court courriel suivant, que je lui ai envoyé le soir-même.

               On verra si j'ai été convaincant s'il vient (s'ils viennent....) le 21 janvier....

                 Cher J-B,

                 Tu veux savoir pourquoi j'ai dit que c'était un bon bouquin. En voici au moins six raisons:

    1: le Prince est sérieux et serein (tu connais le slogan de la force tranquille...): il n'y a pas chez lui de promesses électorales (dont on sait pertinemment qu'à 80% voire plus elles ne sont pas tenues), pas d'agitation; il ne cherche pas à épater ou à en mettre plein la vue. Il fait correctement, sérieusement, son boulot et, dans son genre, il fait un peu penser à Louis XIV, dont cette mauvaise langue de Saint Simon vantait malgré tout l'application qu'il mettait à faire son métier de roi...

    2: le Prince est cultivé: il a étudié, il a lu, il a discuté (beaucoup); puis il a réfléchi. Il a digéré ces idées, ces réflexions, ces savoirs, qui ressortent et apparaissent dans le livre. On y rencontre Jacques Bainville, Simone Veil, le cardinal Lustiger, Jean Guitton, Alain Peyrefitte, Saint Augustin, Aragon (mais oui...) et de nombreux autres : c'est un des charmes du livre...

    3: le Prince parle d'expérience: ce n'est pas un idéologue, il n'assomme pas avec un catalogue de yaka/izonka/ifokon, genre 110 mesures d'un candidat. Il gère une fôrêt; il a fondé son entreprise; il est allé aux États-Unis, où il s'est frotté aux réalités économiques; il a rencontré des gens au Liban, au Maroc, en Pologne, au Canada; il rencontre le roi du Maroc, des scientifiques de haut niveau (Iter a Cadarache), de très nombreux chefs d'entreprise et responsables économiques, et des gens de tous milieux et de toutes conditions... Ce qu'il dit ou écrit, c'est toujours du concret....

    4: le Prince est un homme d'Espérance, qui est évidemment bien plus et bien mieux que l'optimisme. Thibon disait qu'il fallait des hommes de grand vent. Lui, il est ferme dans ses Racines, bien tanqué comme on dit chez nous dans sa Foi, sa Famille et son Histoire, ce qui est la meilleure façon d'affronter les difficultés d'aujourd'hui (il dit souvent: "Les temps sont durs, mais ce sont nos temps").

    5: le Prince parle avec un grand bon sens (lis le chapitre sur l'Education...).

    6: le Prince nous change des calculs mesquins et misérables des médiocres ambitions personnelles, des sordides combines de partis, des calculs purement électoraux et des intérêts purement personnels, du clientélisme etc... Jean Guitton parlait de "porter le tout": le Prince porte le tout de la Nation, et non pas des intérêts catégoriels et conjoncturels...

                Voilà. Maintenant c'est toi qui vois. De toutes façons, on ne peut pas tout dire par écrit, et rien ne vaut le contact personnel. Alors au 21 ?... 

  • Dans la dernière livraison de Magistro...

    http://www.magistro.fr/

    Comment résister à la déculturation nationale  Ivan RIOUFOL  Journaliste
    Les roueries du destin  Denis TILLINAC Ecrivain, chroniqueur
    Cette molle défense de la démocratie  Ivan RIOUFOL  Journaliste
    La vraie écologie  Christophe GEFFROY Journaliste
    L'Avenir du "Financial Art" sera-t-il en France ?  Aude de KERROS  Graveur, essayiste, critique d'art
    Haïti  Denis TILLINAC Ecrivain, chroniqueur
    Obama, ou l'effondrement d'un mythe  Ivan RIOUFOL  Journaliste
    Tsar  Marie-Noëlle TRANCHANT Journaliste culturelle
    Fernand Braudel et la grammaire des civilisations  Jean-François MATTĖI Philosophe
    Pour un retour au réalisme  François-Georges DREYFUS  Historien, politologue

    MAGISTRO ?...

                Dans un monde qui se déstructure, confus et brouillé, gavé d'informations ("toujours plus d'infos" !) mais frappé d'amnésie, simplifié et déformé par des clichés et des slogans, façonné par la pensée unique, ... l'homme est domestiqué pour ne plus devenir qu'un consommateur infantilisé, déraciné, ... un "supporter", un zombi, ... contraint par la pression croissante de la "norme", de la mode, du "correct" !
               Dans une démocratie prétendue telle, alors que la fonction politique cède à langue de bois, à la loi marchande de l’offre et de la demande, se réduit au jeu des ambitions personnelles, se mêle au monde du spectacle et du "n'importe quoi" pour privilégier l'immédiat, la "pub", l'image avec ses pièges, l'émotion, les sondages du moment, les "petites phrases" et le "scoop", ... il devient urgent de lutter contre "l'esprit de ruche", de retrouver autonomie et esprit critique, de discerner l’accessoire et l'important, l'instant et le durable, le virtuel et le réel, l’apparent et le vrai, ... de nous persuader que notre avenir se détermine aujourd'hui autour de la vraie ligne de fracture que constituent quelques fondamentaux, - véritable enjeu de civilisation - bien au-delà de la politique des politiciens, dits de droite, dits de gauche ou d'ailleurs.

    Pour cela,
              MAGISTRO donne la parole à des personnalités de conviction et à l'esprit libre, de toutes origines, de toutes générations, de toutes confessions, de toutes professions, - à l'exclusion des "idéologues" et des "professionnels" captifs de leur appareil partisan et/ou de leur intérêt personnel - réunies ici du seul fait de leur attachement au bien commun, de leur adhésion personnelle à des fondamentaux validés par la raison et par l'histoire, de dire le vrai, pour apprécier, sans concession de langage - et indépendamment les unes des autres - les évènements présents ou passés.
    Leurs études, leur métier, leur expérience, leur confèrent l'autorité nécessaire pour fixer des repères et appréhender le monde tel qu'il est, sans céder au rêve, au mensonge ou à l'utopie. 

  • La Dizaine de MAGISTRO...

                 MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008 : Présentation de Magistro par François Georges Dreyfus.pdf


    * Liens : - http://www.democratiedirecte.fr/  (Yvan Blot)

                 - http://www.henrihude.fr/ (le Blog de Henri Hude)

     

    * Henri HUDE, Professeur agrégé de philosophie : Comment le "politiquement correct" détruit la démocratie tempérée
    * Ivan RIOUFOL, Journaliste : De l'urgence d'être réactionnaire
    * Philippe BILGER, Ancien avocat général près la cour d'appel de Paris, Conseiller spécial au cabinet D'Alverny, Demont et Associés : Le conformisme du blasphème
    * Henri HUDE, Professeur agrégé de philosophie : Le libéralisme soixante-huitard et le malaise dans la civilisation
    * Philippe BILGER, Ancien avocat général près la cour d'appel de Paris, Conseiller spécial au cabinet D'Alverny, Demont et Associés : Par le petit bout du métro...
    * Antoine-Joseph ASSAF , Ecrivain, philosophe franco-libanais : Les paradoxes et les temps forts d’un Patriarche d’Orient !
    * Tancrède JOSSERAN, Professeur d'histoire : Guerre contre l'Europe 
    * Dominique LE TOURNEAU, Prêtre, écrivain : La lumière de Bethléem  

            Parmi des auteurs "habituels" (Hude, Delsol, Rioufol, Bilger etc...) c'est la première fois que nous donnons un extrait de Tancrède Josserand : ce qu'il dit vaut le détour, et mérite vraiment que l'on s'y arrête.... Voici les premières lignes de ce qu'il nous dit sur la Turquie, d'hier à aujourd'hui.....

            Alors que les négociations avec l’Union européenne sont entrées dans une phase de doute, un puissant courant eurosceptique est en train d’émerger en Turquie. L’un des succès de librairie les plus significatifs de ces derniers mois : "La troisième guerre mondiale" (1), décrit dans un futur proche l'invasion de l’Europe par l’armée turque.
            Avec la "Troisième guerre mondiale", (Üçüncü dünya Savasi), Burak Turna récidive le succès de son précédent roman de politique fiction : "Tempête de métal" (500 000 exemplaires vendus). Il ne s’agit plus cette fois pour l’auteur d’imaginer l’attaque de la Turquie par les Etats-Unis, mais de mettre en scène une vaste confrontation à l’échelle planétaire entre l’Orient et l’Occident.
            Dans le climat d’incertitude et de méfiance qui prévaut aujourd’hui dans les relations entre la Turquie et l’Union Européenne et, plus globalement, de l’Occident avec le monde musulman, le livre de Burak Turna apparaît comme un véritable miroir de l’image que les Turcs se font et de l'Europe, et d'eux-mêmes.
            C’est cette vision tendue, pleine de contradictions, oscillant entre désir et rejet, que cette œuvre de fiction, bien que confuse et manichéenne, permet d’appréhender.

  • Navigation sélective sur le Net : échos des Blogs, des Pages Facebook, et d'ailleurs....

    capture d'ecran blog.jpg        (Cette chronique n'a pas d'autre objet que de communiquer à nos lecteurs des articles et prises de positions sur lesquels nous nous trouvons en convergence, totale ou, au moins, partielle, et sur des points d'importance; elle ne signifie évidemment pas accord total et permanent, sur tous sujets et en toute occasion, avec les Blogs ou Pages mentionnées... Même chose pour les liens envoyés par des lecteurs, pour approfondir tel ou tel sujet traité sur le Blog, pour "aller plus loin"...)  

     1. Sur les Blogs, sur Facebook ou ailleurs... :  

    1. Syrie, ça suffit : l'éditorial de Marc Fromager, dans le Bulletin de l'Aide à l'Eglise en détresse : http://www.aed-france.org/actualite/leditorial-de-marc-fromager-syrie-ca-suffit/

    1. Eglises de France : il y a des mairies qui les détruisent, et d'autres qui les sauvent : eglises sauvees.jpg 

    2. Pour Patric Buisson, Sarkozy s'imposera naturellement... : http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/06/08/patrick-buisson-sarkozy-s-imposera-naturellement-comme-l-unique-recours_3426588_823448.html

    2. Le Pape François à une délégation de parlementaires français : pape francois parlementaires francais.jpg 

    4. Le vrai visage d'Erdogan (Zemmour, Le Figaro magazine, 14 juin 2013) : Zemmour Erdogan.jpg

    5. Politique familiale et sociale : la confusion des genres (Michel Godet, Pélerin, 13 juin 2013 : GODET POLITIQUE FAMILIALE.jpg

     

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    2. La "bourse aux liens", envoyés par des lecteurs, pour approfondir et aller plus loin... 

    1. "Affaire Méric" (envoyé par Axel de Saboulin) : Clément Méric, la vidéo de l’agression a parlé, l’agresseur, c’était lui...

    INFO RTL – Trois semaines après l’agression mortelle de Clément Méric le 5 juin, la police judiciaire parisienne vient de mettre la main sur les toutes premières images de la bagarre qui révèle une histoire toute différente de ce que les médias, toujours les premiers à réclamer le bénéfice de la présomption d’innocence lorsque ça leur sied, avaient rapporté.

    La scène a été filmée par une caméra de surveillance de la RATP, située côté rue, au niveau de la station Havre-Caumartin.

    On voit d’abord une bagarre générale où Esteban fait face à deux skinhead, deux contre lui. Puis on aperçoit Clément Méric se jeter sur Esteban Morillo par derrière, pour le frapper à la tête. Esteban a le réflexe de se retourner, et de donner un coup de poing à Méric. L’image est trop floue pour dire s’il y a un deuxième coup, et s’il a un poing américain.

    Ce que l’on voit est que le redskin s’écroule, et qu’il n’est pas « lynché » une fois par terre.

    Les images montrent de façon irréfutable que Méric est le provocateur, et que le juge d’instruction, qui n’a jamais cru au meurtre, mais à une mort accidentelle, était la bonne.

    L’autopsie avait établi que la victime n’était pas morte en tombant sur le bitume, mais avait été tuée par un ou plusieurs coups au visage Ces images permettent de confirmer l’identité du meurtrier. Elles excluent l’hypothèse d’un lynchage, montrent un Clément Méric provocateur et confortent la thèse du juge sur une mort accidentelle à la suite de coups donnés.

    Les groupuscules skinhead d’extrême droite qui ont été interdits vont-ils être réautorisés ? Noooooooon.

    Les skinhead redskin d’extrême gauche vont-ils être interdits ? Noooooooon.

    Les médias vont-ils faire amende honorable pour avoir accusé sans preuve l’extrême droite ?  Noooooooon.

    http://www.rtl.fr/actualites/info/article/clement-meric-la-video-de-l-agression-a-parle-7762597802

    PS/NDLR : confirmation sur el Blmog de Patrice de Plunkett : http://plunkett.hautetfort.com/archive/2013/06/25/mort-de-clement-meric -la-preuve-est-faite.html#more

    2. De Bruno Dive : "On aimerait bien que nos medias se penchent sur ce genre d'abus, au moment où tous les records de chômage sont battus et où on demande à des dizaines de millions de gens de se serrer toujours plus la ceinture. Mais aux contribuables les efforts, et aux politiques les bénéfices. Pas tous pourris certes, mais une majorité probablement, et c'est sans doute être populistes que raisonner ainsi. Quand le FN  commence à recruter à gauche autant qu'à droite, c'est la classe politique qui devrait commencer à se poser des questions : http://blog.crottaz-finance.ch/?p=11245

  • Sur ”Les faux prophètes”, d'Yvan Blot : la critique d'Henri Bonnier*

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    Les tontons flingueurs 

    Rousseau, Voltaire, Marx et Freud. Ces quatres hommes ont été présentés commes des Lumières, sinon des phares, de la pensée en Europe. Pourtant, ce sont bien eux les philosophes désignés par Yvan Blot comme les faux prophètes dans son dernier ouvrage. Leurs pensées y sont passées au crible et déconstruites en les confrontant à Pascal, Nieztsche, Kierkegaard et Heidegger. 

     

    rousseau.JPGQu’il me soit permis d’évoquer un souvenir personnel. Ce jour-là, je travaillais avec Hassan II à son livre majeur, Le défi. Etonné par une remarque du Souverain chérifien, je lançais : « Parole de Roi ! ».

     Il haussa un sourcil, surpris par ma véhémence ; puis il me dit avec douceur : « Apprenez que je ne suis pas un roi, mais de l’être qui persévère dans l’être ! »;

     Posant alors mon stylo, je regardais avec gratitude Hassan II, avant d’ajouter : « Sire, je vous remercie, vous venez de m’offrir la plus juste définition de la monarchie ».

    voltaire.JPGCes précieuses minutes sont revenues à mon esprit à la lecture des Faux prophètes, le nouvel et passionnant essai d’Yvan Blot. De quoi s’agit-il ? De quatre penseurs éminents, dotés d’un immense talent, qui ont contribué à conduire notre monde là où il se trouve aujourd’hui, et j’ai nommé Karl Marx, Sigmund Freud, Voltaire et Jean-Jacques Rousseau. « Prophètes de malheur, écrit Jean-François Mattéi dans sa préface, qui ont annoncé, non pas l’advenue de Dieu, mais la disparition de l’homme ».

    Déjà, dans Le sophiste, Platon, le grand initié des temples égyptiens, parlait d’un « combat de géants au sujet de l’être ». L’affontrement n’est pas nouveau. Il se poursuit le long des siècles, opposant (s’il se peut) deux géants : Héraclite d’Ephèse, d’après qui le Logos découle de ce monde-ci, et saint Jean l’Evangéliste, suivant qui « Au commencement était le Logos », le Verbe divin, créateur de ce monde. à hauteur d’Histoire, Héraclite donne le branle à la grande tradition des matérialistes qui ira jusqu’à Karl Marx et au-delà, tandis que Saint Jean inaugure la longue et sublime cohorte des saints et des martyrs.

    marx 1.jpgTel est l’enjeu. Yvan Blot l’a si bien compris qu’il confronte ses « faux prophètes » à quatre penseurs tout aussi prophétiques, à savoir : Pascal face à Voltaire, Nietzsche face à Rousseau ; Kierkegaard face à Marx et Heidegger face à Freud. Il crée de la sorte une dialectique qui donne sens et relief à sa réflexion, non pas dans un souci polémique, mais dans un désir de clarté. Chaque système philosophique, en effet, a sa logique totalitaire, et le seul moyen d’en prendre la réelle mesure est de le comparer à un autre. La liberté de la pensée est à ce prix.

    Avec beaucoup de finesse, Yvan Blot montre en quoi ces « faux prophètes » - René Char les appelait « les tontons flingueurs » - ont été avant tout des séducteurs. Semblables en cela à Méphistophélès devant Faust, ils ont commencé par promettre aux hommes des biens après lesquels ceux-ci ne cessaient de soupirer. Ainsi, Voltaire a promis la liberté, Rousseau le pouvoir, Marx l’argent, Freud la libération du moi par le sexe.

    FREUD 3.jpgSur la psychanalyse, Malraux porta un jugement terrible : « Elle a réintroduit les démons dans l’homme . Cela est si vrai que Freud, arrivant par le paquebot aux états-Unis, vit sur le quai une foule qui l’attendait et qui l’accueillait avec des vivats. Appuyé au bastingage, il dit alors à Férenczi, qui l’accompagnait : « Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste ! » En vérité, le mot de Malraux s’applique à chacun de ces « faux prophètes ». Tous, et en toute conscience, ils se sont dressés contre ce qu’ils croyaient être « l’ordre établi » et ils se sont ingéniés à réveiller le démoniaque – à moins que le démoniaque ne les eût guidés…

    Las ! Siècle après siècle, le christianisme a édifié une civilisation destinée à éveiller les âmes, à ouvrir les coeurs, à maîtriser les corps, suivant par là l’intuition majeure qu’eut Platon sur les trois cerveaux qui nous constituent, c’est-à-dire le reptilien ou paléo-cortex qui commande aux instincts, le méso-cortex qui régit la sphère affective et le néo-cortex qui préside à la raison. Il a fallu que ces « faux prophètes » missent à terre cette belle civilisation. Au total, ils ont fini par tuer l’homme en le privant de Dieu, et ce total se chiffre par centaines de millions de cadavres.

    « La peste ! » disait Freud. Nous y sommes. Avez-vous remarqué les visages sans regard de nos contemporains ? Comment pourrait-il en aller autrement ? Nous vivons désormais parmi des âmes mortes. Ce monde sue la désespérance.

    Gageons que cet essai aidera à une nouvelle Renaissance. Nous en avons tellement besoin.

    *Critique parue dans le n° 118 de Politique magazine (Mai 2013).

  • Les assassins sont-ils parmi nous ? par Louis-Joseph Delanglade

    boston.JPGEnvoyer un corps expéditionnaire au Mali ou sous-traiter une libération d’otages au Nigeria a, paradoxalement,  quelque chose de rassurant : l’ennemi islamiste est loin et clairement identifié (les djihadistes d’Aqmi dans le premier cas, la secte Boko Haram dans le second). L’attentat de Boston nous rappelle opportunément que la réalité peut être plus désagréable. Perpétré, semble-t-il, par deux frères, de confession musulmane, issus d’une famille originaire de Tchétchénie, et s’inscrivant dans une liste déjà longue (Paris 1995, New York 2001, Madrid 2004, Londres 2005, Moscou 2010, etc.), il confirme que le terrorisme islamiste urbain reste le mode opératoire le plus efficace et donc le plus dangereux.

     

    Parce qu’il est un tenant de l’idéologie multiculturaliste  et qu’il cherche à éviter toute forme de « stigmatisation » (c’est-à-dire de mise en cause directe de l’islam-isme), M. Durpaire – consultant que l’on voit et entend trop souvent sur toutes les chaînes de radio et de télévision - se plaît à souligner que les frères Tsarnaev auraient été de bons Américains. Ainsi ne serait-il plus possible de pointer du doigt une quelconque nébuleuse terroriste internationale et faudrait-il seulement voir dans l’attentat de Boston un problème intérieur. Mais son analyse, vicieuse, fait long feu et se retourne contre lui.

     

    En effet, s’il est vrai que les frères Tsarnaev pouvaient sembler (d’après tous les témoignages recueillis) bien « intégrés », voire « américanisés » - et, de toute façon, en situation parfaitement régulière – on doit alors se demander comment il peut se faire qu’ils en soient arrivés à une telle extrémité. « Pourquoi, se demande M. Obama, de jeunes hommes qui ont grandi et étudié ici, dans notre communauté et dans notre pays, en sont-ils venus à une telle violence ? »

     

    M. Mudd, expert en terrorisme à la New America Foundation, répond que le scénario de « radicalisation » des frères Tsarnaev est en fait courant et que leur histoire est banale. Cela signifie que, dans toutes les grandes villes d’Occident, vivent des jeunes gens qui leur ressemblent : immigrés ou enfants d’immigrés, toujours musulmans, et constituant ainsi un formidable vivier pour l’internationale islamiste. Des milliers de Mohamed Merah, des milliers de Tamerlan et Djokhar Tsarnaev – apparemment bien « gentils » (l’adjectif est souvent revenu dans la bouche des témoins de Boston) – dormiraient donc  parmi nous. Effrayant.

     

    On sait que des centaines de jeunes combattants venus d’Europe se trouvent aux côtés des groupes islamistes extrémistes en Syrie (par exemple, des images diffusées sur Internet montrent des individus parlant néerlandais entre eux). Beaucoup ont été identifiés. Comment sera « géré » le retour de ces djihadistes ? Russes et Américains coopèrent déjà dans le domaine du terrorisme islamiste international. Qu’en est-il en Europe ? Pourquoi n’en parle-t-on pas davantage en France ? Serait-ce un sujet tabou ? Des armes de guerre circulent dans nos « cités », des « jeunes » se forment au combat en Afghanistan ou en Syrie. Rien de sérieux, au-delà d’une certaine surveillance, n’a jamais été entrepris par les autorités compétentes. Et quand surgit un Merah, on nous le présente comme un « loup solitaire ».

     

    Faudra-t-il attendre qu’une famille de sept personnes soit prise en otage ici même, sur le territoire national ?

  • Franck Ferrand pose cette quetion dans Figarovox : Quel lien entre la mort de Louis XVI, l'instauration de la République

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    A droite : caricature du député Henri Alexandre Wallon, célèbre pour avoir été à l'origine de l'amendement instaurant le mot « république ».

     

    FranckFerrand.jpgFranck Ferrand réagit à l'adoption d'un amendement de la loi Macron qui prévoit le remplacement de certaines fêtes catholiques dans les DOM. Il rappelle les précédentes lois qui, dans l'histoire, ont été votées en catimini: la mort de Louis XVI et l'instauration de la République.

    Franck Ferrand est historien, écrivain et journaliste. Toutes les semaines il tient une chronique sur FigaroVox.

    Il y a quelques jours -le samedi 13 février- dans un hémicycle déserté, a été voté un simple amendement à la loi Macron, déposé par la Socialiste réunionnaise Ericka Bareigts, et permettant aux départements d'Outre-mer de remplacer cinq jours fériés de tradition catholique par d'autres, afin de tenir compte «des spécificités culturelles, religieuses et historiques» locales. Évidemment, au-delà d'un certain nombre de cas folkloriques, le débat cristallise autour de l'introduction de fêtes musulmanes, comme l'Aïd el-Kebir, dans le calendrier de la République. Les auteurs de cette réforme ont beau vouloir en minimiser la portée, c'est évidemment une brèche que certains tenteront d'élargir... 

    Sans entrer ici dans un débat qui promet d'être aussi vif que stérile -puisqu'il intervient a posteriori- j'aimerais revenir sur le mode extrêmement discret - quasi-accidentel - de cette adoption législative. Et rappeler que ce n'est pas la première fois, en France, qu'une décision importante est prise en catimini.

    N'oublions pas que c'est de manière similaire qu'a été voté le fameux amendement Wallon, instituant pour de bon la République. Nous sommes le 30 janvier 1875; quatre ans et demi plus tôt, dans le tumulte de l'après-Sedan, a été proclamée la République, sur les décombres du Second Empire. Mais l'assemblée élue en février 1871 est nettement conservatrice, et même favorable à la Monarchie -n'en déplaise au chef de l'Exécutif, Adolphe Thiers, qui du reste a dû céder la place au maréchal de Mac-Mahon, ouvertement favorable au petit-fils de Charles X, héritier du trône des Bourbons. C'est alors qu'à Versailles, où siège l'Assemblée, commence, en janvier 1875, l'examen de projets de loi «relatifs à l'organisation des pouvoirs publics». Le 30, en fin d'après-midi, le député Henri Wallon, de l'Institut, historien pourtant conservateur, propose un amendement ainsi rédigé: «Le président de la République est élu à la pluralité des suffrages par le Sénat et la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. Il est élu pour sept ans. Il est rééligible.» Cela revient à nommer clairement le régime en vigueur, et donc à instituer la République -ce qui est fait à 18h45, ce 30 janvier 1875, et par 353 voix contre 352. Soit une voix de majorité, une seule !

    Comment ne pas songer à un autre vote ric-rac ? Au siècle précédent, le 15 janvier 1793, l'Assemblée avait eu à se prononcer sur le sort du « ci-devant » roi Louis XVI. Le vote s'était fait de façon nominale, à haute voix. Les députés se prononcèrent à une écrasante majorité pour la culpabilité, puis de façon plus partagée contre l'appel au peuple; enfin, consultés sur la sanction qu'il convenait d'adopter, ils se partagèrent en deux camps d'égale force. Au second vote, 361 sur 721 se déclarèrent en faveur de «la mort sans condition», soit une seule voix de majorité -dont celle du propre cousin du roi! Voilà comment fut adoptée cette décision d'une importance capitale. Mais je digresse…

    Que ceux qui seraient tentés de relativiser l'importance de l'amendement Bareigts, en arguant simplement des circonstances modestes de son adoption, méditent simplement sur l'exemple de l'amendement Wallon ! Et qu'ils admettent qu'une loi, même votée en catimini, peut avoir de grandes conséquences. 

     

    FIGARO VOX Vox Societe - Par Franck Ferrand

  • ZEMMOUR : MERKEL CONFRONTÉE À L'ÉPREUVE DE LA RÉALITÉ

     

    Angela Merkel est le sujet de ces derniers temps. Et elle est devenue sujet d'interrogation pour ceux que séduisaient sa rigueur, son style de gouvernance. Ou de réprobation pour qui s'inquiétait de son impérialisme européen. Ou encore, à l'inverse, sujet de reproches lorsqu'on la trouve totalement inféodée à la politique américaine. Comme si ce n'était pas une constante de la politique extérieure allemande, y compris au temps de De Gaulle, Adenauer et du traité de l'Elysée, y compris encore vingt-cinq ans après l'extinction de la menace soviétique qui pouvait alors justifier l'Alliance Atlantique mais ne la justifie plus ...  Il y a encore ceux - ils pourraient bien avoir raison - qui sont d'avis qu'Angela Merkel n'est pas vraiment le grand dirigeant que l'on a cru, qui pensent qu'on l'a créditée de trop de qualités, qu'elle est trop soumise à l'émotion, qu'elle varie au rythme des fluctuations de l'opinion, qu'elle est pétrie d'idéologie. Que grosso modo, elle se situe dans la même médiocrité moyenne que ses homologues dits occidentaux. Son comportement assez irresponsable à l'origine de l'invasion migratoire en cours tend à accréditer ces derniers points de vue. D'où l'intérêt de la brillante analyse que fait ici Eric Zemmour. Qu'il a publiée dans la dernière livraison du Figaro magazine.  LFAR 

     

    ZemmourOK - Copie.jpg« Jusqu'à l'été, les réfugiés étaient reconnaissants d'être chez nous. Ils demandaient où était la police, où était le centre d'enregistrement, où ils devaient aller. Aujourd'hui, ils quittent les .centres d'accueil, ils commandent un taxi et disposent étonnamment de l'argent nécessaire pour parcourir des centaines de kilomètres à travers l'Allemagne. Ils font la grève parce que leur logement ne leur convient pas, ils font des histoires car ils n'aiment pas la nourriture. » 

    Thomas de Maizière est le ministre de l'Intérieur allemand. Il a d'abord approuvé la politique des bras ouverts décidée par Angela Merkel. Depuis, la chancelière lui a ôté la gestion de ce dossier. Dans les camps, des réfugiés musulmans agressent les chrétiens. Les services secrets allemands, affolés, alertent leurs autorités au sujet de la présence de nombreux agents dormants de l'Etat islamique parmi les « réfugiés » accueillis avec des fleurs par la population. Le ministre-président de la Bavière, pourtant allié CSU de la chrétienne-démocrate Merkel, a reçu triomphalement Viktor Orbàn à Munich, alors même que le Premier ministre hongrois est le premier opposant à la politique allemande de répartition des « migrants » dans l'Union européenne. Les militants du mouvement anti-islam Pegida retrouvent de la voix à Dresde. Affichent le portrait d'Angela Merkel en Mère Teresa qui a fait la une du Spiegel avec cette légende : « Mutter (mère) Terrorresia », tandis que certains manifestants rappellent avec une rare cruauté qu'« Angela Merkel n'a pas d'enfants ». Après elle, le déluge. La chancelière allemande n'en a cure. Elle continue de répéter en boucle : « Nous y arriverons. » Il y a cinq ans, elle affirmait, tout aussi péremptoire : « Le multi-culturalisme, ça ne marche pas. »

    Une majorité d'Allemands est désormais inquiète ; la cote de popularité de la chancelière s'affaisse. La population allemande se réveille de son rêve pour reprendre pied avec la réalité. Comme si, par un étonnant retournement historique, la rationalité était devenue l'apanage du peuple, tandis que les élites restaient confinées dans l'univers de l'émotion, alliant, en Allemagne, le calcul économique du patronat, avide de main-d'œuvre pas chère, et le tourment de la culpabilité du nazisme.

    Les immigrants venus de Syrie, d'Irak, mais aussi d'Afghanistan ou d'Erythrée, et tous ceux, du Maghreb ou du Kosovo, qui profitent de l'aubaine pour se fondre dans leur flot, ne tarit pas : 800 000, I million, 1,5 million sont successivement annoncés. Deux millions attendent dans les camps turcs. Merkel se précipite à Ankara chez Erdogan pour qu'il n'ouvre pas les vannes en grand. Angela Merkel a paru enivrée des acclamations universelles qu'a suscitées son choix généreux ; le temps est venu de la gueule de bois. 

  • BD • Nouveautés Glénat

     

    par CS

    Capitaine Perdu

    En 1763, la guerre de Sept ans qui a été en quelque sorte le premier vrai conflit mondial pour avoir opposé plusieurs puissances entre elles (Europe, Amérique du Nord, Indes …) prend fin. Le Roi de France cède aux Anglais de nombreux territoires qu’elle possède en Amérique : le Canada et toutes les îles au large (sauf Saint-Pierre-et-Miquelon) ainsi que tous les territoires à l’est du Mississippi. Les Français abandonnent peu à peu leurs positions et leurs possessions. Il revient à Louis Groston de Bellerive de Saint-Ange,(1700-1774), dernier capitaine français en poste, de remettre les clefs de différents forts français aux mains des Anglais. Mais certains Indiens qui s’étaient liés d’amitié avec les Français se soulèvent et reprennent les fortifications aux Français. Le capitaine de Saint-Ange se retrouve tiraillé entre d’une part son devoir de soldat, obéir aux ordres du roi et capituler, et d’autre part son honneur, soutenir ses alliés amérindiens qui sont désormais nombreux à être apparentés aux colons français.

    Cette magnifique fresque historique et romanesque, signée Jacques Terpant nous transporte à une époque durant laquelle la France possédait la majorité du territoire nord-américain. Le lecteur appréciera la préface de Jean Raspail dont deux ouvrages (Les Sept Cavaliers et le Royaume de Borée) ont été adaptés en bande-dessinées. Un cahier de six pages en fin d’album retrace la genèse de ce bel ouvrage à mettre entre toutes les mains.

    Capitaine Perdu -Tome 1 – Jacques Terpant – Editions Glénat – 56 pages – 14,50 euros

     

    Juger Pétain

    BD2.jpgC’est un exercice très délicat auquel Philippe Saada et Sébastien Vassant se livrent en adaptant, sous forme de bande-dessinée, le documentaire télévisé traitant du jugement du Maréchal Pétain au sortir de la guerre 1939-1945. Le résultat est globalement intéressant et fidèle. L’ouvrage s’ouvre sur le retour en France du Maréchal le 26 avril 1945 et par le refus du général Koenig de lui serrer la main, avant que le vieux Maréchal ne se retrouve le 23 juillet suivant au Palais de Justice de Paris. A l’image de la caméra qui a immortalisé ce procès, le dessinateur fait le tour des tribunes et des tous les acteurs de ce moment d’histoire qu’il faut cependant maîtriser un minimum pour en comprendre toutes les subtilités. Ainsi faut-il savoir que tous les magistrats avaient prêté serment au Maréchal après le 10 juillet 1940. Et que si un seul ne l’avait pas fait, c’est qu’il était à la retraite depuis 18 mois. C’est le procureur André Mornet, 75 ans, qui avait fait, pendant la première guerre mondiale, fusiller Mata-Hari. Mais les auteurs savent le rappeler fort à propos. C’est ce même procureur auquel l’ancien chef de l’Etat français fait face…

    Sur la manière dont le procès est relaté, la fidélité au documentaire est honnête. Les auteurs retranscrivent parfaitement les auditions de Paul Reynaud, d’Edouard Daladier, d’Albert Lebrun, de Léon Blum pour l’accusation, mais aussi de Georges Loustaunau-Lacau, Maxime Weygand ainsi que celles des généraux Georges, Hering et Vauthier, pour la défense. De même, le tournant du procès, le coup de théâtre de Pierre Laval et de son audition est-il scrupuleusement retranscrit. En revanche, les digressions et les traits qui se veulent humoristiques sont parfois mal venus. Le lecteur pourra légitimement s’étonner de la parenthèse « Ma vie avec les Boches », courte biographie du Maréchal qui ponctue le récit et qui est graphiquement entouré d’un catafalque noir, en signe de deuil.

    En refermant ce roman graphique, on reste sur un goût d’inachevé, à l’image de ce procès certes légal, mais également tendancieux et fondateur d’un ère nouvelle. 

    Juger Pétain – Philippe Saada et Sébastien Vassant – Editions Glénat – Collection 1000 feuilles – 136 pages – 19,50 euros