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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Livres & Actualité • Éric Zemmour : Patrick Buisson « La grande illusion »

     

    CHRONIQUE D'ÉRIC ZEMMOUR sur Figarovox du 5.10 : Le quinquennat Sarkozy vu par Patrick Buisson fait grand bruit. Mais n'y a-t-il pas erreur sur l'ouvrage ? C'est ce que Zemmour expose ici avec toute la force, toute la verve de son talent. Des cyniques, des faibles, des inconstants, il y en eut aussi dans l'ancienne France. Ce qu'ils avaient de capacités pouvait néanmoins servir un Roi, qui, lui, par nature et position, incarnait la nation, en servait les intérêts parce qu'ils étaient aussi les siens. La croix de Buisson, c'est aussi, c'est surtout, d'avoir cru pouvoir tirer un bien d'un Système qui ne le permet pas. Il a échoué avec Sarkozy, il eût échoué - peut-être pour d'autres raisons - avec tous les autres. La République à la française est un Système en soi détestable et irréformable. La France ne pourra renaître qu'en en changeant. Peut-être est-ce cette conviction qui manque encore à Buisson et Zemmour pour être de grands politiques.  Lafautearousseau.   

     

    1245093644.jpgLes plus grands livres sont souvent les récits des belles défaites. Le cardinal de Retz gagna l'immortalité littéraire en relatant ses vains exploits face à la rouerie supérieure du cardinal Mazarin ; le duc de Saint-Simon atteignit les sommets en contant, contrit, qu'il ne parvint jamais à remettre son ami le duc d'Orléans dans le droit chemin de la vertu chrétienne. Patrick Buisson, à l'instar de ses inégalables modèles, aime les mots rares et l'imparfait du subjonctif; il a lui aussi la dent dure et l'ironie qui cingle comme une cravache contre le « cynisme d'oligarque décontracté d'Alain Minc » ou « la subtile et distinguée Roselyne Bachelot »; ou encore le récit de ce déjeuner, rencontre revisitée de la belle et la bête, entre NKM et notre auteur, à l'issue duquel la belle demanda à la bête qui en resta coite de la conseiller en vue de la prochaine présidentielle.

    On rit souvent en lisant La Cause du peuple. Il faut dire qu'avec Sarkozy, notre auteur tient un tempérament comique d'exception. On le savait déjà pour avoir lu les livres innombrables que ses ministres se sont empressés d'écrire sur son quinquennat; le magnétophone n'est pas l'apanage exclusif de notre auteur. Sarkozy apparaît bien une nouvelle fois en clone de Louis de Funès, par ses tics, mimiques et grimaces dignes de La Folie des grandeurs (« Je veux mourir riche. Blair me dit qu'il se fait payer 240.000 dollars par conférence. Je dois pouvoir faire mieux ») ou ses flèches acérées contre ses ministres tous transformés en Bourvil dans Le Corniaud. De Funès était un tyran qui devenait tout miel aussitôt que sa « biche » apparaissait. Buisson nous décrit ainsi les entrées de Carla Bruni au cours des réunions de cabinet, lui passant la main dans les cheveux ou l'arrachant à ses devoirs en épouse impérieuse : « La République je m'en fous, la politique je m'en fous, l'Élysée, je m'en fous. Ce que je fais, c'est pour toi et pour toi uniquement parce que franchement, on a de l'argent, on a tout ce qu'il faut pour être heureux, pourquoi donc aller se faire déchiqueter par ces hyènes ? ». Celui que Buisson appelle cruellement « l'époux de Mme Bruni » se révèle alors tel qu'en lui-même: « Le chef né pour “ cheffer ” était en réalité un fragile séducteur subjugué par ses conquêtes, un faux dur submergé par un état permanent de dépendance affective, une âme malheureuse qu'habitait non pas le dur désir de durer, mais celui d'être aimé. Ce mâle dominant vivait sous l'empire des femmes ». Ce n'était pas Bonaparte, mais le général Boulanger. Ce n'était pas du voyeurisme, mais de la politique.

    « L'échec du quinquennat réside dans la dramatique inadéquation entre son fort tempérament instinctif et son irrépressible besoin de reconnaissance médiatique et affective. L'homme public, malgré l'appel qu'il sentait sourdre en lui, fut toujours contraint par l'homme privé, ses passions, ses désordres, ses coupables faiblesses pour l'air du temps et les fragrances de la modernité ». On rit avant que d'en pleurer. « Le sarkozysme n'était au fond que la continuation du giscardisme et du chiraquisme par d'autres moyens. » Sarkozy a été élu parce qu'il a répondu au besoin identitaire d'un peuple qui se sent dépossédé de sa culture, de son mode de vie, de son territoire, de sa nation même. Mais au-delà des slogans de campagne, il n'y aura rien. Toujours plus d'immigrés, toujours plus d'éloges du métissage, du multiculturalisme. Toujours plus de subventions aux associations antiracistes. Toujours pas de référendums, d'appels au peuple, en dépit des suppliques réitérées de notre auteur. Toujours plus de rodomontades, de compromis, de renoncements. « En fait de grand timonier, on a eu un grand timoré. »

    Un mot à droite, un acte à gauche, telle fut la ligne suivie par Sarkozy. « Un ludion : un objet creux et rempli d'air soumis par des pressions successives à un incessant va-et-vient. » Un ludion médiatique. Adoré et honni par les médias. Ses rapports avec ces derniers résument on ne peut mieux l'ambivalence sarkozienne. Un regard acerbe, féroce, et souvent lucide sur la gent journalistique, comme son portrait à la serpe de Jean-Michel Apathie : « C'est un militant de gauche bas de plafond et dépourvu du moindre talent. Il porte la haine sur son visage. Et dire qu'il a osé évoquer l'installation d'une baignoire dans mon nouvel avion ! Pourquoi pas un court de tennis ou un four à pizza ? »

    Mais c'est Sarkozy qui se soumet toujours à la doxa médiatique, cette idéologie dominante libérale-libertaire, faite d'individualisme, d'hédonisme et de victimisme compassionnel. Cette idéologie dominante, héritée de Mai 68, Sarkozy ne peut la défier qu'en paroles, mais jamais en actes, car il en est une des incarnations les plus abouties.

    Il y a méprise. Il y a quiproquo. Il y a maldonne. Le dernier livre de Patrick Buisson est présenté partout comme une charge contre Nicolas Sarkozy; un amour déçu pour les uns, une attaque politique pour les autres. Les médias en profitent pour refaire le sempiternel procès en sorcellerie de l'ancien président. Il y a erreur sur la personne. Les médias devraient élever une statue à Sarkozy: il fait semblant de les affronter pour mieux mettre en œuvre leur idéologie bien-pensante.

    Il y a erreur sur l'ouvrage. L'homme sur lequel s'acharne Patrick Buisson, celui avec qui il est le plus impitoyable, n'est pas Nicolas Sarkozy, mais Patrick Buisson. C'est Sarkozy qui a perdu la présidentielle de 2012, mais c'est Buisson qui a échoué. Échoué à imposer sa fameuse « ligne Buisson » autrement que par quelques discours de campagne; échoué à transmuer un bon candidat en un monarque présidentiel; échoué à faire de l'Élysée une base de reconquête idéologique et politique pour une droite chère à son cœur, mélange de légitimisme traditionaliste catholique et de bonapartisme. Échoué plus profondément à arracher la France aux miasmes de la postdémocratie occidentale qui écarte et méprise le peuple au profit (dans tous les sens du terme) d'une oligarchie financière et juridique.

    Ce fut le drame intime de Patrick Buisson d'avoir été le conseiller politique d'un président « qui n'était pas son genre ». Ce livre est sa confession et sa quête éperdue d'absolution. Ce livre est sa croix. 

    Eric Zemmour

    Patrick Buisson, Perrin, 438 p., 21,80 €.

  • Un virus mondialisé*, par Michel Onfray.

    Le coronavirus n’est pas juste une épidémie médicale, c’est également une métaphore: celle de ce qu’est (devenue) la France qui subit, voire qui va au devant des problèmes. Ses prétendus experts qui ne décollent pas des plateaux de chaînes d’information continue (j’avais écrit: contenue…), font les malins: ils déclarent "même pas mal!", ils bombent le torse comme des cadors, ils minimisent, ils estiment que c’est moins grave qu’une épidémie classique de grippe hivernale comme il y en a tous les ans, mais je ne peux m’empêcher de croire ce que je vois et non pas de voir ce que je crois: la Chine n’est pas du genre à confiner la ville de Wuhan, quinze millions d’habitants, si l’extrême gravité n’est pas avérée –c’est ce que doit et peut penser quiconque n’a pas renoncé à l’usage de sa raison ni à celui de son esprit critique.

    michel onfray.jpgUn pays dictatorial compte pour rien la mort de ses citoyens, mais pas celle des ressortissants des autres pays, non pas par moralité, mais par cynisme politique, industriel, commercial. La Chine n’aurait pas pris le risque d’être associée à une mauvaise image planétaire ( le pays d’où sort un virus inconnu et mortel associé à des pratiques culturelles atypiques -manger de la chauve-souris en soupe par exemple, sinon du pangolin, voire boire du venin mélangé à du sang de serpent sous prétexte que c’est aphrodisiaque…), de connaître une dégringolade économique mondiale, s’il n’y avait pas eu un véritable péril en la demeure.

    Sur un plateau de télévision, le mardi 28 janvier, j’ai soutenu cette thèse en précisant que je trouvais étonnant que dans notre pays, si prompt à invoquer le principe de précaution édicté par Maastricht pour interdire les desserts fabriqués en famille et emportés à l’école pour fêter un anniversaire faute de traçabilité, on puisse ne pas décoder le message que la Chine envoyait en confinant la ville, puis la région de manière drastique.

    Au dire des experts en tout, c’était prétendument le signe d’une gestion totalitaire de la crise. Mais ce pays n’est pas à dix mille morts prêt -depuis des décennies, la répression maoïste ou néo-maoïste témoigne que les gouvernants se moquent du trépas de leurs sujets! La Chine savait ce que nous ne savons pas mais dont pourtant nous aurions dû nous douter: il suffisait non pas de croire ce qui se disait, et qui s’est amplement trouvé amplifié par les médias qui reprenaient en chœur, mais de penser ce qui était fait au pays de Mao 2.0. Comme toujours, on a préféré croire un mensonge qui sécurise à une vérité qui inquiète.

    Nombre de médecins qui donnaient des leçons, tout en ne sachant pas grand chose de ce virus, arboraient des titres ronflants –chefs de ceci, patrons de cela, directeur ici, responsable là, président souvent, mais aucun journaliste n’a précisé que, par exemple, quand il invitait sur son plateau le docteur Yves Lévy, médecin spécialiste en immunologie, ancien patron de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), depuis peu "conseiller d’État en service extraordinaire ", pour donner son avis éclairé sur la chose, ce monsieur était, dans le privé, le mari d’Agnès Buzyn alors ministre de la santé! Je l’ai appris sur un autre plateau télé, mais après l’émission et dans les couloirs… Au revers de cette armada de médecins qui péroraient, j’ai souvent vu des légions d’honneur rouge sang…

    Pendant que la Chine confinait, la France ouvrait grand ses portes en affrétant des avions militaires aux frais du contribuable afin de rapatrier sur le sol français ses ressortissants ayant choisi de vivre en Chine. Ces opérations se sont faites avec l’aide des militaires: on apprend aujourd’hui qu’il semblerait que l’un d’entre eux, au moins, ait rapporté le virus dans sa base avant une probable contamination d’une partie du département de l’Oise –avant la suite. Rappelons qu’un professeur sexagénaire est mort dans ce département alors qu’il n’avait pas effectué de voyages ni dans les zones à risque, ni ailleurs, il s’est juste trouvé en contact avec une personne venue de cette base militaire contaminée par un ordre donné à l’Elysée. Si j’étais Macron, je ne serais pas bien fier…

    Toujours sur ordre de l’Elysée, le gouvernement a ensuite dirigé ces rapatriés dans un village des Bouches-du-Rhône, Carry-le-Rouet, sans en informer le maire qui a appris la chose aux informations régionales –c’est dire dans quelle estime le président Macron tient les élus. Une deuxième livraison d’expatriés a été faite en Normandie, dans un village vacances, à Branville (Calvados), où se trouvaient encore des touristes.

    Paris sait se souvenir que la province existe quand il faut y loger des migrants ou des malades potentiels à mettre en quarantaine. Pourquoi à l’Elysée ou à Matignon n’a-t-on pas choisi Le Touquet, ville dans laquelle le président dispose d’une villa gardée en permanence, ou Le Havre, cité du premier ministre candidat à sa réélection aux prochaines municipales? Tant qu’à exposer les Français, le premier d’entre eux, et son second, devraient au moins montrer l’exemple.

    Quelques responsables politiques ont invité à reprendre le contrôle des frontières pour empêcher la propagation de la maladie –ce qui paraissait de bon sens. Péché mortel pour les thuriféraire du marché total planétaire! On a alors entendu un élément de langage consternant, repris par le ministre de la santé lors de son intervention du samedi 29 février: "Le virus ignore les frontières." Tout en expliquant qu’il fallait ne pas se serrer la main pour se dire bonjour, ne pas se faire la bise et se laver les mains -il est vrai que, pour accoucher d’une pareille montagne, il fallait bien mobiliser un conseil des ministres extraordinaires un samedi avec toutes les huiles gouvernementales flanquées des plus hauts gradés de l’armée française et des professionnels de la profession comme dit l’autre. S’en sont suivies des interdictions de se réunir, de voyager en dehors de la zone maastrichtienne (rions un peu!), de courir un marathon, d’assister à des rencontres sportives dans un stade fermé, de se réunir à plus de tant de personnes: autrement dit, il fallait mettre des frontières entre soi et les gens potentiellement contaminés, mais on pouvait laisser librement circuler les Chinois, et laisser les Italiens passer nos frontières sans contrôle. Ce qui vaut pour un village si loin de Paris et de ses jacobins ne saurait donc valoir pour la totalité du pays.

    Il est bien triste d’avoir à redire à ces gens qui nous l’apprennent que le virus ne vole pas comme une libellule dans l’air mais qu’il se transmet par ceux qui en sont affectés –vérité de La Palice. Dès lors, on ne se sert pas la main si l’on est un habitant des villages de l’Oise concernés, on reste chez soi, mais on peut continuer à prendre le train, l’avion, à rouler sur les routes et autoroutes sans que cela ne pose un problème de santé publique!

    Car le virus n’existe pas seul, comme une monade voyageant dans l’éther, mais porté par des gens qu’on peut confiner –ce qui s’appelle rester dans la frontière de sa maison. Mais la France, bonne fille, ouvre grandes ses portes au virus puisqu’elle reste adepte de la mondialisation, à la libre circulation des personnes et des biens, et que l’Etat profond qui nous gouverne, et auquel Macron obéit, ne veut pas avouer ses erreurs et son tort en revenant sur son dogme sans-frontiériste ce qui serait avouer que ce dogme est mortifère.

    Or, que se passe-t-il avec la quarantaine –sottement rebaptisée quatorzaine par le ministre de l’éducation nationale ignorant qu’il utile un mot qui existe dans le registre juridique (Quatorzaine: Espace de quatorze jours qui s'observait légalement entre les diverses étapes d'une saisie judiciaire. Quarantaine:Toute espèce de réclusion, de séquestration temporaire), mais en dehors de son sens, contre lui, même, car une quarantaine, c’est un temps d’isolement qui, certes, durait à l’origine quarante jours mais qui peut durer plus ou moins depuis? De même que Limoger signifiait jadis envoyer à Limoges comme punition, le mot signifie aujourd’hui envoyer dans un lieu qu’à Paris on estime perdu pour punir un fonctionnaire qui ne courbe pas l’échine –mais pas forcément à Limoges! La quarantaine, même si elle dure quatorze jours sans d’ailleurs qu’on soit sûr que ce soit la période adéquate, est une réclusion pendant un certain temps dans un espace confiné –chambre d’hôpital, appartement privé , maison ou camp de vacances pourvu que ce soit chez les demeurés loin de Paris. Or, tout ceci suppose une limite en-deça et au-delà de laquelle les choses ne sont pas les mêmes. Y a-t-il une autre définition de la frontière?

    L’impéritie gouvernementale a donc permis que nous passions du stade 1 au stade 2 avec ces belles vitesses. On nous annonce désormais l’inexorable arrivée du stade 3.

    J’avais bien raison de dire en ouverture que le coronavirus n’est pas juste une épidémie médicale mais également une métaphore. Si je voulais m’exprimer comme un journaliste, donc comme un politique, et vice-versa, je dirai: "La suite est à venir"…

    Michel Onfray
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    *: Expression utilisée dans sa conférence de presse par le ministre de la santé le samedi 29 février.

  • Malédiction chilienne

    Par Mathieu Épinay* 

    Bloc-notes

    Macron sous l’uniforme de Pinochet ! Le photomontage où il siège entre ses ministres Philippe et Castaner en militaires bottés aura fait le tour de la toile, centrifugé par les tentatives de l’Élysée de l’en retirer et par la « main de Moscou » qui l’affichait avec gourmandise sur Sputnik, très lu des Français, honni de Macron.

    En Union européenne, Russia Today et Sputnik sont suivis comme jadis Radio Free Europe l’était en Union soviétique et ça horripile l’Élysée dont chaque bavure policière filmée tourne en boucle sur la planète. Récemment encore, un député, un journaliste, un couple de personnes âgées battus, un handicapé gazé à bout portant, pas bon pour l’image du régime dont l’usage déréglé du « lanceur de balles de défense », 20 éborgnés à vie, 180 blessés à la tête, excusez du peu, commence à émouvoir le Conseil de l’Europe. Macron, à qui il demande des comptes, rétorque implicitement qu’ils ne l’ont pas volé, ce sont des casseurs. Les mutilés apprécieront ! Dans les cités grenobloises en feu, les mutinés rigoleront.

    172958.jpgLa photo originelle de Pinochet dans le rôle du méchant, lunettes noires et mine patibulaire, alimentait jadis une campagne orchestrée par Moscou contre ceux qui avaient débarrassé le Chili du stalinien Allende, un coup d’arrêt sans précédent au communisme qui rongeait alors la planète. 17 ans plus tard, Pinochet était encore plébiscité à 43%, pas assez pour se maintenir, il laissait la place. Macron, qui n’est que l’élu des deux tiers de 43% des inscrits, ressemble plus à Allende. Comme lui, il a pris le pouvoir par un hold-up électoral qui le prive de légitimité représentative, comme lui il a cristallisé contre une « nomenklatura » d’idéologues bornés et profiteurs la vindicte d’un peuple exaspéré qui, en France, s’est affranchi de tutelles partisanes et syndicales disqualifiées par 50 ans de compromissions. Comme lui, il fait tirer sur la foule où le nombre de mutilés augmente chaque samedi. Dieu merci, il n’a pas encore suivi ses soutiens « foulards rouges » et l’ancien ministre-philosophe Luc Ferry qui lui conseillent de tirer à balles réelles sur les Gilets jaunes.

    Photo-bloc-note-3-450x225.jpgMadame Bachelet fut deux fois présidente du Chili après Pinochet. Il l’aurait torturée en 1973, lui laissant en tout cas les mains et les yeux que des Gilets jaunes ont perdus. L’ex-torturée de Pinochet, donc, devenue haut-commissaire des droits de l’homme à l’ONU, demande une enquête sur l’usage excessif de la force par Macron : y aurait-il une malédiction chilienne ?

    Crispation républicaine

    En France la situation reste bien inquiétante, non pas tant à cause de la ténacité d’un peuple méprisé par les incapables qui croient nous gouverner, mais plus par le comportement étrange d’un chef d’État dépassé par la fonction. Il organise un grand débat, comme si la situation relevait d’une thérapie de groupe, il croit encore avoir raison et veut l’expliquer à ces provinciaux rustauds qui ne comprennent rien ! Au passage il s’offre une tribune gratuite pour les européennes. Mais les discours fleuves assénés, manches relevées, à un parterre de maires dociles sélectionnés par des préfets qui ne le sont pas moins (mais c’est leur job) rappellent Castro ou Chavez qui tenaient eux aussi des heures au micro. On en frémit. Pire, Le Point, en délicatesse avec Macron, nous révèle qu’il a réuni les patrons des gros médias à l’Élysée pour réfléchir à un service d’information à la botte du palais et… au service de la vérité, « Pravda » en soviétique. Le silence de plomb des autres invités sur ce rendez-vous en dit long sur leur connivence !

    Photo-bloc-note-2.jpgComme chacun sait, la république qui gouverne mal se défend bien et ses tentatives de discréditer le mouvement portent. L’impunité des black blocs et autres antifas infiltrés avec ou sans gilet jaune dans les manifestations entretient un climat de violence qui inquiète. L’agression verbale de Finkielkraut par des « Gilets jaunes » fait le miel des Échos, de BFM TV et de Macron qui hurle au crime antisémite, organise une marche et en fait même trop au dîner du CRIF où son hôte, le président Kalifat, empoigne avec une fougue troublante le bras de Jupiter. Mais il y a un problème, ce sont des salafistes qui ont agressé Finkielkraut. Plutôt compréhensif avec les Gilets jaunes, il l’a constaté sans ambiguïté.

    Général providentiel

    L’exaspération populaire ne faiblit donc pas. La question urgente est maintenant de savoir comment la France pourra échapper à la tyrannie euro-mondialiste ou à la guerre civile. Que faire de Macron ? La dissolution de la chambre basse que la presse d’argent, tenant l’électeur sous hypnose, lui avait servi sur un plateau après l’Élysée, lui permettrait de sauver son mandat. Il serait muselé par une cohabitation, il n’en fera rien. D’aucuns ont proposé un général à Matignon, nommément Pierre de Villiers. On lui savait, par son frère Philippe, une certaine sympathie pour Macron dont la bourde du 13 juillet 2017 aura tempéré l’ardeur. Après cet affront public, Pierre de Villiers ne pouvait plus rester aux armées. Mais à toute chose malheur est bon puisque l’affaire lui valut deux succès éditoriaux, Servir puis Qu’est-ce qu’un chef ?, la consultation du Boston Consulting Group et la bienveillance étrange des gros médias. De fait, on ne trouve rien dans ses livres qui puisse fâcher le pouvoir sinon de timides réserves sur une armée européenne. La démission de son frère, jadis promis à une belle carrière dans la préfectorale, avait eu plus de gueule.

    portrait-1-506x535.jpgQuoi qu’il en soit, un militaire à Matignon ou un remaniement ministériel ne résoudra rien : le problème, c’est bien Macron et la finance apatride qui l’a placé pour purger la dette et nous étouffer dans l’étau européen. D’ailleurs, l’aptitude au commandement dont Macron est dépourvu n’est pas l’apanage des militaires. La France compte par centaines des cadres expérimentés parfaitement aptes intellectuellement, humainement et moralement à la fonction de chef d’État. Elle a même un Prince qui, en plus de tout cela, en aurait la légitimité sacrale et un soutien populaire qu’on ne soupçonne pas.

    En fait, ce qui est intéressant chez les militaires c’est qu’ils ont des armes. Mais cela ne suffit pas pour déposer un tyran. Peut y contribuer un rejet massif du pouvoir en place, nous y allons, et une situation insurrectionnelle suite à une répression policière meurtrière, nous n’en sommes peut-être pas si loin. Mais la République en a vu d’autres sans en être ébranlée. Elle a même survécu aux deux invasions allemandes qu’elle n’avait su prévenir. En outre, l’armée française, loyale, ne bougera pas plus qu’après le 6 février 34. Il lui faudrait des chefs assez courageux pour une aventure où il y a tout à perdre. Il faudrait qu’elle fasse bloc derrière ces chefs et rien n’est moins sûr : il y a dans le haut commandement des obligés du pouvoir, « bons républicains », maçons de diverses obédiences et bien sûr les « généralles et colonelles » promues par la grâce des quotas comme dans les conseils d’administration. Car notre ministre Florence Parly émascule rageusement les tableaux d’avancement et listes d’aptitude que les conseils supérieurs d’armées lui proposent.

    x18laro-drjiy_0.jpgLes colonels courageux, intelligents et expérimentés dont nous avons besoin attendront ! On saluera à l’occasion le colonel Legrier pour son excellent papier sur notre stratégie en Syrie et les jours d’arrêt qu’il lui coûtera, on vomira celui du journaliste Merchet, de L’Opinion, qui le dénonce comme « catholique » au cas où cela aurait échappé au ministre. Un flicage qui rappelle les heures les plus sombres de la secte laïque. En 1904 il l’aurait fiché : VALM-AM (va à la messe avec missel). ■  

    Mathieu Épinay

    * Collectif de spécialistes des questions de Défense et géopolitique
  • Projet de loi bioéthique; le problème des cellules souches, par Pierre-Emmanuel Corbet.

    À l’occasion du projet de loi relatif à la bioéthique mis en pause durant la crise due au virus SARS-CoV 2 (covid 19) il est souvent question de cellules souches. Certains disent que la recherche sur les cellules souches est nécessaire pour la recherche de nouveau traitement contre certaines maladies, d’autres sont catégoriquement contre.
    Pourtant savons-nous vraiment ce que sont les cellules souches ? Voici donc quelques précisions sur ce que sont ces fameuses cellules souches, ce qu’il est possible de faire avec, et ce qu’il est envisagé dans un futur plus ou moins proche.

    Définissons les cellules souches comme des cellules à l’origine de toutes les autres cellules du corps quelques soit leur type. Cependant il existe différentes cellules souches et toutes n’ont pas la même capacité de différenciation c’est-à-dire de se transformer en un autre type cellulaire. Les cellules souches dites Totipotentes ont une capacité de différentiation cellulaire totale, et peuvent donc produire toutes les cellules du corps humain. Seules les toutes premières cellules du premier stade du développement d’un embryon ont cette capacité. Puis vient ensuite les cellules Pluripotentes parmi lesquelles ont trouvent les cellules embryonnaires et les cellules IPS (induites) dont nous expliquerons la provenance ci en bas. Ces cellules peuvent se différencier en beaucoup de types cellulaires mais pas dans les cellules extra embryonnaires ni les cellules du placenta. Les cellules Multipotentes peuvent se différencier dans un lignage précis : cellules hématopoïétiques, cellules neurales, … Elles sont appelées parfois les cellules souches adultes. Dernières mais non les moindres les cellules Unipotentes ne peuvent se différencier qu’en un seul type cellulaire.

    Une caractéristique commune aux cellules souches est leur capacités à se renouveler indéfiniment et à proliférer, là où des cellules « normales », somatiques, meurent ou arrêtent de se multiplier. Point très intéressant qui permet de cultiver ces cellules presque indéfiniment en laboratoire.

    Évidement les cellules souches totipotentes et pluripotentes sont très intéressantes pour la recherche par leur grande capacité de différenciation. Mais si les cellules totipotentes ne peuvent provenir exclusivement du premier stade de développement d’un embryon, il en est différent des cellules pluripotentes. En effet les recherches du Japonais Shinya Yamanaka (Prix Nobel de Médecine 2012 pour cette découverte) ont permis en 2007 de créer des cellules pluripotentes avec des cellules adultes, somatiques [1]. Cette découverte est majeure puisqu’elle offre une alternative à l’utilisation des cellules souches embryonnaires.

    Oui il est donc possible de réaliser des recherches sur des cellules souches sans que celles-ci viennent d’un embryon.

    Nous noterons toutefois que les cellules issues d’un embryon resteront la référence des cellules souches et servent de modèle pour valider les cellules souches créées par l’homme. Elles permettent donc de minimiser l’utilisation de cellules souches issues d’un embryon (l’embryon est éliminé) mais ne la contourne pas totalement, malheureusement.

    Quels sont les objectifs de la recherche sur les cellules souches ?

    • Une des principales raisons des recherches dans ce domaine est la médecine régénérative. Tout le monde connaît les possibles rejets lors d’une greffe d’un organe parce qu’il provient d’un donneur et donc d’un organisme différent. Grâce aux cellules souches induites il est possible de prélever des cellules de peau du patient, les faire revenir à l’état de cellules souches, et les redifférencier pour qu’elles deviennent partie ou intégralité de l’organe à greffer. Plus de problèmes de rejets de greffes puisque le nouvel organe ainsi créé vient directement du patient. Une telle greffe a déjà eu lieu pour une opération de la rétine en 2014 au Japon. Et il en serait de même pour le traitement de la plupart des cancers en remplaçant les cellules endommagées par des cellules neuves directement issues du patient.

    • Et pour la recherche, quelle aubaine ! Il est maintenant possible de reproduire des tissus de cellules malades permettant une meilleure compréhension des maladies étudiées. L’industrie pharmaceutique est très intéressée par ces avancées afin de remplacer les souris de laboratoires par des organes humains fonctionnels pour des tests de médicaments.

    • Troisième utilisation des cellules souches, la création de tissus ou d’organe sans intention d’étudier ou de soigner une maladie, mais pour créer. Cyborg humanoïde, bio-machine, un objectif totalement transhumaniste difficile de freiner car basé sur des organes ou tissus de cellules complètement artificiels, ne venant pas de l’homme directement. [2].

    Alors que sommes-nous capables de faire aujourd’hui à partir de cellules souches ?

    De grandes avancées sur la création de tissus ou organes artificiels ont été faites ces deux dernières décennies. Les cellules sont généralement cultivées en fine couche. Cependant en superposant ces couches de cellules des chercheurs ont créé des tissus cellulaires avec plusieurs types cellulaires différents comme de la peau. D’autres organes sont aujourd’hui étudiés pour être produit mais leur développement et leur culture reste complexe : une culture cellulaire plane donne à toutes les cellules un accès à l’oxygène et aux nutriments nécessaires tandis qu’une culture en 3D qui se rapproche le plus de la forme d’un organe nécessite une vascularisation complexe pour que les cellules situées au centre ne soient pas « étouffées » par les autres. Pour vasculariser des organes artificiels les chercheurs sont imaginatifs en concevant des systèmes de micro-canaux ou des cultures de vaisseaux sanguins couplées à la culture de l’organe. Autant de défis que la recherche n’a pas encore résolus.

    Par ailleurs la conception d’organes artificiels à partir de cellules souches n’est pas encore possible pour les cellules cardiaques. C’est pourquoi la conception de cœurs artificiels plus mécaniques comme le cœur CARMAT est toujours d’actualité.

    Comment le projet de loi relatif à la bioéthique intervient sur les cellules souches ?

    Aujourd’hui la recherche sur les cellules souches est soumise à des restrictions dans le cas de cellules souches embryonnaires. Des recherches étaient soumises à un régime dérogatoire dès 2004, puis ces dérogations sont facilitées en 2011 dans la loi relative à la bioéthique, et depuis 2013 sont soumis à un régime d’autorisation. Cette évolution a pour objectif de faciliter et d’accélérer la recherche française dans ce domaine, trop ralentie par les démarches notamment judiciaires puisque « 50 % des programmes de recherche font encore l’objet d’un processus juridique très largement à l’initiative de la fondation Jérôme Lejeune » comme le relève directement le projet de loi relatif à la bioéthique.

    Faciliter la recherche pour être plus performant dans la médecine est un argument louable, mais la recherche sur l’embryon n’est pourtant pas le moyen le plus utile pour arriver à ces fins. Comme nous l’avons vu à propos des cellules souches induites, il est possible de se passer en grande partie des cellules souches embryonnaires. C’est ce que font d’ailleurs beaucoup de laboratoire qui arrivent à de très bons résultats, comme la création de mini-cerveaux au CEA. La modification de la loi de bioéthique concernant les cellules souches insiste sur la différence entre embryons et cellules embryonnaires pour préciser que ces dernières ne sont pas « une personne humaine potentielle ». On oublie rapidement l’origine de ces cellules embryonnaires des embryons surnuméraires issus de PMA systématiquement détruits.

    On retrouve un autre objectif du projet de loi relatif à la bioéthique à propos des cellules souches embryonnaires. Faciliter la recherche sur l’embryon permet de faciliter les « recherches biomédicales sur des gamètes destinés à constituer un embryon ou sur un embryon avant ou après son transfert à des fins de gestation, sous réserve du consentement du couple » comme le prévoyait déjà la loi « Santé 2016 dans l’article L. 2151-5. Des embryons pourront donc alors être manipulés in vitro en laboratoire puis transférés in utero.

    [1] Takahashi K, Yamanaka S. Induction of pluripotent stem cells from mouse embryonic and adult fibroblast cultures by defined factors. Cell. 2006 ;126(4):663‐676. doi:10.1016/j.cell.2006.07.024

    [2] Alvarez, C., Garcia-Lavandeira, M., Garcia-Rendueles, M., Diaz-Rodriguez, E., Garcia-Rendueles, A., Perez-Romero, S., Vila, T., Rodrigues, J., Lear, P., & Bravo, S. (2012). Defining stem cell types : understanding the therapeutic potential of ESCs, ASCs, and iPS cells, Journal of Molecular Endocrinology, 49(2), R89-R111. Retrieved May 27, 2020, from https://jme.bioscientifica.com/view/journals/jme/49/2/R89.xml

  • La France n’est plus le deuxième pays le plus peuplé d’Europe.

    Billet d’humeur d’Ilyes Zoua­ri 

    La France vient d’être dépas­sée par le Royaume-Uni (67,2 mil­lions d’ha­bi­tants mi-2020 selon le PRB, contre 67,1 millions).

    - La France est presque le bon­net d’âne de la crois­sance démo­gra­phique en Europe de l’Ouest, clas­sée 17ème sur les 18 pays de la région en 2019 (hors micro-États, comme Mona­co ou Saint-Marin).

    1.jpg- Si la France métro­po­li­taine, 2,3 fois plus grande, était aus­si peu­plée que le Royaume-Uni (RU), elle comp­te­rait 151,5 mil­lions d’habitants.

    - Le RU a une crois­sance démo­gra­phique annuelle 3 à 4 fois supé­rieure à celle de la France (+238 % sur la période 2015 – 2020, et + 335 % en 2019).

    - Le RU avait déjà dépas­sé la France métro­po­li­taine il y a une dizaine d’an­nées, mais cette évo­lu­tion était mas­quée par l’in­té­gra­tion des DOM fran­çais (au pas­sage, le « TOM » ne sont pas pris en compte par l’In­see pour le cal­cul de la popu­la­tion française !). 

    - Si la France, long­temps « homme malade » de la démo­gra­phie euro­péenne, avait sui­vi la même tra­jec­toire que le RU depuis 1750, elle comp­te­rait aujourd’­hui 203 mil­lions d’habitants.

    - Entre 1750 et 1950, la France n’a per­du que 4 mil­lions d’âmes, contre plus de 20 mil­lions pour le RU (émi­gra­tion et guerres prises en compte).

    - Si la France métro­po­li­taine était pro­por­tion­nel­le­ment aus­si peu­plée que la Corée du Sud (5,5 fois plus petite pour 52 mil­lions d’ha­bi­tants), elle comp­te­rait 283 mil­lions d’habitants.

    - Si la France métro­po­li­taine était aus­si peu­plée que l’É­gypte non saha­rienne, qui vient de fran­chir les 100 mil­lions d’ha­bi­tants (101 mil­lions, sur un ter­ri­toire 9,2 fois plus petit), elle abri­te­rait 922 mil­lions d’habitants.

    - Les Égyp­tiens sont si heu­reux qu’ils devraient être près de 158 mil­lions en 2050, soit l’é­qui­valent d’une popu­la­tion d’un mil­liard 444 mil­lions d’ha­bi­tants pour la France métropolitaine.

    - N’ou­blions pas que la Terre peut abri­ter une popu­la­tion bien plus éle­vée que son niveau actuel, et même très lar­ge­ment plus impor­tante que les 10 mil­liards pré­vus pour 2050. Et ce, grâce aux grands espaces dis­po­nibles, au gigan­tis­sime poten­tiel en éner­gies renou­ve­lables, aux pro­grès per­ma­nents de la science (agri­cul­ture, trai­te­ment des déchets, archi­tec­ture…) ou encore aux colos­sales réserves en éner­gies non renou­ve­lables (sur terre et en mer, et dans le proche univers).

    - N’ou­blions pas non plus que la micro­sco­pique Gua­de­loupe pour­rait abri­ter à elle seule l’en­semble des habi­tants de la pla­nète, pla­cés côte à côte… 

    - Concer­nant l’ar­chi­tec­ture, l’aé­ro­po­nie per­met de se pas­ser désor­mais de terre, de soleil et même de pes­ti­cides, le tout pour un ren­de­ment 80 et 100 fois supé­rieur à l’hec­tare qu’a­vec l’a­gri­cul­ture clas­sique. Je vous laisse donc cal­cu­ler ce que cela signi­fie en termes de population…

    - Tout ce qui pré­cède, c’est le monde réel, n’en déplaise aux idéo­logues de la sur­po­pu­la­tion et de la fin du monde, aux­quels l’his­toire a tou­jours fini par don­ner tort… depuis l’Antiquité.

    - En atten­dant, la France et l’Oc­ci­dent s’au­to­dé­truisent. La France, sans doute le pays le plus conta­mi­né par les idées mal­thu­siennes far­fe­lues et par le tali­ba­nisme éco­lo­gique (seul pays au monde à avoir inter­dit l’ex­ploi­ta­tion d’hy­dro­car­bures, seul pays au monde à empê­cher toute exploi­ta­tion indus­trielle de ses gise­ments d’or, un des très rares pays à rendre très dif­fi­cile la construc­tion de gratte-ciels…). Quand on est seul contre dix, on a peut-être rai­son. Quand on est seul contre 20, on a encore peut-être rai­son. Mais quand on est seul contre 200, c’est qu’on est à côté de la plaque, et idiot.

    PS : Dans un tout autre registre, et selon le der­nier clas­se­ment EF EPI, récem­ment publié, la France se classe devant non moins de 19 ex-colo­nies bri­tan­niques ayant toutes l’an­glais pour langue co-offi­cielle, de jure ou de fac­to, pour ce qui est du niveau en anglais de sa popu­la­tion. La France est éga­le­ment lar­ge­ment plus angli­ci­sée que les autres grandes puis­sances non anglo­phones, et que les prin­ci­pales puis­sances des autres grands espaces lin­guis­tiques. Une situa­tion ubuesque, hon­teuse, et un impor­tant pas fran­chi dans la défran­ci­sa­tion de la France et son affai­blis­se­ment au niveau inter­na­tio­nal. Angli­ci­sa­tion à outrance oblige, n’ou­bliez pas de faire vos achats lors du pro­chain « Black Friday »…

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Charte des Imams : Utopie et Naïveté.

    Le billet de Jacques MYARD

    (Membre Hono­raire du Par­le­ment Maire de Mai­sons-Laf­fitte Pré­sident du Cercle Nation et Répu­blique Pré­sident de l’A­ca­dé­mie du Gaullisme)

    La lec­ture de la « Charte des prin­cipes pour l’Is­lam de France », signée le 18 Jan­vier par cinq fédé­ra­tions de musul­mans sur huit et pré­sen­tée comme un suc­cès du gou­ver­ne­ment dans sa volon­té de doter l’is­lam de règles et prin­cipes com­pa­tibles avec ceux de la Répu­blique, sus­cite de mul­tiples interrogations.

    Ce texte de 10 articles que ces cinq fédé­ra­tions de musul­mans ont signé, dont les pré­si­dents Chems-Eddine Hafiz de la Grande Mos­quée de Paris et Moham­med Mous­saoui de l’U­nion des Mos­quées de France (UMF), répond-il à une volon­té libre­ment expri­mée et consentie ?

    Celui qui connaît les fon­de­ments et prin­cipes de l’Is­lam peut en dou­ter. Ce texte est visi­ble­ment lar­ge­ment ins­pi­ré par le minis­tère de l’in­té­rieur qui se donne pour objec­tif affi­ché de sou­mettre la pra­tique reli­gieuse de l’Is­lam aux lois de la République.

    Le pré­am­bule de la Charte l’af­firme d’emblée :

     » Aucune convic­tion reli­gieuse ne peut être invo­quée pour se sous­traire aux obli­ga­tions des citoyens. » 

    Objec­tif louable, mais est-il cré­dible lorsque l’on sait que l’Is­lam est une reli­gion holis­tique qui exige de tout régir, de l’ordre de l’in­time à l’ordre public ?

    Le musul­man qui res­pecte la règle cora­nique en lisant le livre du pro­phète de manière lit­té­rale est direc­te­ment en porte-à-faux avec nombre de prin­cipes répu­bli­cains comme l’é­ga­li­té homme-femme ou la pos­si­bi­li­té de chan­ger de reli­gion ; l’a­po­sta­sie selon un Hadith est punie de mort, ce Hadith étant rap­por­té par S. Al-Bukhari .

    Cette Charte appa­rait comme une sorte de « dik­tat » du gou­ver­ne­ment qui s’ins­pire direc­te­ment de notre concep­tion de la laï­ci­té ; une concep­tion aux anti­podes de la Wel­tan­schaung de l’Is­lam « tota­li­taire » au sens glo­bal du terme et fon­dée sur une vision escha­to­lo­gique du des­tin humain dic­tée par Dieu.

    De plus, et la Charte le sou­ligne à l’ar­ticle 7, chaque musul­man est libre de se faire une opinion :

    « Nous affir­mons que toutes les écoles doc­tri­nales de l’Is­lam revêtent la même légi­ti­mi­té et qu’il appar­tient à cha­cun par­mi les fidèles de se for­ger sa propre opinion » .

    On est là cœur du pro­blème de l’Is­lam, il y a autant d’in­ter­pré­ta­tions de l’Is­lam que de musul­mans ou presque, et quelles que soient les règles pres­crites par la Charte, elle n’in­ter­di­ra pas les imams auto­pro­cla­més, n’ayons aucune illu­sion et gar­dons-nous de toute naïveté.

    Le refus de trois des huit fédé­ra­tions musul­manes – la Coor­di­na­tion des musul­mans turcs en France, l’U­nion isla­mique, Foi et pra­tique – de signer cette Charte au motif qu’elle sti­pule des obli­ga­tions contraires au Coran, rap­pelle la réa­li­té et sur­tout les limites des obli­ga­tions affi­chées de ce texte.

    A ce titre, croire que l’é­thique de l’is­lam peut se dis­soudre dans la laï­ci­té est une illu­sion cou­pable et dangereuse :

    « En Islam, la poli­tique est intrin­sè­que­ment liée au com­por­te­ment social qui, lui, est basé sur l’é­thique isla­mique. C’est une par­tie inté­grante de la foi.

    L’é­thique fait par­tie de la poli­tique et vice ver­sa. » Abdel­had Boutaleb 

    La réponse à cette incom­pa­ti­bi­li­té doit être recher­chée dans les sanc­tions à mettre en oeuvre à l’en­contre des pra­ti­quants isla­mistes qui violent l’ordre public de l’é­tat de droit français.

    Ce n’est pas pour rien que tous les pays, où la reli­gion de l’Is­lam est reli­gion d’E­tat, ont des ministres reli­gieux – ministres des Awqāf – qui sur­veillent en per­ma­nence le dis­cours des imams et sanc­tionnent régu­liè­re­ment les dérives par rap­port à la ver­sion offi­cielle du pouvoir. 

    Or la Charte est très en retrait quant aux mesures à l’en­contre des dis­cours mor­ti­fères des imams auto­pro­cla­més sala­fistes, elle se borne à édic­ter, à l’ar­ticle 10, une « exclu­sion du contre­ve­nant de toutes les ins­tances repré­sen­ta­tives de l’Is­lam de France ». 

    Voi­là une menace qui doit faire trem­bler les inté­gristes qui prônent la charia …!

    Cer­tains vont faire valoir certes, que ce ne sont pas les ins­tances de l’Is­lam de France qui ont le pou­voir de sanc­tion­ner les vio­la­tions des lois fran­çaises par les isla­mistes, c’est en effet à L’État, dans toutes ses com­po­santes, gou­ver­ne­ment et jus­tice, de faire res­pec­ter nos lois ! 

    C’est bien là que le bât blesse. 

    La réa­li­té est simple : cette Charte édicte et rap­pelle les prin­cipes, les règles de la laï­ci­té fon­dée par la loi de 1905, qui consti­tue, avec d’autre lois notre ordre public.

    La Charte se veut péda­go­gique, mais son effi­ca­ci­té sur des croyants inté­gristes est plus qu’in­cer­taine, elle est illu­soire, c’est un acte de pure com­mu­ni­ca­tion, rien de plus ! 

    La solu­tion réside dans la déter­mi­na­tion du gou­ver­ne­ment à faire res­pec­ter les lois, en expul­sant les inté­gristes qui les violent en permanence ! 

    VASTE PROGRAMME, BIEN LOIN, TRÈS LOIN DU  » EN MÊME TEMPS  » DE JUPITER !

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • « L’idéologie abolitionniste fait passer la vie des criminels avant la vie des innocents », par Jean-Louis Harouel.

    Le 9 octobre 1981 était abolie la peine de mort. Ce quarantième anniversaire fait l’objet d’une célébration consensuelle unanime : ce fut un immense progrès humaniste. Est-il encore possible, en 2021, de contester ce qui est devenu un dogme de foi ?

    C’est effectivement devenu un dogme de foi : l’abolition est sainte, et Badinter fut son prophète. Il est très mal vu de contester cette vérité officielle de nature religieuse. La peine de mort est un sujet tabou dont on n’a plus le droit de parler de manière libre. En effet, l’anathémisation de la peine de mort est un des dogmes de la religion des droits de l’homme – ou encore religion humanitaire –, qui est aujourd’hui notre grande religion d’État. Toute contestation du bien-fondé des dogmes de cette religion séculière est prohibée par la police humanitaire de la pensée, d’où une disparition progressive de la liberté d’expression.

    Il faut impérativement braver ces interdits et rouvrir le dossier car, en réalité, rien n’est réglé. La suppression de la peine de mort s’est faite avant tout sur le mode de l’indignation, et non pas de la réflexion. L’abolition a fait naître un droit de l’homme immoral qui détruit la confiance dans le pacte social et déshonore l’idée de droit de l’homme. Pouvoir tuer sans risquer d’être tué en punition de son crime est aujourd’hui un droit de l’homme. Le vice fondamental de l’idéologie abolitionniste est qu’elle fait passer la vie des criminels avant la vie des innocents, qu’elle reflète une préférence pour les assassins, perçus comme des victimes à sauver à tout prix. En 1973, au moment où il commençait sa croisade contre la peine de mort, Robert Badinter avait osé avouer que, tout en mesurant « l’immensité de la peine » des proches des gens assassinés, il ne se sentait pas, « au fond », du côté « des honnêtes gens, des victimes ». Inquiétant, chez un futur garde des Sceaux !

    Dans votre livre Libres Réflexions sur la peine de mort, vous écrivez que celle-ci était la clé de voûte de notre justice. Est-ce à dire que sans peine de mort, la justice s’effondre et qu’il faut voir là la raison de nos soucis actuels en matière de sécurité ?

    De fait, la suppression de la peine de mort a provoqué une perversion de la justice génératrice d’insécurité. Par sa simple présence dans la loi, la peine de mort était la clé de voûte d’un système pénal juste qui restait fondé sur la responsabilité de l’individu, laquelle combine deux principes : réparation et expiation. Expiation suprême, la peine de mort s’inscrivait dans une philosophie de la responsabilité de l’individu. Jusqu’à sa mise au rebut de 1981, la peine de mort, bien que très peu appliquée, légitimait toutes les autres peines, lesquelles paraissaient douces par comparaison. Au lieu de quoi, l’abolition de la peine de mort, qui était fondée sans qu’on n’ait osé le dire clairement sur l’idée d’une irresponsabilité de l’individu, a délégitimé toutes les autres peines avec, pour conséquence, un ébranlement de l’ensemble de la justice pénale, pervertie par un humanitarisme anti-pénal et un laxisme judiciaire générateurs d’insécurité au sein de la société. Agissant comme une onde de choc, l’abolition a été productrice à tous les niveaux d’une impunité toujours plus grande des criminels mais aussi des délinquants. Avec, pour conséquence, que la justice devient créatrice d’insécurité.

    De Victor Hugo à Robert Badinter, les idéologues de l’abolitionnisme avaient promis une perpétuité réelle pour protéger la société contre les criminels dangereux. Mais il n’en a rien été. Le même discours humanitaire qui a réclamé et obtenu l’abolition de la peine de mort s’est ensuite retourné contre la détention perpétuelle, condamnée à son tour pour motif d’inhumanité. Car la revendication de l’abolition de la peine de mort n’était que le fer de lance d’une idéologie qui va bien au-delà de cet objectif. Déjà présente chez Hugo, l’idéologie anti-pénale affirme que le criminel n’est qu’une victime innocente de la société et conteste à celle-ci son droit de le châtier, lui fixant le devoir de soigner en lui un être blessé. Réclamant un désarmement de la société face au crime, l’idéologie anti-pénale ne s’intéresse qu’aux délinquants et aux criminels et à leur réadaptation sociale, qui est devenue l’objectif central du système pénal.

    L’humanitarisme judiciaire qui a inspiré l’abolition de la peine de mort est, en réalité, générateur de barbarie. N’osant plus ou ne voulant plus punir, une justice laxiste laisse en liberté des délinquants inquiétants et remet en liberté des criminels dangereux qui ne tardent pas à passer à nouveau à l’acte. Se réclamant des droits de l’homme, la création indéfinie de droits subjectifs en faveur des criminels ainsi que la multiplication des mesures bienveillantes à leur profit fonctionnent comme une machine à fabriquer de l’insécurité. Celle-ci touche largement les policiers, lesquels sont couramment l’objet de violences pouvant entraîner la mort, voire visant à la donner, alors qu’il y avait, avant 1981, un réel respect pour leur vie car ceux qui les tuaient étaient toujours condamnés à mort et exécutés.

    Éric Zemmour a relancé le sujet récemment. Robert Badinter lui a répondu par voie de presse interposée qu’il lui semblait impossible que la France revienne un jour en arrière sur ce point. C’est également votre avis ?

    Il n’est pas impossible à la France de rétablir la peine de mort, en dépit de l’interdiction qui est aujourd’hui faite au peuple français de nourrir un tel projet et des verrous qu’on a placés pour y faire obstacle. Pour verrouiller l’abolition, les autorités françaises ont, en effet, enlevé la question de la peine de mort à la souveraineté des citoyens en inscrivant sa disparition dans la Convention européenne des droits de l’homme (2002) et dans la Constitution (2007). Ce faisant, on a dénaturé la démocratie. Sous l’effet de la religion des droits de l’homme, la France a abandonné le modèle classique de la démocratie libérale pour glisser vers une démocratie droits-de-l’hommiste où ce ne sont plus les citoyens qui sont souverains mais les dogmes de la religion humanitaire et les juges qui les imposent aux gouvernants comme aux gouvernés. C’est une criante violation de l’article 3 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, lequel proclame, on le sait, que « le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ».

    Comme il y a eu naguère les démocraties populaires (l’Union soviétique et ses satellites) qui étaient, en réalité, des totalitarismes, il y a aujourd’hui la démocratie droits-de-l’hommiste, qui est une forme plus feutrée mais bien réelle de totalitarisme. Dans nos démocraties perverties par la religion des droits de l’homme, comme naguère dans la prétendue démocratie qu’était le monde soviétique, les citoyens sont écrasés par des tabous idéologiques et privés de leur souveraineté. Mais il suffit de revenir à une vraie démocratie pour que devienne possible le rétablissement de la peine de mort.

     

    Jean-Louis Harouel

    Professeur émérite à l'Université Paris II (Panthéon-Assas)
  • Battre la campagne

    Par Philippe Mesnard 

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    Le Grand Débat réussit à allier la transparence éclatante des interventions du chef de l’État et l’opacité des conditions de son utilisation.

    « Bonjour les enfants ! » dit joyeusement Édouard Philippe à Saint-Hernin en serrant la main de petites filles (et non pas d’adultes, qu’Emmanuel Macron aime à admonester paternellement¹). Puis un retraité en Gilet jaune lui demande : « C’est pour quand le changement, M. Philippe ? » Le reste du dialogue est un bonheur.

    edouard_philippe_en_direct_du_finist_re_le_retour_032-00_10_13_21-4093405.jpg– Ah ben écoutez, on est en plein dans le Grand Débat.

    – Non, je crois pas, hein…

    – Vous êtes venu – non, vous étiez pas là ce matin. On a fait un bon débat, intéressant, on a échangé des arguments…

    – Parce que vraiment on est en bas, on a pris des coups, là… Regardez, j’ai 73 ans. 

    – Raison de plus pour débattre, Monsieur.

    – 73 ans et 700 euros de retraite. 

    – On va faire six mille débats et ce sera extraordinaire !

    – Et moi j’ai fait huit heures par jour, 700 euros de retraite… Et vous, combien ?

    – Oui… 

    comment-sorganise-le-grand-debat-national-3-800x360.jpgPourquoi débattre, en effet ? Les Français ont perdu toute confiance dans la parole des politiques, comme le démontrent à l’envi les enquêtes du Cevipof, et ne font pas confiance au Grand Débat National pour changer quoi que ce soit. Ils savent que pour Macron et ses premiers de cordée ils ne sont que des Gaulois réfractaires et grincheux, des masses apathiques dont on doit fabriquer le consentement², quitte à les rééduquer. Le Grand Débat National est d’abord et avant tout, et au final, un outil de communication pour mettre en scène ce consentement.

    Un débat orienté

    000_1d56r8-4082851.jpgOr donc Emmanuel Macron, son gouvernement et leurs suites arpentent le territoire en longues caravanes de véhicules sombres, tombent la veste et expliquent, à Gargilesse-Dampierre (« en plein centre de la France », comme le note avec ravissement Ouest-France, étonné qu’on s’aventure si profond), à Grand Bourgtheroulde ou à Etang-sur-Aurroux, qu’il faut comprendre, et donc accepter. Les gendarmes verrouillant chaque village ainsi investi, pas un manifestant ne vient troubler les exposés lumineux du Président et ses maximes toutes simples : « Je pense que tout le monde doit revenir à la raison et le moment est venu de revenir à une saine raison ».

    Débattre consiste donc à asséner aux spectateurs des shows interminables où chaque problème est déclaré identifié, chaque solution, en construction et chaque tentative de proposer autre chose, une insanité. Ce n’est pas un débat, c’est une campagne à échelle du territoire pour forcer l’adhésion aux décisions déjà programmées. Pourquoi parler de « transition écologique » alors que la France, avec ses espaces naturels qui sont de naturels puits à carbone, son industrie nucléaire et sa fiscalité écologique déjà contraignante, fait partie des premiers de la classe en la matière ? Pour justifier que l’agriculture française soit modernisée, comme le prouve la limpide question 15 de la fiche associée à ce thème :

    « Que faudrait-il faire pour protéger la biodiversité et le climat tout en maintenant des activités agricoles et industrielles compétitives par rapport à leurs concurrents étrangers, notamment européens ? (1 seule réponse possible) 

    1. Cofinancer un plan d’investissement pour changer les modes de production
    2. Modifier les accords commerciaux
    3. Taxer les produits importés qui dégradent l’environnement ».

    Une utilisation sélective

    Le Grand Débat est une routine médiatique dont le Président engrange les bénéfices sondagiers : son image s’améliore sans cesse et les Gilets jaunes font l’amère expérience d’avoir fourni à celui qu’ils accusent le meilleur tremplin pour sa reconquête de l’opinion. Il y a bien sûr une illusion quantitative soigneusement entretenue : les presque six mille réunions annoncées ne pourront réunir tous les Français (les effectifs des réunions varient entre 20 et 500 personnes) , qui ne sont pas même 350 000 à s’être inscrits sur la plateforme en ligne du Grand Débat ; cette plateforme a déjà recueilli plus de 220 000 propositions et presque 900 000 contributions : ce n’est rien, c’est énorme, et c’est déjà trop. Qui pourrait réellement prendre connaissance de cette masse, alors même que les réunions produisent elles-mêmes une débauche de propositions ? À Rouen, à la MJC Saint-Sever, le 24 janvier, à la réunion organisée par le Modem sous un faux-nez, « le compte rendu de la réunion cumulera ainsi 266 propositions, certaines contradictoires. » (Les Échos, 16 février).

    PhilippeContreparties.jpgCe qui ressort de plus clair, c’est que tout le monde a envie de parler et que personne n’était capable d’écouter véritablement : la France rurale, celles des périphéries oubliées, arrive en tête des réunions organisées, ce qui explique que Macron s’y catapulte régulièrement, la fiscalité est en tête des propositions (dans les discussions et sur la plateforme numérique), ce qui n’explique pas que les députés rivalisent encore de projets de taxes, et les cartes extrapolées à partir des contributions en ligne montrent bien qu’en dehors des métropoles, se déplacer autrement qu’en voiture est impossible. Un indice de la manière dont le Grand Débat va être utilisé est donné dans une statistique publiée par Le Figaro le 13 février : 73% des contributeurs répondent « oui » à la question « faut-il instaurer une contrepartie aux différentes allocations de solidarité ? »… proposition immédiatement testée par Édouard Philippe, le 15 février, lors d’une réunion avec des élus locaux et des dirigeants de PME à Plomordiern. Le Premier ministre avait expliqué que le Grand Débat devrait « déboucher sur des traductions concrètes dans la vie quotidienne de nos compatriotes ». Attendons de voir les données finales, mais Édouard Philippe, pour le moment, n’a rien fait des 89,9% qui pensent qu’il faut « revoir le fonctionnement et la formation des administrations ».

    Un processus dissolvant

    Comme si les réunions prévues ne suffisaient pas, les communicants rivalisent de bonnes idées : après le duo Schiappa-Hanouna, le gouvernement a accepté de participer le 19 février à un Grand Débat sur Twitch, site de diffusion en continu et de téléchargement à la demande de jeu vidéo et de sport électronique… C’est le Grand débathon, sur Accropolis, « la première chaîne de streaming citoyenne de France ! ». À 15 h 04, il réunissait 7493 spectateurs. Toucher les jeunes était un impératif (surtout depuis qu’on sait que le spectateur de télévision a 53 ans en moyenne). Beaux Arts Magazine, « leader de la presse culturelle en France », et la Fondation du patrimoine ont lancé de leur côté « un grand débat sur la culture ». Le Grand Débat est devenue une marque média, comme une série à succès avec ses séries dérivés – ou ses parasites, comme le site des Gilets jaunes, le-vrai-debat.fr, au succès certain. Emmanuel Macron, de son côté, et dans le cadre du Grand Débat, rencontre les chefs des groupes et de partis politiques représentés à l’Assemblée nationale. Le Grand Débat se dissout dans la profusion des paroles : d’étape en étape, on sera forcé de perdre les différences pour construire une fausse unanimité.

    photo-d-illustration-le-progres-1547813306.jpgÀ peine les réunions terminées et la plateforme fermée, le 15 mars, dix-huit conférences régionales citoyennes (15-16 et 22-23 mars) auront lieu, avant la conférence « dédiée et ouverte aux jeunes de 16 à 25 ans » (début avril). Le dépouillement des contributions aura commencé, avec le délicat exercice de rédaction des synthèses. En gros, c’est très simple : tout le monde pourra produire la sienne. Comme le rappelle le journal Marianne, « la CNDP préconisait d’avoir recours “à un ou plusieurs laboratoires de recherche pour effectuer une analyse lexicométrique de toutes les données ainsi que des notes de synthèse” ». Ce seront les sociétés Opinion Way (institut de sondage) et Cognito (analyse sémantique), entre autres, qui s’en chargeront. La seconde avait déjà eu pour mission de « numériser et de décrypter 5% des cahiers de doléances mis à disposition dans 5 000 mairies par l’association des maires ruraux de France (ARMF) au mois de décembre » : on voit que la tendance est plus prisée que l’exhaustivité, et on comprend mieux qu’en ligne le site du Grand Débat oriente très précisément les réponses possibles, pour que le traitement statistique (un algorithme repérant des mots clés… choisis par qui ?) prenne le pas sur l’analyse des contributions ouvertes, même si les cinq garants du Grand Débat jurent le contraire… sans être capables de former en la matière autre chose que des vœux pieux. Là comme ailleurs, Macron garde la main et continuera son exercice funambulesque du en-même-temps.    

    1. « La vraie réforme, elle va avec la contrainte, les enfants ! C’est pas open bar ». E. Macron, Bourg-de-Péage, 24 janvier.
    2. « Le discours néolibéral n’admet qu’un cap unique […]. Il faut nous adapter, sinon nous allons disparaître, sinon la France sera balayée. Ça n’est même pas discutable : nous sommes soumis à une injonction morale qui renoue avec une forme de transcendance. » Barbara Stigler dans Le Figaro du 5 février 2019, à propos de son livre « Il faut s’adapter » – Sur un nouvel impératif politique.

    Philippe Mesnard

  • L'Europe, l'Europe, toujours l'Europe..., par la RÉDACTION de L’ASAF.

    Les incer­ti­tudes qui, il y a encore quelques semaines, pla­naient sur l’avenir à moyen terme de l’opération Bar­khane, semblent avoir été levées lors du som­met du G5 Sahel à N’Djamena le 15 février der­nier.

    Pour autant, la ques­tion de la suf­fi­sance des moyens dédiés à ce qui est aujourd’hui l’engagement majeur de l’armée fran­çaise reste posée et ne paraît pas devoir être réso­lue rapi­de­ment d’autant qu’elle revêt une dimen­sion européenne.

    Si l’on s’arrête au pro­blème des héli­co­ptères, vitaux en bande sahé­lo-saha­rienne (BSS) compte tenu des dimen­sions du théâtre et de la nature des opé­ra­tions, l’observateur ne peut que s’étonner de leur faible nombre : seize fran­çais (trans­port et com­bat) et cinq gros por­teurs (trois bri­tan­niques et deux danois). Cela amène à s’interroger sur le rap­port, qui a tout de même une valeur indi­ca­tive, entre le mon­tant actuel des dépenses annuelles de défense des pays de l’Union euro­péenne, soit envi­ron 280 Md€, et le niveau de leur enga­ge­ment au Sahel.

    D’évidence, ce constat reflète, du point de vue des opé­ra­tions en Afrique, une inéga­li­té dans le par­tage du far­deau qui, hor­mis des péti­tions de prin­cipe et des regrets de cir­cons­tance, ne sus­cite en réa­li­té pas grand débat chez nous comme chez nos par­te­naires de l’Union, si ce n’est peut-être dans quelques cénacles experts.

    Or, cette réa­li­té mal­gré tout déran­geante tranche avec les incan­ta­tions sur la Défense euro­péenne dont nous sommes ber­cés depuis très long­temps. À cet égard, il fau­dra suivre avec beau­coup d’attention l’évolution du dos­sier du Sys­tème de Com­bat Aérien du Futur (SCAF). En effet, celui-ci, par les rup­tures tech­no­lo­giques qu’il com­porte, sera un élé­ment essen­tiel de la capa­ci­té aérienne euro­péenne à l’horizon 2040, moment à par­tir duquel devrait s’effectuer le rem­pla­ce­ment des Rafale et des Typhoon. Encore dans ses pré­misses, ce pro­gramme, qui devrait coû­ter à la France de 50 à 80 Md€ selon le Sénat, a vu ces der­nières semaines les deux par­te­naires prin­ci­paux, fran­çais et alle­mand, via leurs indus­triels Das­sault et Air­bus, s’opposer notam­ment sur la ques­tion des droits de pro­prié­té intellectuelle.

    Dans la mesure où la réa­li­sa­tion de ce type de pro­gramme est doré­na­vant hors de por­tée dans un cadre uni­que­ment natio­nal, il y a donc un carac­tère impé­ra­tif à trou­ver un accord, de même que pour les pro­grammes rela­tifs au futur char de com­bat (MGCS), à l’Euro­drone et au Tigre Mark 3, et ce avant l’entrée de l’Allemagne en période pré­élec­to­rale en juin pro­chain, une Alle­magne dont le Par­le­ment s’impliquera dans ces « grandes manœuvres mili­ta­ro-indus­trielles » via le sui­vi régu­lier de la ges­tion des pro­grammes SCAF et MGCS. Compte tenu de la dimen­sion stra­té­gique et éco­no­mique de ces der­niers, il ne serait pas incon­gru d’imaginer que notre repré­sen­ta­tion natio­nale s’inspire de cet exemple d’outre-Rhin et s’investisse dans un sui­vi qui aille au-delà des tra­di­tion­nelles audi­tions en com­mis­sions ou de l’examen a pos­te­rio­ri des docu­ments budgétaires.

    Ain­si, les mois à venir seront déci­sifs pour l’avenir de ces pro­grammes alors même que l’actualisation stra­té­gique conduite par le minis­tère des Armées et que nous évo­quions le mois der­nier fait, avec force, état de la com­mu­nau­té d’intérêts des pays de l’UE et de son impact sur les poli­tiques de défense. Une actua­li­sa­tion dont il faut vive­ment sou­hai­ter qu’elle contri­bue à ali­men­ter les débats qui devraient, dans le pays de l’Union euro­péenne le plus concer­né par les ques­tions mili­taires, accom­pa­gner les pré­li­mi­naires d’une cam­pagne pré­si­den­tielle où il fau­dra bien, enfin, évo­quer sans ambages ni trem­ble­ments la défense de la France et les moyens qu’on doit y consa­crer. Or, force est de consta­ter que si, selon les enquêtes d’opinion, les Fran­çais sont atta­chés à leur armée et la placent haut dans leur estime, ils ne sont pour­tant jamais enclins, dans les mois qui pré­cèdent l’élection à la magis­tra­ture suprême, à trans­for­mer cet atta­che­ment en ques­tion­ne­ment inci­sif et vigou­reux rela­tif à la Défense auprès des pré­ten­dants à l’Élysée. Pour­tant, le vain­queur ne tarde jamais à mesu­rer l’importance de la puis­sance mili­taire dans l’affrontement per­ma­nent des États et de leurs intérêts.

    Dans ce contexte, le pays n’aurait rien à gagner du silence de ceux qui ont direc­te­ment en charge les armes de la France et qui voient mon­ter les risques d’affrontements à haute inten­si­té aux péri­phé­ries de l’Europe. En revanche, en par­ta­geant avec sim­pli­ci­té et luci­di­té les pro­blèmes qu’ils ont à affron­ter, ils pour­raient don­ner à beau­coup de Fran­çais le sou­ci de leur défense.


    La RÉDACTION de L’ASAF
    www.asafrance.fr

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Dans notre Ephéméride de ce jour...: Avec Lazare Carnot, la Révolution invente le Terrorisme d'État

    1753 : Naissance de Lazare Carnot

     

    Personnage ambigu, personnalité double : s'il est à juste titre mondialement connu pour ses travaux scientifiques, et s'il contribua de toutes ses forces à la création de l'Ecole polytechnique (voir l'Éphéméride du 11 mars), il vota aussi sans état d'âme la mort de Louis XVI et organisa directement le génocide vendéen. 

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    Portrait de Carnot à l'X, avec détail du médaillon; s'il n'y avait eu que cet aspect du personnage...  
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    Sa dureté dans la guerre de Vendée fut sans limite. C'est lui en effet qui avait sous sa responsabilité l'armée de l'Ouest engagée dans la répression de l'insurrection vendéenne. On essaye d'imputer à d'autres - comme Kléber et Marceau - les horreurs de cette guerre, les noyades de Nantes, le ratissage sanglant de la Vendée par les "colonnes infernales" du général Turreau... mais c'est bien Carnot qui ordonna la sévérité et l'usage de la force.

    C'est lui qui écrivit à Turreau, en pluviôse : "exterminer les brigands jusqu'au dernier, voilà ton devoir".

    Il maintint cette ligne rigoureuse même après que l'insurrection ait été militairement anéantie - seule continuant une guérilla de coups de main - en autorisant, en juin 1794, la destruction de Saint-Florent-le-Vieil.

    Deux lois furent préparées par Lazare Carnot et votées par la Convention en préparation du "Génocide Vendéen" :

    • celle du 1er Août 1793 : "Anéantissement de tous les biens… la Vendée doit être un cimetière national..."
    • et celle du 1er Octobre 1793 :  "Extermination totale des habitants…"
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    Bertrand Barère de Vieuzac : il s'exprimera comme le fera, plus tard Staline, disant "Le problème, c'est les hommes; pas d'hommes, pas de problème...". Pour Barère, ce fut : le problème c'est la Vendée ? Pas de Vendée, pas de problème !...
     

     

    Le point de départ du génocide est le décret du 1er août 1793 voté sur proposition de Barrère de Vieuzac après un discours incendiaire :

    "...ici, le Comité, d'après votre autorisation, a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle, à faire disparaître leurs repaires, à incendier leurs forêts, à couper leur récoltes et à les combattre autant par des ouvriers et des pionniers que par des soldats. C'est dans les plaies gangreneuses que la médecine porte le fer et le feu, c'est à Mortagne, à Cholet, à Chemillé que la médecine politique doit employer les mêmes moyens et les mêmes remèdes. L'humanité ne se plaindra pas; les vieillards, les femmes et les enfants seront traités avec les égards exigés par la nature. L'humanité ne se plaindra pas; c'est faire son bien que d'extirper le mal; c'est être bienfaisant pour la patrie que de punir les rebelles. Qui pourrait demander grâce pour des parricides... Nous vous proposons de décréter les mesures que le comité a prises contre les rebelles de la Vendée; et c'est ainsi que l'autorité nationale, sanctionnant de violentes mesures militaires portera l'effroi dans les repaires de brigands et dans les demeures des royalistes".

     

    Le décret du premier août 1793 relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de la Vendée stipulait dans son article 1er que "Le ministre de la guerre donnera sur le champ les ordres nécessaires pour que la garnison de Mayence soit transportée en poste dans la Vendée

    Article VI: "il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce pour incendier les bois, les taillis et les genêts".

     Article VII: "les forêts seront abattues; les repaires des rebelles seront détruits; les récoltes seront coupées par les compagnies d'ouvriers, pour être portées sur les derrières de l'armée et les bestiaux seront saisis."

     Article VIII: "les femmes, les enfants et les vieillards seront conduits dans l'intérieur. Il sera pourvu à leur subsistance et à leur sûreté, avec tous les égards dus à l'humanité."

     Article XIV: "les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la république; il en sera distrait une portion pour indemniser les citoyens qui seront demeurés fidèles à la patrie, des pertes qu'ils auraient souffertes".

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    Ce décret du 1er Aout de Lazare Carnot sera suivi par celui du 1er octobre 1793, décliné sur le mode du discours de Caton auprès du sénat romain, "delenda est Carthago" :

    "Détruisez la Vendée, Valenciennes et Condé ne sont plus au pouvoir de l'Autrichien… Enfin chaque coup que vous porterez à la Vendée retentira dans les villes rebelles, dans les départements fédéralistes. La Vendée et encore la Vendée, voilà le charbon politique qui dévore le cœur de la république française; c'est la qu'il faut frapper".

    Après la prise de Laval le 23 octobre, et la défaite républicaine d'Entrammes, le 26 octobre 1793, un nouveau décret daté du 11ème jour du 2ème mois, portera que "toute ville de la république qui recevra dans son sein les brigands ou qui leur donnera des secours sera punie comme ville rebelle. En conséquence, elle sera rasée et les biens des habitants seront confisqués au profit de la république".

    Les mesures préconisées furent appliquées à la lettre par les représentants en mission auprès des armées et dans les départements.

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    Charnier vendéen :
     
     "Une nation ne se régénère que sur un monceau de cadavres" et "Ce qui constitue une République, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé." : voilà ce qu'a déclaré Saint Just à la Convention, dans son Rapport du 26 février 1794 (premier décret de ventôse
     
     
     
    Les horreurs du Génocide ne furent jamais désavouées, bien au contraire :
    Le 29 janvier 1881 suite à l’interdiction de la pièce Thermidor de Victorien Sardou, jugée "antirépublicaine", Georges Clemenceau répond à Joseph Reinach :
     
    "J'approuve tout de la Révolution : j'approuve les massacres de septembre où, pour s'éclairer, la nuit venue, les travailleurs plantaient des chandelles dans les yeux des morts. J'approuve les noyades de Nantes, les mariages républicains où les vierges accouplées à des hommes, par une imagination néronienne, avant d'être jetées dans la Loire, avaient à la fois l'angoisse de la mort et la souffrance de la pudeur outragée. J'approuve les horreurs de Lyon, où l'on attachait des enfants à la gueule des canons, et les égorgements de vieillards de quatre vingt dix ans et de jeunes filles à peine nubiles.
    Tout cela forme un bloc glorieux et je défends qu'on y touche.
      Je défends que, sur un théâtre qui dépend de l'Etat, un dramaturge illustre vienne, après plus de cent ans révolus, prononcer une parole de pitié qui serait un outrage aux mânes augustes de Robespierre et de Marat". 
     
     
    Le 29 novembre 1793, le représentant Fayau écrit aux administrateurs du département de la Vendée :

    "Vous savez comme moi, citoyens, que les brigands appelés de la Vendée existent encore quoique on les aie tués plusieurs fois à la tribune de la ConventionJe vous engage à prendre les mesures les plus promptes et les plus énergiques pour que les armées catholiques et royales dans le cas ou elles rentreraient dans la Vendée n'y trouvent plus qu'un désert…Il serait bon, citoyens, que des commissaires nommés par vous se transportassent de suite dans toutes les parties de votre département pour en faire retirer toutes les subsistances et pour faire arrêter tous les citoyens qui ont pris part directement ou indirectement aux troubles de la Vendée. Il faut purger la Patrie…"

    Le représentant Francastel n'est pas en reste. Le 25 décembre 1793, il écrit au Comité de Salut Public :

    "Je fais débarrasser les prisons de tous les infâmes fanatiques qui s'étaient échappés de l'armée catholique. Pas de mollesse, que le torrent révolutionnaire entraîne tout ce qui lui résiste scandaleusement. Purgeons, saignons jusqu'au blanc. Il ne faut pas qu'il reste aucun germe de rébellion…"

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    En novembre 1793, le général Turreau est nommé commandant en chef de l'armée de l'ouest avec la charge de faire appliquer le décret du 1er août. L'ordre de départ est donné le 21 janvier 1794, cette première phase sera appelée "La Promenade Militaire" alors qu'à cette date la Grande Armée Catholique et Royale n'est plus qu'un nom. Turreau divise l'armée en six divisions de deux colonnes chacune, qui ont pour mission de ratisser le territoire et d'exterminer la population. Ce sont les "colonnes infernales" qui vont se livrer au génocide des Vendéens. L'ordre du jour du général Grignon, commandant la 2ème division est très clair :

    "Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d'être brûlé et de passer au fil de l'épée tout ce que vous rencontrerez d'habitants".

    Les rapports des généraux républicains commandant les Colonnes sont aussi particulièrement explicites: "Nous en tuons près de 2000 par jourJ'ai fais tué (sic !) ce matin 53 femmes, autant d'enfantsJ'ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j'ai trouvés. Je préfère égorger pour économiser mes munitions …".

    Le Général Westermann, dans sa lettre à la Convention du 23 décembre 1793, jour où 8.000 Vendéens sans armes - dont 5.000 femmes et enfants - furent exterminés à Savenay, précisait que :

    "Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les bois et les marais de Savenay. Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, et massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé".

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    C'est avec plaisir que l'on a retrouvé, lundi soir, Éric Zemmour, chez Christine Kelly, sur la plateau de CNews, avec la bande des "mousquetaires". Son analyse de la situation est parfaitement juste, et elle a été corroborée ce matin, sur France info par la journaliste qui présentait le "sujet" sur les évènements d'Israël vus dans un établissement des quartiers populaires de Montreuil.

    C'est exactement ce que dit Zemmour ici : pour Mélenchon (mais aussi pour l'ensemble des journaleux du "sévice public", selon la si juste expression de Goldnadel) les "quartiers populaires", le "peuple", ce sont, aujourd'hui ces zones peuplées par une population africaine nouvelle, pas intégralement musulmane (loin de là, car un très grand nombre des nouveaux venus d'Afrique sub-saharienne sont chrétiens) mais avec, tout de même, une forte présence arabo-musulmane, et qui plus est très revendicative. Mélenchon et LFI  - ces "revenants de la section des piques de 1793", comme nous les appelons, sur lfar) - ont "achevé" la Révolution, dans leur tête : le Peuple français était royaliste en 1789 (cf Alain Decaux et sa suite d'articles, pour le bi-centenaire de la funeste Révolution :  "France, 26 millions de royalistes"...); et deux siècles après, malgré 150 ans de République idéologique, il persiste à ne pas vouloir du "grand soir" ? Eh, bien ! changeons le peuple !

    Après l'avoir changé dans son mental, son moral par l'école de la des-éducation nationale des sinistres "hussards noirs de la République", qui n'ont réussi qu'à décerveler et dé-christianiser les enfants, les privant de leurs racines spirituelles, intellectuelles, historiques etc..., les révolutionnaires passent maintenant, à un second stade : celui du changement de peuple par "le physique", puisque le "mental" seul n'a pas suffi...

    Et, "dans leur tête" si l'on peut dire, le peuple français, désormais, ce ne sont plus les "Français d'avant", ce sont ces immigrés arabo-musulmans qui peuplent nos Cités et banlieues et en ont fait, non pas des zones de non-droit, comme on le dit trop souvent, et faussement, mais des zones islamiques, des zones de charia...

    La France, pour eux, maintenant, le peuple français (!) c'est "ça", c'est eux...

    (extrait vidéo 28'58)

     

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    1. D'accord avec la réponse cinglante de Marion Maréchal à Gérard Larcher (à qui il faut reconnaître, toutefois, qu'il a au moins un peu de mérite à dire ce qu'il dit, là...) :

    "Non, @gerard_larcher, il n’y a pas de responsabilité collective, il y a la responsabilité de la gauche et de la droite LR !

    C’est VOUS et vos amis qui êtes responsables de la folle politique d’immigration. Pas nous !

    C’est VOUS qui avez laissé prospérer le multiculturalisme et renoncé à combattre le communautarisme islamique. Pas nous !

    C’est VOUS et vos nombreux maires islamo-droitistes qui avez été faibles. Qui vous êtes compromis avec les admirateurs du Hamas et les Frères musulmans par pur calcul électoraliste par exemple à Valence, avec le maire LR @NDaragon, à Roubaix avec l’ex-maire LR @GDelbar, à Aulnay sous-bois avec le maire LR @brunobeschizza, ou pire chez vous dans les Yvelines avec son président islamo-clientéliste @pierre_bedier. Pas nous !"

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    2. Le "compte X" de Florence Bergeaud-Blackler est bloqué, et donc celle-ci, censurée, ne peut plus rien poster, et cela va durer plusieurs jours. Guillaume Bigot poste le laconique message suivant, adressé à "X" (le nouveau nom de tweeter) :

    "Guillaume Bigot
     
    Inacceptable @X !!!"
     
    Oui, c'est "inacceptable", Guillaume Bigot a raison.
    Rappelons juste, en parallèle à ce scandale,  que - même si notre "affaire" se passe sur Facebook - notre Page Lafautearousseau Royaliste a été restreinte pendant TROIS MOIS ! Aujourd'hui "rétablie", FB nous a cependant fait savoir qu'il considérait comme des pourriels nos partages sur les quarante groupes privés auxquels nous appartenons, et nous a donc à nouveau "restreint" pour UN MOIS ! La "restriction" s'est achevée ce lundi, mais, rendus prudents, nous attendons la réponse de FB à notre message demandant "l'autorisation" de partager le même article quarante fois sans que ce partage soit considéré comme un pourriel (que ceux qui parlent anglo-ricain appellent "spam") !!!!!
     
    Cela aussi, cette censure de fait aussi est... inacceptable, non ?
     

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    3. Le Gouvernement français communique :

    "La France a désormais sa signature musicale !  Ce nouveau thème, inspiré de la Marseillaise, signera l’ensemble des communications de l’État."

    (extrait vidéo 1'0)

    https://x.com/koztoujours/status/1712371815144730869?s=20

     

    Saluons ce choix, car, ce que le Gouvernement français oublie de dire, et que la plupart des gens ignorent, est que... l'auteur de La Marseillaise était, et resta, royaliste, toute sa vie ? Lorsque Claude Joseph Rouget de Lisle compose son Chant de guerre pour l'armée du Rhin, le 25 avril 1792, il a 32 ans, et connaît une gloire aussi soudaine qu'éphémère : trois mois et demi après, c'est la funeste Journée d'émeute du 10 août et - encore une fois, mais, là, c'est la dernière, la fatale... - Louis XVI capitule devant les émeutiers terroristes. Apprenant l'enfermement du Roi et de sa famille au Temple, et que l'on va ouvrir son soi-disant "procès" (!), Rouget de Lisle proteste énergiquement devant la Convention et s'attaque frontalement à Robespierre; il s'offre pour défendre le Roi - ce qui lui est refusé - et, comme Olympe de Gouge, se répand en libelles et pamphlets contre le terrorisme révolutionnaire.

    Il est d'abord destitué de son commandement par le sinistre Lazare Carnot en personne, l'organisateur du Génocide vendéen; puis il est emprisonné et échappe de peu à la guillotine...

    Il s'opposera ensuite à Napoléon, le "sabre" de la Révolution, à qui il osera écrire : "Bonaparte, vous vous perdez, et ce qu'il y a de pire, vous perdez la France avec vous." Lorsque Louis XVIII monte sur le trône, il compose Le chant du Jura, où l'on trouve ce vers :

    "Vive le roi ! De son bonheur naîtra enfin le nôtre !..."

    Mais la République idéologique, totalement schizophrène, a fait du Chant de guerre d'un royaliste son hymne officiel ! Les amateurs de football ou de grandes manifestations (sportives ou quelles qu'elles soient) devraient avoir une pensée émue pour Louis XVI et son ardent défenseur, Rouget de Lisle, à chaque fois qu'ils beuglent ce "chant de guerre " !

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    Chant du Jura composé par Rouget de l'Isle en 1814 :
    "Vive le Roi !, Noble cri de la vieille France,
     Cri d'espérance, de bonheur d'amour et de foi !,
    Trop longtemps étouffé par le crime et nos larmes...
    ...De son bonheur naîtra enfin le nôtre !"

     

     

    4. Un comble ! Ou alors : ça, c'est la meilleure ! Au choix... C'est dans Ouest France (extrait)... :

    Le service qui gère l'aide financière pour la rentrée scolaire, à Saint-Malo, est accusé de racisme car les polygames étrangers n’en bénéficient que pour les enfants de leur première épouse. Pour la première fois, une aide pour la rentrée scolaire était proposée par le comité des œuvres sociales des employés de la Ville de Saint-Malo. Cependant, le questionnaire envoyé aux adhérents a semé le trouble. En cause : une phrase jugée raciste par certains puisque les adhérents polygames étrangers avaient le droit à l’aide seulement pour les enfants de la première épouse...

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    Que font en France, chez nous, des gens qui ne veulent pas en respecter les lois (au nombre desquelles l'interdiction de la polygamie) ?

    Si ce monsieur n'est pas content, il n'a qu'à vivre dans un pays où les lois sont conforme à ses moeurs privées...

     

    5. Gérald Darmanin a annoncé l'expulsion de tout étranger rendu coupable d'actes antisémites. Une question : que compte-t-il faire pour un type pareil, qui dit des choses pareilles ? Pour nous, c'est simple : 

    1. Retirer à ce monsieur la nationalité française;

    2. L'expulser du territoire national, sans délai...

    Et, si les lois actuelles ne le permettent pas, eh, bien, changeons les lois !

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    Commentaire de cette photo par RMC Sport :

    "Le champion du monde français Nabil Fekir a posté sur ses réseaux sociaux un message de soutien à la Palestine, en marge de la guerre entre Israël et le Hamas"

     

    Français ?

     

    Certainement pas !

     

     

  • Pourquoi Macron et la pensée unique nieront leurs erreurs jusqu’à l’explosion finale ! par Marc Rousset

     

    La dissonance cognitive, vous connaissez, braves gens ? Un concept psychologique abstrait grandiloquent qui fait peur, qui paraît terriblement compliqué et qui est pourtant simple comme bonjour ! Comme monsieur Jourdain pratiquait la prose sans le savoir, tout le monde ou presque a pratiqué ou sera amené à pratiquer la dissonance cognitive dans son existence ! Ce concept va nous permettre d’expliquer pourquoi le politiquement correct ne veut pas reconnaître les réalités qui conduisent la France à l’abîme (invasion migratoire, insécurité, violences, Grand Remplacement nié par la pensée unique.

    Tout va très bien, selon Renaissance et Macron, alors que la faillite économique est inéluctable, que l’invasion continue, que des erreurs grossières suicidaires ont été commises dans la politique des sanctions économiques envers la Russie, qu’il faut l’arrêter immédiatement sans plus tarder, à moins de ruiner les Français et de faire grossir les bataillons de Gilets jaunes excédés. Les Français et les Européens assujettis à l’Amérique et à l’OTAN sont en voie de paupérisation, suite aux rationnements à venir et à l’augmentation exponentielle des prix de l’énergie !

    MARC ROUSSET.jpgLa dissonance cognitive survient quand des politiciens ou des citoyens sont confrontés à des réalités non conformes à leurs croyances et à leur credo politique. Cette théorie apparaît dans l’essai de l’Américain Festinger en 1956 « L’échec d’une prophétie ». Il raconte le renforcement de la croyance des adeptes d’une secte après l’échec d’une prophétie prédisant l’atterrissage imminent d’un ovni. Les membres de la secte devaient se rendre à un endroit précis, à un moment convenu, avec la certitude absolue qu’ils seraient dans ces conditions, les seuls à survivre à la destruction de la planète Terre, mais il ne se passa finalement absolument rien d’exceptionnel ce jour-là !

    Les membres de la secte se trouvèrent donc confrontés à une forte dissonance cognitive car les réalités ne correspondaient pas à leurs croyances, et ils sont amenés à se poser des questions : ont-ils été victimes de mensonges ou de bobards ? Ont-ils bien fait de se laisser escroquer et déposséder de leurs biens par les gourous de la secte en leur donnant tous leurs biens en vain ? Il se passa alors quelque chose d’extraordinaire ; la plupart des membres de la secte, au lieu de reconnaître que la réalité ne concordait pas à leurs chimères, préfèrent imaginer que ce n’était que partie remise, que les extra-terrestres avaient donné à la Terre une seconde chance, et qu’ils étaient donc au contraire maintenant encore plus forts pour répandre l’idée que la destruction de la planète devait s’arrêter, qu’elle n’aurait peut-être même pas lieu ! Les membres de la secte ont donc continué à se mentir à eux-mêmes, à mentir à leurs collègues et à des tiers, alors que la prophétie avait lamentablement échoué et qu’il ne s’était rien passé d’exceptionnel ! Frédéric Cassez, dans une chronique sur ce thème dans Boulevard Voltaire, cite même les paroles d’un des membres de la secte étudiée par Festinger : « J’ai brûlé tous les ponts, alors je ne peux pas me permettre de douter ; je dois croire, il n’y a pas d’autre vérité ».

    Cela signifie donc concrètement pour les patriotes et les hommes de Droite que Macron, la Pensée unique, le Politiquement correct, les Gauchistes, les Progressistes mentent, nient et nieront toujours la Vérité ainsi que les Réalités jusqu’au bout, pour éviter de perdre la face, de se remettre en question, de se faire lyncher et d’admettre qu’ils se sont trompés ! Comme la secte, ils n’ont comme seule solution que la fuite en avant avec des bobards aussi gros qu’eux ! Seule l’explosion finale, à savoir un début de guerre civile en matière d’immigration, la banqueroute officielle de la France placée sous le contrôle du FMI ou la descente dans la rue de gilets jaunes excédés par leur pauvreté grandissante peuvent les amener à reconnaître leurs torts, voire même à quitter le pouvoir dans la précipitation !

    Macron et la Pensée unique ne veulent pas reconnaître ce qu’ils voient ! Comme chacun sait : « Il y a les patriotes et les réalistes de Droite qui croient ce qu’ils voient et il y a la Pensée unique, les gauchistes, Macron et le politiquement correct qui voient ce qu’ils croient ! Nous prendrons trois exemples d’actualité pour éclairer encore davantage le lecteur :
    Dans notre longue chronique sur RL « Preuves de la faillite diluvienne à venir de la France de Macron », nous démontrons le caractère irréversible et inéluctable de la faillite à venir de la France, mais Macron et les partis politiques français, à l’exception de Reconquête, continuent à mentir aux Français en ne reconnaissant pas la gravité de la situation. Même la Cour des comptes, parce qu’elle ne peut pas faire autrement, mitraille le bilan des finances publiques sous Macron : « La France sort de la crise sanitaire avec une situation des finances publiques parmi les plus dégradées de la zone euro ». La France va connaître la banqueroute, mais personne n’a le courage de le reconnaître et tous les politiciens continueront à mentir, à raconter des balivernes sur des problèmes mineurs, jusqu’à ce que tout explose !

    En matière d’immigration, alors que nous avons déjà pratiquement 20 % d’immigrés d’origine extra-européenne en France, que l’insécurité est insupportable, que plus d’une centaine de nos enfants ont été tués et blessés au Bataclan, comment peut-on être aussi veule et aussi fou pour ne pas reconnaître la vérité du danger inacceptable ! Il suffit d’aller au Châtelet ou en en Seine-Saint-Denis avec un taux de natalité des immigrés extra-européens qui représente 73 % des naissances ! Mais personne ne bouge, en faisant semblant de ne rien voir ! On attend quoi ? Dans l’attente de l’explosion à venir, on écoute les bobards politiquement corrects de la dissonance cognitive car tout le monde a peur de dire la Vérité ! Tant que le peuple n’aura pas pris le pouvoir des juges, du Conseil Constitutionnel, de la CEDH et de la CJUE, l’immigration continuera en France de plus belle ! Darmanin est le roi du mensonge non seulement au Stade  de France, mais même dans ses annonces bidon d’expulsions à venir qui n’auront pas lieu ! Seul Zemmour ne pratique pas la dissonance cognitive car ce qu’il dit correspond aux réalités, à ce qu’il voit, à ce que tout le monde voit !

    Pour le scandale des sanctions économiques suicidaires de l’UE envers la Russie, dans son interview du 14 juillet, Macron pratique aussi la dissonance cognitive. Macron nous explique gravement qu’il « faut se préparer à ce que la guerre en Ukraine dure » alors que la France n’est directement concernée en rien par tout ce qui se passe en Ukraine ! Le bouquet, c’est lorsqu’il accuse «  la Russie d’utiliser le gaz comme une arme de guerre », alors que l’Occident a décidé de pratiquer la guerre économique totale avec la Russie en gelant même ses réserves de devises en euros et en dollars, ce qui ressemble à des méthodes de gangster  sans foi ni loi ! N’est- ce pas l’inconscient Bruno le Maire qui déclarait publiquement qu’il voulait détruire l’économie de la Russie ? Macron se présente en spectateur de la catastrophe économique actuelle alors qu’il en est à l’origine, en tant que valet de l’Amérique, cette dernière ayant cherché et cherchant toujours à détruire la Russie ! Macron a le toupet de nous parler de « plan de sobriété énergétique », « d’exemplarité et de responsabilité », de la nécessité de « moins consommer » !
    Au lieu de reconnaître qu’avec Scholz et von der Leyen, sous l’influence de Biden, de l’OTAN et du protectorat américain il s’est complètement fourvoyé et « planté complètement », que la France n’a rien à faire en Ukraine, que la Russie est dans ses droits historiques puisque l’Ukraine est russe depuis BB2, alors que l’Alsace-Lorraine est française depuis Louis XIV seulement, que la plaisanterie atlantiste et droit-de-l’hommiste a suffisamment duré  pour les Français endoctrinés et décérébrés par les médias ! Eh bien, non, Macron et l’UE, autre exemple de dissonance cognitive, pratiquent la fuite en avant vers la catastrophe et l’augmentation des prix de l’énergie sur le dos du peuple de France ! Il faudrait au contraire se rapprocher de nouveau de Poutine, renvoyer l’Amérique à Wall Street et obtenir de nouveau le gaz russe compétitif, écologique, bon marché pour le plus grand bonheur «  de ceux qui fument des clopes et roulent au diesel », de « ceux qui ne sont rien ! »

    En conclusion, Macron, le politiquement correct et la pensée unique pratiqueront la politique de la fuite irresponsable en avant, nous conduisant dans tous les domaines de la politique économique, de l’immigration, de la politique sociétale, de la politique étrangère… jusqu’au gouffre final, aussi longtemps que les Français bernés, floués et ruinés ne réagiront pas électoralement ou ne se révolteront pas, comme les Gilets jaunes, en allant dans la rue, ce qui aurait dû déjà être le cas, après la boucherie du Bataclan, avec plus d’un million de Français excédés sur les Champs-Élysées !

    Marc Rousset

    Auteur de Comment sauver la France/Pour une Europe des Nations avec la Russie

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    440 pages, 27 euros

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : toujours nié deux siècles après par les révisionnistes/négationnistes du Système, voi

    1753 : Naissance de Lazare Carnot 

     

    Personnage ambigu, personnalité double : s'il est à juste titre mondialement connu pour ses travaux scientifiques, et s'il contribua de toutes ses forces à la création de l'École polytechnique (voir l'Éphéméride du 11 mars), il vota aussi sans état d'âme la mort de Louis XVI et organisa directement le Génocide vendéen. 

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    Portrait de Carnot à l'X, avec détail du médaillon; s'il n'y avait eu que cet aspect du personnage...  

    Sa dureté dans la Guerre de Vendée fut sans limite. C'est lui en effet qui avait sous sa responsabilité l'Armée de l'Ouest engagée dans la répression de l'insurrection vendéenne. On essaye d'imputer à d'autres - comme Kléber et Marceau - les horreurs de cette guerre, les noyades de Nantes, le ratissage sanglant de la Vendée par les "colonnes infernales" du général Turreau... mais c'est bien Carnot qui ordonna la sévérité et l'usage de la force.

    C'est lui qui écrivit à Turreau, en pluviôse : "exterminer les brigands jusqu'au dernier, voilà ton devoir".

    Il maintint cette ligne rigoureuse même après que l'insurrection ait été militairement anéantie - seule continuant une guérilla de coups de main - en autorisant, en juin 1794, la destruction de Saint-Florent-le-Vieil.

    Deux lois furent préparées par Lazare Carnot et votées par la Convention en préparation du "Génocide Vendéen" :

    • celle du 1er Août 1793 : "Anéantissement de tous les biens… la Vendée doit être un cimetière national..."
    • et celle du 1er Octobre 1793 :  "Extermination totale des habitants…"
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    Bertrand Barère de Vieuzac : il s'exprimera comme le fera, plus tard Staline, disant "Le problème, c'est les hommes; pas d'hommes, pas de problème...". Pour Barère, ce fut : le problème c'est la Vendée ? Pas de Vendée, pas de problème !...
     

     

    Le point de départ du Génocide est le décret du 1er août 1793 voté sur proposition de Barrère de Vieuzac après un discours incendiaire :

    "...ici, le Comité, d'après votre autorisation, a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle, à faire disparaître leurs repaires, à incendier leurs forêts, à couper leur récoltes et à les combattre autant par des ouvriers et des pionniers que par des soldats. C'est dans les plaies gangreneuses que la médecine porte le fer et le feu, c'est à Mortagne, à Cholet, à Chemillé que la médecine politique doit employer les mêmes moyens et les mêmes remèdes. L'humanité ne se plaindra pas; les vieillards, les femmes et les enfants seront traités avec les égards exigés par la nature. L'humanité ne se plaindra pas; c'est faire son bien que d'extirper le mal; c'est être bienfaisant pour la patrie que de punir les rebelles. Qui pourrait demander grâce pour des parricides... Nous vous proposons de décréter les mesures que le comité a prises contre les rebelles de la Vendée; et c'est ainsi que l'autorité nationale, sanctionnant de violentes mesures militaires portera l'effroi dans les repaires de brigands et dans les demeures des royalistes".

     

    Le décret du premier août 1793 relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de la Vendée stipulait dans son article 1er que "Le ministre de la guerre donnera sur le champ les ordres nécessaires pour que la garnison de Mayence soit transportée en poste dans la Vendée

    Article VI: "il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce pour incendier les bois, les taillis et les genêts".

     Article VII: "les forêts seront abattues; les repaires des rebelles seront détruits; les récoltes seront coupées par les compagnies d'ouvriers, pour être portées sur les derrières de l'armée et les bestiaux seront saisis."

     Article VIII: "les femmes, les enfants et les vieillards seront conduits dans l'intérieur. Il sera pourvu à leur subsistance et à leur sûreté, avec tous les égards dus à l'humanité."

     Article XIV: "les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la république; il en sera distrait une portion pour indemniser les citoyens qui seront demeurés fidèles à la patrie, des pertes qu'ils auraient souffertes".

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    Ce décret du 1er Aout de Lazare Carnot sera suivi par celui du 1er octobre 1793, décliné sur le mode du discours de Caton auprès du sénat romain, "delenda est Carthago" :

    "Détruisez la Vendée, Valenciennes et Condé ne sont plus au pouvoir de l'Autrichien… Enfin chaque coup que vous porterez à la Vendée retentira dans les villes rebelles, dans les départements fédéralistes. La Vendée et encore la Vendée, voilà le charbon politique qui dévore le cœur de la république française; c'est là qu'il faut frapper".

    Après la prise de Laval le 23 octobre, et la défaite républicaine d'Entrammes, le 26 octobre 1793, un nouveau décret daté du 11ème jour du 2ème mois, portera que "toute ville de la république qui recevra dans son sein les brigands ou qui leur donnera des secours sera punie comme ville rebelle. En conséquence, elle sera rasée et les biens des habitants seront confisqués au profit de la république".

    Les mesures préconisées furent appliquées à la lettre par les représentants en mission auprès des armées et dans les départements.

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    Charnier vendéen :
     
     "Une nation ne se régénère que sur un monceau de cadavres" et "Ce qui constitue une République, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé." : voilà ce qu'a déclaré Saint Just à la Convention, dans son Rapport du 26 février 1794 (premier décret de ventôse)
     
     
     
    Les horreurs du Génocide ne furent jamais désavouées, bien au contraire :
    Le 29 janvier 1881 suite à l’interdiction de la pièce Thermidor de Victorien Sardou, jugée "antirépublicaine", Georges Clemenceau répond à Joseph Reinach :
     
    "J'approuve tout de la Révolution : j'approuve les massacres de septembre où, pour s'éclairer, la nuit venue, les travailleurs plantaient des chandelles dans les yeux des morts. J'approuve les noyades de Nantes, les mariages républicains où les vierges accouplées à des hommes, par une imagination néronienne, avant d'être jetées dans la Loire, avaient à la fois l'angoisse de la mort et la souffrance de la pudeur outragée. J'approuve les horreurs de Lyon, où l'on attachait des enfants à la gueule des canons, et les égorgements de vieillards de quatre vingt dix ans et de jeunes filles à peine nubiles.
    Tout cela forme un bloc glorieux et je défends qu'on y touche.
      Je défends que, sur un théâtre qui dépend de l'État, un dramaturge illustre vienne, après plus de cent ans révolus, prononcer une parole de pitié qui serait un outrage aux mânes augustes de Robespierre et de Marat...". 
     
     
    Le 29 novembre 1793, le représentant Fayau écrit aux administrateurs du département de la Vendée :

    "Vous savez comme moi, citoyens, que les brigands appelés de la Vendée existent encore quoique on les aie tués plusieurs fois à la tribune de la ConventionJe vous engage à prendre les mesures les plus promptes et les plus énergiques pour que les armées catholiques et royales dans le cas ou elles rentreraient dans la Vendée n'y trouvent plus qu'un désert… Il serait bon, citoyens, que des commissaires nommés par vous se transportassent de suite dans toutes les parties de votre département pour en faire retirer toutes les subsistances et pour faire arrêter tous les citoyens qui ont pris part directement ou indirectement aux troubles de la Vendée. Il faut purger la Patrie…"

    Le représentant Francastel n'est pas en reste. Le 25 décembre 1793, il écrit au Comité de Salut Public :

    "Je fais débarrasser les prisons de tous les infâmes fanatiques qui s'étaient échappés de l'armée catholique. Pas de mollesse, que le torrent révolutionnaire entraîne tout ce qui lui résiste scandaleusement. Purgeons, saignons jusqu'au blanc. Il ne faut pas qu'il reste aucun germe de rébellion…"

    Louis_Marie_Turreau.jpg
     

             

    En novembre 1793, le général Turreau est nommé commandant en chef de l'Armée de l'ouest avec la charge de faire appliquer le décret du 1er août. L'ordre de départ est donné le 21 janvier 1794, cette première phase sera appelée "La Promenade Militaire" alors qu'à cette date la Grande Armée Catholique et Royale n'est plus qu'un nom. Turreau divise l'armée en six divisions de deux colonnes chacune, qui ont pour mission de ratisser le territoire et d'exterminer la population. Ce sont les "colonnes infernales" qui vont se livrer au génocide des Vendéens. L'ordre du jour du général Grignon, commandant la 2ème division est très clair :

    "Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d'être brûlé et de passer au fil de l'épée tout ce que vous rencontrerez d'habitants".

    Les rapports des généraux républicains commandant les Colonnes sont aussi particulièrement explicites: "Nous en tuons près de 2.000 par jourJ'ai fais tué (sic !) ce matin 53 femmes, autant d'enfantsJ'ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j'ai trouvés. Je préfère égorger pour économiser mes munitions …".

    Le Général Westermann, dans sa lettre à la Convention du 23 décembre 1793, jour où 8.000 Vendéens sans armes - dont 5.000 femmes et enfants - furent exterminés à Savenay, précisait que :

    "Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les bois et les marais de Savenay. Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, et massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé".

    Francois Joseph Westermann on left.jpg
    À gauche, sur ce photomontage, le général François-Joseph Westermann, l'un des bras armés de la Convention et de
  • Bis repetita placent : pour la deuxième fois, ”la grande Muette” sort ses griffes, et ”se sort” des griffes hostiles...

    helicoptere_tigre_01.jpgCahuzac s'en souvient encore, et s'en souviendra toujours : on sait comment il a payé sa tentative de rogner ses ailes à l'Armée...

    Aujourd'hui, bien aidée par un Jean-Yves Le Drian qui, sur ce coup, ne mérite que des éloges, l'Armée vient, une fois de plus, de détourner le mauvais coup...

    Saluons donc un ministre qui sort de la grisaille actuelle, dans laquelle dominent très largement amateurisme et incompétrence. Ce que Le Drian a fait, il l'a bien fait, et c'était ce qu'il fallait faire, dans l'immédiat et dans l'urgence.

    (photo : hélicoptère français Tigre)

    Cependant, il ne faut pas se leurrer : on a sauvé in-extremis le malade, que des médecins-fous allaient "débrancher" (si on nous permet cette comparaison...) mais l'idéal reste que le malade retrouve la plaine santé, et une vie normale. Et non pas voie se prolonger, indéfinement, une survie thérapeutique sous perfusion.

    En clair, pour que nos Armées soient à la hauteur de leur(s) tâche(s), et à la hauteur de ce que doit redevenir la politique de la France, et la France tout court, il faut non seulement les maintenir en survie, comme vient de le faire heureusement Jean-Yves Le Drian, mais leur donner vraiment les moyens dont elles ont besoin, c'est-à-dire un budget à 4% du PIB, comme nous l'avons dit plusieurs fois ici-même : 1% pour chacune des trois Armes (Air, Terre, Mer) et 1% pour l'arme nucléaire.

    Il faut en outre que les 26 autres pays de l'Union européenne cessent de démisssioner de fait, question militaire, comme ils le font actuellement, en se reposant sur les seules France et Grande-Bretagne, et en les laissant, seules, assumer les dépenses... Voilà un aspect de la refondation/réformation de l'Europe, qui n'a été que trop peu évoqué lors de ces dernières élections "européennes".

    Ceci étant, entendons-nous bien : Pierre Builly a posté un commentaire très intéressant ce samedi (à lire ici : Sur la simple question de la dissuasion nucléaire.pdf). On peut proposer trois objections à ce commentaire :

    1. Il ne s'agit évidemment pas de préparer les guerres d'hier : nous ne demandons pas que nos Armées disposent de 1.000 chars Leclerc ou de 1.000 avions Rafale. Il est clair que c'est dans les technologies d'un futur tout proche, et déjà d'aujourd'hui, qu'il faut investir : les drones et autres moyens de renseignements, terrestres ou embarqués, sans oublier les satellites (le renseignement - d'accord avec Pierre Builly - est un domaine où la France est notoirement, et depuis longtemps, en retard...); les nouveaux matériaux; les engins furtifs (avions, bateaux, véhicules terrestres). Mais, précisément, tout ceci coûtera aussi cher, et même plus cher, beaucoup plus cher, que les "anciens" matériels...

    2. Qui va nous attaquer ? Justement, on n'en sait rien, mais ce que l'Histoire enseigne, c'est que, très souvent, ce que l'on croit certain et acquis ne se produit pas, alors que survient ce que personne n'avait prévu. Un pays qui veut être indépendant se doit d'avoir une armée dite conventionnelle, même si - d 'accord avec Pierre Builly - ce n'est pas de matériels d'hier mais de demain qu'il faut la doter : on aura toujours besoin d'hommes au sol, et ces hommes auront toujours besoin d'armes et de combinaisons de pointe, de véhicules mobiles et performants (chars, transports, blindés en tous genre) parce que bourrés de technologie; et ces hommes au sol auront toujours besoin d'être en permanence renseignés et appuyés par des moyens maritimes et aériens, eux aussi bourrés de technologie. C'est l'assurance, qui ne paraît chère qu'avant l'accident...

    3. Enfin, sur le terrorisme et les opérations extérieures (dont Pierre Builly parle dans un premier commentaire : Dépenses militaires.pdf) : bien sûr, être supplétifs des étatsuniens en Afghanistan n'est pas notre rôle, et jouer les humanitaires au Kosovo ne relève pas du militaire; mais ce n'est pas parce que, dans ces deux cas, nos hommes politiques - droite et gauche confondues - ont pris des décisions aberrantes, que le principe de disposer d'une armée moderne et bien équipée doit être remis en question... Quant au terrorisme et aux mille poudrières dont le Système a parsemé le territoire national - sous les doux euphémisme de Cités, banlieues, "territoires" (!) ou autres... - il serait là aussi étrange que le désir, légitime, de les voir disparaître en tant que danger pour toute la communauté nationale entre en conflit avec la nécessité de disposer d'une Armée digne de ce nom. On aurait même envie de dire : "au contraire !" et, "justement !"...

  • Attention, fantôme ! par Louis-Joseph Delanglade

    Leur européisme paraîtra naïf à certains, sympathique à d’autres. Mais personne ne peut dire encore si les manifestants de Kiev obtiendront quoi que ce soit... Or, dans un accès de moraline aigu, M. Fabius, se disant « inquiet et indigné », vient de convoquer l’ambassadeur d’Ukraine pour lui signifier sa condamnation de l’attitude des autorités ukrainiennes. Ministre des Affaires étrangères, il devrait plutôt se préoccuper de déterminer, dans cette affaire, une ligne politique conforme aux intérêts de la France.  

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     "...comment établir avec Moscou une alliance capable de faire contrepoids aux mastodontes chinois et américain."

     

    On peut, certes, avoir de l’Ukraine une image quelque peu romantique – Benoist-Méchin lui-même ne pensait-il pas que le second conflit mondial constituait une nouvelle et déterminante occasion de ressusciter ce « fantôme de l’Europe », Hitler réussissant là où Napoléon et, avant lui, Charles XII, avaient échoué ? Mais, en politique plus qu’ailleurs, il faut savoir raison garder. Même M. Guetta l’a compris qui admet que, dans le meilleur des cas (à ses yeux, bien entendu), la solution de compromis passerait par une sorte de neutralisation du pays. « Existante et inexistante à la fois, aux limites insaisissables », l’Ukraine est la preuve que, en dépit du prétendu sens de l’Histoire, les réalités géo-historiques fondées bien évidemment sur des rapports de force sont souvent déterminantes.  

    Et le rapport de force est plutôt à l’avantage de la Russie de M. Poutine. Peut-on, de toute façon, reprocher sérieusement à ce dernier de refuser catégoriquement l’installation, aux frontières de son pays, d’un Etat affilié à l’Union européenne et membre de l’Alliance atlantique ? On voit mal  par ailleurs pourquoi il renoncerait à l’Ukraine, véritable berceau de la Russie orthodoxe et pièce maîtresse de son projet d’Union eurasienne. De fait, n’en déplaise à ces messieurs du Quai d’Orsay, la Russie entend demeurer maîtresse dans son pré carré et rester une puissance internationale de premier plan. Et, sommes-nous tenté de dire : heureusement. 

    En effet, on peut raisonnablement penser que, derrière les manifestations de Kiev, se profile l’ombre de l’impérialisme des Etats-Unis d’Amérique. Ces derniers, obnubilés par la fulgurante montée en puissance de la Chine, paraissent bien décidés à rayer la Russie de la carte des grandes puissances. D’où leur présence militaire agressive, directe ou indirecte, en ex-Europe de l’Est ou dans les ex-républiques soviétiques d’Asie ; d’où leur orchestration de campagnes de dénigrement aux prétextes variés (écologistes, femen, homophobie…), etc.  

    La bipolarisation sino-américaine qu’on nous promet ne serait évidemment pas de nature à permettre à la France, ni à l’« Europe » d’ailleurs, de « manœuvrer ». Seule, la Russie paraît en mesure de faire échec à ce scénario. Dans ces conditions, la portée des événements de Kiev dépasse largement les aspirations des manifestants et ce n’est pas en se plaçant sur ce terrain-là que M. Fabius sert les intérêts du pays. Il ferait mieux de se demander comment établir avec Moscou une alliance capable de faire contrepoids aux mastodontes chinois et américain.