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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Cinéma • Faute d’amour, d'un film l'autre

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    Faute d’amour, un film russe d’Andreï Zviaguintsev 

    Après  Mon garçon, de Christian Carion avec Guillaume Canet, un autre long-métrage sur les enfants du divorce !

    Deux histoires qui débutent de façon identique mais traitées très différemment.

    Ai-je le droit de me citer, mais comment ne pas reprendre ce que je disais de ce premier film :   « chacun, du mari et de la femme, a « retrouvé quelqu’un », chacun « refait sa vie »… Et l’enfant dans tout ça ?

    A une époque où, au moindre accident, on met en place une « cellule psychologique », quelle cellule psychologique pour l’enfant dont la cellule familiale ne dure pas plus qu’un CDD ? » 

    Dans les deux scénarios on constate « l’absence » de la police. C’est d’une part l’investissement individuel, personnel, du père de Mon garçon, d’autre part le déploiement collectif du Groupe de Recherche des Enfants Disparus (GRED), qui portent ces drames. Mais si, dans une réalisation pudique, Guillaume Canet prend très violemment conscience de sa paternité, le réalisateur russe, quant à lui, dénonce le Faute d’amour en mettant en scènes très scabreuses, dans toute leurs nudités, la recherche de jouissance et l’égoïsme des parents d’Aliocha. A leur chacun pour soi, avec une vulgarité soulignée par un vocabulaire ordurier, s’oppose la solidarité active et gratuite des membres du GRED, dont je me demande s’il est un héritage, heureux, du collectivisme soviétique !   

    Bref, une œuvre finalement très noire, très pessimiste, le contraire d’un conte de fées, oppressante, mais néanmoins excellente.  

  • Macron, la repentance, ça suffit !, par Christian Vanneste

    Une politique ne devrait se juger que sur ses moyens et ses résultats, non sur la personnalité de ceux qui la mènent. La dimension centrale et écrasante du président de la République dans le cadre du quinquennat montre que la personnalité de l’occupant de l’Elysée devient prééminente. Or, si les deux prédécesseurs pouvaient inquiéter, l’un par excès, l’autre par défaut, M. Macron doit désormais susciter plus que de l’inquiétude, une véritable angoisse pour l’avenir de notre pays, en même temps qu’un remords chez ceux qui ont participé à la faute collective de son élection.

    3309368304.jpgRevenant d’Israël où il avait commémoré la libération du camp d’Auschwitz, il s’est livré dans l’avion à une affligeante comparaison entre la Shoah et la guerre d’Algérie.

    Ainsi, il souhaite donner à la guerre d’Algérie « le même statut que celui qu’avait la Shoah pour Chirac en 1995 ». Le mot de « statut » trahit évidemment les limites du personnage. Des événements tragiques chargés de passions et de souffrances humaines sont donc réduits au mot de statut, un terme juridique, administratif, bref un moyen, un outil, un calibrage. Dans quel but ? La réponse est à double détente : ce serait pour mettre fin à un conflit mémoriel, et donc pour réconcilier les Français entre eux et avec leur passé. Mais au-delà de cette justification apparente et artificielle, apparaît le second objectif, de tactique politicienne : mettre en garde non plus, comme en 1995, contre le Front National accusé d’antisémitisme en raison des dérapages verbaux de son chef, mais cette fois contre le Rassemblement National et son opposition à la politique d’immigration.

    Cette manipulation de l’histoire est intellectuellement fausse et malhonnête. Elle est politiquement perverse. Elle est fausse par ce qu’il n’y a rien de commun entre la « participation de la France à la Shoah » et la guerre d’Algérie, rien de commun entre un génocide monstrueux et cyniquement assumé par un Etat totalitaire, dont les exemples sont rares et n’égalent jamais le caractère systématique du nazisme, et les combats liés à la colonisation ou à la décolonisation, qui n’ont jamais eu pour but de détruire une population, et ont même souvent été accompagnés de progrès médicaux, sanitaires, économiques, rien de commun entre les six millions de Juifs assassinés et les deux millions d’habitants en 1830 devenus dix millions en 1960, lorsque la France a quitté ce qui était devenu l’Algérie. C’est intellectuellement malhonnête parce que les deux situations n’ont pas la même structure : en 1940-1944, la minorité juive présente en France depuis longtemps a été dissociée de la nation et abandonnée par un gouvernement non démocratique et soumis à l’étranger au point d’en devenir le complice dans une entreprise génocidaire inégalée dans l’histoire. Peu de Français y ont collaboré. Certains s’y sont opposés. La « guerre d’Algérie », au contraire, a été menée au nom de la République par un gouvernement démocratique légitime, issu d’élections. Des millions de jeunes Français y ont participé. Le but était d’abord de lutter contre une rébellion particulièrement cruelle, de préserver la présence de plus d’un million de « Pieds-Noirs » sur leur terre, et de pacifier la population en lui apportant une aide médicale, scolaire, économique, celle à laquelle contribuaient les SAS, notamment. Comme tous les pays dotés d’une façade maritime en Europe, la France a mené une entreprise coloniale qui, pour elle, n’a pas été une bonne affaire, comme l’a montré Jacques Marseille, et elle a été plus maladroite encore dans la décolonisation, dont les victimes ont d’abord été les Français d’Algérie, Pieds-Noirs, Juifs et Harkis massacrés ou contraints à l’exil. Il faudrait donc que les victimes s’excusent auprès de leurs bourreaux. Dans les deux cas, les Juifs sont parmi les victimes, mais ici, en tant qu’anciens « colons » , ce qui est d’ailleurs faux, il faudrait qu’ils soient parmi les coupables ?

    La « communauté juive » demandait la réparation que le discours de Chirac lui a fournie. Il s’agissait de répondre à l’attente d’une partie des Français. Il était historiquement discutable d’engager la responsabilité de la France plutôt que celle de l’Etat français soumis à l’Allemagne, mais on pouvait y voir de la générosité, sans prendre conscience du danger mortel de la repentance injustifiée quand elle détruit une fierté nationale sans laquelle un peuple meurt. En revanche, il devient totalement pervers de prendre à son compte le discours d’un autre Etat qui a édifié un pouvoir non-démocratique sur le roman noir de la guerre d’indépendance. La colonisation n’est pas un crime contre l’humanité. Elle a, par bien des côtés, été un bienfait pour l’humanité. Que des gens d’origine algérienne nourrissent en France une vision hémiplégique de l’histoire ne facilite pas leur intégration, comme le souligne Malika Sorel. Il ne doit pas y avoir de débat mémoriel qu’il faudrait apaiser en soumettant l’Histoire de France à l’idéologie d’un autre pays pour satisfaire aux exigences infondées d’immigrés originaires de celui-ci. En 1940-1944, ce n’est pas la France qui a collaboré mais avant tout, la France d’en-haut, toujours prête à lâcher le pays pour sauvegarder ses places. N’est-ce pas encore cette même France qui est prête à sacrifier l’honneur du pays à un avantage électoral obtenu notamment auprès de ceux qui aiment le moins la France, pourtant le pays dans lequel ils ont choisi de vivre ? On ne fait pas des Français en cultivant chez les immigrés la fierté de leur autre pays et leur hostilité envers celui qui les accueille, mais en les appelant à participer à la fierté du peuple qui les reçoit.

  • ”Par ici les Arts : Cinéma, Peinture, Théâtre...”, une nouvelle Catégorie sur lafautearousseau...

    Aujourd'hui, mardi 25 février 2020, lafautearousseau possède 15.443 notes (et 20.836 commentaires).

    Il n'est pas toujours facile de retrouver une note sur un sujet qui vous intéresse, et, pour être tout à fait franc avec vous, nous n'avons pas trouvé la solution (si elle existe).

    Pour l'instant, vous avez deux possibilités pour retrouver un article :

    • dans bien des cas, vous pouvez taper un sujet ou un nom suivi de "lafautearousseau", et vous "tombez" sur ce que vous cherchez...

    • le classement par Catégories permet aussi, probablement, de faciliter un peu les choses et de répondre, au moins en partie, à ce besoin de retrouver telle note portant sur tel sujet...

    Je vous l'annonçais hier : dès samedi prochain, notre ami Thomas Planquert nous enmènera "au théâtre"; il me suggère de réunir en une seule - et nouvelle - Catégorie ses prochaines rubriques avec celles de Gilles Lenormand - qui nous parle de la grande peinture chaque dimanche - et avec les excellentes chroniques cinématographiques de Guilhem de Tarlé, unanimement appréciées. 

    Je trouve cette idée très bonne, avec les autres membres de la Rédaction, et nous l'appliquons dès aujourd'hui : nous plaçons donc dès maintenant toutes les nouvelles chroniques Cinéma, Peinture et Théâtre dans la Catégorie "Par ici les Arts : Cinéma, Peinture, Théâtre..." et nous allons, dans la semaine, y rapatrier les notes sur la peinture et les chroniques cinématographiques, placées auparavant dans la Catégorie "Idées, Histoire, Culture, Civilisation"...

    Bonne lecture !

    François Davin, Blogmestre

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  • Aux Mercredis de la NAR : #56 - Philippe Arondel sur le thème “Avenir du syndicalisme chrétien”.

    Mercredi 16 octobre, aux “Mercredis de la NAR” nous recevions Philippe Arondel sur le thème “Avenir du syndicalisme chrétien”. L’avenir du syndicalisme chrétien à l’heure ou la CFTC fête ses cent ans Lorsqu’on se penche sur l’histoire de la CFTC, force est de constater que la vie de cette confédération syndicale, portée sur les fonts baptismaux il y aura cent ans en novembre 2019, ne fut pas un long fleuve tranquille. On peut même s’étonner qu’elle ne se soit pas encore effondrée sous les coups de boutoir portés par ses ennemis naturels (les organisations concurrentes ou le patronat), mais aussi par ceux que l’on pourrait considérer comme ses alliés (notamment l’épiscopat français), ou encore qu’elle n’ait pas succombé, victime en interne de ses divisions. Quand d’autres prônent la lutte des classes et comptent sur le rapport de force pour défendre les intérêts de la classe ouvrière, la CFTC cherche à faire avancer le progrès social par le dialogue et la négociation en référence à la doctrine sociale de l’Église, contribuant ainsi à la construction du modèle social français. Que reste-t-il, aujourd’hui, de cette identité dans un monde syndical éclaté et en quête d’un nouveau souffle ? Quel peut être l’avenir du syndicalisme ? Comment peut-il se ressourcer dans un monde en bouleversement lié à l’apparition de nouvelles problématiques ? C’est à ces questions que Philippe Arondel – journaliste, essayiste, spécialiste du syndicalisme chrétien et animateur sur Fréquence Protestante de l’émission « Midi Magazine » tous les mardis – tente de répondre.

    Le documentaire complet sur la chaine KTOtv : https://www.ktotv.com/video/00239596/...


  • Vu sur le blog ami de la La Couronne, les Archives de la Maison royale de France : 8 nouvelles photos à découvrir.

    Depuis sa création, le blog de La Couronne a entrepris un véritable travail d’archivage en regroupant toutes les vieilles photos ou les vieux journaux, retraçant la vie des princes de la Maison de France et publie le travail de ses recherches photographiques dans notre album ” Les Archives de la Maison royale de France”. De Philippe VII à Jean IV de France, les souvenirs ne manquent pas.

    Aujourd’hui, notre album “Les Archives de la Maison royale de France” s’enrichit de 8 nouvelles photos trouvées sur le net. Huit nouveaux témoignages de l’histoire de la Maison royale de France, que nous vous proposons de découvrir.

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  • Noël fête culturelle et religieuse ! par Christian Vanneste

    Noël est sans doute la Fête qui condense le plus l’identité de notre civilisation. C’est la commémoration joyeuse de la nativité du Christ, mais comme la date de cet événement est inconnue, elle a été fixée, avec une erreur de quelques jours, au solstice d’hiver. Ce choix lui a permis de se confondre avec les cultes païens qui étaient pratiqués dans l’Empire romain, celui de Mithra, celui du « Soleil Invaincu ».

    VANNESTE.jpgLa naissance de Jésus, unique dans l’Histoire, venait ainsi correspondre à la renaissance annuelle du soleil. Avec la christianisation du monde romain puis de l’Europe païenne, la Fête chrétienne de Noël s’est substituée aux festivités qui accompagnaient la reconquête du jour sur la nuit. Cette Fête a donc le privilège d’être à la fois celle d’une foi à vocation universelle et celle d’une aire géographique pour laquelle les saisons sont marquées. Ce n’est pas par hasard que le calendrier lunaire demeure celui d’une religion comme l’islam, née dans une région tropicale, beaucoup moins sensible à ce phénomène. Le décalage des obligations rituelles musulmanes comme le jeûne du Ramadan et l’interdiction de boire avant le coucher du soleil, lors des jours les plus chauds et les plus longs, se produit en raison du glissement du calendrier lunaire sur le calendrier solaire. Il devient évidemment absurde dans les régions septentrionales où il n’y a qu’un long jour et une longue nuit. Il montre à l’évidence le lien entre les pratiques religieuses d’une civilisation et le contexte géographique où elle se développe. La religion chrétienne est avant tout un culte des pays tempérés où l’agriculture et la vie sédentaire dominent. Le catholicisme en a été la parfaite illustration. La crèche provençale et ses santons l’incarnent à merveille. Le Noël de l’hémisphère sud est dans le fond plus « purement » chrétien puisque le régime climatique y est inversé. Et cela permet de mieux percevoir le sens que prend cette Fête quand la naissance du Christ remplace la renaissance du Soleil. Le temps linéaire de l’Histoire, où les événements ne se produisent qu’une fois, prend le pas sur le temps cyclique des civilisations-horloges.

    La venue du Messie a une signification pour l’ensemble de l’humanité, quels que soient les climats sous lesquels elle vit. Elle donne un sens à son Histoire, et à la vie de chaque homme, celui de la rédemption par l’Amour. Amour de Dieu pour ses créatures, adoration des hommes pour leur Dieu, fût-il un Enfant dans une étable, et charité des humains les uns envers les autres : quelques soient le nombre et l’intensité des exemples contraires donnés dans son histoire, tel est bien le message essentiel du christianisme, une foi qui a toujours privilégié l’esprit sur le pharisaïsme rituel, et non la soumission aveugle à une divinité vengeresse. Le christianisme est une religion universelle qui s’adresse à la liberté de chaque homme. Il ne prétend pas au royaume terrestre, mais seulement à guider chaque personne vers son salut, en s’appuyant sur le témoignage du Christ des Evangiles. Si cette vocation n’est pas directement politique, loin s’en faut, elle revêt en raison même de la nature sociale de l’homme une dimension collective. L’Eglise l’a rappelé à de maintes reprises. L’Encyclique de Benoît XVI « Caritas in Veritate » demeure un monument à cet égard. Il y a dans ce texte une exigence d’équilibre et de responsabilité qu’on aimerait toujours voir à l’oeuvre dans des déclarations plus récentes. Le Saint Père rappelait notamment la spécificité du christianisme, son originalité absolue que d’aucuns auraient tendance à estomper : » La liberté religieuse ne veut pas dire indifférence religieuse et elle n’implique pas que toutes les religions soient équivalentes. » L’une des particularités de la religion chrétienne que Benoît XVI rappelait constamment était son appui sur la foi, mais aussi sur la raison. La Charité doit être vraie, sincère, mais elle doit aussi se soucier de la réalité, de la vérité des faits et des choses. Le jugement du dernier Pape sur les migrations semblait par exemple plus réaliste que l’étonnante comparaison faite entre les migrants, pour la plupart économiques et sans famille, avec la situation de la Sainte Famille fuyant le meurtre des nouveaux-nés qu’a osée l’actuel Evèque de Rome.. » Les énormes flux migratoires, souvent provoqués et ensuite gérés de façon inappropriée » écrivait le Saint Père qui, dans son encyclique, appelait au développement, non à l’assistance, au respect des droits des migrants, non à l’encouragement d’un phénomène « provoqué » par les intérêts que la mondialisation met en jeu. La volonté d’éradiquer les signes de l’identité chrétienne, et même pré-chrétienne, de notre culture, et l’accueil d’un nombre trop important de migrants étrangers à notre civilisation et dont certains professent une religiosité hostile à celle-ci, sont les signes inquiétants d’un aveuglement irresponsable jusqu’à être suicidaire.

    Le christianisme rendu à lui-même apporte beaucoup au monde, mais à condition qu’il ait encore la possibilité d’être lui-même, préservé des deux menaces que dénonçait Benoît XVI, le laïcisme et le fondamentalisme.

  • Les Volontaires du Roi : un roman historique de Bernard Lugan

    1071169339.jpgPrésentation :

    1789-1794, bien décidé à « torcher les félons », Septime de Saint-Mayeul, héritier spirituel du Connétable de Bourbon, entre en guerre contre la Révolution et ses partisans.

    Sans illusion sur les destinées politiques du pays, conscient de vivre un crépuscule, avec quelques compagnons aussi déterminés que lui, il mène sa « petite guerre » au cri de « Vive le Roi quand même ! », qui pourrait être un « Vive le roi pourtant ».

    Septime de Saint-Mayeul sait en effet que le royaume de France ne sera plus ce qu’il fût. La chaîne étant brisée, plus jamais un Roi ne guérira les écrouelles…

    A travers la vie de ce personnage haut en couleur dont la devise « Plutôt le sang de mon ennemi sur mon sabre que mon sang sur le sien » sert de programme, le lecteur traversera un demi-siècle d’histoire tumultueuse qui le mènera des hautes futaies de la forêt de Tronçais aux intrigues de Versailles ; de l’épopée de la Nouvelle-France aux fracas de la Révolution et des gloires de l’Empire aux déceptions de la Restauration.

     

    - Editions Balland, 364 pages. 

    - Disponible dans toutes les bonnes librairies et sur Amazon

  • Sur le blog ami de La Couronne : Mgr le Comte de Paris indigné par la dégradation d’une statue du Roi Louis XVI.

    Le chef de la Maison royale de France, Monseigneur le Comte de Paris a fait part sur Twitter de son indignation, suite à la dégradation d’une statue du Roi Louis XVI, lors d’une violente manifestation aux États-Unis. Un acte qualifié par le Prince « d’irrespectueux ».

    « Je regrette vivement que des manifestants américains s’en soient pris à la statue de Louis XVI dans le Kentucky. Mes voyages en Louisiane m’ont montré une image bien plus chaleureuse du peuple américain, si grand quand il le veut »

    Depuis lundi 25 mai, des manifestations ont éclaté partout aux États-Unis après la mort de George Floyd, un Africain-Américain de 46 ans, décédé à la suite de son interpellation par la police. Dans le Kentucky, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour une autre bavure policière, qui a coûté la vie à Breonna Taylor, tuée par balles et par erreur, à son domicile. Des violences ont émaillé la mobilisation et un homme a endommagé la main de la statue du roi Louis XVI, qui se trouve devant le siège du gouvernement à Louisville.

    « La main de Louis XVI est celle qui a aidé le peuple américain à gagner sa liberté. Je regrette profondément cet acte irrespectueux envers notre histoire commune »

    Comtede Paris, Site Officiel

    Comte de Paris, Page Facebook 

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  • Cinéma • Un homme pressé

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    A l’affiche : Un homme pressé, un film d’ Hervé Mimran, avec Fabrice Luchini, Leïla Bekhti et Rebecca Marder, inspiré du livre J'étais un homme pressé : AVC, un grand patron témoigne de Christian Streiff, ex PDG d'Airbus et de PSA Peugeot Citroën.


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    Un homme pressé, nous avons pris du temps pour aller voir cette tragi-comédie, à l’affiche maintenant depuis près de deux mois, qui vaut néanmoins le déplacement pour autant que l’on accepte de rire d’un drame…

    Le drame c’est l’histoire d’un homme, un bourreau de travail – « je ne me reposerai que quand je serai mort » - victime d’un AVC.

    Gaumont-Distribution-2-854x480.jpgLe comique, c’est qu’il n’en continue pas moins à vouloir vivre comme avant, sans entendre, quand il parle, qu’il emploie un mot pour un autre ou qu’il les déforme.

    Ainsi, par exemple, un « médecin » devient un «  pèlerin », son « orthophoniste » est une « psychopathe », et à une jeune fille qui veut parler avec lui, il répond « je vous épouse » au lieu de « Je vous écoute »… 

    I4413565.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgmaginez ce lapsus dans la bouche de Macron, Edouard Philippe et leurs ministres quand ils s’adressent aux Gilets jaunes…  Ce serait un vrai « mariage pour tous » !    

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • ”Tu l'as voulu, Georges Dandin !” : Salvini ”recadre” avec humour Richard Gere, et il fait bien !

    Richard Gere est venu s'afficher devant les caméras avec plusieurs jeunes envahisseurs, rebaptisés "migrants", histoire de "faire sa pub", de se payer un bon "coup de com", comme on dit dans le jargon... Au passage, notons la très belle forme physique de ces envahisseurs, manifestement bien nourris, et l'un d'entre arbore même un assez beau collier (en or ?)

    Hélas pour Gere, avec Salvini, il est tombé sur un os - restons dans la familiarité !... - et le "pan sur le bec" bien mérité n'a pas tardé : Matteo a demandé à Richard combien de ses nouveaux protégés il avait invité dans sa villa (sa, ou ses ?) et lui a suggéré... de les emmener à Hollywood : on a l'air si généreux, là-bas, dans ce milieu si riche, que cela ne devrait poser aucun problème de se répartir plusieurs milliers de "migrants" (!) dans plusieurs dizaines de villas toutes plus immenses et plus luxueuses les unes que les autres !... 

    Eh, oui, Richard, tu l'a bien cherché, celle-là ! Aussi, pour rester et finir avec Molière, qu'allais-tu faire... dans cette galère !

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    Voici la villa à 64.000.000 de dollars de Richard Gere dans la baie de Long Island.

    La maison de rêve se compose de 3 lots individuels et séparés, couvre un impressionnant 6.30 acres, comprend 90 mètres de baie en façade, des quais de bateaux et une salle pour le tennis, et rénovée au plus haut niveau possible; elle dispose de 2 chambres d’hôtes entièrement rénovées pour un total de 12 chambres et 12 salles de bains. On trouve également sur la propriété plusieurs garages, une salle de fitness et un terrain de basket. La propriété paysagée comprend également une piscine chauffée de 18 mètres avec vue sur les jardins et la baie.

  • Boris Johnson premier ministre : trois mois décisifs pour le Royaume désuni ?

    (Cette note a été rédigée hier; il y avait une élection partielle au Pays de Galles, remportée par une europhile convaincue, donc hostile au Brexit : la majorité de Boris Johnson ne tient donc plus qu'à... un seul siège !)

     

    Boris Johnson n'en démord pas, et il n'a pas tort puisqu'il a été élu pour cela : il veut que l'ex Royaume-Uni, aujourd'hui royaume plus désuni que jamais, soit sorti de l'Europe au 30 octobre prochain.

    On pourra lui reprocher ce que l'on veut : au moins, lui, ne trompe pas ses électeurs, et il fait ce qu'il dit : qui trouverait là matière à critique(s).

    Du moins, il annonce qu'il va le faire, car, dans les faits, cela promet des tangages fort importants outre-Manche...

    (peu lisible, la légende de l'illustration - très claire, elle... -  donne, en rose, le vote "brexit", donc "sortie de l'Europe" et, en bleu, le vote "remain", donc favorable au maintien dans l'Europe...)

    Pressé, Boris Johnson ? Excentrique ? Atypique ? Tout cela à la fois, et même d'autres choses encore ? Certainement. Mais, à la limite, maintenant ce n'est plus cela qui compte. Ce qui compte c'est qu'il a déclenché des forces, une logique, une dynamique qui vont probablement, maintenant, aller toute seules, comme à certains moments de l'Histoire, qu'elles qu'en soient les conséquences finales.

    Et, là, il n'est plus question ni d'hommes, ni de programmes, ni même... de logique : les forces déclenchées échappent à toute tentative de reprise en main et dépassent ceux qui les ont mises en route, sans plus pouvoir les arrêter : c'est le thème bien connu de l'apprenti sorcier... 

    Or, qu'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore, le Brexit sème la discorde dans le royaume : l'Écosse, qui souhaite rester dans l'Europe, est tentée par l'indépendance tandis que la question de la réunification de l'Irlande ressurgit et donc le Brexit porte en germe un risque dangereux pour l'avenir du pays.

    La carte électorale (ci dessus) dessine très clairement  les contours d'une désunion profonde entre les quatre composantes nationales du pays. Le vote à 52 % pour le Brexit est essentiellement celui de l'Angleterre (à 53,4 %), à l'exception de quelques poches urbaines proeuropéennes. Contrairement aux prévisions, les Gallois ont rejoint à 52,5 % les Anglais dans ce rejet, malgré leur dépendance élevée aux subventions européennes à l'agriculture et au développement régional. À l'inverse, l'Écosse, à 62 %, l'Irlande du Nord, à 55,8 %, et Londres, à 60 %, ont signifié avec force leur volonté de rester en Europe. Tout comme la lointaine Gibraltar, non mentionnée ici...

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    La première ministre écossaise - Nicola Sturgeon, ci dessus avec Boris Johnson - fut la première à réagir au Brexit, annonçant, d'une part, qu'une nouvelle consultation du peuple écossais était désormais "hautement probable" et, d'autre part, qu'elle engageait des pourparlers directs avec Bruxelles pour protéger l'ancrage européen de l'Écosse. Elle a même posé les jalons d'une hypothétique alliance en ce sens avec son homologue de Gibraltar et avec le maire de Londres, Sadiq Khan, qui en a profité pour revendiquer davantage d'autonomie pour la capitale...

    Mais le vrai problème, ou, si l'on préfère, un problème plus crucial et, en tout cas, plus immédiat qu'une hypothétique indépendance écossaise, c'est celui de l'Irlande du Nord : " Les conséquences du Brexit sont plus importantes en Irlande du Nord", déclare sans ambage Vernon Bogdanor, professeur d'histoire constitutionnelle à King's College de Londres.

    L'Irlande du Nord renvoie d'ailleurs, d'une certaine façon, à l'Ecosse, puisqu'une majorité des protestants unionistes d'Irlande du Nord sont originaires d'Écosse, plus que de l'Angleterre proprement dite. Dès le résultat du référendum connu, le parti républicain Sinn Féin, présent à la fois au sud et au nord de l'Irlande, a appelé à l'organisation d'un référendum sur la réunification de l'île, où de très nombreux problèmes pratiques sont posés par le Brexit, l'Irlande étant le seul endroit possédant une frontière terrestre entre l'ex Royaume-Uni et l'Union européenne.

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    Pour Vernon Bogdanor, les risques d'éclatement du Royaume-Uni sont cependant largement exagérés. Il considère plus urgente la question de la décentralisation économique en faveur du nord postindustriel de l'Angleterre. Des régions qui se sentent oubliées des politiciens de Westminster et ont voté massivement pour le Brexit (à 59 % dans les West Midlands). Par ailleurs, si Londres l'européenne peut toujours espérer faire avancer sa revendication d'une autonomie fiscale accrue, l'idée d'une sécession d'avec le royaume pour former une cité-État relève du pur fantasme.

    Mais ces forces centrifuges, attisées par les flammes du nationalisme anglais, risquent de remettre en cause à long terme le fonctionnement de l'union. Un système de relations plus fédéral pourrait, à terme, émerger de ces déséquilibres, pour la sauver d'un éclatement possible.

    Dans cette vision "vernonienne" des choses, Boris Johnson, le trublion excentrique mais énergique, va très probablement jouer un rôle d'accélérateur dont on verra très vite les effets, puisque, on l'a vu, il veut avoir "terminé le travail" dans trois mois...

    Quelles conclusions tirer de tout ceci : contentons-nous de constater les faits, pour l'instant, et de voir que, au moment où l'Allemagne s'effondre en quelque sorte sur elle-même du fait de sa démographie plus que problématique, ce que l'on a longtemps appelé "l'Angleterre" risque fort bien de connaître de très profonds bouleversements. Qui a parlé, un jour, de "fin de l'Histoire" ? L'Histoire continue, tout change tout le temps, et rien n'est jamais acquis à l'homme sur la terre...

    Nos deux plus anciens partenaires/adversaires sont entrés dans des flots tumultueux... ce qui ne veut bien sûr pas dire que nous soyons, nous-mêmes, à l'abri de toute tempête !

  • Éric Zemmour : « Le retour de l'Autriche-Hongrie »

     

    BILLET - Le premier ministre hongrois Viktor Orban a été le premier dirigeant européen à féliciter le nouveau pouvoir autrichien composé de la droite et de l’extrême-droite. On se croirait revenu au temps des Habsbourg [RTL 21.12].

     


    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    L'Histoire est ironique.

    Près d'un siècle après sa disparition, l'Autriche-Hongrie renaît de ses cendres. Pas sous sa forme impériale d'origine bien sûr, mais ça y ressemble pourtant furieusement. À Budapest comme à Vienne, un pouvoir conservateur fonde son pouvoir sur les valeurs d'une société profondément catholique et la lutte contre l'envahisseur musulman.

    On se croirait revenu au temps des Habsbourg, celui du chancelier Metternich, ou celui, plus ancien encore, du siège de Vienne par les Ottomans. Les anciennes nations de l'Empire ne sont pas en reste. Slovaques, Tchèques, Polonais : tous sont sur la même ligne idéologique.
     

    Éric Zemmour

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Jean Sévillia sur le nouveau gouvernement autrichien : « Au centre de l'Europe, c'est une inflexion majeure. »

    Europe : La France n'a-t-elle le choix qu'entre le statu quo et le Frexit ?

    Pourquoi le nouveau gouvernement autrichien peut changer la donne en Europe

  • Cinéma • Eva

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    Eva , un film drame de Benoît Jacquot, avec Isabelle Huppert, Richard Berry, Gaspard Ulliel, Julia Roy et Marc Barbé, d’après le roman de James Hardley Chase. 

    « Faire les cent pas le long des rues… » 

    Eva n’est pas de celles que chantait Georges Brassens, et elle trop professionnelle pour être, non plus, de « ces  p’tit’s bourgeoises faux-culs qui (…) au prix de gros vendent leur corps ».

    C’est l’histoire d’un auteur, en mal d’inspiration, qui tombe amoureux d’une femme de luxe (300 €, y compris la coupe de champagne) et veut en faire le sujet de sa prochaine pièce de théâtre.

    J’ai l’impression qu’Isabelle Huppert joue toujours dans le même style de film, de série B, comme Elle et Souvenir, en 2016.

    Que dirais-je d’autre qu’Eva sa « mauvaise vie », mais qu’Eva bien contrairement à la jolie fiancée, Caroline, qui tombe de haut.  

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Cinéma • L’École buissonnière

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    L’École buissonnière, une comédie dramatique de Nicolas Vanier,  avec François Cluzet, Valérie Karsenty, François Berléand, Jean Scandel, Éric Elmosino, Frédéric Saurel 

    « Heureux qui comme Ulysse à fait un beau voyage »

    Et c'est effectivement à un très beau voyage en Sologne que nous convie ce film.

    J’ai craint quelques instants une mièvrerie qui n’aurait rien à raconter, pour la seule mise en scène de Cluzet.

    Mais non…

    L’École buissonnière, c’est un joli conte de fées, la merveilleuse aventure d’un petit orphelin à la recherche de sa mère (biologie quand tu nous tiens!), une belle histoire de tendresse, d'amitié et d’amour où, malgré Valérie Karsenty et le canif de Totoche, il n'y a pas de « scène de ménage ».

    Un film campagnard, enraciné, pour les goûts simples de Pêche, Chasse, Nature et Traditions, et de Cuisine frugale où le bio véritable a l’humilité de ne pas s’afficher.

    Un film pour tout public… sauf les bobos, d’ailleurs Médiapart appelle à son boycott !

    Raison de plus pour nous y précipiter avec nos enfants ou petits-enfants, en leur chantant comme autrefois : 

    « Ah mon beau château
    Ma tantire lire lo ».  

  • Mathieu Bock-Côté : « Défense du Brexit »

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLes appels à un second référendum reviennent à considérer que les Britanniques ne voulaient pas sincèrement quitter l'Europe. Parce que leur choix ne va pas dans le sens du progressisme diversitaire, il ne peut être sérieux et doit donc être effacé des tablettes. Mathieu Bock-Côté fait ici l'analyse inverse et nous n'avons aucun scrupule - au contraire - à la reprendre pour les lecteurs de Lafautearousseau : c'est aussi la nôtre. Mathieu Bock-Côté la mène avec rigueur et avec talent. [Le Figaro, 26.10].  LFAR

     

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    À mesure que mars 2019 s'approche, on comprend qu'une frange importante des élites européennes peine toujours à prendre au sérieux le vote des Britanniques en faveur du Brexit. L'appel récurrent à la tenue d'un nouveau référendum, censé corriger les résultats du premier, témoigne de cet état d'esprit : le 23 juin 2016, les Britanniques n'auraient pas eu toute leur tête. Ils auraient voté sous le coup de la passion en plus d'être manipulés par la propagande du camp eurosceptique, que ses adversaires accusent d'« europhobie ». Le vote en faveur du Leave était accidentel. On en comprend qu'il n'y avait qu'un seul choix possible et rationnel, et que celui-ci consistait à confirmer l'adhésion de la Grande-Bretagne à l'Union européenne.

    Ce refus d'envisager que les Britanniques aient voté en connaissance de cause est révélateur de la mentalité qui domine les élites mondialisées, décrétant le cadre national désuet et, surtout, dépourvu de légitimité. On l'avait déjà constaté en 2005, après le référendum français sur la Constitution européenne. Plusieurs accusèrent Jacques Chirac d'avoir fait une immense bourde en le tenant, dans la mesure où il reconduirait la légitimité d'un cadre national qu'il faudrait justement dépasser. Le philosophe Jürgen Habermas soutiendra ainsi que le seul référendum légitime serait à l'échelle de l'Union européenne (UE), pour constituer par cet acte fondateur un peuple européen. Le peuple devient ici une pure construction juridique sans épaisseur identitaire.

    La même chose a été reprochée au Brexit. Deux ans après le référendum, on constate à quel point il a révélé la nature ambivalente de la démocratie contemporaine. Quand la volonté populaire s'exprime en faveur du progressisme diversitaire, elle est louée. Mais quand elle embrasse une cause jugée en contradiction avec le « sens de l'histoire », on la désavoue et, surtout, on veut l'étouffer. La souveraineté populaire est vidée de sa substance. Il ne s'agit plus que d'un mécanisme vicié qui consacrerait la tyrannie de la majorité et l'hégémonie politique des catégories sociales retardataires. Elle ne devrait pas permettre les régressions historiques comme le Brexit. Cette interdiction s'applique aussi à toute volonté de renverser les innovations « sociétales » ou de redéfinir les « droits » qui ont été octroyés au fil des ans.

    La dénonciation du Brexit fait ainsi écho à celle des « populisme s», un terme servant essentiellement à pathologiser la souveraineté populaire lorsqu'elle entre en dissidence avec le régime diversitaire. Dès lors que la question du régime resurgit, l'espace démocratique se resserre. Les partis et mouvements qui adhèrent à l'idéologie diversitaire et postnationale sont accueillis favorablement dans la conversation démocratique. Les autres sont assimilés à la lèpre, pour emprunter la formule désormais célèbre d'Emmanuel Macron. Qui entend arrimer la démocratie au cadre national bascule dans le camp de la réaction et sera à bon droit traité comme l'ennemi public, et peut-être même comme ennemi de l'humanité.

    XVM927a970e-bd5f-11e8-b260-bfef21ea63e5.jpgDans ce contexte, on pouvait s'attendre à ce que les élites britanniques fassent tout pour neutraliser le résultat du Brexit. Et pourtant, Theresa May a décidé de respecter la volonté populaire, en la considérant non pas sur un mode anecdotique mais historique. Si elle peine à conserver l'unité d'un Parti conservateur travaillé par des courants contradictoires sur la question européenne, elle garde le cap. Les modalités de la rupture restent à préciser: on ne détricote pas facilement des accords tissés au fil des décennies. L'UE s'est construite de telle manière que plus on s'y engage et plus il devient difficile de s'en désengager. Sans le moindre doute, le Brexit entraînera quelques turbulences, mais l'histoire s'écrit rarement en ayant pour trame sonore une musique d'ascenseur. La restauration de la souveraineté nationale d'un pays n'est pas une décision administrative ordinaire.

    Qui dit Brexit ne dit pas nécessairement Frexit. La Grande-Bretagne, depuis toujours emportée par le grand large, n'a pas le même rapport avec le continent que la France. Les deux histoires ne sont pas interchangeables. Toutefois, le référendum britannique a confirmé l'importance vitale de la nation, qu'on ne saurait tenir pour une simple construction artificielle facile à démonter, comme veut le croire une certaine sociologie. Les nations sont des réalités historiques aux racines très profondes et qu'on ne saurait déposséder de leur souveraineté sans provoquer chez elles une réaction vitale, surtout quand l'histoire redevient tumultueuse. On ne saurait non plus les humilier sans les pousser à la révolte. Le Brexit, de ce point de vue, peut servir de rappel: ou bien l'Europe sera gaullienne, et saura respecter la diversité des peuples qui la constituent, ou bien elle ne sera pas. Ou alors, elle ne sera plus l'Europe. 

    Mathieu Bock-Côté        

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).