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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • En marge d'une exposition: pourquoi il faut faire vivre Versailles.....(1)

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           A propos de la très belle exposition "Quand Versailles était meublé d'argent" ( http://www.chateauversailles.fr) on a pu lire et entendre, à côté d'une admiration quasi-unanime, certaines interrogations aigres-douces du genre: "Sauver Versailles, pour quoi faire? N'y a-t-il pas plus utile et plus urgent que d'employer tant d'énergie et tant d'argent à remeubler le Château? ou restituer les jardins, comme tout récemment le Bosquet des trois fontaines? ou présenter une telle exposition?"

              Posée ainsi, la question est faussée d'emblée; elle est oiseuse, elle est niaise. Bien sûr que les misères à soulager ne manquent pas: mais il y en aurait tout autant si des dizaines, des centaines, des milliers d'artisans n'oeuvraient pas au Château, trouvant là -au passage- leur subsistance matérielle et leur épanouissement personnel par leur travail, dans ces métiers d'art si nobles et si beaux. En "supprimant" les activités liées au Patrimoine -en général-, et à Versailles -en particulier-, on mettrait au chômage cent mille, deux cent mille, trois cent mille personnes, ou plus..., aggravant ainsi les comptes déjà catastrophiques de nos finances publiques, et on n'aurait pas fait reculer d'un millimètre la misère pour autant: on aurait simplement accru encore la pauvreté et la précarité qui ravagent déjà notre pays et notre économie...

              Que les ronchons, qui ont mal au foie, cessent donc de nous casser les oreilles avec leurs jérémiades larmoyantes: il faut re-meubler Versailles, il faut entretenir notre Patrimoine et le faire "vivre", comme c'est le cas avec cette remarquable exposition. Il faut développer encore et sans cesse nos activités artistiques dans le domaine de l'entretien de cet exceptionnel Patrimoine, du moins ce que la république nous en a laissé....(1)

              Mais pas seulement, et en fait pas surtout, pour des raisons matérielles, même si elles ont leur importance. Si nous pensons qu'il faut re-meubler Versailles (et plus généralement entretenir à fond notre Patrimoine...) c'est pour des raisons beaucoup plus importantes que le côté matériel que cela représente; c'est pour des raisons liées à la Civilisation, à l'Art de vivre, à l'exemple de raffinement que nous propose "le Palais du Soleil" (2).

    Dans une note plus "historique" (3), nous évoquions ce que nous appelions familièrement "la Royauté prouvée par l'Histoire": à savoir que, deux cents ans à peine après être partis de rien, les Rois de France sont à Bouvines; la France est constituée, et déjà elle est forte, riche et puissante...... (à suivre...)

     

    (1) voir les notes "A propos des Journées du patrimoine...(1)", dans la Catégorie "Révolution et République dans l'Histoire"; et "Versailles retrouvé?", dans la Catégorie "Patrimoine, visibilité de notre Être profond;;;".

    (2) on lira avec le plus grand profit l'excellent ouvrage, en tous points remarquable, d'Edouard Guillou: "Versailles, le Palais du Soleil" (Plon).

    (3) voir la note "200 ans après..." dans la catégorie "République ou Royauté".

  • Un mois qui aura du ”punch” : Les royalistes provençaux ”font très fort” en janvier.....

            D'abord, à peine commencée l'annnée, c'est le premier Café actualité d'Aix-en-Provence, animé par Antoine de Crémiers, qui traite de la Christianophobie (le mardi 3).

            Quatre jours après, le Café politique de Marseille reçoit Jean-François Mattéi, pour Le déclin de la civilisation européennne est-il inéluctable (samedi 7).

            Le 21, après la Messe en la basilique du Sacré-Coeur, célébrée par Mgr. Jean-Pierre Ellul, un repas-conférence auar lieu avec Maître Gilbert Collard et Jean-François Mattéi, sur le thème : Deux siècles après, retrouver le chemin qui conduit chez nous....

               Enfin, le 28 janvier, c'est Toulon qui, avec Philippe Lallement, clôture ce mois exceptionnel, en inaugurant son premier Café Histoire, avec Danièlle Masson qui traitera le thème Illusions du Progrès et Littérature...

                   1.Aix-en-Provence : la Christianophobie, par Antoine de Crémiers  

     

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    2.  Jean-François Mattéi, au Café Politique de Marseille le 7 janvier, à propos du déclin de la civilisation européenne

     

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    samedi 7 janvier, à 18 h 30

    (Accueil à partir de 18 h)

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     Le déclin de la Civilisation européennne  est-il irréversible?

     par Jean-François MATTEI

    de l’Institut universitaire de France

    philosophe, écrivain

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     Café Simon 28, cours Honoré d’Estienne d’Orves, 13001 Marseille

    Entrée libre. Participation sous forme d'une consommation.

    Renseignements : 06 08 31 54 97

    Possibilité de dîner sur place, à l’issue du Café Politique

     

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    3.  MARSEILLE, 21 janvier : Messe au Sacré-Coeur et repas-conférence exceptionnel avec Gilbert COLLARD et Jean-François MATTEI. QU'ON SE LE DISE !

     

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    4. 28 janvier : démarrage du CAFE HISTOIRE de Toulon

     

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            De la philosophie des Lumières au désenchantement contemporain, des illusions aux désillusions du progrès, la littérature est tour à tour un reflet, un miroir, un accélérateur des idéologies qui mènent le monde. De Voltaire à Hugo, de Thibon à Houellebecq, Danièlle Masson en donne quelques exemples personnellement choisis, et en dégage les enjeux pour notre temps.

     Exposé suivi d'un débat

    Le grand Café de la Rade, quai de Cronstadt.

    Entrée libre. Participation sous forme d'une consommation. 
            Renseignements : 
    Cafehistoiredetoulon@gmail.com

  • Remise des képis blancs de la Légion à Béziers : L'allocution de Robert Ménard est à lire ...

     

    Un très beau symbole, la Légion avait choisi Béziers pour une remise de képis blancs, le 30 septembre dernier.

    Le lieutenant-colonel Nicolas Dufour avait en effet choisi Béziers pour cette cérémonie de remise des képis blancs aux légionnaires de la compagnie d'engagés volontaires du 4ème régiment étranger.

    A cette occasion, Robert Ménard, maire de Béziers, a prononcé, en honneur de la Légion étrangère, l'allocution qui suit.

    « Bonjour à tous,

    Je suis très heureux de partager avec vous ce moment exceptionnel pour vous tous, qui coiffez désormais ce képi blanc chargé de tant de symboles !

    Oui, c'est un jour où votre vie bascule. Avec ce képi blanc, ce képi tant acclamé par les foules, ce képi que vous avez su mériter, vous entrez dans un corps légendaire. Et je n'oublie pas qu'on n'entre pas comme ça dans la Légion. À rebours d'une société où certains voudraient que tout se vaut, ici, seuls les meilleurs sont récompensés. La sélection est rude, un candidat sur huit seulement est reçu dans cette élite militaire, dans cette élite de l’armée.

    Et ce n'est pas un hasard, car depuis bientôt deux siècles, la Légion étrangère écrit une histoire faite de sueur, de sang et d'honneur ! À travers ses exploits, à travers la bravoure absolue de ses hommes, la France est honorée... et redoutée partout dans le monde. Par vos sacrifices, le Drapeau flotte haut et fort dans le ciel de nos combats. Les ennemis qui doivent affronter la Légion savent que le prix à payer sera lourd, extrêmement lourd.

    Mais, loin des champs de bataille, la Légion remplit une autre mission pas moins glorieuse : elle est l'un des derniers lieux où l'on fabrique encore des Français ! De vrais Français.

    En effet, à l'heure où le verbe fatigué des politiciens ne sait plus dissimuler leur échec, chez vous, l'intégration se porte à merveille ! Sous l'uniforme légionnaire, Français de souche et Français de cœur se retrouvent unis comme les doigts de la main pour défendre nos couleurs.

    Dans votre institution, pas de débat, pas de causeries sans issue sur la Nation. Vous l'aimez, un point c'est tout. Vous la défendez, jusqu'au bout de vous-mêmes. Sans broncher, même face au vent contraire. L'auteur du Mémorial de Sainte Hélène, Las Cases, pourtant espagnol d'origine, disait se sentir « fanatiquement français ». Vous comprenez, vous partagez – je le sais - ce sentiment.

    Par le sang versé, les nombreux étrangers qui composent vos troupes peuvent devenir pleinement Français au regard de la loi. On est loin des bouts de papiers qui rendent automatiquement français certains de nos pires ennemis ! Vous, la France coule dans vos veines, la France brille dans vos regards.

    Nouveaux légionnaires, j'espère que vous en avez conscience, vous êtes les soldats de l'immuable, les soldats de la tradition. Véritable baromètre de l'histoire du monde, votre grande famille accueille parfois des réprouvés. »   

    Transmis par Marc Rousset

    www.marcrousset.over-blog.com

  • Témoignage : « Ma visite du Domaine royal de Dreux avec le prince Jean de France »

     

    Par Karine S. 

    C’était le dimanche 2 juillet, que le rendez-vous était donné à la chapelle royale avec S.A.R le Prince Jean d’Orléans.

    Celui-ci nous a accueillis avec quelques mots sympathiques à l’entrée du domaine de Dreux. La visite a commencé sur la butte permettant la vue panoramique de la ville. Le prince Jean d’Orléans nous fit un rappel historique et explicatif de la construction de la ville. Il nous expliqua également la place forte et stratégique, la butte où fut construite la chapelle royale. Puis, il nous guida vers cette magnifique chapelle de style néoclassique et néogothique. Nous fûmes tous surpris par les volumes de celle-ci, paraissant plus petite vue de l’extérieur. Les vitraux sont inspirés de compositions religieuses comme historiques, mêlant technique et beauté artistique. Il est difficile de croire qu’ils ont bravé les siècles de guerres et d’intempéries vu leur bon état comme leur perfection. Nous fûmes émerveillés par ce savoir-faire architectural et artisanal.

    La visite s’est poursuivie, par la partie intime de la famille royale : la nécropole. Nous avons marché, guidé par le Prince dont le sang irrigue notre histoire. A travers les caveaux recouverts de magnifiques gisants sculptés dans le marbre blanc, il nous permit d’approcher les heurs et les malheurs des membres de sa famille royale.

    Il s’en suivit une belle balade dans le parc arboré d’arbres anciens aux plus récents d’essences diverses. Les enfants ont pu pour certains jouer à grimper dans les sculptures naturelles qu’offrent les arbres, alors que d’autres tentèrent de jouer avec les poules se baladant en toute liberté. Accueillis par la princesse Philoména, son épouse, pour terminer la journée, nous fûmes invités en toute simplicité dans leur intimité à boire un café. Au-delà d’une belle journée ensoleillée, ce fut un moment enrichissant pour moi en tant que simple sympathisante royaliste. Après avoir eu un rappel historique et émerveillée par la visite des lieux, j’ai découvert un Prince accessible. Un homme de son temps, passionné par son histoire, de la vie de sa ville comme de sa région et de ses habitants, de l’évolution culturelle, industrielle de celle-ci. Un homme d’avenir et responsable, face aux difficultés pour garder un héritage comme d’assurer un avenir à ses enfants. J’ai découvert une famille qui s’investit dans la sauvegarde du patrimoine afin de préserver l’image de la France à travers le monde. Bref un Prince préoccupé du social comme investi dans la Francophonie et les difficultés de notre temps.

    La Couronne

  • Requiem pour un empire défunt, de François Fejtö, par Ludovic Greiling*

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    Pourquoi le vieil empire d'Autriche-Hongrie, qui assurait la stabilité en Europe centrale, a-t-il été démembré à l'issue de la guerre de 14-18 ? N'ignorant rien des causes géopolitiques et des intérêts immédiats, François Fejtö met en lumière le caractère idéologique nouveau qui prévalait chez les vainqueurs dans la seconde partie de la guerre. Les conséquences se font encore sentir aujourd'hui.

    Cet ouvrage original pourrait être celui de la grande histoire européenne racontée au prisme de l'évolution de l'empire d'Autriche-Hongrie, mais il est davantage. Il tourne autour de la guerre de 14-18, qui constituera la prémisse fatale à la décadence de l'Europe et à l'entrée des Etats-Unis d'Amérique dans les affaires du Vieux Continent. A la lumière du destin du vieil empire, qui sera purement et simplement rayé de la carte par les Alliés, il propose une nouvelle lecture de cette époque charnière.

    Selon le chercheur, la Grande Guerre a connu deux épisodes. Celui de l'affrontement classique entre puissances à caractère impérialiste : la Russie slave et tsariste à la démographie galopante et au rôle croissant dans les Balkans, une Allemagne unifiée en plein boom démographique, technique et culturel, une France et une Angleterre coloniales soucieuses d'empêcher l'expansionnisme germanique.

    Une autre période, davantage idéologique et propagandiste, où un but nouveau - la victoire totale - fait son apparition en dépit des propositions de négociations lancées par les dirigeants autrichiens puis allemands. Dans ce domaine, le rôle des républicains français et de la franc-maçonnerie (auquel l'auteur consacre un chapitre) est important. Soucieux d'achever la révolution en France, ils veulent également déchristianiser l'Europe et abattre ses grandes monarchies.

    L'Allemagne militaire et hiérarchisée et - surtout - l'empire multi-ethnique et catholique d'Autriche-Hongrie figuraient comme des cibles à abattre. Ce dernier fut purement et simplement démembré pour faire place à de multiples Etats eux-mêmes emplis de minorités. Dans les décennies qui suivront, aucune puissance d'Europe centrale ne fera plus contrepoids à l'expansionnisme germanique et russe.

    Spécialiste du vingtième siècle, l'auteur d'origine hongroise ne cherche pas à réécrire l'histoire. Il abonde ses propos d'une documentation abondante et parfois inédite, et met également en avant les documents qui pourraient contredire sa thèse. Il apporte en outre une touche de sensibilité bienvenue qui donne à ressentir ce que fut l'empire d'Autriche-Hongrie.

    Requiem pour un empire défunt, de François Fejtö - rééd. Perrin (11 euros) 

     

    Source Politique magazine (Site)

     

  • Une somptueuse exposition à la Conciergerie consacrée à Louis IX

    Une somptueuse exposition à la Conciergerie est consacrée à Louis IX, ce roi fin politique qui fut aussi un saint et fit rayonner l'art gothique dans tout le royaume. Jean-Yves Le Pogam, commissaire, nous raconte. 

     

     

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    EN IMAGES - L'exposition Saint Louis à la Conciergerie révèle les beautés d'un règne hors du commun 

    Engoncé dans sa légende comme dans des habits trop étroits, dissimulé derrière ces images d'Epinal du roi chevalier, vainqueur de Damiette, ou rendant la justice sous un chêne, Saint Louis reste l'un des plus mal connus des rois de France. Hommage rendu à l'occasion du 800e anniversaire de sa naissance, l'exposition qui vient d'ouvrir sous les longues voûtes de la salle des Gens d'armes, à la Conciergerie, tente d'écarter les voiles du mythe pour retrouver la complexité d'un homme qui voulut être à la fois roi et saint. Elle montre comment Louis IX fortifia les bases du pouvoir royal, le consacra par l'acquisition des reliques de la Passion déposées au cœur même du palais royal, et par ce désir ardent qu'avait le souverain de délivrer Jérusalem et qui l'incita à partir en croisade.

    Sous son règne, les arts et les techniques connaissent un état de grâce, fait d'harmonie, d'élégance, de raffinement paisible. Un art tour à tour précieux, sans ostentation, dépouillé mais toujours expressif, nourri du bouillonnement intellectuel d'une époque qui, avec l'essor des ordres dominicains et franciscains, portait un regard neuf, curieux et avide sur le réel, le fonctionnement et les beautés du monde: saint Thomas rédige sa Somme théologique, Vincent de Beauvais Le Miroir du monde... Un art rayonnant, comme les rosaces de la Sainte-Chapelle, que la magnifique sélection d'œuvres présentées à l'exposition exprime magnifiquement: bibles et psautiers enluminés, statuettes de bois ou d'ivoire (telle la magnifique Descente de croix du Louvre), reliquaires orfévrés, vitraux de la Sainte-Chapelle et leurs relevés grandeur nature à l'aquarelle. A l'appui, la possibilité de s'immerger dans le palais de la Cité comme il se présentait à l'époque, reconstitué en 3D par Dassault Systèmes. Plus qu'un récit des événements qui le jalonnèrent, une immersion dans l'esprit du règne de Saint Louis. ♦

    Saint Louis, du 8 octobre 2014 au 11 janvier 2015. La Conciergerie, 2, boulevard du Palais, 75001 Paris. Ouvert tous les jours (sauf 25 décembre et 1er janvier), de 9h30 à 18 heures. Tarifs : 8,50 € / 5,50 €. Renseignements: 01 53 40 60 80 et www.conciergerie.monuments-nationaux.fr  

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    INTERVIEW VIDÉO LE FIGARO MAGAZINE - Pierre-Yves Le Pogam, commissaire de l'exposition Le Figaro Histoire: Saint Louis, le roi, le bâtisseur, le croisé en kiosque, sur Figaro Store ou dans l'application Le Figaro Histoire sur iPhone, iPad et iPod Touch.

  • BD • Marie-Antoinette en manga !

     

    par CS

     

    Mettre Marie-Antoinette en manga, il fallait oser. Et l’éditeur Glénat l’a fait,  avec le dessinateur Fuyumi Soryo et la complicité de l’Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles ! L’a priori est par conséquent positif. D’autant que Fuyumi Soryo n’en est pas à son coup d’essai. Il est l’auteur de « Cesare », qui retrace l’ascension de César Borgia (1475-1507) dont la devise reste célèbre : « Aut Caesar aut nihil » (« Ou César, ou rien ») Pour cette biographie partielle, l’auteur japonais qui aura 58 ans en janvier prochain, a obtenu le prix Micheluzzi de la meilleure série de bande dessinée étrangère.

    Avec « Marie-Antoinette, la jeunesse d’une reine », Fuyumi Soryo retrace les premiers pas de la future reine à Versailles. Fille de François 1er et de Marie-Thérèse d’Autriche, elle tient de sa mère son énergie mais pas sa sagesse. Son frère, Joseph II, dira d’elle qu’elle était une « tête à vent ». Elle tient de son père mélomane la passion pour la musique, la danse et les arts. Par un renversement d’alliance en 1756, la France se rapproche de son ennemi héréditaire, l’Autriche. Un mariage apparaît comme l’unique gage de conforter ce rapprochement fragile. C’est ici que commence l’histoire : le départ du Palais impérial de la Hofburg, puis l’Abbaye de Melk, première étape du voyage pour Versailles, un périple long de presque 1.600 kilomètres. Puis arrive le mariage du 16 mai 1770, quand elle épouse Louis-Auguste de Bourbon, Dauphin de France… Marie-Antoinette devra se faire une place à la Cour. Si le scénario peut paraître léger et un peu à l’eau de rose, il n’en reste pas moins que Fuyumi Soryo retrace à merveille, et avec un vrai souci du détail, l’atmosphère du Grand Versailles : costumes, architecture, coiffures… Un livre qui permettra aux jeunes lecteurs rétifs à l’histoire de France de découvrir d’autres centres d’intérêt. 

    Marie-Antoinette, la jeunesse d’une reine – Fuyumi Soryo – éditions Glénat – 180 pages – 9,15 euros.

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  • Livres • BD : « Les Tontons façon puzzle » & « Fantômas »

     

    par CS

    C’est un film culte qu’on ne devrait plus présenter. Les Tontons flingueurs adapté de l’ouvrage Grisbi or not grisbi d’Albert Simonin et  réalisé en 1963 par Georges Lautner avait drainé plus de trois millions de téléspectateurs dans les salles obscures. Ce fut un bon succès commercial avant de devenir l’un des films préférés de nombreux Français qui connaissent les répliques par cœur grâce à Michel Audiard et au jeu des acteurs : Lino Ventura, Bernard Blier, Jean Lefebvre, Francis Blanche, etc. Les Tontons flingueurs, c’est une histoire de succession dans le milieu. Louis le Mexicain juste avant de « canner » ou « clamser » (mourir) fait de Fernand Naudin qui est maintenant dans « l’honnête », son héritier. Mais certains comme les frères Volfoni ou Théo ne trouvent pas ça « comac » (bien).

    Sans doute pour mieux suivre l’histoire et mettre les futurs (jeunes) téléspectateurs dans le bain, Philippe Chanoinat et Charles Da Costa ont décidé d’établir la fiche d’identité des principaux personnages du film : vingt-deux fiches que viennent agrémenter vingt-deux scènes majeures du film comme celle du bowling quand les fères Volfoni tentent de convaincre Fernand Naudin de laisser tomber l’affaire, sinon, il pourra faire des « Nervous breakdowns » ou encore celle du manteau de la cheminée, quand Fernand Naudin explique à la mouflette Patricia que son petit Antoine commence à les lui « briser menu ». Les aficionados, auront l’impression de compulser un fichier de police où s’égrainent le « blaze » de chacun des participants. Ils en sauront un peu plus sur le parcours de chacun des protagonistes.

    Les Tontons – éparpillés façon puzzle, de Chanoinat et Da Costa, éditions Glénat, 48 pages, 13, 90 euros

     

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    Après les Tontons Flingueurs qu’ils avaient déjà croqués  de manière très intelligente, voici que Philippe Chanoinat et Charles Da Costa récidivent avec un autre film culte : Fantômas. Chacun des trois films réalisés par André Hunebelle qui a fait plusieurs métiers (décorateur, verrier…) et qui a commencé sa carrière de réalisateur sur le tard (52 ans), a drainé en moyenne quatre millions de spectateurs dans les salles obscures. Reprenant l’approche des Tontons flingueurs, les auteurs déroulent en 60 pages la biographie et la carrière artistiques des acteurs principaux de la trilogie : Fantômas (1964), Fantômas se déchaîne (1965) et Fantômas contre Scotland Yard (1967). S’il le lecteur n’apprend pas grand chose sur les deux principales vedettes que sont Louis de Funès et Jean Marais, il en sait en revanche un peu plus sur Mylène Demongeot (Hélène) sur la riche carrière de Jacques Dynam (inspecteur Bertrand) ainsi que sur Robert Dalban, le prince des seconds rôles et sur Guy Delorme, souvent cantonné à des rôles de méchants. En connaître un peu plus sur les secrets de tournage n’aurait pas été inutile… Un bon livre toutefois, à mettre entre les mains des passionnés. 

     Je t’aurai, Fantômas, de Philippe Chanoinat & Charles Da Costa, éditions Glénat, 64 pages, 15,00 euros.

  • Lu sur le site Gens de France : Un prince français au Texas...

            Du 23 au 29 avril, le prince Jean s'est rendu à Houston, au Texas, invité à y prononcer une conférence sur les grands mariages royaux de l'Histoire de France. Il soutenait ainsi une initiative prise par Joanne Herring, cette milliardaire texane qui s'est prise de passion pour l'Afghanistan, et dont l'aventure au moment de l'occupation de ce pays par l'Armée rouge a été retracée en 2007 dans le film La Guerre selon Charlie Wilson.

            Après avoir joué un rôle dans la débâcle soviétique à Kaboul (une des causes de l’écroulement de l’URSS), Joanne Herring tente aujourd’hui de faciliter l’échec des Talibans en promouvant l’idée d’un nouveau « plan Marshall » au profit de la population afghane : soutiens économiques, plan de scolarisation, développement agricole et alimentaire, politique de soins, etc.

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            Sitôt arrivé, le prince Jean a été invité à venir monter des chevaux de rodéo au Ranch de Somerville Acres, à proximité de Houston, où l’attendait notamment Joanne Herring. Puis, après avoir passé le week-end pascal chez le duc et la duchesse de Gramont, des Français de Houston, il s’est préparé à sa conférence.

            Elle eut lieu le soir du mardi 26, à l'hôtel Hilton-Americas de Houston. Sous le titre Royal Weddings Now and Then, le prince avait choisi d’évoquer, en anglais, avec des diapositives, quatre mariages emblématiques : Clovis et Ste Clotilde, Louis VII et Aliénor d’Aquitaine, St Louis et Marguerite de Provence, Louis XVI et Marie-Antoinette : 1300 ans d’histoire défilèrent sous les yeux des 400 Américains présents, dont David Dewhurst, « lieutenant-gouverneur » du Texas.
     
            Les jours suivants, le prince Jean a été reçu au centre spatial de Houston, où s’entraînent les astronautes de la Nasa. Il a pu visiter la navette qui a été lancée le surlendemain et s'est entretenu avec les astronautes préparant leur départ. Puis il a pu visiter Houston Hospital, gigantesque centre hospitalier de la ville et l’Université de Rice qui héberge le premier centre mondial dédié à la nanotechnologie. 
     
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             Enfin, avant de regagner Paris, il reçut du gouverneur Dewhurst, au cours d’une cérémonie, la distinction de citoyen d'honneur du Texas.
     
            Pour l’anecdote, rappelons qu’en 1836, après le siège de Fort Alamo où succomba notamment Davy Crockett, le général Sam Houston libéra le Texas des troupes mexicaines. Le Texas demeura un Etat indépendant pendant dix ans. Le premier gouvernement à le reconnaître fut celui du roi Louis-Philippe. Et, comme l’atteste une inscription toujours lisible, l’ambassade du Texas à Paris s’installa au 1 place… Vendôme !
  • L'Afrique Réelle n°122 - Février 2020, par Bernard Lugan

    Sommaire


    Dossier : La Turquie et l’Afrique
    - Turquie et Libye, 350 ans d’histoire commune
    - Le coup de force turc en Méditerranée

    Dossier : Qui étaient les anciens Egyptiens ?
    - Les anciens Egyptiens étaient-ils noirs de peau ?
    - L’Egypte et la Nubie
    - Les Anciens égyptiens étaient plus blancs de peau que les Egyptiens actuels qui ne sont pourtant pas des Noirs.

    AVT_Bernard-Lugan_2614.jpgEditorial de Bernard Lugan

    Libye : la solution n’est pas démocratique
     
    Les-uns après les autres, les sommets internationaux sur la Libye échouent à réparer les conséquences de l’injustifiable guerre faite au colonel Kadhafi.
    Ils échouent parce que, comme le disait Albert Einstein : « On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui l’a généré ». Or, la guerre contre le colonel Kadhafi fut officiellement déclenchée au nom de la démocratie et toutes les solutions proposées sont démocratiques ou d’ordre démocratique…
     
    De plus, comment prétendre mettre un terme au conflit quand :
    1) Les tribus, pourtant les seules vraies forces politiques du pays sont écartées, alors que la solution passe précisément par la reconstitution des alliances tribales[1] forgées par le colonel Kadhafi ? 
    2) Reconnu depuis le 14 septembre 2015 par le Conseil suprême des tribus comme son représentant légal, Seif al-Islam, le fils du colonel Kadhafi qui représente une des solutions, est systématiquement écarté par les Européens. Or, il est l’un des très rares leaders libyens en mesure de pouvoir faire cohabiter centre et périphérie, comme l’avait fait son père, en articulant les pouvoirs et la rente des hydrocarbures sur les réalités locales, avec un minimum de présence du pouvoir central.
     
    Le littoral urbanisé de Tripoli constitue un cas particulier. Ici, le pouvoir appartient aux milices dont seule une infime minorité se revendique de l’islam jihadiste. Nous sommes dans le monde des trafics qui permettent aux miliciens de faire vivre leurs familles. Or, ils auraient tout à perdre d’une victoire du général Haftar puisque ce dernier a promis de les mettre au pas. Voilà pourquoi ils soutiennent le pseudo-gouvernement de Tripoli, lui-même porté par la Turquie. 
    La situation en Tripolitaine est donc très claire : si le général Haftar ne réussit pas à s'y imposer militairement, Tripoli et les villes littorales demeureront donc au pouvoir des milices. 
    Pour espérer l’emporter le général Haftar devrait donc proposer à certains chefs miliciens une porte de sortie qui en ferait de futurs acteurs politiques dans les régions qu’ils contrôlent et dans lesquelles ils ont acquis une réelle légitimité. 
    Là est la seule solution qui pourrait les détacher de la Turquie. Le but  de cette dernière est de maintenir à Tripoli un pouvoir lui devant sa survie et lui permettant de justifier l’extension de ses eaux territoriales aux dépens de la Grèce et de Chypre. Ce thème est expliqué et cartographié à l’intérieur de la revue.
     
    [1] Pour tout ce qui concerne les tribus et leurs alliances, voir mon livre Histoire et géopolitique de la Libye des origines à nos jours.
  • NOTRE-DAME PAR-DELÀ LE DRAME

     

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    Les Français ont donc ressenti le terrible incendie de Notre-Dame comme un drame national.

    Mais plus qu'un drame comme un autre, plus qu'un drame comme tant d'autres. Une peine collective. Une tristesse partagée. Le regret et le sentiment d'une perte matérielle et plus encore immatérielle : celle d'un bien très précieux venu d'une France très lointaine, et où se sont pourtant déroulés quelques-uns des événements essentiels de notre histoire récente. Des événements du temps présent qui parlent à nos mémoires personnelles et émeuvent le cœur de tous. Cette permanence de Notre-Dame dans le temps long, le fait qu'elle témoigne toujours de l'héritage des siècles, dressée comme immuable au cœur de la Ville aux bouleversement inquiétants, le fait qu’elle demeure si singulièrement présente à la vie des Français d’aujourd’hui,  qu’elle soit vivante après tant de siècles dont elle garde toutes les gloires et toutes les beautés, est source de respect, d'admiration, et même d’une sorte d'affection, partagée par un très grand nombre de Français, jeunes ou vieux, pauvres ou riches, chrétiens ou non. On a vu, depuis hier, Notre-Dame apparaître comme un bien commun par excellence, dans un pays qui semble n'en avoir plus guère. Ainsi, hier mardi, l'excellent site Atlantico résumait l'événement en titrant un article de Bertrand Vergely : « Incendie de Notre-Dame : et notre mémoire ancestrale fit irruption dans la post-modernité ». Cette irruption, éclipsant tout, est aussitôt devenue le centre du débat public.      

    Reporté le discours d'Emmanuel Macron de lundi soir que l'on attendait religieusement depuis des jours. Reportée sa conférence de presse prévue ce mercredi. Le sort de Notre-Dame a pris naturellement le pas dans l’esprit et le cœur du pays sur les paroles contingentes que l’on y aurait entendues. La survie de Notre-Dame de Paris s’est révélée instantanément d’une dimension tout autre. Et le Président de la République, en radicale contradiction avec nombre de ses propos offensants pour la France, a eu raison de déclarer que Notre-Dame est « au centre de notre destin profond ». Ainsi, nous aurions un « destin profond » !   

    La France ressemble à Notre-Dame. Elle est en flammes, fissurée, fragilisée, effondrée, torturée. Peut-être trahie. Spontanément, la France retrouve dans l'instant le sens de son destin profond. Pas n'importe lequel. Celui que définit son histoire. Il est possible qu'elle ne demande, elle aussi, sans trop le savoir, qu'à être redressée, restaurée, reconstruite. Qu'à se retrouver. Il n'est pas interdit de persévérer dans cette espérance.   lafautearousseau

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  • Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [2]

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgFabrice Hadjadj publie un recueil de chroniques où il mêle des réflexions inspirées de la vie quotidienne sur le sexe, la religion, la technique et le travail. Entre Houellebecq et Chesterton, il nous livre une profonde critique de l'époque ... Ces réflexions sont importantes et ne sont pas à prendre à la légère. Elle traitent de l'essentiel, de l'avenir de notre société et des personnes qui lui appartiennent par la naissance et par la tradition. Nous publions ces réponses de Fabrice Hadjadj à Eugénie Bastié [Figarovox, 21.12.2017] comme une suite, en plusieurs journées. Lafautearousseau

     

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    Vous prônez le retour à une vie simple, le goût du foyer et de la décroissance. Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de vouloir retourner à la bougie ou de vivre comme un amish ?

    J'aime bien les amish, je l'avoue. J'ai la naïveté de penser que cultiver la terre, se déplacer à cheval et lire la Bible en famille est tout de même mieux que de faire du trading haute fréquence, prendre le RER et consommer du . Cependant, je ne prône aucun « retour ». Je ne veux pas déserter mon poste. Si la providence m'a fait naître à cette époque, c'est pour faire avec. Marx a très bien montré que les « robinsonnades » étaient complices de la logique capitaliste : on prétend retourner à la nature, refaire le monde avec quelques vieux outils sur une île déserte, mais par là on ignore que l'homme est par nature l'héritier d'une histoire, et l'on renforce le fantasme du self-made-man.

    Alors la vie simple, oui, bien sûr, qui ne voudrait d'une vie simple, au fond ? Mais on n'y arrive pas sans drame. Ni sans composition - sans modus vivendi. Mon ton est d'ailleurs moins prescriptif que descriptif. Je ne crie pas : « Vive la décroissance ! »

    J'observe seulement que la consommation des marchandises nous a fait perdre la pratique des choses. S'il fallait me rapprocher de certains courants politiques, j'évoquerais le mouvement Arts and Crafts de William Morris, et plus encore le distributisme de Chesterton (tous deux admirés par Houellebecq, du reste). À égale distance du socialisme et du capitalisme, et de leurs monopoles d'État ou de multinationale, ils préconisaient non pas une meilleure répartition des revenus (laquelle ne conteste pas la suprématie monétaire et marchande), mais une juste distribution des moyens de production, dans un éloge de la petite propriété familiale.

    À vrai dire, c'est une vieille histoire. Elle se trouve déjà dans la Genèse. Quand Laban propose à Jacob un meilleur salaire, celui-ci lui répond : « Et moi, maintenant, quand vais-je travailler pour ma maison ? » (Gn, XXX, 30). •  A suivre ...

    Directeur de l'université Philantropos. Il publie « Dernières nouvelles de l'homme (et de la femme aussi) », Taillandier, 352 p., 18,90 €.

     

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    Eugénie Bastié

    Journaliste Débats et opinions

    Twitter : @EugenieBastie

    A lire dans Lafautearousseau ...

    Fabrice Hadjadj : Questions-Réponses essentielles et critiques sur notre époque [1]

  • Livres • Un prophète d’un nouvel âge ?

     

    par Gérard Leclerc

     

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    Faut-il ériger l’historien Yuval Noah Harari en prophète de notre temps ? On pourrait sérieusement l’envisager, rien qu’à constater le nombre de lecteurs enthousiastes que suscite son best-seller intitulé Homo Sapiens, traduit en une quarantaine de langues et diffusé à plus de huit millions d’exemplaires. Le président Barack Obama s’est passionné pour cet essai qui prétend nous raconter l’histoire de l’humanité en une synthèse complète. Et il est rejoint par un nombre impressionnant de personnalités, acteurs majeurs du monde actuel, tels Bill Gates ou Mark Zuckerberg. Et il semble que le second essai d’Harari, intitulé Homo Deus. Une brève histoire de l’avenir, rencontre un succès identique. Le savoir-faire de l’auteur y est pour beaucoup, car il faut du talent pour rendre crédible un tel tour de force. Mais il faut ajouter que sa prétention à nous offrir une explication globale de l’aventure humaine et à nous révéler vers quel accomplissement nous nous dirigeons a de quoi intriguer et même fasciner.

    Les deux livres d’Harari font penser à une œuvre de jeunesse d’Ernest Renan L’avenir de la science, car nous y trouvons le même projet qui consiste à imaginer le devenir de notre espèce grâce à la trajectoire du développement scientifique. Dans un cas comme dans l’autre, nous avons affaire à une sorte de gnose scientiste, un substitut de religion, puisqu’il s’agit de donner du sens à l’existence, tout en s’émancipant des âges révolus de l’humanité.

    Renan se demandait si la science n’obtiendrait pas l’ultime secret du monde, celui qui donnerait à l’homme le pouvoir de créer, qui jusqu’ici n’appartenait qu’à Dieu. Harari, lui, est aussi fasciné par les progrès de l’esprit de l’homme, mais il se montre angoissé par le développement d’une intelligence artificielle, que ce même homme a fabriquée et qui risque demain de le mieux connaître que lui-même ne se connaît. Ce n’est plus exactement la gnose scientiste de Renan, mais elle est encore plus inquiétante avec sa projection transhumaniste. Et c’est dans ce climat culturel-là, que les chrétiens ont à faire connaître la Bonne Nouvelle, dont saint Irénée montrait, qu’avec le Christ, elle était la nouveauté absolue. C’est un sacré défi !  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 16 novembre 2017

  • Zemmour : Retour vers le djihad

     

    « La croisade ne fut pas autre chose que l'instinct de conservation de la société occidentale en présence du plus redoutable péril qu'elle ait jamais couru. On le vit bien quand l'Occident renonça à cet effort. » 

     

    Chatillon_Urbain2.jpgEntre la chrétienté et l'Islam, c'est une histoire millénaire. Qui ne s'unit pas se divise ; qui n'attaque pas recule ; qui ne recule plus conquiert. Qui ne conquiert plus est conquis. René Grousset en a tiré une leçon sur l'importance de la croisade d'Urbain II (photo), qui s'oppose à notre doxa contemporaine. Selon lui, le pape a permis à l'Europe de retarder de près de quatre siècles l'avancée de l'Islam et de préparer la lente émergence d'une Renaissance qui n'aurait jamais eu lieu sous le joug islamique : « La catastrophe de 1453 qui était à la veille de survenir dès 1090 sera reculée de trois siècles et demi… Pendant ce temps, la civilisation occidentale acheva de se constituer et devint capable de recevoir l'héritage de l'hellénisme expirant… La croisade ne fut pas autre chose que l'instinct de conservation de la société occidentale en présence du plus redoutable péril qu'elle ait jamais couru. On le vit bien quand l'Occident renonça à cet effort. »

    AKG969080.jpgPour fonder et justifier leurs attaques meurtrières sur le sol français en 2015, les propagandistes du califat islamique (Daech) sonnèrent l'heure de la revanche contre les « croisés » (photo). Cette appellation fit sourire nos esprits laïcisés et incrédules. Nous avions tort. Cette histoire longue est encore très vivante en terre d'Islam, alors que notre présentisme consumériste et culpabilisateur a tout effacé de nos mémoires. Nous avons oublié qu'Urbain II était français, que Pierre l'Hermite était français, que Godefroy de Bouillon était (pratiquement) français, que Saint Louis était français. Nous avons oublié que, grâce à eux, nous avons échappé à la colonisation islamique et que l'Europe, enracinée solidement dans la raison grecque, la loi romaine, et l'humanisme chrétien, a pu alors s'élever vers le destin inouï et glorieux qui fut le sien. Si nous l'avons oublié, eux ne l'ont pas oublié. 

    Extrait de son dernier livre - qui vient de paraître

    Destin français, d'Eric Zemmour, Albin Michel, 569 p., 24, 50 € 

  • Saint Louis et nous, par Gérard Leclerc.

    Blanche de Castille et Saint Louis

    Détail d’une miniature de la Bible moralisée de Tolède, 1240.

    Jean-Luc Mélenchon ne veut pas seulement que la France se créolise à l’image du Brésil. Comparaison discutable. Il s’attaque aussi à la hache à notre histoire, en marquant sa répulsion à l’égard de Saint Louis.

    gerard leclerc.jpgHier, je me suis intéressé brièvement au concept de créolisation que Jean-Luc Mélenchon entend projeter sur l’avenir de la France, non sans manifester quelque scepticisme, mais avec le désir de mieux comprendre de quoi il pourrait s’agir. Imaginer ce que pourrait être notre pays confronté à de multiples défis, pourquoi pas, même si on perçoit les pièges et les défauts de la manœuvre. Mais il est un point sur lequel je dois affirmer mon radical désaccord avec le leader des Insoumis, c’est l’attaque violente qu’il a conduite dans le fil du même discours à l’égard du roi Saint Louis, en qui il ne veut reconnaître qu’un Louis IX maudit, à exclure de l’imaginaire national, après que sa statue ait été expulsée de l’enceinte du palais du Luxembourg.

    Cette violence ne participe pas seulement d’une haine personnelle à l’égard d’un personnage du passé, elle se rapporte à ce qu’on pourrait appeler une volonté éradicatrice à l’égard de l’ensemble de notre histoire. On y retrouve la rage révolutionnaire, celle qui s’acharna contre la sépulture des rois de France à la basilique Saint-Denis. On peut aussi y discerner l’inspiration idéologique, qui, hier, sous l’emprise du léninisme, voulait du passé faire table rase pour inventer un futur mirifique, qui tourna d’ailleurs au cauchemar. Jean-Luc Mélenchon ne procède pas en historien qui reconnaît, par exemple, en quoi la mentalité médiévale diffère de la nôtre et explique certains écarts de sensibilité et de conduite. Il détruit tout à la hache, en nous rendant orphelins d’un passé qui nous a façonnés.

    À ceux qu’une telle hargne a justement blessés, je conseille de lire ou de relire la belle biographie de Saint Louis que le grand médiéviste qu’était Jacques Le Goff a publié en 1996 [1]. Il ne cache rien de ce qui peut nous choquer ou nous déconcerter aujourd’hui. Mais la rectitude du chercheur, sa proximité critique avec Saint Louis nous permettent de comprendre comment le passé nous construit. En le reniant, c’est nous-mêmes que nous détruisons.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 24 septembre 2020.

    [1Jacques Le Goff, Saint Louis, NRF Gallimard.

    Source : https://www.france-catholique.fr/