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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

    1. LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg"Jean-François Mattéi in lafautearousseau" : nous avons publié hier, samedi, l'article de Jean-François Mattéi paru dans Le Figaro de jeudi dernier, "Le désert des barbares". De lui, vous lirez mardi, une réflexion spécialement écrite à l'intention des lecteurs de Lafautearousseau : Le Père Goriot et la mère Vauquer, texte dans lequel il évoque, avec finesse, humour et profondeur, ce thème si actuel, et si grave, du "Gender", s'appuyant notamment sur ce qui est devenu courant en Suède...

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    = Le compte-rendu, de la Fête de Jeanne d'Arc ayant été plus important que prévu initialement (voir aussi I et II), on a dû, comme presqu'à chaque fois, reporté deux notes : c'est donc mercredi que l'on s'arrêtera sur les propos de guerre civile d'Harlem Désir (le condamné...), furieux de voir que la rue se dresse contre les "nuées" des socialos/bobos au pouvoir, mais qui ne sont au pouvoir que "grâce à" un Système dont il faut dénoncer la non-représentativité et l'insincérité des scrutins, qui désignent des responsables, certes, "légaux", mais "illégitimes", pour cette double raison...

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    = C'est aussi cette semaine qu'on passera la note sur cette visite interdite aux architectes pourtant chargés de la rénover dans cette "cité" des quartiers nords de Marseille : le "plan d'Aou". C'est du Pagnol, mais inversé : tragique, inquiétant et révélateur. État et collectivités locales gaspillent des milliards pour soi-disant "rénover" ces 1.500 et plus zones de non-droit, mais les "vives tensions" qui y règnent (c'est l'euphémisme dont se sert La Provence) font qu'il est impossible aux architectes d'y entrer; ou alors, si l'on préfère, d'en sortir, vivants : en clair, danger de mort ! Et, pendant ce temps-là, l'Etat gaspilleur refuse à notre Armée les crédits dont elle a besoin, elle qui fait "travailler" la recherche et l'innovation, qui assure l'emploi, le savoir-faire et l'excellence française dans ce domaine évidemment indispensable à l'indépendance nationale qu'est la Défense nationale !... 

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  • Au hasard de la navigation sur le Net : échos des Blogs, des Pages Facebook, et d'ailleurs....

    capture d'ecran blog.jpg        (Cette chronique n'a pas d'autre objet que de communiquer à nos lecteurs des articles et prises de positions sur lesquels nous nous trouvons en convergence, totale ou, au moins, partielle, et sur des points d'importance; elle ne signifie évidemment pas accord total et permanent, sur tous sujets et en toute occasion, avec les Blogs ou Pages mentionnées... Même chose pour les liens envoyés par des lecteurs, pour approfondir tel ou tel sujet traité sur le Blog, pour "aller plus loin"...)  

     1. Sur les Blogs, sur Facebook ou ailleurs... :  

    1. Les "affaires militaires" avec deux documents :

    * De Dominique Merchet : Deux Français sur trois pensent que le budget de la Défense doit être maintenu, voire augmenté : http://www.marianne.net/blogsecretdefense/Deux-Francais-sur-trois-pensent-que-le-budget-de-la-Defense-doit-etre-maintenu-voire-augmente_a971.html

    * D'une dizaine de lieutenants de l'Armée française... : http://www.francetvinfo.fr/nous-jeunes-officiers-sommes-inquiets-des-gaspillages-et-des-coupes-budgetaires-commis-au-detriment-de-la-capacite-operationnelle_274895.html

    2. Sur le vouvoiement imposé aux policiers : http://www.bvoltaire.fr/antoinelaroc/tutoiement-policiers-0-banlieues-1,13297?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=c9a4e34471-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email

    3 Un important discours à l'IHEDN : lalalnne berdoutic.pdf

    4. Vrais écologistes et Ère tecnoïde : http://plunkett.hautetfort.com/archive/2013/03/02/les-vrais-ecologistes-ne-sont-pas-d-accord-avec-christiane-t.html#more

    5. Réflexions sur l'égalité, dans l'édito de Famille chrétienne : edito.jpg

    6. Parution du dernier dossier de "Contribuables associés" : Enquête sur la CGT.pdf

     

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    2. La "bourse aux liens", envoyés par des lecteurs, pour approfondir et aller plus loin...  

    1. Après l'article de Champsaur : dans le revue Etudes, sur le livre de Sylvie Bernay : http://www.franceculture.fr/emission-l-essai-et-la-revue-du-jour-l%E2%80%99eglise-de-france-face-a-la-persecution-des-juifs-revue-etudes

  • Lobby socialo-algérien et beaux-arts, par Péroncel-Hugoz

    Le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille (MUCEM).

     

    Depuis Marseille, Péroncel-Hugoz donne un coup de dent au lobby anti-marocain de Paris dont les basses intrigues contrastent avec le haut niveau des échanges culturels franco-chérifiens…

    peroncel-hugoz 2.jpgC'est un fait : depuis février 2014, à force de manœuvres souterraines mais efficaces, le lobby socialo-algérien, assez puissant actuellement en France, a multiplié chausse-trappes et coups d'épingle pour entraver la bonne marche des relations Rabat-Paris. En contraste, brille en même temps avec une intensité particulière, la coopération artistique entre Royaume alaouite et République française. 

    Depuis plus d'un an et demi, les manifestations culturelles de Marseille, Paris, Rabat et, en cet été 2015, derechef la cité phocéenne, ne cessent de voir s'épanouir les beaux-arts d'hier ou d'aujourd'hui, entre Sud et Nord de la méditerranée, entre États et peuples de France et du Maroc. Afin sans doute de mettre de l'huile dans les rouages politiques, Rabat n'a pas lésiné sur le niveau de ses représentants aux principales expos: la princesse Lalla-Meryem à Paris puis l'émir Moulay-Rachid à Rabat et, le 3 juin 2015, au fameux MUCEM, à Marseille, le conseiller royal André Azoulay, s'exprimant à propos des « Lieux saints partagés », thème d'une nouvelle manifestation déjà très courue. 

    Pèlerin international depuis des décennies en faveur de la mise en lumière des points communs, plutôt que des divergences, entre les trois monothéismes dits « du Livre » (ou plutôt « des Livres » : Thora, Évangile, Coran), le conseiller palatin a dû revoir ou découvrir avec satisfaction une superbe suspension de synagogue marocaine (vers 1900), une tablette scolaire coranique en bois (Marrakech, vers 1900) mais aussi un vitrail de Salagon (Haute-Provence), une rare icône serbe, une Jument Bourâq tunisienne très enlevée, une Vierge Marie perse, un Mahomet voilé et même – ô surprise dans cette expo vouée en principe aux croyances abrahamiques ! – un très serein Bouddha laotien, comme un pied-de-nez au reste de cet univers divin… 

    Plus loin, un dessin animé moderne montre les « fleuves de vin » (et de miel) du Paradis très concret promis aux bons mahométans, mais aussi, sans précaution oratoire, « éphèbes et vierges » annoncés aux mêmes croyants dans l'au-delà… Tout cela est en effet écrit noir sur blanc dans les textes sacrés islamiques. 

    Ce qui, en revanche, a pu surprendre, agréablement ou non, certains visiteurs c'est, au milieu de ces salles toutes nimbées de foi traduite en beaux-arts, la vitrine absolument vide consacrée à l'agnosticisme par le plasticien italien Michelangelo Pistoletto… Au final, des œuvres belles et diverses inspirées par Moïse, Jésus, Marie, Mahomet ou Ali mais aussi un fond audiovisuel un peu trop « tout-le-monde-il-est-beau-tout-le-monde-il-est-gentil »… Eh ! Oui Marseille l'Orientale est quand même ancrée également au pays des «Charlie» et des « Bisounours »…  

     

    Péroncel-Hugoz  - Le 360

  • LA SATIRE MENIPPEE : O Paris, qui n'es plus Paris !

     

    Nous aurons un Roi qui donnera ordre à tout, et retiendra tous ces tyranneaux en crainte et en devoir, qui châtiera les violents, punira les réfractaires, exterminera les voleurs et pillards, retranchera les ailes aux ambitieux, fera rendre gorge à ces éponges et larrons des deniers publics, fera contenir un chacun aux limites de sa charge, et conservera tout le monde en repos et tranquillité.

    Enfin, nous voulons un Roi pour avoir la paix, mais nous ne voulons pas faire comme les grenouilles, qui, s'ennuyant de leur Roi paisible élurent la cigogne qui les dévora toutes. Nous demandons un Roi et chef naturel, non artificiel; un Roi déjà fait, et non à faire; et n'en voulons point prendre le conseil des Espagnols, nos ennemis invétérés, qui veulent être nos tuteurs par force, et nous apprendre à croire en Dieu et en la foi chrétienne, en laquelle ils ne sont baptisés, et ne la connaissent que depuis trois jours. Nous ne voulons pour conseillers et médecins ceux de Lorraine, qui de longtemps béent après notre mort. Le Roi que nous demandons est déjà fait par la nature, né au vrai parterre des fleurs de lis de France, jeton droit et verdoyant du tige de Saint Louis. Ceux qui parlent d'en faire un autre se trompent, et ne sauraient en venir à bout. On peut faire des sceptres et des couronnes, mais non pas des Rois pour les porter; on peut faire une maison, mais non pas un arbre ou un rameau vert: il faut que la nature le produise, par espace de temps, du suc et de la moelle de la terre, qui entretient le tige en sa sève et vigueur. On peut faire une jambe de bois, un bras de fer et un nez d'argent, mais non pas une tête. Aussi pouvons-nous faire des Maréchaux à la douzaine, des Pairs, des Amiraux, et des Secrétaires et Conseillers d'État, mais de Roi point ; il faut que celui seul naisse de lui-même, pour avoir vie et valeur. Le borgne Boucher, pédant des plus méchants et scélérés, vous confessera que son œil, émaillé d'or d'Espagne, ne voit rien. Aussi un Roi électif et artificiel ne nous saurait jamais voir, et serait non seulement aveugle en nos affaires, mais sourd, insensible et immobile en nos plaintes...

    En un mot, nous voulons que Monsieur le Lieutenant sache que nous reconnaissons pour notre vrai Roi légitime, naturel, et souverain seigneur, Henri de Bourbon, ci-devant Roi de Navarre. C'est lui seul, par mille bonnes raisons, que nous reconnaissons être capable de soutenir l'Etat de France et la grandeur de la réputation des Français, lui seul qui peut nous relever de notre chute qui peut remettre la Couronne en sa première splendeur et nous donner la paix.  

    Relation burlesque des États Généraux de 1593 manipulés par la Ligue et les Espagnols. Le titre évoque le philosophe cynique grec Ménippe (III° siècle av. J.-C.). Cette œuvre collective est surtout rédigée par le juriste Pierre Pithou. Elle défend la paix, l'indépendance nationale et l'hérédité dynastique française.

    Principal auteur, P. Pithou (1594)

  • 2 Octobre 1914 ... Si la France a dû subir l'invasion ...

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    M. Papillon, propriétaire vigneron à Chargé et voisin de La Roche, nous prête tous les matins La Dépêche de Tours, journal républicain radical dont il est le fidèle abonné. Comme son journal, c'est un bon républicain radical que M. Papillon. Et dans sa petite maison, ma foi proprette, il s'est longtemps réjoui des progrès de la démocratie, dans le pays tourangeau en particulier et dans le pays de France en général. M. Papillon a d'ailleurs un fils, des neveux, plusieurs cousins aux armées. M. Papillon n'est pas un mauvais français. Mais s'il connaît bien la vigne, la commune de Chargé et l'arrondissement d'Amboise, M. Papillon n'est pas instruit des choses de la guerre ni de la politique européenne. Pour être bon  français, on n'en a pas moins "ses idées", n'est-ce pas, M. Papillon ? Et ces "idées" consistaient à croire que la guerre est une chose d'un autre âge, qu'en notre siècle de progrès et de lumière l'homme a cessé d'être un loup pour l'homme et que, si le proverbe : "Qui terre a, guerre a", est vrai pour les propriétaires vignerons, il cesse de l'être pour les Etats, surtout au XXème siècle...  

    M. Papillon a eu un triste réveil. Il n'a pas vu la naissance des Etats-Unis d'Europe. Mais son fils, ses neveux ont été blessés par des éclats de shrapnells. Et M. Papillon regrette aujourd'hui que nous n'ayons pas plus d'officiers, pas plus d'artillerie lourde. M. Papillon ne pense pas que, si la France a dû subir l'invasion, si des milliers et des milliers de ses fils tombent en ce moment devant les tranchées que les Allemands ont creusées sur notre propre sol, la faute en est non pas à lui seul ni à lui-même, grands dieux, mais aux institutions qui ont remis à M. Papillon et à dix millions de M. Papillon divers, constituant le corps électoral français, une tâche qu'ils ne pouvaient pas remplir : celle du souverain.

    Le peuple souverain, c'est M. Papillon multiplié à un très grand nombre d'exemplaires et qui crée des représentants à son image, c'est-à-dire des hommes dont l'esprit est naturellement limité aux préoccupations du métier, du village ou de la petite ville. Comment leur en vouloir d'être tels qu'ils doivent être, prévoyants pour leur négoce, pour leur vie privée, imprévoyants pour ce qu'ils ne connaissent pas ?

    L'état de l'Europe, les risques de conflit européen, les nécessités et le caractère de la guerre moderne, l'organisation militaire de l'ennemi, où et quand voulez-vous que M. Papillon ait étudié tout cela ? Il est déjà très beau qu'un sentiment, un instinct tenace aient porté M. Papillon à ne pas consentir au désarmement complet de son pays. 

    Un philosophe anglais a dit que le premier mot de la démocratie, c'était jalousie. Summer Maine voyait peut-être un peu court. Le premier mot des gouvernements démocratiques, c'est ignorance. Dans les temps que nous vivons, l'ignorantia democratica revêt un caractère tragique : c'est la grande homicide qui fait tuer la fleur de la jeunesse française.  u  

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  • Famille de France • Vidéo [Archive] : La famille royale de France en exil au Maroc

     Entretien entre le roi Mohamed VI et le prince Jean de France au palais royal de Tétouan - Juillet 2003

     

    Pourquoi cette vidéo - malgré ou à cause de ses aspects d'un autre temps - est-elle émouvante, a-t-elle un intérêt ? Parce qu'elle montre les descendants des rois de France exilés de leur patrie et celle-ci privée de leur présence dans cette période de l'entre-deux-guerres qui devait conduire la France, dans l'insouciance, au désastre de juin 1940; parce qu'elle nous présente la famille de France, malgré tout, dynamique, enjouée, moderne, de la modernité d'alors; parce qu'elle livre des images des défunts comte et comtesse de Paris, alors jeunes mariés, de la duchesse de Guise, et la noble figure du duc de Guise, arrière grand-père de l'actuel prince Jean, qui eût été Jean III s'il avait régné. Cette famille, héritière des rois de France, souffrait de l'exil : elle le faisait avec dignité. Et l'on comprend que le prince Jean ait tenu, il y a près de quinze ans, à « mettre ses pas dans les pas de ses ancêtres » et qu'il se soit rendu - en juillet 2003 - au Maroc, où il rencontra le roi Mohamed VI. (Illustration ci-dessus).   Lafautearousseau 

     


    Archive vidéo: La famille royale de France en... par guisalemont

     

    Voici une émouvante vidéo de la Famille royale de France, enregistrée par British Pathé. Sur cette vidéo, filmée durant l’entre-deux-guerres, Leurs Altesses Royales le Dauphin de France et la Dauphine de France, sont filmés durant un séjour au domaine princier de Larache où le chef de la Maison royale de France, Jean III  de France, Duc de Guise et son épouse, vivaient en exil, dans cette partie espagnole du royaume chérifien (en raison de la loi d’exil votée par la République française).

    Sur cette incroyable vidéo, nous pouvons donc apercevoir le prince Henri d’Orléans, comte de Paris (Henri VI de France) et son épouse Isabelle d’Orléans-Bragance, comtesse de Paris, le duc de Guise Jean III de France et son épouse la princesse Isabelle d’Orléans, duchesse de Guise. (Vidéo : British Pathé, Merci à Stéphane Blanchonnet pour le partage de cette vidéo). 

    Source La Couronne

  • 26 Octobre 1914 ... Guillaume II n'a-t-il pas déjà dit qu'avec la France il avait fait partie nulle ?

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    Voilà des jours et des jours que dure cette bataille sur l'Yser* et la mer du Nord. Les Allemands font d'incroyables efforts pour arriver à Dunkerque, Calais et Boulogne, d'où ils veulent menacer l'Angleterre. Pour les Allemands, le grand ennemi, c'est l'Anglais. De tous leurs adversaires, à l'heure présente, l'Anglais est celui qu'ils détestent le plus. Ils seraient disposés à nous accorder des conditions de paix avantageuses pour pouvoir mener contre les Anglais une lutte à outrance. Guillaume II n'a-t-il pas déjà dit qu'avec la France il avait fait partie nulle ?  Les journaux allemands sont pleins d'égards et même d'éloges pour l'armée française. Mais la "perfide Albion" est vouée à la haine publique.

    On sent que l'Allemagne fera de cette guerre contre une nuée d'ennemis sa grande épopée nationale. Dans son grossier orgueil, elle est fière d'unir tant de peuples contre elle et de penser que ses ennemis appellent des Indiens, des Japonais et même des nègres pour venir à bout de l'invincible Empire allemand. Cette guerre sera pour l'Allemagne ce que la période napoléonienne a été pour la France : l'absurdité même des campagnes de Napoléon 1er a transporté les imaginations pendant plus d'un demi-siècle et rendu la France guerrière. Qui plus est, de nombreux Allemands ont déclaré, chez l'habitant, qu'ils recommençaient le grand Napoléon...

    D'ailleurs les illusions se dissipent en France. On ne croit plus à la solution facile d'une Allemagne renversant Guillaume II et proclamant une République pacifique, comme nos socialistes l'avaient si imprudemment annoncé. Plus prudent Gustave Hervé bat en retraite sur ce point-là.

    Il est même certain que l'Allemagne est convaincue que les autres peuples l'ont provoquée et obligée à une "lutte pour l'existence". L'Humanité vient de publier une conversation de socialistes belges avec Karl Liebknecht et Wendel à la Maison du Peuple de Bruxelles, d'où il ressort que, au dire de ces social-démocrates d'extrême gauche, "la guerre est populaire dans de nombreuses parties de l'Empire". Et ce Wendel, il y a huit mois, avait crié : Vive la France ! en plein Reichstag ! Aujourd'hui, il est sous-officier dans la Landwehr. u  

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     * La bataille de l'Yser : en Belgique, les Allemands avaient traversé l'Yser le 15 octobre entre Nieuport et Dixmude. Les Belges ouvrirent alors les écluses pour inonder les Flandres, les obligeant à reculer.

  • L’Europe commence à réagir, mais pour l’instant sans grande cohérence et mollement, à la menace islamiste, intérieure et

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    Dans une tribune donnée au Sunday Telegraph (17.08.2014), le Premier ministre britannique, David Cameron, a prévenu, à fort juste titre, du risque que courent « les rues anglaises » d’être « bientôt à la merci des djihadistes » ; et il appelle donc à agir "pour endiguer l'assaut" de l'État islamique qui pourrait prochainement "cibler les rues du Royaume-Uni".  

    Cameron considère que les djihadistes de l'État islamique (EI) en Syrie et en Irak, représentent une menace directe pour le Royaume-Uni, qui doit donc employer toutes ses "capacités militaires" pour arrêter leur avancée.  

    Il précise que la Grande Bretagne ne devrait pas pour autant déployer de troupes en Irak, mais, il n’hésite pas à compléter son propos en ajoutant qu’elle doit aussi réfléchir à la possibilité de coopérer avec l'Iran pour combattre la menace djihadiste. Voilà donc Téhéran désormais en odeur de sainteté à Washington, Londres et Paris ! Et il en sera bientôt de même, pour de semblables raisons, de Damas et, même de Bachar el Assad, que nous combattons sottement depuis deux ou trois ans. ! La valse des alliances, de fait leur renversement, devient, décidément, très rapide. Elle va, de fait, au rythme des urgences et des nécessités.     

    David Cameron explicite ainsi sa politique : " Je reconnais que nous devrions éviter d'envoyer des armes pour combattre, ou dans un but d'occupation, mais (…)  notre sécurité peut être garantie seulement si nous employons toutes nos ressources - aide, diplomatie, nos aptitudes militaires" ; ajoutant que le Royaume-Uni devait coopérer avec des pays comme l'Arabie saoudite, le Qatar, l'Égypte, la Turquie « et peut-être même avec l'Iran ».  

    Un évêque anglican de haut rang, Nicholas Baines, évêque de Leeds, a aussitôt vilipendé cette politique, dans une lettre au journal The Observer, que l'archevêque de Canterbury, Justin Welby, n’a pas manqué d’approuver. Ainsi, dans ces affaires, les autorités religieuses chrétiennes jouent souvent contre leur camp, et se satisfont de soutenir les Chrétiens d’Orient en voie d’extermination, sans paraître s’inquiéter des menaces qui pèsent, aussi, à terme pas forcément très lointain, sur les peuples européens eux-mêmes, chez eux ! 

    Il est bien clair qu’avec ses millions d’immigrés, la France s’est créée un risque supplémentaire – combiné à nombre d’autres facteurs, nous le savons bien - de voir voler en éclats ce qui lui reste d’ordre et de paix civile. Les rues françaises risquent, elles aussi, et peut-être bien davantage que les rues anglaises, d’être ciblées par le terrorisme islamique et de se trouver à sa merci. Il y a beau temps, ici, que nous le disons sur tous les tons.

  • 18 septembre 1914 ... D'ici quarante-huit heures nous aurons certainement quitté Bordeaux

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    Il y a une affaire Castelnau. Une dépêche de félicitations adressée le 10 septembre au général de Castelnau par le général Joffre n'a été communiquée à la presse qu'aujourd'hui et arrêtée par la censure de Bordeaux aussitôt qu'elle a été communiquée. Elle a paru pourtant dans L'Homme libre de Clemenceau, qui s'imprime à Toulouse et a pu être reproduite après cela partout. La vérité est que le gouvernement a peur du général de Castelnau, peur de sa popularité, de son influence, de ses idées. On m'assure que le président Poincaré ne cache pas ses alarmes à ce sujet : il a peur d'être fusillé par la réaction. Le personnel républicain, les gens de la rue de Valois ont la même crainte. Il est cependant parmi eux des hommes qui ont du bon sens. Comme on disait l'autre jour devant le sénateur Perchot, un des chefs du parti radical-socialiste que les généraux seraient bien dangereux pour la République après la victoire, Perchot répondit : "Ayons d'abord la victoire."   

    En passant tout à l'heure rue Vital-Carles, j'ai vu Millerand qui sortait à pied, sans aucune cérémonie, du ministère de la Guerre. A..., un de nos confrères de la presse parisienne, l'a abordé au même moment et lui a demandé des nouvelles de la guerre. Le ministre a confirmé que la situation était bonne, autorisait l'espérance. 

    D'ici quarante-huit heures nous aurons certainement quitté Bordeaux. Le décret qui ordonne la révision des exemptés et réformés et la retraite de l'ennemi me donnent l'espoir d'être employé à l'administration militaire des territoires ennemis occupés par nos armées. A la lecture quotidienne des admirables faits d'armes dont nos soldats sont les héros, le non-combattant, l'oisif, a un sentiment de honte qui va, comme me le disait très justement tout à l'heure Vaugeois, jusqu'au sentiment de la culpabilité. 

    Lawrence Jerrold, correspondant du Daily Telegraph, un des plus grands journaux anglais, qui arrive d'Angleterre par mer, m'assure que la plus grande partie du cabinet libéral était hostile à la guerre. Ce sont sir Edward Grey, un patricien whig qui a les vieilles traditions politiques anglaises dans le sang, et Winston Churchill, un descendant des Marlborough, un conservateur fraîchement rallié au radicalisme, qui ont décidé Asquith et LLoyd George. Sans ces deux aristocrates comme sans le roi des Belges, la démocratie française était abandonnée, livrée à elle-même en face de l'impérialisme allemand.  

    D'ailleurs les démissions de sir John Morley, vieux, très vieux radical gladstonien, et de John Burns, le ministre "travailliste", plus doux, en disent long à cet égard. u   

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  • Zemmour et l'« énigme » Macron : François Bayrou et Emmanuel Macron, enfants de Charles Péguy et Jean Lecanuet

     

    Par Eric Zemmour

    Qui apporte ici quelques utiles lumières sur le cas Macron. Sur ce qui est politiquement essentiel en lui, parfois perçu comme une énigme. Et cet essentiel, malgré de flatteuses apparences, n'est pas très brillant. A moins que ce ne soit au sens péjoratif du terme. Seulement brillant. Rien de plus. LFAR 

     

    522209694.4.jpgLa charge n'a échappé à personne. Et surtout pas à l'intéressé. Bayrou a tancé Ma-cron, candidat du « monde de l'argent », et Macron a répliqué. Et puis on est passé à autre chose. Les commentateurs amusés ont brodé sur le vieux lion agacé par l'impétuosité du lionceau qui osait venir sur son territoire. La politique ressemble sou-
    vent à la « vie des bêtes », selon l'expression qu'affectionnait Charles Pasqua.

    Mais c'était plus profond. La querelle des deux hommes à fleurets mouchetés est révélatrice de ce qu'est devenue la vie politique française. Pendant trente ans, François Bayrou a tenté de dépasser le clivage droite-gauche et de s'immiscer dans la querelle des grands, entre les socialistes et les gaullistes. Il a tout essayé ; il a failli réussir ; et il a échoué. Il y a sacrifié son parti et ses députés.

    Il était l'héritier de Jean Lecanuet et de Raymond Barre qui, avant lui, avaient eux aussi essayé de secouer la tutelle gaullo-socialiste sur la V' République. Eux aussi en vain.

    Ils étaient centristes, européistes, girondins, libéraux et sociaux, un mixte de démocratie chrétienne et de social-démocratie. Partout, en Europe, cette famille politique gagnait les élections. Sauf en France. Bayrou était un centriste enraciné dans la terre de ses ancêtres ; il était assis sur son tracteur, et son luxe était les chevaux de course. Bayrou était un enfant de Péguy et de la méfiance, en tout cas intellectuelle, de l'argent. Son Europe était unifiée par le christianisme.

    Macron est en apparence le dernier surgeon de l'arbre centriste ; mais c'est un OGM ; il a été génétiquement modifié. Son tracteur à lui, c'est la banque. Son monde à lui, c'est Uber et ses fameux autocars. Son Europe est multiculturelle et a jeté par-dessus bord ses racines chrétiennes.

    Macron est, comme Bayrou, un lettré qui a du goût pour les livres et les citations bien balancées. Comme Bayrou, il juge. obsolète le clivage droite-gauche.

    Mais les mots ne veulent plus dire la même chose. Les centristes de Bayrou ont perdu la bataille du pouvoir, mais ont gagné la bataille des idées. Les gaullistes et les socialistes sont devenus libéraux, européistes, girondins. Les gaullistes ont trahi la nation et les socialistes, le peuple. C'est ce centrisme gouvernemental qui est aujourd'hui rejeté par les peuples européens. Bayrou avait dû combattre des titans à mains nues. Macron arrive dans un paysage en ruine. Bayrou était l'enfant de Lecanuet ; Macron n'a gardé de Lecanuet que les dents blanches ; il est le frère jumeau du Premier ministre canadien Justin Trudeau, apôtre de la « mondialisation heureuse » et des « accommodements raisonnables » avec l'Islam.

    Bayrou était l'héritier d'une lignée. Il veut l'offrir à Alain Juppé et en éloigner les importuns comme Macron. Mais sa crainte est infondée car sa besace est vide. Il n'y a plus de centre puisqu'il n'y a plus de droite ni de gauche. 

  • Éric Zemmour : À Béziers, une défaite aux allures de prise de conscience

     

    Éventuellement pour en débattre, l'analyse d'Éric Zemmour : - Le rassemblement voulu par Robert Ménard est arrivé trop tard pour influencer les programmes des candidats à la présidentielle. Et trop tôt pour éclairer l'électorat du FN sur l'impasse de la ligne solitaire de sa patronne. [FigaroVox 3.06].

     

    522209694.jpgBien sûr, il y eut le claquement de portes si médiatique de Marion Maréchal-Le Pen. Bien sûr, il y eut la maladresse de Robert Ménard refusant ostensiblement d'être « le marchepied du Front national », alors qu'il s'est allié à ce parti pour conquérir la ville de Béziers. Bien sûr, il y eut les sifflets ici ou là dans la salle, des mouvements d'humeur. Bien sûr, il y eut les désillusions des libéraux modérés découvrant, effarés, la « radicalisation » de la base.

    Mais, à Béziers, l'essentiel était ailleurs. Robert Ménard avait voulu ce rassemblement pour faciliter la jonction entre les « Républicains » et le Front national. En tout cas la branche catho-libérale du FN, hostile à la ligne « gauchiste » de Florian Philippot, et la droite souverainiste de LR, hostile à Alain Juppé. Il a échoué sur toute la ligne. Marion Le Pen est rentrée chez sa tante ; et aucun leader de LR n'est venu. La première, malgré son jeune âge et ses convictions solides, ne méconnaît pas les logiques de parti ; et les seconds sont tous devenus des centristes qui appliquent le programme économique libéral voulu par Bruxelles et sont acquis, sans le dire, au multiculturalisme. Alain Juppé dit tout haut ce que tous, même Nicolas Sarkozy, pensent tout bas.

    Cette alliance impossible avant Béziers l'est demeurée après. Béziers est donc un échec. C'était écrit. C'était non une question de convictions ou d'ego, mais de tempo. Béziers est venu trop tôt ou trop tard. Trop tard pour influencer les programmes des candidats du FN et des Républicains à la présidentielle. Trop tôt pour éclairer l'électorat du FN et lui faire admettre que la ligne solitaire de sa patronne est une impasse. Une impasse valeureuse et puissante à 30 % des voix mais une impasse quand même, puisque même le général de Gaulle n'a pas gagné la présidentielle au premier tour !

    Alors, Béziers restera avant tout la ville où le « peuple de droite » a fait comprendre à ceux qui ne voulaient pas le comprendre où était l'essentiel : immigration, islam. Les journalistes se moqueront ou mépriseront, mais les classes populaires françaises, les fameux habitants du « péri-urbain », craignent avant tout « le grand remplacement ». Car ce grand remplacement n'est ni un fantasme paranoïaque, comme le prétendent les journalistes, ni même une manifestation ridicule de complotisme, comme en sont persuadés les leaders du FN eux-mêmes, mais la réalité, une réalité lente et inexorable mais impitoyable que vivent ceux qu'on ne veut pas entendre. Ce n'est pas pour rien si Renaud Camus fut le personnage le plus acclamé à Béziers et si ses thèses sur la « remigration » font peu à peu leur chemin dans les têtes. Un chemin lent et inexorable… 

    Eric Zemmour           

  • Religion & Société • Le cardinal Vingt-Trois a trop parlé ! D'où l'indignation de la doxa ...

    Le cardinal André Vingt-Trois a prié, le 27 juillet à Notre-Dame de Paris, pour le prêtre tué le 26 juillet à Saint-Etienne-du-Rouvray. DOMINIQUE FAGET / AFP

     

    C'est « Le Monde » qui a ouvert la danse contre le cardinal archevêque de Paris et donné écho à l'indignation de la bien-pensance.

    Quelques remarques préliminaires au texte du « Monde » repris ci-dessous : L'homélie du cardinal Vingt-Trois n'a rien d'un sermon fleuve. L'ont-ils seulement écoutée ou lue ? Les indignations dont il est fait état n'ont rien de surprenant, y compris celle de l'inénarrable Roselyne Bachelot. Enfin, l'explication donnée aux médias par l'entourage du Cardinal ne nous paraît en rien édulcorer ou restreindre son propos. Au contraire, elle en élargit le champ et la portée. Le Cardinal aggrave son cas ! L'Eglise n'est autorisée de parole que soumise à la doxa dominante. Sinon, gare ! LFAR  •

     

    « Le Monde », jeudi 28 juillet 2016   

    thRAJ1ZDJO.jpg« Silence des élites devant les déviances des mœurs, et légalisation de ces déviances. » Cette phrase de l’homélie du cardinal André Vingt-Trois prononcée lors de la messe à Notre-Dame de Paris en hommage au prêtre assassiné mardi à Saint-Etienne-du-Rouvray, suscite des remous, jeudi 28 juillet.

    Dans son sermon fleuve de mercredi soir, l’archevêque de Paris s’est élevé contre les « peurs » et « silences » de la société française. « C’est sur cette inquiétude latente que l’horreur des attentats aveugles vient ajouter ses menaces », a-t-il dit.

    Mais ses propos sur « les déviances des mœurs » ont été interprétés comme une allusion au mariage homosexuel, dont le cardinal Vingt-Trois a été l’un des opposants les plus actifs au sein de l’épiscopat avant l’adoption de la loi Taubira en 2013.

    Une « phrase indigne »

    Corinne Narassiguin, porte-parole du Parti socialiste, s’est dite « effarée » que le cardinal « dénonce le mariage pour tous » pendant son « homélie sur l’espérance face au terrorisme ». Esther Benbassa, sénatrice Europe Ecologie-Les Verts, a fustigé une « phrase indigne ». C’est « d’une violence inouïe », a renchéri l’ancienne ministre UMP Roselyne Bachelot, pour qui « le combat continue contre les discriminations ».

    L’entourage du cardinal Vingt-Trois a assuré que cette phrase « visait un ensemble de mesures relatives à la bioéthique, au début et à la fin de vie, à la famille, et se voulait bien plus globale et générale que la question du mariage homosexuel ».

  • Terrorisme • nos gouvernants sont des commentateurs pleurnichards de leur propre inaction

     

    Une humeur d'André Bercoff 

    Le temps de la réflexion viendra plus tard. Une réflexion déjà largement entamée, mais toujours à reprendre, actualiser, amplifier, sur le terrorisme islamiste ennemi. Dans cette courte tribune [Figarovox 15.07], André Bercoff énonce pourtant à chaud quelques vérités simples et essentielles : l'ennemi doit être désigné, identifié sans détours; on ne le combat pas par l'inaction et le commentaire pleurnichard; on ne gagne pas une guerre avec des fleurs, des pleurs, des bougies, des psychologues et de bons sentiments - plus niais que bons, en la circonstance ; on ne mobilise pas un peuple pour la lutte si on le maintient dans l'infantilisme compassionnel.  La colère, le désir de vengeance même, la soif de victoire, sont, dans un tel cas, condition sine qua non du succès. C'est - pointe Gilles Kepel - une guerre existentielle que Daech a déclarée à la société française en tant que telle. Sa mobilisation - indépendamment de l'Etat, voire contre lui - ne sera pas ou plus compassionnelle mais âpre, vigoureuse et identitaire.   Lafautearousseau 

     

    photo.jpgIls disaient : nous sommes en guerre. Etat d'urgence. Nous contrôlons. Nous déjouons. Ça va mieux. Mais l'ennemi principal c'est évidemment le FN. Dur, mais nous maîtrisons. Nous avons pris toutes les précautions. Comptez sur nous. Restons généreux et ouverts. Vive la France qui saura résister et se montrera à la hauteur de sa vocation.

    Inventaire : Toulouse, Bruxelles, Paris, Nice et Orlando, et San Bernardino, et Londres, et Madrid, et Istanbul. Partout, toujours, le même modus operandi. Sachant qu'une personne « solitaire » peut en tuer cent avec les moyens artisanaux du bord, faites vos jeux, et vos multiplications. Rien ne va plus.

    Il est grand temps que ceux qui prétendent nous gouverner fassent ce qu'ils disent, posent franchement, voire brutalement les limites, et cessent d'être les commentateurs pleurnichards de leur propre inaction.

    Quant aux professionnels du milieu médiatico-politique qui ont, quelques heures après le massacre de Nice, exprimé seulement leur crainte d'une riposte de l'ultra-droite, qu'ils se regardent dans une glace. Et qu'ils s'étouffent.

    Après Munich, Churchill disait: « Vous aurez le déshonneur et la guerre ». Nous avons le déshonneur. Nous n'éviterons pas la guerre. 

    André Bercoff      

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi est paru en octobre 2014 chez First.      

  • Le retour du tragique

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Mépris, morgue, arrogance, condescendance, etc. : les mots ne manquent pas pour nommer l’attitude bien peu objective et presque hystérique de ce qu’il est convenu d’appeler, d’un terme bientôt péjoratif, les « élites » : nos élites, en l’occurrence, toutes engagées dans la même propagande de combat contre celui qui est pourtant devenu président des Etats-Unis. Dès lors, quelle satisfaction à voir et entendre ce mardi 8 novembre leurs cris, larmes et anathèmes. Mais ce petit plaisir bien légitime ne doit pas nous aveugler.

     

    Beaucoup veulent croire que cette élection de M. Trump constitue une nouvelle manifestation - une de plus, mais d’une plus grande importance, après la montée des populismes européens et le choc du Brexit - de la « majorité silencieuse », laquelle se reconnaîtrait dans tout ce que l’idéologie mondialiste veut détruire : les frontières, les identités nationales, l’autorité de l’Etat. Si c’est vrai, tant mieux. De toute façon, il est déjà très positif qu’on puisse analyser la chose ainsi et réintroduire dans le débat ces mots et expressions qui font référence à des valeurs tangibles et non idéologiques.

     

    Quoi qu’il ait pu dire et faire au cours de cette campagne, et même s’il se confirme qu’il est un peu atypique, M. Trump reste avant tout un Américain et, plus précisément, un président américain dans le système politique américain. Comme M. Obama, plutôt qu’une véritable révolution de la société et de la politique américaines, M. Trump va sans doute donner certaines impulsions aux conséquences cependant non négligeables. Doit donc nous préoccuper sur le plan politique moins ce qu’il fera ou pas pour les Américains (suppression de l’Obamacare, lutte contre l’immigration clandestine, politique de grands travaux…) que la nouvelle donne internationale qui pourrait résulter de son entrée à la Maison-Blanche.

     

    Si l’on s’en tient à ses propos de campagne, propos malgré tout révélateurs, M. Trump serait protectionniste et isolationniste. On comprend bien ce qu’une telle politique a d’effrayant pour les européistes et mondialistes de tout poil, à commencer par les « élites » (ce terme est décidément bien commode) françaises et allemandes. Cela constituerait en effet un coup très dur porté au libre-échange à tout-va mais aussi à la stratégie de la tension agressive vis-à-vis de la Russie. Cas de figure dans lequel l’Union européenne, telle qu’elle vagit, ne pèsera pas lourd. On peut toutefois penser que ce « danger » offrirait aussi une belle opportunité de recomposition pour une Europe qui, pour survivre, serait alors obligée de s’assumer : occasion pour que l’impotente Union disparaisse et laisse place à une solide alliance (militaire, diplomatique, économique) entre les principaux Etats d’Europe occidentale.

     

    Mais il y aura(it) certainement un prix à payer. La révolte des peuples qui a peut-être, sans doute même, commencé ne sera pas un long fleuve tranquille. Comme l’écrit M. Bock-Côté : « La révolte politique n'est pas toujours belle, douce et délicate. Nous sommes contemporains du retour du tragique ». 

     

  • Predator, par Philippe Delelis * Faut-il choisir entre étatisme et pouvoir de l'Argent ?

    On reproche quelquefois aux hedge funds leur opportunisme, leur âpreté au gain et une utilisation astucieuse de toutes les règles des marchés financiers. Il n’est pas de jour où syndicats et politiques ne se plaignent de leur activisme, leur reprochant notamment d’obliger les entreprises dont ils sont actionnaires à distribuer l’essentiel du bénéfice annuel plutôt qu’à le réinvestir dans de nouvelles capacités de production. On leur reproche de privilégier l’économie financière par rapport à l’économie réelle et d’accroître le patrimoine de leurs souscripteurs plutôt que veiller à l’emploi et aux rémunérations des salariés de leurs entreprises. On les accuse enfin de créer des majorités artificielles et de circonstance lors des assemblées générales stratégiques en recourant à des prêts de titres leur permettant seulement de bénéficier de droits de vote suffisants à l’instant « T ». A entendre les critiques, ce sont les bad guys du capitalisme.

    Dans l’économie française, un actionnaire se distingue tout particulièrement par sa dureté envers les entreprises au capital duquel il est présent, exigeant d’elles en 2014 le versement d’un milliard de dividendes supplémentaires par rapport à ce qu’il avait prévu (4,2 Mds contre 3,1). Il a même forcé certaines sociétés déficitaires à procéder à des distributions (Air France, SNCF, Engie…) : après tout, les dépréciations d’actifs n’ont pas d’impact sur la liquidité… Sa soif inextinguible de cash l’a conduit à exiger davantage que la plupart des actionnaires du CAC 40 : dans la plupart des cas, le taux de distribution qu’il a imposé était supérieur au taux médian de 48%. Ce taux de distribution a même été porté dans certains cas à des sommets : 66% pour EDF, 113% pour Orange, 87% pour ADP…

    Soucieux d’avoir les mains libres, il a changé les statuts d’une holding, la Sogepa, pour lui permettre d’agir indirectement et massivement (500 M€ d’achat de titres PSA en 2014), loin des contraintes l’obligeant en principe à une gestion patrimoniale prudente au sein d’un compte d’affectation spéciale sous le contrôle du parlement.

    Enfin, cet actionnaire intransigeant, a eu recours à des prêts de titres pour faire plier des majorités aux AG. Officiellement, c’était pour faire prévaloir l’actionnariat de long terme mais compte tenu de ce que l’on sait de sa passion court-termiste pour les dividendes, cet argument n’est guère crédible : c’était plutôt pour garder des droits de vote gratuits malgré des cessions opportunistes sur le marché (Renault, Air France).

    Drapé avec dignité dans le manteau troué de l’intérêt général, il toise les autres acteurs économiques et leur donne des leçons qui peuvent se résumer à : « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ! »

    Faut-il nommer ce grand prédateur ?

    Please to meet you
    Hope you guess my name
    But what’s puzzling you
    Is the nature of my game
    (M. Jagger / K. Richards)

     - Politique magazine