UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Aux Mercredis de la NAR : #23 - Stanis PEREZ pour son livre “ Le corps du roi ”.


    Mercredi 23 mai, aux “Mercredis de la NAR” nous recevions Stanis PEREZ pour son livre “ Le corps du roi ”. Professeur agrégé, coordonnateur de recherches à la Maison des sciences de l’homme Paris-Nord, Stanis PEREZ est spécialiste de l’histoire de la santé. Il a notamment consacré un ouvrage à « La santé de Louis XIV » et publié un « Histoire des médecins, Artisans et artistes de la santé de l’Antiquité à nos jours ». Nous le recevons pour son nouvel ouvrage : “Le corps du roi – Incarner l’État de Philippe Auguste à Louis-Philippe”.

    Pour comprendre ce qu’est le corps « royal », il faut observer l’évolution des représentations de ce corps tout au long de l’histoire de la monarchie royale, expliquer la manière dont la personne royale est servie et entourée afin de voir comment s’articule, à l’échelle du royaume et à celle de l’individu, dans un monde où la frontière entre le rationnel et le surnaturel est encore floue, le corps biologique et le corps politique.

    La question de l’incarnation de l’autorité n’a pas disparu avec la monarchie royale. Elle hante la Ve République depuis sa naissance.

  • « Penser l’impensable, prévoir l’imprévu », par Jean-Philippe Chauvin.

    (Propos recueillis pas S.Théri)

    Source : https://www.pasvupaslumagazine.fr/

    Biographie :

    Né en 1962 à Rennes, devenu professeur en 1991, et, après 9 ans dans un collège des Mureaux, enseignant (heureux) à Versailles depuis presque 20 ans.

    1/ Jean-Philippe, qu’est-ce qu’un prof d’histoire aujourd’hui ?

     

     " Un professeur d’histoire, du moins dans l’idéal, c’est sans doute un passionné qui a envie de faire partager sa passion aux nouvelles générations, celles qui, irrémédiablement, prendront notre place dans la société et, j’espère, la rendront un peu meilleure en tirant des leçons d’hier pour préparer demain sans oublier le jour même et nos contemporains."

    6.jpg2/ Auriez-vous été un prof différent lors de la révolution française, avant la révolution ou après la seconde guerre mondiale ? Bref, qu’est-ce qui peut changer un prof d’histoire dans l’histoire des hommes et dans l’histoire de France ?

     

    Sans doute la manière d’enseigner aurait été différente, de par les contraintes du moment et l’idéologie dominante (particulièrement si elle se proclame unique et obligatoire), et sans doute aurait-il fallu ruser pour assurer un enseignement de l’histoire qui ne soit pas un simple discours officiel, en particulier sous la Révolution, peu connue pour sa tolérance dans les premières années de la République et de l’Empire. Je pense que, au-delà de l’étude du passé (qui s’inscrit toujours dans un présent, l’historien étant aussi le fils de sa propre époque), la littérature aurait été, intégrée dans les cours d’histoire eux-mêmes, un moyen de dire les choses sans avoir l’air de contredire frontalement le Moloch étatique : un extrait de Racine ou d’Anatole France par exemple (mais il n’a écrit que bien longtemps après la Révolution), ou une légende issue de la mythologie celtique ou hellénistique, peut en dire beaucoup plus que l’événement historique lui-même, ou peut l’éclairer d’un jour particulier, bien différent de l’esprit « obligatoire » du moment. Sous la Révolution française, les républicains se référaient constamment à l’Antiquité, à laquelle ils avaient emprunté le vocabulaire politique : il m’aurait été possible de citer fréquemment l’Antigone de Sophocle en évoquant les temps passés comme du moment, et suivre le programme qui aurait été imposé en faisant régulièrement référence aux grands mythes et légendes, et en faisant appel à l’intelligence des élèves... C’est aussi valable à d’autres époques sombres, comme sous l’Occupation, et c’est d’ailleurs ce que pratiquaient quelques enseignants d’histoire, en insistant aussi sur des épisodes anciens de l’histoire de France qui, à bien les étudier, pouvaient avoir quelques points de ressemblance avec la situation d’alors. Dans les périodes troubles, il me semble que les professeurs de lettres et d’histoire sont ceux qui peuvent le plus contourner les messages officiels en s’appuyant sur leur propre matière et sur sa voisine... Parfois à leurs risques et périls, d’ailleurs, comme l’a démontré... l’histoire elle-même !

     

    Mais il est vrai de dire que les événements du moment lui-même peuvent changer l’appréhension que les professeurs ont de tel ou tel événement : si l’historien, par nature, se doit de voir loin, au- delà de son horizon propre, le professeur, lui, n’en dit pas forcément mot, selon son propre tempérament ou ses craintes, mais il peut orienter l’étude, pour que les élèves (ou leurs parents) soient amenés à réfléchir, à travers l’évocation des temps anciens, aux enjeux contemporains. Cela explique que tous les régimes depuis le XVIIIe siècle accordent tant d’importance à l’histoire et à sa transmission, qui devient parfois affaire d’État, comme sous Ferry (Jules)...

     

    3/ Jean-Philippe, que vous inspire l’histoire du livre et le livre d’histoire ? Avons-nous affaire à des soeurs jumelles ou deux choses bien distinctes ?

     

    Ce sont deux choses éminemment différentes, à mon avis : l’histoire du livre s’inscrit dans l’histoire des écrits et des textes qui, parfois, sont pris littéralement quand il faudrait plutôt en saisir l’esprit, et elle s’inscrit dans l’histoire tout court du rapport des hommes au texte et à ce qu’il dit ou suscite. Les livres font-ils les guerres ? L’expérience de la Réforme protestante ou celles des grands textes idéologiques du XXe siècle, de « Mein Kampf » d’Hitler ou du « Que faire ? » de Lénine, sans oublier « Le petit livre rouge » de Mao, montrent la puissance du Verbe quand il semble sanctifié et fossilisé dans l’écrit « de masse ». A l’inverse, le livre peut être aussi un point de repère et de résistance, comme « Le silence de la mer » de Vercors, ou « l’heure du roi » de Boris Khazanov, ou les pièces de Shakespeare, comme les valorisent Huxley et Orwell dans leurs œuvres dystopiques...

    Quant aux livres d’histoire, s’il s’agit des manuels scolaires, je me rallie, d’instinct puis d’expérience, au jugement de Pagnol, peu élogieux à leur égard. Pour les autres, ils peuvent être des flambeaux comme des éteignoirs de l’intelligence : j’ai été très marqué par quelques grands livres d’histoire qui ne sont pas les plus connus mais qui avaient cette particularité de « conter l’histoire » pour certains, et de « l’illuminer », pour d’autres...

     

    4/ Est-ce qu’un manuel d’histoire est plus porteur d’objectivité qu’un ouvrage historique romancé ? Justifiez, svp, votre réponse.

     

    Non, et c’est même souvent l’inverse, si j’en crois mon expérience et le jugement terrible de Marcel Pagnol, fils d’instituteur, et d’autant mieux placé pour saisir le côté « embrigadement » des manuels officiels : « Tous les manuels d’histoire du monde n’ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements ». Quant à l’histoire romancée, tout dépend du romancier et de ses intentions. Mais, après près de cinquante ans de lectures historiques, je trouve plus de vérité chez un Lorant Deutsch, enthousiaste et volubile, ou un Jacques Bainville, sceptique lucide, que dans nombre de manuels écrits aussi froidement que la dissection d’un cadavre à la morgue... Et ce n’est pas la bousculade des documents présentés et les couleurs criardes des illustrations qui peuvent changer grand-chose à ce triste constat...

     

    5/ Les nations et leur gouvernements semblent être dépassés par les multinationales quant à l’importance de leur force de proposition et d’action en ce qui concerne les grandes mutations sociétales ? La connaissance de l’histoire peut-elle donner à un lycéen des outils utiles et indispensables à sa compréhension du Monde dans lequel il va devoir évoluer, construire sa vie, fonder une famille et y trouver la voie du bonheur ?

     

    Sans doute, mais cela n’est vrai et possible que si l’histoire est vécue, non comme une science clinique mais comme la recherche constante des mécanismes humains, sociaux, géopolitiques, et, au-delà, des axes fixes (ou des piliers fondateurs) et des processus possibles ou avérés par le temps long. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’histoire n’est jamais écrite une fois pour toutes, et elle produit toujours de l’inédit mais qui s’inscrit dans des cycles ou dans des logiques qui, si l’on y prête un peu d’attention, ont tendance à produire souvent les mêmes effets, sinon les mêmes faits... L’histoire fournit parfois des motifs de désespoir, mais elle ouvre aussi à l’espérance, si l’on en juge par notre propre mémoire française, et c’est celle-ci, et la foi que l’on a dans son propre être national historique, dans cette passion vive de la vie des nations, qui font que, un matin de juin 1940, un homme bouscule la fatalité pour entrer dans l’histoire. S’il n’avait pas été imprégné d’histoire, de cette longue suite de règnes, de guerres et de valeurs affrontées, de Gaulle aurait-il pu, ainsi, parler dans ce micro de la BBC et annoncer la suite, cette nouvelle suite française, qui savait qu’Antigone ne se trompe pas et que Créon, toujours et malgré sa victoire apparente du moment, est le vaincu du lendemain ? Et, si de Gaulle n’avait pas été inspiré par la geste politique de Jeanne d’Arc au point d’en adopter le symbole (la croix de Lorraine) et par son histoire tragique mais victorieuse, serait-il parti à Londres pour reprendre en main le « glaive brisé » ?

    L’histoire est cruelle mais, si on lui prête l’attention qui lui est due, elle est aussi source d'espérance.

     

    6/ Albert Einstein a dit : « L'imagination est plus importante que le savoir.” Partagez-vous ce point de vue et sous quels angles  de vue ?

     

    La phrase d’Einstein n’est pas entièrement fausse et elle est prononcée par un homme... de savoir ! En histoire, l’imagination n’est pas forcément le déni de l’histoire, mais la recherche d’une voie autre que celles qui ont déjà été essayées : mais elle n’est pas forcément bonne en soi, elle peut même porter en son sein les pires utopies qui engraissent la terre des cimetières... Lénine, Trotski et Staline étaient de ceux qui, comme leurs prédécesseurs de la Révolution française (qu’ils connaissaient par cœur), voulaient « du passé faire table rase », au nom de leur idéologie et de ce régime qu’ils rêvaient de construire comme un « nouvel Eden » sur terre : c’est la négation de l’histoire qui a stérilisé leur imagination et l’a transformée en bloc de boue et de sang. L’histoire est cruelle, et elle se venge terriblement...

    Mais pour l’historien qui ne cherche qu’à comprendre l’histoire, l’imagination peut être une porte sur le savoir, car elle permet de se poser des questions et d’ouvrir des voies auxquelles l’on n’avait pas forcément pensé auparavant... Imaginer n’est pas forcément inventer, mais découvrir : « L’imagination consiste moins à inventer qu’à voir les choses et en saisir le sens profond », écrivait Bainville. De plus, ne faut-il pas imaginer, parfois, ce que purent être les hésitations des hommes pour en comprendre les victoires ou les échecs, les doutes ou les aveuglements ?

     

    7/ Voltaire à dit : «On a trouvé, en bonne politique, le secret de faire mourir de faim ceux qui, en cultivant la terre, font vivre les          autres.» Pensez-vous que cette phrase a plus ou moins de sens aujourd’hui qu’à l’époque du grand écrivain ?

     

    Je trouve cette citation fort heureuse en fait ! Et elle est sans doute plus terriblement vraie en 2020 qu’au XVIIIe siècle, si l’on considère le système de la mondialisation agro-alimentaire et quand la FAO nous apprend que, sur une planète qui abrite 7,7 milliards d’habitants, il est produit de quoi nourrir plus de 10 milliards et que, malgré cela et tous les moyens modernes de communication et de transport, plus de 800 millions d’êtres humains souffrent de la faim dans le monde, et parfois à côté de nous... C’est un sujet de scandale de constater que les histoires passées de la précarité de la condition humaine semblent n’avoir servi qu’à renforcer, aujourd’hui, le pouvoir de domination de grandes féodalités économiques et financières, que l’on baptise trans- après avoir été multinationales : sommes-nous de retour en l’an Mil ?

     

    8/ Est-ce que connaître l’histoire et se nourrir de ses enseignements est une priorité aujourd’hui ?

     

    Elle devrait l’être pour ceux qui gouvernent ou aspirent à gouverner les États. Là encore, Bainville l’a dit justement : « Qu’est-ce qu’un homme d’État qui n’a pas pratiqué l’histoire ? Un médecin qui ne serait jamais allé à l’hôpital. » Mais, pour le citoyen conscient, celui qui cherche à changer les choses ou à les conforter, elle est aussi indispensable, non par l’accumulation de savoirs et de connaissances, mais par la compréhension des grands mécanismes de l’histoire et par la pesée du pour et du contre qui, tout compte fait, peut permettre d’écarter le pire et de soutenir, sinon le meilleur (la perfection restant une qualité qui n’est sans doute pas de nature humaine...), du moins le « moins pire » et ce qui peut entrer dans le champ des possibles. Je pense, d’ailleurs, que cela doit susciter chez l’homme une certaine forme d’humilité, qui n’interdit ni la passion ni l’imagination : « on ne commande à la nature qu’en lui obéissant », disait Bacon, et je pense que la leçon vaut aussi pour l’histoire. L’épopée gaullienne s’explique aussi par cette forte compréhension de l’histoire qui permet à de Gaulle de comprendre que l’orgueil hitlérien, forme idéologique de Démiurge, est condamné... par l’histoire, alors même que tout semble sourire, en ce terrible juin 40, au monstre de Berlin.

     

    9/ L’étude de l’histoire sert-elle plus la construction culturelle d’un individu où sa curiosité ?

     

    Il me semble que la curiosité ne doit être que le moyen de la recherche des connaissances et de la compréhension des choses : quand elle devient une fin, elle perd de ses qualités pour se muer en voyeurisme ou en obsession. En revanche, l’histoire peut effectivement permettre à l’homme de mieux comprendre ce qui l’entoure et d’où il vient : nous sommes des héritiers, et la connaissance de l’héritage permet d’en tirer un meilleur profit, de ne pas être une simple monade ballottée au gré des tempêtes mais, au contraire, de « faire société » et de se relier aux « plus proches » par des références communes qui permettent, ainsi, d’envisager un destin commun et d’accueillir les autres. C’est la méconnaissance de l’histoire et de celle de nos filiations qui entraîne souvent une perte de repères et le désordre contemporain qui est surtout la forme exaspérée de l’absence d’enracinement.

    Quelques grandes figures historiques, dans une nation, servent de conciliation et de médiation entre les hommes de cette société fruit de l’histoire : elles en fixent les valeurs, comme jadis les héros de la mythologie dans les sociétés antiques. Enlevez Jeanne d’Arc de notre panthéon historique et l’esprit même de résistance perd une de ses plus fortes incarnations, et l’histoire n’est plus la même, en attendant que l’avenir le défasse complètement...

     

    10/ Dans un Monde parfait et sans aucune limite budgétaire, quel serait aujourd’hui et selon vous, le meilleur outil pédagogique autre que le livre papier.

     

  • D'accord avec Stéphane Blanchonnet, qui a bien répondu à Laurent Wauquiez...

    1. Laurent Wauquiez étale un raisonnement spécieux :
     
    L'histoire chrétienne de la France est parfaitement conciliable avec les autres héritages de notre pays. Tous ont droit à un égal respect des élus de la République. Être français, c’est assumer l’ensemble de la France et de son histoire.
    2. Stéphane Blanchonnet le recadre comme il convient :
     
    BLANCHONNET.jpg
     
     
     
     
     
    Stéphane Blanchonnet
    Non, il n’y a pas d’égalité. L’héritage catholique est fondateur. L’histoire chrétienne en France c’est l’âme même du pays : les clochers de nos villages, les noms de lieu, la plupart de nos monuments, l’essentiel de notre littérature et de nos arts.
     
    3. Pour appuyer la juste mise au point de Stéphane Blanchonnet, ces deux documents, tirés de notre feuilleton "L'aventure France racontée par les cartes" :
     

    1ERT.jpg

    2ERT.jpg

    lafautearousseau

  • Aux Mercredis de la NAR : #16 - Patrice GUENIFFEY pour son livre “Napoléon et de Gaulle, deux héros français”.


    Mercredi 7 mars, aux “Mercredis de la NAR” nous recevions Patrice GUENIFFEY pour son livre “Napoléon et de Gaulle, deux héros français”.

    Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, auteur de nombreux ouvrages dont un « Bonaparte », Patrice GUENIFFEY a récemment publié aux éditions Perrin un “Napoléon et de Gaulle” qu’il a accepté de venir nous présenter.

    Le fait de consacrer un livre à deux grands hommes de notre histoire est un défi adressé à tous ceux qui veulent que l’enseignement de l’histoire soit débarrassé des grandes figures et du récit national pour être reconfiguré en de vue de la mondialisation. Or nous savons que l’histoire d’une nation se fait avec des hommes et, dans les circonstances exceptionnelles, par la volonté d’hommes que l’on dit providentiels. Le Petit Caporal et le Général appartiennent à cette catégorie.

    Les apparences les rapprochent – ce sont des soldats de métier, des chefs de guerre et des hommes d’État. Nous verrons avec notre invité en quoi Napoléon Bonaparte et Charles de Gaulle sont diamétralement opposés.

  • Aux Mercredis de la NAR : #88 - Arnaud Teyssier pour son livre ”L'énigme Pompidou - de Gaulle”.


    Normalien et énarque, Arnaud Teyssier élabore une œuvre majeure, consacrée à l’histoire de l’Etat et à l’histoire des grands serviteurs de l’Etat. Le dernier ouvrage qu’il vient de publier porte sur les relations entre le général de Gaulle et Georges Pompidou. Relations énigmatiques, tant le caractère et l’itinéraire des deux hommes sont différents. A la Libération, Georges Pompidou sera l’un des collaborateurs très appréciés du Général, au sein du gouvernement puis au RPF.

    Après 1958, de Gaulle rappellera Georges Pompidou auprès de lui puis en fera son Premier ministre.

    Arnaud Teyssier fait revivre l’histoire du gaullisme, évoque l’enjeu de la Participation et explique les institutions de la Ve République, telles qu’elles ont été comprises et animées dans les dix années de la République gaullienne.

    La NAR sur le net :

    FB : https://urlz.fr/9p5M

    Twitter : https://twitter.com/NARoyaliste

    Site : http://nouvelle-action-royaliste.fr

  • Sommaire du prochain n° ( double : 60-61) de la Nouvelle Revue Universelle consacrée à Jacques Bainville.

    1A.jpg

    Ce dossier Banville sera poursuivi dans le n° 62 en préparation.

    À NOS AMIS, A NOS ABONNÉS – LE GRAND HÔPITAL

    Fiévreuse Planète

    CRÉMIERS Antoine de – LE CONFINEMENT DES CERVEAUX EST EN MARCHE

    Bainville 2020, un double centenaire

    Georges-Henri SOUTOU – LA MÉTHODE BAINVILLE
    Christophe DICKÈS – BAINVILLE ET LA RÉVOLUTION RUSSE
    Dominique DECHERF – LE « TURQUISME » DE BAINVILLE
    Jean SÉVILLIA – SUR UNE ENQUÊTE JOURNALISTIQUE
    Philippe LALLEMENT – LE CONTINENT ENGLOUTI
    Pascal CAUCHY – LES ÉLITES, UNE HISTOIRE FRANÇAISE
    Danièle MASSON – NAPOLÉON ENTRE BAINVILLE ET ZEMMOUR
    Francis VENCITON – BAINVILLE, LES PEUPLIERS ET LA CROISSANCE
    Documents Raoul GIRARDET – L’héritage de Jacques Bainville (avril 1937)
    William KEYLOR – Clio et le roi (1974)
    Pierre DEBRAY – Retour à l’histoire (1955)
    Pierre DEBRAY – Nous ne sommes pas des nostalgiques (1984)

    Rétrospectives et perspectives

    François-Marin FLEUTOT, Hilaire de CRÉMIERS – RÉSISTANCE ROYALISTE EN ALSACE
    Henri PETER – LA ROSE BLANCHE ET NEWMAN
    Pierre VAN OMMESLAEGHE –AUTORITÉ ET POUVOIR CHEZ MAX WEBER

    Chroniques

    Michel MOURLET – Journal critique
    Claude WALLAERT– Lectures de nuit

    Lectures

    Christian TARENTE – Histoire inédite de la France en 100 cartes, de Jean Sévillia
    Jean-FrançoisTHOMAS– J’ai brûlé ma gloire, de Jacques Boncompain

  • Sur TV Libertés, notre époque se prête bien à la bouffonnerie ! - Le Zoom - Frédéric Rouvillois.


    Professeur de droit public à l'université de Paris, Frédéric Rouvillois est aussi romancier et vient de publier un recueil au titre énigmatique : "Le jour où l'Etat du Vatican remporta la coupe du monde de football". Considérant qu'il n'y a pas de sens de l'histoire et que ce qui fait l'histoire, c'est la volonté des hommes, l'auteur a rédigé 21 nouvelles où il démontre que rien n'est écrit à l'avance et qu'il n'y a pas de fatalité. On s'amuse, on sourit et on rit à cette succession de petites histoires rocambolesques ou cauchemardesques du, "jour où l'Etat du Vatican remporta la coupe de monde de football à la "conjuration", la dernière des nouvelles. Frédéric Rouvillois nous rappelle, à chaque page, que se résigner au mal n'est pas seulement la plus grave des fautes, mais aussi la pire des sottises.

  • De Benoît XVI, en Tchéquie...

                "...Quand l'Europe écoute l'histoire du Christianisme, elle entend sa propre histoire. Sa notion de justice, de liberté et de responsabilité sociale, en même temps que les institutions culturelles et juridiques établies pour préserver ces idées et les transmettre aux générations futures, sont modelées par l'héritage chrétien. 

                 En vérité, sa mémoire du passé anime ses aspirations pour l'avenir...."

    benoit xvi vaclav klaus president tcheque.jpg
    Avec Vaclav Claus, le président tchéque,
    dont le pays est largement dechristianisé, voire hostile au christianisme...
  • Aix-en-Provence : Café d'actualité ce mardi 6 juin avec Pierre de Meuse ... A ne pas manquer !

     

    Pierre de Meuse collabore à de nombreuses revues, la Nouvelle revue d'histoire en particulier, et a écrit divers ouvrages dont une histoire des hérésies et un livre sur l'identité française à paraître bientôt.

    18h45 : accueil. Entrée libre.

    19 h : conférence et débat animé par Antoine de Crémiers

    20h30 : fin de la réunion.

    Participation sous forme de consommation.

    Consommations à commander et régler au bar en arrivant. Merci !

    La soirée s'achèvera par un dîner réunissant les participants qui le souhaitent. 

    Inscriptions et renseignements: 06 16 69 74 85

    Café d'Actualités d'Aix-en-Provence : généralement, le premier mardi de chaque mois.

  • Aux Mercredis de la NAR : #4 - Frédéric De Natal sur les Perspectives de restauration monarchique en Europe.

    Mercredi 18 octobre, aux “Mercredis de la NAR” nous recevions Frédéric de Natal sur le thème “Perspectives de restauration monarchique en Europe ?”. Journaliste, ancien collaborateur au magazine “Point de Vue–Histoire”, chroniqueur à “Royaliste”, Frédéric de NATAL observe depuis de nombreuses années les mouvements monarchistes dans le monde entier et plus particulièrement en Europe. Nous lui avons demandé d’évoquer la question monarchique et royale dans trois pays : la Serbie, la Roumanie et le Portugal. Après avoir retracé l’histoire de ces trois pays, Frédéric de Natal présentera les mouvements royalistes serbes, roumains et portugais et les perspectives de restauration monarchique dans ces trois nations durement touchées par les tragédies du XXème siècle.


  • République, progrès, démocratie : ces dieux qui ont failli, par Patrick Buisson.

    L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, démontre l'illégitimité du régime républicain et de la démocratie à partir de l'exemple du génocide vendéen. La République s'est en effet rendue coupable du premier populicide de l'histoire de France, avec plus de 200 000 victimes entre 1793 et 1795.

    https://soundcloud.com/user-245860045/patrick-buisson-la-grande-histoire-des-guerres-de-vendee?fbclid=IwAR1cGoRkvRLSM3XB2xxiQFj5DlIeB0IMaudRYpHs4Sq7aA3J2WLaZS1j6bI

  • Passage d’une année à l’autre par Gérard Leclerc

    Qu’est-ce qu’un changement d’année ? Le fait d’un phénomène cyclique lié aux rythmes cosmiques ? Pas seulement ! Car il s’agit d’abord de l’histoire humaine dont la notion été inventée par le christianisme avant que la pensée moderne ne s’en empare…

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgLe passage d’une année à l’autre n’est pas seulement, pour l’humanité, lié à son insertion dans les cycles cosmiques, aussi importants soient-ils. L’actuel vogue de l’écologie nous l’assène suffisamment. Elle se rapporte aussi à la temporalité spécifique que l’on ne saurait mieux définir que par l’histoire. L’histoire, un mot qui résonne familièrement dans nos têtes à nous modernes. La philosophie depuis Hegel n’a cessé d’en explorer le concept, et le marxisme lui a donné un contenu qui a longtemps structuré l’analyse des événements et de la dynamique des évolutions sociales. Mais il y avait d’autres manières aussi modernes de considérer la genèse génératrice de notre devenir, aussi bien du côté de Tocqueville, d’Auguste Comte ou de Max Weber. Ce fut la tâche d’un Raymond Aron que de mettre en évidence ce qu’était la philosophique critique de l’histoire.

    Mais ce qu’on a un peu oublié, c’est qu’il s’agissait d’un phénomène de laïcisation d’une donnée essentielle de la Révélation chrétienne. Oui, l’histoire au sens moderne du mot est une pure invention chrétienne ou judéo-chrétienne, puisqu’on ne saurait comprendre l’avènement du Christ sans ce qui l’a préparé. Mais il fallait cet avènement pour que l’on saisisse l’enchaînement providentiel qui conduit à la réalisation de la Promesse.

    Le cardinal de Lubac a écrit sur le sujet un livre absolument essentiel à propos de cet immense penseur chrétien que fut Origène. Un livre qui s’intitule Histoire et Esprit, car c’est l’Esprit qui confère au devenir son intelligibilité. Les Grecs étaient fermés à celle-ci. Et un Philon d’Alexandrie, pourtant héritier du peuple de la Bible, ne percevait pas en quoi il y avait transcendance de l’événement par rapport aux régularités cycliques. Il en va tout autrement d’Origène qui perçoit l’Esprit dont l’histoire est porteuse.

    On me pardonnera ce développement un peu intellectuel pour saluer l’aube de la nouvelle année. Il ne voudrait que nous sensibiliser au sens d’une histoire qui n’est pas un vain ressassement mais une perpétuelle ouverture à ce qu’il faut bien appeler l’espérance. Espérance parce qu’elle a été définitivement rendue possible par le Salut qui a resplendi à Noël.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 1er janvier 2020

  • A la télé : Turquie, nation impossible, par Charles-Henri d'Andigné

    Alors que la Turquie est au coeur du conflit proche-oriental, ce documentaire, signé Jean-François Colosimo, tombe à pic.

    Il relate l'histoire de la Turquie moderne, dont les deux grandes figures sont Mustapha Kemal (l'Ataturk) et Recep Tayyip Erdogan.

    Une histoire marquée par un nationalisme farouche, ethnique et jacobin dans les années 1920/1930, islamiste depuis vingt ans, très antichrétien - voir le génocide arménien de 1915, jamais reconnu par l'Etat turc - et hostile aux kurdes, massacrés et persécutés depuis des lustres, malgré leur religion musulmane.

    Passionnant, mais pas très rassurant.

    (source : Famille chrétienne, pagés Télévision, n° 2180, du 26/10 au 01/11)

  • Société • La guerre des mémoires

     

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpg

    La bataille qui s’est engagée autour de certains commémorations de l’année 2018, notamment celle de Charles Maurras, n’est pas près de s’éteindre.

    Pour une raison essentielle : lorsque l’histoire est l’objet de revendications ou de choix idéologiques, elle cesse d’être un terrain de recherche pour se transformer en ce qu’on appelle « guerre des mémoires ». Guerre qui se rapporte souvent à des intérêts communautaristes et à des exigences de reconnaissance identitaire. Fort heureusement, il arrive qu’un esprit particulièrement distingué vienne apporter de l’ordre et de la lumière pour dissiper la confusion qui résulte d’une telle bataille partisane.

    1888211425.jpgC’est le cas avec Pierre Nora, historien particulièrement voué à l’étude de la construction de notre histoire nationale. Dans un entretien avec Alexandre Devecchio, publié dans le dernier numéro du Figaro magazine, il s’exprime notamment sur cette lutte des mémoires, dont il a été le témoin lorsqu’il siégeait au Haut comité des commémorations nationales. Les groupes, les lobbies, les sociétés des amis de untel ou de untel voulaient absolument obtenir qu’on commémore les figures qui leur importaient. Pierre Nora parle d’une dictature de la mémoire, avec ses conséquences : « Il fallait désormais disposer du passé en fonction des critères du présent, de façon anachronique, moralisatrice, et même disons le, discriminatoire. » Ainsi la mémoire des victimes du communisme était-elle largement sous-estimée.

    La grande perdante de ces affrontements mémoriels, c’est donc bel et bien l’histoire, transformée en champ clos des règlements de compte. L’exemple de la période coloniale est particulièrement significatif : « Tant que l’histoire coloniale permet d’enrichir notre connaissance de la période et de mettre en lumière des faits passés sous silence, on ne peut qu’approuver. Mais l’époque pousse à ne retenir de cette grande période de l’histoire que des faits accusateurs de l’histoire nationale, alors cela débouche sur une lecture manichéenne en noir et en blanc. Les associations ont tendance à prendre en otage l’histoire et à ne retenir que ce qui accuse et condamne la colonisation. »

    J’ajouterais, pour ma part, que l’histoire même du christianisme est souvent l’objet du même traitement, avec des raccourcis partisans qui insistent sur certaines séquences, sans donner d’ailleurs les précisions adéquates. Tandis que la commémoration de Mai 68 se rapproche, espérons que l’événement, encore chaud, permette une véritable élucidation et non une bataille de chiffonniers.   

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 19 février 2018

  • Le legs d'Action française (I/X)

    MAURRAS BAINVILLE DAUDET.jpg

    (Conférence de Gérard Leclerc, donnée au Camp Maxime Réal Del Sarte - 2019)

    1A.jpgCe n’est pas sans une certaine émotion, voire une certaine crainte, que je prends la parole ce matin devant vous, parce que le sujet que j’ai choisi est un peu redoutable.

    Comment traiter en environ une heure, cette question considérable qu’est le legs de l’Action française ? Ce que l’Action française a apporté sur le plan intellectuel et politique, ce dont nous sommes les héritiers aujourd’hui, il s’agit de le faire fructifier en tirant toutes les leçons de cette longue histoire. Elle n’a pas été un long fleuve tranquille, c’est le moins que l’on en puisse dire. Si je me permets d’aborder ce sujet moi-même, c’est d’abord parce que je suis, effectivement, un héritier.

    Quel héritier  ? J’avais dix ans au moment de la mort de Charles Maurras, et je me suis trouvé associé à un certain nombre de séquences. Amené assez jeune à prendre des responsabilités à l’Action française, j’ai été l’adjoint de Pierre Pujo pendant plusieurs années, très tôt éditorialiste à Aspects de la France, etc. …

    J’ai participé à la rupture, douloureuse pour moi, de 1971, puis j’ai connu un certain nombre des grands témoins, des grands acteurs de cette histoire, qui s’appellent Pierre Pujo, déjà nommé, Pierre Juhel, Louis-Olivier de Roux et aussi deux personnages dont je vais parler ce matin  : Pierre Debray dont j’étais assez proche, et Pierre Boutang, dont je peux dire que j’ai été l’intime pendant de nombreuses années.

    C’est donc en tant que témoin de cette histoire que je vais essayer de la retracer, et de vous la transmettre. En y ajoutant un certain nombre de réflexions, de critiques que vous serez libres d’approuver ou non, car, comme le disait Charles Maurras, “la tradition est critique”. Si la tradition n’est pas critique, elle ne sert à rien… car cela signifierait que les échecs ne nous ont pas servi de leçon. Pourquoi faire une histoire lisse, purement positive et optimiste, de l’Action française, alors qu’elle nous pose de vrais problèmes  ? Si nous voulons nous comporter en véritables héritiers, il faut nous attacher à tirer de l’héritage le maximum de leçons.

    L’Action française est un mouvement qui a déjà cent vingt ans d’histoire derrière elle. Elle est née en 1899 et Charles Maurras est mort en 1952. L’histoire de l’Action française après Maurras, après le décès du maître, est déjà plus longue que la période de présence active de Maurras. Quand il s’agit d’envisager le legs historique de l’Action française, il nous faut donc en faire l’histoire complète. Aujourd’hui, je n’ai pas cette ambition, je ne pourrai que choisir un certain nombre de séquences, mais il faut que nous ayons bien en tête que l’histoire de l’Action française ne se termine pas en 1952, qu’elle s’est ensuite poursuivie, et qu’elle est intéressante et importante à étudier, surtout pour nous qui en sommes les héritiers immédiats.