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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • En vente à la Librairie de Flore.

    Camerone, une bande dessinée aux Editions Triomphe retraçant l'histoire de ce corps d'élite qu'est la légion étrangère.
    Disponible sur le site de la Librairie de Flore pour 15,90€.

    https://www.librairie-de-flore.fr/

  • ”La ligue d’Action française (1905-1936). Organisations, lieux et pratiques militantes”, par Anne-Catherine Schmidt-Trim

    La Société française d'histoire politique publie : 
     
    Anne-Catherine Schmidt-Trimborn
    "La ligue d’Action française (1905-1936).
    Organisations, lieux et pratiques militantes"

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    https://sfhp.hypotheses.org/2195

  • Toulon : Antoine de Lacoste, ce soir...

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    Le café Histoire de Toulon vous rappelle la conférence de son ami Antoine de Lacoste sur La Chine, nouveau maitre du monde, qui aura lieu ce jeudi 13 janvier 2022 (20h00).

    Cette conférence sera  donnée au Graal dans le cadre du CAP.

    Un incontournable pour la compréhension de la Mondialisation.

  • Demain, ne manquez pas notre Éphéméride du jour...

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    1927 : Le plus grand canular de l'histoire de France : Léon Daudet s'évade "légalement" de la Prison de la Santé ! 
     
    lafautearousseau

  • Marie-Antoinette, une héroïne pour l'éternité : plus de trois millions de spectateurs...

    marie antoinettte vigee lebrun.jpg... pour le "Secrets d’histoire" consacré à Marie-Antoinette : encore plus précisément, plus de 3,1 millions de téléspectateurs étaient au rendez-vous, soit 400 000 de plus que la semaine dernière pour le numéro consacré à Frédéric II.

    Sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste les réactions à notre note sur ce Secret d'Histoire "Marie-Antoinette : une héroïne pour l'éternité..." ("j'aime", "commenter" ou partager") ont frôlé la centaine : encourageant !...

  • Réseau Regain : dernière mise en ligne...

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    "Au jour le jour"
    Les leçons de l'Histoire  - Y a-t-il un islam laïque? - Soyez branchés
    Pologne : la réplique de Katyn
    Les dérapages nauséabonds de Plantu - SNCF... c'est possible
    Pour nos démocrates, moins il y en a, mieux ça vaut !
    Écologie : la forêt, milieu vivant
    Voyages : Retour au Sénégal
    NOTRE HISTOIRE (en 30 leçons)
    Les recensions de Georges Leroy

    Cliquer sur ce lien: http://reseau-regain.net

  • Sur TV Libertés, au Forum n°13 : Le putsch des Généraux (Alger 1961).

    Bernard Coll, animateur de l'émission "Au Forum" a choisi, actualité oblige, d'évoquer un véritable soulèvement militaire, celui d'avril 1961 à Alger. En compagnie de Louis de Condé, poète et partisan fervent de l'Algérie française, Bernard Coll essaie de répondre aux questions que soulève la tentative de "putsch" des quatre illustres généraux : Challe, Salan, Jouhaud et Zeller. La révolte des généraux d'avril 1961 a marqué une rupture dans l'histoire de la guerre d'Algérie qui est aussi celle de l'histoire de France.

  • Sur Figaro Live, Zemmour: «Napoléon incarne tout ce que notre époque déteste».

    À l'occasion de la commémoration du bicentenaire de la mort de Napoléon, le chroniqueur explique en quoi il admire l'empereur et pourquoi sa figure est si décriée par une partie des élites médiatiques et universitaires.

    POUR ALLER PLUS LOIN : «Bonaparte membre de l’Institut: une histoire peu connue»

    https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/...

    Bicentenaire de Napoléon: un empereur pour quoi faire ?

    https://www.lefigaro.fr/arts-expositi...

    Bicentenaire de Napoléon: 5 mai 1821, l'ultime recours

    https://www.lefigaro.fr/arts-expositi...

  • Sur TV Libertés, passé-Présent n°303 : La France ne se résume pas à la République.


    Agrégé et docteur en histoire, Jean-François Chemain a professé auprès de jeunes issus de l'émigration auxquels il s'est donné pour mission de leur faire aimer la langue, l'histoire et le patrimoine de notre pays. Philippe Conrad lui propose de développer certaines réflexions contenues dans son dernier ouvrage à propos des notions de distanciation, ou au contraire d'amalgame, menées et entretenues par un grand nombre d'intellectuels à statut, entre les termes de République et de France.

    "Non, la France ce n'est pas seulement la République" - par Jean-François Chemain - Ed. Artège -

    2021 - 143 p.

  • Sur Marianne, Hubert Védrine : ”Le cycle d'effacement de l’État-nation est en bout de course”.

    Qu’est-ce que la géopolitique ? Dans son "Dictionnaire amoureux de la géopolitique", l’ex-ministre des affaires étrangères Hubert Védrine décrit cette science peu connue comme "l’interaction entre l’histoire, la géographie et la diplomatie". Entretien.

    Qu’est-ce que la géopolitique ? Dans son “Dictionnaire amoureux de la géopolitique“, l’ex-ministre des affaires étrangères Hubert Védrine décrit cette science peu connue comme “l’interaction entre l’histoire, la géographie et la diplomatie”. Entretien.

    Pour recevoir le livre d’Hubert Védrine, cliquez sur l’image ci-dessous :

  • Demain, ne manquez pas notre Éphéméride du jour...

    lfar flamme.jpg2009 : Parution de Crois ou meurs ! une histoire incorrecte de la Révolution française, de Claude Quétel...

    Et si la Révolution tout entière avait été un immense, un désolant gâchis, et ce dès les premiers jours ?

    "...La Révolution française fut un épisode exécrable, de bout en bout, de l'histoire de France. Elle ne fut pas le magnifique soulèvement de tout un peuple mais une folie meurtrière et inutile, une guerre civile dont la mémoire continue aujourd'hui encore à diviser fondamentalement les Français..."

    lafautearousseau

  • Aux origines de la violence contemporaine, par François Dubreil.

    Manifestation de "zadistes" à Toulouse en hommage à Rémi Fraisse, février 2015 © Fred Scheiber/SIPA Numéro de reportage: 00705776_000036

    Violence. Ce mot est partout. Radios, télévisions, nouveaux médias et réseaux sociaux ne parlent que « d’ensauvagement » et relatent jour après jour des faits divers sans cesse plus atroces dignes de cette France Orange Mécanique dont Laurent Obertone annonçait l’avènement il y a quinze ans déjà.

    Quand tout cela a-t-il commencé ? Et plus encore, pourquoi cela a-t-il commencé ?

    13.jpgObertone – encore lui – liait directement cette montée de violence à l’installation massive de populations immigrées issues de régions de la planète aux mœurs moins policées. Ce n’est pas totalement faux, mais pas vraiment pour les raisons qu’il mettait en avant. On ne peut en effet se contenter de croire en une sorte de propension intrinsèque à la violence chez ces nouveaux arrivants, liée à leur origine ethnique ou leur appartenance religieuse. En dehors même des stéréotypes racistes que véhicule cette thèse, les contre-exemples sont en effet trop nombreux pour qu’elle puisse être valablement retenue. A ceux qui en douteraient, et qui considèrent par exemple que « tous les musulmans sont violents » et que « tous les asiatiques sont pacifiques », je conseille vivement d’effectuer un voyage à Dubaï puis en Birmanie, à titre de comparaison : les faits parleront d’eux-mêmes. Mais il est certainement possible en revanche d’imaginer que des personnes ayant grandi et vécu dans des pays marqués par la brutalité civile ou militaire puissent être quelque peu imprégnées par cette culture du rapport de force, et qu’elles puissent ainsi parfois transporter avec elles une part de la violence dans laquelle elles ont toujours baigné.

    Immigration et violence

    Le phénomène migratoire pourrait donc expliquer, pour partie, l’augmentation des crimes et délits en France au cours des six dernières décennies. Mais il ne saurait néanmoins en être la cause principale ou déterminante, car la hausse du taux de criminalité en France a de fait largement précédé le développement de l’immigration extra-européenne, qui n’est devenue réellement massive et pérenne qu’après la mise en place de la politique de regroupement familial en 1976. Si nous nous fions aux chiffres transmis par la Direction Centrale de la Police Judiciaire, nous voyons en effet que tout au long des années 50, et même jusqu’au milieu des années 60, notre pays présentait un niveau de violence très faible, avec des taux de criminalité annuels de l’ordre de 10 à 15 pour mille. Puis une hausse brutale s’est développée entre 1966 et 1980, date depuis laquelle le taux n’est plus jamais descendu au-dessous de 50 pour mille, dépassant parfois même largement les 60 pour mille. Au moins une autre cause que l’immigration a donc dû jouer un rôle essentiel. J’en retiendrai deux.

    Ce n’est qu’à partir de l’effondrement brutal de l’emprise chrétienne sur les consciences, au décours des années 1960, que la violence a pu se rendre visible, avant même de pouvoir devenir omniprésente

    Regardons un peu en arrière, pour commencer, et voyons quel était l’extrême niveau de violence en France à la Libération, à l’issue de cinq années de conflit extérieur et de guerre civile larvée entre « résistants » et « collabos ». Souvenons-nous du comportement de nos grands-parents lors de l’Épuration sauvage, des femmes tondues et des exécutions sommaires dans nos villes et nos villages… Souvenons-nous même, avec un brin d’horreur, que quelques années plus tôt encore (jusqu’en 1939, pour être exact), même les exécutions capitales « officielles » avaient encore lieu en public, et que tout un chacun pouvait donc alors, en France, venir voir le plus légalement du monde un homme se faire trancher la tête. Souvenons-nous enfin du fait que nos aînés, en Indochine puis en Algérie, ont été les acteurs de guerres d’une violence extrême, et ce jusqu’au début des années 1960 ; violence qui déborda d’ailleurs le simple théâtre des opérations militaires puisqu’elle s’invita aussi largement en France métropolitaine, via le terrorisme de l’OAS ou lors de la répression de la manifestation des Algériens à Paris en 1961 par exemple.

    Rendez-nous la violence légale et la justice

    Et pourtant à cette même époque, le taux de criminalité, lui, restait extrêmement faible. A quoi donc alors rattacher ce décalage manifeste ? Peut-être pour une part à « l’équilibre dissuasif » qu’établissait encore dans ces années 1945-1965 la persistance de l’usage traditionnel, au sein de l’appareil militaire, policier et judiciaire, d’un très important degré de violence légale. La remise en cause de cette stratégie immémoriale, opposant à la brutalité criminelle le déploiement d’une violence étatique équivalente – voire supérieure – avait pourtant commencé dans l’immédiat avant-guerre, avec la suppression de la déportation aux bagnes (1938) et la fermeture des colonies pénitentiaires pour mineurs (1939). Mais le regain de brutalité général engendré par le second conflit mondial puis les guerres coloniales vint ensuite ralentir pour une vingtaine d’années cette évolution de fond. Il fallut donc attendre le tournant des années 1960-1970 pour que l’action de juristes comme Robert Badinter ou de philosophes comme Michel Foucault (notamment via son fameux Surveiller et Punir, paru en 1975) vienne définitivement délégitimer le droit que s’arrogeait encore l’État de violenter les corps. On vit alors successivement disparaitre la peine de mort (1981) et les Quartiers de Haute Sécurité (1982), tandis que peu à peu la sévérité – et même la simple application – des peines carcérales prononcées par la justice pénale allait en décroissant.

    On pourrait toutefois, à ce propos, discuter la valeur dissuasive effective que pouvait avoir cette violence « officielle », notamment dans le cas emblématique de la peine de mort. C’est précisément un des angles d’attaque qu’utilisèrent ses opposants, et c’est d’ailleurs une critique parfaitement fondée. Mais ce n’est pas précisément notre sujet. Ce qui nous intéresse, c’est la valeur coercitive que pouvait entretenir une telle brutalité. Ce que provoque inévitablement en retour la réduction de la contrainte physique des criminels, par le jeu des remises de peine, des libérations anticipées, et des mesures alternatives à l’emprisonnement, c’est bien en effet une certaine forme de libération de leur violence dans l’espace public. Nous le voyons assez clairement dans le problème de plus en plus préoccupant de la récidive, chez des individus que le système n’éloigne plus désormais radicalement de la société par la mort, la relégation ou l’enfermement. Le même phénomène de libération de violence, d’ailleurs, s’est développé d’une façon très significative durant la même période en matière de gestion de l’ordre public. Depuis mai 1968, suivant un revirement radical par rapport aux périodes antérieures, la doctrine officielle vise ainsi désormais à épargner avant tout les vies des manifestants, y compris au prix d’une mise en danger des forces de l’ordre et d’une augmentation conséquente des dégradations commises sur la voie publique. Les rares morts survenues depuis lors de manifestations, de Malik Oussekine à Rémi Fraisse, ont donc été considérées par les autorités elles-mêmes non plus comme le résultat accidentel et inévitable de heurts plus ou moins délibérément provoqués, mais comme des drames inacceptables, aboutissant quasi-systématiquement à la condamnation – au moins morale – des forces de l’ordre et à leur paralysie progressive. Pour caricaturer à dessein, il ne serait plus venu l’idée à personne, même dans les esprits les plus réactionnaires de la Préfecture de Police, de traiter les plus violentes des actions des gilets jaunes en 2018 comme l’avait été une soixantaine d’années plus tôt la manifestation – pourtant pacifique – des Pieds Noirs d’Alger sur la rue d’Isly… Et gageons en retour que le saccage de l’Arc de Triomphe aurait certainement été évité si les CRS avaient ouvert le feu à l’arme automatique sur le rond-point de l’Etoile… L’affaiblissement (relatif, car la violence non létale reste encore largement employée) de la brutalité policière a donc inévitablement laissé davantage de champ à l’exercice de la violence des casseurs de tous bords. Nous l’avons vu clairement en 2016 lorsqu’une voiture de policiers isolée en marge d’une manifestation parisienne put impunément être caillassée puis incendiée devant les caméras sans qu’aucun des fonctionnaires à bord ne fasse usage de son arme de service, l’un d’eux ayant même été depuis décoré précisément pour la grande retenue dont il avait fait preuve tandis qu’un des casseurs s’en prenait physiquement à lui. Les agresseurs identifiés se virent certes sanctionnés par la suite, mais leur agressivité avait néanmoins pu se déployer sur le moment sans aucune entrave…

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    Le 18 mai 2016, une voiture de police est incendiée par des manifestants quai de Valmy à Paris. SIPA. AP21899220_000001

    Déchristianisation et exposition permanente de la violence

    A ce point de mon argumentaire, avant d’être accusé de crypto-fascisme, je tiens à préciser les choses : mon propos n’est pas ici de déplorer un quelconque laxisme, de faire l’apologie de la violence d’État, de demander le retour de la guillotine sur la place publique et des parachutistes dans les rues. Je tiens seulement à mettre (ou remettre, plus exactement) la société face à sa responsabilité : si elle choisit (pour toutes sortes de raisons morales) de renoncer à l’usage de la violence légale, elle doit assumer en retour de se trouver confrontée à une plus grande intensité de violence illégale… Pour reprendre un vieil adage, il est vain de déplorer les effets dont on chérit les causes…

    Mais j’avais évoqué deux explications à l’accroissement de la violence dans notre pays. Et de fait, une autre voie d’opposition que la permanente concurrence de brutalité entre les autorités d’un côté, les criminels et les casseurs de l’autre, existait jusqu’à une période récente dans notre tradition culturelle. Elle était vieille de deux mille ans, et depuis ses origines elle avait perpétuellement combattu (avec plus ou moins de conviction selon les époques, c’est vrai) le principe même de la violence. Le christianisme, car c’est bien de lui qu’il s’agit, avait ainsi proposé une réponse en retour basée non plus sur une brutalité équivalente, mais sur son contraire absolu : l’Amour. C’est d’ailleurs cette longue tradition de miséricorde et de charité – au sens étymologique – qui triomphe aujourd’hui dans le discours du pape François, mais son écho n’est plus que marginal, tant la déchristianisation de nos sociétés est désormais avancée. Ce message a néanmoins très largement précédé le pontificat actuel (il est directement issu des textes évangéliques) et il a d’ailleurs été relativement dominant dans l’Église chaque fois que celle-ci n’a pas eu partie liée – directement ou pas – avec le pouvoir temporel. Il a ainsi longtemps imprégné la société occidentale d’une très forte condamnation morale de la violence qui aboutissait, jusqu’à l’époque contemporaine, à une censure de fait de ses représentations littéraires et audiovisuelles. Et ce n’est donc qu’à partir de l’effondrement brutal de l’emprise chrétienne sur les consciences, au décours des années 1960, que la violence a pu se rendre visible, avant même de pouvoir devenir omniprésente. Les descriptions des horreurs des combats de 14-18 sont ainsi bien moins crues dans les Orages d’Acier de Jünger (pourtant acteur des faits) que dans Au Revoir Là-Haut de Lemaitre. De même, la vision donnée du Débarquement sur la plage d’Omaha dans Le Jour le Plus Long de Zanuck est infiniment plus édulcorée que celle qu’offrit Spielberg avec Il Faut Sauver le Soldat Ryan, bien que la familiarité des spectateurs avec les scènes de guerre fût indiscutablement bien plus grande en 1962 qu’en 1998. Ce carcan moral fondé sur les valeurs chrétiennes – qui se traduisait par une censure de fait – était plus fort encore dans les publications et émissions destinées à la jeunesse, qui devaient impérativement présenter un univers tout en douceur et en politesse. Ceux qui comme moi ont grandi dans les années 1970 se souviennent ainsi du choc symbolique que représenta l’arrivée sur nos écrans de Goldorak, après le long règne de Nounours et du Manège Enchanté. Le succès fut énorme, car la violence, comme le fascisme, est fascinante… Mais les conséquences ne le furent pas moins: désormais, partout, dans la littérature comme au cinéma, à la télévision et bientôt sur internet, la brutalité ne serait plus censurée mais exhibée à tous sous des jours de plus en plus complaisants en une permanente surenchère, de l’Inspecteur Harry jusqu’à Kill Bill… Là encore, mon propos n’est pas de juger ni de déplorer : j’aime tout autant Clint Eastwood que Quentin Tarantino, et il ne viendrait plus à l’esprit de personne, désormais, de sacrifier le réalisme à la morale. Mais qu’une trace de cette exposition permanente puisse ensuite s’imprimer dans les esprits et dans les comportements – en particulier des plus jeunes – me semble une évidence…

    Au mitan des années 60, donc, un nouveau monde émergea, tournant le dos à la fois à l’autoritarisme brutal des pouvoirs anciens et à la morale religieuse traditionnelle. C’est en 1964-1966 que Guillaume Cuchet fait débuter notre sortie du christianisme, et c’est en 1968 que commença l’effondrement de l’ordre gaullo-républicain. Nous autres, désormais, vivons sur une société issue de ces deux bouleversements gigantesques. L’explosion de violence à laquelle nous sommes confrontés, quoi qu’on en dise, est le prix à payer pour cela…

  • La libération de la parole est-elle en marche ?

                  Dans Le Monde du  4 septembre, Véronique Maurus lève un coin du voile sur une partie du courrier des lecteurs du journal. Peut-on en inférer qu'un grand mouvement de libération des esprits est en train de se produire ? que l'opinion -du moins une partie d'entre elle...- se dégage lentement du bourrage de crâne quotidien du conformisme et du politiquement correct ?...

                  Gardons-nous d'un excès d'optimisme, et de prendre nos désirs pour des réalités. Il n'empêche, il s'agit certainement d'un signe, d'une indication. C'est encore insuffisant, mais les courts témoignages ou critiques de lecteurs que l'on va lire montrent que le matraquage quotidien des médias inféodés au politiquement correct a- heureusement- certaines limites.

                  Comme nous le dit laconiquement le lecteur qui nous envoie l'article, "On peut lire Le Monde sans être idiot ni même dupe".

    ("article" de Véronique Maurus)       

                  "Des lecteurs racistes, xénophobes ou haineux, nous en avons, même si nous ne publions pas leurs courriers - ils écrivent d'ailleurs peu, hors des lettres anonymes. Ce ne sont pas de ceux-là qu'il s'agit ici. Mais de lecteurs ordinaires, aimables, ouverts, modérés, qui signent de leur nom et de leur adresse postale. Ceux-ci nous envoient, depuis quelque temps, des messages agacés et " politiquement incorrects ", souvent assortis de témoignages et de justifications, comme s'ils étaient vaguement embarrassés des opinions qu'ils expriment.

                  La lettre d'Henri Saviot (Lagos, Pyrénées-Atlantiques), " de plus en plus atterré par la pusillanimité des journalistes " du Monde, est représentative. " J'attribue cette attitude à leur vie parisienne dans un microcosme singulier où plus personne ne se souvient des principes simples de notre République, de la laïcité et de nos traditionnelles règles du vivre ensemble ", explique-t-il, avant d'ajouter : " Le "parler et le penser correct" semblent inhiber nos élites. Je m'étonne régulièrement de voir des mouvements aux buts louables (lutte contre le racisme, l'antisémitisme, pour la paix, etc.) ameuter à tout propos les médias consentants pour un fait mineur, voire des dires que nul n'aurait osé fustiger il y a une vingtaine d'années. En revanche, si un fait de société déplorable est le fait d'une communauté particulière, il est de très mauvais goût de vouloir l'évoquer. "

                  Le comble de " l'agacement " de notre lecteur " a été atteint avec l'affaire dite de la burqa ". Le journal, dit-il, " nous a expliqué en substance dans un éditorial - du 30 juillet - : elles ne sont que 467 !... surtout ne faisons rien (sous-entendu, n'appliquons même pas les lois déjà édictées)... ne stigmatisons pas nos musulmans, ce sont de grands modérés... "

                  M. Saviot a été rasséréné par la publication, le 14 août, d'une tribune de Nathalie Heinich, " La burqa, les sophistes et la loi ; les lois existent déjà, appliquons-les ! " " Peut-être y a-t-il encore des intellectuels capables de nous rappeler clairement à nos devoirs de respect vis-à-vis de notre universalité ", conclut-il.

                 Un soulagement similaire est exprimé par Gaston Meunier (Sainte-Savine, Aube), qui salue la " mise au point sans complaisance de Mme Heinich ", et cite Montaigne (les Essais) : " Car c'est la règle des règles, et générale loi des lois que chacun observe celles du lieu où il est. "

                 Hugues Hotier (Prades-sur-Vernazobre, Hérault), lui, " a vu des burkinis dans la piscine du Center Parcs de Chamouille ", près de Laon (Aisne). " Cela ne s'invente pas ", note-t-il, avant de narrer la scène et d'en tirer la leçon : " Chacun est libre de se conformer dans sa vie privée aux préceptes de sa religion. Mais pour la gestion de son espace public, la société doit raison garder et ne pas accepter de se soumettre aux exigences de l'irrationnel. "

                  Le thème de la burqa (et sa variante burkini) a inspiré beaucoup de réactions de la même veine. Ce ne sont pas les seuls motifs de crispation.

                  Depuis deux mois, tout y est prétexte. Une sexagénaire fauchée par une moto de la garde républicaine sur le Tour de France : " Cette spectatrice n'étant pas issue d'une "communauté" issue de l'immigration, la compétition a pu se poursuivre sans incidents ni manifestation, ni dénonciation de la sauvagerie raciste des gendarmes par la famille, ni mise à feu de véhicules ou de centre commerciaux ", relève Alain Vauzanges (Fort-de-France, Martinique).

                 Des exactions commises à Royan par une bande venue de la banlieue parisienne : " Progressivement, les voyous ont été transformés en victimes de la société dans l'opinion publique, commente Jean-Marc Mercier (Paris). Le sentiment de culpabilité a ainsi été atténué. On ne vole plus, on choure. Incendier une voiture, un commerce ou des villas, est un acte traduisant une frustration sociale. "

                 La suspension du préfet Paul Girot de Langlade, soupçonné de propos racistes, a nourri une nouvelle salve de remarques. " Raciste, le préfet ?, s'interroge Gérald Cursoux (Chambéry, Savoie). Il aurait pu dire "petit con", ça lui aurait évité de se faire traiter de raciste. Sans qu'il se soit expliqué, il est condamné. L'opinion est prise à témoin. A elle de dire le vrai. " " En ce qui concerne les gens du voyage, M. Girot de Langlade n'a évoqué qu'une certaine réalité (...). J'ai le sentiment que vous souffrez vous-même, en refusant de regarder les choses en face, d'une maladie fort répandue, une légère schizophrénie ", ajoute Alain Pierreville (Montpellier).

                 Philippe Decup (Antibes, Aude) alimente le débat d'une anecdote personnelle : " Il y a quelques jours, à la poste, ma fille, infirmière, voit une personne (BCBG) injurier l'employée qui refusait de lui remettre une lettre recommandée car elle ne lui était pas destinée et ce sans procuration (...). Ma fille n'a pu s'empêcher de lui dire, de façon courtoise, que la postière n'y était pour rien. Folle de colère, cette dame l'a abreuvée d'injures et l'a traitée de "sale Blanche !" en crachant par terre. Ex-visiteur de prison bénévole, j'ai dialogué toutes les semaines avec des jeunes détenus issus de l'immigration, j'ai été confronté à toutes sortes de souffrances, mais je n'ai jamais perçu autant de haine. "

                 Effet pervers de la crise ? Il serait hâtif de conclure que nos lecteurs se sont massivement convertis aux antiennes du Front national - subtilement récupérées par le pouvoir. Ces messages n'expriment ni violence ni rejet. Tout au plus de l'irritation contre le " politiquement correct ", dont Le Monde est depuis toujours le symbole - à tort ou à raison.

                " La burqa est peut-être la goutte qui fait déborder le vase des incivilités calculées, note Serge Jardiné (Saint-Germain-en-Laye, Yvelines). Pas de quoi fantasmer. Il n'y a pas de complot islamiste en France. Juste une manière de se compter, en agaçant au passage le tigre de papier de la laïcité à la française. Des petits coups de canif anodins dans un consensus civique toujours fragile. "

                Tout se passe comme si l'affaire de la burqa avait libéré certains de nos lecteurs, les autorisant à exprimer un ras-le-bol longtemps celé, contre le communautarisme et ses excès. A les lire, l'humanisme, jugé naïf, n'est plus de saison. Faut-il pour autant renoncer à défendre ses valeurs ?

  • Mayotte : le laboratoire ?, par Michel Corcelles.

    Très engagé et représentant français au sein du partenariat Eurafricain, Michel Corcelles vient ici clarifier la situation de Mayotte, bien souvent méconnue et caricaturée par ceux qui, paradoxalement, en parlent avec la plus grande assurance. Et si, finalement, Pierre Pujo, ancien et célèbre directeur de la publication d’Aspect de la France, et secrétaire général du mouvement d’Action française, avait eu raison de mener le combat que l’on sait pour garder Mayotte à la France  ? (Ndlr, O. perceval)

    Avec Mayotte sont d’un seul coup mis à l’épreuve quelques principes juridiques et posées quelques questions très actuelles.

    Dès le 10 février 1843, Louis Philippe, Roi des Français ratifie le traité de cession entre le sultan de Mayotte Andriantsouli et le capitaine Passot, représentant le gouverneur de l’île Bourbon (La Réunion). Trois ans plus tard Louis Philippe abolissait l’esclavage à Mayotte (ordonnance du 9 novembre 1846. Mayotte – l’île aux parfums – fut immédiatement érigée en colonie alors que les 3 autres îles de l’archipel ne deviendront, successivement, possessions françaises qu’à la fin du 19ème siècle et ne seront érigées en colonies qu’en 1912  ; dès l’origine Mayotte constitue un cas spécifique dans l’Archipel et dans la relation avec la France. Ce n’est qu’en 1946 que sera constitué le «  territoire des Comores  » globalisant le territoire.

    Dans la suite du grand mouvement de décolonisation qui vient d’emporter la planète survient la consultation du 22 décembre 1974 sur l’autodétermination. La France, d’emblée, et peut-être pas naïvement, ouvrait la porte au traitement différencié des îles en fonction du résultat de la consultation dans chacune d’elle. L’indépendance est votée dans trois îles  : Grande Comores, Anjouan, Mohéli  ; elle est rejetée à Mayotte. Le président du gouvernement territorial refuse la «  partition  » et proclame l’indépendance de l’archipel. Les élus de Mayotte se retirent.

    La France, qui bataille à l’époque au sein de l’ONU dans un climat internationalement «  tiers mondiste  » s’oppose à ceux qui invoquent «  l’intangibilité des frontières issues de la colonisation », et se retranche derrière le concept du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

    Il faut ici noter une évolution significative des autorités comoriennes qui acceptent aujourd’hui des discussions bi latérales sans interférences du pays tiers ou d’institutions internationales, mêmes si ces influences jouent en coulisse et pas toujours dans un intérêt français. Et certains d’évoquer le principe que la Chine avait théorisé (à l’époque  !) «  un pays, deux systèmes  ».

    De cette situation institutionnellement floue et exigeant plus de pragmatisme que d’idéologie doctrinaire naquit, côté français, la création d’une ambassade dédiée à la coopération dans l’océan indien (an 2000). Cette création allait de pair avec la montée en puissance de la Commission de l’Océan Indien (COI) dont Jean Claude de l’Estrac (ancien ministre des Affaires Etrangères de Maurice) allait se montrer un brillant président.

    Sous la pression conjointe de patriotes passionnés (Pierre Pujo) d’administrateurs combatifs (Didier Béoutis) … et de la doxa centralisatrice, Mayotte allait s’engager sur la voie d’une intégration républicaine de plus en plus forte, malgré les condamnations, certes convenues mais néanmoins tapageuses, de l’Organisation de l’Unité Africaine.

    La longue marche vers le département

    D’interprétations juridiques et législatives en jeux d’influences diplomatiques et parfois claniques Mayotte passera par bien des états  : proposition de Territoire d’Outre-mer (refusé par la consultation du 11 avril 1976)  ; collectivité territoriale à statut particulier (proposition de la commission des lois modifiant le projet de loi du 12 mai 1976). La loi du 24 déc. 1976 érige Mayotte en «  collectivité territoriale de la République  » … à titre provisoire. Après la dissolution législative de 1997 l’option départementale est écartée au profit de la création, arrêtée lors d’un accord signé à Paris le 27 janvier 2000, d’une collectivité de type nouveau dite «  collectivité départementale  ».

    Le 2 juillet 2000 les Mahorais votent sur cet accord. 73 % des électeurs approuvent un texte qui rapproche le statut de l’île du statut de DOM de droit commun, même sous le nom de «  collectivité départementale de Mayotte  » mais une étape, peut-être la plus importante, reste à franchir, car Mayotte bénéficie encore de la «  spécialité législative  » puisque les lois ne s’y appliquent que «  sur mention express et avis du conseil général  ». Département  ? oui nominalement par commodité de langage, mais pas DOM, qui exigerait la non- « spécialité ».

    La loi du 28 mars 2003 consacre un nouveau concept, celui de «  collectivité d’outre-mer désignant Mayotte mais, et de loin, le plus important réside dans la loi organique du 21 févier 2007 qui fait évoluer du statut de la  » spécialité  » à celui de  » l’identité législative  » sous réserve de dérogations fiscales, civiles ou liées au droit du travail.

    La consultation du 29 mars 2009 entérinait avec 95,24 % de OUI la création du 101ème département qui comporte une assemblée délibérante unique emportant les compétences d’une région. Voilà donc une collectivité qui hérite des compétences de deux entités sans que pour autant elles aient préexisté  ! Belle performance juridique  !

    Et politiquement  ?

    C’est là que le bât républicain commence à blesser. Des rangs même de la valeureuse troupe de «  Mayotte française  » et de «  la plus grande France  » sont venues les critiques les plus acerbes de la départementalisation au motif principal sinon unique que Mayotte était un aspirateur à migrants. Mais quel autre statut permettrait de pallier cet inconvénient  ? On peut en débattre, mais il est un peu tard. On peut en revanche apporter au débat quelques éléments.

    1/ Mayotte offre à la France l’opportunité d’être partie prenante d’espace «  Océan Indien  » francophone, encore francophile, où elle demeure une puissance grâce à la Réunion, aux TAAF (incluant les Eparses) et Mayotte. De ce seul point de vue «  vouloir s’en débarrasser  » est un peu court.

    2/ Avec une Zone économique exclusive (ZEE) de 74 000 km² Mayotte apporte sa pierre à l’espace maritime français et permet à la France de devenir bientôt le plus grand domaine maritime du monde avec 579000Km2

    3/ La relation entre Paris et Moroni (*) n’est plus hypothéquée comme elle le fut par le cas Mayotte et l’interdiction de l’immigration clandestine ne se pose plus dans les mêmes termes. L’immigration qui vient essentiellement d’Anjouan (distante de 70 kms) serait largement atténuée par l’envoi de personnels hospitaliers pour les accouchements (les équipements) ce qui priverait les clandestins d’un argument. Les autorités d’Anjouan doivent être associées à cet effort, sans pour autant encourager les tendances séparatistes.

    4/ La France doit travailler à la création d’un «  espace de gouvernance  » dans l’Océan Indien notamment en renforçant les relations au sein de la Commission de l’Océan Indien.

    5/ Alors que 300 000 Comoriens vivent en France il faut certes penser une «  politique mahoraise  » mais il est non moins nécessaire de conduite une coopération avec Moroni qu’il s’agisse de réguler l’apport de la diaspora comorienne au pays d’origine  ; de maitriser l’immigration  ; de surveiller les menées djihadistes ou de marquer une vigilance envers les incursions des puissances étrangères

    Si Mayotte appartient tout à la fois à l’archipel des Comores, à la France et à l’océan Indien, elle appartient aussi à l’Afrique et c’est pourquoi le Partenariat Eurafricain y a créer une unité présidée par Bacar Ibrahim Bacar, maire ancien conseiller général avec notamment plusieurs maires. La section entend également maintenir des relations de travail avec la diaspora présente en France ainsi qu’avec ceux qui militent pour le renforcement de la COI.

    La section Mahoraise du partenariat Eurafricain a dénoncé vigoureusement l’immigration clandestine.

    Renouant avec la politique des «  points d’appui  » du Roi Louis-Philippe on pourrait imaginer qu’une personnalité française ait l’audace d’affirmer la naissance d’une mare nostrum entre l’Afrique, l’Inde et l’Antarctique.

    (*) capitale de l’Union des Comores.

    NB  : pour sa partie factuelle cet article a utilisé une source d’une note très complète de Hugues Béringer, attaché parlementaire

    PS  : le Partenariat Eurafricain annoncera prochainement la présentation d’un candidat à l’élection sénatoriale.

  • Y a-t-il un lien entre délinquance et immigration ?, par Laurent Lemasson.

    Les jeunes “issus des migrations du Sud” sont surreprésentés parmi les délinquants. La maîtrise des flux migratoires est le préalable à une vraie politique de sécurité intérieure. Les moyens d'action sont connus…

    La surdélinquance des populations issues de l’immigration est-elle un fait avéré, comme l’affirment certains, ou un mythe, comme le prétendent d’autres ? Que savons-nous exactement à ce sujet ?

    Si, par ailleurs, cette surdélinquance est effectivement avérée, que pouvons-nous faire pour y répondre ? Nous est-il possible, notamment, de réduire fortement les installations sur notre territoire tout en augmentant les éloignements d’étrangers en situation irrégulière et de délinquants étrangers ?

    Le premier devoir des pouvoirs publics est de protéger la vie, la liberté et les biens des individus qui composent le corps politique dont ils ont la charge. De telles questions sont donc légitimes et doivent être examinées sans tabous ni préjugés.

    Le constat

    Contrairement à l’affirmation souvent répétée que « la France a toujours été un pays d’immigration », la France n’est en réalité devenue un pays d’immigration qu’au XXe siècle, et notamment depuis la seconde moitié du XXe siècle. Par ailleurs, nous sommes confrontés, depuis le début des années 2000, à une vague migratoire de grande ampleur venue principalement du continent africain. La part d’immigrés dans la population française a quasiment doublé depuis la seconde guerre mondiale[1]. Si nous prenons en compte les immigrés et enfants d’immigrés, nous arrivons aujourd’hui à 21 % de la population totale. En 2011, Michèle Tribalat estimait la population d’origine étrangère sur trois générations pour les moins de 60 ans à presque 30 % de la population française.

    Concernant la délinquance, nous savons que, au 1er octobre 2020, les étrangers représentaient 24 % des détenus dans les établissements pénitentiaires français. Ils sont donc surreprésentés parmi les détenus dans une proportion supérieure à trois puisqu’ils ne représentaient que 7,4 % de la population totale en 2019.

    Parmi les mis en cause par la police et la gendarmerie, nous pouvons constater que les étrangers sont surreprésentés dans toutes les catégories de crimes et délits dans des proportions allant de 4,2 (vols violents sans armes) à 1,08 (vol de véhicules). Et les étrangers originaires du continent africain sont surreprésentés dans toutes les catégories de crimes et délits, aussi bien par rapport à leur part dans la population générale que par rapport à leur part dans la population des étrangers.

    En ce qui concerne les populations issues de l’immigration, le sociologue Hugues Lagrange constate, par exemple, que « les adolescents éduqués dans les familles du Sahel sont 3 à 4 fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que les adolescents élevés dans des familles autochtones ; et ceux qui sont éduqués dans des familles maghrébines, deux fois plus. » Et cette surreprésentation ne s’explique pas par l’origine sociale des adolescents concernés.

    Par ailleurs cette surreprésentation des « jeunes issus des migrations du Sud » parmi les délinquants est un phénomène qui n’est pas propre à la France mais a pu être constatée dans nombre d’autres pays européens : Suède, Suisse, Norvège, Danemark, Finlande, etc.

    Le Parlement débat, en ce début d’année 2021, d’un projet de loi visant à endiguer la menace du « séparatisme », c’est-à-dire la sécession de fait d’un certain nombre de ces quartiers dits « sensibles » dans lesquels la loi commune ne s’applique déjà plus au quotidien, où la délinquance prospère et où l’islamisme progresse presque chaque jour. Cette menace du séparatisme n’existerait pas si la France n’avait pas connu une immigration très importante depuis la seconde guerre mondiale. Le « séparatisme » qui met en péril l’unité de notre pays n’est que le revers de la non-assimilation au sein de la nation française d’une partie significative de ces populations immigrées, et particulièrement des populations immigrées en provenance du continent africain.

    Notre impuissance actuelle

    Ce constat extrêmement préoccupant appellerait une action résolue de la part des pouvoirs publics dans de nombreux domaines, mais il est un préalable à la réussite de toutes les actions qui peuvent être entreprises : restreindre fortement le flux de ceux qui, légalement ou illégalement, viennent s’installer en France chaque année et expulser à la fois les immigrés illégaux et les délinquants étrangers, une fois leur peine effectuée.

    Preuve incontestable que ce diagnostic est partagé dans les grandes lignes par tous les gouvernements, ce ne sont pas moins de huit lois qui, depuis le début des années 2000, sont intervenues dans le champ des politiques d’immigration et d’asile, avec pour point commun un objectif affiché de « maîtrise » de cette immigration. Mais le caractère récurrent de l’exercice suffit pour montrer sa futilité.

    En fait, à l’heure actuelle, toute promesse de « maîtrise » de l’immigration de la part des responsables politiques est simplement un mensonge, car aussi bien l’entrée que la sortie des étrangers du territoire national ne dépendent plus, pour l’essentiel, des décisions du législateur et du pouvoir exécutif, elles dépendent des décisions des juges : CEDH, CJUE, Conseil Constitutionnel, Conseil d’État, etc.

    La conception qui se trouve derrière l’état actuel de notre droit peut être énoncée simplement : nous considérons implicitement l’immigration comme un « droit de l’Homme ». Tout se passe comme si nous admettions que tout individu possède un droit subjectif à être admis dans le pays de son choix, droit opposable au gouvernement de ce pays et dont il n’est possible de le priver que pour des motifs très graves et au terme d’un procès équitable. Mais cette conception est erronée.

    Nous ne violons nullement les principes républicains en affirmant notre droit imprescriptible à accueillir ou à refuser à notre gré ceux qui demandent à rentrer chez nous. Au contraire, nous appliquons ces principes. Préserver l’intégrité du corps politique dont vous avez la charge et assurer « les bienfaits de la liberté » à ceux qui le composent et à leurs descendants est le devoir fondamental d’un homme d’État républicain. Par conséquent, il est aussi de son devoir de veiller à maintenir et à promouvoir un esprit et un caractère national, de contrôler strictement les entrées et les installations sur le territoire et de n’accorder la citoyenneté aux nouveaux-venus qu’avec parcimonie et prudence.

    Ce qu’il faudrait faire

    Le premier point, le plus essentiel, est de retrouver la maîtrise de nos instruments juridiques, c’est-à-dire de redonner aux élus de la nation les moyens de décider souverainement qui nous accueillons parmi nous et à quelles conditions. L’immigration doit sortir des mains des juges pour retourner entre les mains du législateur et la délivrance d’un titre de séjour doit redevenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : une faveur accordée librement par la France à qui elle le souhaite.

    Cela signifie notamment que l’octroi ou le retrait d’un titre de séjour, pour quelques motifs que ce soit, devrait être déjudiciarisé au maximum. Il faudrait par ailleurs que l’expulsion des délinquants étrangers figure désormais tout en haut de la liste des priorités diplomatiques de la France.

    Maîtriser les flux migratoires ne supposera pas seulement de revoir de fond en comble notre droit relatif à l’entrée et au séjour des étrangers, cela supposera aussi de rendre notre pays moins attractif pour les candidats à l’immigration, en termes d’aide sociale, d’accès au système de santé, à l’école, etc.

    Bien évidemment, en matière de délinquance, diminuer les flux migratoires n’est pas une fin en soi. Cela constitue juste un préalable à une action efficace, de la même manière qu’il est plus facile de maintenir un bateau à flot si l’on a auparavant colmaté les voies d’eau. Les mesures susceptibles de faire baisser la délinquance en France ont fait l’objet de nombreuses études et propositions de la part de l’Institut pour la Justice. L’esprit général de ces mesures peut être énoncé en quelques lignes : nous parviendrons à faire baisser substantiellement la délinquance lorsque nous parviendrons à mettre en place un système de sanctions qui soient rapides, certaines, suffisamment sévères pour être dissuasives, et proportionnées à la gravité des crimes et délits commis.

    Le lien entre la délinquance et l’immigration fait encore aujourd’hui l’objet de débats passionnés qui sont, en vérité, largement sans objet. Ce lien est en effet avéré au-delà de tout doute raisonnable et le reconnaître simplement, posément, pourrait nous permettre de nous concentrer utilement sur la recherche de solutions, et, surtout, sur leur mise en œuvre. Car les solutions existent. On peut même dire que ces solutions, considérées dans leurs éléments essentiels, n’ont rien de compliqué et certainement rien de révolutionnaire. Contrairement à ce que l’on peut trop souvent entendre, ni l’immigration ni la délinquance ne sont des fatalités. Aujourd’hui, comme hier, et comme depuis toujours, les pouvoirs publics peuvent lutter efficacement contre la criminalité et contrôler effectivement les frontières, pourvu qu’ils s’en donnent les moyens. Le plus difficile pour y parvenir sera en fait de déblayer les obstacles que nous avons-nous-mêmes mis sur notre route.

     

    [1] .   Un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Un étranger est une personne qui réside en France et ne possède pas la nationalité française. On peut donc être immigré sans être étranger, si l’on a acquis la nationalité française, et on peut être étranger sans être immigré si l’on est né en France de deux parents étrangers. Enfin, un descendant d’immigré est une personne née en France dont un des deux parents au moins est un immigré.

     

    Cet article est une synthèse de la note n°54 de l’Institut pour la Justice, « Y a-t-il un lien entre délinquance et immigration ? », disponible à l’adresse suivante : www.institutpourlajustice.org/content/2021/03/Delinquance-et-immigration.pdf
    www.institutpourlajustice.org

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/