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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • La République, l'Europe, le monde

    Sommet européen de Bruxelles. Attitude ridicule, langage amphigourique, Hollande tel qu'en lui-même.

     

    ANALYSE. Le monde politicien, président en tête, a les yeux fixés sur 2017, alors que le ciel de 2016 s'alourdit déjà de mille menaces plus inquiétantes les unes que les autres.

    Par Hilaire de Crémiers

     

    hilaire-de-cremiers-510x327.jpgLa Ve République n'est plus qu'une IVe finissante. À moins qu'elle ne connaisse un effondrement tragique et soudain comme la IIIe sous quelques coups de boutoir, financier, économique, social, politique, terroriste, tout à la fois peut-être, avec des risques trop certains d'affrontements multiples et d'éclatement national.

    Le dernier remaniement gouvernemental ne manifeste aucunement un souci d'intelligence nationale. Les noms des entrants en sont à eux seuls une preuve. Qu'est-ce donc qu'Ayrault ? Et Cosse ? Et Placé ? Même les socialistes les plus guindés se sont esclaffés devant ces choix d'un ridicule achevé. Tout le monde a compris qu'il ne s'agit pour Hollande que de préparer 2017 : 38 ministres et secrétaires d'État ! Uniquement pour tenter de se recomposer une base électorale ! Quand on sait ce que coûte réellement un ministre avec tous les frais afférents... et quelle escroquerie recouvrent les organigrammes de tous ces ministères plus ou moins « bidon » où se niche la clientèle et où prospère le copinage !

    LA TARTUFFERIE POLITICIENNE

    Ajoutez-y les régions nouvellement recomposées et qui ne l'ont nullement été en vue de répondre à des réalités historiques, économiques et sociales, mais parce qu'elles sont devenues - et plus encore qu'avant comme l'ont montré les dernières élections - des échelons de pouvoir dans des configurations uniquement partisanes avec tous les tripatouillages et toutes les manigances qui s'imposent en pareil cas. Le clientélisme y règne évidemment comme à tous les innombrables étages de l'organisation territoriale. Nombre de maires, en ce moment, sont vent debout, eux qui cherchent à sauver leurs terroirs et qui luttent contre les stipendiés de la politicaillerie et de la finance crapuleuses, liguées pour faire main basse sur tout ce qui vit encore. Personne ne les écoute.

    Quelle administration équitable et efficace peut résister aux miasmes d'un si mauvais esprit ? Les résultats sont là ; la France se meurt; la France réelle : le monde paysan dont les politiciens - le ministre de l'Agriculture en premier - « se foutent » littéralement, sauf en périodes électorales, le monde du commerce et de l'artisanat qui n'intéresse en rien les prébendés de la République, le monde industriel sacrifié sur l'autel de la pseudo-concurrence et bradé toujours aux moindres coûts, sauf les pôles d'excellence qui, par nature, échappent heureusement à l'incompétence des carriéristes de la médiocrité républicaine.

    Autant François Hollande a tenu bon face aux familles françaises quand il s'est agi de détruire la famille avec son mariage pour tous et tout ce qui s'ensuit dans l'ordre de la filiation, autant, après avoir fait semblant, comme son maître Mitterrand, de déclarer.la guerre à l'argent, il s'essaye depuis 2014 à se rabibocher avec tout ce qui peut compter financièrement et économiquement en vue des élections présidentielles. En politicien avisé, il a toujours été en symbiose avec un certain monde du « fric », celui qui n'a ni foi ni loi, celui qui tient les médias, celui qui anime une certaine finance qui se moque de tout. Le « Hollande socialiste » est une sorte d'oxymore aussi comique que naguère le « Mitterrand socialiste » et ami des communistes. Ces bourgeois, très bourgeois, qui jouent les « partageux » n'ont jamais rien partagé de leurs propres biens, ni coupé leurs manteaux, au grand jamais ! En revanche, ils ont fort bien disposé du bien d'autrui, mis en coupe réglée le pays, pillé les poches des contribuables pour payer leurs largesses ! Qui ne se souvient de ces étranges financiers qui ont soutenu Hollande en 2012 et qui avaient acheté une bonne partie de la presse d'opinion à cet effet ? Ils sont toujours là et ils veillent.

    OPPORTUNISME RÉPUBLICAIN

    Le prétendu retournement de 2014 s'explique fort bien, quand on connaît le personnage et son entourage. C'est une politique voulue : le montage, d'ailleurs stupide, du CICE, l'arrivée de Valls, la venue de Macron, la loi Macron dite de libéralisation économique, les engagements contre le terrorisme, la loi sur le renseignement pour se donner l'allure martiale, l'état d'urgence et sa possible constitutionnalisation, enfin, comme un bouquet final, la loi El Khomri de réforme du Code du travail qui sera présentée au Conseil des ministres début mars et qui, déjà, fâche les socialistes... vraiment socialistes ! En fait, Hollande se « recentre », tout en continuant à assurer qu'il est de gauche. Ô sublime habileté ! Il prendrait exemple sur Schröder en Allemagne. En réalité, plus simplement, comme ses prédécesseurs des IIIe et IVe Républiques, après avoir usé jusqu'à la corde les antiques oripeaux du socialisme et la tunique archaïque du radicalisme, selon la bonne vieille loi d'évolution de tout politicien de service en France, il revêt maintenant l'habit plus seyant du libéralo-conservatisme et de l'opportunisme républicain, à la manière, jadis, des Ferry, des Millerand, des Briand, des Clemenceau, des Sarraut, des Doumergue, des Blum même, des Auriol, des Mendès, des Mollet. Valls est sur la même partition, en plus vigoureux, au cas où Hollande ferait soudain défaut. Alors, primaire à gauche ? Cambadélis en est réduit à l'offrir à Hollande à son choix, alors que la France atterrée se rend compte à l'évidence que le bonhomme, toujours grotesque dans son attitude et embarrassé dans sa rhétorique, n'a jamais eu l'étoffe ni le langage d'un chef d'État !

    Dans ces circonstances, alors que la situation empire, les candidats de droite se durciraient-ils ? Ils envisagent des réformes au pas de course comme en rêvaient déjà dans les années 3o, avec le succès que l'on sait, les Tardieu, les Doumer, les Daladier et les Reynaud, juste avant guerre, juste avant le désastre mille fois prévisible ?

    Nos caciques d'aujourd'hui sont tels que leurs prédécesseurs ; ils veulent réformer l'irréformable à coups d'ordonnances, de 49-3, comme, autrefois, on le faisait à coup de décrets-lois. Quelle illusion aujourd'hui comme hier ! Rien ne résistera aux évènements. Leur catéchisme républicain est déjà pulvérisé. En habitudinaires, ils n'appréhendent pas ce qui se passe autour d'eux. Les jeunes générations les quittent, physiquement, politiquement, moralement. Les Français les méprisent. L'Europe les lâche, l'Angleterre d'abord, les pays de l'Est ensuite, bientôt, parions-le, l'Allemagne et les pays du Nord pendant que le Sud fera faillite. L'islamisme leur sautera de nouveau au visage alors qu'ils en nient encore l'existence ; les flux migratoires, les villes survoltées, les banlieues incontrôlées les submergeront ; l'Union européenne, sur qui ils ont tout misé, va leur exploser à la figure et, peut-être, en même temps, la finance mondiale, la leur, d'ailleurs, en premier lieu, tandis que le monde instable et fou qu'ils ont contribué à créer, les laissera tout simplement tomber et, sans doute, les accablera dans leur désastre. Le sage Montaigne disait déjà de ceux qui de son temps prétendaient tout sauver par la hardiesse de leurs discours, qu'il convenait d'abord de réfléchir aux conditions nécessaires du redressement : « La décharge du mal présent n'est pas guérison, s'il n'y a en général amendement de condition ».

     

  • La France, décadente depuis 45 ans, va payer cher son irresponsabilité, par Marc Rousset.

    (Notre ami Marc Rousset nous a fait parvenir Dimanche après-midi l'excellent article que vous avez pu lire Lundi matin. Voici qu'il nous envoie une seconde version de cet article, en nous précisant qu'il s'agit de la version non censurée, publiée par Pierre Cassen dans Riposte Laïque. Vous apprécierez certainement de lire le paragraphe supplémentaire dans lequel il exprime sans prendre de gants de fermes critiques sur Mélenchon, Baroin et compagnie).

    Les Bourses, comme en 1929, vont continuer à s’écrouler lentement, après de faux rebonds, tandis qu’un krach ou de fortes baisses de prix dans l’immobilier sont à prévoir en France et aux États-Unis.

    marc rousset.jpgLes coûts du confinement pour la France dépassent désormais les avantages sanitaires ; il devient urgent de déconfiner tandis que la lenteur de la reprise du travail inquiète, quitte à réduire l’indemnisation trop généreuse du chômage partiel. C’est la seule façon de diminuer les faillites d’entreprises, les parts de marché perdues à l’export, soit des chômeurs en plus à venir ! Les Français irréalistes et utopiques s’imaginent que c’est l’État abstrait avec Macron qui va financer tout ça, alors que ce sont eux seuls, avec leurs impôts, qui devront rembourser les dettes de l’État.

    Le spectre du chômage est d’autant plus inquiétant qu’il guette aussi en Chine où 200 millions de personnes seraient sans emploi, la plupart dans les services, trop de PME tombant en faillite, avec l’épée de Damoclès du retour du virus, comme c’est le cas à la frontière russe, près de Vladivostok. Plus de 10,2 millions de salariés se retrouvent au chômage partiel en France, soit un salarié sur deux du secteur privé, plus 3 millions en arrêt de travail pour garde d’enfants. Le déficit de la Sécurité sociale devrait exploser à 41 milliards d’euros en 2020, soit l’équivalent du budget français de la Défense !

    Les hommes politiques du passé sont toujours là pour nous proposer de nouvelles folies à endormir les foules : François Baroin, avec sa tête de jésuite LR annonceur de miracles, tout comme le courtisan Alain Minc, et Mélenchon, autre référence utopique internationale, n’ont rien trouvé de mieux qu’une « monétisation de la dette française » par la BCE avec un système de « dette perpétuelle ». Une dette ne peut être perpétuelle, tout comme les taux d’intérêt ne peuvent pas rester ridiculement bas pour l’éternité ! Placer des dettes irrécouvrables à l’actif de la BCE conduira inéluctablement à la faillite de la BCE et de la France, voilà la réalité.

    L’Italie, c’est la France en pire, avec 12 % de faillites des PME prévues en 2020 et une dette publique systémique, à deux crans au-dessus de la catégorie pourrie (« junk »), de 156 % voire 160 % du PIB, en hausse de 20 %, soit 2 600 milliards d’euros, soit 41 000 euros pour chaque Italien. La BCE s’est engagée à acheter jusqu’à 200 milliards d’euros de dettes italiennes irrécouvrables sur les 450 à 500 milliards à lever en 2020, avec un déficit public de 10,4 % du PIB et un taux de chômage de 11,6 %. Le taux moyen actuel d’intérêt est de 2,6 % et l’Italie rêve d’emprunter à 0 % en mutualisant les dettes. Faiblesses structurelles, productivité zéro, sous-investissement depuis 20 ans, banques en quasi-faillite, population vieillissante, telle est la réalité italienne.

    La seule façon de nous sauver, ce serait 1 000 milliards d’euros d’emprunts supplémentaires auprès du MES, de la BEI, de la commission, selon Bruno Le Maire, 1 600 milliards selon Thierry Breton, alors que 540 milliards seulement, ce qui est déjà énorme, ont été offerts pour l’instant. L’idée est de se retourner vers la BCE pour trouver le solde impossible à emprunter dans le cadre de l’UE, face à l’opposition justifiée de l’Allemagne et des Pays-Bas. Le « QE » pourrait être augmenté de 500 milliards d’euros, soit une augmentation de 1 500 milliards d’euros pour l’année 2020. Les rachats d’obligations par la BCE auprès des banques et des compagnies d’assurance correspondent en fait à des financements directs de l’Italie, à la violation de ses statuts. S’ils sont logiques avec eux-mêmes, les Allemands et les Hollandais devraient dire encore non, dans les mois prochains, pour éviter la faillite de la BCE. Mais alors, ce seront les économies de la France et de l’Italie qui s’effondreront et ce sera l’explosion de la zone euro !

    Il est probable que l’explosion aura lieu fin 2020 ou en 2021, avec retour à une simple monnaie commune, et non plus unique. Il y aura alors retour au franc et dévaluation des monnaies nationales pour rétablir la compétitivité des exportations, inflation pour alléger la dette d’autant et spolier les épargnants d’autant. La dévaluation moyenne des pays de l’Europe du Sud par rapport à l’Allemagne devrait se situer entre 25 % et 43 % selon Jacques Sapir. Les Français et leurs élites irresponsables, en décadence depuis 45 ans, ne l’auront pas volé ! Et il faudra alors qu’ils ne s’en prennent qu’à eux-mêmes, pas à l’Allemagne !

    Marc Rousset

  • Que faisons-nous encore au Sahel où le changement de paradigme s’impose désormais ? par Bernard Lugan

    Un sondage édifiant vient d’être publié au Mali : 82% des Maliens ont une opinion défavorable de la France, 77% pensent qu’elle n’y défend militairement que ses intérêts, 62,1% considèrent que Barkhane doit quitter immédiatement le Mali et 73% estiment que la France est complice des jihadistes…

    Ce sondage confirme l’ampleur du sentiment anti Français largement affirmé le 10 février 2019 à Bamako, quand, devant plusieurs dizaines de milliers de partisans, l’imam wahhabite Mahmoud Dicko déclara : « Pourquoi c’est la France qui dicte sa loi ici ? Cette France qui nous a colonisés et continue toujours de nous coloniser et de dicter tout ce que nous devons faire. Que la France mette fin à son ingérence dans notre pays ».

     

    AVT_Bernard-Lugan_2614.jpgCe rejet de la France se retrouve également au Niger et au Burkina Faso où des manifestations quasi quotidiennes demandent le départ de l’armée française.

     

    Au moment où la France engage la fleur de sa jeunesse pour les défendre, les populations concernées demandent donc le retrait de Barkhane... En même temps, des dizaines de milliers de déserteurs maliens vivent en France où ils bénéficient des largesses « néocoloniales » d’un pays devenu masochiste…

     

    Dans ces conditions, puisque notre présence n’y est pas désirée, et qu’elle y est même rejetée, que faisons-nous encore au Sahel ? Allons-nous continuer à y exposer la vie de nos soldats alors que la région totalise moins de 0,25% du commerce extérieur de la France, que les 2900 tonnes d’uranium du Niger ne pèsent rien dans une production mondiale de 63 000 tonnes, et que l’or du Burkina Faso et du Mali est extrait par des sociétés canadiennes, australiennes et turques ?

     

    Les Maliens, les Nigériens et les Burkinabé ne veulent donc plus de la France ? Dont acte ! Les 10 milliards d’euros que nous leur donnons annuellement en cadeau gracieux, et en pure perte, vont donc pouvoir être mis au service des Français. Notamment dans les hôpitaux où 660 médecins menacent de démissionner si l’Etat ne renfloue pas les caisses, alors que moins de 3 milliards permettraient d’y régler définitivement tous les problèmes…

     

    Ceci étant, puisque, au Sahel, nous évoluons désormais en milieu hostile, pourquoi ne pas profiter de l’opportunité offerte par l’ingratitude de ses populations pour enfin changer de paradigme ?

    Jusque-là, portant avec constance, et même abnégation, le « fardeau de l’Homme blanc », nous y avons combattu pour empêcher le chaos régional. Aujourd’hui, une question iconoclaste doit être posée : et si nous partions en laissant se développer le chaos?

     

    Notre départ provoquerait certes une période d’anarchie, mais, à son terme, les contentieux régionaux mis entre parenthèse par la colonisation et aggravés par la démocratie auront été « purgés ». Pourrait ainsi naître l’indispensable réorganisation politique et territoriale qui, seule, pourrait régler la crise régionale en profondeur. Ce que refusent de faire les rentiers de l’indépendance, ces sédentaires qui ne sont au pouvoir que parce qu’ils sont électoralement plus nombreux que les nomades. Et cela parce que leurs femmes ont été plus fécondes que celles des pasteurs, lesquelles eurent la sagesse d’aligner leur développement démographique sur les possibilités offertes par le milieu. Ces mêmes sédentaires qui demandent aujourd’hui le départ de Barkhane, ne voyant pas que le nouvel ordre régional qui suivra ne se fera pas en leur faveur car les Touareg, les Maures et les Peul auront en effet vite fait de les remettre sous leur coupe… comme avant qu’ils en aient été libérés par l’ « odieuse » colonisation…

     

    Au lieu de continuer à chercher dans les jihadistes un « ennemi de confort », regardons plutôt la réalité en face.

    Au Sahel, nous ne sommes pas dans l’Indochine de 1953, avec la descente de divisions entières du Vietminh vers Hanoï. Ici, nous avons face à nous quelques centaines de combattants qui se meuvent dans un vivier de quelques milliers de trafiquants abritant leur « négoce » derrière l’étendard du Prophète. La frontière entre jihadistes « authentiques » et jihadistes « opportunistes » est donc plus que floue. Quant aux alliances de circonstance nouées entre les groupes, elles sont cloisonnées par d’énormes fossés ethno-raciaux empêchant l’engerbage.

     

    Placées à la confluence de l’islamisme, de la contrebande, des rivalités ethniques et des luttes pour le contrôle des ressources, Barkhane percute régulièrement les constantes et les dynamiques locales, bloquant ainsi toute possibilité de recomposition politique et territoriale.

    Notre départ permettrait donc la reprise de ce vaste mouvement des Maures, des Touareg et des Peul bloqué hier par la colonisation. Comme je ne cesse de le dire et de l’écrire depuis des années, et comme je l’explique dans mon livre Les Guerres du Sahel des origines à nos jours, les nomades guerriers touareg, maures ou peul, n’accepteront jamais que l’ethno-mathématique électorale les soumette au bon vouloir des agriculteurs sédentaires que leurs ancêtres razziaient. Or, depuis les indépendances, l’introduction de la démocratie a fait qu’étant électoralement les plus nombreux, les sédentaires sudistes ont voulu prendre une revanche historique.

    Seul notre départ et l’abandon de notre protection militaire leur fera - certes tragiquement -, comprendre qu’ils ne sont pas de taille à vouloir dicter leur loi à ceux qui, avant la colonisation libératrice, réduisaient leurs aïeux en esclavage.

    Ces problématiques régionales millénaires étant à la source des problèmes actuels, tout règlement de la crise sahélienne passe donc par leur prise en compte et non par leur négation.

     

    Une telle politique devrait impérativement passer par le recentrage de notre ligne de défense sur la Méditerranée. D’où un renforcement de nos capacités maritimes, ce qui ne devrait pas poser de problèmes financiers puisque les 10 milliards d’euros que nous donnons annuellement aux pays du Sahel représentent le coût de trois porte-avions.

    Cette politique serait ancrée sur un nouveau paradigme impliquant l’établissement de partenariats avec les pays de l’Afrique du Nord qui seraient les premiers à subir les vagues migratoires venues du sud. Dans ces conditions, la priorité serait de vider l’abcès libyen en aidant les forces du général Haftar à prendre le contrôle du pays.

  • Retraites : La grève ou la trêve ? par Christian Vanneste

    Paris est devenu un enfer, sauf pour la garde verte d’Hidalgo. Des foules compactes de piétons se bousculent sur les trottoirs, ou guettent avec angoisse la surprise d’un vélo ou d’une trottinette qui slaloment à toute vitesse et dans tous les sens, et bien sûr ne s’arrêtent pas aux feux rouges. Le passage d’une rive à l’autre est une aventure, soit parce que les voitures, et plus encore les motos, tentent d’échapper aux embouteillages, soit parce que le flux étant figé, il faut passer entre deux voitures en zigzagant et en évitant les deux roues qui font la même chose, mais en sens inverse.

    VANNESTE.jpgDes piétons chargés et épuisés, une génération spontanée et envahissante de deux-roues, et des automobilistes punis par des heures d’immobilité ou de conduite chaotique et périlleuse : le cauchemar des Parisiens est le rêve des écologistes enfin réalisé. La Mairie de notre capitale ne semble pas se soucier des écoles publiques fermées, et encore moins des commerçants, des hôteliers ou des restaurateurs qui voient s’effondrer leurs espérances pour la période enchantée de la trêve des confiseurs. Quant à l’image dégradée de notre pays qu’offre Paris, d’une manifestation l’autre, tandis que les atteintes physiques aux personnes y ont augmenté de 9%, elle s’en désintéresse. La délinquance comme la réforme des retraites sont le fait de l’adversaire municipal, qui est au pouvoir national !

    Il faut avouer que cet adversaire, le pouvoir macronien, a fait très fort en voulant lancer une réforme systémique à la hussarde à la veille des Fêtes. Qu’il faille adapter le système des retraites à un contexte que l’espérance de vie, la longueur des études et la situation économique bousculent est une évidence, sauf pour ceux qui pensent que l’on peut encore augmenter la dépense publique et alourdir les charges dans un pays qui détient les records de la part de la dépense publique dans son PIB, et des prélèvements obligatoires qui ruinent sa compétitivité et expliquent le chômage. Pour autant, était-il prudent de voir trop grand et d’aller trop vite ? Le modèle suédois a agi sur Macron comme un mirage, séduisant de loin, et trompeur de près. La Suède, après une crise économique provoquée par l’emballement de la social-démocratie, a voulu s’adapter au réel et délaisser l’utopie socialiste du « toujours plus ». Elle a notamment procédé à une réforme des retraites destinées à adapter celles-ci aux changements, et surtout à l’allongement de l’espérance de vie , de 84 ans pour les femmes et de 77 ans pour les hommes, facteur évident de déséquilibre entre les cotisations et les pensions. Face à un problème beaucoup plus simple qu’en France, avec un seul système à l’origine, fondé sur les 15 meilleures années de revenus et 30 ans d’activité pour tout le monde, les gouvernements suédois ont posé les principes en 1991, pratiqué un dialogue parlementaire entre 1991 et 1994, fait voter la réforme en 1998, et décidé la mise en oeuvre en 2001. 10 ans de concertations et d’améliorations pour établir un consensus, avec aujourd’hui un résultat qui est loin de ne faire que des heureux. S’il y a un minimum garanti, la valeur du point ne l’est pas. Les pensions peuvent diminuer si l’espérance de vie s’accroît et si la croissance ralentit. Les Suédois peuvent certes prendre leur retraite à 61 ans, mais beaucoup travaillent au moins jusqu’à 65 ans pour obtenir un nombre de points suffisant pour une retraite décente. Certains cumulent un emploi avec leur retraite. Par ailleurs, si les cotisations représentent 18,5 % des salaires, elles sont pour 2,5% destinées à des fonds de pension qui ajoutent à la retraite par répartition, une part de capitalisation.

    On mesure l’outrecuidance française qui après une concertation menée depuis Octobre 2017 par Delevoye, prétendait voter la réforme dès le début 2020, alors que nos 42 régimes et le traditionnel manque de réalisme économique des Français rendent les choses beaucoup plus compliquées. Allez donc parler de capitalisation dans notre cher pays, sans soulever la réprobation de tous ceux que le mot « capital » révulse. La précipitation et la complexité ne font pas bon ménage. Aujourd’hui, les retraités sont favorables au projet qui ne les concerne pas. Tous les autres sont contre car ils pensent, non sans raison, qu’ils y perdront. Une seule question se pose pour eux : à partir de quand cela s’applique ? Vais-je être concerné ? On ne peut mieux faire pour qu’un pays se morcelle en de multiples égoïsmes dans un vaste « sauve-qui-peut ». Le gouvernement a tenté de se servir de ces divisions : on observera la priorité apportée au problème du régime spécial de la police : que se passerait-il si sa garde prétorienne le lâchait ? Avec moins de succès, il annonce des cadeaux pour les enseignants. Plus généralement, il retarde le plus possible l’application de la loi, afin d’en sortir le maximum de futurs retraités, ce qui du même coup efface les conséquences économiques positives d’une réforme qui se voulait urgente. En revanche, l’âge-pivot avec bonus malus, carotte et bâton, est une maladresse de technocrate. L’idée que l’âge du départ en retraite ne bougera pas est une utopie ou un mensonge. Donc l’âge pivot était bête mais honnête, la stabilité du point est un gros mensonge : comme en Suède, le niveau de vie des retraités va diminuer, et le pouvoir en place tente de marier la réforme avec des exigences qui lui sont contraires. Toute cette affaire aura été un travail d’amateur !

  • Dans la revue Marianne, Jean d’Orléans, Comte de Paris : ”Pour refonder la France après la crise, l'exécutif doit mettre

    Le chef de la Maison royale de France, Monseigneur le Comte de Paris vient de publier dans Marianne  une tribune sur les enseignements de la crise sanitaire.  C’est la deuxième fois, en un an, que ce magazine publie une tribune du prince.

    Dans cette tribune, le Comte de Paris, plaide pour un nouveau pacte social qui retiendrait les leçons de la crise actuelle.  Face à la crise du coronavirus qui secoue la France, le Prince place l’Hexagone « sous le chemin de la renaissance nationale » et demande à tous de réfléchir à ce que sera cet « avenir commun » à construire pour demain. A commencer par la reprise de notre « souveraineté nationale et entreprendre la relocalisation des entreprises en France » précise-t-il.

    Dénonçant les effets de la mondialisation, le comte de Paris appelle à une immédiate « réorganisation des ensembles internationaux » et énonce ses propositions pour que la France retrouve la place internationale qu’elle mérite. Une tribune politique et engagée du Comte de Paris, qui se situe d’ores et déjà, dans un contexte de déconfinement et qui est à découvrir.

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    https://www.marianne.net/debattons/billets/pour-refonder-la-france-apres-la-crise-l-executif-doit-mettre-en-oeuvre-un-nouveau?fbclid=IwAR1jxxUl1c0ikkiDrwGycGHiTq5umgPGVMNvSjBPLedZmDlvPAq113Rpo1g

     
    Jean d'Orléans, comte de Paris, plaide pour un nouveau pacte social qui retiendrait les leçons de la crise actuelle.

    Le président de la République, dans son intervention du 13 avril, a lui-même parlé de refondation. Cette épreuve personnelle et collective que nous vivons sera effectivement surmontée si nous la plaçons dans la perspective d’une renaissance nationale.

    Retrouver notre souveraineté dans le domaine sanitaire

    S’il nous faut accepter aujourd’hui et dans les mois qui viennent des contraintes nécessaires dans l’attente d’une victoire sur la pandémie, les citoyens que nous sommes peuvent mettre à profit le confinement pour réfléchir à l’avenir commun. A cet égard, l’expérience de tous ceux qui ont été confrontés aux pénuries meurtrières d’équipements et de protections, dans le système de santé, dans le commerce et les transports, sera précieuse et méritera, de la part des autorités, une écoute attentive, mais surtout une prise en compte.

    "Le jour d’après" ne saurait être celui de la reprise des anciennes pratiques après les discours d'hommage aux héros et de compassion pour les victimes. La violence de la crise économique placera les gouvernements devant des choix d’autant plus cruciaux que le monde restera sous la menace de nouvelles pandémies et de chocs climatiques. La renaissance de notre nation devra s’appuyer sur quatre enseignements que nous pouvons dès à présent tirer de la crise sanitaire et économique.

    La France doit retrouver sa souveraineté dans le domaine sanitaire en relocalisant sa production de matériel médical et de médicaments, désormais placée sous le contrôle vigilant des autorités publiques. Il est heureux, à cet égard, que le Medef réfléchisse, en liaison avec l’industrie pharmaceutique, à un vaste plan de relocalisations, dont il faudra veiller à ce qu’il n’augmente pas paradoxalement notre empreinte carbone. Mais il faut aussi mettre en œuvre un plan de rénovation et de développement de l’ensemble de notre système de santé. Il en est de même pour notre souveraineté numérique. Comment garantir aux Français l’anonymat d’une application de suivi du virus lorsque plusieurs services de l’État sont dépendants d’un système d’exploitation non souverain ?

    Le premier domaine de mise en œuvre de cette démocratie participative pourrait être l’hôpital public

    Le gouvernement doit bien entendu protéger les entreprises et les salariés des effets immédiatement ravageurs de la crise économique mais il lui faudra prendre en compte le bouleversement social opéré par la crise sanitaire. Dans la lutte contre la pandémie, et pour assurer l’existence même de notre société, l’ensemble du service public et de nombreux secteurs libéraux et privés ont conjugué leurs efforts : la fonction publique hospitalière, les policiers, les pompiers, les enseignants, les médecins de ville, les infirmières et infirmiers, les conducteurs de camions, les livreurs, le personnel des grands magasins, les éboueurs, les commerçants, l’ensemble des agriculteurs.

    Il faudra réviser les statuts et en créer de nouveaux – par exemple pour l’aide à la personne. Il faudra veiller à ce que l’estime dont bénéficient ces travailleurs se traduise dans le niveau de leur rémunération. Il faudra donner droit à leur volonté de participer aux décisions collectives : le premier domaine de mise en œuvre de cette démocratie participative pourrait être l’hôpital public, pour lequel l'ensemble des parties prenantes (personnels soignants, citoyens, associations de malades, collectivités territoriales, assurance maladie…) doit être pleinement associé à des décisions trop souvent imposées par des normes bureaucratiques et par des contraintes budgétaires dont nous constatons les effets catastrophiques. Depuis plusieurs années, de nombreuses voix s’élevaient en ce sens.

     

    Réformer la mondialisation

    Les mauvais effets de la mondialisation, aujourd’hui communément constatés, nous obligent à repenser notre modèle de développement. La mesure quantitative de la croissance tient pour négligeable la souffrance sociale et les dégâts sur l’environnement. C’est dans la perspective d’un développement de l’homme tout entier – et non du seul producteur-consommateur – qu’il faut envisager le redéploiement de nos activités. La crise sanitaire nous montre déjà la nécessité de promouvoir, dans le domaine alimentaire, les circuits courts et les commerces de proximité. Il faudra également repenser la place de l’automobile, le rôle du transport routier, les aménagements urbains… et rassembler dans une même cohérence les projets économiques, sociaux et environnementaux.

    La vivacité de nos corps intermédiaires est la condition nécessaire de l’exercice démocratique.

    Ce souci de cohérence inspirait la planification à la française, souple et indicative, qui joua un rôle décisif dans la reconstruction de notre pays après la Seconde Guerre mondiale. Le Plan ainsi conçu, amélioré par la participation des syndicats et des organisations professionnelles ou de nouvelles formes de représentations aux choix collectifs, peut être à nouveau l’instrument de notre renaissance. Plus que jamais, cette période de confinement nous aura montré à quel point la confiance s’exerce d’abord dans la solidarité familiale, entre voisins, entre professionnels du même secteur ou auprès des élus locaux. La vivacité de nos corps intermédiaires est la condition nécessaire de l’exercice démocratique.

    Dans un monde bouleversé par les crises sanitaires et économiques, dans une Europe qui devra se redéfinir, la France ne peut manquer de participer activement à une réorganisation des ensembles internationaux selon un principe général de coopération interétatique en matière de développement, d’aide financière, de système monétaire et de sécurité collective. La tâche est immense mais nous pouvons nous appuyer sur les institutions internationales pour les conforter, les réformer ou les réorienter en fonction des biens communs à l’ensemble de l’humanité.

    La France, riche de son expérience millénaire et sans cesse fortifiée par l'énergie de ses citoyens, sera une nouvelle fois exemplaire pour elle-même et pour le monde.

    Le président de la République l’a reconnu : nous avons manqué d’une stratégie générale, de procédures d’alerte, et avons navigué à vue. D’autres pays ont fait mieux que nous dans le même cadre démocratique. La multiplication des consultations l’a déjà montré, sur des sujets comme le climat ou les gilets jaunes : elles peuvent donner l’impression d’avancer sans réels changements.

    Les enjeux que j’ai évoqués, et que j’aurai à préciser dans les mois qui viennent, doivent donner lieu à des décisions fortes et courageuses. Mais je sais déjà que la France, riche de son expérience millénaire et sans cesse fortifiée par l'énergie de ses citoyens, sera une nouvelle fois exemplaire pour elle-même et pour le monde.

  • Un pays cul par-dessus tête ! par Christian Vanneste

    La France fut le pays de Descartes, et celui de Voltaire, c’est-à-dire celui d’une raison parfois un peu sèche cultivant toujours le doute, souvent l’ironie et parfois le renversement des idoles qu’elle avait adorées. Cela ne l’empêchait pas d’être cohérente à sa manière, toujours plus ou moins en guerre civile, avec une république qui se voulait davantage une anti-monarchie qu’un Bien Commun, et une laïcité plus bouffeuse de curés que neutralité tolérante.

    3309368304.jpgLa France, cinquième puissance mondiale, avait encore de l’allure, même si le décalage entre ses discours officiels, sa prétendue exemplarité rayonnant sur la planète, et la réalité crue de sa présence au monde s’élargissait d’heure en heure. Lorsque les Japonais ou les Chinois visitent la France, ils se rendent à Versailles plus qu’au Panthéon, s’extasier devant le palais de Louis XIV plutôt que dans l’Eglise convertie au culte du progressisme républicain.

    Lorsque les Français ont porté Macron à l’Elysée pour tout changer, alors qu’il y était déjà dans un bureau depuis cinq ans, ils auraient du penser qu’ils appliquaient inconsciemment la célèbre sentence du « Guépard » : « Pour que tout reste comme avant, il faut que tout change ». Rien n’a donc changé, sauf que cette formule n’indique nullement une situation immobile, mais la continuation d’une descente, la poursuite d’une décadence française qui paraît irréversible, la prolongation qui semble sans fin d’un « voyage en Absurdie ».

    Il ne se passe pas de jour sans que l’on n’ait les signes de cette dérive zigzagante, de ces pitoyables tête-à-queue. Ainsi apprend-on que l’assassin de sa compagne, condamné à 30 ans de prison par la Cour d’Assises des Pyrénées Orientales en 2017, a été libéré en raison du retard mis par la Cour d’Assises de Montpellier pour le juger à nouveau après son appel. Les lois favorables aux justiciables, davantage penchées sur le sort des malheureux condamnés que sur celui des victimes, qui ont le tort d’être mortes, font que l’appel est devenu possible après un jugement en Cour d’Assises, et que la prison, désormais considérée comme une épouvantable torture, voire comme un école du crime, doit être évitée au maximum, et suspendue dès que possible. Au moment même où le gouvernement fait de la lutte contre les violences conjugales, bien sûr uniquement celles venant des « mâles blancs », voilà que l’un d’eux est remis en liberté ! Pourquoi ? Mais, parce que la Justice manque de moyens et que cette pauvreté en arrive à mettre en panne la plus haute juridiction pénale, celle qui donne la parole au peuple, encore, la Cour d’Assises ! Pendant ce temps, au pays de Voltaire, et des « droits de l’homme », au premier rang desquels figure la liberté d’expression, la noria des dénonciations brandies par les inquisitions lobbyistes mobilise les magistrats et les avocats pour juger indéfiniment Eric Zemmour et Renaud Camus…. qui ne font qu’exprimer ce que beaucoup de Français pensent.

    Peut-être les juges auront-ils aussi à longuement s’intéresser au sort des djihadistes prétendument français, que la loi actuelle pouvait parfaitement priver de leur nationalité pour trahison et laisser entre les mains de la justice du pays dans lequel ils ont accompli leurs méfaits ? Mais non : il faut qu’ils reviennent en France, comme il a fallu que le djihadiste Flavien Moreau, puis Mohamed Achamlane, chef de Forsam Alizza, soient libérés après quelques années d’incarcération, ou, cerise sur le gâteau, que le terroriste Oualid Boudissa quitte la prison par erreur… Pour la sémillante Garde des sceaux, tout cela n’est que normal : il y a 1100 radicalisés et 500 terroristes en prison. Il faudra bien qu’ils sortent…. Gestion hôtelière oblige dans un pays qu’un mélange hypocrite de mauvaise gestion et d’idéologie amène à ne pas construire le nombre de cellules nécessaires pour ensuite faire de la surpopulation carcérale le marronnier préféré des journalistes aux heures creuses de l’été.

    Peut-être les juges devront-ils se pencher sur les plaintes qui seront déposées à l’encontre de ce « chanteur » qui, sur « la radio du service public », a cru devoir fredonner que Jésus-Christ était pédé…. On remarquera en passant que nos héroïques gratteurs de guitare ou humoristes sont plus respectueux à l’égard du Prophète. N’allez pas croire que c’est l’effet de la « jurisprudence » Charlie et du risque mortel encouru par celui qui oserait. Non, c’est par respect de l’Autre, vous savez celui qui est victime du racisme… D’ailleurs Belattar a montré son indépendance d’esprit en s’en prenant à Zineb El Rhazaoui, une survivante de Charlie. Dans ce sens là c’est moins dangereux, et l’humour ou le rap permettent d’être raciste, sexiste, de clamer que l’on « baise la France jusqu’à l’agonie » ou qu’on va pendre les Blancs… Sursis, classement sans suite : la France a pris l’habitude de marcher sur la tête !

  • La crise de 2008 a profité à l'Asie (petit rappel pour comprendre 2020), par Jean-Philippe Chauvin.

    Le texte ci-dessous a été écrit et publié en octobre 2008, et il ne me semble pas incongru de le republier aujourd'hui, pour entretenir la mémoire et en tirer quelques leçons, au regard de la crise actuelle qui voit désormais la Chine tirer bénéfice d'une situation qu'elle n'a pas entièrement créée même si elle en porte une part de responsabilité indéniable. Après 2008, la mondialisation a continué et s'est même accélérée, et la Chine a conforté ses positions, aidée en cela par l'irresponsabilité ou la cupidité des actionnaires et de nombre de multinationales qui ne raisonnent qu'en termes « d'avantages comparatifs » : les conséquences sont là, et nous pouvons les mesurer (les masques et le matériel médical qui manquent en France, puisque désormais fabriqués en Chine, par exemple), sans être bien certain, pour mon compte, que la République et les partisans de la mondialisation libérale aient la volonté réelle d'infléchir les choses et de revenir à plus de raison et, disons le mot, de « nation »...

    jean philippe chauvin.jpgLa crise financière continue à se développer sans que l’on sache combien de temps elle va durer et quelles en seront toutes les conséquences. La dégringolade des places boursières donne l’impression d’une vaste panique incontrôlée et d’une perte de confiance généralisée dans le système financier mondial. Mais, au-delà des évènements, il me semble important de chercher à comprendre ce qui se passe, condition indispensable à toute stratégie économique crédible et à toute réponse politique.

     

    En fait, il n’est pas inutile de se rappeler que le terme même de crise est la traduction française du mot grec « krisis » qui signifie « séparation » : c’est bien de cela dont il s’agit, une séparation entre un avant et un après, une forme de transition en somme entre deux situations, deux réalités, deux mondes.

     

    Ainsi, nous assistons au « passage de témoin » de la puissance financière et économique, des pays du Nord (Etats-Unis, pays européens, principalement) à certaines nations d’Asie, en particulier l’Inde et la Chine, ce que soulignent quelques (rares) articles qui évitent de tomber dans le piège d’une lecture simpliste et seulement idéologique, pas toujours suffisante pour comprendre la situation présente : si crise du capitalisme il y a, cela ne signifie pas la fin de celui-ci mais son transfert dans de nouveaux espaces dominants, dans de nouvelles zones de réalisation et d’expansion. Le centre du monde se déplace vers l’Asie et, comme tout déracinement de ce que l’on a cru éternel et inexpugnable, cela se fait dans de grands craquements et dans la poussière soulevée par ces grands arbres qui s’abattent sur un sol devenu aride… L’argent est désormais ailleurs que dans nos pays qui, en caricaturant un peu, se contentent juste de consommer des produits fabriqués en Asie, serrant par là-même la corde autour du cou de nos économies.

     

    La question posée dans « Le Monde 2 » dans son édition du samedi 4 octobre : « Au décours de cette crise, les actuels maîtres du monde seront-ils toujours ceux de demain ? » trouve ainsi sa réponse dans un autre article du « Monde » du même jour : « La crise renforcera l’Asie », article de l’économiste Jean-Raphaël Chaponniere qu’il conviendrait de découper et de conserver dans son portefeuille, non comme un talisman mais comme un avertissement, et qui confirme mes prévisions déjà anciennes.

     

    Ainsi, est-il expliqué que « la crise financière, la plus grave depuis 1929, accélérera le glissement du centre du monde vers l’Asie », glissement commencé depuis les années 80-90 et freiné par la crise de 1997. « Cependant, tous les pays asiatiques ont tiré les leçons de la crise de 1997 et ont accumulé des réserves pour se protéger. Investis en bons du Trésor américain, elles ont permis aux Etats-Unis de maintenir des taux d’intérêt bas et aux ménages américains de s’endetter davantage. L’Asie a ainsi profité de la boulimie de consommation aux Etats-Unis. Ces excès ont conduit à la crise. (…)

    Depuis l’été 2007, les Etats-Unis souffrent de la grippe des subprimes et, si les marchés asiatiques ont souffert, les économies réelles ont été épargnées. En 2009, elles seront bien sûr affectées par la récession qui s’annonce. Pour autant, elles connaîtront un rythme de croissance supérieur à celui des économies américaines, européennes et japonaises.

    (…) L’attention portée aux échanges occulte l’essentiel : la croissance asiatique repose bien davantage sur la demande domestique. L’investissement et la consommation sont les principaux ressorts de ces pays. Ils ne seront affectés qu’à la marge par la crise. (…)

    Les Etats et les ménages asiatiques qui en ont les moyens financiers continueront d’investir et de consommer. S’ils ont pâti de la crise financière, les fonds souverains asiatiques vont quant à eux probablement saisir cette opportunité pour acquérir des actifs aux Etats-Unis et en Europe.

    (…) En accélérant le basculement vers l’Asie, la crise actuelle accouchera d’un monde multipolaire. ».

     

    Comprendre ce transfert de richesses et de puissance économique, c’est en prévenir aussi les conséquences et en amortir le choc : le capitalisme libéral, s’il se retire de nos terres pour aller fleurir ailleurs, pourrait bien laisser la place à de nouvelles formes, traditionnelles ou inédites, d’économie et de société, mieux orientées vers le partage et la sobriété. Pour en finir, non pas avec l’Argent, mais avec son règne indécent et cruel…

  • L'Europe de la misère, quand cela cessera-t-il ?, par Frédéric Poretti-Winkler.

    2737274333.47.jpg« La qualité de la main-d'œuvre est capitale si nous voulons préserver nos emplois. Les délocalisations ne sont pas irrémédiables » (Jean de France, Un Prince Français).

    Fuite des cerveaux et des capitaux à l'étranger, chômage endémique, pays en faillite, travail qui se réduit comme une peau de chagrin, une des conséquences de la dictature fiscale, lois votées au Parlement Européen, que reste-t-il du pouvoir citoyen ?

    Quelle tragi-comédie que cette belle République dont le cinquième acte devrait fermer la pièce... En juin 2008 l'Irlande avait voté NON au Traité Européen. Après moult menaces économiques et propagandes en tout genre, ils ont refait voter les Irlandais en octobre 2009 avec l'assurance que le OUI passerait.

    frédéric winkler.jpgL'Irlande devenue durant quelques temps (depuis les années 1990) un Eldorado pour les entreprises avec ses avantages fiscaux, prit de plein fouet le « retour à la normale », en comprenant un peu tard que la « lune de miel » européenne était terminée. La crise de la zone euro éclata, les entreprises partirent vers d'autres pays. Le temps du mirage des avantages fiscaux évanouit, désormais le dynamisme du « tigre celtique », perd de la vitesse. Bref, l'Europe, c'est beaucoup de promesses, mais en définitive le mensonge, l'appauvrissement général voir la faillite des Etats, et non pas la solidarité espérée comme promise dans les déclarations des européistes. Non, décidément, on ne peut bâtir une véritable union sur des valeurs seulement marchandes !
    Investissement et mobilité sociale sont découragés. La République préfère, au lieu de favoriser ici, une saine politique familiale, pomper les ressources laborieuses et humaines des pays émergents, véritable « traite des bras et des ventres ». Afin de favoriser le capitalisme, on « déporte » le travail hors des frontières en mettant en péril des familles entières, avec l'absolution du Nouvel ordre mondial compatissant. Le système est ainsi, doublement responsable, d’une part parce qu’il a démissionné dans son rôle de protecteur de la nation en ne travaillant plus à son renouvellement et d’autre part en ponctionnant les pays en voie de développement tout en condamnant ceux qui y restent, à une mort lente ou assistances infinies ! N'est ce pas une nouvelle forme de criminalité et d'esclavage ?
    Les dangers du mondialisme avec ses délocalisations spéculatives nombreuses (Florange, entre autres, après Gandrange...), laissent les travailleurs français sur le carreau, avec un fort impact sur l'Ecologie comme la vie familiale. La braderie de secteurs entiers de notre économie, font craindre le pire pour l'avenir de notre pays… L'exportation scandaleuse des usines, du savoir-faire, vers des pays sans protection sociale rappelle l'esclavage odieux des ouvriers durant le XIXème siècle, la catastrophe de Savar (dans la banlieue de Dacca), au Bengladesh, au printemps 2013, a montré toute l'horreur de cette situation… L'argent tout puissant avec ses grands financiers qui parlent des droit de l'homme, font « travailler » des asiatiques pour une misère, sous le regard puéril des « donneurs de leçon » démocratiques. Comment qualifier cette société acceptant le système qui met au chômage un homme, entraînant sa femme et ses enfants dans la précarité sans laisser la moindre protection comme pourrait l'assurer une Communauté de Métiers… La concurrence comme la destruction de nos produits par d'autres plus « rentables », fruits de la misère humaine, doit cesser. Le capitalisme libéral détruit le pays, c'est indiscutable et son fruit, le socialisme, toujours moralisateur, regorge de bonnes intentions avec l'argent des autres. Il ne supporte pas et ne veut pas voir la souffrance du petit peuple, entassé dans des banlieues invivables, vivant sous le diktat de bandes, connues par la police, mais complice d'un État liquéfié comme incompétent… Comme au XIXeme siècle, devant les propositions des lois sociales royalistes, les socialistes républicains font la sourde oreille : tant pis pour les pauvres, les « sans-dents », mieux vaut nier les problèmes et rester dans son éternelle utopie. Le chômage augmente, on découvre les nouveaux pauvres, tout cela baigne dans l'affairisme et les scandales. La caste au pouvoir appartient souvent à cette grande bourgeoisie directement issue des profiteurs de la révolution et, en tout cas, de ses principes. Elle a traversé les époques en cherchant à s'accaparer l'État. On pourrait simplifier en disant qu'elle est à la fois politique, syndicale, médiatique et technocratique. Elle vit de l'énorme pression fiscale dont souffre le pays et qui détruit notre économie comme le tissu social. Les citoyens sont livrés à la loi de la jungle, baptisée « libre concurrence ». Les fils de ceux qui se sont battus pour libérer le territoire, vivent dans des cités ou le couvre-feu est déclenché chaque jour. Les personnes âgées n'osent plus sortir de chez elles le soir, pour les secours, médecins ou pompiers, la moindre intervention devient presque suicidaire. Faut-il le taire ? Que vaut un État ayant démissionné de la simple justice de proximité ? L'égalitarisme prôné met au même rang un citoyen et un délinquant, au nom d'une prétendue « Justice » ? Dans ce système, on nous parle de solidarité mais c'est toujours avec notre argent ! On met en place un business démagogique de bienveillance obligatoire et bureaucratique. Le résultat est arbitraire et anti-social car le système impose des prélèvements sans fin, sur le monde du travail, pour justifier une charité mondiale médiatiquement orchestrée, pour soulager toute la misère qui vient s'installer chez nous. Alors que d'autres pays ont compris les dangers d'une telle pratique risquant de détruire le tissu social chez eux en tiersmondisant leur propre territoire. On finit par ne travailler que pour les autres dans ces conditions. D'autant qu'au niveau social la pauvreté, qui touche désormais 14 % de la population Française, comme les familles nombreuses, n'intéressent personne. Ce sont des « locaux », la solidarité va plutôt pour ce qui est différent et surtout lointain, une manière de se donner bonne conscience, en fait, la république s'occupera des Français après !
    F. PORETTI - Winkler (Projet de Société, à suivre)

  • Réindustrialiser la France ?, par Jacques Bichot.

    Les produits informatiques représentent 5% de la production industrielle américaine.

    Source : http://www.economiematin.fr/

    Le débat sur la réindustrialisation de notre pays, auquel nous avons participé en écrivant Virus et Mondialisation (Economie matin, 13 mai 2020) se poursuit : rien que dans Les Echos, un édito de David Barroux titré Sauver nos usines reconnaît que « De l’Allemagne à la Suisse en passant par Singapour, des pays développés ont su conserver leurs usines » et un Décryptage signé Julien Dupont Calbo se situe dans une optique Spécial relocalisation, et donne les résultats d’un sondage favorable à ce changement d’orientation : à la question « êtes-vous favorable à ce que des industriels français relocalisent leur production même si cela augmente le prix final pour le consommateur ? », il y a 47 % de réponses « Oui tout-à-fait » et 42 % de « Oui plutôt ». Encourageant !

    2.jpegLe point de vue d’un général chinois

    Mais le plus intéressant est la publication par la revue Conflits d’un entretien avec le général chinois Qiao Liang, daté du 7 mai, dont je viens également de prendre connaissance. Ce haut gradé, qui a pris sa retraite de l’armée et enseigne à l’université, est direct : « la haute technologie dépend de l’industrie manufacturière. (…) La bataille finale reste la fabrication. (…) Si les Etats-Unis veulent se battre contre le plus grand pays manufacturier alors que l’industrie manufacturière s’est vidée, comment vont-ils combattre ? »

    Le général Qiao Liang prend, coronavirus oblige, un exemple relatif aux ventilateurs, appareils indispensables quand le virus annihile les capacités respiratoires. Il dit que « les Américains n’ont pas la capacité de produire les respirateurs dont ils possèdent les brevets ». Pourquoi ? Parce que, sur les 1 400 pièces du ventilateur, plus de 1 100 doivent être produites en Chine, ainsi que l’assemblage final. » Il explique cette situation par l’utilisation du dollar, qui permet depuis longtemps de tout acheter en le faisant produire par d’autres. Or, dit-il, « en cas d’épidémie ou de guerre, un pays sans industrie manufacturière peut-il être considéré comme un pays puissant ? »

    Le général termine en observant qu’il est difficile de reprendre la fabrication locale : impossible de produire au prix chinois avec des salaires américains ! Quant à la robotisation, elle se traduirait selon lui par une augmentation insupportable du chômage. C’est à mon avis le point faible de cette remarquable analyse : bien des gens pensaient, au XIXème siècle, que les machines allaient engendrer un chômage de masse, et ce ne fut pas le cas, c’est la production et la consommation qui ont augmenté grosso modo parallèlement.

    Comment réindustrialiser la France et l’Europe ?

    Je ne crois pas impossible une réindustrialisation du monde occidental, mais ce n’est évidemment pas du « tout cuit » ! Un tel changement supposerait, au moins pendant plusieurs années, une sorte de protectionnisme dont aucun petit pays n’est capable. Il faudrait étudier de près notre voisin suisse : voilà un petit pays qui, sans être extraordinairement protectionniste, a conservé une industrie puissante. Bien sûr, cette industrie ne couvre pas l’ensemble des secteurs, mais elle prospère. Ceci étant, la dimension européenne, comparable à celle des Etats-Unis, permettrait peut-être, en adoptant quelques-unes des vertus suisses, de réaliser l’impossible : stopper puis inverser le mouvement de désindustrialisation.

    Il faudrait pour cela changer en profondeur le fonctionnement de l’Union. Comme la France, ou plus encore, l’Union européenne est gangrenée par la bureaucratisation et une certaine forme de politisation. Je dis bien « une certaine forme », car la politisation à la chinoise n’a certes pas nuit à l’industrialisation de ce pays, du moins une fois qu’il a été débarrassé de la folie maoïste.

    La politisation européenne et française est tout-à-fait différente : en Chine le Parti fait marcher (grosso modo) tout le monde dans la même direction ; en Europe, et particulièrement en France, elle permet à des incompétents d’arriver au pouvoir et laisse les populations tirer à hue et à dia, comme on disait du temps des attelages de chevaux. Il nous faut inventer une forme de vie politique qui ne soit ni la dictature du Parti, ni la chienlit.

    Hélas, je suis économiste, pas politologue, et j’envoie donc la balle dans le camp de ceux qui connaissent mieux les arcanes de la vie politique. Je sais qu’il faut réindustrialiser, je sais qu’il faut le faire au niveau européen, mais je ne sais pas comment porter à la tête de nos différents pays et de l’Union des hommes qui aient certaines des qualités de Xi Jinping dans être du genre dictateur 

  • Ce Système dont nous ne voulons plus...

    Par Jean-Philippe Chauvin 

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    En juin 1980, le journal Royaliste titrait, sur fond de Marianne vacillante : « Qui croit encore au système ? » : nous étions en pleine Giscardie, et les contestations restaient vives, dans le même temps que les Gauches s'apprêtaient à accéder au pouvoir, pour la première fois sous la Cinquième République, et soufflaient constamment sur les braises, s'enivrant de grands mots et de slogans qui se voulaient encore « révolutionnaires ».

    Les royalistes n'étaient pas les derniers à contester la présidence de « Foutriquet », selon le mot du philosophe Pierre Boutang, et à prôner un changement de tête, en attendant et en préparant un changement dans les institutions, certains en approfondissant celles de la Cinquième, « de la monarchie élective à la monarchie héréditaire et arbitrale » et d'autres, plus rudement, en renversant l'ordre centraliste, « de la République jacobine à la Royauté fédérale des peuples de France ». Mais tous pouvaient se reconnaître dans le titre de Royaliste, et, près de quarante ans après (ces fameux « quarante ans » que les Gilets jaunes évoquent comme un véritable mantra), après ces quatre décennies sans doute perdues pour la France (sauf peut-être sur la question de la décentralisation, avec les lois de 1982 et de 2004), ce titre paraît tout à fait adapté à la situation ! 

    Bien sûr, il paraît nécessaire de définir ce que l'on peut nommer « système » pour éviter tout malentendu et toute illusion, et ne pas se tromper ni de cible ni d'enjeu. Le « système », c'est d'abord un état d'esprit libéral (au sens le plus extrême du terme) mis en pratique par le jeu d'institutions de moins en moins politiques et de plus asservies par les féodalités financières et économiques, de la République à l'Union européenne, et c'est surtout l'imposition d'une « gouvernance mondialisée » symbolisée et représentée par le pouvoir de grandes villes-monde ou d'immenses zones métropolisées qui n'ont plus guère de rapports avec les pays et les populations historiques sur lesquelles elles vivent, souvent à leur dépens, comme du temps de la romanisation antique. Le système, c'est ce carcan de la démocratie dite représentative de plus en plus lointaine pour ceux qu'elle prétend représenter sans leur laisser le droit à la libre parole, et qui est aux mains de partis et de notables de moins en moins représentatifs des réalités sociales de notre pays ; c'est ce que l'on pourrait nommer « le pays légal », celui des élus, des parlementaires (qualifiés souvent de « parlementeurs », comme en février 1934 ou dans les années 1950, avant le retour du général de Gaulle) et des ministres, mais aussi des syndicats, des médias ou des artistes de la société du spectacle, vitrine de la société de consommation. 

    Au regard des derniers événements, l'on peut aisément constater que ce système, qui porte aujourd'hui le nom « synthétique » de « République » et qui a peu à voir avec le sens premier de ce mot, la « Res publica » (la chose publique, ou la communauté publique, de la Cité), se défend bien à défaut de bien gouverner : la célèbre formule d'Anatole France, l'auteur du conte si peu républicain « L'île des pingouins », reste actuelle, et les méthodes du Sinistre de l'Intérieur, M. Castaner, démontrent à l'envi ces procédés de « basse police » qui vont si bien à ce système qui, à défaut d'être bien aimé, entend forcer les citoyens à l'accepter sans contester.

    images.jpgLes diverses limitations de la liberté d'expression, les censures insidieuses ou les manipulations nombreuses, sans oublier les nouveaux moyens de la répression courante, des charges en moto (que j'avais, un des premiers, évoquées dans mon témoignage sur les événements parisiens du samedi 1er décembre) aux blocages de bus de manifestants bien en amont de Paris, de l'usage (inédit en ville depuis 2005) des blindés frappés de l'écusson de l'Union européenne (tout un symbole !) aux jets inconsidérés de gaz lacrymogène sur des manifestants un peu trop joyeux (comme place de l'Opéra samedi 15 décembre), sans oublier les projets ministériels et gouvernementaux de limitation légale du droit de manifester, tout cela marque une radicalisation d'un Système aux abois, furieux de s'être laissé bousculer par des « manants en gilets jaunes », sortis des profondeurs d'un « pays réel » négligé, voire oublié des « élites » (sic) tout d'un coup empêchées de « mondialiser en rond », selon l'heureuse expression d'un commentateur radiophonique... 

    les-manants-du-roi-979181-264-432.jpgEn d'autres temps, Jean de La Varende, écrivain enraciné de Normandie, avait réhabilité le sens du mot « manant », en rappelant sa véritable et historique signification : « des manants, le beau mot qui réunissait gentilshommes et terriens... de maneo : je reste, je persévère et j'attends. Les autres pouvaient fuir ; pouvaient courir où l'on se divertit : à eux, les manants, de continuer, d'assurer. » 

    35282784_524232294690752_2201719867948662784_o.jpgAlors, oui, en nous souvenant d'où nous venons et qui nous sommes, il nous est possible et fort légitime de revendiquer, face à un système féodal-libéral inquiet de ne plus être « la seule alternative » chère à Margaret Thatcher, d'être « les manants du roi », non pour détruire ce qui s'effondre, mais pour fonder un nouveau pacte social et politiquement royal, à l'écoute et au service de tous, cette alliance de l'Autorité nécessaire au sommet et des libertés garanties à la base, cette nouvelle arche française prête à affronter les tempêtes de ce « monde global » et de son « globalitarisme » néfaste pour les hommes comme pour la planète toute entière : pour ramener les Fouquet contemporains à la raison, il nous faut un « Louis XIV institutionnel », non un tyran mais un roi « protecteur des hommes et défenseur de la paix ». 

    La Monarchie n'a pas de sceptre magique, mais elle est la meilleure arme contre les spectres d'une mondialisation devenue folle d'avoir toujours eu tort... ■  

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

    A lire dans Lafautearousseau

    Au fait, qu'est-ce que le « Système » dont nous parlons ? Essai de définition ...

  • C’est la France qui brûle, et on regarde ailleurs ! par Christian Vanneste

    (illustration : l'Artémison d'Ephèse, incendié par Erostrate)

     

    C’est tombé comme un rideau après une parenthèse savamment orchestrée par nos médias au nom de la bienpensance abêtissante : il fallait ne songer qu’à une menace, celle du prétendu réchauffement climatique causé par l’homme,  en se pâmant d’admiration devant la sagesse des lycéens défilant à l’appel d’une jeune Suédoise « illuminée » par ses visions apocalyptiques…  et par les projecteurs ; il fallait verser une larme sur le meilleur de nos présidents depuis qu’il est mort ; il fallait jeter l’anathème sur Zemmour, le raciste, le mal incarné. Et puis, en face de Notre-Dame, en plein coeur de Paris, dans ce haut-lieu symbolique de la résistance parisienne, dans le saint-des-saints de la République, à la Préfecture de Police, voilà qu’un Martiniquais converti à l’islam depuis 18 mois, agent administratif de la police, tue quatre de ses collègues, parmi lesquels, sa supérieure qui l’avait convoqué parce que depuis quelque temps il ne saluait plus les femmes.

    Cet événement qu’on va, sans doute, une fois de plus faire glisser vers le trouble mental, celui d’un handicapé, mal dans sa peau, victime de sa hiérarchie, peut-être déstabilisé par une déception sentimentale, n’est pas anecdotique mais symbolique : il condense tout ce que le pouvoir actuel et ses complices médiatiques ou judiciaires cherchent à cacher. Zemmour dénonce l’islam : a-t-il tort ? Même si le meurtrier au couteau ( en céramique pour ne pas être détecté) est un Antillais, c’est-à-dire un Français de longue date, on sait très bien que la diffusion de l’islamisme est liée à la présence d’une forte population musulmane d’origine immigrée. Le discours des partisans de l’immigration est celui de la préférence étrangère : il contribue à fracturer notre pays et à désarmer ses résistances logiques. Lorsque la Guyanaise Taubira a fait voter une loi sur l’esclavage, elle a limité celui-ci au trafic et à l’exploitation pratiqués par les Occidentaux, en condamnant ces derniers à la repentance, mais en passant sous silence celui des Arabes musulmans, plus ancien, plus important, et justifié par les textes religieux et les modèles fournis par les compagnons du Prophète. Faut-il rappeler que l’intervention française dans ce qui est devenu l’Algérie a été provoquée par l’activité des pirates esclavagistes basés à Alger ? L’Occident chrétien a logiquement mis fin à un traitement inhumain incompatible avec le christianisme. L’esclavage a perduré dans le monde musulman partout où la pression occidentale ne l’a pas fait cesser, y compris dans certaines contrées colonisées. L’Etat islamique l’a rétabli par salafisme, c’est-à-dire retour aux règles de l’islam primitif. Les partisans acharnés de la déconstruction de notre pays sont donc parvenus à ce contre-sens inouï : conduire des noirs qui s’estiment victimes de discrimination raciale, et notamment des descendants d’esclaves antillais, à se convertir à l’islam par detestation de la France, et en oubliant que ce qui a été une activité limitée dans le temps et l’espace en Occident, condamnée par la religion chrétienne, puis par les Etats, était au contraire généralement admis en terre d’islam. Il y a, au comble de l’absurdité, des djihadistes martiniquais. En 2014, l’un d’eux était déjà mort dans un attentat-suicide au nord de l’Irak !

    Faut-il regretter Chirac ? Pendant les quatre ans où il a été Premier Ministre et les douze ans pendant lesquels il a été Président de la République, qu’a-t-il fait pour lutter contre la menace, pour contrer les discours qui désarment notre pays, pour mobiliser les Français contre les vrais dangers ? Certes, il avait parlé du « bruit et des odeurs » en 1991, mais c’est son gouvernement qui a autorisé le groupement familial en 1976, suspendu par Barre l’année suivante, et rétabli en 1978 par les juges du Conseil d’Etat ! C’est lui surtout qui avait lancé en 2002, « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Cette phrase qu’on veut prophétique l’est plus qu’on ne l’imagine. Ce n’est pas en ignorant le réchauffement climatique que la France regarde ailleurs que vers la maison en feu, mais en s’obnubilant sur un phénomène climatique, auquel sa taille et son mode de production de l’énergie électrique ne contribuent guère, au lieu de se concentrer sur la maison incendiée par la violence et l’ensauvagement d’une partie de sa population, menacée de s’écrouler par la dislocation de la communauté nationale.

    Les peurs irrationnelles ont longtemps mobilisé les foules. Que le monde entier puisse écouter avec fascination une donzelle de 16 ans lire des discours chargés d’une émotion que sa jeunesse et sa fragilité vont amplifier, en dit long sur la capacité de manipulation de certains groupes de pression et sur l’abêtissement collectif qui privilégie l’affectivité par rapport à l’intelligence. Le bon sens nous appelle à remettre d’abord l’ordre dans la maison, à rétablir par tous les moyens la solidarité de la communauté nationale, à affirmer sa nécessaire identité, à sauver notre pays plutôt que de prétendre sauver la planète.

  • La fabrique de l’islamisme

    La Grande Mosquée de Paris 
     
    par Louis-Joseph Delanglade
     

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    Les médias le présentent comme un proche de M. Macron dont « il aurait l’oreille ». Le titre seul de son rapport de 2016, Un islam français est possiblerelevait déjà de l’utopie et de la provocation. Voici qu’aujourd’hui M. El Karoui, brillant intellectuel à la solide formation universitaire, passé lui aussi par les guichets de la banque Rotschild, récidive avec La fabrique de l’islamisme. Toujours pour le compte du très libéral et très bien-pensant  Institut Montaigne qui le publie sur son site. 

    thumb.jpgOn aurait aimé pouvoir créditer M. El Karoui (photo) d’avoir franchi, d’un rapport à l’autre, le pas lexical qui va d’islam à islamisme et attendre en conséquence de lui certaines vérités. M. El Karoui décrit certes fort bien les modalités de propagation de la lèpre salafiste qui gangrène les si mal nommées « cités » par un maillage très intelligent, lequel allie embrigadement intellectuel par internet et embrigadement physique dans les salles de sport. Les résultats sont épouvantables comme le montrent deux exemples fournis par le quotidien La Provence du 11 septembre : 20 à 25% des musulmans de Marseille seraient salafistes ; vingt-et-un mille personnes seraient inscrites en France au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste. Mais la dénonciation du salafisme reste insuffisante si, comme le fait M. El Karoui, on refuse d’aller au bout de la chaîne des responsabilités. Sans doute parce qu’il pense lui aussi que l’immigration, c’est-à-dire cette immigration-là, est « une chance pour la France », il se garde bien d’identifier la responsabilité première : celle-ci incombe à tous les gouvernements (droite et gauche confondues) qui depuis un demi-siècle ont tous voulu et facilité une immigration de masse, essentiellement islamique. se montrant bien incapables d’empêcher l’entrée et l’installation définitive des indésirables et de lutter efficacement contre les agissements délictueux et terroristes d’une minorité de musulmans ; or, ces derniers, toujours plus nombreux et dangereux, n’existent, qu’on le veuille ou pas, qu’à travers leur communauté d’origine. 

    20180910113305115-0.jpgRien d’étonnant, dès lors, si les principales propositions du rapport pèchent par hypocrisie et/ou par angélisme. Ainsi en est-il du renforcement de l’apprentissage de l’arabe dans les écoles, collèges et lycées sous prétexte qu’au cours des dernières années « le nombre d'élèves qui apprennent l'arabe au collège et au lycée a été divisé par deux [mais] multiplié par dix dans les mosquées. » La langue arabe est certes une langue digne à tous égards du plus grand intérêt, une langue que l’on doit pouvoir apprendre au même titre que plusieurs autres. Cependant, en proposer très précisément l’enseignement aux enfants de la communauté musulmane, c’est d’abord - quelle ironie ! - les stigmatiser en les renvoyant à leurs origines ; c’est aussi feindre d’ignorer que l’arabe est avant tout, pour des musulmans qui ne sont pas tous, tant s’en faut, « arabes », la langue du Coran. Il serait légitime, d’offrir aux élèves de France la possibilité d’apprendre une langue étrangère au même titre que d’autres ; avec M. El Karoui, on risque plutôt, vu le contexte et l’esprit de la mesure proposée, de conforter une population d’origine étrangère dans son « étrangèreté », lui permettant de se perpétuer davantage encore en tant que communauté étrangère. Peine perdue, de toute façon, car les parents ont donc déjà choisi l’arabe de la mosquée, c’est-à-dire celui de l’islam-isme. 

    Selon l’A.F.P., la « mesure phare » serait la création d'une Association musulmane pour l'islam de France. Avec pour objectif, selon M. El Karoui, « de créer une organisation neutre, indépendante des pays d'origine, indépendante de ceux qui tiennent aujourd'hui les mosquées  pour prélever une toute petite somme d’argent [dite « taxe halal »] sur chaque acte de consommation et réinvestir cette somme d'argent dans le travail théologique, parce que c'est la mère de toutes les batailles. » M. El Karoui veut ignorer la toute nouvelle Association pour le financement et le soutien du culte musulman, laquelle a pourtant deux avantages décisifs sur son projet : celui d’exister déjà contrairement à la sienne et celui d’avoir été créée par des musulmans et non par le gouvernement français. On n’en finit 000_FP1IK.jpgpas en effet, dans ce pays, de vouloir s’ingérer dans le modus vivendi de la communauté musulmane. Ainsi viennent de s’achever, ce samedi 15, les « assises territoriales de l'islam de France » : messieurs les  préfets de la République étaient invités à « faire émerger des propositions inédites » pour permettre au pouvoir exécutif de donner au plus tôt « à l'islam un cadre et des règles garantissant qu'il s'exercera partout de manière conforme aux lois de la République » (propos de M. Macron devant le Congrès). Comment ne pas être sceptique ? On sait bien que n’ont été un succès ni le Conseil français du culte musulman fondé par M. Sarkozy ni la mission de M. Chevènement à la tête de la Fondation des œuvres de l'islam de France. 

    Pour combattre l’islamisme, on prétend donc réguler l’islam et promouvoir un islam de France. L’islam en tant que religion « totalitaire », les musulmans en tant que communauté de plusieurs millions de personnes, accepteront-ils vraiment, sauf à se renier, de renoncer à « un mode de vie régi par les lois religieuses » (formulation de M. Zemmour), à des façons d’être et de vivre souvent incompatibles moins avec les « valeurs de la République » qu’avec celles d’une culture millénaire qui n’est pas la leur ? En clair : si des musulmans, dispersés ou en communauté(s) réduites et discrètes, peuvent peu ou prou vivre en France, l’idée qu’il puisse exister, globalement, un « islam de France », composante de la nation française, paraît une contradiction dans les termes. Si c’est bien au nom de cet utopique islam que M. El Karoui veut combattre l’islamisme, il y a fort à parier que son rapport restera lettre morte ou donnera naissance à une usine à gaz supplémentaire et que la situation continuera d’empirer.   

  • Difficile rentrée

     

    Par Hilaire de Crémiers 

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    À quoi sert le remaniement ministériel ? 

    Tout était nouveau ; tout devait être beau, facile, agréable. C’était il y a un an. La France ne pouvait que sortir du marasme et les Français que retrouver leur enthousiasme. L’illusion n’a pas duré le temps d’une année. Macron s’est cru un cas unique ; il ressemble de plus en plus à ses prédécesseurs : même chute de popularité, même déception, même recherche désespérée dans toutes les directions d’électorats divers et variés pour regarnir sa gibecière vidée, et jusqu’aux chasseurs ! Cet exercice le force à des contradictions insurmontables qu’aucun « en même temps » ne résoudra.

    le-ministre-de-la-transition-ecologique-et-solidaire-nicolas-hulot-ici-le-27-juin-2018-a-paris_6080750.jpgNicolas Hulot a quitté le gouvernement. C’était prévisible. Il l’a fait sans ménagement ; il a démissionné sans se présenter devant le chef de l’État ni devant le chef du gouvernement. Il s’est cru insulté ; il a insulté en retour ! Il avait le sentiment d’être un pantin, ce qui était évident. Le ministre de la Transition écologique ne peut être qu’une sorte de caution morale dans un gouvernement de techniciens, pour ne pas dire de technocrates, chargé de faire adopter des mesures économiques commandées par Bruxelles et sous la pression d’une conjoncture de moins en moins favorable. L’écologie politique n’est qu’un discours. Arrêter le nucléaire est impossible et serait suicidaire ; construire des éoliennes sur tous les horizons commence à indisposer les Français qui se sentent violenter. Le reste ne peut être que des mesurettes entre l’absurde, l’inutile, le superflu qui coûte toujours cher. Hulot n’est pas à plaindre ; il retournera à cette écologie profitable qui est sa marque de fabrique et qui lui donne de solides revenus. Son discours se vendra d’autant plus cher.

    À l’heure où s’imprime ce numéro de Politique magazine, le successeur n’est pas encore connu. Il suffit de savoir que Daniel Cohn-Bendit a été, un moment, pressenti pour comprendre que Macron n’a pas changé de stratégie. Le prochain titulaire, quel qu’il soit, sera donc nécessairement un sous-Cohn-Bendit et un sous-Hulot ! Un choix pour la com’ et un choix par défaut !

    Le chef de l’État ne sait pas ce qu’est la France. Il joue avec des notoriétés médiatiques, des équilibres d’influence. Sa politique dite d’ouverture s’enferme sur elle-même ; elle s’enroule inéluctablement dans un cercle fermé de connivences qui ne tournent qu’autour de sa personne. À quoi sert le remaniement ?

    80c3ac97e4ec9fa251766baab9fb79a5-patrimoine-je-ne-veux-pas-etre-un-cache-misere-stephane-bern-menace-de-quitter-sa-mission.jpgC’est si vrai que Stéphane Bern fait savoir aussi son mécontentement. Et, lui, il sait de quoi il parle : le patrimoine français, il le connaît et vraiment : villages, villes, clochers, châteaux. Il a vu, commenté, apprécié ; il défend et promeut avec sincérité, s’étant lui-même personnellement mis à la tâche. Il ne fait pas de politique : il cherche à sauver des monuments ; il essaye de trouver de l’argent ; il travaille ; il fixe des priorités. Le ministère de la Culture est dirigé n’importe comment ; y a sévi jusqu’à aujourd’hui une dame qui est en froid avec la justice, qui, enivrée par son poste, s’est crue arrivée et qui est incapable d’assurer les directions de son ministère dont plusieurs sont privées de titulaire. Le ministère ne vient pas en aide à une personnalité comme Stéphane Bern ; il dépense son maigre argent à tout-va pour des questions de prestige et sur les choix idéologiques et capricieux de Madame. Sa sotte suffisance a déjà fait démissionner la commission chargée des commémorations nationales. Maintenant, elle a décidé, pour faire plaisir aux gens d’argent – telle est la macronie –, d’écarter des décisions concernant le patrimoine les architectes des bâtiments de France : ces hauts fonctionnaires d’une remarquable culture – nous en avons encore – sont les vrais gardiens de notre patrimoine. Stéphane Bern menace de démissionner lui aussi ; il ne veut pas être condamné à jouer les utilités. Alors qui, demain, au ministère de la Culture ?

    La macronie est-elle capable d’offrir un candidat de valeur ? Et Macron est-il capable de choisir en dehors de ses calculs personnels. À quoi sert le remaniement ?

    À prendre tous les ministères, les uns après les autres, y compris les régaliens, les mêmes problèmes se posent partout : la Justice, l’Intérieur, la Défense, les Affaires étrangères, l’Économie et le Budget. Ni la sécurité intérieure, ni la sécurité extérieure ne sont assurées ; la France est envahie et n’est pas défendue. Les migrants sont livrés aux passeurs et aux marchands de sommeil. Et les Français doivent payer et toujours payer…Et ne parlons pas de Madame Schiappa qui a soulevé l’indignation de toutes les associations de défense des enfants mineurs pour son refus de fixer un âge minimum de protection légale de l’enfance face aux prédateurs sexuels. À croire que… Mais elle est connue pour sa propre littérature et son soutien personnel à toutes les déviances ! C’est qu’on est en macronie.

    40321010_762783734060210_4002064566660890624_o.jpgLes Français se sont trompés d’homme fort : une fois de plus ! Il faudrait un gouvernement resserré et rassemblé avec de fortes personnalités, toutes vouées au seul service de la France. Car, après tout, c’est pour cet unique but qu’il existe un État français. Les Français sont lassés des discours ; ils sont indignés d’un chef de l’État qui passe sont temps à l’Étranger à les insulter. Et qui pense qu’il n’existe pas plus de Français que de Danois ! Macron lutte contre « le nationalisme », c’est sa ligne électorale, tout en étant obligé de constater que le « nationalisme » renaît partout. Concrètement, il alimente celui des autres pendant qu’il ne cesse d’affaiblir politiquement, économiquement, socialement, ce qui peut rester encore de forces françaises.

    Cet homme n’aime pas la France, il s’aime lui-même. À quoi sert le remaniement ?    

    Hilaire de Crémiers

    A lire sur Lafautearousseau ...

    Un coup de chapeau à Stéphane Bern pour son courage dans la défense du patrimoine !

    La démission de Nicolas Hulot une catastrophe nationale ? Faut rire !

  • François Fillon (2/2) : François Fillon au second tour !, par Christian Vanneste.

    Dimanche soir, les résultats du premier tour des élections présidentielles répondront en même temps à deux questions : les Français sont-ils devenus un peuple que l’on peut berner ? Les Français ont-ils encore l’intelligence et le courage qui permettent à une nation d’affronter les difficultés du monde et de l’époque ou préfèrent-ils disparaître ? Un risque existe d’une absence de François Fillon au second tour aggravé par un duel Macron-Le Pen dont le résultat en faveur du premier ne fait aucun doute.

    christian vanneste.jpgAinsi les Français qui ont rejeté la constitution européenne en 2005, qui sont majoritairement angoissés par une mondialisation qui génère du chômage et par une immigration qui menace leur identité nationale, pourraient choisir pour « Chef d’Etat » un personnage qui incarne, à travers ses parrains Attali et Minc, le mondialisme échevelé, veut faciliter le courant migratoire de l’Afrique vers la France, et ne remet nullement en cause la dérive européenne. Ils pourraient désigner pour les représenter un homme qui nie l’existence d’une culture française et va s’excuser en Algérie de crimes contre l’humanité que la France n’a pas commis sauf dans l’esprit de ceux qui haïssent notre pays. Ils pourraient en outre maintenir au pouvoir, par distraction sans doute, ceux qui durant cinq ans ont battu tous les records d’impopularité parce qu’ils conduisaient la France au désastre.

    Si cette catastrophe se produisait, elle serait le résultat d’une sorte d’hallucination collective produite par une manipulation telle que le pays n’en avait jamais connue. Une opération associant l’Elysée, des médias et des magistrats a visé, à un moment qui ne fait aucun doute sur les intentions, un candidat : François Fillon. La mise en examen était l’objectif puisqu’il en avait fait une condition de sa candidature. Pourquoi lui alors que les faits incriminés sont répandus et appartiennent à une pratique parlementaire dont les tribunaux n’ont pas à juger ? Pourquoi un autre candidat dont la situation patrimoniale est pour le moins obscure n’a-t-il, lui, fait l’objet d’aucune procédure et n’a guère suscité l’intérêt des « journalistes »? Il s’agissait d’abîmer l’image du premier quand le second n’a cessé de bénéficier d’un soutien démesuré que son absence de bilan, et même d’expérience rend très troublant. Quelques opérations de transferts ou de fusions d’entreprises à la Banque Rothshild lui ont acquis des gains rapides et considérables qui semblent avoir disparu par enchantement. Sa présence au Secrétariat de l’Elysée n’a donné lieu, quant à elle,  a aucun miracle économique. Comme ministre, il a présenté une loi dont on attend toujours les effets, et laissé la seconde à Mme El Khomri. Le fait de sauter d’un barreau à l’autre de l’échelle de perroquet, avant même d’attendre les résultats de ce qu’on a fait à l’étage précédent, devrait inquiéter les Français. L’arrivisme dépourvu de courage n’est pas une qualité. Quant à la virtuosité du brillant jeune homme en économie, que certains ont comparé à Giscard, elle devrait faire s’étrangler de rire. Giscard présentait le budget à l’Assemblée, sans note… Cahuzac aussi… Les résultats du premier n’ont rien de mirobolant même s’ils se comparent avantageusement à la gestion socialiste. De manière générale, il faut éviter la fascination pour les spécialistes qui enrobent leurs préjugés idéologiques et leurs préférences politiques sous l’apparence du savoir. L’école des sophistes qu’on appelle « Sciences Po » sert justement à en apprendre la technique. Quant à l’économie, comment peut-on lui accorder un statut scientifique, alors que chaque candidat a ses économistes prêts à défendre des politiques radicalement opposées ? Au moins peut-on faire le tri en comparant les résultats obtenus à l’étranger sur la base de politiques inspirées par des théories différentes. A cet égard, le bilan de Macron est nul, les références de Fillon aux expériences étrangères sont pertinentes.

    Comme on ne peut imaginer les Français si faciles à duper, il faut croire qu’une autre raison en détermine un certain nombre. François Fillon veut mettre la France à sa place : en tête ! Pour cela, il propose un remède sévère qui est le seul à pouvoir être efficace et qui consiste d’abord à réduire le poids de cette drogue mortifère qu’est devenue la sphère publique, garante d’emplois factices et de protections illusoires, dont le coût paralyse la croissance du pays. La baisse des charges compensée en partie par la TVA est la mesure que la France aurait dû mettre en oeuvre depuis des années. Macron propose des solutions tellement moins radicales qu’elles ne changeront rien. « Les économies d’à peine 60 milliards sont absorbées par les charges nouvelles » juge Agnès Verdier-Molinié, directrice de l’Ifrap. Le chiffrage COE-Rexecode indique que le déficit public serait encore de 3,4% en 2022, et non de 1% selon le candidat. Mais ce ravalement de façade est rendu plus attractif par quelques propositions bien démagogiques comme le remboursement des lunettes ou l’exonération de taxe d’habitation pour 80% des Français. Non seulement les compensations financières sont loin d’être claires, mais elles risquent surtout de provoquer des transferts massifs qui pénaliseront notamment les classes moyennes. L’ISF supprimé pour les avoirs mobiliers et concentré sur l’immobilier sera bénéfique pour le capitaliste, comme dirait Mme Arthaud, mais défavorable au commerçant qui aura assuré sa retraite en louant des immeubles acquis par son travail.

    Le populisme consiste à défendre LE peuple contre les dérives de l’oligarchie. Il constitue une réaction légitime en démocratie. La démagogie, au contraire, revient à opposer une partie du peuple à une autre, en séduisant l’une par l’annonce de ce qu’on va lui donner en le prenant à l’autre. C’est la clef de toutes les politiques de gauche. La CSG sera l’un des vecteurs de son application dans le cas d’une victoire de Macron. Or, ce dont la France a le plus grand besoin, c’est de retrouver sa cohésion nationale autour d’un projet collectif mu par un élan patriotique. François Fillon a eu raison, à la suite du meurtre d’un policier par un terroriste islamique sur les Champs Elysées, de placer cette exigence de sécurité en première ligne. Macron néglige ce sujet quand Fillon lui a consacré un livre. Les intérêts matériels ne sont, en effet,  pas seuls en cause. Une partie des Français a vu ses valeurs lésées et méprisées au profit d’une infime minorité à l’occasion de l’instauration du mariage unisexe. Ce n’est pas par hasard si les opposants à cette loi inepte se sont mobilisés derrière François Fillon. Le soutien à Macron apporté par Bergé, « qui n’aurait pas pleuré si un attentat avait touché les défilés de 2013 » ou trouvant la « location » d’un ventre de femme aussi légitime que celle de ses bras souligne combien cette fracture morale demeure ouverte. Non seulement un Macron élu n’aura pas de majorité parlementaire, mais il aura face à lui beaucoup de Français, sans doute parmi les plus attachés à leur pays, qui se sentiront rejetés.

    Il reste deux jours pour faire en sorte que François Fillon soit présent au second tour et que notre destin national demeure ouvert en se libérant du piège dans lequel on a voulu l’enfermer.

  • Zemmour/Onfray : 2/2 Sur Causeur, Face-à-face ou côte à côte? Les deux intellectuels se rapprochent de plus en plus, par

    Source : https://www.causeur.fr/

    Les deux intellectuels étaient réunis vendredi dernier, à 19 heures, dans l’émission “Face-à-face” sur la chaîne CNews. Dans une optique souverainiste, droite et gauche pourraient-elles se réunir? Macron a bien fait l’union des “mondialistes”, lui. Analyse.

    Il est loin le temps où Onfray, agacé, quittait le plateau de Zemmour (et Naulleau)! 

    Désormais leurs face-à-face (il y a en eu plusieurs) sont des côte à côte qui suscitent la hargne d’une meute politico-médiatique affolée de perdre son rang et ses prébendes : islamo-gauchistes (selon le mot inventif de Pierre André Taguieff), verts, euro-mondialistes ou financiaristes. Parfois le tout ensemble comme chez Daniel Cohn-Bendit, rentier d’un demi siècle de fausse révolution, fausse écologie, fausse gauche, fausse Europe. 

    Ce 29 mai 2020, Onfray et Zemmour se sont à nouveau rencontrés sur C-News, sous la remarquable houlette de Christine Kelly, pour constater leur accord sur ce qui leur est fondamental en politique et en économie, mais ils ont continué à mettre un peu de coquetterie à souligner leurs minimes divergences. Dire que ce dialogue a atteint des sommets intellectuels serait exagéré, mais il a permis de donner un début de corps doctrinal à une alternative politique et économique plus que jamais indispensable.

    Populiste n’est plus un gros mot

    En cette période étrange de post-confinement et, sans nul doute, d’avant crise économique et sociale gravissime, les deux hommes s’intéressent l’un à l’autre (mêmes origines modestes, même non-conformisme, même harcèlement par la meute, et même succès d’audience). L’un et l’autre ne craignent pas de se dire populistes. Plus encore, et avec un peu d’étonnement, ils se découvrent des constats et des vœux identiques pour l’avenir de la France. Un avenir dé-mondialisé, dé-bruxellisé, dé-financiarisé. On passera rapidement sur les divergences entre le Normand, athée revendiqué, et le juif pied-noir affirmant le rôle majeur du catholicisme dans l’identité française. Il semblerait d’ailleurs qu’ils confondent tous deux spiritualité transcendante, christianisme et Église. Mais ce serait un autre débat, hors du sujet auquel les ramenait sans cesse Madame Kelly. Ce qui importe vraiment, et ce que tous deux défendent, c’est ce que nous sommes, l’Occident helléno-chrétien, notre incomparable civilisation confrontée aux graves menaces de dissolution qui pèsent sur elle. Et pèsent d’abord sur ses piliers majeurs : l’amour du prochain, la liberté (individuelle, et collective), la nation, le personnalisme maniériste(1), la common decency orwellienne, la justice rawlsienne(2). Ces menaces ont été identifiées de concert par les deux protagonistes. La première menace vient d’une certaine gauche : des « idées chrétiennes devenues folles » (permissivité pénale, migrationisme masochiste, genrisme, etc). Cette gauche dénaturée a même renié le cœur de son propre héritage doctrinal : les souverainetés populaires et nationales. La seconde menace vient d’une certaine droite ultralibérale, qui, elle aussi, s’efforce de briser la nation car, consubstantielle de la démocratie, elle dérange les machinations du business mondial : celui qui essaie de maximiser le profit et de minimiser le  »rendement social » défendu par Maurice Allais.

    Soif d’idéal

    Les deux essayistes sont d’accord pour alerter sur la Chine qui prospère de nos délocalisations, quand ces dernières nous ruinent ; la Chine qui nous assujettit, et qui pollue l’Afrique. La grande bourgeoisie droite/gauche et ses hommes de paille (y compris des hommes politiques) ont trouvé un intérêt personnel à ces trahisons de l’intérêt national et font tout pour laisser la nation dans un coma artificiel : les aides sociales, le matraquage publicitaire, l’hyper-consommation, les télé-réalités… Comme le chante si justement Alain Souchon :  »Oh le mal qu’on peut nous faire… » Tant Onfray que Zemmour pensent qu’il faut mieux protéger le consommateur, éduquer le peuple, lui donner un pouvoir d’achat suffisant pour qu’il puisse acheter de la qualité(3).

    Onfray et Zemmour s’accordent à dénoncer le rôle de Bruxelles dans ce grand désordre moral, politique, démocratique, économique, social, démographique et culturel. Zemmour insiste sur le désastre de l’immigration et Onfray, discret sur ce terrain, ne démentit pas non plus. Les deux s’accordent aussi à dénoncer la fraude omniprésente et l’injustice, qu’elle soit judiciaire, sociale ou fiscale. Ils reconnaissent enfin que le clivage droite/gauche est dépassé par un autre opposition entre les souverainistes des deux rives d’une part et les complices ou les serfs volontaires de la haute bourgeoisie financière et internationale d’autre part.

    Désirs d’avenir

    La vraie question qui se pose, désormais, est de savoir si cette tentative de réunir les souverainistes de deux rives échouera encore, après celles de Séguin et Chevènement dans les années 1980. Où si (mais de quelle façon ?), émergera enfin une alternative politique au niveau des graves échéances qui nous menacent, et digne de notre nation.

    Si les débatteurs sont d’accord pour l’essentiel du constat et de ses causes, un sujet les divise néanmoins quand s’esquissent ces perspectives. Zemmour veut un état national, fort et centralisé ; Onfray, lui, idéalise le fonctionnement démocratique de la Suisse et souhaite une organisation plus girondine. De quoi créer, au sein de cette majorité d’idées souverainistes qui semble naître sous nos yeux, deux courants ?