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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Sur Valeurs Actuelles, une vie à la légion étrangère.


    A l'occasion de notre entraînement avec le Major Gérald, nous avons aussi tendu notre micro à des légionnaires du 1er RE, pour la plupart étrangers. Ils se sont mis au service de ce corps d'élite de l'armée française pour défendre une patrie qui n'est pas la leur mais qu'ils adoptent.

    Comment les légionnaires vivent-ils l'éloignement ou la rupture avec leur pays natal, comment en tant qu'officier doit-on commander ces troupes si particulières ? Réponse avec cette série d'entretiens.

  • Emmanuelle Charpentier, huitième Prix Nobel de chimie français...

    Le prix Nobel de chimie a été décerné à la Française Emmanuelle Charpentier et à l'Américaine Jennifer Doudna. Celles-ci ont conçu un outil qui permet aux scientifiques de couper l'ADN de façon précise, pour créer ou corriger une mutation génétique et soigner des maladies rares.

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    https://www.ladepeche.fr/2020/10/07/le-prix-nobel-de-chimie-revient-a-la-francaise-emmanuelle-charpentier-et-a-lamericaine-jennifer-doudna-9123544.php

  • Après la très contestable soirée ”décolonisation” sur France 2 (1/3) : d'accord avec Julien Oldoul...

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    Julien Odoul

    3,8 millions d’enfants scolarisés dans la seule Afrique noire en 1960, 16 000 écoles primaires, 350 écoles secondaires, collèges ou lycées. 28 000 enseignants français exerçaient en Afrique soit 1/8 du corps enseignant national. Nous sommes très loin du crime contre l’humanité...

    Voilà les « horreurs » de la colonisation française en Afrique : 50 000 km de routes, 18 000 km de voies ferrées, 63 ports, 196 aérodromes, 2000 dispensaires équipés, 600 maternités, 220 hôpitaux dans lesquels les soins et les médicaments étaient gratuits...

  • Sur TV Libertés, sortie de l'euro, réforme bancaire... pourquoi ça coince ? - Poleco n°273 avec Jean-Paul Tisserand.

    Cadre de direction dans une grande institution financière française, Jean-Paul Tisserand a été de 2011 à 2017 l'un des principaux contributeurs à la réflexion économique du Front National. Dans son ouvrage "Front National : un économiste dans la tourmente", Jean-Paul Tisserand montre à quel point Marine Le Pen a négligé les travaux des économistes du Front National comme le passage d'une monnaie unique à une monnaie commune ou encore la réforme bancaire. Pour l'invité de "Politique & Eco", seule une alternative politique crédible pourra éviter à la France le désastre d'un second quinquennat macroniste.

  • Sur TV Libertés, comment devient-on un héros de la Chouannerie ? - Le Zoom - Gabriel Privat.


    Financier parisien, Matin Sommervieu traîne son mal-être dans un métier qui évolue mal et dans une vie sentimentale au point mort. Lorsqu'il hérite du portrait d'un lointain ancêtre, il va se lancer dans une quête de ses origines qui va l'amener en Normandie au temps de la Chouannerie sous la Révolution française. Une immersion au temps où les monarchistes qualifiaient la République d'infâme et ses partisans, de canaille. S'entrecroisent alors récit historique et parcours contemporain de notre héros. Une réflexion spirituelle au rythme d'une aventure qui pose la question du courage et de l'engagement...

  • Sarah Halimi : le combat continue !

    Gilles-William Goldnadel raconte l'instruction à décharge dont a bénéficié l'assassin de Sarah Halimi : "J'aurais préféré mille fois que la justice française fasse son travail... Je suis un avocat qui ne baisse pas la tête et je suis un juif qui ne baisse pas la tête. Nous avons eu droit à un déni de justice et même à une parodie de justice"

    (extrait vidéo 4'33)

    https://twitter.com/jwaintraub/status/1385300501672124416?s=20

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  • Politique magazine numéro de mars : « La France paysanne : une mort programmée »

     

    Un excellent numéro de Politique magazine, qui a le mérite de traiter - sujet ô combien important - du sort de la paysannerie française. Bien plus qu'un sujet économique ! Nous publierons dans les prochains jours les analyses d'Hilaire de Crémiers. LFAR

    Au sommaire de ce nouveau numéro :

    UN DOSSIER : Crise ou pas crise ? 

    CORSE : La double leçon

    SAHEL : La guerre continue

    Et aussi dans ce numéro…  54 pages d’actualité et de culture !

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    S’abonner à Politique magazine

  • Sur Marianne, ”A la rencontre des femmes de Daesh” - Estelle.


    Faut-il permettre aux femmes et enfants de djihadistes de revenir sur le sol français ? Bien que 67 % des Français ne le souhaitent pas, faut-il qu’elles soient jugées sur le sol français ? C’est avec ces questions que le documentariste Vincent Wartner est allé en Syrie en mai. Il en est revenu avec un document exceptionnel : deux entretiens dans le camp de Roj-2 avec Estelle et Jeanne, deux Françaises ayant fait allégeance à l’État islamique. L’aspect brut de l’enregistrement, les questions simples posées par le réalisateur, et les réponses et attitudes parfois déroutantes de ces deux jeunes femmes, permettent de saisir toute la complexité du problème.

  • Les Eveilleurs reçoivent Marion Maréchal

    Les Éveilleurs

     

    Aux lendemains d'un premier tour d’élections législatives sans précédent, les Eveilleurs reçoivent Marion Maréchal.

    Tout juste élue députée française au Parlement européen avec quatre colistiers, l'ancienne députée du Vaucluse revient sur son nouveau mandat, sur une campagne législative à nulle autre pareille et sur l'union nationale qu'elle soutient.

    Est-ce le moment Marion Maréchal ? Un entretien exclusif à voir absolument avant le second tour ! 

     

  • Mathieu Bock-Côté: l’invitation au combat anti-woke, par Elisabeth Lévy.

    Mathieu Bock-Côté © Damien Grenon / Photo12 via AFP

    Il publie « La Révolution racialiste »

    Mathieu Bock-Côté est un samouraï, un boxeur et un fin décrypteur de notre époque. Véritable manuel de guérilla à l’usage des universalistes, son dernier livre (La révolution racialiste, Les Presses de la Cité, 2021) recèle de précieuses munitions pour combattre la révolution racialiste. Le temps presse, car en attendant qu’elle dévore ses enfants, elle fait tomber de nombreuses têtes.

    2.jpgMathieu Bock-Côté n’est pas seulement un penseur, c’est un guerrier. Et ça tombe bien, dans la guerre des idées qui fait rage, nous avons furieusement besoin des deux. Pour combattre, il faut comprendre. Bock-Côté ne se contente pas d’élaborer des concepts avec précision et clarté. Il va au contact de ses adversaires, pratique l’agit-prop comme on boxe sur tous les rings où se fabrique l’opinion. Il est particulièrement réjouissant sur les plateaux de télé, où on envie son éloquence, servie par un débit en rafales – lorsqu’il est emporté dans une démonstration, on dirait qu’il n’a plus besoin de respirer.

     

    Le wokisme, exacerbation des revendications des minorités

     

    Confiné à Montréal, au printemps dernier, lorsque les protestations après la mort de George Floyd ont viré au procès planétaire de l’Occident raciste et que le comité Traoré défiait l’État à Paris, le samouraï québécois (ne le traitez jamais de Canadien) fulminait quotidiennement à la lecture d’une presse adhérant avec ostentation à la nouvelle foi. Sa compagne, lassée par ses récriminations, lui a dit : « Arrête de râler et écris un livre ! » Et cela a donné ce manuel de guérilla à l’usage des universalistes, deux cents pages nerveuses, mêlant anecdotes et pistes théoriques pour baliser et décrypter un phénomène à la fois omniprésent et insaisissable. Le tour de force de Bock-Côté, c’est de rendre intelligible l’inexplicable : comment des nations qui se sont promis d’en finir avec le racisme peuvent-elles, non seulement adhérer à une conception raciale de l’humanité et des rapports sociaux, mais encore l’appeler « Progrès » ? De même que le dépérissement de l’État exigeait d’abord sa toute-puissance, l’avènement d’une société post-raciale passe par l’exacerbation fanatique des identités raciales.

    En quelques années, les dingueries hilarantes des livres de Muray sont devenues des sujets de thèses. Et dans la vraie vie, c’est nettement moins drôle, surtout pour les nombreuses victimes de la fièvre épuratrice. Même quand on y échappe, on a le sentiment glaçant de vivre dans le monde d’Orwell où « le mensonge, c’est la Vérité », tandis que le débat public ressemble à une interminable Minute de la Haine.

     

    Le wokisme, fléau américain

     

    Au fil des pages, on découvre les dernières nouvelles du woke, toutes plus effarantes les unes que les autres. Quelques échantillons : la Petite Sirène du port de Copenhague a été affublée de l’inscription « poisson raciste »; le Parlement écossais a discuté (sans le voter) un projet de loi proposant que les propos haineux (racistes et phobes en tout genre), interdits dans l’espace public, le soient aussi en privé, permettant par exemple aux enfants de dénoncer leurs parents; aux États-Unis, des cadres et des étudiants doivent subir un test de dépistage de leurs pensées coupables et, le cas échéant, « des formations pour déconstruire leurs préjugés » – et cela arrive en France, comme à Radio France, où les salariés peuvent suivre des stages pour se délivrer de ce qu’on n’appelle pas encore leur « sexisme systémique », mais cela ne saurait tarder; le Parlement européen a voté une résolution interdisant tout propos qui pourrait « saper ou affaiblir le mouvement Black Lives Matter et en diluer la portée » – propos assimilés à du suprémacisme blanc; une pétition demande le renvoi d’une professeur de New York, parce qu’elle s’était endormie pendant une réunion zoom sur l’antiracisme, « le somnoleur est un dissident qui s’ignore, un traître ronfleur à punir ». Dans un autre registre car « l’absolutisme de la subjectivité » concerne toutes les caractéristiques humaines, l’actrice Anne Hathaway a été attaquée pour avoir joué une « méchante sorcière à trois doigts, représentation vexante pour les personnes victimes d’ectrodactylie dans la vie réelle » (que l’ami Mathieu soit remercié pour nous apprendre un nouveau mot).

     

    Le wokisme contre le mal blanc

     

    Si MBC ne cherche pas à forger un qualificatif français pour désigner le progressisme woke (mot qui signifie « éveillé »), ce n’est pas par paresse sémantique mais, précise-t-il, pour que le langage conserve la trace de l’origine américaine de ce fléau. Il en retrace à grands traits la généalogie, pour en dévoiler la cohérence. Nous assistons bien à une révolution qui, ajoute-t-il, « bascule maintenant dans la terreur » : « Après 1793 en France, 1917 en Russie et 1966 en Chine, la tentation totalitaire […] resurgit dans l’histoire à l’aube des années 2020. Nous ne sommes pas seulement devant des militants radicaux ivres de vertu […], mais face à une idéologie toxique et déjà dominante dans bien des domaines. »

    Derrière ses manifestations variées quoique répétitives, le woke est un bloc. Il part du principe que l’oppression, le racisme, la discrimination, l’exploitation des dominés-racisés-colonisés-esclavisés (vocable nouvellement arrivé dans le paysage) ne sont pas des accidents de l’histoire occidentale, mais sa logique interne, son principe vital. Pour créer un homme nouveau, doté d’un nouvel imaginaire et d’un langage purifié, il faut réécrire tout le passé, en faire apparaître le caractère intégralement criminel. La révolution woke vise donc à « extraire les sociétés occidentales de leur histoire pour les délivrer du mal blanc ». Dans le rôle de Goldstein, de l’ennemi du peuple, du koulak, on trouve toujours la même figure honnie du Blanc, raciste et privilégié par nature, tandis que, face à lui, il y a une cohorte de victimes à qui tout est permis : « Tout comme le racisé ne saurait être raciste, le minoritaire ne saurait être haineux. » Et c’est ainsi que « la haine du réactionnaire passe pour la forme achevée de l’amour de l’humanité. »

     

    Le wokisme, ennemi à combattre

     

     

    Si la branche antifa, « version milicienne de l’idéologie diversitaire » recourt volontiers à la force et à l’émeute pour intimider les récalcitrants, la nouvelle terreur préfère la pression sociale à la violence physique – pourquoi se salir les mains et payer des prisons. Pour le reste, elle utilise les bonnes vieilles méthodes. La délation devient « l’expression militante d’une nouvelle morale publique » et tous les citoyens sont appelés à exprimer bruyamment leur adhésion: « l’organisation de l’enthousiasme »est, selon le mot de Élie Halévy cité par Bock-Côté, une « marque distinctive du totalitarisme ». Le silence est une faute, comme l’ont compris les multinationales américaines. Quant à l’autocritique, elle s’agrémente fréquemment d‘un suicide symbolique, le repenti appelant à sa destitution et à son remplacement par une personnalité « racisée ».

    En attendant que cette révolution dévore ses enfants, elle fait tomber des têtes à tour de bras. Que ce soit pour la survie de la civilisation occidentale ou pour défendre sa propre liberté, il est urgent de contre-attaquer. Avec Mathieu Bock-Côté et les munitions intellectuelles qu’il fourbit passionnément, on partira à la guerre idéologique les yeux fermés. On se surprend même à penser qu’on pourrait la gagner.

     

    Mathieu Bock-Côté, La Révolution racialiste et autres virus idéologiques, Les Presses de la Cité, 2021.

    La Révolution racialiste, et autres virus idéologiques

    Price: 20,00 €

     

    Elisabeth Lévy
    fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur.

    Sources : https://www.causeur.fr/

    https://artofuss.blog/

  • Éphéméride du 5 Janvier

    1875 : Inauguration de l'Opéra Garnier, à Paris

     

     

     

    1465 : Mort de Charles d'Orléans       

     

    Petit-fils de roi (Charles V), neveu de roi (Charles VI) et père de roi (Louis XII), Charles d'Orléans ne fut jamais roi lui-même; du moins dans l'ordre politique des choses, car c'est dans la littérature qu'il devint vraiment roi : c'est en effet surtout par ses poésies qu'il est resté célèbre (Je meurs de soif au bord de la fontaine, Hiver vous n'êtes qu'un vilain, Les fourriers d'Eté sont venus, En regardant vers le païs de France... (on a tous ses poèmes sur le lien ci-dessous)

    Mais aussi par son exceptionnelle force de caractère et sa joie intérieure que rien ne pouvait atteindre : pas même une captivité de 25 ans en Angleterre ! 

    Enfin libéré, il écrivit le rondeau fameux "Encore est vive la souris"  :   

        

    ...Jeunesse sur moi a puissance;
    Mais Vieillesse fait son esfort
    De m'avoir en sa gouvernance,
    A présent faillira son sort :
    Je suis assez loin de son port...
    ...Loué soit Dieu de paradis
    Qui m'a donné force et pouvoir
    Qu'encore est vive la souris.
             

    5 janvier,charles le temeraire,louis xi,nancy,bourgogne,opera garnier,napoleon iii,mac mahon,jean-baptiste say,cathelineau,charles d'orleans,vendée
    Charles d'Orléans, prisonnier dans la Tour de Londres 
     
     
     

    6 janvier,philippe le bel,braille,croisades,louis xiv,calais,fronde,vaugelas,montgolfier,riesener

     

    1477 : La fin du Téméraire...

     

    Le corps sans vie de Charles le Téméraire, qui se faisait orgueilleusement appeler Grand Duc d'Occident, est retrouvé dans la neige, en partie dévoré par les loups, dans les environs de Nancy.

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     Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "La France face à la Maison de Bourgogne".

             

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre VII, Louis XI : l'unité sauvée, l'ordre rétabli, la France reprend sa marche en avant :

    "...Charles le Téméraire, qui venait de succéder à son père, nourrissait de vastes et dangereux desseins. Il voulait fondre en un bloc ses domaines faits de pièces et de morceaux, relier la Bourgogne aux Pays-Bas, soit par la Champagne, soit par la Lorraine (carte ci dessous), gouverner sans avoir à rendre hommage au roi de France ni à respecter les coutumes flamandes... Malgré des trêves, l'état de guerre avec le duc de Bourgogne était permanent...

    Vis-à-vis de son grand adversaire, le roi avait adopté pour tactique la prudence. Il le voyait s'engager dans des entreprises de plus en plus hasardeuses, affronter la Lorraine, l'Alsace, l'Allemagne, la Suisse. Louis XI le sentit perdu. Désormais il se garda d'intervenir autrement qu'en lui suscitant des ennemis. Il fit confiance au temps, attendit son heure. Il donna même Saint-Quentin pour que le duc de Bourgogne se tournât d'un autre côté. Ce côté, c'était celui de Granson et de Morat où les cantons suisses infligèrent deux graves défaites au puissant duc. Il ne s'en remit pas. Rien ne lui réussit plus. Devant Nancy, dont il voulait faire la capitale de son État, la tête d'une Lotharingie nouvelle, il trouva une mort misérable (1477).

    Plus grand bonheur ne pouvait arriver à la France. Sans effort de notre part, un ennemi dangereux était abattu..."

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    La "tenaille mortelle" dans laquelle la Maison de Bourgogne enserrait le Royaume de France...
     
    Sur les causes profondes de cette guerre entre la France de Louis XI et la Maison de Bourgogne, qui s'achève par le triomphe du roi sur le duc, alors que l'issue en était très incertaine pour nous, voir l'Éphéméride du 24 juin et l'Éphéméride du 3 octobre... 
     
     
    • Un point d'histoire : aux origines de la Croix de Lorraine...
     
    C'est le duc René 1er d'Anjou, devenu duc de Bar puis de Lorraine en 1431, qui consacra définitivement en Lorraine l'emblème de la Croix "à double traverse", appelée justement "Croix de Lorraine" à partir de la guerre contre les Bourguignons, et, plus précisément encore, à partir de cette fameuse bataille de Nancy du 5 janvier 1477.
    Alors que les Bourguignons avaient la Croix de Saint-André comme signe de ralliement, les Lorrains arboraient sur leurs bannières, et portaient cousue sur leurs vêtement, la croix à double traverse.
    La traverse supérieure de la croix est, en fait, le "titulus" sur lequel était inscrit la condamnation du supplicié : en l'occurrence, "INRI", pour "Iesus Nazarenus Rex Iudeorum".
    L'Empereur Constantin fut le premier, dans l'Histoire, à arborer cette croix avec son "titulus" comme emblème, lors de la bataille du Pont Milvius.
    Les Croisés ramenèrent en Occident plusieurs morceaux de la vraie croix, qui donnèrent lieu à autant de reliquaires cherchant à évoquer de la façon la plus fidèle possible cette vraie croix primitive, donc en lui adjoignant son "titulus".
    Dès le XIème siècle, la présence de plusieurs de ces reliquaires est attestée en Lorraine : le duc René ne faisait donc que reprendre, mais cette fois pour l'imposer définitivement, un emblème déjà ancien et traditionnel... 
     

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    1665 : Denis de Sallo fait paraître le premier numéro du Journal des Sçavans...
     

    Il s'agit bien du premier journal scientifique du monde, qui précède de près d'un an la parution de The Philosophical Transactions of the Royal Society, revue scientifique publiée par la Royal Society de Londres. 

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    De l'Encyclopedia universalis (extrait) :

     

    JOURNAL DES SAVANTS

    Le Journal des savants peut être considéré comme une des premières formes de presse littéraire, à une époque où la différenciation journal-revue n'était encore ni réalisée ni pertinente. Loin d'être uniquement scientifique comme son titre pouvait sembler l'indiquer, le Journal des savants, dès son premier numéro du 5 janvier 1665, affirma son dessein : "faire savoir ce qui se passe de nouveau dans la république des lettres" à travers des comptes rendus de livres, des nécrologies détaillées, des présentations des dernières découvertes et expériences scientifiques. Il s'agissait donc "de faire en sorte qu'il ne se passe rien dans l'Europe, digne de la curiosité des gens de lettres, qu'on ne puisse apprendre dans ce journal", précisait un Avertissement au lecteur.

    5 janvier,charles le temeraire,louis xi,nancy,bourgogne,opera garnier,napoleon iii,mac mahon,jean-baptiste say,cathelineau,charles d'orleans,vendéePour la première fois, les livres parus n'étaient donc pas seulement signalés, mais également soumis à la critique. De ce fait, les autorités ecclésiastiques n'apprécièrent guère cette nouvelle liberté, et au bout de quelques mois, le fondateur du Journal des savants, Denis de Sallo, dut suspendre sa publication sous la pression des Jésuites. Mais les autorités civiles souhaitaient que la publication puisse continuer. Grâce à Colbert, l'abbé Gallois fit reparaître la revue en janvier 1666, avec toutefois un contenu plus scientifique et un ton plus modéré. Au cours des années suivantes, la périodicité et la forme du Journal des savants furent irrégulières et variables, jusqu'à ce que l'abbé de La Roque prenne sa direction et en fasse une publication régulière. En 1701 commença une nouvelle série et la publication, d'hebdomadaire devient mensuelle à partir de 1724. Jusqu'à la Révolution, le Journal des savants bénéficia d'une sorte de monopole défendu par son propriétaire, l'État. À partir de 1723, le Journal des savants est ainsi publié sous le patronage de l'Académie des sciences et de celle des inscriptions et belles-lettres. Ce véritable privilège royal devait en principe le protéger de la concurrence..

     
     
     
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    1757 : Damiens tente de poignarder Louis XV
     

    Comme tout événement historique, l'attentat de Damiens doit être replacé dans le contexte de l'époque. Ce qui pousse a poser cette question : attentat de Damiens, ou bien attentat des parlementaires - et plus particulièrement du Parlement de Paris - contre le Roi ? Le doute est plus que permis...

    "Toujours portés à défendre leurs propres privilèges en prétendant défendre ceux du peuple, les magistrats bloquaient par système tout projet de réforme et poursuivaient, de génération en génération, leur bras de fer avec la monarchie" écrit Anne Bernet, qui n'hésite pas à parler de "haine" des parlementaires envers Louis XV. Lequel finira d'ailleurs par renvoyer les Parlements (voir l'Éphéméride du 19 janvier), mesure qui, si elle n'avait été malencontreusement rapportée par Louis XVI dès son accession au trône, aurait très probablement évité la Révolution...

    Or, Damiens, âgé d’une quarantaine d’années, travaillait comme coursier au Parlement de Paris, et ne pouvait donc ignorer les propos qui s'y exprimaient; et il fut jugé, condamné et mis à mort avec une célérité extrême par... les membres du Parlement de Paris.

    Louis XV souhaitait pardonner à Damiens, et même le gracier. Mais, curieusement, le Parlement mit une très grande hâte à juger, condamner et mettre à mort d'une façon atroce le malheureux : hâte et zèle suspects, aujourd'hui encore, pour les observateurs. Il ne manque pas d'historiens sérieux pour penser qu'il n’était pas dans l’intérêt des Parlementaires de mettre à jour une conspiration dont ils auraient été les instigateurs... car c'est bien de leurs rangs que partaient les critiques les plus virulentes et les pamphlets les plus féroces contre la personne du monarque.

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  • Le Saint Siège, les Papes et El Azhar, par Annie Laurent

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    Voici la Petite feuille verte n° 86, qui est la suite de la série en cours de Petites Feuilles Vertes, entamée par le n° 79. Elle a pour sujet l’Université-Mosquée d’El-Azhar. Cette institution multiséculaire située au Caire est souvent perçue en Occident comme la suprême autorité magistérielle de l’islam sunnite, autrement dit comme l’équivalent de la papauté dans le catholicisme. Comme Annie Laurent l’a expliqué jusqu’ici, El-Azhar elle-même entretient l’ambiguïté sur cette question et ceci dans des domaines essentiels : histoire, statut et identité, relation avec l’État, implications dans les événements politiques, contrôle du droit islamique (notamment à travers les fatwas), orientations idéologiques sur des sujets tels que la violence, la paix, la citoyenneté, la liberté religieuse, la réforme de l’islam, etc. (PFV n° 79 à 85).

    A travers tout cela, c’est la question de la légitimité d’El-Azhar qui est posée. Celle-ci concerne aussi ses relations avec le Saint-Siège, aspect très important à notre époque où les deux structures s’engagent dans diverses formes de dialogue et de collaboration. Tel est le sujet de la présente Petite Feuille Verte...

    Annie_Laurent.jpgDepuis le Concile Vatican II (1962-1965), l’Église catholique s’est engagée dans un dialogue interreligieux avec le monde musulman. Pour le Saint-Siège, l’Université-Mosquée d’El-Azhar, située au Caire, doit naturellement occuper une place privilégiée dans ce dialogue, compte tenu de sa prétention à être le représentant universel de l’islam sunnite. Un panorama des attentes placées dans un tel partenariat est nécessaire pour évaluer sa fiabilité dans la durée.

     

    DE PAUL VI À JEAN-PAUL II (1963-2005)


    Du 11 au 14 avril suivant, un colloque islamo-chrétien sur le thème «
    Possibilités de rencontre entre chrétiens et musulmans » se déroula au siège d’El-Azhar, en présence du grand-imam de l’époque Abdel Halim Mahmoud et du cardinal Sergio Pignedoli, président du Secrétariat pour les non-chrétiens créé par le pape en 1964. Le compte-rendu rédigé par le dominicain Jacques Jomier, qui participait à ce colloque, montre les promesses qu’il pouvait annoncer mais aussi l’ampleur des incompréhensions réciproques entre les deux parties. Les premiers contacts entre le Saint-Siège et El-Azhar remontent à 1978. Ils faisaient suite à la visite du président égyptien Anouar El-Sadate à Rome au cours de laquelle, le 13 février 1978, il rencontra Paul VI.

    Ainsi, la conférence intitulée « La foi commune en Dieu  entre le christianisme et l’islam » que devait y prononcer le dominicain égyptien Georges Anawati, fondateur de l’Institut dominicain d’Études orientales (IDEO) situé au Caire, fut retirée du programme à la demande des autorités d’El-Azhar, notamment du cheikh Barakat qui lui consacra ensuite une réplique sévère dans la revue de l’institution (février 1979). Il y contestait entre autres la formule « foi commune » qui pouvait laisser croire que le Dieu des musulmans est le même que celui des chrétiens. Or, le P. Anawati ne parlait pas d’équivalence entre les deux religions ; il voulait peut-être rassurer son auditoire musulman quant à son intention non polémique. Sur cet événement, cf. Jacques Jomier, « Réflexions sur la rencontre El-Azhar-Vatican », Islamochristiana, Rome, n° 4, 1978 ; Emmanuel Pisani, Le dialogue islamo-chrétien à l’épreuve : Père Anawati-Dr Barakat, une controverse au vingtième siècle, éd. L’Harmattan, 2014.

    Le 27 octobre 1986 se déroula à Assise une « Journée mondiale de prière pour la paix », voulue par Jean-Paul II qui y accueillit des délégués de douze religions, dont des musulmans. Mais El-Azhar ne semble avoir été associée ni à sa préparation ni à son déroulement.

    L’inauguration de la Grande Mosquée de Rome  (ci dessous, ndlr), le 21 juin 1995, à l’édification de laquelle le Vatican ne s’était pas opposé (cf. PFV n° 73), conduisit, dès le lendemain, à la formation d’un Comité islamo-catholique de liaison en partenariat avec la Ligue islamique mondiale dont le siège est à Jeddah (Arabie-Séoudite). Ce Comité organisa des réunions dans plusieurs capitales arabes : Le Caire, Rabat, Amman.

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    Cette initiative devait aboutir à la création d’un « Comité mixte pour le dialogue », entériné par un accord signé au Vatican le 28 mai 1998 entre le cardinal Francis Arinze, président du Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux (CPDI, fondé par Jean-Paul II en 1988 en remplacement du Secrétariat pour les non-chrétiens), et le Cheikh Fawzi El-Zafzaf, président du Comité permanent d’El-Azhar pour le dialogue avec les religions monothéistes (fondé par le grand-imam Mohamed Sayed Tantaoui en 1996).

    L’accord prévoyait une réunion annuelle, alternativement à Rome et au Caire. Ses statuts définissent ainsi son objectif : « Le Comité mixte travaillera à la recherche des valeurs communes, à la promotion de la justice, de la paix et du respect des religions ; il favorisera les échanges sur des sujets d’intérêt commun comme la défense de la dignité de l’homme et de ses droits, la promotion de la connaissance réciproque et du respect mutuel entre les catholiques et les musulmans » (art. 6).

    Le voyage en Égypte effectué par Jean-Paul II du 24 au 26 février 2000 dans le cadre du grand Jubilé commémorant le deuxième millénaire de l’avènement du christianisme lui fournit l’occasion de se rendre à El-Azhar pour s’y entretenir avec Tantaoui. Pour la première fois dans l’histoire, un souverain pontife était accueilli en ce lieu. Cf. Michel Lelong, Les papes et l’islam, éd. Alphée, 2009, p. 94-95.

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    Le Pape  Jean-Paul II rencontre le pape Shenouda III

     

    El-Azhar a ensuite participé à une autre rencontre interreligieuse qui se tint à Assise le 25 janvier 2002, une nouvelle fois à l’initiative de Jean-Paul II, suite aux gigantesques attentats commis par des djihadistes à New-York le 11 septembre 2001, mais c’est un fonctionnaire non religieux de cette institution qui a parlé au nom de l’islam devant le pape et des représentants de toutes les religions.

     

    SOUS BENOÎT XVI (2005-2013)

    Au cours de ce pontificat, les relations entre le Saint-Siège et El-Azhar ont connu deux moments de crise.

    Le malentendu de Ratisbonne

    Le 12 septembre 2006, Benoît XVI a prononcé à l’Université de Ratisbonne (Bavière) une conférence sur les rapports entre la foi et la raison (ci dessous, ndlr). Un passage y montre l’écart doctrinal existant entre le christianisme et l’islam en ce domaine essentiel, notamment la possible légitimation « divine » de la violence selon le Coran. Le pape illustre sa démonstration par un échange entre un empereur byzantin du XIVème siècle, Manuel II Paléologue, et un érudit perse. La citation comporte notamment cette phrase de Manuel : « Montre-moi ce que Mahomet a apporté de nouveau et tu ne trouveras que du mauvais et de l’inhumain comme ceci, qu’il a prescrit de répandre par l’épée la foi qu’il prêchait ». Et le pape commente : « Après s’être prononcé de manière si peu amène, l’empereur explique minutieusement pourquoi la diffusion de la foi par la violence est contraire à la raison ». Dans tout son exposé, il veillait à mentionner les sources et les références des citations choisies mais aussi d’émettre une distance explicite face à elles (Le texte intégral est reproduit dans le livre de Vincent Aucante, Benoît XVI et l’islam, éd. Parole et Silence, 2008, p. 108-118).

    Ignorant tout cela et réduisant l’intervention du pape à ce seul passage « sans se soucier d’informer leurs lecteurs sur l’argumentaire du Saint-Père », plusieurs grands médias occidentaux qui lui étaient hostiles (La Repubblica, le New York Times, etc.) l’accusèrent d’attaque délibérée contre l’islam, blâmèrent son « ignorance », le qualifièrent  d’« islamophobe », voire mirent en cause son « infaillibilité pontificale » ; d’autres approuvèrent les violentes critiques émanant du côté musulman mais aussi de certains milieux chrétiens opposés à Benoît XVI (Cf. V. Aucante, op. cit., p. 38-42 ; Christophe Dickès, L’héritage de Benoît XVI, Tallandier, 2017, p. 106-108).

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    Des critiques émanèrent aussi de la presse dans certains pays musulmans. Au Caire, le quotidien El-Ahram écrivit : « Le pape attribue à tous les musulmans ce qui relève d’une minorité extrémiste » (Paolo Rodari et Andrea Tornielli, Benoît XVI, un pontificat sous les attaques, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2011, p. 22). Mais El-Azhar ne semble avoir émis aucun commentaire public.

    Le souverain pontife s’attacha alors à convaincre les musulmans de sa véritable intention et de son attachement à un dialogue constructif. Il le fit, sans s’excuser, à plusieurs reprises : le 25 septembre 2006, en recevant les ambassadeurs de 21 pays musulmans ; le 13 octobre 2006, en accueillant avec bienveillance la longue lettre que lui adressèrent 38 oulémas (savants) pour apporter leur lecture, à la fois critique et ouverte, des propos tenus à Ratisbonne ; du 28 novembre au 1er décembre 2006, en maintenant son voyage en Turquie où il rencontra des responsables religieux musulmans, malgré les conseils de certains ecclésiastiques qui jugeaient ce déplacement imprudent (cf. M. Lelong, op. cit., p. 124-165).

    « Dès que le texte fut vraiment lu et analysé, les réactions de hauts dignitaires musulmans devinrent positives », note Nicolas Diat (L’homme qui ne voulait pas être pape, Albin Michel, 2014, p. 198). De fait, certains d’entre eux virent dans ce discours une invitation opportune, admettant qu’il les plaçait face à leurs responsabilités et pouvait susciter une réflexion au sein de l’islam. Ainsi, le professeur italien d’origine algérienne Khaled Fouad Allam considéra que le pape soulevait « un immense problème quant à la vraie position du Coran par rapport à la violence » (C. Dickès, op. cit., p. 112 ; cf. aussi V. Aucante, op. cit., p. 43-53).

    Peut-être encouragé par ces positions, Benoît XVI baptisa, dans la nuit de Pâques 2008, un musulman égyptien converti, Magdi Allam (ci dessous). Il pouvait ainsi illustrer jusqu’où doit aller le respect de la liberté de conscience.

    Pour Aucante, en ce qui concerne un « dialogue de raison », « l’originalité de la position de Benoît XVI tient certainement à ce véritable défi intellectuel qu’il lance à l’islam contemporain avec lequel il souhaite pouvoir mieux collaborer » (Op. cit., p. 71).

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    El-Azhar provoque la rupture

    Contrairement à ce qui est généralement cru, ce n’est pas directement la conférence de Ratisbonne qui a entraîné la rupture des relations d’El-Azhar avec le Vatican. Non seulement cette institution ne semble pas avoir émis de protestation publique mais son grand-imam Ahmed El-Tayyeb figure au nombre des 138 signataires musulmans (sunnites et chiites, représentant ensemble 43 nations) d’une nouvelle lettre, « Une parole commune entre vous et nous », que ces derniers adressèrent le 13 octobre 2007 à Benoît XVI ainsi qu’à 26 responsables d’Eglises et communautés chrétiennes (catholiques, orthodoxes et protestantes). Cf. le texte intégral dans V. Aucante, op. cit., p. 144-160.

    Ce document fut suivi d’un Forum catholico-musulman organisé à Rome par le CPDI du 4 au 6 novembre 2008 sur le thème « Amour de Dieu, amour du prochain » avec la participation d’experts de chaque religion auxquels Benoît XVI accorda une audience. Selon le Père Maurice Borrmans, islamologue enseignant à Rome, « les débats y furent très francs et même exigeants ». Relatant les rencontres de ce type qui ont suivi en divers lieux du monde, il en relativise néanmoins la portée. Elles « n’ont souvent impliqué, du côté islamique, que des personnes qui s’y impliquaient à titre privé, d’où l’extrême difficulté à voir les recommandations alors émises être concrètement appliquées dans les aires respectives ». En fait, « la lettre des 138 n’a guère eu d’écho auprès des représentants de l’islam religieux officiel » (Dialoguer avec les Musulmans, Téqui, 2011, p. 258, 264, 266).

    Pour rompre ses relations avec le Vatican, El-Azhar a saisi l’occasion des regrets émis par le souverain pontife face aux souffrances infligées aux chrétiens dans certaines sociétés dominées par l’islam.

    Le 26 octobre 2008, Benoît XVI avait repris l’appel des Patriarches des Églises orientales au sujet des injustices subies par leurs fidèles dans certains pays d’Orient « où les chrétiens sont victimes d’intolérances et de violences cruelles, sont tués, menacés et contraints d’abandonner leurs maisons et d’errer à la recherche d’un refuge ». Mentionnant notamment l’Irak, il demandait aux autorités civiles et religieuses concernées qu’elles assurent une protection adéquate aux chrétiens qui « ne demandent pas de privilèges » mais « désirent vivre dans leur pays, avec leurs concitoyens, comme ils l’ont toujours fait » (Zenit, 26 octobre 2018).

    Le 10 janvier 2011, dans son discours au corps diplomatique, le pape évoquait deux récents attentats, l’un contre la cathédrale syriaque-catholique de Bagdad (31 octobre, 58 tués), l’autre contre une église copte à Alexandrie (31 décembre, 21 tués). Il dénonçait « les discriminations, les abus et l’intolérance religieuse qui frappent aujourd’hui en particulier les chrétiens » et ajoutait : « Les paroles ne suffisent pas, il faut l’engagement concret et constant des responsables des nations ». El-Tayyeb avait exprimé son désaccord avec « ce point de vue » qui constitue pour lui « une ingérence inacceptable dans les affaires intérieures égyptiennes » et avait demandé : « Pourquoi le pape n’a-t-il pas appelé à la protection des musulmans quand ils se faisaient tuer en Irak ? » (La Croix,21 janvier 2011).

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    Un prêtre copte-catholique, Yoannis Lahzi Gaïd (ci dessus, ndlr), avait alors protesté contre ces propos par une lettre ouverte au grand-imam, dans laquelle il écrivait : « Les massacres que les terroristes commettent contre les chrétiens sont-ils acceptables du point de vue islamique ? Les versets coraniques et leurs argumen

  • Mai 68 • LʼEmpire U.S. contre-attaque [5]

    LʼU.N.E.F. 

    La grande centrale du syndicalisme étudiant français, lʼU.N.E.F., entretenait des « relations bilatérales continues et cordiales »[1] avec lʼUnited National Student Association (U.S.N.S.A.), un syndicat étudiant américain né en août 1947 à Madison, dans le Wisconsin. Ses fondateurs, Alice Horton et Bill Ellis, lʼont créé en vue dʼen faire la branche américaine de lʼUnion internationale étudiante (U.I.E.), première organisation internationale étudiante à voir le jour, le 17 novembre 1946 à Prague, notamment sous lʼimpulsion de lʼU.N.E.F.

    Or, suite au coup de Prague de 1948, Al Lovenstein, président de lʼU.S.N.S.A., organise à Stockholm une conférence qui amène à la création de la Conférence internationale étudiante (C.I.E.). Celle-ci devient ainsi lʼinternationale étudiante pro-américaine quand lʼU.I.E. tend à être son pendant pro-soviétique. À partir de ce moment-là lʼU.S.N.S.A. devient une antenne de la C.I.A., qui sʼen sert pour « obtenir des informations sur les activités internationales des syndicats étudiants »[2] LʼU.S.N.S.A. reçoit de généreux subsides de la part de la C.I.A.  Le service de sécurité extérieure américain « finance secrètement une partie du programme de sa commission internationale. »[3] Son soutien financier sʼélève à 200 000 $ annuels.

    Grâce à cette collaboration, lʼU.S.N.S.A et la C.I.E. disposent de « ressources financières importantes qui leur permettent dʼêtre omniprésentes sur la scène internationale »[4]. Mais cette collaboration suscite un scandale quand elle est révélée publiquement. Jean Lamarre évoque « la divulgation en 1967 par la revue Ramparts du soutien financier que la Central Intelligence Agency (CIA) accordait à lʼU.S.N.S.A depuis le début des années 1950 »[5].

    Dans les années 1960, lʼU.N.E.F., en situation de crise aiguë, avait précisément besoin dʼargent. Ses effectifs avaient fondu, ce qui avait provoqué une situation de banqueroute. Elle était en outre minée par des jeux dʼappareil, entre une aile modérée – lʼentrisme du Parti socialiste unifié (P.S.U.) – et une aile radicale – lʼentrisme trotskiste –.

    La Fédération des étudiants révolutionnaires (F.E.R.) sʼingénia à « provoquer une certaine terreur dans la direction, en faisant, de temps à autre irruption à son siège, 15, rue Soufflot, pour menacer, et parfois molester, ses dirigeants. Peu avant Pâques, la situation est telle que la direction de lʼU.N.E.F. est obligée de se réunir à Bois-Colombes, cité universitaire et à municipalité communiste. Venus saboter la réunion et prendre de force la direction de lʼU.N.E.F., les militants de la F.E.R. tombèrent à la fois sur un service dʼordre policier classique et les ʽʽgros brasʼʼ du P.C.F. La F.E.R. bat en retraite […]. Quelques jours plus tard, à Pâques, la F.E.R. se venge à la Sorbonne, en contraignant Perraud, président de lʼU.N.E.F., à démissionner, ʽʽà cause de sa mollesse, de son incapacité et de ses échecs.ʼʼ À cette occasion, Jacques Sauvageot, vice-président, prend la tête de lʼU.N.E.F., en attendant le prochain congrès prévu alors pour juillet à Caen. »[6]

    Entre temps eurent lieu les événements de Mai 1968, où Sauvageot occupa un rôle majeur puisquʼil fit partie du groupe assurant la direction du mouvement. Il avait obtenu son poste à la tête de lʼU.N.E.F. suite à un coup de pression des trotskistes de la F.E.R., le mouvement de jeunesse de lʼOrganisation communiste internationaliste (O.C.I.), fondé et dirigé par lʼouvrier du livre encarté à F.O. Pierre Lambert (son vrai nom étant Boussel).

    À la fin du mois de mai, la veille du meeting du stade Charléty, F.O., ce syndicat piloté par les Américains, avait participé à la coalition qui avait tendu la main aux trotskistes de la direction du mouvement de contestation dans le but de soutenir le projet de remplacer de Gaulle par lʼ « atlantiste »[7] Pierre Mendès France. Le 27 mai « des ambassadeurs du PSU, de la CFDT, de FO, des ʽʽpersonnalitésʼʼ se sont rencontrés en présence de Mendès. Krivine aurait reçu un carton dʼinvitation. À lʼordre du jour : un gouvernement de transition qui accorderait sa place au ʽʽcourant de maiʼʼ. »[8]

    Alain Krivine appartenait à une autre obédience du trotskisme français que lʼO.C.I. Il animait la Jeunesse communiste révolutionnaire (J.C.R.), « quʼon prononce en Sorbonne la ʽʽJcreuʼʼ »[9], qui avait été fondée le 2 avril 1966. Dans une logique dʼouverture, la J.C.R. incitait ses militants à adhérer également au sein de lʼU.N.E.F. À Nanterre, dʼoù est parti Mai 68 avec le Mouvement-du-22-mars, son représentant est aussi membre de la J.C.R. : « Lʼannexe nanterroise du syndicat étudiant est à peu près aussi déliquescente que le bureau national et nʼattire que les mandataires de factions rivales qui sʼétripent en dʼinterminables assemblées générales où la victoire revient au plus endurant. Le bureau est ʽʽtenuʼʼ par un trotskiste mélomane, Jean-François Godchau, membre de la JCR dʼAlain Krivine. »[10]   

    En réalité, comme lʼaffirme Claude Paillat, durant la crise de Mai, celle-ci a occupé la fonction dʼinfrastructure organisationnelle de lʼU.N.E.F. « Il est évident quʼau cours des événements de mai-juin, lʼU.N.E.F. était tellement désorganisée, affaiblie par ses dissensions, ses dettes, son recul aux élections de facultés, quʼelle nʼétait plus capable dʼassurer la moindre action. Cʼest donc principalement la J.C.R. qui soutient, conseille, prépare le travail de lʼU.N.E.F. »[11] Lors de la création du Mouvement-du-22-mars, puis lors de la première émeute de grande ampleur, le 3 mai à la Sorbonne, J.C.R. et U.N.E.F. étaient effectivement présents.

    On peut noter, enfin, quʼun syndicat étudiant américain autre que lʼU.S.N.S.A, le Students for a Democratic Society (S.D.S.), fondé par Tom Hayden, a concouru à lʼexaltation de la colère étudiante contre le gouvernement quand elle nʼétait quʼà ses prémices. Le 28 mars 1968, le doyen Grappin, à cause de lʼoccupation la tour de la faculté de lettres de Nanterre, décide de suspendre les cours et de fermer pour quelques jours lʼuniversité. Quand Nanterre est rouverte, ils sont mille deux cents jeunes à se rassembler pour écouter Karl Wolf, président de la branche allemande S.D.S., venu soutenir la contestation étudiante.

    Les « enragés » de Mai 1968, qui se réclament du communisme le plus intransigeant, nʼeffrayent en rien les autorités américaines. Ce qui est pour le moins paradoxal. Au contraire elles voient dʼun bon œil cette révolte estudiantine contre le pouvoir gaulliste.

    Vincent Nouzille écrit que « lʼambassadeur Shriver donne pour consigne à ses équipes dʼaller au contact de ce mouvement étudiant imprévisible. Lui-même, un libéral passionné par les courants de protestation aux États-Unis, se rend plusieurs fois rive gauche afin de prendre la mesure des manifestations. La résidence de lʼambassadeur, près de lʼÉlysée, se transforme en lieu de rencontres informelles, ouvert du matin au soir à de longues discussions entre professeurs, étudiants, fonctionnaires du ministère de lʼÉducation et diplomates. Un de ses conseillers, Robert Oakley, est chargé de monter un ʽʽcomité de jeunesseʼʼ parallèle à lʼambassade pour dialoguer avec des leaders étudiants ou politiques »[12]. En quelque sorte un comité de parrainage destiné à la jeunesse contestataire de France, si utile aux Américains, que de Gaulle exaspère au plus haut point.  

    Lʼextrême-gauche

    Lʼalliance entre U.N.E.F. et révolutionnaires professionnels est visible durant la crise de mai-juin 1968. Par exemple, à lʼintérieur du Mouvement-du-22-mars ou lors de la première nuit dʼémeute dans le Quartier latin. Également, lorsque le mouvement sʼessouffle, suite à lʼannonce de la dissolution de lʼAssemblée nationale entraînant la tenue dʼélections législatives ainsi quʼà la grande marche pro-de Gaulle du 30 mai, le syndicat étudiant et les gauchistes entendent continuer les manifestations, dénonçant le principe du vote comme étant le moyen le plus efficace de museler les réelles aspirations populaires, un piège à cons en somme. « LʼUNEF est seule, le 1er juin, à organiser un défilé de Montparnasse vers Austerlitz. La CGT désavoue, le PC aussi, la CFDT sʼexcuse, le PSU se divise. Cohn-Bendit, Geismar, Sauvageot, Krivine, suivis de vingt mille obstinés, traversent le quartier Latin, drapeaux rouges et noirs en tête, et rodent leur nouveau slogan. ʽʽÉlections, tahisons !ʼʼ »[13]   (Dossier à suivre)  

    [1]  Jean Lamarre, « Les relations entre les mouvements étudiants américain et français dans les années 1960. Une méfiance cordiale », Vingtième siècle, n° 129, janvier-mars 2016, p. 130.

    [2]  Ibid., p. 129.

    [3]  Idem.

    [4]  Idem.

    [5]  Ibid., p. 127.

    [6]  Claude Paillat, Archives secrètes. 1968/1969 : les coulisses dʼune année terrible, Paris, Denoël, 1969, p. 67.

    [7]  Hervé Hamon, Patrick Rotman, Génération. Les années de rêves, Paris, Seuil, 1987, p. 555.

    [8]  Ibid., p. 554.

    [9]  Ibid., p. 302.

    [10]  Ibid., p. 389.

    [11]  Claude Paillat, op. cit., p. 59-60.

    [12]  Vincent Nouzille, Des secrets si bien gardés. Les dossiers de la Maison-Blanche et de la CIA sur la France et ses présidents (1958-1981), Paris, Fayard, 2009, p. 199-200.

    [13]  Hervé Hamon, Patrick Rotman, op. cit., p. 560. 

     

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    Dossier spécial Mai 68

  • Laurent WETZEL, à Marseille, dans le cadre de notre Enquête sur la République, répondra à la question : ”Ils ont tué l’H

    Cafés Politiques de Lafautearousseau

    samedi 15 décembre 2012., à 18 h 30

    (Accueil à partir de 18 h)

    ENQUÊTE SUR LA RéPUBLIQUE

    Ils ont tué l’Histoire-Géo !

    Qui et pourquoi ? 

    25821157_jpeg_preview_large.jpg

    par Laurent WETZEL

    Ancien élève de l’École normale supérieure,

    agrégé d’histoire,

    professeur d’histoire-géographie, inspecteur d’académie,

    ancien maire de Sartrouville.

    Laurent Wetzel signera son ouvrage

    "Ils ont tué l'histoire-géo" (François Bourin Editeur, 18 €)

     

    Café Simon

    28, cours Honoré d’Estienne d’Orves, 13001 Marseille

    Entrée libre. Participation sous forme d'une consommation.

    Renseignements : 06 08 31 54 97

    Possibilité de dîner sur place, après le Café Politique

  • 14 septembre 1914 ... L'on ne compte plus sur la paix pour les vendanges

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    On annonce que Gabriel Hanotaux écrira une histoire de la guerre de 1914. De 1914-19... combien ? Car ce n'est pas encore fini, et l'on ne compte plus sur la paix pour les vendanges. u

     

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