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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Économie : 2019, l’année de tous les dangers en Europe

     

    Par Marc Rousset   

     

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    Le taux directeur américain vient d’être relevé par la Fed d’un quart de point supplémentaire, à 2,25 %, et devrait atteindre 3 % à fin 2019.

    Selon la BCE, une première hausse des taux pourrait intervenir à l’été 2019. Les taux ont donc commencé à monter et ce sont toujours eux qui ont été à l’origine des six dernières crises dans le monde, de 1980 à 2008. Depuis 2009, le S&P 500, l’indice américain le plus représentatif de la bulle des actions, a été multiplié par quatre, en progressant de 700 à 2700, tandis que l’indicateur préféré du célébrissime milliardaire américain Warren Buffet, le ratio capitalisation boursière/PIB, a atteint 1,4, dépassant sa valeur de seulement 1 pendant la crise des subprimes de 2008, et le niveau le plus élevé jamais atteint jusqu’à présent de 1,36 lors de la crise Internet de l’année 2000.

    Les élections européennes de mai 2019 vont faire l’objet de vives tensions car elles se présentent comme un référendum européen sur l’Union européenne, sur l’immigration, pro ou anti-Macron et Merkel. Il semble que les populistes s’acheminent vers une victoire écrasante qui va bouleverser l’Europe. Macron et Merkel, s’ils sont désavoués par les peuples, n’auront plus qu’à choisir entre le statut de zombie ou la démission. En Allemagne, la montée en puissance de l’AfD semble irrésistible puisque ce parti serait déjà le n° 2, avec plus de 18 % des votes, ayant dépassé le SPD avec, comme slogan leitmotiv, la démission de Merkel : « Merkel muss Weg ! »

    En France, Macron est en chute libre, avec un état de l’économie française de plus en plus préoccupant. Il n’y a pas que l’État souverain ; les ménages et les entreprises françaises affichent également des records d’endettement. Fin mars 2018, l’Hexagone affichait le ratio de dette privée le plus élevé de la zone euro, soit 131 % du PIB. L’endettement des particuliers atteint 93 % de leur revenu disponible, soit 58 % du PIB. Quant aux entreprises françaises, elles sont aussi les championnes de l’emprunt, avec un taux d’endettement qui représente 73 % du PIB, 56 % de la dette ayant été octroyés à taux variable, ce qui entraînera immanquablement des faillites en série si les taux augmentent. La charge de la dette française, malgré les taux d’intérêt ridicules actuels, soit 42 milliards d’euros, représente déjà le 2e poste du budget français derrière l’Éducation, et bien devant le malheureux budget croupion de l’armée française. La dette publique française de 2.300 milliards d’euros représente aujourd’hui une dette vertigineuse de 34.208 euros par Français, qui ne sera jamais remboursée.

    Il suffit de la faillite d’une seule banque telle que Deutsche Bank en Allemagne, UniCredit, Intesa Sanpaolo en Italie, avec trop d’obligations souveraines et de créances pourries à leur bilan, du défaut de l’Italie, de l’Espagne ou de quelques pays émergents pour qu’un krach boursier s’ensuive avec une augmentation des taux d’intérêt et une succession de faillites en série d’entreprises et de banques dans le monde entier.

    L’Italie est devenue la poudrière officielle de l’Europe, suite au budget trop dépensier de la coalition Ligue-5 étoiles. Les craintes d’une nouvelle crise du type grec en dix fois plus grand sont fondées. Le taux d’intérêt à dix ans de l’État italien vient de bondir jusqu’à 3,29 %, soit un écart de 2,80 % avec le taux d’intérêt des emprunts allemands.

    L’Allemagne est la grande gagnante de la zone euro, suite au laxisme socialiste décadent non compétitif de la France et des pays européens du Sud, avec ses excédents de biens exportés qui se traduisent par une créance à l’actif de la Bundesbank vis-à-vis des autres banques centrales européennes. Mais il s’agit d’une simple promesse comptable TARGET2 des autres pays de la zone euro de rembourser ultérieurement avec des surplus d’exportations de biens et services vers l’Allemagne. Encore faudrait-il s’assurer qu’il y aura effectivement, un jour, des excédents des autres pays de la zone euro vers l’Allemagne sinon, de gagnante, l’Allemagne pourrait alors devenir le « dindon de la farce ». En cas d’explosion de la zone euro, de banqueroute de la Grèce, de l’Espagne, de l’Italie et de la France, les créances TARGET2 de 1.000 milliards d’euros de la Bundesbank, soit environ la moitié du PIB annuel français, devraient normalement être payées en or ou en dollars par les banques centrales débitrices pour solde de tout compte, mais il est probable qu’elles ne seront jamais réglées par des pays tels que la Grèce ou l’Italie.    

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Charles Huet : «Le Made in France est une réponse à la désindustrialisation française».

    Source : https://www.billetdefrance.fr/

    Le Made in France revient plus que jamais sur le devant de la scène. Mais qu’en est-il réellement ? Entretien avec Charles Huet, co-créateur de la Carte française, une carte cadeau dédiée au produit Made in France et auteur du Guide des produits Made in emplois (2013).

    4.jpegQu’est-ce que le Made in France ?

    Le code de l’Union européenne définit précisément le “Made in”. Cette définition est issue du Gatt (1947) et des accords de Marrakech (1994). Il fallait attribuer et définir une nationalité à un produit en vue de lui affecter un niveau de droit de douane dans le cadre de ces accords. Cela se règle au niveau européen. Le code des douanes précise pour chaque type de produits le critère à remplir pour pouvoir se prévaloir du Made in France ou du Made in UE. Il y a autant de critères que de produits. Dans plus de 80% des cas, ce sont des doubles critères.

    Le premier critère concerne la transformation et l’assemblage en France : c’est lorsque le produit a changé de code entre ce qui a été acheté par l’entreprise et ce qui a été vendu par l’entreprise après sa transformation. Le deuxième critère est un critère de valeur ajoutée. C’est à dire que plus de 45% de la valeur ajoutée du produit doit être effectué dans le pays dont il revendique le “Made in. Ces deux critères sont cumulatifs. L’origine des différents composants et matières qui rentrent dans la fabrication du produit peut être d’origine variée mais dès lors que l’assemblage est en France, entre le personnel et les machines, vous arrivez systématiquement à 45% de la valeur ajoutée. Pour la mode, c’est l’étape de confection qui est retenue et pour les autres ce sont les dates d’assemblage car tout produit n’est finalement que l’assemblage d’autres sous-produits.

     

    Made in France” est une tournure anglaise. L’expression “Fabriqué en France” ne serait-elle pas plus appropriée ?

    La tournure française est strictement équivalente au niveau légal. C’est la pure traduction de l’un et l’autre. Cette distinction a deux origines : l’une parce que l’anglais est la langue des affaires et l’autre pour une raison historique.

    Le marquage d’origine des produits naît en Grande-Bretagne à la fin du XIXème quand les Allemands commencent à exporter leurs produits manufacturés en Angleterre. Les industriels britanniques ont eu le réflexe bien classique de se plaindre auprès de leur gouvernement de la concurrence déloyale d’industriels étrangers. À la fin du XIXème, la Grande-Bretagne décide de rendre le marquage d’origine obligatoire en imposant un logo Made in Germany sur les produits manufacturés allemands. L’idée est de miser sur la germanophobie britannique. Manque de chance, comme on le verra dans toute l’histoire de la consommation et des échanges internationaux, le consommateur recherche le meilleur rapport qualité/prix. A cette époque, à chaque fois que les Britanniques voient un produit où est inscrit « Made in Germany”, ils s’aperçoivent que c’est un produit très fiable, de très bon rapport qualité/prix. Le marquage donne ainsi naissance au marketing national.

    Cette histoire prouve que le marquage d’origine n’a pas pour effet mécanique de discriminer le produit étranger mais d’informer le consommateur et de faire naître un sentiment par rapport aux attributs et qualité d’un produit d’une certaine origine.

     

    Nous connaissons tous des marques comme Le Slip français, Saint-James, ou encore 1083 qui font la promotion de la production nationale. Peut-on dire que le Made in France se porte bien ?

    Le Made in France ne se porte pas bien sinon on ne serait pas obligé d’en faire la promotion contrairement au Made in Germany qui lui se porte bien. L’appel à soutenir la production nationale est un réflexe de crise. La crise de 2008 a été une étape très importante de désindustrialisation. Le Made in France est un phénomène de réponse à cette crise-là. L’objectif est de réveiller les consommateurs français qui n’en tiennent pas compte. C’est une spécificité très française puisque les Britanniques, Italiens et Américains par exemple sont naturellement plus patriotes dans leur habitude de consommation. Le Made in France est à l’origine de belles histoires et certaines marques se portent très bien comme Saint James, 1083 ou encore le Slip français mais cela varie d’une entreprise à l’autre.

    Au niveau global, on constate deux choses. D’un côté, une forte poussée de cette nécessité de patriotisme et de localisme des consommateurs sur les réseaux sociaux, mais qui a du mal à se concrétiser en acte d’achat concret. De l’autre, on constate une fragilité globale car la France se désindustrialise de manière continue depuis le tournant des années 2000 jusqu’aux alentours de 2016. On a touché le fond de la piscine dans les années 2017-2018 et là avec le coronavirus on est reparti pour un tour.

     

    Une majorité de Français se dit prête à acheter des produits fabriqués en France mais évoquent le prix plus élevé pouvant être un frein à l’achat. Le Made in France est-il cher ?

    Le Made in France n’est pas toujours plus cher. Cela dépend des secteurs et des niveaux de gammes. L’alimentaire et le cosmétique sont deux secteurs dans lesquels la France a une industrie très puissante avec des acteurs qui se positionnent aussi bien dans le luxe que dans l’entrée de gamme. La marque Dop est le shampoing le moins cher du marché et est fabriqué à Rambouillet. Un tiers des marques de distributeurs alimentaires est fabriqué en France.

    En revanche, le Made in France est généralement plus cher dans le secteur de la mode et dans l’équipement. Cela s’explique par les structures de coûts de notre modèle sociale. La France a le record du monde de dépense publique, de prélèvement obligatoire et de réglementation. On le paye. Acheter français est un des rares moments pour le consommateur pour percevoir très concrètement le poids de la fiscalité sur les entreprises dans notre pays. Avec à peine le revenu médian depuis 8 ans, je consomme à 98% du Made in France. C’est aussi une question d’arbitrage de son budget.

    En termes de coût, un aspect important est la qualité et la durabilité des produits. Il faut considérer que l’on n’a pas les moyens du bas de gamme. Acheter chinois, c’est acheter 10 fois alors qu’acheter français, c’est acheter une fois. Il faut sortir de la lobotomie des soldes et du consumérisme, faire de la France périphérique un paradis fiscal pour les entreprises, baisser les impôts … Grâce à cela, nos ingénieurs et entrepreneurs retrouveront naturellement de la compétitivité et proposeront plus de produits.

     

    Depuis plusieurs mois, on observe sur la scène politico-médiatique un retour du souverainisme. Cette volonté de produire en France est-elle une forme de souverainisme ?

    Pour moi le souverainisme est un mot valise. Ce que je sais c’est que nous sommes tous souverains de notre budget.

    Au niveau de la souveraineté européenne, la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) a considéré de manière absurde et infondée que le marquage d’origine des produits dans l’UE ne devait pas être rendu obligatoire par les états. Cela est incompréhensible. Ils ont considéré que cela était un frein à la circulation des biens et des marchandises. L’exemple historique du Made in Germany en Grande Bretagne prouve le contraire car le marquage d’origine obligatoire n’a pas généré de discrimination mais la naissance d’une marque pays. Dans un modèle de marché pur et parfait, il est nécessaire pour son bon fonctionnement qu’une des 5 conditions soit remplie à savoir l’information la plus complète de tous les produits pour le consommateur. L’information complète du produit ne peut être un frein au fonctionnement d’un marché.

    Au niveau de la souveraineté, on a clairement un abus de la CJCE qui est infondé. Dans les années 1980, la France et l’Irlande ont été condamnées pour avoir voulu rendre obligatoire le marquage d’origine.

     

    La relocalisation sur le territoire national est considérée par les entreprises comme difficile car très coûteuse. Est-ce que cette production doit se limiter à une simple volonté entrepreneuriale ou celle-ci doit-elle tendre vers une véritable politique nationale digne de ce nom ?

    Aujourd’hui, il faut comprendre les raisons des délocalisations pour trouver des solutions pour une relocalisation. Les délocalisations sont dues à l’enfer fiscal et à un manque de compétitivité qui a appauvri notre pays et à rendu notre marche intérieur moins dynamique.

    Je veux bien que l’État adopte un rôle stratégique sur l’origine de ces achats stratégiques garant de son autonomie mais il doit réduire la voilure et remettre en question son domaine d’intervention pour se consacrer aux aspects essentiels de souveraineté. Il doit se retirer sur un certain nombre d’autres sujets pour pouvoir réduire la pression fiscale. Pour relocaliser, il faut arrêter la délocalisation qui s’accélère et préserver les usines encore présentes en France. Pour relocaliser, il faut attirer des investisseurs et on ne les attire pas avec de l’ISF ou avec un niveau d’imposition sur la production 5 fois plus élevé que nos voisins européens.

    Je préfère un état paternel, musclé et sec qui s’occupe de peu de choses mais qui frappe fort quand il le faut sur le régalien et sur certains aspects stratégiques en matière économique qu’un état maternel obèse qui s’occupe de tout et qui est complètement impotent.

    Propos recueillis par Charles de Blondin

  • Jusqu’à Vannes, la libération des LGBTQI+, par Rémy Mahoudeaux.

    Ne riez pas : le conseil municipal de Vannes a voté pour que cette plaisante ville devienne une zone de liberté LGBTQI+. Cette demande émanait des élus estampillés ! Le maire actuel, David Robo, ex-Les Républicains, s’est déjà affiché comme hautement Macron-compatible mais n’a pas obtenu l’investiture d’En Marche ! en 2018. 

    4.jpgIl leur aura néanmoins permis de parasiter un chouïa l’ordre du jour. La majorité qu’il dirige a certes dénoncé un « coup de com’ », mais n’a pas pris part au vote, laissant les voix des autres élus emporter le morceau. Sans doute est-ce une façon de montrer son aptitude théorique et pratique au « et en même temps », ce passeport non sanitaire pour un avenir où l’ambiguïté pourrait persister et cohabiter avec la démagogie.

    À y réfléchir, cette ville ne devait pas être si plaisante que ça, puisqu’il s’avère nécessaire de libérer les populations d’homosexuels mâles ou femelles, de transsexuels, de bisexuels, d’intersexués et de bizarres quotidiennement réduits en servage. Sans doute que des faits divers « lgbtqiphobes » sordides, des quasi-pogroms ont défrayé les chroniques locales, obligeant les édiles à réagir. Ces temps barbares sont heureusement révolus dans la cité des Vénètes !

    Sur la méthode, il y a léger problème. Dans les 714 pages fournies aux conseillers pour préparer ce conseil, il n’y avait aucun document relatif à cette zone de liberté LGBTQI+. Une simple mention « Vœu LGBTQI+ » sur la page 4 de l’ordre du jour, sans aucune annexe, c’est peu. À l’heure du bouclage, ni le cabinet du maire ni le groupe d’élus La République en marche n’ont daigné répondre aux sollicitations du citoyen-plumitif signataire pour lui fournir plus de détails. Dommage ! En l’absence de biscuit, il est permis de supposer le pire, par exemple que ce vote local soit, en fait, la promotion d’un communautarisme LGBTQI+. Il est aussi possible d’imaginer que dans un pays où les homosexuels ne sont pas jetés du haut des immeubles, la portée de l’engagement soit anecdotique, un peu comme la charte de l’Autre Cercle, qui fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose.

    La bien-pensance incarnée par voudrait que soit condamnée la Hongrie sous prétexte d’une loi qui serait discriminante parce qu’elle ne permet pas la promotion de l’homosexualité, interdit l’idéologie du genre et impose que le père soit un homme et la mère une femme. Le lobby est à la manœuvre et d’une redoutable efficacité, en flattant ses partisans et en stigmatisant ceux qui voient clair : si vous n’êtes pas d’accord avec eux, c’est que vous les discriminez !

    Peut-être conviendrait-il de rappeler à tous les moutons de Panurge de cette bien-pensance que pour commencer à réfléchir, il faut discriminer, établir des différences. Puis tenter de leur faire comprendre qu’une différence n’est pas toujours une hiérarchie.

    Le communautarisme LGBTQI+ pousse ses pions, à Vannes comme ailleurs. Il y en a d’autres, comme par exemple celui des musulmans, piloté en sous-main par l’islam politique. Pourtant, les effets du communautarisme tels qu’observables en ou en Amérique du Nord ne sont pas enviables. Ils sont de nature à abîmer le substrat d’une , la nôtre, auquel nous pourrions être attachés. Si des maires et des chefs d’entreprise veulent réfléchir à des vœux ou des chartes de refus de tout communautarisme, il y a peut-être des contre-pieds salutaires à prendre.

     

    Rémy Mahoudeaux

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Histoire & Actualité • Emmanuel Macron fêtera Jeanne d’Arc ? Bonne nouvelle !

     

    Pour une fois que la République s’incline devant l’Histoire qui la précède, ne soyons pas bégueules.

    par Charlotte d'Ornellas

    Nous ne savons pas si Charlotte d'Ornellas a bien raison [Boulevard Voltaire - 30.04] de se féliciter que « la République s’incline devant l’Histoire qui la précède », dimanche 8 mai à Orléans  - en la personne très médiatique d'Emmanuel Macron. A vrai dire, on aurait de sérieuses raisons d'en douter : elle l'a fait tant de fois, à Orléans ou ailleurs, par la voix de ses plus hautes autorités sans que cela ne change rien à ce que Maurras appelait la mécanique de nos malheurs, ceux qu'induit ce régime, si souvent antihistorique, antifrançais ! Hommages, donc, sans conséquences ni engagements... Quant à Macron, il semble se définir essentiellement comme l'homme des banques, de la mondialisation et de la culture libéralo-libertaire ... Quelles paroles - sur notre Histoire et nos racines - prononcera-t-il donc à Orléans, dimanche prochain ? Seront-elles seulement des paroles de circonstance ou bien de vérité ? Y mettra-t-il quelque profondeur ? Sans-doute en serait-il capable et, pour ce qu'il reste de forces saines et vives au sein du Pays Réel, pour leurs combats futurs, ce ne serait pas indifférent. Dans ce cas, Charlotte d'Ornellas aurait eu raison. C'est pourquoi nous écouterons ou lirons Emmanuel Macron avec attention, dimanche prochain, Fête Nationale de Jeanne d'Arc.  LFAR

     

    9fcfe4689efe7a4738249e7060ebd6bf.jpeg.jpgQue personne ne s’affole, Emmanuel Macron ne « kidnappera » pas Jeanne d’Arc, d’abord parce que les Orléanais ne se laisseront pas faire ! Le 8 mai, à Orléans, personne n’a jamais réussi à récupérer la libératrice : les fêtes ne s’y prêtent pas, elle seule les préside réellement.

    Cette année, les fêtes johanniques seront présidées par le ministre de l’Économie et des Finances, et c’est une bonne nouvelle car en effet, c’est la première fois depuis 10 ans qu’un ministre en exercice tiendra ce rôle.

    Il ne sera pas là seulement en tant qu’Emmanuel Macron, mais bien en tant que ministre, c’est-à-dire en tant qu’il représente l’Etat. Et ce dernier doit bien ça à la petite Lorraine.

    Le 8 mai 1429, Jeanne d’Arc libère la ville des Anglais, et lance une procession d’action de grâce, suivie par tous les Orléanais. Depuis, et chaque année à quelques exceptions près (dues aux guerres notamment), la population fidèle à son héroïne rejoue la victoire.

    L’adage veut que « la moitié des orléanais regarde défiler l’autre moitié » lors de ces fêtes qui rassemblent les ordres civils, militaires et religieux. Seuls les Orléanais y parviennent encore, parce qu’ils ont eu la sagesse de ne s’attacher qu’à Jeanne, au moins ce jour là.

    Tous les présidents de la République se sont succédés à la tribune pour glorifier la Pucelle, un 8 mai, à Orléans. C’est depuis l’accession au poste de Nicolas Sarkozy que la tradition est rompue, sans que les raisons ne soient d’ailleurs connues, et c’est bien triste.

    Quelles qu’aient été les étiquettes politiques des maires d’Orléans, tous ont participé à ces fêtes avec la même ferveur et admiration pour celle que la ville honore comme une sainte, comme une héroïne française et comme un chef de guerre admirable.

    Aucun d’entre eux n’a songé a bouder la messe d’action de grâces qui est célébrée chaque 8 mai au matin dans la cathédrale d’Orléans, nul n’a pensé à supprimer le défilé militaire qui est le deuxième plus important en France après le 14 juillet, nul n’a jamais refusé de remettre le 7 mai au soir l’étendard de Jeanne – gardé par la mairie toute l’année – à l’évêque de la ville, parce que tous ont trouvé normal qu’il revienne à l’Eglise le jour où ses plis décorés des noms de « Jésus et Marie » sont à l’honneur.

    1913205714.jpgC’est dans cette tradition intacte que s’inscrira Emmanuel Macron, parce qu’il existe encore des petits bouts de France si miraculeux qu’ils échappent à nos légitimes querelles politiques.

    Si Jeanne d’Arc anime des passions politiques en France, elle réunit à Orléans et il était tant qu’un ministre en exercice vienne rassurer ses habitants : non, l’État n’a pas oublié l’héroïne qu’elle est !

    Il y a à ce titre bien plus de sens dans la venue d’Emmanuel Macron que dans celle de l’invitée précédente qu’était Audrey Pulvar d’ailleurs.

    Jacques Chirac, Valéry Giscard d’Estaing ou François Mitterand ont célébré Jeanne d’Arc au même pupitre que Régine Pernoud et Denis Tillinac. Et tous ont salué avec la même puissance la France qu’ils avaient en commun, incarnée par Jeanne d’Arc…

    Notre pays est en train de crever de désespérance, mais il y a chaque 8 mai, à Orléans, une toute jeune fille au parcours terrestre si mystérieux qui continue à rassembler. Posons les armes et savourons, ne serait-ce que le temps d’une (trop courte) journée.

    Et puis entre nous, pour une fois que la République s’incline devant l’Histoire qui la précède, ne soyons pas bégueules et laissons les Orléanais chanter une fois encore, avec les invités qu’ils veulent, « vive Jeanne, vive la France ! » 

    Journaliste indépendante

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    Emmanuel Macron va présider les fêtes de Jeanne d'Arc à Orléans ... Redira-t-il qu'il nous manque un roi ?  [LFAR - 28.04]

  • Rémi Brague : Le Pape ne peut pas renvoyer dos à dos islam et christianisme

     

    Par Rémi Brague    

    Le pape a déclaré que s' « il devait parler de violence islamique, alors il devait (aussi) parler de violence catholique ». Le philosophe Rémi Brague rappelle que les textes sacrés des deux religions ne justifient pas la violence de la même manière. FigaroVox a publié cette tribune de Rémi Brague le 24 mai dernier. Philosophe, professeur émérite à la Sorbonne, Rémi Brague était alors « perplexe » quand le pape relevait une similitude dans l'esprit de conquête de l'islam et du christianisme. Une perplexité qui se confirme après les propos tenus ce dimanche par le pape Français sur violence islamique et violence catholique. Figarovox a donc repris cette intéressante tribune le 3.08. On y décèle inquiétude et réprobation des récentes déclarations du Pape François sur Islam et Christianisme. On sait cette réprobation partagée par nombre d'intellectuels catholiques, spécialistes de l'Islam et / ou des Chrétiens d'Orient.  LFAR 

     

    Les déclarations publiques du pape François suscitent toujours l'intérêt. L'entretien accordé par le Souverain Pontife à deux journalistes de La Croix, publié dans ledit quotidien le 17 mai, contient ainsi une quantité de choses excellentes, et même réjouissantes. Par exemple, sa conception du rôle que le christianisme pourrait et devrait jouer envers les cultures, dont l'européenne, ou encore ses réflexions sur les causes de la crise migratoire et son traitement possible, enfin son amusante dénonciation du cléricalisme. Il y a là-dedans de quoi provoquer une réflexion approfondie, et l'on souhaite que nos décideurs en prennent de la graine.

    D'autres points sont affaire de goût, et le mien ne coïncide pas toujours avec celui du Pape. Ainsi, nommer sur le même plan Maurice Blondel et Jean Guitton, et plus encore les deux jésuites Henri de Lubac et Michel de Certeau, me fait personnellement un peu sourire. Mais rien ne prouve que ce soit mon goût qui soit le bon…

    En revanche, un passage suscite en moi une perplexité certaine, et c'est celui sur l'islam. Là aussi, il contient d'ailleurs de très bonnes choses, par exemple sur l'imprudence arrogante avec laquelle l'Occident a essayé d'imposer son régime politique à des régions mal préparées. Il est juste aussi de dire que la coexistence entre chrétiens et musulmans est possible, même si les exemples de l'Argentine, avec son 1,5% de musulmans, et surtout du Liban, doivent être pris avec prudence. Tant qu'il s'agit de faire vivre ensemble des personnes, qu'il est déjà maladroit de réduire à leur seule affiliation religieuse, on a le droit d'espérer et le devoir d'agir en ce sens.

    L'entreprise devient plus difficile là où l'on compare non plus des personnes, mais des systèmes religieux considérés dans leurs documents normatifs. De ce point de vue, un passage des propos du pape François attire l'œil : « L'idée de conquête est inhérente à l'âme de l'islam, il est vrai. Mais on pourrait interpréter avec la même idée de conquête la fin de l'Évangile de Matthieu, où Jésus envoie ses disciples dans toutes les nations ». Voici le passage évoqué : « Allez donc, faites des disciples (“mathèteuein”, en grec) de toutes les nations, baptisant les gens (…), leur enseignant (“didaskein”) à observer tout ce que je vous ai commandé (Matthieu, 28, 19) ».

    On peut appeler « conquête » la tâche de prêcher, d'enseigner et de baptiser. Il s'agit bien d'une mission universelle, proposant la foi à tout homme, à la différence de religions nationales comme le shintô. Le christianisme ressemble par là à l'islam, dont le prophète a été envoyé « aux rouges comme aux noirs ». Mais son but est la conversion des cœurs, par enseignement, non la prise du pouvoir. Les tentatives d'imposer la foi par la force, comme Charlemagne avec les Saxons, sont de monstrueuses perversions, moins interprétation que pur et simple contresens.

    Le Coran ne contient pas d'équivalent de l'envoi en mission des disciples. Il se peut que les exhortations à tuer qu'on y lit n'aient qu'une portée circonstancielle, et l'on ignore les causes de l'expansion arabe du VIIe siècle. Reste que le mot de conquête n'est plus alors une métaphore et prend un sens plus concret, carrément militaire. Les deux recueils les plus autorisés (sahīh) attribuent à Mahomet cette déclaration (hadith), constamment citée depuis : « J'ai reçu l'ordre de combattre (qātala) les gens (nās) jusqu'à ce qu'ils attestent “Il n'y a de dieu qu'Allah et Muhammad est l'envoyé d'Allah”, accomplissent la prière et versent l'aumône (zakāt). S'ils le font, leur sang et leurs biens sont à l'abri de moi, sauf selon le droit de l'islam (bi-haqqi 'l-islām), et leur compte revient à Allah (hisābu-hum ‘alā ‘Llah) (Bukhari, Foi, 17 (25) ; Muslim, Foi, 8, [124] 32-[129] 36) ». J'ai reproduit l'arabe de passages obscurs. Pour le dernier, la récente traduction de Harkat Ahmed explique : «Quant à leur for intérieur, leur compte n'incombera qu'à Dieu (p. 62) ».

    Indication précieuse : il s'agit d'obtenir la confession verbale, les gestes de la prière et le versement de l'impôt. Non pas une conversion des cœurs, mais une soumission, sens du mot « islam » dans bien des récits sur la vie de Mahomet. L'adhésion sincère pourra et devra venir, mais elle n'est pas première. Nul ne peut la forcer, car « il n'y a pas de contrainte en religion (Coran, II, 256) ». Elle viendra quand la loi islamique sera en vigueur. Il sera alors dans l'intérêt des conquis de passer à la religion des conquérants. On voit que le mot « conquête » a un tout autre sens que pour le verset de Matthieu.

    Pourquoi insister sur ces différences ? Un vaste examen de conscience est à l'œuvre chez bien des musulmans, en réaction aux horreurs de l'État islamique. Ce n'est pas en entretenant la confusion intellectuelle qu'on les aidera à se mettre au clair sur les sources textuelles et les origines historiques de leur religion. 

    Rémi Brague          

    Rémi Brague est un philosophe français, spécialiste de la philosophie médiévale arabe et juive. Membre de l'Institut de France, il est professeur émérite de l'Université Panthéon-Sorbonne. Auteur de nombreux ouvrages, notamment Europe, la voie romaine (éd. Criterion, 1992, rééd. NRF, 1999), il a dernièrement publié Le Règne de l'homme: Genèse et échec du projet moderne (éd. Gallimard, 2015) et Où va l'histoire? Entretiens avec Giulio Brotti (éd. Salvator, 2016).  

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (39)...

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

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    39 : 13 Mai 2018, Marseille : la "Jeanne des empêchés"...

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    Cette année-là, un bon nombre des militants vraiment actifs avait pu "monter" à Paris, pour le Cortège traditionnel, et nous n'étions qu'une petite dizaine qui, chacun pour une raison particulière, n'avait pu faire le déplacement.

    Il y avait une excellente ambiance dans le groupe : chaque mercredi, à la Brasserie Le Louis XVI, j'assurais une permanence, à partir de 20 heures. On attendait une demi-heure/trois quart d'heure, pour laisser aux militants le temps d'arriver, et, vers les 21 heures, j'animais le Cercle d'études hebdomadaire. C'est bien connu, pas d'action sérieuse sans formation doctrinale, d'abord... Ensuite, nous passions ensemble encore un bon moment, à parler politique ou, comme le dit Léon Daudet, à prendre le bon de la vie

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    Tenu par Marc et Nathalie, Le Louis XVI nous accueillait gratuitement et nous prêtait, aussi souvent que nous le demandions, sa salle du premier où nous étions vraiment "chez nous"... Merci à eux deux !

    Par contre, si nous n'avons jamais rien déboursé pour l'utilisation de la salle, une seule contrainte était à respecter impérativement : "Ici, on ne dit pas de mal de Louis XVI, ni de Marie Antoinette !" répétaient à l'envi Marc et Nathalie. Une obligation/interdiction que nous n'avons pas eu de mal à respecter !!!!!

     

    Il n'était pas rare que ces bons moments se prolongeassent jusqu'à... une heure du matin ! Alors, Olivier - le bras droit de Marc - venait me demander si l'on pouvait libérer les lieux, car il lui restait encore à tout ranger... Nous, nous n'avions pas vu le temps passer, soit que l'on parlât "politique", soit que l'on refît le monde, autour d'une bonne pinte (et, quand je dis "une"...).

    Pendant pas mal de temps, les Toulonnais sont venus nous voir, presque chaque semaine, avant que, leur groupe se développant, ils ne finissent par organiser eux-mêmes, chez eux, leurs Cercles, ce qui était, évidemment, une bonne chose. 

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    Cette année-là, les Toulonnais venaient encore. Ils fabriquèrent la belle bâche "ACTION FRANÇAISE PROVENCE" qu'ils arborèrent fièrement à Paris, et qui leur coûta pas mal d'heures de travail, mais le résultat en valait la peine. Vu sa longueur, il leur fallait un endroit assez grand pour travailler tranquillement : c'est dans mon rez-de-chaussée qu'ils purent travailler tout à leur aise, et sans être dérangés; mais le premier résultat ne fut pas satisfaisant, à leurs yeux, et les voilà partis pour tout reprendre à zéro (de la taille des lettres à leur emplacement...).

    Bref : un bon souvenir des jours heureux...

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    Le vendredi matin, nous vîmes donc partir les Toulonnais (et les autres), contents pour eux, un peu tristes de ne pas être du voyage mais, bon...

    Je proposai à ceux qui restaient de marquer le coup, tout de même, et de faire notre mini manif aussi : il n'y avait pas de raison ! Proposition acceptée et, le dimanche matin, nous nous retrouvions devant les Réformés, en haut de la Canebière, pour déposer notre gerbe aux pieds de la statue de Jeanne. 

    Je résumai rapidement (en un peu moins de quatre minutes) l'oeuvre de Jeanne et, comme il pleuvait abondamment, que le temps était moche comme il n'est pas permis, nous nous réfugiâmes dans le bar d'en face, tout à côté du monuments des "Mobiles", pour prolonger un peu, et clôturer, ce beau moment d'amitié...

    Jours heureux...

    ma courte intervention ici :

    https://www.facebook.com/100009520122184/videos/2005981509729167/

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    Pour ceux qui ne le connaissaient pas, Guy est ici à l'extrême-droite; 

     

    François Davin

  • Sur la page FB de nos amis du GAR : à l'avènement de Hugues Capet.

    Une meilleure connaissance de l'histoire permet de mieux résister aux modes du moment et aux idéologies. Alors, évoquons l'histoire de la formation de la France sans oublier qu'elle ne naît pas en 1789, mais bien avant !
    En 987, l'élection puis le sacre de Hugues Capet entament le processus de formation territoriale et politique de la France, alors limitée au domaine royal, tout petit par rapport à ce qu'il sera devenu huit siècles après.

    Sources : http://www.actionroyaliste.fr/

    https://www.facebook.com/GroupeDActionRoyaliste

  • A la découverte de l'homme Maurras : Joseph Sinisbaldi, quarante fois Consul de Martigues, ”ancêtre adoptif” de Maurras.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : Joseph Sinisbaldi, quarante fois Consul de Martigues, "ancêtre adoptif" de Maurras...

    "...Joseph Scipion Sinisbaldi, dit Pistoye, quarante fois consul, député de Martigues aux derniers États Généraux de Provence fut maître de ce jardin."



    Ces derniers Etats Généraux de Provence, dont parle ici Maurras, sont ceux qui s'ouvrirent le dimanche 25 janvier 1789, à Aix. Mirabeau y fut d'abord exclu de la représentation de la Noblesse, car il n'avait pas de fief (le dimanche 8 février); mais après un retour triomphal à Marseille, en mars, il fut élu à ces mêmes Etats de Provence, cette fois par le Tiers-Etat.

    La grande Histoire a davantage retenu le nom de Mirabeau que celui de ce Pistoye, qui dut pourtant être un administrateur sage et avisé puisque, dit Maurras, il fut "quarante fois consul" !

    De l'Edit d'union des trois quartiers - du 21 avril 1581, signé en l'église de Ferrières - jusqu'à la Révolution, la ville ne fut pas, en effet, administrée par des maires, mais par des consuls.


    Dans son texte sur Les trente beautés de Martigues, Maurras dit qu'ils étaient "si honorés, qu'on a fait ce proverbe :
    « Que toute barbe d'homme s'incline, le prudhomme va parler. » C'est le reste dernier de ces consuls puissants qui, par toutes les pêcheries du Midi, furent renommés, à preuve Calendal à Estérelle, vantant son aïeul :
    — Qui a été consul de Martigues...." (Maurras, Li trento bèuta dou Martegue)

    Ce n'est que le 14 février 1790 que sera désigné, par élection, le premier Maire de la cité : Louis Puech.

    La Mairie sera, longtemps, installée dans l'Hôtel particulier Colla de Pradines, construit au XVIIème siècle, sur un modèle aixois (ci dessous).

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    Bien calé aux angles par des contreforts et des pilastres, la façade s'impose par des proportions équilibrées et par la répartition des baies.


    C'est là que se trouve la Plaque commémorative à la mémoire de Gérard Tenque, inaugurée par Mistral en 1891, dont parle Maurras dans sa première stèle... Hôtel de Ville de 1808 à 1983, l'édifice abrite maintenant le Tribunal d'Instance de Martigues.

    Pour en revenir au "Pistoye" dont parle ici Maurras, et clore le sujet, on trouve dans les dernières lignes de la lettre de Maurras au Curé de Martigues (vers 1950) ces précisions :


    "...Il me restait à vous dire le plaisir que me fait la découverte, dans votre église, de la tombe des Pistoye, mes grands-parents adoptifs, leur dernier couple ayant adopté ma bisaïeule (madame Boyer, mère de ma grand'mère madame Garnier, la mère de ma mère). J'ai gravé dans mon jardin le nom de leur patronyme qui est Sinisbaldi : Joseph Scipion Sinisbaldi, dit Pistoye, député aux Etats de Provence, 40 fois consul de Martigues pour le quartier de Ferrières qui en nommait deux, comme chacun des autres quartiers. Comme à chaque entrée en charge un consul recevait une pièce de velours d'Utrecht il y avait tout un étage de sa maison qui était couvert, les meubles et la muraille, de velours d'Utrecht...."

  • A la découverte de l'homme Maurras : Rajoutée par Maurras ensuite, une cinquième stèle; elle fut enlevée : par qui ?...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : Rajoutée par Maurras ensuite, une cinquième stèle; elle fut enlevée : par qui ?...

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    (illustration : la Prud'hommie des pêcheurs de Martigues, qui fait face au théâtre)



    Enfin, nous ferons un ultime arrêt devant une cinquième stèle, rajoutée plus tard, et qui ne se trouve pas, pour cette raison, dans la partie du jardin que nous venons de visiter : elle est apposée directement sur l'angle de la maison, côté ouest, et fait suite, ou réponse, "à l'infâme verdict du 27 Janvier 1945".


    On y lit "la lettre historique écrite, à l'automne de 1944, par le Président du Conseil de nos Prud'hommes Pêcheurs" : en pleine re-Terreur de la sinistre "épuration", il fallut bien du courage aux pêcheurs de Martigues, même si le texte est bien court, pour oser envoyer cette lettre ouverte...



    Communauté des Patrons-Pêcheurs de Martigues.

    Martigues, le 16 Octobre 1944.

    Nous, Conseil des Prud'hommes pêcheurs des quartiers maritimes de Martigues, représentant 700 pêcheurs, attestons que notre concitoyen Charles Maurras a, depuis toujours et jusqu'à son incarcération, faisant abstraction de toute opinion politique, fait entendre sa grande voix pour la défense des intérêts de notre corporation.
    Par la presse, il a attaqué les trusts et les autres grands profiteurs, ainsi que certaines administrations qui voulaient nous brimer.

    Pour le Conseil des Prud'hommes, le Président Dimille.

     

    Cette plaque, apposée sur le mur de la maison, tous ceux qui ont visité le jardin de Maurras l'ont vue, jusqu'à ces dernières années. Elle ne se trouve plus sur la façade : la Mairie, propriétaire des lieux, pourrait-elle nous dire où elle se trouve ?

    Et qui l'a enlevée ? Et pourquoi ?

    Certes (on l'a dit), deux amphores ont été volées (du moins c'est la vérité officielle...)

    Mais voler une plaque avec un texte pareil, quel brocanteur - fût-il escroc - serait intéressé ? Revendre frauduleusement des amphores, passe encore, mais une plaque à la gloire de Maurras ?...

    Alors, osons "la" question iconoclaste : cette plaque "gênait-elle" ? Mais qui (la Mairie ? ). Et pourquoi (parce que des gens du petit peuple y disaient la vérité ?).

    Certes, vérité et marxisme-léninisme n'ont jamais fait bon ménage...

    lafautearousseau

  • A SUIVRE - BON A SAVOIR • Chambord : 2015, l'année François Ier

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    Tourné en grande partie à Chambord en 1970 , Peau d'âne, film de Jacques Demy. Crédits photo : Rue des Archives/Cine-Tamaris

    Le château célèbre cette année le 500e anniversaire du sacre du Roi Chevalier, qui fit édifier le monument au XVIe siècle. La restauration de la chambre du souverain est aussi à l'étude.  

    En 2015, Chambord va se mettre à l'heure de Peau d'âne. Le film de Jacques Demy, qui fut en grande partie tourné à Chambord en 1970, et vient d'être restauré, a été projeté sur écran géant dans le château, les trois derniers dimanches de décembre.

    Passé cet épisode très seventies, Chambord attaquera une période faste. Le projet d'établissement, fraîchement adopté et joliment dénommé « Chambord ou la Cité idéale », prévoit que le domaine soit totalement autofinancé d'ici à 2020 (contre 86 % aujourd'hui). Et se fixe pour objectif un million de visiteurs par an dans le château, contre 770.000 visiteurs aujourd'hui, et 1,5 million dans le domaine.

    Pour ce faire, événements, festivals et restaurations sont au programme. 2015 est l'année du 500e anniversaire du sacre de François Ier. Bien que le roi séjournât très peu à Chambord, il en est tout de même à l'origine et demeure la figure célèbre du lieu. Pendant quatre ans, les équipes de conservateurs vont s'attacher à reconstituer le décor de la chambre de François Ier. Dans l'immédiat, le projet se fera de manière virtuelle. Mais à terme, la pièce sera remeublée, en partenariat avec le Musée national de la Renaissance au château d'Écouen. Cela n'a l'air de rien, mais le mobilier Renaissance ou lié au roi tout simplement est extrêmement rare.

    Chambord possède 440 pièces et l'impression de vide s'impose régulièrement pendant la visite. Dans le souci de remeubler petit à petit les pièces ou de leur donner de la vie, les cuisines XVIIIe siècle, au rez-de-chaussée seront restituées, ainsi que l'arrière-cuisine, le fruitier, l'office et le four à pain… Et des salles consacrées au comte de Chambord et à la naissance de la IIIe République vont ouvrir.

    Par ailleurs, le château s'est désormais équipé d'Histopad, des tablettes en douze langues faisant appel à la réalité augmentée: les moindres recoins de salle ou fonds de tiroir sont ainsi exploités et mis en valeur.

    En 2016, outre la construction d'une nouvelle halle d'accueil à l'entrée de la place Saint-Louis ou l'illumination des façades, le grand projet sera la restitution des jardins à la française, sur le parterre nord, et à partir de plans datant de l'époque de Louis XIV.  •  

    Dates et événements : Cliquez sur Lisez la suite.

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    2015, sous le signe de François Ier et de la Renaissance (1 Janvier 2015 au 31 Décembre 2015.

    L’année 2015 sera l’occasion de célébrer en France, et particulièrement dans le Val de Loire, le 500eme anniversaire de l’avènement de François Ier (1515-2015), labellisé au titre des Célébrations Nationales du Ministère de la Culture. Le Centre d’Études Supérieures de la Renaissance et Intelligence des Patrimoines proposeront plusieurs actions d’envergure pour marquer cet anniversaire parmi lesquelles : 

    Colloque International d’Études Humanistes : « François Ier, roi de guerre, roi de paix ».

    Du 30 juin au 03 juillet 2015 – CESR / Domaine national de Chambord

    Il vise à questionner plus précisément la figure du « roi de guerre » et de son pendant le « roi de paix », qui protège et promeut les arts. Son image de « roi bâtisseur » sera notamment abordée à travers l’un des fleurons de l’architecture de la Renaissance : le château de Chambord. Il s’agira d’étudier autant l’imaginaire royal que les pratiques et les cultures de guerre de l’époque, comme la politique et l’art de la diplomatie. Cette manifestation permettra une nouvelle mise en valeur de l’image de François Ier, au regard des travaux les plus récents réalisés par les spécialistes de la question.5

    Reconstitution de la célébration de Marignan

    • 24-25 juillet 2015 au parc de Beauvais, Romorantin

    • 26-27 juillet 2015 au parc Léonardo da Vinci, Château du Clos Lucé, Amboise

    Cette manifestation vise, à partir d’un travail scientifique de haut niveau, à réaliser la reconstitution historique des plus grandes fêtes de cour organisées sous François Ier pour célébrer la bataille de Marignan.

    Cet événement est le résultat d’un projet de recherche régional (Région Centre) porté par Pascal Brioist, professeur d’Histoire et chercheur au CESR, en partenariat avec l’Association R2V2 de la Ville de Romorantin, le château du Clos-Lucé, le laboratoire Irhis, l’Equipe Alimentation LEA, le Musée de l’Armée et les offices de Tourisme du Loir-et-Cher et d’Indre-et-Loire.

    Tout au long de l’année 2015, des actions de valorisation scientifique et de médiation culturelle coordonnées par Intelligence des Patrimoines® permettront de faire partager à un large public les nouvelles connaissances autour de François Ier et la Renaissance.

    Ces actions seront développées en partenariat avec la Mission Val de Loire et plusieurs Châteaux de la région Centre.

     

  • Histoire & Actualité • Michel Goya : Ce sont les Français qui ont gagné la guerre de 14-18

     

    Entretien avec le colonel Michel Goya, propos recueillis par Philippe Mesnard 

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    « Jamais une organisation française, comptant plusieurs millions d’individus, ne s’est aussi radicalement et rapidement transformée que l’armée française pendant la première guerre mondiale. »

    Qu’est-ce qui vous a le plus surpris en préparant votre livre ?

    La faiblesse américaine, le décalage entre l’historiographie américaine et la réalité du terrain. Si le conflit avait duré, l’armée américaine, en 1919, aurait été la plus puissante – et on peut d’ailleurs se demander si signer l’armistice en novembre 18 était pertinent. Mais les Américains n’interviennent véritablement qu’en septembre 1918, sans d’ailleurs être remarquables, comme la bataille de l’Argonne en témoigne. Ils en tireront beaucoup d’enseignements, d’ailleurs, sur l’organisation, l’équipement… Les Américains sont le seul pays à avoir eu plus de morts par accident et par maladie qu’au combat. L’autre surprise, c’est l’état de déliquescence de l’armée allemande, alors que l’historiographie reprend l’argument politique d’une armée invaincue, rentre en bon ordre, trahie par l’arrière : le fameux « coup de poignard dans le dos ». Ni Ludendorff ni Hindenburg ne seront là pour signer l’armistice, ce n’est pas l’armée qui capitule. Mais c’est faux. L’état-major allemand le sait bien qui s’est discrètement retiré de la conduite du pays dans les dernières semaines et a remis en avant, pour négocier la paix, un pouvoir civil très falot jusque-là. Dans les faits, les Allemands ne se battent plus, en novembre 1918. La Belgique est peuplée de centaines de milliers de déserteurs allemands qui ne résistent plus – au point, une fois encore, que certains combattants ne comprennent pas que les opérations ne soient pas allées jusqu’en Lorraine, au Rhin . Choses qu’on fera pendant la Seconde Guerre mondiale : pas d’armistice puis de longs pourparlers de paix. Et ce sont les maréchaux allemands qui viendront signer la capitulation. En 1918, sans aucun doute, l’armée allemande avait été vaincue sur le terrain, en France et en Belgique.

    Cent ans après l’armistice du 11 novembre 2018, les Français ne retiendraient de la Grande Guerre que la souffrance, l’horreur… Les trois premières années, pour ainsi dire, faites de défaites et de désillusions. Un voile sinistre recouvre désormais la guerre de 14-18.

    Sur “l’objet guerre” lui-même, il y a une dépolitisation, alors que la guerre est un acte politique : il y a des morts mais ce n’est ni une épidémie, ni une catastrophe naturelle. Des entités politiques s’affrontent par les armes, et il n’y avait aucune ambiguïté dans l’esprit des gens de l’époque : les soldats savaient qu’ils devaient défendre leur pays contre l’invasion allemande, et que cela nécessitait des efforts et des risques. Les tranchées n’étaient pas un méchant hasard qui les contraignait à vivre une vie de souffrances. Quand on regarde l’historiographie telle qu’elle a évolué, on voit que le 11 novembre n’est plus la célébration de la victoire, mais seulement celle de la fin des souffrances, comme si la seconde ne dérivait pas de la première… Et il faut pointer un autre phénomène : cette victoire est d’abord une victoire française. Ce sont les Français qui, durant la guerre et jusqu’à la fin, ont supporté le principal effort. L’historiographie efface peu à peu cette contribution française à la victoire finale. On peut le comprendre chez les historiens britanniques, qui n’ont aucun scrupule à survaloriser le rôle de leurs forces armées, c’est plus surprenant chez les Français : à les lire, on a l’impression que, passées l’offensive Nivelle et les mutineries, l’armée française n’existe plus. J’ai voulu montrer à quel point la France avait eu un rôle capital dans la victoire, et à quel point cette victoire n’était pas seulement due aux efforts et aux sacrifices des combattants mais aussi à l’intelligence : jamais une organisation française, comptant plusieurs millions d’individus, ne s’est aussi radicalement et rapidement transformée que l’armée française pendant la première guerre mondiale. L’armée de 1918 a plus à voir avec l’armée d’aujourd’hui qu’avec celle de 1914.

    Vous soulignez dans votre livre deux évolutions : technique, avec tous les nouveaux matériels inventés en fonction des nouveaux impératifs du combat (inventés et améliorés en permanence) ; stratégique, avec une doctrine qui évolue sans cesse : on conceptualise la troisième dimension, par exemple, et c’est la stratégie qui sert de moteur à la technologie.

    Comme dans toute bonne stratégie, il y a une rencontre entre la doctrine et les moyens. À la fin de 1917, la première armée de renfort des Français, ce ne sont pas les Américains mais les machines. Au deuxième semestre 1917, l’industrie française produit autant que dans toutes les années précédentes. L’arsenal des démocraties, c’est la France : c’est elle qui équipe les Balkans, les Américains – au détriment des Français : Patton a des troupes et des chars français sous ses ordres. Alors même que les Allemands ont envahi plusieurs régions industrielles françaises. De nouvelles unités de combat sont créées : 80.000 camions (autant que toutes les armées du monde réunies) transportent des troupes, très vite, sur n’importe quel point du front, et, à partir de mai 1918, des chars légers, l’aéronautique est puissante (en ratios, une division française d’infanterie est appuyée par quarante avions, là où les Allemands ne peuvent en aligner que vingt), trente-sept régiments sont équipés en canons de 75 tirés par des camions et non plus par des chevaux – alors qu’en 1914, la logistique était quasi-napoléonienne. La doctrine Pétain, qui renonce au mythe de la grande offensive décisive, exige qu’on puisse multiplier les “coups”, les batailles, donc exige une grande mobilité rapide : à la fin de la guerre, on est capable d’imaginer et de réaliser en deux-trois semaines une opération nécessitant de déplacer plusieurs dizaines de milliers d’hommes ; c’est un miracle de management. Les Britanniques sont bons aussi, mais leur corps expéditionnaire ne représente que 40% des forces françaises ; les Américains aussi, mais ils n’auront de véritable impact sur la conduite de la guerre qu’au deuxième semestre 1918.

    C’est le paysage français lui-même qui change : les chemins de terre où vont les charrettes sont remplacés par des routes goudronnées à deux voies. Même les populations civiles ont gagné la guerre : elles se sont adaptées.

    Les Français ont eu le taux de mobilisation le plus élevé de toutes les nations combattantes mais on parle assez peu du million de travailleurs étrangers qui sont venus renforcer l’appareil industriel. Tout le réseau ferré est modifié, on crée des routes, avec des nœuds de communication, pour fluidifier tous les mouvements au plus près du front. Là aussi, tout se fait sur un pied inédit et même inimaginable en 1914, au point que l’organisation de la France pendant la Première Guerre mondiale (et celle de l’Allemagne dans une moindre mesure) servira de modèle aux économies planifiées d’après-guerre, comme celle de l’URSS : l’État a fait la preuve qu’il était capable d’organiser la production à très grande échelle.

    Votre livre débute en 1917, au moment où les choses basculent : le commandement prend conscience qu’il faut changer de méthodes. Foch devient généralissime, les Anglais – et les autres généraux français – ayant enfin accepté l’idée d’un commandement unique.

    Au-delà des rivalités nationales et des rivalités de personnes, le commandement est réorganisé, les fronts sont dissociés et le gouvernement choisit Nivelle comme commandant des armées – choix technique pertinent, car c’est lui le vrai vainqueur de Verdun, mais surtout choix politique, car c’est le plus jeune des généraux, le plus “contrôlable”. Ce sera désastreux, avec la boucherie du Chemin des Dames, qui déclenchera les mutineries. Pétain s’impose alors comme le meilleur des généraux du moment, celui qui a le mieux compris la nouvelle nature du conflit. C’est lui qui va réorganiser l’armée, imposer une doctrine et créer l’instrument de la victoire. Fin 1917, alors que les Allemands bénéficient du retrait de la Russie et sont donc capables de jeter de nouvelles forces sur le front français, Foch remet sur la table la question du commandement général des armées. Il suffit d’une percée allemande sur les positions britanniques pour convaincre tout le monde de cette nécessité. Entre un Foch agressif et un Pétain placide, l’armée française devient encore plus efficace.

    Vous décrivez la manière dont l’amirauté allemande pousse à la guerre sous-marine à outrance en mésestimant les risques d’entrée en guerre des États-Unis. On a l’impression que les états-majors sont perpétuellement surpris par les conséquences de leurs décisions, leurs effets secondaires, à cause de l’ampleur du phénomène  « guerre totale » : mécanique, nombreuse, étendue comme aucune guerre ne l’a jamais été ?

    Les Allemands surestiment en effet leurs forces et les effets de leurs actions, et sous-estiment les réactions de leurs ennemis. L’Allemagne aura manqué d’une véritable conduite stratégique de la guerre, alors que les Alliés réussissent mieux à coordonner les instruments de puissance. Les Allemands laissent les Britanniques débarquer en France sans que leur marine intervienne, ou envahissent la Belgique sans se poser la question des conséquences diplomatiques (croyant que la guerre se gagnera en quelques semaines). L’ambassade allemande va jusqu’à organiser des sabotages sur le sol même des États-Unis ! ou propose une alliance au Mexique s’il désire déclarer la guerre à leur voisin… A la fin de la guerre, quand Ludendorff gère, dans les faits, le pays, il consacre toutes les ressources à l’effort de guerre, allant jusqu’à réquisitionner tous les chevaux, ce qui ruinera ce qui reste d’agriculture allemande… Toute la conduite de la guerre est une série de paris perdus.

    Ce qui amène la victoire française, c’est la volonté de gagner, au point de se réinventer de fond en comble, du matériel au moral. En 1919, l’armée française est victorieuse et est devenue le gendarme de l’Europe. Vingt ans plus tard, c’est une armée qui n’a plus envie de gagner, et vous dites que la campagne de France aurait pu être gagnée si le désir de victoire avait été aussi vif qu’en 1918.

    Gamelin, en 1940, a l’âge de Foch en 1918 : on ne réécrit pas l’histoire mais un Foch en 40 n’aurait sans doute pas donné la même chose… Surtout, l’outil militaire s’est rigidifié, a perdu de son inventivité. Le gouvernement a d’autres priorités que ses armées suréquipées, il gèle la production. Les compétences techniques se perdent, notamment en aéronautique. Et la doctrine a évolué : la France est un vainqueur qui a peur du vaincu, au potentiel humain et industriel bien plus fort. Ceux qui préconisent la normalisation des rapports avec l’Allemagne, comme les Anglo-Saxons, gagnent contre ceux qui préconisent une vigilance sans faille, les Français, et préconisent donc d’occuper et de démilitariser l’Allemagne et de garder une armée française très mobile. La détente prévaut, la stratégie devient défensive, la durée du service se réduit (sans qu’on puisse, donc, former des techniciens), l’armée ne se soucie plus que d’établir des lignes et non plus d’aller porter rapidement la guerre chez l’ennemi. Au moment de l’arrivée au pouvoir d’Hitler, le gouvernement français réduit considérablement les budgets militaires. On se réveillera en 1937, trop tard.   

    Le colonel Michel Goya, enseignant et auteur français, est spécialiste de l’histoire militaire et de l’analyse des conflits. Il vient de publier :

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    Les Vainqueurs – Comment la France a gagné la Grande Guerre. Tallandier, 2018, 320 pages, 21,50€.

    Philippe Mesnard 

  • La nation française, tentative d'une définition. Partie 2 : La naissance d'une nation, bien avant 1789, par Jean-Philipp

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    Sous l’Ancien régime, la nation française existe sans que la notion soit toujours précisée en tant que telle :

    jean philippe chauvin.jpgpour faire simple, il est possible de dire que, si l’État de France naît avec l’élection en 987 du roi Hugues Capet (et sans que le nom de France ne soit, d’ailleurs, accolé au titre de roi, ce qui n’adviendra qu’à partir de Philippe-Auguste), la nation française, elle, apparaît d’une certaine manière en 1214 avec la victoire de Bouvines et le soutien des bourgeois des villes aux armées royales de celui qui, alors, passe du statut de suzerain (« le roi des nobles », en somme) à celui de souverain (« le roi de France » et, désormais, des Français au-delà des simples liens féodaux). Mais la France est déjà la France, quelles qu’en soient les frontières et l’espace du moment considéré, et c’est en cela aussi qu’il est crédible de la qualifier de « nation », c’est-à-dire de cadre dans lequel est reconnue (sinon acceptée…) une autorité temporelle (politique) suprême, parfois sans beaucoup de pouvoir(s), et qui s’incarne alors dans « le » roi, qu’il faut comprendre au double sens de personne physique inscrite dans une suite familiale (qualifiée de dynastie) et de magistrature suprême de l’Etat, résumée à « l’Etat », terme employable ici dans le sens de l’instance de décision politique « supérieure » du royaume, au-delà des centres de décision locaux, féodaux ou communaux.

     

    Au Moyen âge et jusqu’en 1789, la Monarchie construit la nation comme espace politique et géopolitique, inaliénable ou revendiqué comme tel (ce qu’évoquent les fameuses lois fondamentales du royaume, véritable constitution coutumière et traditionnelle), et sur lequel s’exerce la souveraineté de l’État royal sans, pour autant, supprimer toutes les autres instances de décision du pays, qu’elles soient politiques, administratives ou religieuses (mais aussi sociales et corporatives). « Les rois ont fait la France », affirmait un vieux chant royaliste (en l’occurrence « la Royale », hymne de l’Action Française depuis les années 1920), et ce n’est pas faux, si l’on précise bien le sens du verbe « faire » en cette occasion historique. Faire la France, c’est-à-dire en « construire » les contours territoriaux mais aussi fonder une culture politique d’Etat particulière, former une unité qui, au-delà des différences et des diversités (termes qu’il convient d’accorder pour que ce qu’ils recouvrent ne deviennent pas antagonistes), ordonne l’ensemble en un équilibre supérieur et « reconnaissable » autant à l’intérieur que pour l’étranger.

     

    C’est l’espace de la Cité France (au sens de la « polis » tel que les Athéniens l’ont définie il y a 2500 ans) qui se construit au fil des siècles et qui permet, en 1789, d’avoir les frontières métropolitaines que nous connaissons encore aujourd’hui, à quelques exceptions et ajouts près (la Sarre en moins ; Avignon, Nice et la Savoie en plus), et qui forment « l’hexagone » identifiable sur les cartes depuis le XVIIIe siècle. Mais la nation n’est-elle qu’un pays, un territoire ? Bien sûr que non : elle est aussi une « unité » (terme préférable à « identité » qui renvoie trop à l’uniformité et à l’égalité jacobines) incarnée et garantie par l’autorité royale jusqu’à la Révolution, une « histoire d’histoires » dominée par celle de l’État royal (qu’il met en scène, d’ailleurs, par volonté d’une légitimation fondée sur les temps passés et la « gloire du roi ») mais complétée par une histoire « sainte » (autour de l’Église, de ses rites et doctrines, de ses saints parfois très locaux et de ses traditions enracinées dans des terroirs, y compris sous forme de superstitions ancestrales…) et des histoires « communautaires », mélanges de mémoires ethniques, « provinciales » (les provinces étant, d’une certaine manière, une « invention » de l’État royal unificateur et incorporateur pour garantir un sentiment d’appartenance à l’ensemble sans trancher les racines de mondes anciens parfois immobiles) et villageoises.

    L’effort multiséculaire de la Monarchie pour « faire France » se traduit, au-delà de la conquête, du traité, du mariage ou de l’héritage, par la mise en place d’un appareil d’État (qui s’appuie aussi sur « l’apparat d’État » depuis les rois de la Renaissance et particulièrement le roi-mécène François 1er jusqu’aux rois versaillais) et d’une culture royale qui, bientôt, se fait nationale, en particulier à travers l’édit de Villers-Cotterêts qui fait de la langue du roi (la langue française) la langue des actes administratifs (en remplacement du latin, et non des langues locales) et la création du Collège des lecteurs royaux (aujourd’hui Collège de France), mais aussi l’Académie française. La Révolution, dans son surgissement et ses rugissements, croira faire œuvre originale en remodelant le pays selon un schéma rationnel et presque clinique, et cela au nom d’une conception idéologique de la nation (qui se doit d’être « une » comme la « volonté nationale » qui doit en être l’unique législatrice pour l’ensemble des territoires qui, eux-mêmes, se doivent d’être « égalisés », selon la conception des constituants de 1789-1795) ; en rompant avec ce qui avait fait, justement, la particularité (sans être forcément originale, à bien y regarder) de la nation française depuis les premiers capétiens, c’est-à-dire l’acceptation et l’incorporation des histoires et des enracinements immémoriaux, de ces multiples « traditions critiques » au sein d’un ensemble pluriel. La richesse culturelle de la France, de cette France aux mille blasons, sera fortement dépréciée par le jacobinisme d’État hérité de la Révolution et de l’Empire… Mais elle survivra, « malgré la République ». Et c’est aussi elle qui permet à notre pays d’être, jusqu’à la crise sanitaire, la première destination touristique mondiale…

     

    (à suivre)

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

  • La fracture française

     

    par Gérard Leclerc
     

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    Gilets jaunes : l’exécutif cherche une réponse. Mais quelle réponse ?

    Le premier ministre, dimanche soir, n’a pas semblé broncher sur l’essentiel de sa politique. Il entend la colère, mais tient le cap. On attend la réaction du Président qui doit s’exprimer devant les maires de France. Mais il ne fait pas de doute que le pouvoir est dans l’embarras. Les corps intermédiaires classiques, les syndicats, ne semblent guère plus à l’aise, d’abord parce que la CGT et Force ouvrière sont en crise, ensuite parce que si la contestation ne passe pas par eux, c’est qu’il y a des raisons pour cela. Les gilets jaunes constituent une part de la population qui ne se considère pas représentée par les partenaires sociaux habituels. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, en convient lui-même, tout en faisant des critiques sévères à l’égard d’un mouvement non encadré et qui risque de sérieuses dérives.

    Bien sûr qu’il y a des risques, bien sûr que les organisations syndicales ont des pratiques et une déontologie bien nécessaires pour le dialogue social. Mais lorsqu’elles ne représentent plus manifestement toute la société, c’est qu’il y a un problème qui leur échappe ou qui les désarçonne.

    B9717614531Z.1_20181115185737_000+GTDCEBK5E.1-0.jpgC’est le message du géographe Christophe Guilluy qui se trouve de mieux en mieux relayé, au fur et à mesure que ses analyses se trouvent confirmées par les événements. Deux géographies, deux sociologies s’opposent que Vincent Trémolet de Villers traduit dans Le Figaro en images suggestives : « Les gilets jaunes contre les doudounes noires, les rocades goudronnées contre les voies sur berge piétonisées, les pieds de poule des routes secondaires contre la fluidité des aéroports : les beaufs des champs contre les bobos des villes. »

    Force est de reconnaître que c’est cette France marginalisée qui s’exprime en faisant éclater sa colère. Il faudra bien, d’une façon ou d’une autre, retrouver des liens avec cette France-là. Car sinon, ce sera l’impasse et l’explosion populiste mettra à mal une classe politique qui pourrait connaître le sort de son homologue italienne. ■ 

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 20 novembre 2018

  • Université d'été d'Action française,le Camp Maxime Real Del Sarte, s'ouvrira dans dix jours (17 au 23 août 2015)

     

    Voici donc rappelés le lieu, les dates, le thème du prochain Camp Maxime Real del Sarte.

    Le Camp Maxime Real del Sarte (CMRDS) est une université d’été d’Action française, surtout destinée à la formation de jeunes Français soucieux de l'avenir de leur pays. A travers les générations, l'A.F. n’a jamais cessé de remplir cette fonction. L’on serait en effet étonnés si l’on dressait la liste des personnalités du monde politique, économique, littéraire ou médiatique d’aujourd’hui qui y sont passées, et qui, même si elles ont parfois gagné d’autres rivages, y ont forgé des liens, des amitiés et des convictions restés toujours vivaces.    

    La réflexion précède l’action mais aussi elle s’en nourrit et c’est de leur perpétuelle interaction que naissent les œuvres du long terme. L’Action française, dans sa meilleure tradition, a, ainsi, toujours su tout à la fois maintenir sa ligne fondatrice et l’actualiser suivant les réalités de chaque époque, de même que ses méthodes d’action.

     

    Ainsi, après le colloque du 9 mai dernier, dont le thème, heureusement formulé était Dessine-moi un roi, le Camp Maxime Real del Sarte 2015 s'est logiquement donné pour sujet : Les rois ont fait la France, à la France il faut un roi.

     

    Le site du Centre Royaliste d'Acion Française donne le programme du CMRDS 2015 et l'on peut encore s'y inscrire. 

     

    Les jeunes qui s’y réuniront cette année seront invités à combiner étude, réflexion, sport, détente et un grand fond d'amitié. Il leur faudra, sans-doute, beaucoup de lucidité et de courage pour affronter les difficultés du monde qui vient. Il faut les leur souhaiter.

     

     

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     Le Camp Maxime Real del Sarte 2014

     

     

  • Grandes ”Une” de L'Action française : (1/2) 27 Novembre 1925, 20.000 Parisiens acclament Léon Daudet à Luna Park...

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    La réunion fut annoncée en "Une" du numéro du jour précédent, le Jeudi 26 : 

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    Voici le lien conduisant à la "Une" du Samedi 28 Novembre 1925, qui relate cette réunion monstre de la veille, à Luna Park :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7625122

    • Le journal relate l'immense succès de cette réunion ("cette foule énorme"...), d'abord dur les deux moitiés inférieures des deux dernières colonnes de droite de la "Une; puis sur l'intégralité des deux premières colonnes de la page deux et sur le haut des colonnes trois et quatre (les 17 premières lignes) :

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    • Mais aussi en donnant la parole à Léon Daudet lui-même, c'est-à-dire en publiant sa péroraison de la veille : "nous donnons ci-dessous la péroraison du discours prononcé par Léon Daudet, hier soir à Luna Park". Cette péroraison occupe la place habituelle de l'article de Daudet : l'intégralité de la première colonne et le tiers supérieur de la deuxième...

    • Nous évoquons ces réunions monstres de Luna Park (car il y en eut beaucoup) dans notre Album Léon Daudet : Luna Park... : voir notre "Une" suivante, du Jeudi 30 Avril 1925 : cette année-là, le Cortège de Jeanne d'Arc s'annonçait houleux...

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    • Commençons donc par le compte-rendu proprement dit de la réunion du 27 Novembre, qui débute dans la partie inférieure des deux colonnes de droite...

    (Cliquez sur les images pour les agrandir)

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    ... et se poursuit en page deux : d'abord sur l'intégralité des deux premières colonnes... :

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    ...puis sur les dix-sept premières lignes des colonnes trois et quatre (partie supérieure) :

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    • Et voici donc, maintenant, la seconde partie du compte-rendu, composée par la péroraison de Daudet, toujours en "Une", évidemment :

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