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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Génération spontanée, ou échec(s) de la république ?...,

                  A un journaliste qui lui posait la question suivante: "Le livre blanc sur la nouvelle politique de défense nationale n'obéit-il pas davantage à une logique comptable qu'à une logique militaire et stratégique", le ministre Hervé Morin a répondu ceci: "Non, et cela même si nous vivons dans un contexte budgétaire difficile, qui fait que le deuxième budget de la république est aujourd'hui celui du remboursement des intérêts de la dette.....". La question du journaliste était pertinente, la réponse franche et honnête. Elle appelle cependant, à notre très humble avis, quelques réflexions..... 

    JLForain1D.jpg          Cela se passe-t-il par génération spontanée, ou bien est-ce le résultat d'une mauvaise politique ? Il ne faut pas, il ne faut plus, se contenter de prendre acte; il faut remonter aux sources, aux causes, et reprendre l'habitude d'accuser la république dans sa politique et dans sa gestion. Autrefois il y avait l'Action Française qui, au quotidien, remettait la république en cause. Aujourd'hui, on constate que "ça ne marche pas", on admet, on dit que "ça ne va pas"; mais plus personne ne remonte aux causes. Et si, pour reprendre la vieille formule, la république se défendait bien mais gouvernait mal

              Et c'est la même chose lorsque l'on constate le désastre scolaire: se passe-t-il par génération spontanée, ou est-il la conséquence logique de plusieurs décennies d'idéologie républicaine, imposant sans se lasser des réformes toutes plus calamiteuses les unes que les autres, pour aboutir au désastre que l'on voit ? ? Comment Finkielkraut peu-t-il dire -avec raison, hélas...- que nous sommes la première génération dont les élites sont sans culture ? et cela se passerait-il pour ainsi dire par hasard ? Il n'y aurait ni responsables ni coupables ? Allons donc ! il y a l'idéologie promue par la république, qui doit donc être accusée et combattue és-qualité. 

              Et c'est la même chose lorsque l'on constate le désastre de ces banlieues de folie qu'a créées la république, où s'entassent des communautés que de moins en moins de choses fédèrent alors que de plus en plus de choses les opposent: la seule issue prévisible est, évidemment, l'explosion. Celle-ci se produisant d'ailleurs déjà sous nos yeux, d'une façon larvée mais annontiatrice de lendemains qui déchantent; Et ce serait là aussi de la génération spontanée ? Les choses se passeraient là aussi sans cause en quelque sorte, et ces banlieues se seraient crées d'elle-même ? Ou bien est-ce la folle politique de la république qu'il faut incriminer ?.... 

              Et c'est la même chose lorsqu'on constate ces scandale judiciaires à répétition, où des juges annulent la sentence rendue "au nom du peuple français", pourtant souverain et au-dessus duquel il n'y a rien en théorie. Et qui créent ainsi une insécurité de fait pour l'ensemble de la société, en relâchant des personnes condamnées à bon droit, et qui manifestement ne devraient plus se retrouver "dehors", alors que pour le plus grand malheur des victimes qui ont croisé leur route, elles s'y trouvaient. Merci pour ces victimes, messieurs les Juges !..... De quel droit donc des juges libèrent-ils des condamnés à perpétuité (lesquels souvent récidivent...) alors qu'ils ont été condamnés par la plus haute autorité qui soit ? Les juges sont-ils au-dessus du peuple souverain ?

               Devant tous ces échecs et ces dysfonctionnements, comme devant tant d'autres, ne faut-il pas se ré-habituer à poser la question: cela se passe-t-il comme ça, par hasard; par génération spontanée; ou bien est-ce la faute de la république et de sa mauvaise gestion ? Ne faut-il pas oser se (re) mettre à critiquer la république "és-qualité" ?.....

               Nous savons bien que, selon la formule de Jacques BAINVILLE, "tout a toujours très mal marché", qu’il n’est pas facile de gouverner un peuple tel que le peuple français, qu’il s’en suit comme un devoir d’indulgence à l’égard des gouvernants. Mais, heurs et malheurs pris en compte, jusqu’en 1789, la courbe de développement de la France et de sa civilisation est largement positive. Il est manifeste que c’est l’inverse qui se produit depuis cette même date funeste et que l’accélération de notre déclin est une dramatique évidence pour notre aujourd’hui.

               Oui, Il faut, il est légitime d’ oser se (re) mettre à critiquer la république "es qualité"..... 

  • La Corse mérite mieux...

    db93f9eff6a052e1f887d92b748763bc.jpgAinsi donc, Yvan Colonna "a pris le maximum". On pourrait écrire des centaines voire des milliers de lignes sur le sujet, mais nous avons choisi de nous concentrer seulement sur un point, qui révèle bien la mentalité mafieuse de Colonna et de ses comparses.

              Les précédents condamnés du commando, jugés et condamnés en 2003, ont toujours dit qu'ils n'avaient pas voulu tuer un homme -Claude Erignac- mais s'en prendre à un symbole : le préfet, donc l'État, et qu'il s'agissait ainsi d'une action collective, ce qui motivait leur refus de détailler le rôle précis de chacun d'eux... Ce n'est qu'en 2004 que Pierre Alessandri s'est accusé lui-même d'avoir appuyé sur la détente, le 6 février 1998. Etant condamné à perpétuité, et ne risquant donc plus rien, cet "aveu" -suspect autant que tardif- n'avait convaincu personne (1). Mais il était déjà révélateur et annonciateur de la tactique mafieuse d'Yvan Colonna lors de son procès.

              Car qu'a-t-il dit? En substance: "Je n'ai pas tué le Préfet". C'est possible, et c'est peut-être même vrai, si on veut dire par là, en jouant sur les mots comme il le fait, qu'il n'a pas appuyé sur la détente. Il peut donc très bien dire: "Je n'ai pas tué". (2). Mais il s'agit, comme l'ont toujours proclamé les membres du commando, d'un acte collectif. A partir du moment où l'on fait partie d'un groupe, qu'on est "dans le coup" et qu'on ne dit rien pour convaincre les autres de s'arrêter avant, tant qu'il en est encore temps; qu'on ne fait rien pour empêcher ce coup; qu'on ne se désolidarise pas, une fois le mauvais coup commis; et qu'on ne contribue pas à la "manifestation de la vérité": à ce moment-là on est coupable comme les autres, pas plus qu'eux mais pas moins qu'eux, tout simplement parcequ'on est complice.....

              C'est le sens réel, relevé par de nombreux commentateurs, de la condamnation de Colonna, pas plus lourde que celle des autres. La Cour a jugé finement: elle ne dit pas que Colonna est forcément le tireur, mais en le condamnant exactement à la même peine que les autres, elle accède à la demande préliminaire du groupe et à sa revendication collective d'un acte collectif. Colonna a beau se désolidariser maintenant et jouer sur les mots, il ne fait que jeter une ombre sur sa personnalité profonde: celle d'un lâche, qui n'assume plus ses responsabilités et qui cherche -mais c'est trop tard...- à "reprendre ses billes".....

              Comment interpréter autrement la déclaration d'Alessandri au cours du procès? On se serait vraiment cru en Sicile, à un procès de la Mafia. On a entendu des déclarations en langage codé, à prendre au second degré, toutes en insinuations et sous-entendus! Et on éprouvait un réel malaise à écouter "parler", ou plutôt communiquer entre eux au moyen de ce langage hermétique, ces voyous, blessés dans leur orgueil d'être lâchés par un des leurs. Mais, enfermés comme ils le sont dans un pseudo code d'honneur, imitant en cela aussi les Mafieux siciliens, ils n'ont pas voulu sortir de ce langage compris d'eux seuls et peu clair pour nous. Ni l'un ni les autres ne sortiront jamais de leur folle logique, et ne répudieront jamais leur idéologie fanatique et meurtrière....

              C'est dommage pour eux, c'est surtout dommage pour la Corse, dont ils ne cessent de se réclamer et qu'ils ne cessent de présenter comme la justification "suprême" (?!) de ce qu'ils osent encore appeler un combat. Après tout, qu'ils souillent et gâchent leur existence, même si c'est triste, c'est leur affaire. Mais qu'ils tentent d'impliquer la Corse dans leur impasse meurtrière, et qu'ils tentent de faire croire que c'est pour elle qu'ils ont fait "ça", voilà qui dépasse l'entendement, et qui est, sans conteste, une offense au bon sens.

              On se souviendra toujours avec reconnaissance que la Corse est la province française qui a payé le plus lourd tribut humain pour la défense de la Patrie durant la Grande Guerre: cette Corse là, c'est la vraie Corse. Celle qui ne fait pas tant de beaux discours mais qui est là quand il faut donner un sens aux mots Honneur, Dévouement, Sacrifice. Cette belle et noble terre, que les grecs anciens appelaient déjà "Kallisté", c'est-à-dire "la plus belle", ne saurait en aucun cas être représentée par des gens pareils.....

     

    (1): D'ailleurs son comparse, Alain Ferrandi, avait déjà jeté le trouble sur les "confessions" des assassins, et l'absence totale de crédit (?!) qu'on pouvait leur accorder, en déclarant qu'il n'était pas le tireur mais que, si on le lui avait demandé, il aurait parfaitement pu se dénoncer en tant que tel!.....

    (2): A ce compte là, Robespierre non plus n'a jamais tué personne de ses propres mains, ni Staline, ni Hitler, ni Pol Pot....

  • Deux réactions sur la ”Fête” du PSG : I, Le désert des Barbares, par Jean-François Mattéi (dans Le Figaro du jeudi 16 ma

    Dans la fable d’Orwell, La Ferme des animaux, les cochons inscrivent sur un mur, qui n’est pas encore celui de la honte, les grands principes de l’animalisme. Guidé par l’idéal révolutionnaire, le septième et dernier principe proclame que « tous les animaux sont égaux ». On sait comment la fable se termine. Quand le nouveau pouvoir a fait son œuvre, l’âne Benjamin constate que le précepte égalitaire a pris une curieuse inflexion : « tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres ». 

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    C’est ce que l’on constate en France depuis l’avènement de la gauche morale : tous les citoyens sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres. Quand des centaines de milliers de personnes manifestent contre un « changement de civilisation », c’est-à-dire le mariage homosexuel, elles sont stigmatisées par les autorités et maltraitées par la police, femmes et enfants compris. Le ministre de l’Intérieur n’a pas alors de mots assez durs pour défendre « l’ordre républicain » contre « l’idéologie de Vichy » et traiter les manifestants pacifiques d’« extrémistes de droite ». Tous ceux qui ont l’incorrection de défendre d’autres principes que ceux du pouvoir en place sont accusés de déchirer «  le pacte social ».

    Mais quand, au cours de la fête du couronnement du PSG, quelques centaines de casseurs mettent à sac tout un quartier de Paris, autour du Trocadéro, et viennent polluer la plus belle avenue du monde, la gauche morale et égalitaire cherche à minimiser les dégâts, à imputer la responsabilité à des casseurs professionnels, voire encore, comme l’a fait M. Cambadélis, à établir un rapprochement surprenant entre les manifestants contre le mariage pour tous et les adeptes de la violence pour quelques uns. Quant au Maire de Paris, il se contente d’invoquer benoîtement les agissements d’« une poignée de perturbateurs ». À ses yeux, en effet, « les débordements ont été contenus, et la fête n’a pas été gâchée ».

    Comme les émeutes de l’automne 2005, que l’on a qualifié d’« urbaines », alors que l’urbanité française évoquait traditionnellement une courtoisie raffinée, les émeutes parisiennes du 13 mai soulignent les deux maux qui ravagent notre pays. Ces maux ont un seul et même nom : c’est la barbarie. Elle ronge, puis détruit ce que l’on appelait autrefois la civilisation. Lorsque le Marquis de Mirabeau créa ce néologisme dans L’Ami des hommes, il y reconnaissait la perfection de l’humanisation grâce aux Lumières apportées par la science et la vertu. La barbarie ne peut supporter, avec le civisme, la civilisation.

    Mais il y a deux façons de mettre à mal la civilisation. D’abord, la barbarie furieuse, que les Romains nommaient ferocitas, et qui s’étend aujourd’hui des banlieues à une cité que l’on n’ose plus appeler la « Ville Lumière ». C’est elle qui se manifeste dans les débordements de violence qui affecte les personnes et les biens, et davantage encore la civilité d’une nation. Mais il y a aussi la barbarie douce, ou vanitas, qui tient moins de la vanité des hommes politiques que de leur vacuité. C’est elle qui fait le lit de la précédente en minimisant ses effets ou en lui trouvant des excuses.

    Or, il est de fait que les socialistes, infidèles à leur idéal d’égalité, traitent avec un mépris souverain ceux qu’ils ne reconnaissent pas comme des citoyens à part entière. Ils les rejettent dans les ténèbres de la Réaction, de la Droite et de l’Extrême-Droite, sans jamais admettre que leurs adversaires pourraient avoir, parfois, raison de se révolter contre des injustices. Au contraire, ils réservent leur mansuétude à tous ceux qu’ils considèrent comme des exclus, quels que soient les actes qu’ils commettent, pour mieux faire état de leur belle âme.

    Ce qui est directement en cause, dans l’escalade de violence et de démission que nous connaissons dans notre pays, c’est l’existence d’un espace public que tous les citoyens devraient respecter, quels que soient leur choix politique, leur origine ethnique ou leur foi religieuse. Il est de la responsabilité de l’État d’instaurer cet espace de partage, par son rôle législatif, ou de le restaurer, par son action préventive et répressive. Mais quand l’autorité de la république est bafouée, l’État de droit se soumet insensiblement à l’état de fait, et on légalise par faiblesse toutes les formes de violence.

    Les émeutes para-sportives de Paris, comme les manifestations contre le mariage homosexuel, mettent en évidence la duplicité du pouvoir socialiste. Quand il se trouve confronté à des difficultés, il tend à impliquer ceux qu’il ne reconnaît pas comme des citoyens, alors qu’il se montre conciliant envers ceux qui ne se reconnaissent pas comme des citoyens. C’est là un trait de beaucoup d’esprits forts que Rousseau avait dénoncé en son temps : « Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d’aimer ses voisins ». Un esprit mal intentionné pourra entendre : tel socialiste aime les Barbares pour être dispensé d’aimer ses voisins.

  • Moirans : l'Etat tétanisé devant la hausse des violences

     

    Le point de vue de Thibault de Montbrial

    Un refus de permission de sortie à un détenu pour assister à des obsèques - mais cela devient une habitude - a provoqué une série d'incidents et de violences à Moirans, dans l'Isère. Pour Thibault de Montbrial, dans un entretien donné au Figaro, l'État a choisi de renoncer à intervenir sans comprendre qu'il envoyait un message de faiblesse. L'analyse de Thibault de Montbrial, pour intéressante qu'elle soit, ne dispense pas d'aller au delà, ce qu'il fait d'ailleurs lui-même brièvement in fine : ce n'est plus tellement par un choix délibéré que l'Etat renonce désormais à user de la force face à l'émeute, mais simplement à raison de sa propre décomposition, devenue en quelque sorte intrinsèque, en raison de la situation potentiellement explosive dans certains territoires, enfin, en raison du délitement profond de la société française. Ce que François Bayrou constatait hier en termes graves et précis dans la matinale de France Inter... En 2006, déjà, après les émeutes de Villiers le Bel, Raphael Draï et Jean-François Mattei, dans un ouvrage collectif qu'ils avaient codirigé, posaient la question de fond : « La République brûle-t-elle ? ». A vrai dire, elle vit sur une poudrière. Et nous avec.    LFAR

    Que vous inspirent les scènes de violence des gens du voyage à Moirans ?

    Les scènes hallucinantes vues à Moirans hier sont la conséquence de celles de l'autoroute A1 en août dernier. A l'époque, l'État avait fait le choix de laisser l'un des plus grands axes routiers d'Europe coupé par une centaine de personnes qui revendiquaient la sortie de prison de l'un des leurs. En renonçant à rétablir l'ordre contre une poignée d'individus, l'État avait alors envoyé un signal catastrophique dont les événements de Moirans sont la conséquence directe. Hier, comme en août, les forces de l'ordre ne sont pas intervenues pour interpeller les auteurs de ces violences et dégager les barrages en temps réel. Le signal donné est aussi clair que négatif : l'État ne recourra à aucun moment à l'affrontement physique contre des individus déterminés. On ne peut encore mesurer les conséquences délétères de ce message catastrophique, mais d'autres événements de cette nature paraissent dès lors inéluctables.

    Pourquoi n'y a-t-il eu aucune interpellation ?

    Ainsi qu'on l'a vu par exemple au cours des violents débordements qui ont suivi les matchs de l'équipe d'Algérie pendant la Coupe du Monde en 2014, La doctrine du gouvernement socialiste est la suivante : en matière de maintien de l'ordre, pas d'affrontement pour ne pas faire de victimes afin d'éviter que la situation n'empire. Le gouvernement a conscience que notre pays est dans une telle situation de tension qu'il suffirait de quelques blessés ou d'un tué parmi ces personnes issues de minorités pour que des territoires entiers du pays s'embrasent.

    Mais l'effet produit est exactement inverse : au lieu de montrer sa fermeté et de dissuader les futurs fauteurs de troubles, l'État a choisi de renoncer à intervenir sans comprendre qu'il envoyait un message d'une immense faiblesse. Les perturbations successives qu'on observe dès lors, avec des troubles inouïs à l'ordre public et des violences qui ont des coûts très importants pour la société, à la fois en ce qui concerne le fonctionnement - la coupure d'une autoroute en août, d'une route et d'une voie ferrée hier - et la remise en état - pour réparer les dégâts causés, en sont la triste illustration.

    Cette attitude des forces de l'ordre ne s'applique pas qu'aux gens du voyage…

    Non. On l'a vue à l'œuvre lorsque des débordements très graves étaient advenus après les matchs de l'équipe d'Algérie pendant la coupe du monde 2014, avec des scènes surréalistes notamment dans le quartier des Champs Élysées où des personnes étaient victimes de dépouillements systématiques et où se sont même produits certains cas d'agressions sexuelles. Certains de ces événements se sont déroulés à quelques mètres des cordons de forces de l'ordre, dont les demandes d'intervention formulées par le commandement de terrain étaient refusées par la hiérarchie.

    Pour en revenir aux incidents de l'A1 et de Moirans, il faut encore souligner que l'on a affaire à des individus qui non seulement entravent la liberté d'aller et venir, provoquent des dégâts importants aux biens matériels, mais dont l'action constitue de surcroît une pression sur l'autorité judiciaire.

    Tout ceci est d'autant plus insupportable que, dès que les manifestations sont pacifiques, la force publique est volontiers utilisée pour des évacuations parfois musclées, comme les avocats l'ont expérimenté hier devant le Tribunal de Lille.

    Il faut enfin souligner que les forces de l'ordre (policiers et gendarmes) ne sont que les exécutants de ces choix politiques, et que nombre d'entre eux en sont écoeurés et comprennent l'exaspération de nos concitoyens.

    Comment l'État peut-il encore affirmer son autorité en laissant passer de tels actes de violences ?

    Dans sa conférence de presse de rentrée, François Hollande avait justifié le comportement du préfet qui avait délibérément choisi ne pas libérer l'autoroute A1 par la force.

    L'exécutif est tétanisé devant l'ampleur de la décomposition du tissu social et la hausse des violences de toute nature. Mais refuser par principe le recours à la violence légitime, c'est afficher une faiblesse qui encourage les fauteurs de troubles quels qu'ils soient, et expose avec certitude notre société à des violences futures dont la gravité ne pourra que croître 

    Thibault de Montbrial est avocat au barreau de Paris et spécialiste des questions de terrorisme et président du Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure. Son premier livre, Le sursaut ou le chaos est paru en 2015 aux édition Plon. En tant qu'avocat et ancien militaire, il défend et conseille des policiers depuis 20 ans. 

  • L’Europe est formidable !

     

    par François Marcilhac

     

    500021990.jpgL’Europe est formidable. On le sait, mais il convient de ne pas l’oublier pour garder intactes sa capacité à prendre du recul et celle, non moins nécessaire, à résister au panurgisme.  

    Car l’Europe est une matière inépuisable. Pas un jour où elle ne surprend même les plus blasés ou les plus rassis, contraignant chacun à garder une certaine fraîcheur, levain des indignations productives, faute de quoi on risquerait de la prendre au sérieux, ce qu’il faut faire, évidemment, mais pour les catastrophes qu’elle provoque, non pour les intentions qu’elle affiche — restaurer le paradis terrestre via l’extension à toute la galaxie de la démocratie, des droits de l’homme et de l’Etat de droit, puisque telles sont les frontières de l’Europe, non pas géographiques ni historiques, par définition affreusement identitaires, mais idéologiques.

    Ainsi, on apprend que la Commission européenne — le bras armé de la démocratie universelle — va « analyser minutieusement » le rapport du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé, qui a classé, comme par hasard à quelques semaines de la COP 21 — les végétaliens dénoncent l’élevage parmi les causes anthropiques du réchauffement climatique —, comme aliments possiblement cancérigènes, la viande rouge, la charcuterie ... et les cornichons ! — les media les ont occultés, on se demande bien pourquoi, mais il suffit de se rendre sur le site de CIRC pour s’en assurer. Et Bruxelles d’ajouter : « Nous tiendrons compte des résultats  », ce qui ne peut que nous rassurer. Nul doute que la Commission ne prépare déjà une directive « Viande froide et cornichons » qui aura pour effet de supprimer ces deux violents poisons des buffets : chacun sait qu’elle veille sur notre santé avec le désintéressement d’une mère Teresa. Une nouvelle preuve ? En réponse à la tricherie, de qualité toute allemande, commise par Volkswagen, n’a-t-elle pas avoué qu’elle soupçonnait la fraude depuis deux ans déjà ? Selon le Financial Times du 25 octobre, le commissaire européen à l’Environnement a averti dès 2013 ses collègues que des constructeurs truqueraient des moteurs pour fausser les tests antipollution. Et que croyez-vous que la Commission fit ? Rien évidemment. Et que croyez-vous qu’elle a décidé de faire ? Edicter de nouvelles normes sur la pollution des moteurs diesel ...qui introduisent des marges de tolérance plus larges encore pour les constructeurs ! Bref, récompenser Volkswagen et satisfaire Merkel !

    Oui, l’Europe est vraiment formidable ! Une dernière preuve : les emballages en carton recyclé seraient cancérigènes, car ils déposeraient des résidus d’hydrocarbure sur les aliments, selon l’ONG Foodwatch, qui a reçu le soutien du Réseau environnement santé, lequel a notamment contribué à la dénonciation des perturbateurs endocriniens, comme le Bisphénol A, dans de nombreuse maladies. Que fait l’Europe ? Rien évidemment, sinon, là encore, avouer par le biais de l’Agence sanitaire européenne, être au courant depuis trois ans au moins : dans un avis de 2012, l’agence indiquait que l’exposition à ces substances par la nourriture était « une préoccupation potentielle ». 

    Qu’on ne se méprenne pas : nous ne réclamons pas plus de réglementation bruxelloise arbitraire n’ayant pour seul effet que d’étouffer nos différents modes de vie. Non, mais nous n’aurions rien contre un collaboration entre Etats voisins et souverains visant à améliorer la santé publique, notamment en matière de sécurité alimentaire ou de qualité de l’air, à partir du moment où il s’agirait de faire pièce aux lobbies, que ces derniers soient économiques, financiers ou politiques — ce qui, il est vrai, aurait pour déplorable effet de rappeler qu’avec sa haine du nucléaire, compensée par une émission exponentielle de carbone, un Allemand écolo pollue deux fois plus qu’un Français radioactif. De fait, ce n’est ni au diesel ni au sans plomb que carbure l’Europe, c’est aux groupes de pression. C’est pourquoi il convient de dénoncer une institution criminelle qui, loin de se préoccuper de la santé ou du bien-être des quelque 500 millions de semble-citoyens européens que nous sommes, n’hésite pas à favoriser des pratiques nocives ou à faire semblant de les combattre pour mieux satisfaire les différents groupes de pression dont elle n’est que la courroie de transmission. Une institution dont, il est vrai, les membres sont généreusement rétribués pour leurs bons et loyaux services, une fois l’heure de la retraite venue. Ainsi Ludovic Greling établit comment « l’évolution des membres de l’ancienne Commission Barroso, [...] montre l’ampleur des liens troubles qui existent entre ceux qui établissent les lois européennes et les instituts d’affaires  ». Je vous laisse aller voir : c’est édifiant [1] !

    Comme est édifiante une autre dissémination, due, celle-là, non pas au diesel, sauf celui qu’utilisent les bateaux, mais ouvertement à l’Europe, favorisée avec une détermination toute germanique par mère Angela-des-Migrants — une seconde mère Teresa — et servilement accompagnée par nos dirigeants. C’est le socialiste Malek Boutih qui, en janvier dernier, en réponse à la « politique de peuplement » voulue alors par le Gouvernement pour mettre fin à un « apartheid  » (dixit Valls) social et ethnique qui était, paraît-il, la vraie cause des attentats, déclarait au Figaro : « Ce que refusent les maires, de gauche comme de droite, ce n’est pas de construire du logement collectif, c’est d’attirer une population islamiste. On ne fera pas disparaître les foyers radicaux en les disséminant. » Pourtant, le Gouvernement a manifestement décidé d’accélérer ladite dissémination. Et de mettre au pilori quelques communes récalcitrantes où le préfet pourra préempter des terrains pour construire du « logement collectif  ».

    Les Français accepteront-ils encore longtemps d’être conduits à l’abattoir comme de misérables bovins voués à accompagner des cornichons ? Déjà, parmi d’autres, les Autrichiens, les Danois ou les Polonais réagissent, à la suite des Hongrois. Les Suisses, qui sont hors Union, mais sont affectés par sa politique, ne sont pas en reste. On dit même que les Allemands, du moins ceux de la CSU... Les Français qui, d’ordinaire, pour le meilleur et parfois pour le pire, ont l’habitude de montrer la voie, seront-ils les derniers à se lever ? 

    L’Action Française 2000

    [1] http://lafautearousseau.hautetfort

  • Idées & Société • Alain de Benoist : Bataille des idées ? La gauche a perdu, mais la droite n’a pas gagné !

    Manuel Valls déclare que « la gauche a perdu la bataille des idées ».  

     

    Par Alain de Benoist

    Cet entretien donné à Boulevard Voltaire [22.07] dit avec justesse, lucidité et pertinence ce qu'il faut savoir de la situation des idées en France, à l'heure actuelle. Nous partageons cette analyse qui met en lumière a contrario le travail restant à accomplir pour qu'il y ait vraiment bataille des idées et qu'elle conduise à une réelle rupture avec la doxa dominante à droite comme à gauche. La première Action française nommait cela contre-encyclopédie. Peut-être devrions-nous parler aujourd'hui d'une anti-doxaLFAR   

     

    3650118671.7.pngManuel Valls déclare que « la gauche a perdu la bataille des idées ». C’est une bonne nouvelle ?

    Quelle bataille ? Il est vrai que la gauche n’a plus rien à dire, mais la bataille des idées dont parle Manuel Valls n’a jamais eu lieu. Non parce que cette gauche devenue muette reste largement hégémonique dans les médias, et qu’elle n’apprécie pas qu’on cherche à la contredire, mais parce que la droite n’avait ni le désir, ni la volonté, ni les moyens de participer à une bataille de ce genre. La droite n’avait tout simplement rien à dire – ou peu s’en faut. Le domaine des idées n’obéit pas au principe des vases communicants. Vous avez vous-même cité François Huguenin : « La droite a refusé le combat des idées car elle n’en a plus. » C’est ce que Pierre-André Taguieff remarquait lui aussi récemment : « La gauche a perdu la bataille des idées, mais la droite ne l’a pas gagnée. »

    On pourrait, ici, faire un parallèle avec la fin du système soviétique. L’URSS ne s’est pas écroulée sous les coups de boutoir du « monde libre » mais sous l’effet de ses propres contradictions internes. Si la gauche n’a plus rien à dire, si elle a perdu son identité en désertant le combat culturel, ce n’est pas que la droite a réfuté ses idées, c’est que ses idées ont épuisé le cycle de leurs virtualités possibles, et surtout qu’elle a délibérément abandonné le socle idéologique qui faisait sa force, et nourrissait son imaginaire, en se ralliant plus ou moins honteusement au libéralisme économique et au système du marché.

    Depuis la Manif pour tous, il y a quand même une indéniable effervescence intellectuelle à droite. Épiphénomène ou lame de fond ?

    Il y a, en effet, quelques ébranlements ici ou là, mais on est loin du compte. Où sont les Taine, les Tocqueville et les Renan du XXIe siècle ? La droite n’aime déjà pas beaucoup les intellectuels, ces coupeurs de cheveux en quatre qui ont la faiblesse de croire que les révolutions culturelles ont des conséquences plus durables que les révolutions politiques. Les partis politiques, eux, pensent que les idées divisent et qu’entretenir le flou est la meilleure manière de rassembler. La droite d’aujourd’hui est idéologiquement déstructurée. Dans le passé, elle s’est laissée gagner par les idées de ses adversaires sans les reconnaître pour ce qu’elles étaient. Elle n’a jamais conçu de stratégie culturelle, car elle ne sait même pas ce que cela veut dire. Elle a cru qu’elle deviendrait « respectable » en multipliant les concessions. Elle cède aujourd’hui plus que jamais aux modes idéologiques qui ont historiquement affaibli toutes ses défenses immunitaires, à commencer par l’universalisme philosophique, l’idéologie des droits de l’homme et l’idéologie du progrès. 

    La recomposition politique à laquelle on assiste actuellement annonce-t-elle aussi une recomposition idéologique ?

    Ce serait une excellente nouvelle, à condition qu’on puisse y croire, mais je doute que la scène politique soit propice à une refondation idéologique. Par nature, elle entretient plutôt la confusion. Il paraîtra sans doute excessif à beaucoup de dire que, lorsqu’on a telle ou telle position politique, on doit savoir aussi comment interpréter les plus récents acquis de la physique théorique ou de la biologique moléculaire. Et pourtant, il n’y a pas de conception du monde qui n’englobe pas tous les domaines de connaissance et de pensée. Mais sans aller si loin, on pourrait au moins exiger qu’en matière anthropologique, on ait un minimum de cohérence. Quelle idée se fait-on de l’homme ? Une idée philosophiquement classique ou une idée idéologiquement moderne ? Celle d’un être politique et social par nature ou celle d’un individu porteur de droits qui ne serait sur terre que pour maximiser son meilleur intérêt ? La société s’explique-t-elle par la sociabilité naturelle de notre espèce ou n’est-elle qu’un agrégat d’atomes individuels régi par le contrat juridique et l’échange marchand ?

    L’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, qui symbolise la réunification du libéralisme sociétal de gauche et du libéralisme économique de droite, pourrait en principe favoriser une clarification en faisant comprendre une fois pour toutes que le libéralisme est intrinsèquement « progressiste » et non pas conservateur, pour reprendre un mot qui revient à la mode. C’est ce qu’explique très bien Guillaume Bernard : « La combinaison du libéralisme et du conservatisme peut, de prime abord, apparaître séduisante : le libéralisme pour l’économie, le conservatisme pour la société. Mais c’est méconnaître la doctrine libérale, qui s’appuie sur l’individualisme et le subjectivisme. C’est en soi et par soi que chacun détermine son bien. Il n’existe pas de valeur objective, mais uniquement des consensus issus de la rencontre de volontés. Le libéralisme porte en lui la destruction des traditions sociales, alors qu’il n’est nullement nécessaire de s’y adonner pour combattre la spoliation fiscale des familles et des entreprises. » C’est ce qu’il faudrait comprendre si l’on veut gagner la « bataille des idées ». Les Républicains, eux, se veulent les représentants « de la droite et du centre ». Encore un oxymore ! 

    Intellectuel, philosophe et politologue

     
     
    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier
  • Idées & Société • Alain de Benoist : Bataille des idées ? La gauche a perdu, mais la droite n’a pas gagné !

    Manuel Valls déclare que « la gauche a perdu la bataille des idées » 

     

    Publié le 23 juillet 2017 - Actualisé le 13 août 2017 

    Par Alain de Benoist

    Cet entretien donné à Boulevard Voltaire [22.07] dit avec justesse, lucidité et pertinence ce qu'il faut savoir de la situation des idées en France, à l'heure actuelle. Nous partageons cette analyse qui met en lumière a contrario le travail restant à accomplir pour qu'il y ait vraiment bataille des idées et qu'elle conduise à une réelle rupture avec la doxa dominante à droite comme à gauche. La première Action française nommait cela contre-encyclopédie. Peut-être devrions-nous parler aujourd'hui d'une anti-doxa.  LFAR   

     

    3650118671.7.pngManuel Valls déclare que « la gauche a perdu la bataille des idées ». C’est une bonne nouvelle ?

    Quelle bataille ? Il est vrai que la gauche n’a plus rien à dire, mais la bataille des idées dont parle Manuel Valls n’a jamais eu lieu. Non parce que cette gauche devenue muette reste largement hégémonique dans les médias, et qu’elle n’apprécie pas qu’on cherche à la contredire, mais parce que la droite n’avait ni le désir, ni la volonté, ni les moyens de participer à une bataille de ce genre. La droite n’avait tout simplement rien à dire – ou peu s’en faut. Le domaine des idées n’obéit pas au principe des vases communicants. Vous avez vous-même cité François Huguenin : « La droite a refusé le combat des idées car elle n’en a plus. » C’est ce que Pierre-André Taguieff remarquait lui aussi récemment : « La gauche a perdu la bataille des idées, mais la droite ne l’a pas gagnée. »

    On pourrait, ici, faire un parallèle avec la fin du système soviétique. L’URSS ne s’est pas écroulée sous les coups de boutoir du « monde libre » mais sous l’effet de ses propres contradictions internes. Si la gauche n’a plus rien à dire, si elle a perdu son identité en désertant le combat culturel, ce n’est pas que la droite a réfuté ses idées, c’est que ses idées ont épuisé le cycle de leurs virtualités possibles, et surtout qu’elle a délibérément abandonné le socle idéologique qui faisait sa force, et nourrissait son imaginaire, en se ralliant plus ou moins honteusement au libéralisme économique et au système du marché.

    Depuis la Manif pour tous, il y a quand même une indéniable effervescence intellectuelle à droite. Épiphénomène ou lame de fond ?

    Il y a, en effet, quelques ébranlements ici ou là, mais on est loin du compte. Où sont les Taine, les Tocqueville et les Renan du XXIsiècle ? La droite n’aime déjà pas beaucoup les intellectuels, ces coupeurs de cheveux en quatre qui ont la faiblesse de croire que les révolutions culturelles ont des conséquences plus durables que les révolutions politiques. Les partis politiques, eux, pensent que les idées divisent et qu’entretenir le flou est la meilleure manière de rassembler. La droite d’aujourd’hui est idéologiquement déstructurée. Dans le passé, elle s’est laissée gagner par les idées de ses adversaires sans les reconnaître pour ce qu’elles étaient. Elle n’a jamais conçu de stratégie culturelle, car elle ne sait même pas ce que cela veut dire. Elle a cru qu’elle deviendrait « respectable » en multipliant les concessions. Elle cède aujourd’hui plus que jamais aux modes idéologiques qui ont historiquement affaibli toutes ses défenses immunitaires, à commencer par l’universalisme philosophique, l’idéologie des droits de l’homme et l’idéologie du progrès. 

    La recomposition politique à laquelle on assiste actuellement annonce-t-elle aussi une recomposition idéologique ?

    Ce serait une excellente nouvelle, à condition qu’on puisse y croire, mais je doute que la scène politique soit propice à une refondation idéologique. Par nature, elle entretient plutôt la confusion. Il paraîtra sans doute excessif à beaucoup de dire que, lorsqu’on a telle ou telle position politique, on doit savoir aussi comment interpréter les plus récents acquis de la physique théorique ou de la biologique moléculaire. Et pourtant, il n’y a pas de conception du monde qui n’englobe pas tous les domaines de connaissance et de pensée. Mais sans aller si loin, on pourrait au moins exiger qu’en matière anthropologique, on ait un minimum de cohérence. Quelle idée se fait-on de l’homme ? Une idée philosophiquement classique ou une idée idéologiquement moderne ? Celle d’un être politique et social par nature ou celle d’un individu porteur de droits qui ne serait sur terre que pour maximiser son meilleur intérêt ? La société s’explique-t-elle par la sociabilité naturelle de notre espèce ou n’est-elle qu’un agrégat d’atomes individuels régi par le contrat juridique et l’échange marchand ?

    L’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, qui symbolise la réunification du libéralisme sociétal de gauche et du libéralisme économique de droite, pourrait en principe favoriser une clarification en faisant comprendre une fois pour toutes que le libéralisme est intrinsèquement « progressiste » et non pas conservateur, pour reprendre un mot qui revient à la mode. C’est ce qu’explique très bien Guillaume Bernard : « La combinaison du libéralisme et du conservatisme peut, de prime abord, apparaître séduisante : le libéralisme pour l’économie, le conservatisme pour la société. Mais c’est méconnaître la doctrine libérale, qui s’appuie sur l’individualisme et le subjectivisme. C’est en soi et par soi que chacun détermine son bien. Il n’existe pas de valeur objective, mais uniquement des consensus issus de la rencontre de volontés. Le libéralisme porte en lui la destruction des traditions sociales, alors qu’il n’est nullement nécessaire de s’y adonner pour combattre la spoliation fiscale des familles et des entreprises. » C’est ce qu’il faudrait comprendre si l’on veut gagner la « bataille des idées ». Les Républicains, eux, se veulent les représentants « de la droite et du centre ». Encore un oxymore !  

    Intellectuel, philosophe et politologue

     
     
    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier
  • Société • À la Chapelle-Pajol, les femmes se font sermonner par les féministes

     

    Par  Gabrielle Cluzel

    Une excellente chronique [Boulevard Voltaire, 1.06] sur une affaire dont on a beaucoup parlé et concerne naturellement l'état autant que l'avenir de la société française. Rappelons, pour ceux qui l'ignoreraient, que Gabrielle Cluzel a participé - d'ailleurs brillamment - au colloque du Cercle de Flore « Refonder le bien commun », du 13 mai dernier, à Paris (Illustration ci-dessous)LFAR 

     

    g cluzelle - Copie.jpgLe Figaro se fait l’écho, à La Chapelle-Pajol, de la « déprime des signataires de la pétition, accusées d’encourager le racisme ». Il rapporte aussi l’amertume d’une mère de famille disant s’être « désabonnée d’un magazine qui a publié un article niant leur vécu ».

    « La leçon des féministes, dont elles auraient espéré plus de soutien, a du mal à passer. » L’une d’elles s’indigne : « On nous a bien souligné que ce n’était pas bien d’utiliser le féminisme à des fins racistes. » Bref, ces dames sont accusées à mots à peine voilés d’être des mythomanes doublées de xénophobes, allégations d’autant plus injustes que plusieurs expliquent avoir décidé de vivre dans ce quartier précisément par goût pour la mixité.

    Elles découvrent que le féminisme s’arrête là où commence la doxa antiraciste : certaines discriminations n’ont pas droit de cité parce qu’elles ne sont pas convenables. Une riveraine, du reste, qui se vante de n’avoir « jamais été agressée » donne candidement ses recettes : « Il n’y a qu’à éviter certains coins », et puis « tenez votre sac et baissez les yeux ». Pas faux. Le meilleur moyen de ne pas avoir d’ennuis dans la rue est de ne pas y aller, tiens ! Sans chaperon masculin, bien sûr. Et si certaines se font agresser, c’est sans doute parce qu’elles osent, avec immodestie, lever le regard. Tout est normal.

    Il se dit qu’en matière d’Éducation nationale ou à l’international, Emmanuel Macron convainc parce qu’il semble vouloir se montrer pragmatique.

    Dans le domaine de la condition féminine, le moins que l’on puisse dire est que ce n’est pas gagné… Marlène Schiappa est une idéologue, ses premières actions – en dehors de la création du congé maternité unique qui, lui, est concret – tendent nettement à le montrer. 

    Elle s’est ainsi fendue d’une solennelle lettre de soutien aux Femen : « Je partage vos interrogations sur le sens du délit d’exhibition sexuelle dont quatre de vos militantes doivent répondre. Comme vous, je regrette que la persistance de stéréotypes sexuels conduise notre société à considérer, encore aujourd’hui, la nudité des femmes comme offensante, quand celle des hommes est vue comme militante. » Non mais, de quoi parle-t-elle ? Quel pervers rôdant autour des écoles s’est-il déjà drapé avec dignité dans son grand imperméable : « Je ne montre pas mes bijoux de famille, monsieur l’agent, je milite, nuance ! » 

    Sur l’affaire La Chapelle-Pajol, son long silence a tant étonné qu’elle a cru bon de s’en justifier sur Twitter : « Je ne suis pas commentatrice de l’actualité, je conduis des politiques publiques. J’agis d’abord et je communique après. » Au bout de quelques jours, enfin, elle a préconisé de faire verbaliser le sexisme par la police. Pour être positif, on peut dire que c’est moins surréaliste que d’élargir les trottoirs. Pour être honnête, on doit dire que c’est parfaitement irréaliste. Les policiers peinent déjà à intercepter les auteurs d’agressions objectives commises devant témoin, comment pourraient-ils sanctionner un mot graveleux glissé l’air de rien, un frôlement en passant ? 

    Sans doute a-t-elle concédé que l’antiracisme ne devait pas être une barrière au féminisme. Mais elle a poursuivi par un inventaire à la Prévert de tous les autres types de harcèlement : « Mais il ne faut pas oublier que le harcèlement de rue existe dans l’ensemble de la France et peut toucher tous les quartiers, toutes les classes sociales. Même l’Assemblée nationale, comme on l’a vu ces derniers mois… Il est aussi présent dans les entreprise, et l’immense majorité des agressions sexuelles et des viols a lieu dans le cadre intrafamilial. » 

    On reconnaît le fameux « en même temps » du patron : on ne nie pas mais on relativise. Après le mensonge par omission, celui par dissolution, qui mélange tout.

    Les épigones de Baupin existent. Mais quelle femme, franchement, craint de se promener seule dans les couloirs de l’Assemblée ?  

    Ecrivain, journaliste
     
    Voir aussi dans Lafautearousseau ...
     
     
    [Vidéo du colloque et intervention de Gabrielle Cluzelle à partir de 2 h 50']
  • 2 Décembre 1914 ... Si quelqu'un s'est révélé comme un véritable homme de guerre, c'est le général Foch

    Ferdinand_Foch_(par_William_Orpen).jpgLes "Avertissements" du Livre jaune ont été publiés, me dit-on, sur l'ordre de Delcassé : c'est de bonne guerre. C'est la justification complète des partisans du service de trois ans. Aussi les journaux radicaux et socialistes font-ils le silence sur les avertissements.

    La censure a interdit à la presse de publier la traduction d'un nouvel article de La Nouvelle Presse libre de Vienne, qui redouble pour Joseph Caillaux le coup du pavé de l'ours. Cette traduction circule sous le manteau. L'article est intitule "La déportation de M. Caillaux". Il expose que l'homme de la politique franco-allemande a été exilé en Amérique du Sud parce que son heure venait, la résistance de l'armée touchant à son terme, le pays commençant à s'apercevoir que "l'héroïsme et le sacrifice demeureront vains". La Nouvelle Presse libre continue en ces termes : "Il l'a vu, il l'a dit, et c'est pourquoi il est soupçonné de trahison et expédié au loin. Pourquoi n'est-il pas accusé ? C'est encore la peur qui arrête une semblable accusation. Qui peut savoir si Caillaux aurait été condamné par un conseil de guerre ? Et, s'il l'avait été, le chef de parti, sacrifié au militarisme, victime de la juridiction militaire apparaîtrait comme un fantôme troublant les veilles de ses meurtriers, et son influence serait peut-être plus grande que celle de Caillaux vivant. "Il y a des morts qu'il faut qu'on tue", dit-on en français. Mais on ne pourrait détruire un tel mort. On lui laisse donc la vie et on veut l'assassiner par l'éloignement. Le temps dira si c'est d'une mort véritable qu'on a voulu frapper M. Caillaux par l'exil.

    Il y a des amis de M. Caillaux dans le ministère de M. Poincaré : Doumergue; Augagneur, ministre de la Marine; Viviani, président du Conseil; les ministres socialistes; le radical Sarraut*. Les ennemis sont Delcassé, Poincaré, Millerand, qui se plaisent à être conseillés, dirigés et commandés par l'ambassadeur russe Isvolski. Celui-ci a toujours été un adversaire de Caillaux parce qu'il savait que Caillaux n'était pas un partisan de l'aventureuse alliance franco-anglo-russe, et qu'il n'était pas possible de le gagner par la persuasion ni par d'autres moyens à la politique du Tsar dans la République.

    M. Caiilaux était en effet l'homme de la paix et, pour assurer une longue période de tranquillité à sa patrie, il avait toujours été l'avocat d'un rapprochement avec  l'Allemagne. Comme ministre des Finances, il était enclin à admettre à la Bourse de Paris des valeurs allemandes et autrichiennes et il ne se cachait pas de dédaigner les moyens méprisables du point de vue économique et financier avec lesquels on étranglerait, par le manque d'argent et la faim, tous les pays qui se refuseraient à suivre la Russie. Voilà son crime aux yeux de M. Isvolski."

    Comme dit Alfred Capus, pour affaiblir la portée d'un pareil article, il faudrait prouver qu'il a été écrit et envoyé au journal autrichien par un ennemi de Joseph Caillaux.

    On m'assure que le général Gallieni prendrait le commandement d'un corps d'armée et serait remplacé comme gouverneur de Paris par le général Brugère.

    Si quelqu'un s'est révélé comme un véritable homme de guerre, depuis le commencement de cette campagne, c'est le général Foch, un disciple direct du général Bonnal**. C'est lui qui a eu la conception initiale de la bataille de la Marne, alors que Joffre eût été d'avis de redescendre jusqu'à Orléans. Une heureuse reconnaissance d'aéroplane du capitaine Bellanger ayant révélé qu'il y avait un large hiatus entre l'armée du général de Bülow et celle du Kronprinz, Foch décida le généralissime à prendre l'offensive. Sa supériorité s'impose au point que Maud'huy*** et Castelnau, c'est-à-dire deux de nos meilleurs chefs, se sont volontairement placés sous ses ordres.

    Pierre Lalo****, allant en mission officielle à Reims, s'est trouvé à son quartier général. "Si le coeur vous en dit, proposa Foch, vous allez pouvoir assister à un beau spectacle." Quelques heures plus tard, une division de la garde prussienne était surprise dans une vallée. Notre artillerie, s'étant défilée sur les hauteurs environnantes, la couvrit d'abord d'obus. Ensuite le feu fut dirigé en arrière de manière à couper la retraite de l'ennemi. A ce moment, deux régiments de turcos mis en réserve furent lancés contre la garde. Lalo vit les soldats noirs se défaire rapidement de leurs chaussures, puis, pieds nus, avec une terrible agilité, se lancer contre les Prussiens, la baïonnette d'une main, une sorte de sabre-poignard de l'autre. Ce qu'il restait de la division de la garde fut anéanti en une demi-heure d'un carnage terrible et fantastique. Cela se passait entre la Pompelle et Prunay.

    Pierre Lalo se trouvait à Bayreuth au moment de la déclaration de guerre. Il n'y avait plus d'autres Français que lui. Le soir du 1er août, on jouait Parsifal. Pendant un entracte, Pierre Lalo voit tous les spectateurs accourir sous le péristyle du Bubneufestpielhaus. Les trompettes du théâtre, dans leur costume, sonnent la marche du Graal, et le préfet donne lecture de l'ordre de mobilisation. Après cela, le troisième acte de Parsifal fut chanté, mais, pour la première fois depuis que Bayreuth existe, au milieu du bruit des conversations.

    Lalo a eu beaucoup de mal à regagner la France : les Allemands ont eu tort de le laisser repartir, car il s'engage avec quelques amis dans l'armée belge et va faire campagne à bord, si je puis dire, d'une automobile blindée armée d'une mitrailleuse.

    En traversant la Bavière, après son expulsion, il a assisté à la mobilisation et a été surpris des scènes de désolation auxquelles il a assisté dans toutes les gares.  • 

    1914-le-destin-du-monde-de-max-gallo-927903138_ML copie.jpg

    * Albert Sarraut (1872-1962), directeur avec son frère Maurice de La Dépêche du Midi, ministre sous Clemenceau, gouverneur de l'Indochine (1911-1914 puis 1916-1919), est alors ministre de l'Instruction publique.Il sera président du Conseil de janvier à juin 1936 au moment de la remilitarisation de la Rhénanie. Il se défendit de ne pas réagir à cause de la proximité des élections de juin 1936 qui donnèrent la victoire au Front populaire.

    ** Guillaume Bonnal (1844-1917), théoricien de la guerre de 1870 à l'Ecole de guerre de Paris, sympathisant de l'Action française.

    *** Louis-Ernest de Maud'huy (1851-1921), commandant de la Xème armée engagée en Artois.

    **** Pierre Lalo, journaliste de L'Intransigeant.

  • Denis Tillinac a raison de faire le procès de la Droite autant ou plus encore que celui de la Gauche !

    AVT_Denis-Tillinac_4940.jpgEn quelques cinq ou six brefs paragraphes écrits dans ce style ramassé, simple et direct, presque populaire qui est le sien, Denis Tillinac dit sur la situation de la France un certain nombre de choses importantes que nous approuvons, que nous pensons nous aussi. Et c'est pourquoi nous publions ce texte paru sur le site de Valeurs actuelles en date du 30 décembre. Nous ne relèverons ici qu'une seule des idées importantes qu'exprime Tillinac, idée parfaitement maurrassienne, nous pourrions dire parfaitement Action française, et qui ramène aux pages les plus clairvoyantes de l'Avenir de l'Intelligence : « aucune réforme ne tient la route si elle n’est, de prime abord, intellectuelle et morale. » • Lafautearousseau
     
     
    La gauche persécute Zemmour et la droite hésite à le défendre ? C’est qu’il a tout compris ! 

    Le ministre de l’Intérieur a commis un abus de pouvoir en orchestrant la curée zemmourophobe à coups d’amalgames qui rappellent les pratiques des staliniens d’antan. Ou des fascistes, comme on voudra. La plupart des journalistes et chroniqueurs l’ont relayé servilement, et pour cause : Zemmour leur fait de l’ombre. Sa culture historique, son talent de plume, sa dextérité verbale et surtout son indépendance d’esprit le désignent naturellement à la vindicte de la caste médiatique. Faute d’arguments plausibles, on le diabolise comme on s’y efforça avec Finkielkraut lorsqu’il publia son Identité malheureuse.

    Le plus choquant dans cette traque hystérique, c’est le silence apeuré de la mouvance UMP. À de rares exceptions près, aucun dignitaire de ce parti n’a défendu, non pas les thèses de Zemmour, mais simplement sa liberté d’expression dans l’espace public. L’UMP eût été dans son rôle, et accessoirement se serait refait la cerise, en initiant une grande manif pour sommer le pouvoir et sa domesticité de respecter cette liberté. Certes, Zemmour est plus gaulliste que libéral à l’anglo-saxonne, plus conservateur au sens churchillien du terme que bobo, et très moyennement convaincu des bienfaits de la machinerie bruxelloise. En quoi il séduit l’infanterie de l’UMP, tout en offusquant son état-major.

    En vérité, le diagnostic qu’il porte dans son Suicide français sur le délabrement mental de notre pays embarrasse l’opposition “officielle”. Ses politiciens ne s’intéressent pas aux sujets dits improprement “sociétaux” pour en minorer le sens : la mémoire longue de la France, ses mythes fondateurs, sa psychologie collective, ses traditions, ses fractures, ses hantises. Ils s’en tiennent au sondage du moment, et au bruitage médiatique. Peu leur importe que la France sombre corps et âme s’ils croient avoir réussi leur singerie “chez” Apathie ou Bourdin.  

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     Photo © SIPA  

    Leur opposition au socialisme ne passe jamais le cap des rengaines d’usage sur le matraquage fiscal, l’assistanat et l’insécurité. Rengaines d’autant plus usées qu’au fond, la droite au pouvoir n’a guère corrigé ces méfaits qu’à la marge. Et encore. Ignorant les ressorts de l’idéologie qu’ils prétendent combattre, les ténors de la droite s’interdisent d’enraciner une réforme économique dans un projet politique étayé par une réflexion sur le malaise d’un peuple las d’être dépossédé, et méprisé par surcroît.

    Grâce au ciel, de vrais opposants s’invitent en clandestins dans l’arène politique et osent dresser à voix haute un état des lieux pas très reluisant. Tel Zemmour, excommunié par la meute inquisitoriale mais plus populaire que Sarkozy, Juppé, Fillon, Le Maire et leur suite. D’autres contestataires, moins connus mais influents dans leur sphère, participent d’une rébellion polymorphe dont l’ampleur n’a pas eu d’équivalent depuis l’effervescence de Mai 68. Personne ne les soutient à l’UMP. Personne ne s’en inspire. Personne ne s’avise qu’aucune réforme ne tient la route si elle n’est, de prime abord, intellectuelle et morale.

    Les socialistes, eux, le savent. C’est pourquoi ils dénigrent Zemmour. On a le droit de désapprouver certaines de ses positions, il a tendance à systématiser et parfois succombe avec une gourmandise enfantine aux commodités de la polémique. Reste que ce bretteur intrépide et futé incarne désormais l’opposition à l’idéologie dominante depuis un demi-siècle. Le vrai chef de la droite, en tout cas son inspirateur et son porte-étendard, c’est lui. Les politiciens de l’UMP constatent que leurs bavardages convenus derrière le petit écran ou devant le micro ont moins de prise sur l’opinion que le moindre solo de Zemmour. En quelque sorte, il les néantise : mauvais cas pour leur ego. Ils pourront peut-être se passer de lui pour battre un socialiste à la future présidentielle. Ils n’auront pas de quoi lui opposer une vision alternative tant soit peu cohérente et se borneront à bricoler des réformettes de technos. Elles seront comme d’habitude inopérantes, et ce coup-ci le peuple exaspéré pourrait bien montrer les dents. La politique, c’est d’abord un combat sur le champ des idées. Zemmour mène ce combat. Que la soi-disant droite UMP ne l’y rejoigne pas risque de la vouer à l’insignifiance.  

    Denis 

    Tillinac - Valeurs actuelles

  • LOUIS XVI 2016, PRESENTS !

     

    « On est près du grand mouvement de l’inversion ». Lequel ? Celui qui mettra en cause la Révolution, la Révolution historique (« La terreur est dans son ADN ») mais aussi la Révolution agissant aujourd’hui. « Il y a des signes du sursaut ; des gens qui bougent ; des voix qui s’élèvent et qui parlent de plus en plus fort ». Philippe de Villiers 

    Vous trouverez ici les messes et activités prévues dans votre région - du moins, toutes celles dont nous avons eu connaissance. Vous aurez certainement à cœur d'y prendre part. Il ne s'agit pas de simples commémorations et votre présence, nombreuse, leur donnera le sens qu'indique le propos de Philippe de Villers, repris ci-dessus.  

    Annonces

    Nous publions ici la liste de toutes les messes, conférences, débats et manifestations dont nous avons eu connaissance. Une très longue liste ...

    Les organisateurs de messes et manifestations autour du 21 janvier 2016 peuvent, encore, pour les jours à venir, nous en communiquer les détails, pour être publiés ici. Courriel : lafautearousseau@outlook.fr]

     

    SAMEDI 16 JANVIER

    Fontaine-lès-Dijon : 11h00, Basilique Saint Bernard

     

    DIMANCHE 17 JANVIER

    Calais : 8h45, Chapelle Sainte Victoire d'Hames Boucres, rue de Ham (entre Calais et Guines)

     

    JEUDI 21 JANVIER

    Paris :

     10 heures, place de la Concorde, au pied de la statue de Rouen (côté Hôtel Crillon et Ambassade des Etats-Unis). Dépôt de gerbe.

    • 12h, Saint Germain l'Auxerrois (1er arrdt), paroisse des Rois de France, Messe célébrée à la demande de l’Oeillet Blanc pour le repos de l’âme du roi Louis XVI, en présence du Chef de la Maison de France, Monseigneur le comte de Paris.

    18h30, Saint-Nicolas-du-Chardonnet (5ème).

     19h : Requiem solennel à Saint-Eugène

    • 19h : Cathédrale Saint-Irénée, 96 Boulevard Blanqui

    Saint Denis : 12h, Basilique de Saint-Denis, 1 rue de la Légion d'honneur

    Marseille :

    • 19h, Basilique du Sacré-Coeur, 81 avenue du Prado. La Messe, dite à la demande de la Fédération Royaliste Provençale et Action Française Provence, ainsi que du Souvenir Bourbonien, sera célébrée par Mgr. Jean-Pierre Ellul. Homélie donnée par le père Sciortino-Bayart. Soirée-conférence à 20h30 suivie d'un cocktail-dînatoire. (Cliquez sur le lien).   

    • 18h30, Eglise Saint Pie X, 44 rue Tapis Vert (1er arrdt), Messe chantée, suivie de l'absoute

    Bordeaux :

    • 19h, Eglise Saint-Bruno, 75 rue Courpon

    • 18h30 : Eglise Saint-Eloi, rue Saint-James

    • Toulouse :

    • 18h15, Eglise Saint Jérôme, 2 Rue du Lieutenant Colonel Pélissier

    • 18h15, Chapelle du Férétra, Place saint-Roch (Rue du Férétra; Rocade, sortie 24 : Empalot)

    Toulon :

    • 18h30, Eglise Saint-François de Paule, Place Louis Blanc

    • 18H 30: Eglise Sainte Philomene, 125 bd Grignan (quartier du Mourillon)

     Grenoble : 18h, Collégiale St André de Grenoble, place St André

    Lyon : 19h, Paroisse de l’Immaculée Conception, 94, avenue de Saxe – Lyon 3 (entrée rue Pierre Corneille)

    Versailles : 19h, Chapelle Notre Dame des Armées. 4 impasse des gendarmes

    Aix : 10h30, Chapelle Notre-Dame de l’Immaculée Conception, boulevard Gambetta

    Avignon : 18h30, Chapelle des Pénitents Gris, rue des Teinturiers

    Nice : 18h30, Oratoire Saint Joseph, 18 rue Catherine Ségurane

    Lille : 19h, Chapelle Notre-Dame de la Treille, 26 rue d'Angleterre

    • Reims : 8h, Cathédrale Notre-Dame (Oratoire)

    Woippy (Moselle) : 18h30, Chapelle des Ladonchamps

    Bayonne : 18h30, Cathédrale de Bayonne, Messe célébrée par Mgr Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron

    Perpignan : 18h30, Chapelle du Christ-Roi, 113, avenue du maréchal Joffre

    • Epinal : 18h30, Eglise Saint-Antoine, rue Armand Colle

    • Troyes : 18h15, Eglise St Nicolas

    • Quimper : 18h45, Cathédrale Saint-Corentin

    • Rouen : 18h30, Eglise Saint-Patrice

    Beaune : 9h00, Chapelle de l’Adoration de la collégiale Notre-Dame, Impasse Notre Dame

    Chemille : 10h30, Chapelle Saint-Joseph, 14 rue du Presbytère

    • Tourcoing : 20h, Eglise Saint-Christophe, 11 rue de Tournai

    • Dijon : 18h45, Prieuré de la Sainte-Famille, 4 rue Pierre Thévenot à Dijon

    Vichy : 19h, Chapelle du Sacré-Coeur de l'école Jeanne-d'Arc de Vichy, 12 rue du Maréchal-Joffre

    Mulhouse : 19h30, Eglise Saint-Etienne

    • Montpellier : Chapelle des Pénitents bleus, rue des Etuves

    Tours : 18h, Saint-Grégoire des Minimes

    Clarques (Pas-de-Calais) : 10h30, Chapelle du château de Clarques

    Sees (Orne) : 18h00, La Chapelle de la Croix des Vents

    Les Sables d'Olonnes : 18h30, Chapelle du Sacré-Coeur (place Jules Ferry)

    Orléans : 19H à Notre-Dame de la Recouvrance

    Caumont-sur-Durance (Vaucluse) : 9h, Eglise de Caumont

    • Camblain-l'Abbé (Pas-de-Calais) : 18h, Ecole St Jean Baptiste de la Salle

    • Coligny (Ain) : Eglise Saint Martin

    • Fabrègues (Hérault) : 18h30

    • Metz : 19h, Eglise de l'Immaculée-Conception de Metz Queuleu, 47 rue du Trois Evêchés

    • Tarbes : 18h30, Cathédrale Notre-Dame de la Sède, 5 place du Général de Gaulle

    • Nantes : 18h30, Eglise Saint-Clément, 4 Rue Lorette de la Refoulais. Dépôt de gerbe devant la Colonne Louis-XVI à 19h30... 

    Montreal d'Aude : 11h40, Fraternité Saint Pie X

    • Angers :

    • 18 h 30, Eglise Notre Dame

  • Houellebecq à Matignon, Boutih à l’Intérieur ?

     

    Leurs analyses de la radicalisation islamiste convergent : c'est ce que Pascal Bories expose  dans Causeur.

    On notera simplement le caractère très critique des dites analyses à l'endroit du « corpus de valeurs » et de « l’ordre social très peu contraignant de nos sociétés démocratiques occidentales » et même à l'endroit de « la notion de République [...] inintelligible, comme diluée dans le libéralisme et la modernité ». Décidément, la contestation du régime gagne tous les milieux. « Déliquescence de notre système démocratique » ? Telle est l'expression que Pascal Bories utilise. Nous aussi.  LFAR

     

    pbories_thumbnail.jpgLa semaine dernière, Malek Boutih rendait un rapport sur la radicalisation djihadiste, qui lui avait été commandé par Manuel Valls fin février, dans la foulée des attentats de Paris. Un rapport « choc » pour les médias, bien qu’il ne recèle aucun scoop. Au même moment paraissait le numéro de juillet de la Revue des deux mondes, dans laquelle on peut lire une interview de Michel Houellebecq notamment consacrée aux questions de l’islam et du djihadisme. Là non plus, aucune provoc à signaler, hormis le soutien de l’écrivain à Michel Onfray qui aurait selon lui trouvé « le mot juste » en qualifiant le Premier ministre de « crétin ». 

    A priori, le député de l’Essonne et l’auteur de Soumission ne s’étaient pas consultés, mais leurs analyses très similaires apportent un vent de fraîcheur salvatrice en ces jours de canicule. Lisez plutôt. Boutih : « Là où la société se demande pourquoi part-on mourir à vingt ans au bout du monde, le djihadiste, lui, voit un chemin pour sortir de l’ennui de la pauvreté, de l’absence de perspectives. » Houellebecq : « Le terrorisme et le militantisme sont des moyens de socialisation. Ça doit être très sympa de vivre des moments ensemble, des moments forts contre la police… L’impression d’être ensemble contre tous. Ça crée de vraies relations, une amitié forte, voire l’amour dans le cas des femmes de djihadistes. »

    Malek Boutih développe : « Le corpus de valeurs et l’ordre social très peu contraignant de nos sociétés démocratiques occidentales ne fournissent pas un cadre suffisamment englobant et sécurisant pour s’y ancrer et s’y attacher. » Ou encore, plus loin : « La notion de République est inintelligible, comme diluée dans le libéralisme et la modernité, et le sentiment d’appartenance à une communauté nationale est très affaibli. Or une partie de la jeunesse refuse ces valeurs trop “molles” et cherche à se distinguer. » L’écrivain poursuit, en écho : « Une action violente quelconque peut effectivement être vue comme un moyen de sortir de l’anomie (désorganisation sociale résultant de l’absence de normes communes) désespérante.»

    Dans son texte intitulé Génération radicale, Malek Boutih tire donc la sonnette d’alarme, citant un sondage récent : « 61% des jeunes interrogés participeraient à un mouvement de révolte de grande ampleur. Rien de surprenant lorsque la frustration se combine à l’impuissance du monde politique. Les conditions de la radicalisation sont réunies, pas seulement pour une frange marginalisée, mais pour une majorité de la jeunesse ». Inquiet de « l’anomie » française, Houellebecq remarque : « On est davantage ensemble quand on a beaucoup d’ennemis. » De quoi faire réfléchir les chantres du « vivre ensemble », cette belle intention condamnée à paver l’enfer contemporain tant qu’on ne propose aucun combat commun…

    L’un et l’autre prennent d’ailleurs la défense de la mobilisation monstre du 11 janvier. Houellebecq juge qu’elle était « impressionnante et sincère » et avoue, chose rarissime chez cet incurable blasé : « Cette réaction massive m’a quand même fait plaisir ». Pour Boutih aussi, Todd n’a rien compris : « Face à un tel évènement la simple observation de données statistiques, de cartes et de graphiques, ne suffit pas à construire une analyse politique. » Et le député PS de dénoncer au contraire, sans langue de bois : « Sous l’effet d’une certaine gauche à court d’idéologie, les musulmans sont devenus la figure du peuple opprimé et Israël, puis les juifs par extension, le symbole de l’oppresseur occidental. » Heureusement, après les attentats, « la domination totale » de la gauche dans la sphère intellectuelle « s’est nettement fissurée », assure Houellebecq.

    Leur seul point de divergence ? Pour Boutih, « le succès des recruteurs djihadistes auprès des jeunes repose sur l’adhésion à un projet politique entrant en résonnance avec leurs préoccupations internationales et leur rejet de la société démocratique occidentale, plus qu’à une doctrine religieuse fondamentaliste ». Tandis que pour Houellebecq, il s’agit tout de même de « combattre une secte religieuse ». Ce qui n’est selon lui « pas une chose facile », et pour cause : « Une réponse purement policière à une secte religieuse n’a pas de garantie de l’emporter. Quand on n’a pas peur de la mort, la police on s’en fout un peu. »

    A cette exception près, la réapparition de telles convergences entre hommes politiques et gens de lettres est une excellente nouvelle. Le relatif courage de certains politiciens, comme Malek Boutih, et ce que Michel Houellebecq appelle « la tentation de liberté chez certains intellectuels » pourraient même – qui sait – nous fournir un début de remède à la déliquescence de notre système démocratique : la possibilité d’appeler un chat un chat.  

    Pascal Bories - Causeur 

    * Photo : EFE/SIPA/00711526_000002

     

  • Grèce : Dosis facit venenum

     

    Est-il possible d'analyser la crise grecque autrement qu'avec excès et passion ? Est-il possible d'en exclure phobies (les détestations a priori) et philées (les empathies irraisonnées) ? Les Français n'ont que trop coutume d'en embarrasser leur jugement en matière de politique étrangère. Est-il possible de ranger au musée des accessoires inutiles les illusions et les naïvetés ? Nous n'avions, au lendemain du référendum grec, ni à chanter les louanges suspectes de la démocratie et à lui concéder la vertu de changer la réalité des choses et des problèmes, comme les Grecs l'ont cru naïvement, ni à vouer le peuple grec à la vindicte de créanciers mauvais joueurs, et, somme toute, par avance, mauvais perdants. Dans une situation où tout le monde est largement fautif, l'Europe autant que la Grèce, sinon plus, sachons au moins raison garder, fixons notre politique en fonction des intérêts de la France et, si nous élargissons la perspective, de l'Europe, qui, jusqu'à preuve du contraire, inclut les Grecs. L'Europe, sinon l'Euro. Tachons, s'il se peut, d'être bainvilliens, ou, si l'on veut, d'Action Française.   

    La Grèce est entrée dans la Communauté Economique Européenne (CEE) au temps de Valéry Giscard d'Estaing - qui en fut le promoteur principal - Helmut Schmidt et Constantin Caramanlis [1981] pour des raisons symboliques (berceau de la démocratie et de la civilisation européenne), fussent-elles discutables, pour des raisons géostratégiques, tenant à l'affrontement Est-Ouest, et pour des raisons d'équilibre européen (équilibre Nord-Sud, auquel tenait la France). En soi, son admission dans ce qui deviendrait un jour l'Union Européenne n'entraînait de trop grands engagements pour personne.

    Son adhésion à la zone Euro (2001) était - comme on le voit aujourd'hui - d'une tout autre portée. Les Grecs l'ont alors quasiment imposée, à la stupéfaction des Allemands, Gerhard Schröder étant alors chancelier, mais, surtout, grâce à l'appui de la France, en la personne de Jacques Chirac. L'objectif du gouvernement grec était principalement de bénéficier des fonds structurels et des taux d'intérêt européens, pour financer sa dette. On sait ce qu'il en fut, que la Grèce en a profité plus que de raison, et que cette manne fut aussi son poison. Dosis facit venenum et la dose n'a pas été mince. Le poison non plus. Il est trop tard pour en pleurer. A la limite, il ne serait peut-être pas exagéré d'accuser les créanciers de la Grèce de soutien abusif.

    Les Institutions Européennes, les Etats, imbus d'une logique purement financière, ont cru, ou fait semblant de croire pour se cacher la vérité, que les milliards déversés sur la Grèce serviraient à son développement. A ce que l'on appelle, lorsqu'on consent au parler-vrai, son économie réelle. Les Grecs les ont utilisés pour le développement de leur bien-être immédiat et de la corruption. Et pour, en plus, faire de la dette. Comme les autres Etats européens, somme toute, mais dans des proportions très supérieures et sans production de richesse ou à peu près.

    Au cours des nombreux débats de la semaine écoulée, il nous a semblé que les observateurs les plus perspicaces - souvent eux-mêmes Grecs - étaient justement ceux qui concluaient que les milliards européens avaient, en fait, desservi, ou, si l'on veut, empoisonné la Grèce. Pays séculairement pauvre, elle a cessé de produire le peu qu'elle produisait jadis, elle a laissé mourir les industries qu'elle possédait, elle importe, aujourd'hui, jusqu'à son alimentation, qu'elle ne produit plus. Elle est devenue une économie de rente et de richesses gaspillées. Les finances européennes ont surtout servi à son affaiblissement. 

    Dans ces conditions, il serait somme toute assez cocasse que les Européens négocient maintenant la question des montants dont ils pourraient reprendre les versements à la Grèce, une fois la crise passée ... On sait que ces transferts - qui ne pourront durer indéfiniment - ne feront que prolonger une situation en soi malsaine. 

    Quelle pourrait être alors la solution réaliste et saine ? Sans-doute celle qui libèrerait la Grèce du remboursement de sa dette - au moins jusqu'à retour à bonne fortune (?) - sa sortie aidée de la zone euro, puis son indépendance monétaire, qui l'amènerait à créer sa propre monnaie, et financière qui exclurait tout nouveau plan d'aide européen.

    Les créanciers de la Grèce - dont nous-mêmes - ne perdraient pas grand chose car chacun sait que la Grèce ne remboursera jamais sa dette. Simplement, comme le dit Dominique Strauss Khan, ils "prendraient" leur perte, et la Grèce devrait recréer, par son effort propre, sa capacité industrielle, retrouver autant que possible son autosuffisance alimentaire, et assainir ses institutions politiques, ce qui, il est vrai, ne sera pas une mince affaire, dans un pays, habitué, depuis les siècles ottomans à dissimuler ses richesses, à refuser l'impôt, à cultiver l'incivisme.

    Ce que la crise grecque aura montré c'est la faible solidarité des peuples européens autant que leur persistance à être spécifiquement eux-mêmes, l'incapacité des institutions européennes à gérer les réalités de l'Union, et la pertinence des nations comme réalité politique exclusive. C'est sur elles, elles seules, que l'on pourrait envisager, malgré les échecs passés, les déceptions cumulées, de reprendre le projet européen.  LFAR

     

  • LA LIBERTÉ SCOLAIRE, UN COMBAT DE CIVILISATION

     

    par François Marcilhac 

     

    Fr-Marc.jpgNajat Vallaud-Belkacem serait-elle en train d’obtenir en 2016, mais par des moyens détournés, ce qu’en 1984 Alain Savary n’avait pu réaliser, à savoir la disparition de la liberté de l’enseignement ? En tout cas, les mesures qu’elle a annoncées ce jeudi 9 juin sont gravissimes puisqu’elles remettent en cause une liberté fondamentale garantie par la Constitution. 

    En quoi consistent-elles ? Non seulement à renforcer les inspections — malveillantes ? — dans les familles qui exercent leur droit d’instruction auprès de 25 000 jeunes ou dans les établissements hors contrat — un millier d’établissements, dont 300 confessionnels –, mais surtout à passer d’un régime de déclaration d’intention à un régime d’autorisation préalable. Bref, à substituer l’arbitraire à la liberté. En clair, désormais, pour ouvrir une école hors contrat, il faudra avoir obtenu préalablement l’autorisation du ministre de l’éducation ...et des lobbies dont il est le pantin. C’est pourquoi le député du Parti chrétien démocrate Jean-Frédéric Poisson, vent debout contre ce coup de force, a prévenu qu’il saisirait l’instance de la rue de Montpensier, s’il en était besoin. Car ce que vise le pouvoir socialiste, ce sont bien « les libertés pédagogiques, intellectuelles, religieuses et philosophiques » revendiquées haut et fort par ces établissements, comme l’observe Guillaume Drago, professeur à l’Université Panthéon-Assas Paris II, dans La Croix du 8 juin.

    L’UMP EN RÊVAIT, LE PS LE FAIT

    Gageons que Stalinette n’en a cure. Outre que les garanties apportées à nos libertés par les « Sages » sont à géométrie variable, Poisson est bien seul à droite. Et pour cause : la collusion de l’ex-UMP et de la gauche est totale sur le sujet. A plusieurs reprises la « droite » a déposé des propositions de lois au Parlement en vue de supprimer la liberté de l’enseignement : au Sénat, en 2013, et récemment à l’Assemblée nationale, où le député Eric Ciotti et vingt-huit de ses collègues LR ont présenté un texte « visant à renforcer l’encadrement des établissements privés hors contrat et à limiter les possibilités de dérogation à l’obligation scolaire ». L’Association des maires de France, dirigée par François Baroin, qui se rêve déjà en premier ministre d’un Sarkozy réélu président, n’avait-elle pas déclaré, fin 2015 : « La facilité, permise par la loi, de créer sous forme associative des structures scolaires confessionnelles interroge [sic] l’AMF » ? L’UMP le voulait, le pouvoir socialiste le fait. Qu’il s’agisse de l’Europe, du syndrome atlantiste, de l’invasion migratoire, de la promotion du communautarisme, de la destruction de la famille, et maintenant de l’école, l’union antinationale entre la gauche et la droite mondialistes existe déjà dans les faits. Pas besoin de Juppé pour la sceller ! Du reste, en s’apprêtant à violer la Constitution par voie d’ordonnance, le pouvoir socialiste rend service à l’UMP en empêchant la médiatisation d’un débat parlementaire qui n’aurait pas manqué d’interroger les Français sur cette collusion. Des petits services qu’on se rend entre amis...

    L’ISLAMISME A BON DOS

    La crainte de la radicalisation islamiste des jeunes échappant à l’école officielle a évidement bon dos. Peut-être l’argument est-il sincère chez Les Républicains, ce qui prouverait, s’il en était besoin, que nous avons affaire à la droite la plus bête du monde. En fait, nul besoin d’inspections ou d’autorisations préalables pour juguler l’islamisme. Comme pour les mosquées salafistes, la police suffit pour connaître les foyers de radicalisation et fermer, tout en respectant nos libertés constitutionnelles, les « écoles » qui poseraient problème. Mais Belkacem le veut-elle, elle qui, au contraire, après sa bévue sur l’enseignement de la théorie du genre à l’école, qui est mal passé auprès des populations immigrées, a décidé de favoriser, dans l’espoir stupide de l’encadrer au sein de l’institution, le repli identitaire islamiste, par exemple en déclarant que le porc est un « aliment confessionnel » ou en promettant l’enseignement de l’arabe dès le CP — assuré par qui, au fait ? Comme le remarque encore le professeur Drago, « ce sont en réalité de nombreux établissements catholiques que l’on veut atteindre », non pas ceux d’un enseignement diocésain domestiqué par le pouvoir — en ce sens, Savary a réussi : l’enseignement diocésain a été, sinon officiellement, du moins idéologiquement intégré à l’enseignement public —, mais ceux qui revendiquent leur liberté et refusent le pédagogisme. Ultime vengeance contre des catholiques redevenus indisciplinés et revendicatifs depuis la Manif pour tous ?

    LA HAINE DE LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE

    Plus profondément, c’est la haine de la liberté de conscience qui anime le pouvoir, car les établissements catholiques indépendants ne sont pas les seuls visés. Les établissements laïques le sont tout autant, comme ceux de la Fondation Espérance banlieues, créée en 2012 pour favoriser le développement d’écoles indépendantes d’excellence en plein cœur des banlieues. Et qui réussissent là où l’école publique échoue. Il en est ainsi de l’établissement Alexandre-Dumas, à Montfermeil, ville de la Seine-Saint-Denis dont le maire est un certain... Xavier Lemoine. On comprend qu’Anne Coffinier, la directrice générale de la Fondation pour l’école, qui concourt à l’essor d’établissements scolaires libres, ait annoncé, dans un communiqué publié le 9 juin, sa décision de contester la légalité des mesures décidées par le pouvoir.

    D’autant que Belkacem entend également supprimer la liberté pédagogique en imposant à ces établissements le respect des programmes de l’Education nationale. Car elle a un double défi à relever : imposer partout, au nom d’un égalitarisme mortifère, ses réformes ravageuses que parents et enseignants, dans leur grande majorité, rejettent, tout en remédiant à la fuite vers les écoles indépendantes que ces mêmes réformes provoquent. D’ailleurs, ce n’est pas sans un mélange d’ingénuité et de cynisme qu’elle avoue avoir décidé ces mesures en raison de « l’augmentation importante du nombre d’élèves scolarisés dans des établissements privés hors contrat ». S’est-elle demandé pourquoi ? Quand elle ose parler de remédier à des « enseignements trop lacunaires, voire attentatoires aux valeurs républicaines » (Conférence de presse du 9 juin), à la fois on croit rêver et on comprend sa priorité. Car les enseignements lacunaires et ce qui va avec, l’échec scolaire, c’est elle qui les organise, à travers ses réformes du collège et des programmes, la destruction de l’apprentissage de l’orthographe — et de l’orthographe lui-même avec l’imposition de la « réforme » de 1990 —, la disparition des classes bilangues ou du latin et du grec, les enseignements fourre-tout imposés par les Diafoirus du pédagogisme et improvisés par les Trissotin de l’interdisciplinarité, ou encore l’interdiction idéologique ... et budgétaire du redoublement. En revanche, elle ne supporte pas que les élèves échappent à l’endoctrinement mondialiste, sociétal et communautariste que recouvre sa priorité de transmettre les « valeurs républicaines ».

    La défense de la liberté scolaire est, elle aussi, un combat de civilisation.

    L’Action française 2000

  • Affaire Barbarin : tapez sur les cathos, il en restera quelque chose ! La mise à mort médiatico-judiciaire continue

     

    Une tribune de Régis de Castelnau

    Nous supposons les idées de Régis de Castelnau assez éloignées des nôtres. Peut-être bien opposées sur de nombreux points. Mais là, nous trouvons très bienvenues les réflexions qu'il a livrées dans Causeur [20.09] sur la dégoûtante campagne organisée à l'encontre du cardinal Barbarin.  On ne nous suspectera pas ici d'être simplement calotins : nous avons dit sans précautions particulières notre désaccord avec la politique immigrationniste du pape François et de presque toute l'Eglise depuis bien longtemps.  Dans ce cas, toutefois, plein accord avec ce qu'écrit Régis de Castelnau. Faut-il trouver le cardinal Barbarin sinistre ? Il aurait de quoi l'être !  LFAR

     

    3957877889.jpgLe lugubre cardinal Barbarin a fait l’objet en son temps d’un lynchage médiatico-politique en grand que certains ont voulu transformer en lynchage médiatico-politique et judiciaire. Tous les médias à la manœuvre, le Premier ministre de l’époque lui-même sommant l’ecclésiastique « de prendre ses responsabilités » ! Et le ministère de l’Intérieur a joué un rôle assez trouble là-dedans. Le problème, c’est que la France est normalement un État de droit, et que toutes les plaintes déposées, parfois trente ans plus tard, se sont heurtées à la probité du parquet de Lyon qui a appliqué les principes impératifs régissant le procès pénal, et font la différence entre un pays civilisé et la république bananière dont semblent rêver certains.

    En prison les abbés !

    Le classement sans suite avait beau être inévitable et parfaitement motivé, il a été immédiatement suivi par la clameur et une levée de boucliers. Quand il s’agit de taper sur les curés on ne va quand même pas s’embarrasser des règles de droit, sinon on ne va pas s’en sortir. En prison les abbés !

    Alors, on va lancer une procédure à l’initiative des plaignants par le biais de la « citation directe en correctionnelle » pour qu’il y ait une audience pénale à grand spectacle. L’utilisation de cette procédure permet de contourner l’évidence de l’impossibilité des poursuites, et de saisir la juridiction pénale, contrainte d’audiencer l’affaire. Mais en application du droit de renvoyer les manipulateurs à leurs chères études. Le but n’est donc à l’évidence absolument pas d’obtenir une vérité judiciaire ou une condamnation qui ne peuvent pas advenir, mais bien d’organiser un cirque médiatique. Pour faire bonne mesure, on a cité tout un tas de mitrés, tout juste s’il n’y a pas le Pape dans la liste.

    Le « silence de l’Eglise » ?

    Écoutons Le Figaro. « L’archevêque de Lyon n’est pas le seul convoqué. Cinq autres personnes liées au diocèse le sont. Et une sixième, de grande importance: Mgr Luis Ladaria Ferrer. Au Vatican, ce jésuite espagnol est le préfet de la Doctrine de la foi, c’est-à-dire le gardien du dogme. François l’a nommé le 1er juillet 2017. » Là c’est du lourd, coco.

    Et tous ceux qui sont d’une prudence de serpent dès qu’il s’agit de l’islam intégriste s’en donnent cette fois-ci à cœur joie. Et les médias se préparent avec gourmandise. Y compris Le Figaro qui titre : « pédophilie, le silence de l’Eglise en procès. » Évidemment, on connaît bien l’opportunisme habituel de ce journal, mais on ajoutera cette fois-ci qu’il n’a même pas la reconnaissance du ventre. Les 8 % de français chrétiens qui pratiquent encore forment quand même les gros bataillons de ses lecteurs. Ni catholique, ni abonné, cela ne me concerne pas, mais à la place de ces ouailles, je résilierais mon abonnement…

    Petite pochade

    Pour m’amuser, j’ai eu une idée. Il faudrait déposer une plainte contre Brigitte Macron pour agression sexuelle sur mineur puisque la légende veut que sa relation avec son actuel mari ait commencé quand celui-ci avait 15 ans. Je n’en sais rien et je m’en fiche complètement, mais ce serait peut-être l’occasion de rigoler. Cette plainte serait bien évidemment classée sans suite, et il serait alors possible de citer Brigitte Macron devant le tribunal correctionnel pour « pédophilie » parce que ça sonne bien. Et, pour faire bonne mesure, on citerait aussi celui qui était alors ministre de l’Education nationale puisque Madame Macron était enseignante et entamait une relation avec un de ses élèves. Et Le Figaro pourrait ainsi titrer : « pédophilie, le silence de l’Élysée en procès ».

    Les juges ont-ils repris leur sang-froid?

    Redevenons sérieux, en dehors du Parquet national financier, et du « Pôle financier » de Paris, il apparaît que la magistrature a repris une partie de son sang-froid et résiste autant que faire se peut aux pressions médiatiques et politiques. C’est la raison pour laquelle la pantalonnade qui se prépare à Lyon n’est non seulement pas innocente mais de surcroît dangereuse. Lorsque les décisions d’irrecevabilité ou de relaxe seront rendues par le tribunal, nous entendrons la clameur dénonçant une justice partiale, voire achetée accompagnée des références habituelles à Jean de La Fontaine et ses Animaux malades de la peste.

    L’Eglise catholique a peut-être eu une attitude critiquable, voire lamentable dans le traitement de certains de ses problèmes, cela ne concerne que ses ouailles, ou ceux qui entendent poursuivre les traditions d’anticléricalisme à la française et continuer à brailler : « à bas la calotte ». Je n’appartiens à aucune de ces deux catégories.

    En revanche, cela concerne le citoyen que je suis dès lors que la justice de la République peut intervenir dans les conditions prévues par la loi et le respect des règles prévues à cet effet. Lesdites conditions ne sont pas réunies dans la représentation de cirque qui se prépare.

    L’instrumentalisation de la justice pour des fins qui ne sont pas les siennes est toujours une mauvaise action. 

    Régis de Castelnau

    Avocat.

    Régis de Castelnau anime le blog Vu du Droit depuis 2012. En consacrant sa vie professionnelle d’abord au Droit social puis au Droit Public dont il fut un des premiers praticiens actifs au sein de la profession d’avocat. Il y ajouta une activité universitaire, doctrinale ...