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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Me Thibault Mercier : « Le Conseil constitutionnel a décidé de placer le droit à la santé au-dessus de toutes nos libert

    Quelles sont les chances de voir le retoquer la loi instaurant l’extension du passe sanitaire le 5 août prochain ? Existe-t-il d’autres moyens de recours possibles ? Ce régime d’état d’urgence peut-il se prolonger ainsi indéfiniment ?

    Réponses du co-fondateur du Cercle Droit & , l’avocat Thibault Mercier au micro de Boulevard .

    https://soundcloud.com/bvoltaire/thibault-mercier

    Le Conseil constitutionnel se prononcera sur le passe sanitaire le 5 août prochain. Pensez-vous que le texte puisse être amendé ou annulé ?

    Amendé certainement, annulé je n’y crois pas une seule seconde ! S’il est amendé, ce sera à la marge, peut-être sur les sanctions ou la suspension de salaire pour les salariés qui refusent de se soumettre au passe sanitaire. Dans l’ensemble, j’en suis quasi certain, au vu de la jurisprudence émise depuis un an, que le Conseil constitutionnel validera l’extension massive du passe sanitaire aux activités quotidiennes.

     

    Y a-t-il des éléments anticonstitutionnels dans ce texte ?

    Il y en a énormément, notamment ceux qui portent atteinte à nos libertés de manière disproportionnée. Il est toujours possible de porter atteinte à des libertés, puisqu’elles sont parfois divergentes. La possibilité, pour une loi, de porter atteinte aux libertés doit être proportionnée : les mesures prises doivent poursuivre l’objectif désiré (la lutte contre l’épidémie) mais ne pas aller trop loin dans cette recherche. Il faut plutôt privilégier les pistes qui permettraient de porter moins atteinte à nos libertés.

    Au vu de la connaissance que nous avons, désormais, du virus, qui n’est pas Ebola ni la peste noire, il faudrait cibler les personnes à risque plutôt que de cibler l’ensemble des Français et de les soumettre à un passe sanitaire. Il y a une disproportion portée dans les mesures de restriction des libertés. Là-dessus, le Conseil constitutionnel devrait effectuer son travail. Or, il a décidé de placer le droit à la au-dessus de toutes nos libertés et il validera certainement les dispositions votées par les députés et sénateurs.

     

    Quel est ce recours que vous avez déposé devant le Conseil d’État ?

    C’est un recours contre un décret pris le 19 juillet qui était la première étape du passe sanitaire pour le quotidien. Une loi prise fin mai par le gouvernement permettait d’imposer le passe sanitaire pour les activités de et de loisirs avec de grands rassemblements.

    Le 19 juillet, l’État a pris un décret permettant d’imposer le passe à partir de 50 personnes. Nous considérons que 50 personnes, ce n’est pas un grand rassemblement, c’est pourquoi nous avons attaqué le décret devant le Conseil d’État ; nous avons perdu. Le Conseil d’État a considéré que les circonstances exceptionnelles de l’épidémie permettaient de prendre des mesures de restrictives de nos libertés. Il me semble que l’exécutif se moque un peu de nous ! Désormais, le passe sanitaire est imposé sur la nouvelle loi du 19 juillet et s’étend aux actes du quotidien. Il s’agir d’attaquer cette nouvelle loi ou ses décrets d’application.

     

    Combien de temps peuvent durer ces circonstances exceptionnelles ?

    Il n’y a pas de règles, mais quand on regarde l’histoire du droit, la notion de dictature a été créée en droit romain et le dictateur avait les pleins pouvoirs pendant six mois avant de rendre les pouvoirs au . Maintenant, nous sommes en état d’urgence et cela va durer. Je ne crois pas que l’état d’urgence prolongé jusqu’au 15 novembre sera abrogé à ce moment-là. En plein milieu de l’hiver, on retrouvera d’autres arguments pour faire en sorte que l’état d’urgence continue. Le gouvernement est un peu « drogué » à l’état d’urgence et refuse de rendre les rênes de la au Parlement.

     

    Reste-t-il des recours ?

    Il y a deux recours possibles. Les décrets d’application, pris en application de la loi, pourront être attaqués devant le Conseil d’État. Il y a aussi la possibilité d’aller devant la Cour européenne des droits de l’homme en disant que la loi française est contre la Convention européenne des droits de l’homme. Je ne suis pas sûr que ce soit plus efficace, mais ce sera un degré de protection supplémentaire.

     

    Me Thibault Mercier

    Avocat
    Avocat à la Cour et co-fondateur du Cercle Droit & Liberté
  • Arc de Triomphe : un genou à terre devant l’art… du néant, par Charles-Henri d'Elloy.

    Pour avoir fait, jadis, l’éloge de l’inutilité, je ne m’élèverai pas contre des gestes vains, et encore moins contre la des causes et des combats perdus d’avance. À l’instar de Cyrano de Bergerac, je trouve que c’est encore plus beau lorsque c’est inutile.

    11.jpgL’emballage de l’Arc de Triomphe pourrait ressembler à un poisson d’avril ou à une blague de potaches ; d’autres y voient une œuvre d’art puisqu’elle est présentée ainsi et qu’elle se situe dans la continuité des réalisations du célèbre Christo.

    Je ne rentrerai pas dans le débat de savoir si c’est de l’art – art qui ne tient, selon moi, que par le discours snob et vaniteux de quelques coteries et par un excellent plan de communication. Qu’importe si c’est de l’art et même de l’art éphémère. Là n’est pas l’objet de mon courroux. L’Arc de Triomphe n’est pas n’importe quel bâtiment. Non seulement il est consacré à perpétuer le souvenir des victoires des armées françaises de tous les régimes, mais il est aussi un immense cénotaphe où sont gravés des centaines de noms ayant servi l’ ainsi que les noms de 158 batailles, et, depuis le 11 novembre 1920, il est la voûte qui surplombe la sépulture du Soldat inconnu.

    En permettant l’emballage de l’Arc de Triomphe, non par nécessité mais par goût de la provocation prétendue artistique, l’on admet officiellement que ce qui symbolise la gloire de la France peut être sujet à la temporalité des modes artistiques. Peu me chaut que l’intention ne soit pas maligne, j’y vois un immense genou à terre devant l’art du vide et de l’inutile. Cet emballage montre à quel point il n’y a plus d’unanimité dans le sacré national. Chacun appréciera selon ses goûts, c’est le relativisme de la considération. Le principe est acquis : l’art du rien ou du laid est au même niveau que la symbolique illustre de l’Arc de Triomphe. Il le dépasse même, en l’occurrence, puisque l’un efface l’autre.

    Nous connaissions déjà les souillures faites au château de Versailles. Ici, c’est carrément l’escamotage. L’emballage de l’Arc de Triomphe est une insulte aux gloires militaires, au Soldat inconnu et à tous les anciens combattants. C’est le symbole de l’effacement du prestige national. Le plus grave, c’est le silence des bonnes consciences car, apparemment, cela ne scandalise personne chez les ténors politiques.

    Pourquoi pas, demain, un immense sac poubelle pour emballer le palais de l’Élysée ? Chiche ! Après tout… Cette prétendue œuvre d’art n’apporte rien. Au contraire, puisqu’elle efface l’œuvre originelle. C’est peut-être de l’art, l’art du néant, mais c’est surtout un camouflage, un escamotage qui efface notre Histoire, qui vole le monument à l’admiration des Parisiens, de tous les Français et des touristes. En outre, c’est très irrespectueux pour tous ceux qui y ont leur nom gravé. C’est aussi un outrage au respect que l’on doit envers les combattants.

     

    Charles-Henri d'Elloy

    Écrivain, polémiste
     
  • Dans notre Éphéméride de ce jour : Napoléon contre la France, avec son ”recès” de 1803...

    1803 : Napoléon contre la France : le "recès" de 1803

     

    Le "Recès" de la Diète d’Empire est une résolution (ou "recès") de la dernière séance de la Diète d’Empire tenue à Ratisbonne. 
    Il avait été décidé, suite à l’accord entre la France et l’Autriche de 1802 et en conséquence du traité de Lunéville, de dédommager les princes allemands des terres qu’ils avaient perdues lors de l’annexion de la rive gauche du Rhin par la France. 
    Mais, d’une part, certains princes, qui ne possédaient rien sur la rive gauche du Rhin, obtinrent des avantages territoriaux. 
    D’autre part, le "recès" bouleversait le Saint-Empire dans la mesure où les principautés ecclésiastiques disparaissaient, ainsi que 45 villes libres sur 51...

    25 fevrier,jeanne d'arc,chinon,guerre de cent ans,charles vii,reims,bourges,bainville,stofflet,renoir

    Couverture du "recès" du 25 février 1803... 

    Michel Mourre monte bien comment ce "recès" - qui fut aggravé par la "médiatisation" de 1806 : voir l'Éphéméride du 12 juillet - fut l’ouverture de la boîte de Pandore, et comment il inaugura une dynamique en rupture avec la politique traditionnelle française de division des Allemagnes; le "recès" - aggravé encore en 1806 par la "médiatisation" !... - lançait, en fait, le processus d’unification allemande, et devait très vite se révéler désastreux pour nous, comme on le vit en 1814/1815, et, surtout, en 1870, 1914 et 1939…

    Du Dictionnaire Encyclopédique d’histoire, Tome I, page 166 :

    "…A la suite des Traités de Campoformio (1797) et de Lunéville (1801), la France annexa toute la rive gauche du Rhin… 
    En vertu des Traités, les Princes qui avaient été dépossédés sur la rive gauche du Rhin devaient être dédommagés : après de longues négociations, le recès impérial de février 1803 remania complètement la carte de l’Allemagne. 
    Presque toutes les principautés ecclésiastiques ainsi que la plupart des villes libres et des petites seigneuries disparurent pour agrandir la Prusse, la Bavière, le Wurtemberg, Bade, la Hesse-Darmstadt et le Nassau. 
    Par cette simplification révolutionnaire, qui faisait passer "les Allemagnes" de plus de 300 Etats en 1789 à moins de quarante, Napoléon Bonaparte prenait le contre-pied  de la politique de la monarchie, laquelle s’était employée à maintenir en Allemagne le chaos créé par les Traités  de Westphalie…"

    Pour ne prendre que quatre exemples, au lieu de "la croix des géographes" et de l’Allemagne divisée en plus de 300 entités, quatre régions grandissaient considérablement :


    1. La Prusse passait de 2.000 km2 à 12.000, et de 140.000 habitants à 600.000.
    2. La Bavière passait de 10.000 km2 à 14.000, et de 600.000 habitants à 850.000.
    3. Le Bade passait de 450 km2 à 2.000, et de 30.000 habitants à 240.000.
    4. Le Wurtemberg passait de 400 km2 à 1.500, et de 30.000 à 120.000 habitants.

     

    Cette rupture avec la politique traditionnelle de la monarchie, cette "politique" (!) anti-nationale était une folie : elle détruisait l'oeuvre bienfaisante de Louis XIII et Louis XIV, de Richelieu et Mazarin, qui avaient obtenu le morcellement de l'Allemagne en plus de 350 Etats, par les Traités de Westphalie -"chef d'oeuvre absolu", disait Bainville - qui assuraient notre sécurité et nous donnaient la prééminence en Europe.

    Cette politique suicidaire, trahison totale des intérêts nationaux de la France, fut mise en route par la Révolution et la République, et poursuivie par son "sabre", Napoléon, puis par Napoléon III : tous, Révolution, Républiques, Empires, agissant contre l'intérêt national, et - de fait - en "intelligence avec l'ennemi"…

     

     

     Dans notre Album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. voir les deux photos "Intelligence avec l'ennemi : le recès de 1803" et "la médiatisation de 1806")

     

     

     

  • Loi bioéthique : au temps masqué, par Marie-Hélène Verdier.

    « Beau jour pour notre pays ! » a dit Olivier Véran au micro de Info, le 29 juin, pour parler non pas des ordinations, en la fête des saints apôtres Pierre et Paul, mais du vote qui « crée » de nouveaux droits dont le droit à l’enfant. Pressé, il promettait aux femmes en attente depuis si longtemps « des parcours de  » pour la rentrée.

    7.pngAprès 500 heures de débat, il fallait promulguer très vite. Sauf qu’on ne peut aller plus vite que la musique. Et la musique est la suivante : vote de la loi, saisine du , rédaction des décrets d’application, promulgation de la loi, dans les 15 jours, par le Président. Après quoi, la loi entre en vigueur après sa publication au JO. Pour optimiser le temps, il fallait donc aller « à temps masqué », selon le terme couramment employé pour un outil de productivité. Les masques, le ministre connaît. À une question sur la , il opposa le panneau d’interdiction « Ligne rouge » car « il n’y avait aucun lien de causalité » entre la PMA et la GPA. Où avait-on la tête, en effet ? Inutile, également, d’agiter un chiffon rouge. Rouge, c’est rouge, un point c’est tout.

    L’émission de Mediapart du 15 juin dernier mettait en face Coralie Dubost et Marie, militante de l’association Arc-en-ciel. Nous ne revenons pas sur le contenu de la loi que tout le monde devrait connaître. Peu importe que Mme Dubost, fidèle à M. Touraine et M. Véran, croie avoir inventé le fil à couper le beurre anthropologique après 2000 ans. Ce qui ressortait du dialogue, c’était la confusion (feinte ?), dans la bouche de Marie, entre don d’organes, don de sang et de sperme, ainsi que les désaccords entre les deux femmes sur beaucoup de points non résolus. Car si l’insémination d’une femme n’est pas difficile avec du sperme, le problème de l’approvisionnement  se pose, et surtout le problème épineux de la filiation « à la française ».

    Ressortait donc toute l’ambiguïté (vice de forme ?) de cette loi qui ne relève pas de la bioéthique mais du droit de la famille. Et là, tout est à faire, de l’aveu même de Coralie Dubost. La preuve était donnée par Marie qui, séparée de sa compagne alors qu’elle était enceinte de sa fille, irait sans doute faire une autre PMA ailleurs. Ça augurait bien ! Rien n’est donc réglé dans notre pays au droit retardataire.

    On l’a bien compris : l’essentiel était de promulguer cette loi avant les . Que viennent les difficultés : on aura la tête ailleurs. Dans l’Homme pressé (1941), Paul Morand raconte l’histoire d’un homme… pressé qui a vu son temps ralentir quand il a rencontré l’amour d’une femme. Et puis, il redevient l’homme pressé qu’il était, allant jusqu’à demander à sa femme de déclencher l’accouchement deux mois avant le terme. Que ceux qui croient avoir inventé un monde nouveau lisent Faust. Qu’ils cessent de mettre sur le compte des réactionnaires ce qu’ils ne peuvent régler selon la raison : la filiation logique d’un enfant avec père exclu.

     

    Marie-Hélène Verdier

    Agrégée de Lettres Classiques
  • Tribune des généraux, Zemmour, guerre civile : le regard pascalien de Michel Houellebecq, par Frédéric Sirgant.

    Il est toujours bon, quand la réalité commence à ressembler à un roman de Houellebecq, avec un Président souffleté, un Mélenchon enfariné et un garde des Sceaux qui s’égare sur le marché de Péronne, de le questionner sur sa vision des choses. Encore faudrait-il qu’on la lui demande. 

    2.jpegC’est ce que vient de faire le site d’information britannique UnHerd.com. Unherd, comme le souligne Le Point qui publie la version française, comme Unheard « celui qui est non entendu » ou « ce dont on n’a jamais entendu parler », mais aussi UnHerd, qui n’est « pas dans le troupeau ».

    Michel Houellebecq a choisi pour titre une phrase de Pascal : « Je regarde de toutes parts, et je ne vois partout qu’obscurité » (Pensées, 229). Le Pascal sceptique. Sceptique d’un scepticisme provisoire, propédeutique. Peut-être pas inutile, devant une actualité qui semble s’emballer, de prendre du recul, de questionner les évidences, fussent-elles celles de son courant de pensée.

    Le premier questionnement du romancier porte sur la prémisse de la tribune des généraux : le risque d’effondrement de la . « Pourquoi la France ? Pourquoi la France plutôt qu’un autre pays européen, alors qu’ils semblent dans une situation à peu près similaire, et parfois moins favorable ? […] Je n’ai pas résolu le mystère. » Et le romancier, qui fut, je crois, statisticien dans une autre vie, d’énumérer les chiffres tout aussi inquiétants de nos voisins européens en termes de démographie, d’islamisme, de délinquance.

    Et c’est là que Houellebecq, parti du Pascal pyrrhonien, retrouve le Pascal de la lucidité classique : « On n’a en réalité pas affaire à un “suicide français”, pour reprendre un titre d’Éric Zemmour, mais au moins à un suicide occidental […] ; ce qui est spécifique­ment, authentique­ment français, c’est la conscience de ce suicide. »

    Le second grand doute de Houellebecq vise l’hypothèse de la guerre civile, presque devenue une banalité : « Pour faire une guerre, il faut être deux. Les Français vont-ils prendre les armes pour défendre leur ? De religion, ils n’en ont plus depuis longtemps ; et, de toute façon, leur ancienne religion serait plutôt du genre à tendre sa gorge au couteau du boucher. Sera-ce alors pour défendre leur , leurs mœurs, leur système de valeurs ? Mais de quoi parle-t-on exactement ? Et, à supposer que cela existe, cela mérite-t-il d’être défendu ? Notre “civilisation” a-t-elle encore vraiment matière à s’enorgueillir ? L’ me semble être à la croisée des chemins. »

    Est-ce le Houellebecq nihiliste qui parle ? Pas si sûr. Peut-être aussi le Houellebecq européen qui se souvient qu’il exista, dans un passé pas si ancien, une civilisation européenne. Peut-être aussi le prophète de ce qui nous attend ici, et chez nos voisins. Peut-être, surtout, le romancier méditant un nouveau et très différent La Carte et le Territoire.

    La carte ? J’apprends, dans , qu’en Autriche, « un islamologue réputé a mis à jour et republié un site recensant les associations et les lieux de culte musulmans à travers le pays. Un document que beaucoup interprètent comme un acte de stigmatisation. » L’universitaire est un islamologue musulman modéré et soutenu par le gouvernement. Évidemment, il a été immédiatement montré du doigt par le Conseil musulman du pays, lâché par son université et tancé par le cardinal-archevêque de Vienne Christoph Schönborn. Tout le monde jouant parfaitement son rôle comme dans le Soumission de Michel Houellebecq.

    Le prochain roman de Houellebecq pourrait bien être européen. Et pascalien.

     

    Frédéric Sirgant

    Professeur d'Histoire

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • En Afghanistan, les islamistes se rapprochent de la victoire, par Antoine de Lacoste.

    S’il y a un point sur lequel Donald et Joe Biden sont d’accord, c’est bien sur le fait d’abandonner leur allié afghan et de laisser le champ libre aux talibans. Ce nom exotique ne doit pas faire illusion : les talibans sont des islamistes purs et durs et une chape de plomb va probablement s’abattre à nouveau sur ce malheureux pays. 

    antoine de lacoste.jpgLe nom d’ « ultras- » revient trop souvent dans la presse française pour qualifier les talibans : cela relève de la pure et simple.

    Le processus d’abandon, engagé sous Donald Trump qui fit libérer de nombreux prisonniers talibans sans aucune contrepartie, s’est accéléré avec Biden qui a fixé au 11 septembre le départ du dernier soldat américain.

    La grande base de Bagram a déjà été évacuée et il n’y a plus guère que l’aéroport de Kaboul à être encore sous protection américaine. Cela devrait cesser d’ici peu. Après, l’ afghane sera seule face aux islamistes. Ces derniers ont déjà lancé plusieurs offensives dans le nord, montrant par là leur totale détermination à reprendre le contrôle du pays qu’ils avaient perdu après le 11 septembre 2001 et l’invasion américaine organisée en représailles des attentats.

    Plusieurs districts ont ainsi été facilement reconquis aux dépens de l’armée afghane qui a souvent fui sans combattre. Ce n’est pas nécessairement par lâcheté ou compromission, les choses sont plus complexes. Car l’armement dont disposent les soldats est souvent pitoyable avec des munitions inadaptées ou insuffisantes, la stratégie militaire est sommaire et la corruption endémique. Certains se sont battus courageusement mais ordre leur a été donné d’évacuer des postes ruraux intenables pour tenter la défense des grandes villes.

    Pourquoi pas. Mais tout de même, on se demande ce qu’ont organisé les Américains après vingt ans d’occupation et mille milliards de dollars dépensés. Ce chiffre, devenu symbolique aux Etats-Unis, exaspère les membres du Congrès dont beaucoup militent pour cesser toute aide financière à l’. C’est le syndrome de la guerre du Viet-Nam qui se renouvelle : les Américains, non contents d’avoir abandonné leur allié, ont ensuite cessé toute aide, militaire ou financière, précipitant sa défaite. Car en face, l’Union soviétique était toujours là pour ravitailler son allié. Saïgon est tombé deux ans après le départ américain une longue nuit meurtrière a commencé pour les malheureux vietnamiens et elle n’est toujours pas achevée.

    Les islamistes ont remplacé les communistes mais l’histoire est la même. Car derrière les talibans, il y a toujours le Pakistan, très actif dans son soutien aux talibans. Les Etats-Unis, désireux de pas se fâcher avec ce pays pour des raisons géopolitiques qui se défendent, a tout de même choisi de ne pas choisir, laissant les services secrets pakistanais organiser patiemment la reconquête du pays par le biais des talibans, sans cesse bombardés par l’aviation américaine. Au royaume de l’absurde, l’opération afghane tiendra une bonne place dans la stratégie américaine.

    L’inquiétude commence à croître dans les grandes villes et des règlements de compte se sont déjà produits. Une probable grande vague d’émigration aura lieu en cas de succès taliban, et certaines ambassades fermeront courageusement leurs portes.

    Qu’est-ce qui pourrait empêcher la victoire islamiste annoncée ? Un sursaut de l’armée afghane puisqu’aucune aide ne viendra de l’extérieur. Mais on l’a compris, il ne saurait être que provisoire car le temps joue en faveur des islamistes. Cela rappelle le propos d’un chef taliban tenus à un général américain et restés célèbres : « vous avez une montre mais nous, nous avons le temps ».

    Décidemment la politique extérieure américaine depuis trente ans n’est qu’un champ de ruines.

     

    Antoine de Lacoste

  • Sur le blog ami du Courrier Royal : conférence à Versailles : «L'exécution du Roi, 21 janvier 1793».

    La société des amis du Château de Versailles propose mercredi 29 septembre à 18h30 au château de Versailles, une conférence exceptionnelle intitulée  « L’exécution du Roi, 21 janvier 1793 », par Jean-Clément Martin, professeur émérite de l’université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, ancien directeur de l’Institut d’histoire de la Révolution française.

    Le 21 janvier 1793, à Paris, Louis XVI est guillotiné publiquement. L’événement est considérable par sa radicalité. Henri III et Henri IV avaient été assassinés ; Louis XVI est exécuté au terme d’un jugement rendu au nom de la nation et de la République. La Révolution est victorieuse. Elle s’était réalisée peu à peu depuis 1789, quand le roi avait dû réunir les États généraux. D’affrontements en crises, elle s’était affirmée contre le monarque jusqu’à le chasser du trône le 10 août. Le 21 janvier marque une nouvelle ère pour le pays, ainsi que pour les pays européens : ce qui s’accomplit ce jour-là se veut exemplaire pour les peuples désireux de se libérer des princes et des rois. Conséquence inattendue, la guerre se généralise à tout le continent.

    La détermination nécessaire pour en arriver là explique le titre de ce livre : outre le fait que le mot « exécution » désigne une peine capitale appliquée après sentence d’un tribunal et évoque une destruction délibérée, il désigne plus largement une opération effectuée en appliquant des règles et des procédures, réalisée au terme d’un projet mûri.

    Pendant plusieurs mois, en effet, les Français hésitèrent à fixer le sort du souverain déchu et se déchirèrent d’abord pour définir les modalités du procès, ensuite pour savoir s’ils allaient le tuer. L’exécution légale a été un choix extrêmement difficile à faire, qui a laissé plus de traces mémorielles que l’acte lui-même. C’est pourquoi, l’ouvrage s’intéresse plus aux querelles et aux rapports de forces entre groupes révolutionnaires, qu’à l’examen de la responsabilité du roi et à sa personnalité. À côté du destin tragique de Louis XVI et de la rupture du lien du pays avec la monarchie en janvier 1793, la France se cherche entre Révolution et République dans ces mois d’automne-hiver 1792-1793 : c’est là que se trouve le cœur du livre.

    Séance de vente-dédicace à l’issue de la conférence

    18h15 : accueil pour les personnes en présentiel

    18h30 : accueil des participants en visioconférence sur Zoom et début de la conférence


     

    Participation 10 € , NON-ADHÉRENTS 12 €
    Date(s)
      • mercredi 29 septembre à 18 H 15  
        S’inscrire
        − 18 places disponibles
      • mercredi 29 septembre à 18 H 30  
        S’inscrire
        − 54 places disponibles
    Accès

    18h15 : accueil pour les personnes en présentiel – Appartement des Amis – Aile des Ministres Nord (dernier perron avant la Chapelle Royale)

    18h30 : accueil des participants en visioconférence sur Zoom et début de la conférence

    Possibilité d’inscrire une personne non-membre

    Gratuit pour les Jeunes Amis et les Jeunes Ambassadeurs !
    inscription par mail : activites@amisdeversailles.com

    Quelques places sont proposées en visioconférence dans le pass Culture

    Pour les personnes ayant choisi le format visioconférence, le lien de connexion leur sera adressé par mail quelques jours avant l’événement.

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    1. "LAISSEZ-NOUS TOUS OUVRIR LE 10 MAI !". D'accord avec David Lisnard :

    "La fermeture actuelle des magasins n’a aucun intérêt sanitaire, elle est désastreuse sur le plan économique et social, elle révèle le mépris des technos-gouvernants pour le petit commerce. Et qui sont-ils pour dire ce qui est essentiel ou pas ?"

    https://www.leparisien.fr/economie/laissez-nous-tous-ouvrir-le-10-mai-lappel-a-laide-des-commercants-22-04-2021-JDKS7ZDTUJG5BCU23NER2ORRME.php

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    1 BIS. D'accord aussi avec le coup de gueule d'André Bercoff, après l'intervention de Jean Castex :

    André Bercoff
     
    #France confinée depuis plus d’un an par des cons finis. Ça, on le sait . Mais le Débarquement D-day du bon sens, c’est pour quand ? Le 6 juin ?  Et surtout, surtout, la Libération ? 2022 ? Pour le moment, la ligne est claire : tais-toi, ça craint.

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    3.                                              SACCAGE PARIS

     Paris bobo, Paris pas beau !

    Alain Souchon veut quitter Paris, devenue "sale et violente" :

    https://www.lepoint.fr/culture/alain-souchon-veut-quitter-paris-devenue-sale-et-violente-17-10-2019-2341851_3.php

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    3 BIS. À la Mairie de Paris, où l'épidémie de la forme la plus virulente de l' "hidalguite" est hors de contrôle, le Bureau des génies a encore frappé ! : Boulevard des Invalides, "on" a supprimé le couloir de bus, remplacé par une piste cyclable, que les usagers du bus doivent traverser. Petit détail, un rien (une paille !) en guise de bonus : l'arrêt de bus dessert l'Institut des jeunes aveugles ! Scandaleux ! AUX FOUS !...

    http://transportparis.canalblog.com/archives/2021/04/07/38903461.html

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    5. Sarah Halimi : le combat continue ! Gilles-William Goldnadel raconte l'instruction à décharge dont a bénéficié l'assassin de Sarah Halimi : "J'aurais préféré mille fois que la justice française fasse son travail... Je suis un avocat qui ne baisse pas la tête et je suis un juif qui ne baisse pas la tête. Nous avons eu droit à un déni de justice et même à une parodie de justice"

    (extrait vidéo 4'33)

    https://twitter.com/jwaintraub/status/1385300501672124416?s=20

     

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    6. Encore une école brûlée (à Lille) et des pompiers attaqués au mortier d'artifice ! Et on s'étonne que "le petit Pierre" ait quitté ces quartiers ou la mixité sociale joue à plein !... Plus sérieusement, comme le disait Louis XIV, "Est-ce que nous ne ferons pas rendre gorge à tous ces gens-là ?..." 

    https://www.francebleu.fr/amp/infos/faits-divers-justice/une-ecole-maternelle-incendiee-a-lille-les-pompiers-attaques-par-des-tirs-de-mortier-1619126130

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    7. On terminera cette série d'aujourd'hui sur une note culturelle, tirée du site Storiavoce (Storiavoce est la première radio web consacrée à l'Histoire antique, médiévale, moderne & contemporaine. Depuis 9/2016. Évidemment, lafautearousseau aime et "suit"...) :

     

    NOUVEAUTÉ | @BellesLettresEd vient de publier une nouvelle collection dirigée par l'excellente Laure de Chantal : Les petits latins. A tous les passionnés des langues, des livres bilingues et accessibles pour améliorer son français grâce au... latin.

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    À DEMAIN !

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  • Les soldats français en Afghanistan sont-ils morts pour rien ?

    Cette question, posée fréquemment depuis la récente victoire des Talibans, recèle une lourde ambiguïté. Sur le plan de l’éthique militaire, en effet, un soldat mort en service commandé ne meurt pas pour rien. Il meurt en assumant le risque essentiel de la fonction sociale qu’il a choisie ou que le devoir lui a imposée.

    3.jpgLe soldat mort est donc juste et vrai. Et ce propos s’applique aussi à l’Afghanistan. Car l’armée française n’a pas démérité durant cette guerre. Au contraire, tous les observateurs ont pu remarquer son dévouement, son professionnalisme, et aussi son calme, sa réserve dans le succès comme dans l’adversité. Lorsque l’ennemi était frappé d’un coup au but, les troupes américaines ou britanniques exultaient et hurlaient de joie. Les Français, eux, restaient impassibles. Selon le mot du Roi Louis XV à Fontenoy, « le sang des ennemis est aussi le sang des hommes. » Non, nous n’avons pas à rougir de nos troupes dans cette guerre. 

    Les choses sont bien différentes si l’on se place sur le plan de la géopolitique, mais là, ce n’est plus le soldat qui est en cause, mais celui qui lui donne des ordres. « Cedant arma togae *», comme l’écrivait Cicéron. De fait, la France n’intervint dans cette guerre que comme alliée des Etats-Unis, et ce conflit n’avait rien à voir avec nos intérêts directs, ni même avec le simple bon sens. Car il ne pouvait pas être gagné. Intervenir dans un pays en proie à la guerre civile, entouré de prédateurs, doté d’une géographie incroyablement inhospitalière, n’est pas une besogne facile. En effet, tous les conquérants, de la Perse impériale à l’Union soviétique en passant par les Mogols et l’empire britannique en avaient été chassés sans gloire. C’aurait été cependant possible si les USA avaient tenu compte de la culture et de l’histoire de la région conquise en 2001, en favorisant la restauration d’un Etat national afghan issu d’une expérience multiséculaire. Au contraire, l’arrogance messianique du gouvernement néoconservateur de Bush le jeune se fixa pour but de construire un clone démocratique de la république américaine. Il ne put mettre sur pied qu’un état fantoche, en proie à la corruption et au chaos : deux ans après l’écrasement des talibans, que les USA avaient d’ailleurs créés de toutes pièces avec l’aide du Pakistan, des régions entières étaient à nouveau sous leur domination. Pendant vingt ans, les occidentaux s’efforcèrent de garder sur pied une armée loyale portée à bout de bras, mais l’issue de cette tentative était inéluctable, face au mépris et à la haine des populations. Les lamentations de la presse sur le malheur des afghans sont donc dérisoires. 

    Comment donc la superpuissance américaine a-t-elle pu s’embarquer dans une aventure aussi insensée ? Pour répondre à cette question, il faut admettre que l’enrôlement de ses alliés n’était pas motivé par le désir d’un projet viable, mais par celui de maintenir leur sujétion par la soumission à un commandement militaire unique à un moment où, par suite de l’effondrement de l’ennemi soviétique, l’OTAN n’apparaissait plus comme indispensable, du moins vu d’Europe ; et comme le principal atout des USA était – et est toujours – l’immense supériorité de son armée, il était logique de forcer l’assujettissement de ses alliés dans des guerres idéologiques totalement étrangères à leurs intérêts. D’où les interventions en Irak, en Syrie, en Libye et en Afghanistan. La guerre afghane n’était pas l’expression d’une volonté de juguler les « ennemis de l’occident », mais de s’assurer la docilité des pays d’Europe.

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    Source : https://www.place-armes.fr/

  • Il y a les jeunes qui courent derrière un ballon, et ceux qui tombent pour pas un rond

     

    Par Gabrielle Cluzel

    Cette excellente chronique salue les jeunes soldats français - et de moins jeunes - morts en opération dans nos Armées [Boulevard Voltaire, 11.07]. Tel le lieutenant Alexandre Arnaud qui vient de mourir en Côte d'Ivoire. On ne peut qu'approuver, partager.  LFAR

     

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    Dans une série intitulée « La coupe du Monde dans nos vies », 20 minutes revenait il y a quelques jours sur « L’histoire de Steeve, soldat français mort dans l’indifférence » le vendredi 18 juin 2010, « le même jour que l’altercation entre Nicolas Anelka et Raymond Domenech ». Le brigadier-chef du 1er régiment des hussards parachutistes de Tarbes, 44e militaire tombé en Afghanistan, et qui sera plus tard décoré à titre posthume de la Légion d’Honneur, fait à peine l’objet d’un bandeau sur BFMTV, tandis que « la grève de Knysna » est relayée par toutes les télés. Son frère Luc résume : « Pendant que les médias ne parlaient que du fameux problème Anelka et que ses copains refusaient de jouer, Steeve, lui, portait le drapeau très haut ».

    Il serait dommage de dénigrer le patriotisme du foot, si dérisoire et instrumentalisé qu’il puisse sembler. D’abord, parce que si l’Angleterre avait gagné en demi-finale, qui se serait donc privé, au 15 du mois de juillet à défaut du 31 du mois suivant, de chanter M… pour le roi d’Angleterre ? Puis de venger Crécy, Azincourt, Trafalgar, Waterloo… et bien sûr la p’tite Jeanne, même si nous sommes des gens civilisés et n’aurions sans doute pas mis l’entraîneur anglais – sympathique au demeurant – sur un bûcher. Qu’à cela ne tienne, les Croates ont fait le boulot.

    Ensuite, parce que si elle vivote encore, si, comme cela semble être le cas, elle est encore une lueur frémissante dans le cœur de beaucoup, la fierté française, partout traquée, a le droit de se réfugier là où elle peut, comme une femme battue, dont le compagnon, l’arme au poing, explore les pièces une à une, échoue, recroquevillée et pâlotte, dans les latrines. Le seul endroit où elle peut tirer le verrou.

    Il n’empêche. 8 ans se sont écoulés, l’équipe de France, menée par Didier Deschamps n’est en rien comparable à celle de Domenech, mais les faits demeurent : qui a remarqué hier soir, alors que tous les Français applaudissaient des jeunes de 20 ans rendus millionnaires par un ballon, qu’un pilote d’hélicoptère peu ou prou du même âge était mort en Côte d’Ivoire, en service aérien commandé ? Il s’appelait Alexandre Arnaud. Un patronyme qui ne connaîtra jamais la notoriété de ceux que l’on scandait, mardi soir, dans le stade. Sa mort a été totalement occultée par le Mondial de foot. Ainsi va la vie : pendant la guerre de 14, tout le monde connaissait les noms des vedettes, de Sarah Bernhardt ou d’Yvonne Printemps, personne ceux des anonymes poilus qui tombaient par grappes entières.

    Mais lorsqu’un quotidien burkinabé – Aujourd’hui au Faso -, cité par Courrier International, écrit triomphalement : « Les partisans de l’extrême-droite ne doivent pas oublier que ce sont les immigrés qu’ils traitent de tous les noms d’oiseaux qui sont en train de faire de la France ce qu’elle est actuellement, et sera encore plus demain dans ce mondial », la moindre des justices commanderait de répondre à certains autres extrémistes, à l’autre bout de l’échiquier, qu’eux-mêmes, surtout, ne doivent pas oublier que ce sont les Français – non par un ballon mais par leur armée en opérations extérieures – qui sont en train de faire de l’Afrique ce qu’elle est actuellement, ou ce qu’elle devrait être, c’est-à-dire un continent en paix, parfois au prix de leur vie. Sans bruit et pour pas un rond.
    Que le lieutenant Alexandre Arnaud repose en paix.  • 

    Ecrivain, journaliste

    Son blog

  • Communiqué du RN-CRAF : Union européenne et nations.

    Le tri­bu­nal consti­tu­tion­nel polo­nais ayant décla­ré que les trai­tés euro­péens contre­viennent à la consti­tu­tion polo­naise, voi­là que la Com­mis­sion s’ex­clame que l’U­nion euro­péenne est en dan­ger et rap­pelle, rageuse, que n’im­porte quelle consti­tu­tion de n’im­porte quel état membre n’est rien au regard des trai­tés euro­péens. 

    Mieux, que n’im­porte quelle déci­sion judi­ciaire n’a aucune valeur par rap­port aux déci­sions judi­ciaires des organes de l’Union.

    Alors que l’U­nion euro­péenne fait sans cesse la preuve de son inca­pa­ci­té à défendre les inté­rêts de l’Eu­rope, et encore moins ceux de ses États membres, l’exemple polo­nais est bran­di pour affir­mer aux peuples qu’ils ne sont rien par rap­port à la volon­té fédé­ra­liste des tech­no­crates apa­trides de la Com­mis­sion. Pour eux, aucune his­toire, aucune culture, aucune loi ne peuvent être oppo­sées à la volon­té de l’U­nion. Ils l’af­firment en oubliant même de res­pec­ter les conve­nances, c’est-à-dire d’in­vo­quer le fan­toche par­le­ment européen.

    En France, les juristes des cours suprêmes expliquent que le droit euro­péen ne pré­vaut sur la sou­ve­rai­ne­té légis­la­tive natio­nale que parce notre Consti­tu­tion – et leurs inter­pré­ta­tions – le per­met. Fausse élé­gance ! Dans les faits, les lois qui nous gou­vernent, et sur­tout nous dimi­nuent et nous fra­gi­lisent, ne sont plus faites à Paris mais à Bruxelles, qui impose son libé­ra­lisme éco­no­mique et ses fan­tasmes liber­taires. Et les Fran­çais, fonc­tion­naires, dépu­tés et pré­si­dents, ont contri­bué acti­ve­ment à ins­tal­ler la supré­ma­tie euro­péenne et à affai­blir la France.

    Nous n’a­vons aucune leçon de droit à don­ner aux Polo­nais – comme cette pauvre Natha­lie Loi­seau s’y est employée –, nous n’a­vons pas à bran­dir « l’é­tat de droit », nous n’a­vons pas à nous sou­mettre aux coups de men­ton d’Ur­su­la, nous n’a­vons pas à par­ti­ci­per à la curée contre les nations.

    L’Ac­tion fran­çaise demande que la France sou­tienne la Pologne dans ses ana­lyses consti­tu­tion­nelles, et qu’elle affirme sa sou­ve­rai­ne­té et son indépendance.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Allah reconnaîtra les siens

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    Si la nouvelle de sa disparition est avérée, M. Clain pourra, post mortem, remercier les Américains de l’avoir expédié au paradis d’Allah par drone interposé.

    téléchargement.jpgLe personnage avait déjà été condamné en 2009 à cinq ans de prison pour ses activités. Mais, Allah est grand, notre Etat de droit lui a permis de sortir dès 2012, de rejoindre l’Etat islamique et de pouvoir ainsi revendiquer en 2015 les attentats de Paris, dans une vidéo sur fond de chants religieux psalmodiés par son illuminé de frère. En revanche, la mort violente de cet islamo-terroriste patenté est (serait) quand même navrante pour tous ceux qui espéraient son prochain retour en France, un nouveau procès, une nouvelle condamnation-incarcération-libération et, cette fois peut-être, la rédemption à travers une réinsertion-réintégration réussie : on est des humanistes quand même ! 

    7467041.jpgL’élimination pure et simple de M. Clain est pourtant un exemple de ce qu’est la meilleure des solutions. Il suffit, pour s’en convaincre, de voir quels problèmes pose le sort des huit cents « ressortissants européens » prisonniers de la coalition en Syrie. Que faire de ces huit cents personnes ? La question embarrasse, peu ou prou, tous les pays concernés. Les Belges restent sceptiques. Leur ministre des Affaires étrangères, M. Reynders (photo), estime avec le plus grand sérieux qu’« en attendant une solution, il faut collecter des preuves » : c’est peut-être le début d’une (mauvaise) histoire belge. La France, qui promet la justice et menace de prison tous ceux qui ont rejoint le groupe terroriste, semble plutôt décidée à « rapatrier » les siens, obéissant ainsi à l’injonction de M. Trump. 

    5c6dcd15d8ad5878f0df541f.jpgDu coup, la presse française croit pouvoir souligner l’inconséquence de ce dernier qui, outre des frappes ciblées pleinement assumées, refuse le retour aux Etats-Unis de Mme Muthana (photo), vraie Yéménite mais Américaine suspecte, celle-là même qui, sous le pseudonyme d’Oum Jihad (Allah la bénisse) appelait « à faire couler le sang américain » et se félicitait des attentats de Paris. M. Trump prouve plutôt ainsi que la sécurité de son pays lui importe au premier chef et dénonce en creux l’inconsistance politique de ses détracteurs. Il est d'ailleurs, pragmatisme anglo-saxon oblige, imité par nos voisins britanniques : pour 6uU.1280x720.jpgl’empêcher de revenir de Syrie, Londres veut déchoir de sa nationalité Mme Begum, (photo) d’origine bangladaise, fervente admiratrice des décapitations d’infidèles (Allah soit béni) - « pratique autorisée par l’Islam » argumente-t-elle, ce qui devrait retenir l’attention de nos partisans du droit (qu’Allah les éclaire). Certains prétendent voir une Antigone dans chacune de ces deux jeunes femmes ; il est à souhaiter qu’elles 000795164.jpgsubiront son châtiment et que, pour le bien de la Cité,  Créon aura le dernier mot. Dans les deux cas, malheureusement, des arguties juridiques sont brandis par les tenants de l’Etat de droit, qui obtiendront peut-être gain de cause mais démontreront ainsi que le respect aveugle du « droit » est contraire au sens commun le plus élémentaire. 

    Puisqu’on peut penser raisonnablement que les frappes ciblées ne suffiront pas à résoudre le problème et que le gouvernement français finira par rapatrier combattants, génitrices et progéniture, il faut exiger la plus grande rigueur.

    2016-04-05-marie-christine-arnautu.jpgDans cette perspective, on salue les propos, somme toute modérés, de Mme Arnautu (photo), député(e) RN au Parlement européen de Strasbourg, ce 12 février : « Déchoyons [sic] de leur nationalité les islamistes qui ont une double nationalité et expulsons-les. Quant aux convertis de chez nous qui n’ont qu’une seule nationalité, rétablissons pour eux la peine de mort ou le bagne. Ce sont des traîtres, qu’ils soient jugés et condamnés comme tels ! » Allah est généreux et miséricordieux : il reconnaîtra les siens.  ■

  • Aveuglement et entêtement

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    Alors même qu’il n’était pas encore signé par M. Macron et Mme Merkel, le traité d’Aix-la-Chapelle était dénoncé par « le camp souverainiste ».

    Comme d’habitude, les chroniqueurs de France Inter ont été parmi les premiers et les plus zélés défenseurs de M. Macron contre Mme Le Pen et M. Dupont-Aignan, parlant « d’exagérations et de fausses informations » (M. Haski, 21 janvier), voire de « délires » (M. Legrand, 23 janvier). Certes, ces chroniqueurs avaient raison de rappeler que ledit traité ne prévoyait ni la cession de l’Alsace-Lorraine à la Prusse ni le partage du siège de la France au Conseil de sécurité de l’Onu. En affirmant le contraire, Mme Le Pen et M. Dupont-Aignan ont donc donné du grain à moudre à leurs détracteurs et, peut-être, desservi leur cause, à moins que leur calcul politicien de procès en « trahison mondialiste » ne se révèle payant en cette période de campagne pré-électorale. 

    traite-elysee-1963-mae.pngOn peut bien sûr benoîtement penser que M. Macron est allé signer un traité bilatéral visant à renforcer une alliance équilibrée, c’est-à-dire une alliance où chacun des partenaires trouve son compte : ce faisant, il se serait inscrit dans la conception gaullienne de coopération entre nations souveraines, de Gaulle lui-même ayant signé avec Adenauer le fameux « traité de l’Elysée » (22 janvier 1963). Si l’on se donne la peine d’aller au fond des choses, on doit pourtant admettre que le traité d’Aix-la-Chapelle n’est pas si anodin que cela - on le prétendait même « symbolique » à l’Elysée. Derrière les mots se cachent des réalités. 

    Voici donc un traité qui vise explicitement à renforcer la convergence et l’harmonisation des économies française et allemande, d’abord de part et d’autre de la frontière, zone choisie pour l’application stricte de toutes les directives et réglementations édictées par la techno-structure bruxelloise, ce laboratoire géographique constituant le début d’un processus élargi. Ce traité, dans l’esprit de la philosophie transfrontalière qui le sous-tend, vise en fait la diminution et si possible à terme l’effacement des souverainetés nationales, conformément à une logique « impériale », très germanique (rappelée le 21 novembre par Mme Merkel elle-même) mais radicalement étrangère à notre Histoire. 

    l_allemagne-indice-zew-repli-octobre.jpgPosons donc les bonnes questions. Que pèsera, face au mastodonte allemand, une France industriellement exsangue dans une « zone économique franco-allemande dotée de règles communes » ? Comment Paris gardera-t-il la main sur des « eurodistricts » bénéficiant de compétences supranationales ? Est-il raisonnable d’envisager ne serait-ce que des fiançailles avec un pays à la balance commerciale duquel la monnaie commune rapporte bon an mal an près de deux cent cinquante milliards quand elle nous en coûte près de soixante-dix ? 

    Il est douteux que nous obtenions des réponses satisfaisantes. La démarche germanophile de M. Macron, fondée sur un dangereux cocktail d’aveuglement et d’entêtement euro-fédéralistes est plutôt suspecte ; elle justifie en tout cas les critiques dont elle est l’objet, même s’il vaut mieux se garder de toute outrance. ■

  • La voie étroite

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    On se rappelle qu’à la suite de l’échec de la conférence de Rambouillet (6 février - 22 mars 1999), l’Otan avait déclenché une campagne de frappes aériennes pour faire plier la Serbie et lui faire accepter l’inacceptable indépendance du Kosovo.

    Preuve était faite que l’organisation, ayant perdu son essentielle raison d’être depuis la fin de l’Union soviétique, n’était plus qu’une force au service de la politique étrangère américaine. Dix ans après, M. Sarkozy, dit « l’Américain », commettait la faute impardonnable, puisque rien ne le justifiait au regard de notre intérêt national, de nous faire revenir dans le commandement intégré de l’Otan. 

    15581327.jpgAujourd’hui, ironie de l’Histoire, voilà que les Etats-Unis, par la bouche de leur erratique président, semblent remettre en cause leur propre appartenance à l’Otan. Cette organisation, ce sont les Etats-Unis plus vingt-huit autres Etats membres. Les arguments comptables de M. Trump sont parfois contestables mais, finalement, il est exact que ce sont bien les Etats-Unis qui financent l’Otan pour l’essentiel (25% du budget de l’organisation et jusqu’à 70% de ses dépenses d’intervention). Arguant de cet état de fait, M. Trump vient donc d’évoquer la possibilité d’un retrait pur et simple si les autres membres ne se décident pas à payer davantage. Cela aurait pour première conséquence de laisser les Européens en tête-à-tête avec la Russie de M. Poutine : inutile de préciser que cette perspective ne déclenche pas de ce côté-ci de l’Atlantique les habituelles moqueries médiatiques à l’encontre du président américain. Il s’agirait en fait d’un véritable séisme géopolitique résultant de la simple mise à nu de la vérité : il n’existe pas de défense européenne, l’Union ayant toujours été incapable de sortir de sa matrice commerciale et financière. Plus de « parapluie nucléaire » américain donc, sauf pour la France et la Grande-Bretagne. 

    star-wars-1728x800_c (1).jpgIl faut toutefois comprendre que cet éventuel retrait américain, ou pas, de l’Otan est l’option basse et qu’existe aussi une option haute car, avec M. Trump, les choses ne sont pas aussi simples que peuvent le penser les simplistes commentateurs de la presse française. En réalité, en bon manager, M. Trump menace un peu pour peut-être obtenir encore plus : il vient en effet d’annoncer également son intention de relancer la fameuse « guerre des étoiles », cette idée de feu M. Reagan, abandonnée après la chute de l’URSS car jugée chère et inefficace. Ce serait la seule option stratégique propre à protéger efficacement les Etats-Unis et… les alliés qui accepteraient de payer encore davantage que pour la seule appartenance à l’actuelle Otan. Option basse ou option haute, l’alternative pour la France est la même : en passer par les exigences de M. Trump ou envisager une solution plus conforme à l’idée que nous pouvons nous faire de l’indépendance nationale.

    Force-de-dissuasion-nucleaire-quel-est-le-projet-de-Hollande.jpgLa voie est étroite et c’est au pouvoir politique qu’est dévolue la tâche essentielle de conjuguer au mieux alliances et souveraineté. Pour l’instant, l’Allemagne reste l’horizon indépassable de l’Elysée. M. Macron retrouvera ainsi Mme Merkel à Aix-la-Chapelle, demain, 22 janvier, pour la signature conjointe d’un nouveau traité franco-allemand, cinquante-six ans après celui de l’Élysée (on n’a pas beaucoup avancé depuis). Ce énième traité est très critiqué alors qu’on nous le certifie avant tout « symbolique » ; sa seule innovation résiderait dans la création d’un Parlement franco-allemand, un parlement sans pouvoir (tant mieux) mais un parlement de plus (à quoi bon ?). M. Macron devrait au plus vite se  rappeler que, s’il n’est ni Jupiter ni Louis XIV, il reste le chef de l’Etat français et qu’à ce titre il est le chef des armées et le décisionnaire ultime et quasi monarchique en matière de dissuasion nucléaire, ce qui l’ « oblige » en quelque sorte. ■

  • Patrimoine • Chantilly : Réouverture des appartements privés du duc et de la duchesse d'Aumale

    Chambre de la duchesse d'Aumale

    Les seuls appartements princiers de la monarchie de Juillet entièrement conservés en France 

    Otte_07_2010_022.pngLe 23 février 2019, les appartements privés du duc et de la duchesse d’Aumale ont rouvert leurs portes après presque 2 ans de travaux. Aménagés entre 1845 et 1847 et décorés par Eugène Lami, ces 8 salles ont bénéficié d’une restauration fondamentale de leur décor et mobilier. Une occasion inédite, pour les visiteurs, de revivre les fastes de la monarchie de Juillet : le château de Chantilly abrite les seuls appartements princiers entièrement conservés en France.

    Situés au cœur de la partie la plus ancienne du château de Chantilly, au sein du Petit Château Renaissance bâti à partir de 1557-1558 par l’architecte Jean Bullant pour le compte du connétable Anne de Montmorency, les appartements privés du duc et de la duchesse d’Aumale, figurent parmi les espaces les plus chargés en histoire et en émotion du château de Chantilly.

    Au XVIIIe siècle déjà, de fastueux appartements y avaient été aménagés pour le duc et la duchesse de Bourbon. La chambre de la duchesse, transformée par la suite en « salon violet », avait ainsi accueilli la mise au monde du duc d’Enghien, dernier descendant de la dynastie de Bourbon-Condé, fusillé dans les fossés du château de Vincennes en 1804 sur l’ordre de Bonaparte. 

    C’est donc au rez-de-chaussée du Petit Château, entre cour et étang, qu’Henri d’Orléans, duc d’Aumale, héritier du dernier prince de Condé, confia au soin de l’architecte Victor Dubois et du décorateur Eugène Lami l’installation de ses appartements privés après son mariage avec sa cousine Marie-Caroline-Augusta de Bourbon-Siciles le 25 novembre 1844. 

    Un ensemble unique et quasiment intouché

    Ouverts aux visites guidées en 1993, les appartements privés sont restés quasiment dans l’état où ils avaient été laissés à la mort du duc d’Aumale.  

    État des lieux

    Boiseries désordonnées et grisâtres, planchers affaissés, tentures et textiles insolés et décolorés, dorures usées, tableaux jaunis… Les injures du temps se faisaient sentir et ne rendaient pas justice aux lieux. Grâce à l’Institut de France, la Fondation pour la Sauvegarde et le Développement du Domaine de Chantilly et la Direction régionale des affaires culturelles des Hauts-de-France, une restauration des structures et des décors a été menée, sous la maîtrise d’œuvre de Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des monuments historiques.  

    Tout le charme et l’attrait des appartements privés de Chantilly est conféré par le mobilier et les œuvres qui s’y trouvent, témoins d’une période féconde des arts décoratifs et de souvenirs personnels du duc d’Aumale et sa famille. 

    La beauté française ! 

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    Chambre du duc d'Aumale

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    Salon Violet

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    Salon Condé

    Informations pratiques

    Lieu : château de Chantilly
    Horaires :
    •  Basse saison : 11h, 15h, 16h (et 15h30 uniquement les week-ends et jours fériés) 
    •  Haute saison : 11h, 15h, 16h, 17h (15h30 et 16h30 uniquement les week-ends et jours fériés)
    Durée : 45 minutes
    Tarif : 5€ / personne en supplément du billet d'entrée
    Réservez votre billet en ligne