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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • La dhimmitude au quotidien

    Béchir Gemayel, fondateur de la milice des Forces libanaises, et chef du camp chrétien au début de la guerre, en 1978. Le jeune chef phalangiste sera un éphémère président du Liban quelques années plus tard mais mourra assassiné en 1982. Favorisée par la France lors de la création du Grand Liban, la communauté chrétienne a ensuite perdu du terrain sur le plan démographique.

     

    PAR PÉRONCEL-HUGOZ

    Œuvrant en terre d'Islam depuis 1965 (administrateur civil, correspondant ou envoyé spécial du Monde, directeur de collection éditoriale et, à présent, chroniqueur au 360, un des principaux quotidiens marocains en ligne), Péroncel-Hugoz n'est sans doute pas le plus mal placé pour décrire le sort des chrétiens vivant sous autorité musulmane.

     

    IMG - JPEG - Copie.jpgEn 1976, étant correspondant du Monde en Égypte, je fus expédié au Liban pour remplacer provisoirement notre représentant local. Édouard Saàb, qui venait d'y être assassiné. On était alors au début de la longue guerre (1975-1990), non pas « civile », comme il est panurgiquement écrit partout, mais libano-palestinienne ou, pour être plus précis, maronito-islamique. Je constatai, en débarquant à Beyrouth, que la totalité de la presse étrangère était installée à Beyrouth-Ouest, en secteur « islamo-progressiste », comme répétait la doxa de l'époque, et ne mettait pratiquement jamais les pieds à Beyrouth-Est, en secteur "chrétien-conservateur"... Fidèle à l'enseignement d'Hubert Beuve-Méry, fondateur du Monde, dont le maitre-mot fut « Renvoyez les idées reçues à leurs auteurs ! », je décidai d'aller voir ce qui se passait de l'autre côté de la ligne de démarcation séparant les deux Beyrouth. La première chose qui me frappa, ce fut les décalcomanies de Jésus, la Vierge ou saint Maron, patron des catholiques maronites, apposées sur les armes des combattants. « Vous allez tuer au nom de Dieu ? », demandai-je à un jeune guerrier qui me regarda, stupéfait, avant de rétorquer : « Quoi, vous venez d'Égypte. vous avez vu le sort des coptes et vous me posez une telle question ! Nous nous battons pour ne pas devenir comme les coptes, et avec l'aide de Dieu nous gagnerons ! ».

    TAGHER, FATTAL ET ALDIB

    J'allai voir ensuite le jeune Béchir Gemayel, étoile montante des « fachos», pour Beyrouth-Ouest, et de la « résistance libanaise » pour Beyrouth-Est (et qui devait plus tard être élu président du Liban avant d'être assassiné); il donna raison à ses miliciens, précisant : « Nous combattons pour avoir le droit de continuer à sonner nos cloches ! Plutôt mourir que d'être dhimmi. » Dhimmi en arabe, « protégé » ; dhimmma : « protection », avec une nuance d'assujettissement, accordée par l'Islam depuis. croit-on, le « pacte » conclu entre des chrétiens et le calife Omar, l'un des premiers successeurs de Mahomet, pacte aussi appliqué aux autres « Gens du Livre » reconnus par l'islam : zoroastriens, israélites et sabéens essentiellement. J'avais rencontré pour la première fois le terme de « dhimma » dans les feuilles diffusées en Algérie nouvellement indépendante par ceux qu'on appellerait bientôt « intégristes » puis « islamistes » ou « djihadistes ». Je me trouvais alors au service de l'administration algérienne en tant que « coopérant militaire  », avant de devenir correspondant du Monde en Alger, où je suivis des cours d'Histoire islamique donnés par un universitaire musulman, selon lequel « on n'appliquait plus la dhimmitude nulle part au XXe siècle, sauf en Arabie ».

    Je n'avais pas encore lu les ouvrages fondamentaux sur le sujet, dus à l'Égypto-levantin Jacques Tagher [1], au Libanais Antoine Fattal [2] , au Palestinien de Suisse Samy Aldib [2], tous trois chrétiens d'Orient.  

    (A suivre)

    1. Coptes et musulmans, Le Caire, 1952.
    2. Le statut légal des non-musulmans en pays d’Islam, Beyrouth, 1958
    3. Non-musulmans en pays d’Islam. Fribourg, Suisse, 1979.


    Repris de La Nouvelle Revue d'Histoire avec l'aimable autorisation de l'auteur

    LA NOUVELLE REVUE D'HISTOIRE • 43 Hors-série n° 12 • Printemps 2016

  • La Révolution de 1789 (1), par Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles

    Nous venons de prendre contact avec les mouvements Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles; voici les liens de leur page FB, de leurs sites officiels et de leur chaîne youtube :

     

    JEUNESSE SI TU SAVAIS

    https://www.facebook.com/jeunessesitusavais/

    https://www.jeunesse-si-tu-savais.fr/

     

    POUSSIERES D'ETOILES

    https://www.poussieresdetoiles.fm/

    https://www.youtube.com/channel/UCvYtt4Ws_Uc4Cj0LeLCoEJQ/videos

     

    Et voici le premier article (aussi en vidéo/audio) qu'ils nous ont adressé, en attendant la suite...

    LA REVOLUTION DE 1789

    Les Secrets du Fil de l'Histoire pour les Révolutions des temps modernes. Au nom de la Liberté ou de l’Égalité. Voici le volet sur la Révolution de 89. La Révolution politique contre la Monarchie et le Roi, au nom de la Liberté.

    https://www.poussieresdetoiles.fm/uploads/newscast/0/0/9/ee6fe7ee-1753-4399-adcb-7bdadc841b33.mp3

     

    INTRODUCTION.

    Dieu s’est révélé aux hommes dans l’Histoire à travers un peuple. Il s’est aussi révélé en Jésus-Christ pour toutes les nations. Mais dans ces deux derniers siècles, dans l’Histoire des hommes, on a voulu « tuer Dieu ». « Ni Dieu, ni maître », c’était un peu la devise de ceux qui ont été à l’origine des grandes Révolutions contemporaines. C’est ce que nous allons découvrir. Ces Révolutions ont aussi été l’occasion des plus grandes persécutions contre les croyants, contre les chrétiens. C’est un fleuve de larmes et de sang qui en est issu avec des centaines de milliers ou des millions de morts.

    La "grande Révolution", est une révolution politique, c’est celle de 1789 contre la Monarchie et le Roi, encore une fois au nom de la Liberté, et plus secondairement pour l’Egalité. C’est une révolution qui vise à « faire du passé table rase ». On coupe la tête au Roi, au sens propre comme au sens figuré, pour éliminer la Monarchie .Et pour instaurer le régime de la Liberté théorique, on supprime toutes les libertés concrètes, tous les droits privés, les droits particuliers (ce qui veut dire « privilèges »), on supprime ainsi les provinces( il faudra 2 siècles pour que les régions soient réhabilitées), on supprime aussi les prétendues associations de travailleurs, les corporations( loi Le Chapelier 1791, il faut attendre 1884 pour que les syndicats soient à nouveau autorisés), on interdit de pratiquer librement sa religion sous peine de mort (jusqu’au Concordat de 1801), on interdit les langues régionales( on a pas encore à ce jour signé la Charte des Langues Régionales…), on supprime les droits des personnes à vivre selon leurs coutumes et leurs traditions, à tel point que des régions entières se révoltent , comme la Vendée sur laquelle on va pratiquer un vrai génocide. C’est ainsi que la révolutionnaire Mme Rolland, avant de monter sur l’échafaud, s’est écriée: « O Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! ».

    Pour cette deuxième Révolution, 1789, c’est également le même principe : on exporte la Révolution. Elle qui va générer en France 700 000 morts, mort par guillotine, par noyade, par extermination de tout un peuple (en Vendée) ou encore par tous les autres moyens que l’on puisse imaginer et qui vont être utilisés dans les totalitarismes du XXe siècle. On tanne les peaux pour en faire des abat-jours, on veut utiliser la graisse des victimes pour les lampes, etc. Toutes choses qui seront utilisées dans les camps de concentration ou dans les goulags. Après cette Révolution qui partie de France va mettre à feu et à sang toute l’Europe, ce sont 25 années de guerres qui sont issues de cette Révolution sur toute l’Europe, de l’Atlantique à l’Oural (+ 400 000 morts de plus dans les guerres de la Révolution jusqu’en 1799) et même avec des conséquences jusqu’aux colonies.

    Cette Révolution n’exportera pas seulement la guerre, mais aussi son idéologie à travers toute l’Europe avec notamment le principe des nationalités (une Nation, une langue- une langue, une Nation) qui va être aussi la source des guerres suivantes de 1870, 14-18, 39-45. Et là qui concerneront le monde entier. Et qui feront des dizaines de millions de morts.

     
  • Congo : les regrettables « regrets » du roi des Belges, par Bernard Lugan.

    Source : http://bernardlugan.blogspot.com/

    Le mardi 30 juin 2020, pliant à son tour sous l’air du temps, le roi des Belges a présenté « ses plus profonds regrets pour les blessures infligées lors de la période coloniale belge au Congo ». Des « regrets » qui n’avaient pas lieu d’être. Pour au moins quatre  raisons principales : 

    bernard lugan.jpg1) En 1885 quand fut internationalement reconnu l’État indépendant du Congo (EIC), les esclavagistes zanzibarites dépeuplaient tout l’est du pays. Ayant largement franchi le fleuve Congo, ils étaient présents le long de la Lualaba, de l’Uélé, dans le bassin de la Lomami, un des affluents majeurs du Congo, et ils avaient quasiment atteint la rivière Mongala.
    Dans cette immense région, de 1890 à 1896, au péril de leur vie, de courageux belges menèrent la « campagne antiesclavagiste ». Au lieu de lassantes et injustifiables excuses, c’est tout au contraire la mémoire de ces hommes que le roi des Belges devrait célébrer. Parmi eux, les capitaines Francis Dhanis, Oscar Michaux, van Kerckhoven, Pierre Ponthier, Alphonse Jacques, Cyriaque Gillain, Louis Napoléon Chaltin, Nicolas Tobback et bien d’autres. Pour avoir voulu arracher les malheureux noirs aux esclavagistes musulmans venus de Zanzibar et de la péninsule arabe, Arthur Hodister et ses compagnons ainsi que le lieutenant Joseph Lippens et le sergent Henri De Bruyne furent massacrés. Les deux derniers eurent auparavant  les mains et les pieds coupés par les esclavagistes. Leurs statues vont-elles être déboulonnées ? Probablement, tant l’ethno-masochisme des Européens semble être sans limites.


    2) Dans le Congo belge les services publics fonctionnaient et des voies de communication avaient été créées à partir du néant, tant pour ce qui était de la navigation fluviale, que des voies ferrées, des aérodromes ou des ports. Quant au réseau routier, il était exceptionnellement dense, des pistes parfaitement entretenues permettant de traverser le pays d’ouest en est et du nord au sud en toutes saisons. Après l’indépendance, ces voies de communication disparurent, littéralement « mangées » par la brousse ou la forêt.

    3) La Belgique n’a pas pillé le Congo. Et pourtant, cette colonie fut une de celles dans lesquelles  les profits  furent les plus importants. Mais, à partir de 1908, les impôts payés par les consortiums et les privés furent en totalité investis sur place.  Le Congo belge pouvait donc subvenir à ses besoins, le plan de développement décennal ainsi que les investissements étant financés par les recettes locales tirées de l’impôt des grandes sociétés.


    4) Parmi toutes les puissances coloniales, la Belgique fut la seule à avoir défini un plan cohérent de développement de sa colonie en partant d’une constatation qui était que tout devait y être fait à partir du néant. En matière d’éducation, la France et la Grande Bretagne saupoudrèrent leurs colonies d’Afrique sud-saharienne tandis que la Belgique choisit de procéder par étapes et de commencer par bien développer le primaire, puis le secondaire et enfin seulement le supérieur. Mais, pour que ce plan puisse être efficace, il lui fallait encore une certaine durée. Or, il fut interrompu par l’indépendance alors qu’il fallait à la Belgique au moins deux décennies supplémentaires pour le mener à son terme.


    Alors, certes, il y eut une période sombre dans l’histoire de la colonisation belge, avec une politique d’exploitation fondée sur le travail forcé et dénoncée en 1899 par Joseph Conrad dans son livre « Au cœur des ténèbres ». Mais ce ne fut qu’une parenthèse de quelques années. A partir de 1908, le Congo rentra en effet dans l’Etat de droit et ses ressources ne servirent plus qu’à sa mise en valeur.

    Voilà pourquoi, en plus d’être regrettables, les « regrets » du roi des Belges sont une insulte à de grandes figures belges et à l’Histoire de son pays.

    Pour en savoir plus, voir mon livre Histoire de l’Afrique des origines à nos jours, pp 552-555 et 701-715.

  • Sur le blog ami du Courrier Royal : origine des surnoms et numéros des rois de France.

    Longtemps nos ancêtres ont distingué leur monarque de ses prédécesseurs en l’affublant d’un surnom, le plus souvent en lien avec une caractéristique physique, une qualité ou un fait marquant. Ainsi, Charles II fut Le Chauve, Louis Ier Le Débonnaire, Philippe IV Le Bel… C’est sous le roi Charles V (Le sage) que la première numérotation est officialisée et apparaît désormais sur tous les documents officiels, pièces de monnaie ou représentations.

    Des rois portant des surnoms

    Les premiers écrits, racontant l’Histoire de France étaient des chroniques établies par Grégoire de Tours vers 560, sans chronologie précise, en quelque sorte, des faits divers de l’époque. Pour essayer de dater ces faits, on utilisait le règne du roi en cours.

    Le plus gros inconvénient est que plusieurs rois régnaient bien souvent sur plusieurs « morceaux » de royaume. Ils portaient déjà un numéro, mais ils ne se succédaient pas toujours dans l’ordre. Établir une chronologie relevait de l’impossible. Les Carolingiens usèrent alors d’un subterfuge : attribuer et nommer les rois avec des surnoms, comme Pépin le Bref, Charles le Gros ou « Plantagenêt » dû au brin de genêt porté au chapeau. Ces surnoms étaient choisis en fonction du physique du personnage, des territoires leur ayant appartenu ou selon quelques autres critères. La liste des surnoms n’étant pas extensible, on repense à la numérotation avec quelques règles.

     

    Les prémices des numéros

    Charlemagne qui succède à Pépin, aspire à l’unification et l’indivisibilité du royaume avec pour objectif la transmission en globalité de son royaume à un successeur. La numérotation démarre lentement, mais la succession à un seul héritier ne se fera qu’après 980.

    2.jpg

    L’ainé des fils est présumé roi héritier, recevant le prénom du grand père et le cadet des fils le prénom du père. Les prénoms « Philippe », « Louis » et « Charles » parfois attribués en l’honneur des parrains, se succèdent ; mais il arrivait que l’enfant ne porte pas de prénom avant le baptême. En effet, l’usage veut qu’il soit baptisé le lendemain de la naissance, ou dans les trois jours. La mortalité infantile diminuant, on baptisait plus tard comme ce fut le cas pour Louis XIII à l’âge de cinq ans, qui jusque-là était nommé « Dauphin ». Plus près de nous, les filles de Louis XV étaient appelées Madame Première, Madame Seconde, Madame Troisième jusqu’à la naissance du Dauphin ; elles ne portaient donc pas de vrais prénoms et cela pendant une dizaine d’années !

    Les numéros apparaissent au XIe siècle, mais tout est désordonné jusqu’au XIII ème siècle lorsque Saint Louis commence à y remédier. Une liste des rois de France apparait dans les Grandes Chroniques, au milieu du règne de Philippe Auguste ; Primat inaugure l’ère des « catalogues » des Rois de France ; Guillaume de Nangis et Bernard Gui font de même.

    Pourtant ces listes ne sont pas toujours celles que nous connaissons de nos jours : de Nangis omet deux rois, alors que Bernard Gui les ajoute. On trouve aussi des rois sans numéro au milieu de rois numérotés comme Louis III et Louis le Fainéant intercalés entre Louis II et Louis IV.

     

    La numérotation actuelle

    Charles V s’attribue son numéro de son vivant, figeant ainsi les précédents rois et les suivants, mais également les lois de succession. Ce numéro a été inscrit dans les textes devant lui, mais uniquement dans les titres des textes rapportant la naissance de son fils en 1368 ; puis lors de la naissance de sa fille et pour son décès en 1380. Pourtant il n’est pas encore d’usage d’intégrer le numéro dans le texte lui-même.

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    Charles V inaugure donc la numérotation des « Charles » ; le fils de Charles VII s’appelant Louis, il devient Louis XI lançant la numérotation des « Louis » de son vivant. Le corps des écrits comporte le numéro et l’usage veut aussi que l’on reporte ce numéro sur le tombeau.

    Le roi numéroté doit en quelque sorte prouver son numéro. Il a deux moyens : apposer son sceau prouvant ainsi sa signature officielle. Le premier roi a pratiquer ainsi est Charles VIII, fils de Louis XI. Le second moyen est la production de pièces de monnaie. Le successeur de Charles VIII, Louis XII instaure les monnaies et le numéro, accompagné du profil du roi. Ces monnaies ne seront fabriquées qu’en petite quantité, pour l’usage de la famille royale. À partir de la Renaissance, le nom du roi, son numéro et son profil seront systématiquement sur la monnaie. Ainsi naissait la numérotation des Rois de France, telle que nous la connaissons.

     

    Pour aller plus loin nous vous conseillons le livre de Michel-André Levy : L’étonnante histoire de la numérotation des rois de France 

    Sources : L’Histoire pour tous

    Article relayé par : https://le-courrier-royal.com/

    https://www.facebook.com/lecourrierroyal 

  • PMA sans père et GPA : quand les enfants subissent les désirs des minorités, par Afonso Chaby.

    Après deux ans de débats, l’Assemblée nationale a, mardi 29 juin, voté en lecture définitive l’adoption du projet de loi Bioéthique, dont la mesure phare est l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules. Mais sous couvert de « progrès », de quoi parle-t-on réellement ?

    2.jpegLes malheurs de la vie font qu’un enfant qui n’a pas de père (ou pas de mère) peut réussir à grandir avec parce que personne n’y peut rien : le père est peut-être ou parti, mais l’enfant a éventuellement des souvenirs, photos, voire des cadeaux de son papa. Il a une histoire, des origines. Il s’inscrit dans une lignée, devenant par conséquent le témoin vivant des générations précédentes et de leurs histoires.

    N’est-on pas d’accord pour dire qu’on ne souhaite à personne d’être orphelin ? Eh bien, le projet de loi vise à étendre la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules. En d’autres mots : priver des enfants volontairement de père. Avec l’adoption de cette loi, il faudra dire, dans quinze ans, à ces fabriqués par la science : « Tu n’as pas de papa car, il y a quinze ans, une loi en a décidé ainsi. » On crée alors une injustice monstrueuse, parce que s’il y a bien une égalité au monde, c’est que nous sommes tous nés d’un père et d’une mère.

    En outre, la PMA sans père mène directement vers la gestation pour autrui () dont l’abandon est le principe initial. En effet, une fois le droit à l’enfant accordé à toutes les femmes, au nom de l’égalité, les mêmes revendications viendront de la part des hommes. On tombe dans la marchandisation et le commerce du corps des mères porteuses. La suite, inévitable, est désastreuse, non seulement pour les droits des enfants, mais également pour la dignité humaine. Pendant la grossesse, la mère et l’enfant sont connectés par un ensemble de liens affectifs et sensoriels, vivant ainsi en harmonie.

    Nombreux sont ceux pour la PMA sans père et qui s’opposent à la GPA ; mais il faut comprendre que si la première passe, la deuxième passera également. Tout sera, alors, une question de temps pour que des esprits déjà si « ouverts » s’ouvrent encore plus jusqu’à ce que leurs cerveaux s’échappent définitivement. Mais cette machine idéologique constamment en quête de « progrès » peut être stoppée. C’est à ceux qui n’ouvrent pas leurs esprits, mais plutôt leurs cœurs, de se battre pour la et refuser le droit à l’enfant. Vouloir un enfant est un désir parfaitement légitime, mais ce dernier n’est pas un droit, et encore moins une marchandise que l’on loue.

    Le gouvernement cherche à répondre aux désirs des minorités qui pensent, à tort, représenter la voix majoritaire de la nation (selon l’IFOP, en 2019, « 83 % des Français pensent que l’État doit garantir à l’enfant né par PMA le droit d’avoir un père et une mère »). Nous assistons, depuis de longues années, à une idéologie selon laquelle toute avancée des droits de l’homme est un progrès, et cela, au détriment de valeurs et institutions traditionnelles qui guident les hommes depuis la nuit des temps. Les politiques successives de François Hollande et se sont toutes deux inscrites dans une perspective gauchiste « progressiste » qui divise les Français. Et c’est la famille qui en paye le prix, car le modèle familial et les repères traditionnels sont supprimés au profit d’un clientélisme non seulement , mais également égoïste, qui cherche à répondre à des désirs d’adultes et met de côté les droits des plus vulnérables : les enfants.

     

    Afonso Chaby

    étudiant en Histoire
     
  • Russie-Occident : ça va mieux ?, par Fabrice Garniron.

    Trente ans après la fin de l’URSS, on peut s’étonner du caractère exécrable des actuelles relations russo-occidentales. À croire que les changements intervenus depuis 1991 n’ont pas eu lieu : le retour au capitalisme et à la propriété privée, la fin du parti unique et le multipartisme, le renouveau religieux et la fin de l’athéisme d’État, la liberté de voyager, le retour des artistes et intellectuels bannis, l’ouverture des archives… rien n’y fait.

    8.jpegEn Occident, le chœur quasi unanime des médias, politiques, universitaires clame invariablement : à l’Est, rien de nouveau.

    Et d’alerter sur l’ogre totalitaire qui serait toujours à nos portes. Comme preuve de ce danger persistant, on invoque le refus russe d’adopter sur la période soviétique le point de vue occidental. Pour réussir ce test prétendument incontournable de sa crédibilité démocratique, la se voit en effet sommée par l’Occident de rompre aussi radicalement avec le soviétisme que l’ est supposée l’avoir fait avec le nazisme après 1945. Quand on sait le rôle essentiel que joue dans leur ce que les Russes appellent la Grande Guerre patriotique et la fierté qu’ils tirent de leur victoire sur le nazisme, on peut exclure d’avance que les sommations occidentales soient suivies du revirement mémoriel escompté. Mais, à coup sûr, elles entretiendront la guerre froide russo-occidentale.

    En cette année 2021, qui est aussi celle du 80e anniversaire de l’attaque allemande de 1941, rappelons que l’opinion très majoritaire des Russes ne s’enracine ni dans la propagande ni dans un tropisme totalitaire irrépressible mais dans l’expérience, vécue par les générations précédentes, du cataclysme qui s’abat sur leur pays, le 22 juin 1941. Ce jour-là, sur un front de trois mille kilomètres, de la mer Noire à la mer Baltique, l’Allemagne nazie et ses alliés lancent par surprise contre l’URSS trois millions d’hommes dans une attaque qui reste la plus grande offensive de l’Histoire. Les actuels contempteurs de la Russie oublient tout autant que l’agression nazie est aussi le début d’une guerre génocidaire dont le but est, avec l’éradication de la Russie, l’extermination des Slaves et des Juifs. « La Russie doit être liquidée », disait Hitler. Conséquence de ces directives, mille citoyens soviétiques militaires et civils meurent toutes les heures lors des six premiers mois de guerre. Au total, rappelons-le encore, l’agression allemande causera la de 27 millions de citoyens soviétiques.

    C’est dans ce traumatisme, sans équivalent dans leur histoire, que s’enracine l’actuel refus des Russes d’admettre les injonctions et le déni qui balisent fallacieusement le regard occidental. Et comment l’opinion russe sur cette période pourrait-elle ne pas être confortée par le choix fait alors par les deux principaux États occidentaux d’alors, à savoir les États-Unis et la , ainsi que par le chef de la France libre, qui, dès le 22 juin 1941, choisissent sans hésiter de soutenir l’URSS ?

    Alors qu’on célèbre tous les ans le Débarquement comme l’opération qui aurait permis à elle seule de libérer la France, il s’impose de rappeler qu’Overlord n’aurait pas eu la moindre chance de réussite sans l’effrayante contribution soviétique. Les chiffres sont, à cet égard, éloquents : les pertes militaires de l’Union soviétique représentent, à elles seules, 88 % du total des pertes alliées en .

    Ceux qui, pour mieux entretenir la mésentente russo-occidentale, agitent l’épouvantail russe et réécrivent une « Histoire officielle » dictée par les impératifs de l’atlantisme feignent de l’ignorer : qui ne saisit l’ampleur de la tragédie soviétique lors de la Deuxième Guerre mondiale est voué au révisionnisme qui aboutira tôt ou tard à condamner rétrospectivement Roosevelt, Churchill et de Gaulle pour avoir choisi Staline contre Hitler.

     

    Fabrice Garniron

    Enseignant, musicien, écrivain
  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Napoléon pour les nuls.

    1.jpgSur YouTube : Napoléon pour les nuls, un documentaire (2014) de Jean-François Coulomb des Arts, avec la participation de David Chanteranne, Rédacteur en chef de la revue Napoléon Ier, et Thierry Lentz, Directeur de la Fondation Napoléon.

    guilhem de tarlé.jpg« Nous n’irons plus au bois, les lauriers sont coupés
    (…)
    Mais les lauriers du bois, les laiss’rons-nous faner ?

    Entrez dans la danse… »

    Wikipédia dit que cette comptine fut écrite par Madame de Pompadour qui déplorait la fermeture des maisons closes appréciées par Louis XIV.
    Reprenons-la, aujourd’hui, pour déplorer la fermeture des cinémas, et boycottons les Laisser Passer en regardant des vidéos et autres DVD.

     

    15 août 2021.

    Le 15 août, c’est d’abord pour les Catholiques une fête d’obligation, qui célèbrent l’Assomption de la Vierge Marie, son élévation au Ciel - Corps et âme – au terme de sa vie terrestre.

    C’est aussi pour les Français une fête nationale depuis « le vœu de Louis XIII », du 10 février 1638, qui  consacra la France à « la très sainte et très glorieuse Vierge (…) protectrice spéciale de notre royaume ».

    Et c’est impérieusement pour les Bonapartistes la fête de « saint Napoléon » instituée par un décret du 19 févier 1806 pour célébrer le « rétablissement de la religion catholique en France » (le concordat) et surtout « Son » anniversaire.

     

    Ce « Saint» d’un calendrier républicain (davantage que grégorien) ne justifie-t-il pas à lui seul, en cette année du bicentenaire, de continuer à nous pencher sur l’épopée de « M. de Buonaparté » ?

     

    Napoléon pour les nuls… Le livre est épuisé, qui date de 2008 et que je n’ai pas lu, de J. David Markham et Bastien Miquel, avec une préface de Jean Tulard.

    Je ne sais pas si la vidéo en est une adaptation ou si elle est très différente de l’ouvrage éponyme. La première partie, tournée dans le Château de la Malmaison, permet à David Chanteranne de retracer la vie du « petit caporal », laissant à Thierry Lentz le soin de répondre, en deuxième partie, à quelques questions anecdotiques sur le sujet l’Empereur.

    Cette réalisation est selon moi un bon manuel pour les cancres, dont j’étais, et même pour les collégiens studieux en classe de quatrième.

     

    Quoique…
    Quoique « L’histoire commence – nous dit-on – le 15 août 1769 à Ajaccio »…  Quelle ineptie !
    Il n’y aurait pas d’histoire, pas de Napoléon, sans « la première victoire de ce grand général » comme l’écrit Stendhal dans ses Mémoires sur Napoléon. Il raconte en effet qu’en septembre 1793 Toulon est « livré aux Anglais (…) Napoléon arrivant de Marseille et connaissant le Midi, est envoyé à l’armée devant la place, pour commander l’artillerie », et la photo témoigne de son passage à La Ciotat, Rue de la Liberté (aujourd’hui Rue des Grognards Poilus).
    Dans la nuit du 18 au 19 décembre 1793, les Coalisés évacuent Toulon, et Bonaparte a gagné, sous les yeux d’un Commissaire de la Convention, un certain Barras,  celui-là même qui lui présentera par la suite Joséphine de Beauharnais, et lui confiera la répression de l’insurrection du 13 vendémiaire avant de l’envoyer se couvrir de gloire dans les campagnes d’Italie et d’Egypte.

    L’histoire commença donc évidemment  là, et précisément dans la préparation du siège de Toulon.

     

    Je pense alors à ma sainte mère, « Ciotadenne et Bonapartiste », comme d’autres sont « Prouvençau e Catouli » ou « Catholiques et Français toujours ». Du haut du ciel, elle doit s’enorgueillir de me voir oser écrire que Bonaparte est peut-être né à Ajaccio, mais que Napoléon est né à La Ciotat.

     

    Vous avez dit : Napoléon pour les nuls ?

    .

      PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et 500 autres sur mon blog Je ciné mate

  • Comment notre Etat s’est fait hara-kiri, par Jean-Yves Le Gallou.

    Coronavirus, un mort : l’administration « managériale »

    Les Français croient encore qu’ils disposent d’une administration napoléonienne : verticale, avec des ministres et des préfets, bref des chefs. C’est faux : après quinze ans de « modernisation », il n’y a plus que des « managers administratifs » qui pratiquent la « transversalité », recherchent « la qualité » et la « performance ». C’est précisément pour cela que la France manque de masques, de tests et de stratégie sanitaire face au coronavirus.

    2.jpegLa « mise sous tension » du secteur santé a d’abord conduit à supprimer les stocks de masques. Et les « bonnes pratiques » de passation des marchés publics ont débouché sur la passation de trois très gros marchés à la Chine. On aurait pu en commander à une centaine de producteurs différents ou bien relocaliser en France la production de masques, ou encore favoriser l’artisanat commercial ou familial.

    Des masques… fin juin

    Autant de solutions pragmatiques qui n’auraient pas su satisfaire les (trois !) bureaux différents du service des achats du ministère de la Santé : les bureaux du « contrôle », de la « procédure » et de la « performance (!) ». Seuls de très gros marchés pouvaient correspondre aux exigences de la Sainte Trinité managériale en termes de droit, de normes et de règles de gestion. Grâce à ce cahier des charges, les Français auront de beaux et bons masques aux normes Afnor et commandés selon des procédures ISO… fin juin !

    Et il ne s’est trouvé personne, ni ministre, ni directeur, pour bousculer, au vu des circonstances exceptionnelles, ces règles nuisibles. Si pour De Gaulle « L’action est le jeu divin du héros », le respect de la procédure est le devoir mesquin du bureaucrate managérial.

    C’est un peu la même histoire pour les tests. Dans l’organisation traditionnelle de la France, le préfet coiffait les services départementaux de l’État, notamment la direction de l’Action sanitaire et sociale et les services vétérinaires. Trop simple. Au nom de la « modernisation » deux réformes ont été engagées : la « mutualisation » et la « régionalisation ». Résultat : nous disposons de douze agences régionales de santé (ARS) en métropole (après la fusion des régions voulues par François Hollande). Quant aux services vétérinaires, ils sont restés à la main des préfets dans le cadre des directions de la protection des populations ou des directions de la cohésion sociale.

    Tests : trois semaines de perdues

    Pour les tests, les labos publics des services vétérinaires disposaient des moyens les plus importants. Mais ils sont restés trois semaines l’arme au pied. Pas question pour la Santé de faire appel aux gueux de l’Agriculture. Ni pour les ARS de solliciter des services préfectoraux. D’autant qu’entre deux discours-fleuve, le Premier ministre a manqué de temps pour rendre des arbitrages…

    Pour les traitements des malades symptomatiques, on a assisté aux mêmes délires : le lancement à grands sons de trompe d’une étude européenne (donc lourde par nature) sur les soins hospitaliers à privilégier en cas de forme d’expression grave de la maladie. Fantastique pour les « managers » de la Direction Générale de la Santé (DGS) et les grands laboratoires pharmaceutiques. Sauf que pour lutter contre l’épidémie, la vraie priorité aurait été de traiter dès l’origine les formes bénignes de la maladie pour limiter la contagion et essayer d’enrayer l’engorgement des services hospitaliers. Tout en laissant les médecins généralistes ou exerçant en Ehpad tester différentes pratiques. Au lieu de se borner à recommander (sans étude randomisée au demeurant)… la seule prise d’aspirine.

    Des circulaires aussi parfaites qu’inapplicables

    Le déconfinement ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices. Le gouvernement a annoncé qu’il se ferait autour de deux pivots : les préfets et les maires. Ce qui pourrait passer pour un retour au bon sens territorial est aussi une entreprise de défausse. On vous explique : les administrations centrales de la Santé et de L’Éducation pondent des circulaires aussi parfaites qu’inapplicables. Si les préfets et les maires veulent les mettre en œuvre, ils ne déconfinent pas. S’ils veulent déconfiner, ils en prennent leur aise avec les circulaires : mais en cas de poursuites pénales (pour mise en danger de la vie d’autrui), ce sont eux qui se retrouvent devant les tribunaux. Philippe, Blanquer, Véran, et les directeurs d’administration qui en dépendent ne gouvernent pas, ils se bornent à se protéger des suites judiciaires de leur mal gouvernance.

    C’est ainsi que le juge judiciaire va de facto imposer une poursuite du confinement au-delà des simples exigences sanitaires. Un juge judiciaire doublement irresponsable

    – parce qu’il juge de ce qu’il aurait fallu faire ou ne pas faire A POSTERIORI, ce qui est plutôt… commode,

    – et que lui n’est en rien responsable, ni poursuivable, pour ce qu’il décide.

    Ce qu’on appelle l’État de droit n’est rien d’autre qu’une dictature judiciaire.

    Le déclin du courage

    C’est le grand Soljenitsyne, dans son discours de Harvard en 1978, qui explique le mieux notre situation : « Le déclin du courage est ce qui frappe le plus un regard étranger dans l’Occident d’aujourd’hui. Le courage civique a déserté non seulement le monde occidental dans son sens noble, mais même chacun des pays qui le composent, chacun de ses gouvernements, chacun de ses partis (…) Une société qui s’est installée sur le terrain de la loi sans vouloir aller plus haut n’utilise que faiblement les facultés les plus élevées de l’homme. Lorsque toute la vie est pénétrée de rapports juridiques, il se crée une atmosphère de médiocrité morale qui asphyxie les meilleurs élans de l‘homme. Et face aux épreuves du siècle qui menacent, jamais les béquilles juridiques ne suffiront à maintenir les gens debout. »

     

    préside la Fondation Polémia. Il a terminé sa carrière comme inspecteur général de l'administration et participé à la RGPP.
  • Le monde d’après ? Ce sera 1929 et l’hyperinflation, par Marc Rousset.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    Wall Street semble freinée dans son élan boursier, tout comme les Bourses asiatiques, car le virus inquiète, avec, selon l’université américaine Johns Hopkins, plus de 132.000 morts pour plus de 3,05 millions de cas aux États-Unis. Si un krach se produit effectivement en juillet-août 2020, nous vivrons la deuxième jambe de baisse, avant probablement d’autres remontées et d’autres baisses successives, comme en 1929, où le Dow Jones avait mis trois ans pour atteindre, en 1932, son point le plus bas.

    marc rousset.jpgIl est peu probable que la Fed et la BCE en viennent à acheter directement des actions pour éviter l’effondrement des cours, ce qui serait la suite logique de la politique du n’importe quoi, n’importe comment, « quoi qu’il en coûte », pour sauver le navire du naufrage immédiat, en imitant le Japon, mais la ficelle serait quand même un peu trop grosse, pouvant même déclencher une panique boursière. Il est peu probable que l’Allemagne accepte des mesures aussi folles qui pourraient déclencher les foudres de la Cour de Karlsruhe, même si le gouvernement allemand et le Bundestag pourraient, une nouvelle fois, mentir en affirmant que ces mesures sont conformes aux traités car elles sont tout à fait « proportionnelles » à la gravité de la crise.

    L’inflation pour l’ensemble de l’ devrait officiellement s’établir à 0,6 % en 2020 et 1,3 % en 2021. Nous pensons qu’elle risque d’être plus élevée et, surtout, de commencer à croître d’une façon inexorable à partir de 2021. Les banques centrales sont en train de semer les premières graines de l’hyperinflation à venir qui, pour l’instant, suite au fléchissement de la demande, aux surcapacités de production, à la concurrence internationale, ne se manifeste que pour l’inflation des actifs (bulle de l’ et bulle des actions) et non pas dans les prix des biens de consommation courante. Nous ne vivons que les tout premiers signes de l’hyperinflation à venir (méthodes non conventionnelles du « QE », taux d’intérêt négatifs, achat des émissions obligataires de l’Italie qui ne trouvent plus preneur…).

    La phase suivante, c’est lorsque la vélocité de circulation de la monnaie commence à augmenter, que les populations commencent à acheter de l’or ou des devises étrangères, qu’un marché noir apparaît, que les taux d’intérêt explosent, jusqu’au jour où les Européens commenceraient à refuser l’euro ou les monnaies locales en cas d’explosion de la zone euro. Historiquement, il y a un effet d’hystérésis et il faut attendre deux à trois ans de création monétaire accélérée par les banques centrales avant que l’hyperinflation n’apparaisse.

    Le fait que le déficit budgétaire des États-Unis ait été multiplié par 100, de juin 2019 (7,95 milliards de dollars) à juin 2020 (863 milliards de dollars) est un signe d’hyperinflation. La création monétaire à des niveaux stratosphériques par la Fed et la BCE montre que la planche à billets imprime à plein régime. 1.300 milliards de prêts TLTRO à un taux négatif de -1 %, selon Les Échos, la plus grosse opération de refinancement de l’histoire de la BCE, ont été accordés à 742 banques européennes, le 18 juin 2020 : du jamais-vu. Tout cela ne peut tenir à long terme et l’on va tout droit vers l’hyperinflation et la catastrophe monétaire en 2022.

    La BCE nous sauve de l’effondrement immédiat en réinvestissant, dans d’autres titres, l’argent correspondant au remboursement des titres remboursés, tout en augmentant le montant des titres rachetés. La Cour de Karlsruhe avait demandé des explications pour le programme PSPP (programme d’achat de titres du secteur public), mais il est probable qu’une nouvelle plainte sera déposée pour le programme pandémique PEPP. La dette publique des États n’est plus financée par l’épargne des particuliers mais par la création monétaire des banques centrales.

    L’élément nouveau, c’est que, face à la catastrophe en vue, l’Allemagne réalise qu’elle va perdre son marché européen et qu’elle sombrera comme les autres pays européens, tout en ayant des finances saines et équilibrées. C’est l’unique raison pour laquelle Merkel a viré de bord à 180° en mentant à la Cour de Karlsruhe, voulant éviter à tout prix l’explosion de la zone euro, qu’elle s’est unie avec Macron contre les pays « frugaux » pour une relance économique financée par emprunts de 750 milliards d’euros dans l’Union européenne. L’Allemagne met en place une digue supplémentaire, mais le tsunami de l’hyperendettement, du coronavirus, de la création monétaire, de la remise en cause du libre-échange mondialiste, de l’invasion migratoire et du populisme pourrait bien aussi faire céder cette dernière digue en 2022.

  • Quand un pays coche toutes les cases de la dictature…, par Christian Vanneste.

    Qu’est-ce qu’un pays qui, comme on dit, cocherait toutes les cases de la dictature ? On parle bien de dictature, non de totalitarisme pour lequel il faudrait un parti unique animé par une idéologie envahissante. Une dictature, c’est d’abord un pouvoir personnel, une direction de l’Etat assurée par une seule personne dont tout dépend.

    christian vanneste.jpgDepuis plus d’un an, la France vit au rythme du “Jacques a dit”, un jeu où Jacques se prénomme Emmanuel : ” Allez au théâtre”, puis deux jours plus tard “confinez-vous”, puis “ne vous confinez plus”. Les changements d’avis dépendent non de l’intérêt de la population mais de l’inspiration d’un chef malgré tout soucieux de sa popularité. Les dictateurs modernes souhaitent être populaires. Ce ne sont pas des tyrans. C’est pourquoi leur communication écrase par sa présence et sa densité l’opposition. Si une angoisse particulière obsède l’opinion publique, celle-ci devient très réceptive aux messages du grand protecteur.

    La stratégie de la peur dont parle Michel Maffesoli est une arme puissante mais peu visible dans les mains du dictateur : elle n’interdit pas, elle suscite l’autocensure, l’enfermement volontaire, le déguisement permanent. Les médias aux ordres relaient la grande peur, celle de la pandémie, mais plus encore celle dont l’objet, horreur des bien-pensants, a été repoussé à coups de LBD et noyé sous le gaz lacrymogène, puis confiné et masqué grâce à la divine surprise du covid : l’épouvantable populisme, le peuple qui au lieu de se soumettre et d’applaudir commence à siffler le “conducator” comme sur n’importe quelle place de Bucarest.  Quoi de plus pratique qu’un “Etat d’urgence” appuyé sur une menace qui justifie que les citoyens se terrent chez eux, ne se réunissent plus, ne se rassemblent plus, ne circulent plus beaucoup, et ne parlent qu’avec un bâillon sur la bouche, réel contre le covid et virtuel pour éviter de se retrouver devant des juges au nom des lois qui se sont multipliées pour étrangler la libre parole ?

    Une dictature, c’est aussi une absence de séparation des pouvoirs. L’Assemblée nationale est en France une chambre d’enregistrement des décisions présidentielles : les lois sont les oukases de l’Elysée votés par une majorité soumise, une majorité qui doit son existence au chef plus qu’à des électeurs, et oublie totalement le rôle de contrôle de l’exécutif que détient le Parlement. Quant à la justice, la récente condamnation de Sarkozy, enfin touché par le chasseur qui multiplie ses tirs contre lui, elle paraît suffisamment disproportionnée pour qu’on s’interroge. L’ancien président doit bien avoir quelque chose à se reprocher parmi les nombreuses casseroles qu’on fait teinter à ses basques, mais celle qui a permis le tir au but est bien légère, une intention non réalisée découverte dans le cadre d’une autre enquête. Depuis 2017, le PNF créé par Hollande, dont la rapidité et la débauche de moyens seraient bienvenues contre la criminalité quotidienne qui touche les “gens qui ne sont rien”, se révèle une machine très efficace pour éliminer les obstacles à l’élection ou la réélection de Macron ? Le nombre des affaires touchant ses proches qui n’avancent guère, la morgue avec laquelle le prince a fait d’un ministre mis en examen le président de l’Assemblée Nationale, sont des indices troublants sur l’état de notre démocratie. Un président, élu dans des conditions douteuses et qui prépare sa réélection à l’identique, ne correspond pas à l’idée d’une démocratie où le peuple choisit et où l’alternance est possible.

    Le covid altère les sensations olfactives des individus. Il rend sourd aussi, sourd à l’étranglement progressif des  libertés de s’exprimer, de manifester, de s’opposer. Les étrangleuses, ce sont les lois, celle sur la manipulation de l’information (Fake news), destinée à ne permettre que celle du pouvoir, celle contre les contenus haineux sur internet, heureusement censurée en grande partie, mais sans conséquence puisque les réseaux sociaux pratiquent une justice privée qui pourchasse les hérétiques, celle sur la sécurité globale, enfin. Les libertés de se déplacer, de travailler, de se récréer, de prescrire pour les médecins sont étouffées. Les fichages, en revanche, se multiplient. La scandaleuse dissolution de Génération identitaire par décret coche aussi une case de la dictature. Comme dans la célèbre affaire Callas, pas de preuve, des demi-preuves, des quarts de preuve : une milice sans armes, des déclarations de membres mais non mandatés par lui, l’obole d’un extrémiste néo-zélandais. Il fallait éliminer ceux qui osent montrer la défaillance gravissime du pouvoir face à l’immigration massive et illégale, et à l’impunité des bandes dans les quartiers perdus de la République. La dissolution d’un mouvement qui n’a nullement transgressé les lois de la République, mais a voulu être plus “national” que la nation, plus patriote en somme, est-il condamnable ?

    Là, effectivement on découvre qu’une case de la dictature n’est pas cochée. En général, les dictatures sont nationalistes. Le pouvoir en France ne l’est pas. Il est même le contraire. Le président aime disqualifier un peuple qu’il n’aime pas, les Gaulois réfractaires, procureurs de son action, mais en revanche le voici qui vient une fois de plus salir l’action de la France et de son armée en Algérie, à propos de l’exécution d’un rebelle lors de la Bataille d’Alger quand les “paras” luttaient contre des terroristes qui n’hésitaient pas à frapper les foules innocentes. Cela fait suite à une logique de repentance indigne d’un Chef de l’Etat qui devrait au contraire cultiver la fierté nationale. Non seulement la France n’a aucune dette envers un pays qu’elle a créé et équipé, mais cette autoflagellation stupide ne peut que susciter une rancune et un mépris aussi dangereux qu’infondés chez les immigrés d’origine algérienne, et ainsi empêcher leur intégration.

    La dictature du “parti de l’étranger”, c’est assez rare… Encore que l’Histoire en offre des exemples…

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • De l'urgence de restaurer la monarchie

    Au portail de Notre-Dame : La Galerie des Rois

     
    ARGUMENTAIRE. Les bonnes raisons de restaurer une monarchie couronnée ne manquent pas. Cet article en donne quelques-unes avec la force de l'évidence : la monarchie, où le roi au sommet de l'État incarne l'unité historique, sociale et politique de la nation, est sans nul doute le meilleur des systèmes institutionnels. Celui qui redonnerait aux Français confiance et foi en l'avenir ! 

    PAR YVES MOREL

    Deux cent vingt-deux ans après la Révolution, les carences de notre république sont patentes. Des gens de gauche se prennent même à rappeler les mérites de notre ancienne monarchie ! Cela ne laisse d'ailleurs pas d'étonner en des temps où l'on n'a jamais autant exalté la République et les « valeurs républicaines ». Faut-il voir là le chant du cygne d'un régime aux abois ? Nos politiciens louant sans cesse la République ressembleraient alors à l'orchestre du Titanic jouant à pleine puissance pour tenter de conjurer l'angoisse des passagers devant l'imminence du naufrage. Mais on ne colmatera pas les brèches sans changer de cap. Où l'on découvre alors une évidence : le meilleur des systèmes politiques n'est pas forcément celui qu'on croit.

    1765778246.2.jpgLA MONARCHIE PRÉSERVE DU CLIMAT DE GUERRE CMLE DES DÉMOCRATIES PARTISANES.

    L'avènement d'un roi découle de sa qualité d'héritier direct de la couronne dans l'ordre de primogéniture et non d'une lutte électorale entre candidats de partis opposés. Ce mode de dévolution du pouvoir préserve l'État des conséquences néfastes des changements d'orientation politique inspirés par des idéologies, des principes et des programmes opposés. Elle couronne en quelque sorte la vie démocratique du pays. Le pays ne se divise pas en camps ennemis à chaque nouvelle élection et ne s'exténue pas dans des luttes internes, facteurs de haine.

    LA MONARCHIE ÉQUILIBRE LES RAPPORTS DE FORCES.

    Quand elle n'est dépassée par aucun principe supérieur, la démocratie livrée à elle-même contient les ferments de sa perte. Car la loi du nombre lui permet de soumettre les minorités. Lors de l'élection présidentielle, la minorité qui subsiste peut représenter jusqu'à 49 % des Français ! Elle fracture donc le pays en deux et transforme structurellement les citoyens en frères ennemis. À l'inverse, le roi, au sommet de l'échiquier politique, représente l'intégralité de ses sujets, sans clivages.

    LA MONARCHIE EST CONSENSUELLE.

    Élire un président, c'est comme donner le match à arbitrer au capitaine de l'une des deux équipes en lice. On doute forcément de sa partialité. A l'inverse, le roi n'étant pas le chef d'un parti et n'ayant pas conquis le pouvoir à l'issue d'une compétition qui a divisé son peuple, jouit de la confiance spontanée de tous les Français.

    LA MONARCHIE GARANTIT L'UNITÉ DE LA NATION.

    L'existence d'une même famille royale à la tête de la nation renforce puissamment son identité qui, en république, est beaucoup plus abstraite, indistincte et insaisissable. Une dynastie familiale ancre profondément un peuple dans l'histoire et rend sensible sa continuité à travers les siècles.

    LA MONARCHIE RESPECTE L'INTÉGRITÉ DE SES SUJETS.

    Elle permet à chacun de retrouver son unité morale par le sentiment de sa place dans l'histoire et dans sa terre natale, avec et parmi ses compatriotes. En incarnant l'identité de la nation dans sa continuité historique, l'institution monarchique permet à l'individu de préserver ou de retrouver la sienne. Ce qui est impossible avec la mystique républicaine qui donne une vision tronquée de l'histoire de France en faisant remonter toutes ses valeurs à la révolution de 1789, voire à celle de 1793. L'identité de la France est ainsi confondue avec celle de la République, fondée sur la négation du passé monarchique et chrétien de notre pays. La conception de notre identité collective relève ainsi d'une option idéologique et partisane. Elle est donc différente d'un parti à un autre, d'un individu à un autre, susceptible de se modifier suivant l'évolution des idées.

    LA MONARCHIE SAIT D'OÙ ELLE EST ET OÙ ELLE VA.

    Faute d'un symbole charnel et spirituel de la continuité de la nation dans le temps, nos compatriotes ne savent plus ce qu'ils sont, d'où ils viennent, où ils vont, ignorent leur passé ou en ont une idée erronée, se trompent sur leur avenir, se montrent incapables de le préparer et voient dans les évolutions l'occasion d'une révolution culturelle. Ainsi en est-il allé du mariage pour tous conçu en France comme un instrument de subversion morale, ce qu'il n'est pas au Royaume-Uni - bien qu'il y soit condamnable -, ou de notre culte frénétique de la « diversité » et du pluralisme ethnoculturel qui nous ramène à l'Empire romain d'Occident du Ve siècle.

    LA MONARCHIE PRÉSERVE DES DÉRIVES AUTORITAIRES.

    Toutes les républiques européennes proclamées depuis le XIXe siècle ont dégénéré en dictatures : Italie (Mussolini), Portugal (Salazar), Espagne (Franco), Allemagne et Autriche (Hitler), Russie (Staline)... En revanche, aucun des royaumes n'a dérapé de la sorte dans la toute-puissance politique. Étrange, non ?

    LA MONARCHIE A UNE VISION DE LONG TERME DANS TOUS LES DOMAINES.

    Vaut-il mieux dépenser l'argent public en bâtissant des châteaux comme Versailles ou en commandant des sondages d'opinion mesurant la cote d'impopularité dun président ? Le temps paraît donner raison à la première option.
    Sans cette clef de voûte indispensable qu'est la monarchie, notre pays dérive à tous les vents, à la manière d'un bateau démâté. La Révolution et la République ont transformé le majestueux navire de la France en radeau de la Méduse transportant une population perdue, hagarde et dépenaillée. Et le fait est d'autant plus remarquable que la monarchie française, de par l'absolue continuité familiale qui la caractérisait (la race capétienne régna sans discontinuité pendant près de mille ans) et ses origines nationales (les Français ne prirent jamais leur roi à l'étranger) était plus qu'aucune autre adaptée à sa fonction symbolique et unitaire. Oui, il est urgent de la restaurer.
     

    « La Révolution et la République ont transformé le majestueux navire de la France en radeau de la Méduse. »

     

    Repris du numéro de juillet-Août de Politique magazine - Dossier : Le royalisme aujourd'hui >  Commander ou s'abonner ici !

  • Livres & Actualité • Éric Zemmour : Terrorisme et vieilles recettes

     

    Par Eric Zemmour

    Un expert en stratégie dénonce avec pertinence les insuffisances dans la réponse des autorités. Mais son réquisitoire tourne vite à la sérénade bien-pensante. Tel est du moins le point de vue qu'expose Eric Zemmour dans cette excellente recension du livre que publie François Heisbourg.  LFAR 

     

    XVM46b79742-8908-11e5-8758-aadd64fa74f8.jpgIl faut se méfier des experts. Pas seulement pour le style, souvent ampoulé et pédant. Mais leur science, incontestable, dans leur domaine d'excellence, les persuade qu'ils ont la même légitimité sur un terrain plus politique. Ils confondent science et idéologie et croient qu'ils assènent des connaissances alors qu'ils ne font que défendre des convictions.

    François Heisbourg n'est pas n'importe qui. Il est conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique; préside l'International Institute for Strategic Studies de Londres et le Centre de politique de sécurité de Genève. Il a participé à la rédaction des livres blancs sur la défense pour les trois derniers présidents de la République. Quand il aborde les attentats qui ont ensanglanté Paris en 2015, notre auteur sait de quoi il parle. La raison sans doute pour laquelle il parle aussi de ce qu'il ne veut pas savoir. François Heisbourg n'a pas l'habitude qu'on lui dise non. Il ne s'est visiblement pas remis du refus - par Manuel Valls - de convoquer une commission nationale - à l'exemple des Américains après le 11 septembre 2001 - pour tirer les leçons des attentats. Il a décidé de tenir sa convention nationale à lui tout seul. D'où ce livre.

    Son texte est bref, concis, efficace. Découpé sur le modèle des dix commandements, transformés en dix erreurs à éviter. Erreurs dont on a déjà commis la plupart ! Erreurs d'anticipation et de réaction. Il reproche ainsi à Sarkozy la fusion de la DST et des RG, qui a dépouillé notre police de ses informateurs de proximité. Il oublie seulement qu'il est plus facile pour un policier français d'infiltrer un parti politique ou un groupuscule gauchiste qu'une mouvance islamique qui repose sur les liens des fratries et de la religion.

    L'assaut à Saint-Denis qui a suivi l'attentat du 13 novembre lui paraît disproportionné. Cela a pourtant tué dans l'œuf un autre massacre prévu.

    Et puis notre expert passe de la pratique à la théorie, des actes aux mots. Comment nommer l'ennemi ? Califat ou Daech. Heisbourg félicite Hollande de parler de Daech car « c'est le nom que Daech déteste ». Notre spécialiste ne se demande pas pourquoi on interdirait aux djihadistes - avec un mépris gourmet - l'autoproclamation d'un califat alors que notre propre Histoire regorge d'autoproclamations comme la déclaration d'indépendance américaine ou la République française de 1792. Dans la foulée, Heisbourg comme d'autres glosent sur le concept de « guerre » employé à foison par nos gouvernants. C'est alors que notre expert découvre ce qui est tu ou nié : « Bombarder Raqqa dans le cadre de la guerre contre Daech est une chose, mais quid de Molenbeek ou du « 93 » ? Y faire la guerre au sens militaire du terme - armée contre armée - serait absurde ; mais cela est pourtant implicite dans le discours non métaphorique sur la guerre à Daech puisque les forces que celui-ci lance contre nous sont « de chez nous » et frappent chez nous. La guerre serait donc aussi une guerre civile ? »

    Le livre alors change d'âme. Affolé par sa découverte, l'expert se mue en prédicateur. Aucun poncif, aucun lieu commun sur la France des Lumières et des droits de l'homme ne nous seront épargnés. L'esprit du padamalgam règne en maître sur notre maître.

    Heisbourg en appelle à l'esprit de la Résistance pour mieux renouer avec les réflexes pacifistes de la politique « d'apaisement » qui menèrent à la collaboration.

    La déchéance de nationalité promise aux djihadistes binationaux (à laquelle Hollande a dû renoncer) provoque l'ire de notre auteur. Tous les habituels arguments de la bien-pensance sont ressassés. Il n'est pas venu à l'idée de notre expert que si l'égalité sacro-sainte était bien rompue, c'était au bénéfice des binationaux qui ont deux nationalités. Abondance de biens ne nuit pas. Si une égalité devait être rétablie en ces temps de nécessaire rassemblement national contre l'ennemi, ce serait plutôt par la suppression de la binationalité qui obligerait chacun à choisir : partager le destin français ou pas.

    Heisbourg ridiculise l'éventuel rétablissement des frontières parce qu'on peut toujours les passer. Mais alors pourquoi interdire le vol et le meurtre puisqu'on peut toujours transgresser ces lois en volant ou en tuant ?

    Il condamne la « dérive » de l'état d'urgence au nom de l'État de droit. Et si c'étaient les dérives laxistes de l'État de droit qui avaient conduit à notre tragique situation ?

    Il reprend sans aucune distance l'antienne convenue sur « les discriminations au logement et à l'embauche » qui alimentent le « vivier de Daech ». Il est vrai que les millions de Français « de souche » qui végètent dans le périurbain deviennent tous trafiquants de drogue puis djihadistes, qu'Oussama Ben Laden était miséreux et que les frères Kouachi n'avaient pas bénéficié de tous les généreux bienfaits de la République sociale…

    « Ce seront toujours les peaux mates qui appelleront les contrôles d'identité un peu virils, les portes des maisons mal situées qui seront forcées à coups de bélier. » On croit entendre le refrain de la chanson parodique de Coluche : « Misère, misère, pourquoi t'acharnes-tu toujours sur les pauvres gens ? »

    Il nous explique avec des accents apocalyptiques que l'échec de Schengen serait un « retour à l'Europe d'avant l'Union européenne et une belle victoire pour les djihadistes qui ne rêvent que de nous voir renier nos valeurs et revenir sur nos réalisations ». On ignorait qu'Oussama Ben Laden avait fait campagne pour le non à Maastricht !

    Il refuse de voir que l'Union européenne est un handicap dans la lutte contre nos ennemis puisqu'elle a laminé les souverainetés nationales sans forger une souveraineté européenne.

    Mais il est temps de conclure, impérieux et grandiloquent : « L'Histoire jugera durement ceux qui choisiront de persister dans l'incompétence et le contresens. » François Heisbourg a raison : l'Histoire jugera durement ceux qui ont choisi de persister dans l'aveuglément et le déni de réalité… 

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    Comment perdre la guerre contre le terrorisme. François Heisbourg. Stock. 119p., 15 €.

    Eric Zemmour           

  • SOCIETE • La modernité au risque de la pensée

     

    Une tribune de Bérénice Levet*

    La philosophe Bérénice Levet invite, pour Figarovox, l'homme contemporain à renouer avec son enracinement géographique et temporel. Nous partageons l'ensemble et le fond de sa réflexion et de son souci. Et nous la rejoignons naturellement lorsqu'elle évoque en termes précis « ce mantra des valeurs républicaines (lesquelles sont parfaitement individualistes et, en dépit de leur épithète, étrangères à toute chose commune). » LFAR

    th.jpgQu'entend-on par modernité ? Utilisée à tort à travers, la notion est floue. En philosophie, et plus fondamentalement pour l'humanité occidentale, les temps modernes commencent au XVIIe siècle avec Descartes et, pour prendre un repère, Le Discours de la méthode qui paraît en 1637. Précisons que le philosophe met en forme un mouvement qui travaille souterrainement l'Occident depuis, disons, la Renaissance.

    Cependant, penser la modernité, est-ce seulement faire de l'histoire des idées ? En quoi sommes-nous encore concernés ? Ne sommes-nous entrés depuis la seconde moitié du XXe siècle dans ce que Jean-François Lyotard a appelé la «postmodernité» ? Cette notion nous égare en laissant croire que nous avons dépassé, surmonté la philosophie et l'anthropologie modernes. Or, nous restons largement déterminés par cette philosophie et cette anthropologie. Nous en avons même conduit les postulats à leur acmé. Nous touchons à une sorte de stade terminal qui en rend les impasses plus éclatantes encore.

    Quels en sont les traits saillants ? L'émergence du sujet, de l'individu se donnant à lui-même sa propre existence à la faveur du Cogito : après avoir fait table rase de tous les héritages, de tous les liens qui l'attachaient au monde, jaillit, invincible au doute, le Moi, la certitude de soi (je pense donc je suis). L'individu moderne s'émancipe de son statut de créature, et du même coup de sa dépendance à l'endroit du Créateur, il se conçoit comme libre, souverain, autonome, et pure raison. Pierre angulaire du nouvel édifice du savoir et bientôt, avec la Révolution française, du corps politique. Face à ce sujet omnipotent, la nature se voit réduite au statut d'objet, que l'homme peut sans vergogne s'asservir, et qui n'a même de raison d'être qu'en fonction de l'utilité que l'humanité peut lui reconnaître. L'homme moderne est individualiste - c'est-à-dire non pas égoïste, ce vice appartient à la nature humaine, mais il ne veut dépendre de rien ni de personne, il entend tout gouverner et ne répondre de rien -, il devient incapable de la moindre gratitude pour le donné de l'existence.

    En quoi cette hypertrophie de la volonté, cette ivresse des possibles, le refus de se penser comme obligé du monde, l'assimilation de toutes les significations héritées à des préjugés, à du « formatage », comme on dit aujourd'hui, induisent une déshumanisation de l'homme ? Pourquoi le nomade d'un Jacques Attali, l'homme délié de tout héritage, hors sol, sans passé exalté par certains intellectuels et par bon nombre de journalistes, est un homme mutilé ? À quoi ressemblerait - le conditionnel n'est peut-être pas de rigueur, n'est-ce pas ce que nous avons déjà sous les yeux - une société composée exclusivement d'individus porteurs de droits sans chose commune ? Des individus consuméristes et encouragés à l'être dans l'oubli parfait de ce que Simone Weil appelait les « besoins de l'âme » et parmi lesquels elle comptait l'enracinement géographique assurément mais temporel non moins, car l'inscription dans un lieu et dans un temps plus vaste que celui d'une courte vie humaine est ce sol à partir duquel une vie humaine peut prendre sens.

    Ces questions se posent à nous impérieusement et cruellement. Nous ne manquons pas d'essais qui s'attachent à peindre les conséquences funestes de cette philosophie moderne sur la condition humaine : la déréliction de l'individu contemporain, abandonné à lui-même, auquel, avec pour alibi sa liberté, nous avons renoncé à transmettre le vieux monde, l'émiettement d'une nation, la désagrégation d'un corps social qui a placé en son fondement un principe a-social par excellence, l'individu créancier, avec ses droits à faire valoir.

    Cependant, si nous voulons tenter de remonter la pente, d'infléchir le cours des choses, il nous faut redonner leur fondement philosophique et anthropologique à l'enracinement, à la nation, à la transmission du vieux monde, à l'appartenance à une humanité particulière, à la vie politique comme partage de significations communes et pas simplement adhésion à des règles de coexistence pacifique, ni à ce mantra des « valeurs républicaines » (lesquelles sont parfaitement individualistes et, en dépit de leur épithète, étrangères à toute chose commune). Repenser les conditions d'une humanité possible, se donner les moyens de survivre comme communauté de destin et de sens, c'est ce à quoi de façon ambitieuse assurément nous voudrions contribuer avec ce cycle de conférences (1). Hannah Arendt, Gilbert K. Chesterton, Léon Chestov, Simone Weil, Georges Bernanos, Ortega y Gasset, Louis Dumont, Cornelius Castoriadis, Günther Anders, Christopher Lasch, ces penseurs que nous avons sélectionnés de façon partiale, nous l'avouerons - en fonction de notre propre dette intellectuelle à leur endroit -, ont en commun d'inquiéter les évidences et le prêt-à-penser dont nous périssons, et de nous armer conceptuellement pour résister aux tentatives de plus en plus fortes de criminalisation des esprits libres.

    À ceux qui ne veulent voir que « frilosité », « crispation », « égoïsme » dans l'attachement aux données de base de la condition humaine et s'emploient à transformer en suppôts de l'extrême droite les intellectuels qui restent accessibles à la finitude humaine, à la légitimité du besoin de racine, d'inscription dans une histoire singulière, il faut répliquer philosophiquement - car leurs déclarations péremptoires n'ont d'autre fondement qu'idéologique.

    Les sombres temps, disait Hannah Arendt, sont ces périodes dans l'histoire où la parole publique masque la réalité, en la recouvrant d'exhortations morales ou autres, plutôt qu'elle ne la révèle, ne la dévoile. Empêchons ces sombres temps de s'installer! 

    (1) Observatoire de la modernité, saison 2015-2016. « Dix phares de la pensée moderne », sous la direction de Chantal Delsol et Bérénice Levet. Voir le site: www.collegedesbernardins.fr

    Bérénice Levet            

  • Le Monde diplomatique parle peu, mais bien, de la monarchie absolue...

    Sur la page facebook de Jean-Philippe Chauvin nous avons trouvé ce court texte paru dans Le Monde diplomatique  sur la Monarchie absolue :

    https://www.monde-diplomatique.fr/mav/166/D_ERLON/60124

    Il nous semble que le meilleur des commentaires à faire sur ce très court - et très bon - texte est de l'accompagner de notre 36ème Grand Texte, de François Bluche : La Monarchie absolue, c'est la monarchie parfaite...

    GRANDS TEXTES XXXVI : La "Monarchie absolue", c'est la monarchie parfaite, par François Bluche

     

    Voici un très court extrait (moins de trois pages, les 185, 186 et 187) d'un très gros ouvrage : le magnifique Louis XIV de François Bluche, ouvrage en tous points remarquable, et qui ne mérite que des éloges. On peut dire de ce livre magistral - paru le 3 septembre 1986 - qu'il constitue une Somme, sur le règne du Grand roi, un peu comme l'on parle de la Somme théologique de Saint Thomas d'Aquin.

    Le Louis XIV de Bluche ne compte en effet pas moins de... 1039 pages ! Et il est rare que l'on donne le poids d'un livre : le sien pèse 637 grammes !...

    C'est, évidemment, l'ouvrage d'un historien, François Bluche n'étant ni ne se voulant, en aucune façon, penseur ou homme politique. Pourtant, dans ces trois pages, avec un style limpide, à la portée de tous les publics, il rendra un grand service à tous ceux qui, simplement parce qu'ils l'ignorent, ou parce qu'ils ont été trompés par un certain enseignement de l'Histoire, ne connaissent pas le sens de l'expression "monarchie absolue", qui a été, volontairement, déformé et caricaturé par une propagande mensongère, visant à éloigner les Français de leur héritage et de leur histoire vraie : ainsi, dans ces pages, François Bluche est-il, vraiment, politique, au bon sens du terme, et un excellent vulgarisateur... de la vérité, tout simplement.  

    C'est à ce titre que ces courtes pages d'un grand livre méritent d'entrer dans notre collection de Grands Textes. 

     

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    La monarchie absolue

    Dès 1661 Louis XIV a donné au régime français une unité, un style. Il en est résulté presqu'aussitôt cette monarchie absolue qu'admirent alors les français, et que tentent d'imiter les rois d'Europe.

    Aujourd'hui ces faits sont trop oubliés. Nos sensibilités échappent malaisément au pouvoir des mots. Or, depuis 1789, un enseignement simplificateur a noirci le concept de monarchie absolue. Le XIXème siècle l'a d'ailleurs peu à peu remplacé par l'horrible mot d'absolutisme, faisant de l'ancien régime un système de l'arbitraire, voire du despotisme ou de la tyrannie. La monarchie de Louis XIV devenait rétrospectivement comme le règne du bon plaisir.

    On peut en général retrouver l'origine de chaque légende. Depuis Charles VII les lettres patentes des rois s'achevaient par l'expression : "Car tel est notre plaisir". Nos ancêtres, à qui le latin n'était pas étranger, lisaient : Placet nobis et volumus (C'est notre volonté réfléchie). Ils voyaient en cette formule la décision délibérée du Roi, non son caprice. De même traduisaient-ils sans hésiter monarchia absoluta par monarchie parfaite.

    De l'enthousiasme de 1661 à la morosité trop soulignée de 1715, cinquante-quatre ans vont passer, souvent rudes, sans vraiment modifier l'admiration des Français pour le régime. Il est naturel, même pour ceux qui ont à se plaindre du monarque, de célébrer la monarchie absolue. Aux yeux d'un Pasquier Quesnel (1634-1719), janséniste exilé, la constitution française est parfaite, où "la royauté est comme éternelle". Le Roi jouit d'une légitime souveraineté; "on le doit regarder comme le ministre de Dieu, lui obéir et lui être soumis parfaitement". Un Pierre Bayle (1647-1706), calviniste exilé, condamne les gouvernements mixtes, glorifie après Hobbes, "l'autorité des rois", déclare froidement que "le seul et vrai moyen d'éviter en France les guerres civiles est la puissance absolue du souverain, soutenue avec vigueur et armée de toutes les forces nécessaires à la faire craindre".  

     

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    Mais, absolutus venant du verne absolvere (délier), les Français du XVIIème siècle savent aussi que monarchia absoluta signifie monarchie sans liens, et non pas sans limites. Les juristes théoriciens de la souveraineté (André Duchesne, Charles Loyseau, Jérôme Bignon) avaient, comme par hasard, développé leurs théories en 1609 ou 1610, au lendemain de la grande anarchie des guerres de religion et de la reconstruction du royaume par le Béarnais. Qu'ils l'aient senti ou non, prôner alors une monarchie absolue revenait à exalter Henri IV; leurs lecteurs pouvaient au moins comprendre qu'une pratique relativement débonnaire était conciliable avec la rigidité des principes. En 1609, il n'était pas question de confondre monarchie absolue et despotisme.

    D'ailleurs, pour les juristes comme pour les Français instruits, le pouvoir royal, s'il est absolu, est également circonscrit. Le monarque doit respecter les maximes fondamentales, dites encore lois du royaume. La plus importante est la loi de succession, familièrement désignée sous le nom de "loi salique". Unique au monde, logique, précise, oeuvre du temps et forgée par les grands événements de notre histoire, garante de la continuité et e l'unité du royaume, cette loi montre clairement que l'Etat passe avant le Roi. On peut dire qu'elle tient lieu à la France de constitution coutumièreLa deuxième loi fondamentale affirme le caractère inaliénable du Domaine. Elle s'appuie sur un grand principe : le souverain n'est qu'usufruitier, et non propriétaire de son royaume. La troisième maxime - non reçue par tous, fortement commentée depuis 1614 - est appelée loi d'indépendance : le parlement de Paris en a fait le système des libertés de l'Eglise de France, une permanente sauvegarde contre les empiétements de Rome.

    De ces grands traits de notre droit public, résulte l'idée que la monarchie est plus absolue que le monarque.  

     

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    François Bluche

     

  • Les monarchies, modèle actuel, par Frédéric de Natal.

    Dans le monde entier, la monarchie est aujourd'hui le système politique de nombreux pays ; surtout, son principe même connaît un vif regain d'intérêt.

     

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

    En 1988, l’archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine, prétendant à la double couronne austro-hongroise, écrivait : « On parle beaucoup de nos jours, des monarchies, présentes et passées. Cette vogue montre le désir d’une génération placée en face de problèmes en apparence insolubles – l’expansion de la bureaucratie, les nouvelles technologies ou l’endettement global – de retrouver ses racines historiques et, à travers elles, un élément humain de sécurité. » Rien n’est plus vrai aujourd’hui.

    frédéric de natal.jpgFace aux crises politiques qui se multiplient un peu partout dans le monde, l’idée monarchique connaît un nouveau regain. Aucun continent ne semble échapper à ce qui, pour beaucoup d’Européens, Africains ou Sud-Américains, représente encore une institution d’avenir et un symbole moderne, garant de la démocratie.

    En Europe, les rois n’ont pas disparu. Douze monarchies, dont deux électives, ont survécu à toutes les tempêtes politiques et autres bouleversements révolutionnaires auxquels le « vieux continent » a dû faire face au cours des siècles précédents. Un système politique basé sur le principe de succession par hérédité qui recouvrait l’intégralité du continent jusqu’en 1914 et qui s’est réduit comme une peau de chagrin peu après la fin de la seconde guerre mondiale, dans des conditions souvent contestables. Avec ou sans pouvoir, les monarchies comptent encore des millions de partisans qui ne jurent que par ce type de régime qui leur apparaît comme le meilleur garant du respect de la démocratie. Face aux crises en tous genres, sans cesse aggravées, les peuples, privés de toutes alternatives possibles ou épuisés par des classes politiques qui trustent le pouvoir, se tournent désormais vers ces royautés qui restent populaires, incarnations d’unité et de stabilité, au-dessus des partis.

    Monarchies absolues devenues constitutionnelles, elles revêtent des habits plus traditionnels ailleurs. Loin d’être un épiphénomène, la majorité des médias observent un regain du monarchisme un peu partout dans le monde où souffle un même « vent du changement ». Hier encore fantasme, la restauration des rois est à l’ordre du jour. Entre nostalgie et réalité, des pays ont déjà pris la décision dans le passé de rappeler leurs rois, parfois sous des formes diverses inattendues. Espagne en 1975, Ouganda ou Cambodge en 1993, les monarques ont ceint de nouveau des couronnes dont ils avaient été privés par les soubresauts de l’Histoire. Quand ils n’ont pas accédé à d’autres postes comme Siméon II : enfant-roi entre 1943 et 1946, le souverain de Bulgarie, chassé par les communistes, a fait un retour triomphal comme premier ministre entre 2001 et 2005. Enfin, d’autres ont accepté des statuts protocolaires qui, sans pour autant remettre en cause la forme républicaine des nations dont ils sont les prétendants, sont devenus peu à peu des états dans l’état comme en Roumanie ou au Monténégro. Dans cette partie des Balkans, ces dynasties, autrefois exilées, ont désormais de vrais pouvoirs diplomatiques, recevant membres du gouvernement ou ambassadeurs comme au temps de leur splendeur d’antan.

    Les monarchies, gage d’avenir

    Loin de toutes caricatures et autres anachronismes, les maisons royales, régnantes ou non, ont toujours su s’adapter à travers les siècles afin de ne pas disparaître de l’Histoire dont elles sont les gardiens de la mémoire. Les divers sondages démontrent que l’idée monarchique est loin d’appartenir au passé mais continue bien de s’inscrire dans un présent. En France, dans un pays qui n’en finit pas de panser les plaies de la révolution française, 17 % des français sont favorables à un retour du roi. Au Portugal, c’est 30 % de la population qui plébiscite ce type de régime aboli en 1910. Même en Allemagne, les Hohenzollern ont le vent en poupe avec près de 20 % des Allemands qui souhaitent le retour de l’empire. Des familles royales qui ont réussi à s’imposer naturellement comme des références incontournables.

    L’Afrique n’échappe d’ailleurs pas à cette règle. L’ancienne famille royale d’Ouganda est devenue en moins de deux décennies un véritable contre-pouvoir au régime en place. Si les anciennes maisons royales ne président plus aux destinées de leurs peuples, à quelques exceptions près comme au Maroc, en Eswatini ou au Lesotho, elles sont courtisées dans un but électoral et demeurent partie intégrante du processus démocratique. Jetées aux oubliettes de l’Histoire, ces dynasties, qui ont participé à la lutte contre la colonisation et aux combats pour les indépendances, ont retrouvé toutes leurs regalia. Au Rwanda, au Burundi, en Éthiopie, aux côtés de partis monarchistes, elles sont désormais associées étroitement aux pouvoirs en place qui les ont pleinement réhabilitées ou bénéficient de Chambre de représentation comme en Côte d’Ivoire (depuis 2015).

    Contrairement à l’idée reçue, les monarchies ne coûtent pas cher : 1 euro 30 au Royaume-Uni contre 3 euros en France par habitants pour entretenir le locataire de l’Élysée et sa cour. Et elles font toujours rêver. Plus de 80 % des Britanniques plébiscitent la reine Elizabeth II, devenue une icône mondiale dans son rôle et le symbole monarchique par excellence pour tous. Même la France régicide n’échappe pas à ce souffle monarchique. Sous l’impulsion du prince Jean d’Orléans, chef de la maison royale, qui multiplie les apparitions médiatiques et diplomatiques depuis deux ans et à qui on a prédit un destin national, les lys pourraient refleurir dans cette France marquée par une longue tradition de révolutions et de conflits sociaux. Monarchies et démocraties n’ont rien d’antagoniques mais sont bel et bien complémentaires. On est désormais loin des caricatures distillées habituellement par certains médias qui jugent le système ringard ou désuet. Les monarchies, régnantes ou non, se sont adaptées à l’évolution des société, s’imposant comme une solution naturelle pour des peuples en quête d’identité et d’un visage politique plus humain et attirant. Un visage qui n’est plus l’image d’une relique d’un passé révolu mais celle d’un modèle moderne, une source d’espoirs, une solution possible, un gage d’avenir.

    Illustration : En Europe, en Afrique, en Asie, des pays vivent en monarchie et s’en portent bien. En France, l’expérience serait peut-être à retenter.

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