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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Sur le Cercle Aristote, Michel Maffesoli : Le Temps des soulèvements.

    Pour aller plus loin :

    Le philosophe Michel Maffesoli vient échanger avec nous sur son ouvrage le Temps des soulèvements comme fenêtre politique sur les années à venir.

  • À la France, au Prince et à sa Famille, à vous tous, chers amis de notre quotidien, Rédacteurs, diffuseurs et propagandi

  • Trop peu, trop tard ?... Comme en 1789 ?...

            Assez régulièrement des voix autorisées s'élèvent pour ré-affirmer cette évidence: le poids des fonctionnaires plombe l'État et le condamne à l'inefficacité; et pourquoi cela ne le conduirait-il pas à la mort, comme en 1789, par absence de réformes, donc blocage de la société, donc "explosion" ? (mais cette fois, bien sûr, ce serait inversé: ce ne serait plus la royauté mais la république qui pourrait sauter...). Trois personnalités très différentes sont revenues, ces derniers jours, sur ce thème brûlant: Christophe Barbier d'abord, qui écrit dans l'Express (1):

                  Pour réduire la dette il n'y a qu'une seule vraie solution efficace: c'est la baisse de la dépense publique, c'est à dire la réforme de l'État, la diminution du nombre des fonctionnaires. Comment les économies du type canadien ou du type de l'Europe du Nord ont-elles su passer par cette purge tandis que les économies de type latin, les économies méditerranéennes n'arrivent pas à s'en sortir ? ....et chaque fois qu'on annonce une coupe drastique dans les effectifs de fonctionnaires cela se termine finalement par des diminutions fondées sur l'évolution démographique, et encore, prudemment, prudemment gérées, on l'a vu encore en France avec le problème de l'Éducation Nationale. Rien n'a de sens tant que le courage de réformer l'État en attaquant le coeur de la fonction publique n'est pas dans la tête des gouvernants; ce seront cautères sur jambes de bois que toutes les mesures pour diminuer la dette publique.....";

              André Santini est venu, quelques jours après, conforter cette analyse en déclarant tout de go: "Il n'est pas normal que 25% de la population active en France soit fonctionnaire...."

              Enfin Marc Touati n'a pas dit autre chose quand il a affirmé qu'il fallait "changer les structures de l'économie française"; "...ce dont a besoin la France, c'est d'une très forte baisse de la pression fiscale. Elle est d'environ 45% du PIB, ce qui est un des niveaux les plus élevés du monde, quatre points de plus que la moyenne de la zone euro. Mais ceci n'est possible que si on réduit la dépense publique."....

              Le constat est donc bien fait par les analystes; mais quelle est la réponse du "Pays légal" ? Malgré la bonne volonté affichée et les discours volontaristes, on apprend que la baisse du nombre des fonctionnaires dans la Fonction Publique sera cette année de 22.700 (dont 11.000 pour l'Éducation Nationale)! S'il faut saluer le courage politique qui préside à l'inversion de tendance (on ne cessait de créer follement des postes depuis des années; il est lucide et courageux de s'engager dans la voie contraire....), on ne peut que reconnaître que ces chiffres sont dérisoires et en tout cas insuffisants pour générer de vraies marges de manoeuvre; or celles-ci sont indispensables à l'État s'il veut mener une vraie politique, mais elles sont précisément stérilisées par ce mammouth qu'est, non pas seulement l'Éducation nationale mais la Fonction Publique tout entière. Ce sont les mêmes chiffres mais avec un zéro derrière qu'il faudrait annoncer: 227.000 suppressions de postes, dont 110.000 dans l'Éducation !...

              On le voit la république est coincée, toutes les options sont ouvertes, et nous sommes en 1789 à bien des égards; si, cédant à la pression des privilégiés (dont Gérard Aschiéri est le symbole type) elle ne supprime pas des fonctionnaires, elle peut très bien se retrouver dans une crise financière insoluble et une société bloquée, et sauter tout simplement, comme tout a sauté en 1789....

    (1): L'Express, vendredi 10 août 2007, édito: "L'or ou les fonctionnaires....?".

  • Pendant que Poutine joue aux échecs, Hollande joue à la belote

    L'opinion d'André Bercoff    

    Pour André Bercoff, François Hollande a commis une erreur stratégique en refusant trop longtemps de dialoguer avec le président syrien Bachar el-Assad. Comme avec Vladimir Poutine, d'ailleurs, qui est désormais au centre du jeu diplomatique. Etat de fait qui est, après tout, compte tenu de la qualité de nos dirigeants, ce qui peut aujourd'hui arriver de mieux au groupe de nations qui partagent notre civilisation, ou ce qu'il en reste. Et dont la Russie fait partie. Sur le fond, l'analyse d'André Bercoff nous paraît fort juste. Et puis, il y a la forme, dont nous avons déjà parlé : Quand le bon sens, le style, la verve et la truculence, le franc parler se combinent cela donne un billet d'André Bercoff et quand il décide de peindre et moquer les hommes du Système, cela fait mouche.  LFAR 

     

    photo.jpgDe Gaulle en ses Mémoires : « Vers l'Orient compliqué, je m'envolai avec des idées simples.» Mieux valent des idées simples que pas d'idées du tout. C'est ce vide quasiment abyssal qui semble régner sur la politique étrangère de la France, et ce, depuis quelques années. Sarkozy voulut se débarrasser de Kadhafi au nom de la liberté et des droits de l'homme, ce qui était tout à fait légitime, mais ce faisant, il a complètement ignoré le fait qu'une dictature peut en cacher une autre, pire encore. Kadhafi était une brute sanguinaire que gouvernements de gauche et de droite reçurent en grande pompe, puisque le pétrole reste l'horizon indépassable de notre temps européen. L'on se rappelle les vivats médiatiques, les poèmes lyriques et les autocongratulations euphoriques qui accueillirent la chute du tyran. Résultat des courses : la voie des grandes migrations fut ouverte avec fracas et, dans leur candeur naïve, nos protagonistes ne songeaient même pas, les choses méditerranéennes étant ce qu'elles sont, qu'aux serments de Tobrouk allaient succéder les décapitations de Syrte.

    Plus spectaculaire encore, dans le déni de réalité, fut la position française vis-à-vis de la Syrie. Que Bachar El Assad fût prêt, comme son père le fit à Hama il y a plus de trente ans, à sacrifier des dizaines de milliers de personnes, nul n'en doutait. Donc, en 2012, pour Obama comme pour Hollande, il s'agissait de se débarrasser au plus vite du massacreur syrien : l'on se rappelle la série prolongée des mâles résolutions de Laurent Fabius. Malheureusement, on avait encore une fois oublié cette triste réalité d'évidence: à savoir que, depuis des années et pour quelque temps encore, le choix n'est pas entre [le mal absolu ] et un Printemps Arabe qui a duré ce que durent les roses, et qui aurait débouché sur la victoire d'une démocratie qui allie enfin la liberté d'expression, le droit des femmes, la laïcité et évidemment le droit de vote. Le choix, dramatique mais incontournable, oppose les dictatures militaires à l'enrégimentation de l'islamisme radical, dont l'ambition est précisément et irréversiblement la mainmise implacable, policière et punitive sur la totalité de la vie quotidienne. Les bonnes âmes nous parlent sans cesse du manque de différence entre peste et choléra. Ne pas oublier, cependant, que les dictatures peuvent disparaître alors que la soumission institutionnalisée, actée de la naissance à la mort, appliquée d'une main de fer du lever au coucher, est beaucoup plus difficile à combattre par nos « valeurs de la République » de plus en plus soumises, elles, au souci primordial de ne vivre sa vie que sous principe de précaution.

    Voilà pourquoi Poutine est aujourd'hui au centre du jeu : il joue aux échecs en calculant à six coups d'avance, alors que nous jouons à la belote en brandissant bruyamment nos sains principes. Un examen à peu près lucide du paysage moyen-oriental, entre chiites et sunnites, Califat irako-syrien et Egypte de Sissi, Israël et Palestine, aurait montré à nos gouvernants que le rapport de force modèle plus que jamais les situations et qu'entre deux maux, il faut continuer de choisir le moindre. Sinon, on se retrouve en coulisses, en salle d'attente, à regarder les vrais joueurs s'affronter. Hollande et Fabius découvrent soudain l'intervention en Syrie et les bombardements ciblés : il n'est jamais trop tard pour bien faire. Mais le temps perdu signe la condition sympathique et pérenne des seconds rôles.  •  

    André Bercoff             

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et Moi est paru le 9 octobre 2014 chez First.     

  • Immigration : « De 2007 à 2016, le nombre d'admis au séjour a augmenté de près d'un tiers »

     

    Une analyse de Michèle Tribalat   - comme toujours pertinente et documentée. 

    Michèle Tribalat revient ici sur le chiffre de 200.000 entrées d'étrangers par an, brandi systématiquement dans le débat public. Derrière cette apparente stabilité se cache une envolée de l'immigration sous le quinquennat Hollande [Figarovox, 18.04].  Croit-on qu'un éventuel quinquennat Macron freinera la tendance ? Alors que la France n'a pas seulement besoin que l'expansion de l'immigration soit ralentie. Elle a besoin qu'elle soit stoppée et que soit organisé un mouvement inverse de retour de l'immigration vers ses terres d'origine.   LFAR  

     

    AVT_Michele-Tribalat_3638.jpgLe chiffre de 200 000 entrées d'étrangers en provenance des pays tiers est devenu une référence dans les discours politiques et parfois aussi dans les discours académiques. On invoque une stabilité de ce chiffre depuis le début des années 2000, l'immigration aurait ainsi tourné, dit-on, autour de 200 000 depuis. L'alternance politique n'y aurait rien changé. Bref, ce chiffre rond a du succès.

    Si l'on prend les statistiques du ministère de l'Intérieur qui produit tous les ans des tableaux sur les admissions au séjour des étrangers en provenance des pays tiers, on ne constate pas cette stabilité invoquée autour de 200 000 entrées par an. Ces statistiques portent sur les premiers titres de séjour délivrés. Force est de constater que le nombre d'entrées jusqu'en 2016 ne peut être qualifié de « stable ».

    De 2007 à 2016, le nombre d'admissions au séjour a augmenté de près d'un tiers. Si l'indicateur conjoncturel de fécondité passait de 2 enfants par femme à 2,64 enfants en neuf ans, parlerait-on de stabilité de la fécondité en France?

    Comme le graphique ci-dessous l'indique, le flux a augmenté fortement jusqu'en 2010 et a été nettement freiné ensuite. Tel est le bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Avec le quinquennat de François Hollande le flux a repris de plus belle. On avait 172 000 entrées en 2007, on en a eu 193 000 en 2012, puis 228 000 en 2016 (chiffre estimé).

    Évolution des admissions au séjour des étrangers en provenance de pays tiers de 2007 à 2016 (base 1=2007) Source: Ministère de l'Intérieur
    Évolution des admissions au séjour des étrangers en provenance de pays tiers de 2007 à 2016 (base 1=2007) Source: Ministère de l'Intérieur

     

    Ceux qui tiennent à se fonder sur ces chiffres pour qualifier l'effet des politiques migratoires des deux quinquennats doivent avoir l'honnêteté minimale de présenter leur évolution réelle au fil de ces deux quinquennats.

    D'ailleurs, si l'on regarde comment a évolué la proportion d'immigrés en France métropolitaine au fil des enquêtes annuelles de recensement, on retrouve un résultat similaire, même si l'année 2016 manque encore. La proportion de population immigrée s'est accrue en moyenne annuelle de 1,15 % de 2007 à 2012, mais de 1,85 % de 2012 à 2015. Elle était de 8,35 % en 2007, de 8,84 en 2012, mais de 9,34 % en 2015.

    Au lieu d'aller répétant les mêmes bêtises à longueur d'antenne (et parfois de livres), revenons aux chiffres provenant de sources on ne peut plus officielles : Ministère de l'Intérieur et Insee. 

    Michèle Tribalat

    Michèle Tribalat a mené des recherches sur les questions de l'immigration en France, entendue au sens large, et aux problèmes liés à l'intégration et à l'assimilation des immigrés et de leurs enfants. Son dernier Statistiques ethniques une querelle bien française est paru aux éditions du Toucan.

  • Culture • Connaissez-vous la période « normande » de Picasso ?

     Le manoir normand de la famille Picasso

     

    Par Péroncel-Hugoz

    La légion, immense et universelle, des admirateurs de Picasso vient de redécouvrir ou plutôt découvrir une période oubliée du maître hispano-français. Notre confrère y va de son grain de sel.

     

    peroncel-hugoz 2.jpgTous ceux qui professent quelque intérêt pour l’art du XXe siècle, connaissent les différentes « périodes » de Picasso : bleue, rose, africaine, cubiste, Vallauris, etc. 

    En revanche, rarissimes sont ceux qui citent sa « période normande ». Elle a pourtant existé de 1930 à 1937 et a humainement et artistiquement compté pour l’artiste. N’est-ce pas dans les années 1930, au summum du temps Art-déco, que Picasso a imaginé La jeune fille au miroir, une série de Corridas, le Minotaure, les dessins sur le thème de la Crucifixion; qu’il a sculpté ses grandes Têtes féminines; qu’il a illustré les Métamorphoses d’Ovide ou Le chef-d’œuvre inconnu de Balzac.

    Toutes ces œuvres et pas mal d’autres encore, conçues ou réalisées sur fond du manoir de Boisgeloup, près Gisors, en Normandie, à moins de 100 kilomètres à l’ouest de Paris.

    De Boisgeloup à Vauvenargues

    Déjà riche, le futur « milliardaire communiste » de la Côte-d’Azur ou du château de Vauvenargues, en Provence intérieure, a acquis dès 1930 le manoir de Boisgeloup, élégante et sobre demeure du XVIIIe siècle, avec dépendances, potager, parc clos, bref tranquillité assurée. Le Figaro peut bien écrire aujourd’hui que Boisgeloup « est une des grandes demeures de l’art du XXe siècle », elle n’en fut pas moins longtemps occultée, et redécouverte en 2017 par décision des héritiers Picasso dont certains habitent toujours la gentilhommière normande.

    Amours mouvementées

    Ami des très puritains communistes d’alors, Picasso vivait très discrètement à Boisgeloup des amours nombreuses et mouvementées avec sa femme russe, Olga (qu’il avait épousée religieusement à Paris, lui, l’athée proclamé…), puis avec plusieurs autres jolies femmes attirées par la virilité débridée et les yeux noirs inquisiteurs de l’Andalou…

    Picasso abandonna le manoir en 1937 pour la Côte-d’Azur, où il s’installa très bourgeoisement avec d’autres femmes et enfants, alors qu’en bon républicain il aurait dû rejoindre à Madrid la direction du Musée du Prado où le régime rose et rouge l’avait nommé… Le futur récipendiaire du prix Lénine préféra donc la douillette et sûre Riviera française aux risques de l’Espagne en guerre…

    Après tout, répondent ses fans, ce qu’on attend d’un artiste c’est qu’il produise et innove. Ce qui fit Picasso (1881-1973) tout au long de ses 50.000 œuvres de diverses sortes, à présent répertoriées.

    Habitué aux expos internationales

    Ce n’est pas diminuer l’aura créatrice du Grand Pablo que de profiter de la réapparition inattendue de sa « période normande » pour remarquer que l’ancien élève de l’Académie royale des beaux-arts de Madrid s’arrangea toute sa vie, au-delà de ses préférences idéologiques, pour être du « bon côté du manche », représentant l’Espagne monarchique, avec une de ses peintures, à l’Exposition universelle de Paris (1900), qui précéda son installation en France; puis représentant l’Espagne républicaine, à l’Exposition internationale de Paris, en 1937, l’année où le peintre abandonna le manoir normand à sa famille.

    Sacré Picasso ! 

    Infos pratiques

    Le « château Picasso », place Pablo-Picasso, Hameau du Boisgeloup, 27140 Gisors. Le lieu sera exceptionnellement ouvert au public les 23 avril, 13 et 27 mai.

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 14.04.2017

  • Maastricht, vingt-cinq ans ... • Éric Zemmour : « Ce Traité qui fait déchanter les lendemains…»

     

    Le traité de Maastricht fête ses vingt-cinq ans ce mois-ci et Eric Zemmour dresse ici comme un bilan synthétique de ces vingt-cinq années, à travers la monnaie unique, l'euro, qui fut, de fait, ce que ce traité instituait de plus important et de plus concret. On connaît la suite que Zemmour résume excellemment.  LFAR  

     

    picture-1649413-612mqxqb.jpgC'est l'anniversaire le plus discret de l'année. Pas de bougies ni gâteau. Le traité de Maastricht fête ses vingt-cinq ans et tout le monde regarde ailleurs. Les anciens partisans du « oui » n'en sont pas particulièrement fiers ; les anciens partisans du « non » n'ont pas envie de célébrer une défaite.

    La monnaie unique s'est pourtant installée dans la liste brève des grandes monnaies mondiales ; mais l'euro n'est toujours pas parvenu à contester au dollar son rôle de monnaie de réserve. Les chantres du oui promettaient une période de croissance et la fin du chômage ; la zone euro est la région du monde où la croissance est la plus faible. Les concepteurs de la monnaie unique assuraient qu'elle favoriserait « la convergence » des économies européennes ; elle a au contraire accentué les divergences.

    Nos experts avaient oublié une loi économique élémentaire : dans une zone unifiée, chaque pays se spécialise dans ce qu'il a de meilleur; l'industrie la plus productive (l'Allemagne) devient l'usine de la zone ; les plus doués dans les services (France, Espagne) développent toujours plus de services ; et les mieux dotés en belles plages et en patrimoine culturel (Italie, Grèce) attirent toujours plus de touristes. Seule une politique de change peut permettre de contrebalancer ces évolutions inexorables : c'est ainsi que Pompidou a forgé les grands groupes industriels français à l'abri d'une monnaie dévaluée. La monnaie unique est une machine conservatrice qui rend beaucoup plus difficiles les changements de cap économique.

    C'est pour cette raison que l'euro qui était conçu comme un outil de paix a provoqué une résurgence des conflits entre nations. L'industrie allemande a réduit en miettes la concurrence de ses rivales française et italienne. La production industrielle de cette dernière a baissé de 20 % depuis l'introduction de l'euro. La seule solution pour compenser ces effets structurels serait une redistribution entre vainqueurs et perdants. Mais les Allemands refusent avec véhémence cette « union de transferts ».

    Un échec économique

    L'euro est donc un échec économique, mais est avant tout un symbole politique, celui d'une plus grande unification du continent européen. Cette monnaie fut voulue par les Français et imposée aux Allemands qui connaissaient, eux, les lois économiques. Mitterrand voulait s'emparer du deutsche mark, la « bombe atomique » allemande.

    Mais c'est l'Allemagne, qui ne voulait pas de l'euro, qui en profite le plus : son industrie règne sans partage sur le continent et exporte mieux grâce à une monnaie plus faible que ne le serait le seul mark.

    Mais le bon temps s'achève pour les Allemands. Trump veut fermer le marché américain aux voitures allemandes tandis que la politique accommodante de la Banque centrale européenne exaspère les épargnants allemands qui accumulent des économies guère rémunérées.

    L'euro s'est avéré une tragique erreur économique ; mais s'en débarrasser pourrait en constituer une plus tragique encore. C'est l'ultime argument des partisans de l'euro. Alors, comme on dit à Bruxelles : happy birthday

    Eric Zemmour

    Article paru dans Le Figaro Magazine du 17 février 2017 - Repris ici de La semaine de Magistro

     
  • Questions à Hilaire de Crémiers par Franck ABED [Agoravox]

    « L’événement politicien : la renonciation de Hollande. L’événement politique : l’anneau de Jeanne d’Arc » 

     

    2771589182.jpgFranck ABED : Bonjour. Quel fut l’événement le plus marquant de l’année 2016 pour la France ?

    Hilaire de CREMIERS : L’événement politicien : la renonciation de Hollande. L’événement politique : l’anneau de Jeanne d’Arc.

    Franck ABED : Le peuple américain s’est donné un nouveau président en la personne de Donal Trump. Que vous inspire cette élection ? Est-ce que cela peut influencer le cours des choses en vue de la présidentielle de 2017 ?

    Hilaire de CREMIERS : C’est le signe du refus populaire des fausses élites. La France connaît le même phénomène.

    Franck ABED : Les primaires de la droite et du centre ont démontré l’incapacité des catholiques à peser sur le jeu démocratique, à s’organiser et à être efficaces. En choisissant le candidat Poisson qui n’avait aucune chance de gagner, tout le monde a pu constater que le vote catholique ne représentait rien ou pas grand-chose. Comprenez-vous cette faculté chronique des catholiques à faire les mauvais choix ?

    Hilaire de CREMIERS : Non, le vote Fillon fut un vote traditionnel et catholique. Tout le monde le sait. Mais le système est tel qu’il ne peut jamais s’exprimer comme tel.

    Franck ABED : Différents acteurs et observateurs de la vie politique française estiment que le Front National a de grandes chances de se retrouver au deuxième tour de l’élection présidentielle en 2017. Pensez-vous que cette analyse soit juste ? En admettant que oui, est-il possible que Marine Le Pen devienne le futur président de la République ?

    Hilaire de CREMIERS : Oui, plus que vraisemblablement le Front national sera au deuxième tour. Il est en revanche plus que vraisemblable que tout le système empêchera Marine Le Pen de parvenir au pouvoir.

    Franck ABED : François Fillon sera candidat pour Les Républicains à l’élection présidentielle de 2007. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose concernant la défense de la loi naturelle à laquelle les catholiques français sont attachés ?

    Hilaire de CREMIERS : Tout dépendra de ce qu’il fera, osera et pourra faire.

    Franck ABED : Etant donné que le royalisme politique est moribond, comprenez-vous les royalistes qui rejoindraient François Fillon ?

    Hilaire de CREMIERS : Les royalistes ne sont pas moribonds. Ils sont libres et feront ce qu’ils jugeront le meilleur. Je parle de ceux que je connais.

    Franck ABED : Selon vous est-ce que la majorité des catholiques votera pour les Républicains ou pour le Front National lors de l’élection présidentielle de 2017 ?

    Hilaire de CREMIERS : Qu’est-ce que la majorité des catholiques ? Pratiquants ? Non pratiquants ? Il n’y a jamais eu de parti catholique en France, en tant que tel. Et heureusement !

    Franck ABED : Ces dernières années les sujets politiques ont souvent été les mêmes : immigration, terrorisme, islam, Union Européenne, insécurité, chômage. Plus personne n’évoque la Francophonie. Comment l’expliquez-vous ?

    Hilaire de CREMIERS : La France n’a plus ni diplomatie ni rayonnement. La faute au régime. La Francophonie ne rapporte plus rien aux politiciens. Ils s’en désintéressent.   

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    Propos recueillis le 5 décembre 2016

  • Pourquoi la haute finance craint le Brexit

     

    par Ludovic Greiling 

     

    1067266642.jpgLe référendum britannique pourrait provoquer une poussée souverainiste ailleurs en Europe qui ne serait pas sans conséquences sur le marché des capitaux et les projets de dette fédérale. La crainte s’est emparée des milieux financiers.

     Une petite panique s’est répandue dans les milieux bancaires après le référendum britannique demandant la sortie de l’Union européenne. Pas un jour sans qu’une conférence téléphonique ne soit organisée, que des études économiques détaillant les « risques politiques » en Europe ne tombent.

    « Les partis populistes britanniques auront donc eu le dernier mot, l’égoïsme l’emporte sur la fraternité », commentait un gérant de fonds. « L’expérience grandeur nature va pouvoir se mettre en place après le vote des britanniques », redoutait la banque Natixis, consciente qu’une sortie d’un pays de l’Union européenne avait été frôlée à plusieurs reprises ces dernières années.

    Au Crédit Agricole, on redoutait les élections en Espagne dans la foulée du référendum britannique. A la banque Oddo, on publiait une étude de deux pages sur les probabilités d’un Frexit, avec une seule question : « Marine Le Pen peut-elle gagner ? ».

    Oui, depuis quelques années, les structures de financement de l’économie parlent de plus en plus hautement de politique…

    L’apocalypse commerciale n’aura pas lieu

    Un tel chambardement dans les milieux financiers pourrait étonner. En effet, quand on cherche à connaitre les conséquences potentielles du référendum britannique sur la sortie de l’Union européenne, les explications ne sont pas toujours très claires.

    « Les relations entre le Royaume-Uni et le reste du monde vont changer. Les règles ne seront plus les mêmes pour la cinquième puissance économique mondiale », souligne Natixis, qui pense que « la source du choc viendra pour les britanniques de ce qu’ils n’auront plus accès au marché unique dans les mêmes conditions ».

    Chez Oddo, on pense également « qu’on ne quitte pas impunément son principal partenaire commercial ». Cependant, « on hésite à écrire une note sur les conséquences économiques du Brexit sans d’abord se garder de tous les côtés : toute estimation est incertaine, révisable, conditionnée aux scénarios politiques ».

    Certes, les entreprises britanniques vont sans doute perdre des marchés à l’export dans l’UE et Londres devrait voir son influence réduite à Bruxelles. Mais la baisse de la livre (consécutive aux rapatriements effectués par des fonds étrangers) devrait renchérir les importations et favoriser ainsi l’industrie locale. Et le Royaume-Uni, qui ne versera plus sa quote-part au budget de l’Union, ne devrait plus être soumis aux très contraignants règlements européens en matière de commandes publiques de produits locaux ou de pilotage de la politique industrielle.

    La peur des milieux bancaires suite au référendum est à chercher ailleurs.

    Souveraineté monétaire ? Contrôle des capitaux ?

    « Il y a des revendications dans d’autres pays de l’Union Européenne pour la tenue des référendums similaires et plusieurs anticipent des événements potentiellement ‘déclencheurs’ (les élections espagnoles, le référendum sur la Constitution italienne en octobre, par exemple) », explique ainsi Paul Jackson, directeur de la recherche du gestionnaire ‘Source’ dans une note intitulée « Ah David [Cameron], qu’est-ce que vous avez fait ?’.

    « Il faudra trouver et définir une dynamique commune pour éviter que le référendum britannique ne soit pris comme un précédent. Car très rapidement, on doit s’attendre à de multiples demandes de référendum partout en Europe », estime l’économiste Philippe Waechter chez Natixis.

    Le projet d’un Etat central sur le continent et d’une extension de la pyramide de dettes au niveau de l’entité bruxelloise est en danger, victime indirecte de la démocratie britannique. Les demandes formulées de manière répétée par les présidents de la Commission européenne ou de la République française pour la création d’une dette fédérale pourraient ne jamais être exaucées.

    Au contraire, une rétractation globale en Europe ouvrirait la voie à de possibles contrôles des capitaux spéculatifs, à l’image de ce qu’a fait l’Islande pour sortir de sa faillite à partir de 2010.

    Trop, pour certaines élites financières ? « D’une façon ou d’une autre, ce résultat doit être annulé. Un second référendum paraît inévitable », a tweeté l’ancien commissaire européen Peter Sutherland, actuel président non exécutif de Goldman Sachs, la banque d’affaires américaine proche de la Maison Blanche, et ancien directeur général de l’OMC et de la Royal Bank of Scotland. 

  • Tout ce qui est Racines est bon : après Dunkerque et Menton, le Carnaval est à Nice...

    (Tiré de notre Album Fêtes de France, Identité française : ces fêtes qui "font", qui "sont la France...)

     

    La première trace écrite que l'on possède au sujet des Carnavals date de 1294 : cette année-là, Charles d’Anjou, Comte de Provence, signale avoir passé à Nice "les jours joyeux de Carnaval".
    Charles d'Anjou - qui devait mourir en 1309 - devient ainsi, pour ainsi dire, le premier "chroniqueur" du Carnaval...
    On sait que ce prince fit "de fréquents séjours en Provence où il se montra un sage administrateur".
    Ce qui explique sa présence, en 1294, aux réjouissances du Carnaval de Nice, qui est donc le plus ancien connu, et reconnu, en France, même s'il n'est, bien sûr, pas le seul : plusieurs autres villes en France organisent de très beaux et très joyeux Carnavals...

    Le Carnaval ? Du païen et du chrétien...

    Le Carnaval est en effet l'héritier de rituels antiques, comme les fêtes débridées des Lupercales, mais il est aussi essentiellement lié au calendrier chrétien, et se déroule entre l'Epiphanie (le 6 janvier, fin des fêtes de Noël, avec la présentation de Jésus au Temple) et le Mardi Gras (veille du début du Carême), fête mobile, qui peut tomber entre le 3 février et le 9 mars, et début de la période des Fêtes de Pâques...

    Le mot Carnaval vient de l'italien carnevale ou carnevalo, qui a pour origine carnelevare, mot latin formé de carne (viande) et levare (enlever) : c'est la dernière fête où l'on peut encore faire bombance, manger de la viande, avant, justement les quarante jours du Carême, pendant lesquels on fera abstinence...
    En espagnol, Carnaval se dit Carnestolendas, c'est-à-dire, si l'on en revient au latin, "les viandes devant être prises", puisque, ensuite, comme on vient de le dire, ce seront les quarante jours de pénitence du Carême...

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     Les Lupercales, dans la Rome antique, sont des fêtes annuelles célébrées près d'une grotte nommée le Lupercal (au pied du mont Palatin), en l'honneur de Faunus, dieu des troupeaux qui les défendait contre les loups.
    La fête des Lupercales avait lieu à Rome du 13 au 15 février, c’est-à-dire à la fin de l’année romaine, qui commençait le 1er mars.
    Les luperques, prêtres de Faunus, sacrifiaient un bouc à leur dieu dans la grotte du Lupercal où, selon la légende, la louve avait allaité Romulus et Rémus...

     

     

    Le Carnaval de Nice : des origines...

    On l'a vu plus haut, le premier écrit relatant le Carnaval de Nice date de 1294; il fut rédigé par le comte de Provence, Charles II duc d’Anjou qui "vient passer les fêtes de carnaval, dans sa bonne ville de Nice".
    Aux XIVème et XVème siècles, le carnaval est avant tout une fête populaire, assez simple.
    Au XVIIIème siècle, sous l'influence du carnaval vénitien, les bals masqués se développent.
    Dans la seconde moitié du XIXème siècle, Nice devient la capitale de la villégiature hivernale, et l'écrivain dijonnais Stéphen Liégeard invente l'heureuse expression "Côte d’Azur", en 1871.

    Le corso carnavalesque se déroule principalement sur "le Cours" (d'où son nom...), haut lieu de la vie mondaine.
    Un comité des fêtes fut créé en 1873 : il érigea le carnaval en véritable spectacle, puis organisa des concours de défilés de chars, mascarades et cavalcades pour le Mardi Gras.
    Deux grands artistes niçois, Alexis Mossa et son fils Gustav-Adolf Mossa, furent "Ymagiers du Roy" : ils sont directement à l'origine des chars de Sa Majesté Carnaval et de sa Cour.
    Mossa réalisera le premier char de Sa Majesté Carnaval en 1882, et lui adjoindra Madame Carnaval en 1893...

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    ...à la Bataille de fleurs...

    C'est Alphonse Karr qui fut à l'origine de la première bataille de fleurs, en 1876 : à son instigation, Andriot Saëtone créa la première "bataille de fleurs" sur la promenade des Anglais...

    Aujourd'hui, cette bataille pacifique et odorante se déroule pendant le Carnaval : installés sur vingt chars fleuris, des jeunes - garçons ou filles - lancent des fleurs aux spectateurs. Des troupes musicales, venues des quatre coins du monde, prennent place entre les chars, comme pour le corso carnavalesque.

    Quasiment toutes les fleurs lancées durant cette bataille - mimosa, lys, marguerites... - poussent sur les collines de la région; les producteurs locaux plantent à l'automne les variétés qui constitueront le décor végétal des prochains chars, imaginés en étroite collaboration avec les fleuristes.
    Il faut entre quarante et cinquante heures pour décorer un char, mais le piquage ne se fait qu'au dernier moment, pour garantir la fraîcheur des fleurs.
    De nos jours, la bataille entre spectateurs n'a plus lieu, elle est devenue un "lancé" d'environ 100. 000 fleurs de char au public...

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  • Éric Zemmour : « Cette loi des deux ans qui contraint Macron à faire comme tous ses prédécesseurs »

     

    thUKZO41O8.jpgEt l’Allemagne dans tout ça ? En paix comme en guerre, sous l'angle politique et militaire, comme sous l'angle économique, si évidemment toujours corrélés, cette question est au centre de notre passé comme de notre présent. Au centre de l'oeuvre de Jacques Bainville dont à bien des égards Zemmour est un continuateur lucide. Emmanuel Macron en fait le redoutable apprentissage et c'est ce dont Zemmour traite ici. [Le Figaro du 10.05). Un article intéressant. À lire absolument.  LFAR 

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    « Au bout de deux ans, Macron a enfin compris que les Allemands défendent exclusivement les intérêts allemands »

    Ses anciens collaborateurs confient que le président Mitterrand n’achevait jamais un échange avec eux, sur n’importe quel sujet, sans une question devenue rituelle : et l’Allemagne dans tout ça ?

    C’est pour ne pas se couper de l’Allemagne qu’en 1983, acculé par une crise monétaire et financière, Mitterrand a mis à la poubelle le socialisme qu’il avait promis pendant sa campagne de 1981. C’est pour « clouer la main de l’Allemagne sur la table de l’euro », (il craignait que l’Allemagne réunifiée ne s’éloignât vers l’Est) qu’il a signé le traité de Maastricht et abandonné la souveraineté monétaire de la France.

    On peut estimer que Macron fut d’abord le meilleur élève de Mitterrand. Toute sa campagne présidentielle reposait sur la séduction de l’Allemagne. Toutes ses réformes étaient des (pâles) imitations des réformes mises en œuvre par Gerard Schröder au début des années 2000. Il fallait, pensait Macron, « germaniser » la France pour que l’Allemagne, mise en confiance, accepte de « franciser » l’Europe, c’est-à-dire accepte les réformes de l’Europe proposées depuis des années par les Français.

    Deux ans après, Macron est obligé d’admettre, en tout cas par-devers lui, qu’il a échoué. Angela Merkel a refusé à peu près tout (sauf des bagatelles sur les travailleurs détachés ou le budget de la zone euro) ce que Macron demandait au nom de « la souveraineté européenne ». Elle a vite compris que la solidarité et l’efficacité réclamées dans la zone euro obligeraient les Allemands à puiser dans leurs énormes excédents d’épargne pour financer une Europe du Sud exsangue ou encore la pharaonique « Europe de la Défense ». L’Allemagne paiera, le slogan était déjà celui de l’après-1918, et n’avait pas davantage fonctionné !

    Trouver une alternative

    Cet échec est concomitant de l’explosion des « gilets jaunes ». Étonnante concomitance puisque la marginalisation de cette population périphérique est en partie la conséquence des choix économiques faits en 1983, justement, pour rester arrimés à l’économie allemande.

    Cet échec de Macron explique qu’il ait à son tour cédé au « virage des deux ans », comme tous ses prédécesseurs depuis Giscard, alors qu’il avait juré de ne pas y succomber. Cet échec explique qu’il ait renoncé à la réduction des déficits budgétaires et du nombre de fonctionnaires. Mais cet échec explique aussi qu’à Bruxelles, la France n’ait désormais plus peur de s’opposer à l’Allemagne, que ce soit au sujet du Brexit, des relations commerciales avec les États-Unis ou de la taxe sur les Gafa.

    Au bout de deux ans, Macron a enfin compris que les Allemands défendent exclusivement les intérêts allemands. Et qu’il serait temps pour les Français d’en faire autant. Mais il n’est pas facile de changer de stratégie et d’allié privilégié, surtout quand c’était la stratégie des élites françaises, de droite comme de gauche, depuis Giscard. Pas facile de trouver une alternative, au-delà de l’utilisation des mots de l’adversaire nationaliste qu’on vouait aux gémonies il y a peu. Le roi Macron est nu et, contrairement au célèbre conte, il est le premier à le savoir.    

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    « Cet échec est concomitant de l’explosion des « gilets jaunes ».

    Éric Zemmour

  • Sur le blog de Marc Rousset : La fermeture de Fessenheim va-t-elle mettre la France ”à la merci d'une vague de froid” c

    Sources : https://actu.orange.fr/france/

    http://marcrousset.over-blog.com/

    La fin de la centrale alsacienne avait été prévue de longue date, bien avant la pandémie de Covid-19 qui a compliqué le calendrier des chantiers de maintenance des réacteurs d'EDF et fait maintenant craindre un hiver sous tension pour la sécurité de l'approvisionnement du pays. Le syndicat CFE dénonce une "absurdité industrielle et climatique".

    Après 43 ans de service, la centrale nucléaire de Fessenheim va définitivement cesser de fonctionner mardi avec la mise à l'arrêt dans la nuit de lundi à mardi 30 juin du réacteur n°2, avant d'être démantelée.

    Son arrêt définitif va priver la France d'une capacité de 900 MW, après une puissance équivalente déjà perdue en février avec la fermeture du premier réacteur. Au risque de passer un hiver compliqué en terme d'approvisionnement électrique ?

    Prévue de longue date, la fin de la doyenne des centrales françaises intervient en effet au moment où la sécurité de l'approvisionnement électrique pour l'hiver est compliquée par la pandémie du Covid-19. Les arrêts pour travaux et rechargement du combustible sont habituellement réalisés au printemps et à l'été, afin que les réacteurs soient prêts en hiver, quand ils sont le plus sollicités en raison notamment du recours massif au chauffage électrique. Mais ces opérations ont pris du retard cette année en raison de la crise sanitaire. 

    Une situation "inédite" qui nécessitera "une très grande vigilance"

    S'agissant de l'hiver prochain, la situation est "inédite" et nécessitera "une très grande vigilance", a mis en garde François Brottes, le président du directoire du gestionnaire du réseau à haute tension RTE. EDF a du coup été contraint de s'adapter. "Le programme industriel pour maintenance programmée du parc nucléaire a été révisé et ajusté afin de disposer de la plus grande disponibilité possible sur la période novembre 2020-février 2021", explique-t-on chez l'électricien. 

    "Nous avons réservé certains de nos réacteurs pour la production d'hiver en les arrêtant cet été et cet automne pour économiser leur combustible. Cela va également nous permettre de décaler à 2021 le prochain arrêt pour maintenance de ces réacteurs", indique le groupe.

    Pour alléger la pression sur le système électrique, le gouvernement a par ailleurs mis en place des mesures de soutien plus fortes à l'effacement (la réduction ponctuelle de la consommation de gros clients), et pour l'achat de thermostats plus performants. 

    "Hérésie"

    Face à cette situation complexe, les syndicats ont critiqué une nouvelle fois la décision de fermer Fessenheim. "La difficulté à passer l'hiver sera d'autant plus grande que le système électrique aura été privé de 1.800 MW de puissance électrique pilotable issue des deux réacteurs de Fessenheim fermés au 1er semestre", regrette ainsi la CFE. Le syndicat estime qu'il s'agit d'une "absurdité industrielle et climatique", doublée d'une "hérésie électrique qui met la France à la merci d'une vague de froid".

    Mais le gouvernement n'avait pas l'intention pour autant de retarder la mise à l'arrêt, une promesse politique à haute teneur symbolique qui va finalement se matérialiser après des années d'atermoiements. "On ne va pas changer de direction à la dernière minute", a avancé la ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne.

    Un report aurait été d'autant plus difficile que certains investissements indispensables à l'amélioration de la sécurité n'ont pas été réalisés dans la centrale alsacienne. Elle avait été dispensée de ces travaux justement parce qu'elle était en fin de vie.

  • Baisse des expulsions, accélération de l’immigration : que fait Macron ?, par Philippe Kerlouan.

    Moins de liberté pour les Français, plus de liberté pour les immigrés : telle semble être la devise d’. La crise sanitaire a des conséquences paradoxales : des mesures de plus en plus contraignantes à l’égard de nos compatriotes, mais une indulgence coupable à l’égard des étrangers en situation irrégulière. 

    5.jpegLe Figaro, s’appuyant sur un rapport de la CIMADE et d’autres associations d’aide aux migrants, souligne que, durant cette année de Covid, les placement en rétention d’illégaux en vue de les renvoyer dans leur pays d’origine ont été divisés par deux.

    Au mois de juin, Macron a bien demandé aux ministres concernés « d’activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » pour les expulsions, laissant, selon son habitude, retomber sur ses subalternes la responsabilité des défaillances de sa politique ; mais force est de constater, selon les chiffres de la CIMADE, que, pour l’année 2020, sur la seule Métropole, les enfermements sont passés de 24.149 à 13.011 (-46 %). Comme le rapporte Le Figaro, « jamais il n’y a eu autant d’illégaux en et jamais les expulsions n’ont été aussi faibless ».

    L’opposition LR, qui fait, un peu tardivement, de l’ son cheval de bataille, s’inquiète et redoute qu’après ce ralentissement des expulsions, la machine ne reste grippée – à supposer que le gouvernement veuille vraiment la relancer. La , qui a longtemps été au pouvoir sans agir efficacement, n’est sans doute pas la mieux placée pour tirer la sonnette d’alarme, mais la situation qu’elle dénonce, à la suite du Rassemblement national et de quelques personnalités lucides, n’en est pas moins réelle.

    Un paradoxe manifeste entre discours et passage à l’acte

    Guillaume Larrivé, député de l’Yonne, estime le nombre de clandestins à « plus d’un demi-million ». Il rappelle que « les procédures d’éloignement ne sont toujours pas à la hauteur de l’explosion de l’immigration illégale ». Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration sous le mandat de , va encore plus loin. Il estime que « ces chiffres de la rétention sont en trompe-l’œil et ne doivent pas masquer une réalité : le ralentissement du Covid entraînera l’accélération des migrations ». L’habitude devenant une seconde nature, le laxisme produira un appel d’air pour la venue de nouveaux clandestins.

    Selon François- Buffet, président de la commission des lois du Sénat, « le problème reste la très grande faiblesse des réadmissions et donc de l’accord des pays d’origine pour accueillir leurs ressortissants ». Il avait proposé de conditionner l’octroi de visas par la France à l’obtention de laissez-passer consulaires et d’inscrire cette disposition dans la loi, mais le gouvernement s’y est opposé. Comme le conclut l’article du Figaro dans un euphémisme, il y a un « hiatus » entre « la fermeté affichée par les autorités et la réalité de la politique migratoire française ».

    Cette politique migratoire est à l’image du chef de l’État : quand un sujet le gêne, il est apparemment ferme dans ses déclarations, mais fluctuant, tiède, voire pleutre dans ses actes. Il n’a pas la volonté de s’attaquer à ce problème, qui contrevient à sa vision multiculturaliste du monde. Il considère la France comme un simple espace économique, ne croit ni à sa culture ni à ses racines judéo-chrétiennes. Il n’a cure de l’ de la France, de sa survie même, si ce n’est en période électorale. L’immigration n’est pour Macron un problème que si elle peut nuire à sa réélection.

     

  • Jacques Smith : « L’enquête sur l’islamo-gauchisme à l’université doit être indépendante pour dénoncer cette idéologie m

    Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, a déclenché de vives réactions après avoir mandaté le CNRS pour mener une « étude scientifique » sur l’« islamo-gauchisme » dans les universités.

    Au micro de Boulevard Voltaire, réaction de Jacques Smith, qui s’étonne que l’enquête ait été confiée au CNRS, lui même « gangrené » par cette idéologie.

    https://soundcloud.com/bvoltaire/jacques-smith-1

    Le ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a déclaré que l’enquête sur l’ qui se répand dans les différentes françaises serait faite. Saluez-vous la décision du ministre ?

    La première réaction de l’UNI fut un étonnement. Elle prend enfin à bras-le-corps ce problème que nous dénonçons depuis des années. Que ce soit les thèses décolonialistes, indigénistes ou racialistes qui prospèrent et gangrènent l’enseignement supérieur français, et que ce soit des syndicats comme l’UNEF et toute l’extrême gauche étudiante en général, qui donne des exemples multiples d’islamo-gauchisme. La première réaction, c’est évidemment ENFIN. Ensuite, la deuxième réaction est de se demander qui fera cette enquête. Cette enquête n’est pas indépendante et s’est fait désavouer par le président de la République.

    Certes, c’est un sujet. Néanmoins, est-ce une priorité pour les étudiants français ? Ceux qui pourraient tomber sous le coup éventuel de cette accusation déclaraient que les étudiants étaient en grande précarité, qu’ils n’arrivaient pas à se nourrir et qu’ils n’arrivaient plus à étudier. Y a-t-il un problème de chronologie dans la déclaration du ministre ?

    Depuis dix mois, à l’UNI, nous alertons sur cette précarité sociale et sur la situation catastrophique des étudiants. L’impact de la crise sanitaire est immense sur l’ensemble de la jeunesse. Nous prenons ce sujet à bras-le-corps, puisque le gouvernement ne fait pas grand-chose. Nous organisons des distributions alimentaires dans toutes les grandes villes universitaires. Une proposition de loi vient d’être lancée à l’Assemblée, soutenue par des dizaines de députés, concernant le ticket resto étudiant. Ce dernier permettrait de régler le problème de la restauration étudiante.

    Cela fait des années que nous dénonçons l’islamo-gauchisme. Il faut aussi prendre cet immense problème de l’enseignement supérieur à bras-le-corps, sinon, il en va de l’avenir de notre pays. Lorsqu’on voit le CNRS qui a fait son communiqué, hier, ou la CPU [Conférence des présidents d’université, NDLR] qui désavoue aussi le ministre en disant que l’islamo-gauchisme est un concept bidon venant de l’extrême droite et qu’il n’existe pas, on peut se dire que le ministère de l’Enseignement supérieur est soit complètement amateur et incompétent soit complètement complice en disant « On va faire une enquête dirigée et diligentée par ces mêmes islamo-gauchistes, comme cela, on dira que cela n’existe pas ». Il peut même y avoir une complicité coupable du ministère.

    Pour vous donner un exemple concret, le ministre avait annoncé que cela serait fait par le CNRS, dont on connaît bien évidemment les options politiques bien à gauche, et aussi par l’alliance Athéna, qui regroupe certains enseignants chercheurs de sciences humaines et sociales. Son président est Jean-François Balaudé, ancien président de l’université de Nanterre. Il avait soutenu et fait une convention avec une association islamiste pour programmer des créneaux horaires de sa piscine universitaire à Nanterre réservés aux femmes en burkini. On voit bien que tout cela est gangrené. Il faut regarder toutes les subventions publiques de l’État qui sont faites à une organisation comme l’UNEF. Cette dernière a prouvé moult fois sa complicité et son islamo-gauchisme réel.

    Que demande l’UNI ?

    L’UNI demande que ce sujet soit mis sur la table et que l’enquête soit faite de manière complètement indépendante pour que l’on puisse relever tous les cas de thèses indigénistes, thèses racialistes, thèses décolonialistes, tous les cas de réunions non mixtes où les personnes blanches sont interdites dans l’enseignement supérieur. Il faut faire en sorte que tout cela s’arrête. C’est une idéologie qui prospère et qui est mortifère pour notre pays. Si cela continue, il en va encore de l’avenir de notre pays.

     

    Jacques Smith

    Délégué national de l'UNI
     
  • Face à l’Islamisme Le Dieu de nos pères, par Aymeric Pourbaix.

    © Jean Louis Tosque / Pixabay

    Le 2 octobre, Emmanuel Macron doit préciser comment il entend lutter contre le séparatisme islamiste, ce cancer qui ronge la société en créant des zones de non-droit.

    Ce qui frappe, c’est que ce discours présidentiel intervient une semaine après le dernier attentat islamiste en date, à Paris. Le même jour où s’éteignait l’écrivain Denis Tillinac, 73 ans, auteur notamment du Dieu de nos pères (Bayard éditions), dans lequel il prenait la défense du catholicisme, avec cette mélancolie d’une civilisation en voie de disparition.

    8.jpgUn terreau favorable

    Pourquoi relier ces deux événements ? Parce que l’attachement à la religion catholique, à sa culture, est encore partagé par nombre de nos contemporains – pour quelques années encore. Signe que la société française comporte quelques solides anticorps à cette idéologie meurtrière qui gangrène certains quartiers. Ainsi, selon un récent sondage du Monde, 56 % des Français connaissent encore le Notre Père, et 25 % ont un chapelet.

    C’est donc un terreau susceptible de voir refleurir quelques jeunes pousses, et qui mérite qu’on y travaille activement. Les gouvernants d’abord, en reconnaissant qu’il ne suffira pas de combattre l’islamisme par la force – certes nécessaire. Car cela ne chassera pas la séduction maléfique exercée par l’islamisme sur de jeunes esprits, via internet notamment.

    Au bout du compte, on ne détruit bien que ce que l’on remplace. L’homme est un être par nature religieux, capax Dei – capable de Dieu. Il ne sera donc pas possible de déraciner cette aspiration spirituelle en lui opposant la fragile «  laïcité  » d’un monde matérialiste… Mieux vaut miser sur un Dieu d’amour.

    Dans les années 30, face à la montée du nazisme, la philosophe Simone Weil a abandonné sa posture pacifiste et pris conscience de la force politique de la religion. Proposant même d’inscrire cette aspiration dans un préambule de la Constitution. Dans L’Enracinement, elle souhaitait aussi que le christianisme soit considéré dans l’enseignement public comme un «  trésor  » de la pensée humaine, car donnant accès au Bien. C’était en 1943. Cela n’a pas pris une ride…

    Il est clair que toutes les élites de ce pays sont encore loin de partager ce constat, pourtant de première urgence. C’est pourquoi il appartient aux catholiques eux-mêmes de se montrer à la hauteur de cet héritage. D’en être fiers et de savoir en montrer la pertinence et la beauté pour aujourd’hui. Sans vaine gloriole, mais sans honte non plus. En un mot, de «  rendre la religion aimable  », comme le disait saint François de Sales (1567-1622), fine fleur de la Réforme catholique en France.

    Son inspiration, l’évêque de Genève l’avait aussi puisée en Espagne, dans la réforme du Carmel de sainte Thérèse d’Avila : «  Le monde est en feu  », disait-elle alors, face aux guerres de Religion. Son audace et sa foi la conduisirent alors à miser avant tout sur l’émergence d’âmes ferventes et bien formées – des «  soldats d’élite  » –, soutenus par la prière de saintes religieuses.

    Convaincue qu’elle était que la mystique et la sainteté sont des conditions essentielles à la réforme de la politique, et de la société tout entière.

    Source : https://www.france-catholique.fr/