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  • Agnès Thill sur la loi Bioéthique : « Les députés LREM n’ont aucune limite, tout est permis… Cette loi est la honte de c

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    En cette dernière semaine de juillet, le très controversé projet de loi Bioéthique revient en seconde lecture à l’Assemblée nationale. Au micro de Boulevard Voltaire, la députée Agnès Thill dénonce la nouvelle mouture de ce texte qui va bien au-delà de ce qui avait été proposé en première lecture.

    https://soundcloud.com/bvoltaire/agnes-till-inquiete-au-sujet-de-la-pma

    Pourquoi souhaitez-vous dénoncer l’accélération du projet de loi bioéthique ?

    Beaucoup de choses sont passées, beaucoup plus que ce qu’il y avait en première lecture. Ce qui est passé frise l’inadmissible. Le recours à des établissements lucratifs en est un exemple. Les établissements privés par définition cherchent à faire du profit. Et faire du profit avec des gamètes revient à la marchandisation de l’être humain. On peut également citer l’absence de collégialité. Ou encore la ROPA, lorsque dans un couple de femmes homosexuelles, une femme porte l’enfant issu des gamètes de sa compagne. C’est une forme de GPA, un prêt d’utérus. Alors qu’aucune n’a de problèmes de stérilité, l’utérus de l’une est prêté pour porter l’enfant de l’autre, alors qu’elle pourrait très bien le porter elle-même. Il y a également les chimères, un mélange de cellules-souches animales et humaines. C’est tout de même incroyable ! Même des associations de défense des animaux s’offusquent de cela… En revanche, il n’y a aucune association de défense des êtes humains qui s’en offusquent. C’est tout de même fantastique. On en est à défendre davantage les animaux que les êtres humains. Il y a encore le tri, car il s’agit bien de cela, d’enfants trisomiques. Le DPIA est passé.
    Cette majorité LREM est allée beaucoup plus loin qu’en première lecture. Ils n’ont aucune limite. Tout est autorisé. Tout est permis. La PMA post-mortem n’est pas passée, mais ce ne fut qu’à deux voix près. Cela reviendrait quand même à naître d’un mort. Idem pour les personnes transgenres. Je crains qu’en séance néanmoins tout passe voire pire. Fin juillet, les opposants ne pourront peut-être pas se mobiliser et ils pourront passer tout ce qu’ils veulent.
    Le gouvernement et Emmanuel Macron pourront bien dire qu’ils ne voulaient pas tout cela et rejeter la faute sur les députés. Or, en programmant ce projet de loi fin juillet, ils savent très bien ce qu’ils font ! Ils ouvrent la porte à ceux qui militent et qui seront là, alors les autres ne sont pas là. Ce qui se passe est à mon sens une des hontes de ce quinquennat.

    Vous citez la méthode ROPA, le don d’ovocytes entre femmes. Pensez-vous que ce sera un jalon pour la légalisation de la GPA ?

    C’est clairement le premier pas de la GPA. La GPA consiste, pour une femme, à porter un enfant dont aucun gamète n’est issu d’elle, ni les gamètes féminins ni les gamètes masculins. Elle prête, en attendant que l’utérus artificiel arrive, son utérus.
    Ils parlent de GPA éthique. Qu’est-ce que cela veut dire ? La seule différence entre la GPA éthique et la GPA tout court, c’est qu’il n’y a pas d’argent. Ils disent que c’est altruiste, par amour.
    C’est exactement ce qui se passe dans le cas que vous mentionnez. Par amour, l’une prête son utérus à l’autre, elle porte l’enfant de l’autre. C’est un prêt d’utérus, ni plus ni moins. On dira certainement que c’est pour l’autre et non pas pour un étranger. C’est donc la porte ouverte à cette fameuse GPA éthique dont ils parlent tout le temps.
    Nathalie Loiseau s’était positionnée avant février, avant son élection aux Européennes, pour la GPA éthique. Gabriel Attal aussi, pour la GPA éthique. Ils disent que c’est une GPA altruiste, par amour pour l’autre.
    Du moment où une femme peut le faire par amour pour sa conjointe, la mère peut le faire, la sœur peut le faire par amour pour son fils ou son frère. Pas de contrat, pas de finances, on est en plein dans cette GPA éthique. Et alors, c’est fini. Ensuite, on pourra dire que la GPA existe et qu’il n’y a plus qu’à la légaliser.

  • Alain Finkielkraut: «Les éoliennes transforment tous les paysages en sites industriels».

    Alain Finkielkraut. François BOUCHON/Le Figaro

    Le philosophe et académicien, qui plaide pour une «écologie poétique», explique pourquoi il est fermement opposé à l’implantation d’éoliennes qui détruisent la beauté des paysages français.

    Tout en exprimant son attachement au nucléaire, Emmanuel Macron a réaffirmé son souhait de développer l’éolien en France pour augmenter nos capacités en énergies renouvelables. Que vous inspire ce choix du président de la République ?

    Alain FINKIELKRAUT.- Dans Sérénité, un de ses textes les plus abordables, Heidegger distingue deux sortes de pensées : la pensée calculante et la pensée militante, et il redoute le jour où la première sera seule à s’exercer. Avec l’écologie officielle, qui prétend combattre les méfaits d’une technique déchaînée, ce jour est arrivé. On fait les comptes, on mesure les diverses pollutions avec une précision toujours plus fine, et l’on en conclut que les énergies renouvelables permettront de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Il faut donc les développer pour lutter efficacement contre le changement climatique. La démonstration semble implacable. Elle oublie une chose : la laideur vrombissante de ces turbines géantes, de ces mastodontes effrayants qu’on appelle les éoliennes. C’est normal : la laideur échappe au calcul. Les poètes et les peintres nous ouvrent les yeux sur le monde. Mais il y a longtemps qu’ils n’ont plus voix au chapitre. L’écologie officielle se range sous la même bannière que son ennemi, le productivisme. Et, dans son noble souci de sauver la planète, elle participe sans état d’âme à la dévastation de la terre. Avec sa bénédiction, les aérogénérateurs accaparent la vue, écrasent ce qui les entoure. Comme l’a écrit Bérénice Levet dans une lettre au président de la République, « les plaines céréalières, les collines provençales, les rivages des océans, aucun arpent de terre ni de mer n’est à l’abri ». J’ai cosigné cette lettre avec Jean Clair, Patrice Gueniffey, Jean-Pierre Le Goff, Stéphane Bern, Benoît Duteurte, Yves Michaud, Pascal Vinardel, Parmi nous, aucun écologiste certifié.

    Qu’est-ce qui vous gêne dans les éoliennes ? Que répondez-vous à ceux qui affirment que les trouver laides relève de la subjectivité ?

    Tout est là, en effet. La modernité ne croit plus en la beauté. Elle a pris acte de la diversité des goûts et des cultures. Elle sait ou croit savoir que le beau n’est pas une propriété objective. Dire «c’est beau», pour elle, ne peut signifier que «j’aime ça». «J’admire la Passion selon Saint Matthieu. Tu t’éclates en écoutant Section d’Assaut, chacun ses préférences!» Rien n’est supérieur à rien. Parce que je mets au-dessus de tout Le Paysage idéal de Poussin, je hais de toutes mes forces le bouquet de fleurs que Jeff Koons a offert à la ville de Paris. Et parce que Vuillard m’est cher, je suis atterré par la bêtise du plug anal de Paul McCarthy ou la critique stéréotypée de la société de consommation qui émane des installations d’art contemporain. Mais on m’interdit désormais de voir ce que je vois parce que, affirme-t-on, il y a autant de réalités que de regards. Ainsi, l’enlaidissement de la terre et du monde croît à l’abri du relativisme professé par les démystificateurs, les malins, ceux qui ne s’en laissent pas accroire.

    Vous plaidez pour une écologie poétique, qui prenne en compte la beauté. Mais n’est-ce pas superfétatoire au vu de l’urgence climatique? Quand le bateau coule, a-t-on le temps de se soucier de la beauté du monde?

    Les éoliennes ne sont pas les moulins à vent de l’ère moderne. Elles transforment tous les paysages en sites industriels. La beauté du monde, c’est le bateau qui coule. Reste ce frêle espoir : comme l’extraction de matières premières nécessaires à la fabrication et au fonctionnement des éoliennes ou des voitures électriques – qui dépolluent le ciel de l’Europe – aggrave la pollution et augmente le nombre de maladies environnementales dans les pays où elle est pratiquée à grande échelle, peut-être la pensée calculante se saisira-t-elle du problème avant qu’il ne soit trop tard.

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    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Énergie nucléaire : enfin le réveil !, par Yannik Chauvin.

    On pouvait s’attendre à ce que l’aristocratie des extrêmes écolos, les gretaphiles à tous crins toutes couettes, les transiteurs écologiques compulsifs, les bobos germanopratins, les contempteurs excités des gaz à effet de serre, les lutteurs réchauffementaux convaincus, les défenseurs impénitents de la veuve noire et de l’or félin, les encore-épris-d’Al Gore, bref, tout ce que notre beau pays compte de gens qui comptent les bouffées de CO2, on pouvait s’attendre, disais-je, à ce qu’ils se révoltent bruyamment et qu’ils investissent les rues de nos villes avec force pancartes, vociférations et poings levés.

    3.jpegEh bien, non ! L’affaire n’a pas fait plus de bruit que la flatulence étouffée d’un papillon sur une écharpe de soie. La grande presse n’en a pas parlé, la télévision non plus et aucun des champions usuellement téléphages, télévores, téléphiles de l’écologie totale mondialisée n’a moufté.

    Pourtant, il y a de quoi ! Il y a quelques jours est née l’association du patrimoine et du climat (PNC France). Son comité est composé de scientifiques, d’élus et d’anciens ministres de droite et de gauche : on y trouve, pêle-mêle, et pardon d’avance à ceux que je n’aurais pas cité, des politiques – Hubert Védrine, Jean-Pierre Chevènement, Gérard Longuet, André Chassaigne, Arnaud Montebourg, Hervé Mariton –, des scientifiques – le prix Nobel de physique Claude Cohen-Tannoudji, Yves Bréchet, membre de l’Académie des sciences, et des industriels comme Louis Gallois, l’ancien patron de la SNCF. Le président en est Bernard Accoyer, ex-président de l’Assemblée nationale. L’objectif : dénoncer les décisions irrationnelles du gouvernement – arrêt de deux réacteurs à Fessenheim, arrêt du programme de recherche sur la quatrième génération, arrêt programmé de quatre autres réacteurs avant 2028, puis de huit autres avant 2035. La portée de ces mauvaises décisions, disent-ils, est connue : dégradation du bilan carbone de la France (par la réduction de la production pilotable d’électricité décarbonée), coût énorme financier, industriel, social (prix pour les consommateurs), environnemental, crises économique et sociale à venir dans les territoires impactés, risque de délestages dès cet hiver, déjà annoncés par Barbara Pompili. Dans son acte de naissance, PNC France gronde : « Au moment même où l’énergie nucléaire est mondialement reconnue comme étant incontournable pour contenir les émissions de gaz à effet de serre, le patrimoine nucléaire français est en grand danger. » Et de réclamer protection pour cette filière industrielle qui « pèse » 225.000 emplois.

    Face au concert assourdissant des opposants forcenés à l’énergie nucléaire, il est réconfortant de voir des personnes de haut niveau, hors toute appartenance politique monocolore, prendre la responsabilité de dénoncer la réduction drastique de la production d’électricité nucléaire. Il est piquant de lire, sous la plume de Greenpeace : « Certes, le nucléaire est une énergie qui n’émet que très peu de CO2, mais ce n’est pas pour autant une énergie propre. » Ils semblent gênés aux entournures ! On ne comprend plus rien : pour « lutter », comme ils disent, contre le réchauffement, que faut-il ? Être propre ou ne pas émettre de CO2 ? Faudrait savoir.

    Voltaire disait : « Qu’est-ce que la folie ? C’est d’avoir des pensées incohérentes. » À méditer…

     

    Yannik Chauvin

    Docteur en droit, écrivain, compositeur
  • Sommes-nous devenus des monstres ? , par Hildegarde.

    Le 18 février, c’est-à-dire aujourd’hui,  l’Assemblée Natio­nale doit débattre, entre autres, de pro­lon­ge­ment du délai de l’avortement à 4 mois ! La pho­to ci-jointe montre ce qu’est un fœtus de 4 mois. Pour avor­ter, il faut le broyer pour pou­voir l’évacuer, son cœur bat depuis plus d’un mois ; de plus, la clause de conscience des méde­cins, sages-femmes et infir­mières serait supprimée…

    En jan­vier de cette année, si le Sénat reje­tait le rem­bour­se­ment de la PMA aux couples de femme dans la loi bioé­thique, il se conten­tait de l’amender en enca­drant un peu plus la pos­si­bi­li­té de chi­mères homme/animal…

    Les diag­nos­tics pré­na­taux de plus en plus sophis­ti­qués induisent l’élimination qua­si sys­té­ma­tique de tous les fœtus atteints de han­di­cap pro­vo­quant l’émotion de per­sonnes han­di­ca­pées qui nous ques­tionnent sur l’eugénisme…

    Pour toutes ces lois, ce sont bien sûr les détresses qui sont mises en avant ; elles existent bien sûr. Les autres  argu­ments sont ceux de la liber­té ou de l’accomplissement d’un désir. « Ce que la science per­met, je le veux et j’y ai droit »…

    Les détresses elles-mêmes sont com­plexes : Je me sou­viens de cette jeune femme d’une ving­taine d’années, affo­lée devant une pre­mière gros­sesse impré­vue avec des condi­tions éco­no­miques et sociales dif­fi­ciles. Elle se fait avor­ter ; trois mois après elle m’annonce une nou­velle gros­sesse qu’elle mène­ra à terme. Je lui deman­dais pour­quoi alors cet avor­te­ment : « En fait , j’ai regret­té ce bébé donc j’en ai fait un autre ». Les condi­tions sociales et éco­no­miques n’avaient pas chan­gé… Et l’on veut sup­pri­mer le délai de réflexion !

    « Ce que je veux, j’y ai droit » Ce seul cri­tère fonde impla­ca­ble­ment la nou­velle morale. Exit d’abord le bien com­mun qui per­met de s’oublier pour un inté­rêt col­lec­tif ; ensuite, exit tout sens de la res­pon­sa­bi­li­té : assu­mer la consé­quence de ses actes ; Exit aus­si, tout sens du sacri­fice pour plus faible ou plus fra­gile que soit ; exit encore la limi­ta­tion de nos dési­rs jus­te­ment… Cette recherche jamais assou­vie des plai­sirs fait bien sûr pen­ser à la quête déses­pé­rée de Faust mal­gré les efforts de Méphis­to­phé­lès pour le contenter…

    Nous sommes sur­pris des vio­lences, du consu­mé­risme, de l’incivisme… Mais ne voyons-nous pas que tous les mes­sages envoyés par nos élites rela­ti­vi­sant la richesse de la vie humaine a des effets induits qui vont bien au-delà de ce que l’on pense ?!

    Des images cir­culent mon­trant de très jeunes gens s’attaquant à des poli­ciers en criant : « Tuez-les, tuez-les ! » Mais qu’est-ce que la mort, quand la vie n’a plus qu’un sens rela­tif ? Nos enfants deviennent des monstres…

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Contre la cancel culture.

    La chro­nique de Sté­phane Blanchonnet

    Le mois der­nier, j’insistais sur la néces­si­té pour le mili­tant de se culti­ver, plus pré­ci­sé­ment de culti­ver en lui l’amour des chefs‑d’œuvre de la civi­li­sa­tion. En effet, notre natio­na­lisme ne doit pas être seule­ment néga­tif (réagir aux agres­sions contre notre iden­ti­té) mais aus­si posi­tif (nour­rir cette iden­ti­té et être capable de l’incarner et de la reflé­ter).

    Stéphane Blanchonnet.pngLa menace repré­sen­tée par la can­cel culture dont on parle beau­coup en ce moment est une preuve sup­plé­men­taire de l’importance cru­ciale du com­bat cultu­rel. Qu’est-ce que la can­cel culture ? Une haine abso­lue de la civi­li­sa­tion, de la hié­rar­chie dans les arts, des huma­ni­tés, une volon­té enra­gée de détruire tous les ves­tiges de la grande culture au nom de l’égalitarisme et du poli­ti­que­ment cor­rect. La musique clas­sique, la grande lit­té­ra­ture, la science elle-même sont sur le point d’être pros­crites car trop éli­tistes, trop sexistes, pas assez mul­ti­cul­tu­relles, jugées « offen­santes » pour toutes les mino­ri­tés (ou pré­ten­dues telles), qu’elles soient eth­niques ou sexuelles… on en vient, aux États-Unis, à vou­loir ban­nir Homère des pro­grammes uni­ver­si­taires ! Jamais dans l’histoire, l’extrême-gauche, – celle des cam­pus amé­ri­cains en par­ti­cu­lier –, n’a mieux mon­tré son vrai visage, celui d’un anti­hu­ma­nisme radi­cal. L’avenir res­semble de plus en plus aux pires cau­che­mars des auteurs de romans d’anticipation. Qui sait si demain les dis­si­dents ne devront pas, comme dans Fah­ren­heit 451 de Ray Brad­bu­ry, deve­nir des « livres vivants », apprendre par cœur La Bible, L’Iliade et L’Odyssée, les tra­gé­dies d’Eschyle (qu’il devient déjà dif­fi­cile de repré­sen­ter sur scène en Sor­bonne !) et toutes les autres œuvres majeures de notre civi­li­sa­tion, quand celle-ci seront inter­dites ou réécrites pour com­plaire à l’idéologie domi­nante ? Cette menace n’est plus une pré­dic­tion futu­riste mais un méca­nisme déjà à l’œuvre, dont nous obser­vons chaque jour les pro­grès effrayants.

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    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Merci les Verts!, par Jean-Paul Brighelli.

    De gauche à droite, Eric Piolle, Esther Benbassa, Julien Bayou et Yannick Jadot. mars 2021 © ISA HARSIN/SIPA Numéro de reportage : 01011940_000006

    Je ne saurais trop remercier les héros de l’Écologie dont les noms suivent…

    Je remercie du fond du cœur Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, qui a montré à la France entière l’inanité des sapins de Noël, que l’on fait pousser pour les couper, quelle farce !

    3.jpegLes anciens administrés de Montaigne, ce demeuré qui ignorait tout de l’Écologie, se contenteront désormais d’un plug géant de couleur verte, comme celui qui avait été implanté jadis place Vendôme.

    Je remercie aussi Eric Piolle, qui a décidé de faire labourer les cours de récréation des écoles de sa bonne ville de Grenoble, afin que les garçons ne puissent plus y jouer au football et gênent ainsi les calmes jeux des filles. Sur ces terres à nouveau arables les enfants planteront des carottes et des tomates, qui viendront à maturité lorsque les vacances commenceront.

    Tous mes remerciements aussi à Grégory Doucet, qui impose le véganisme aux petits Lyonnais. Après tout, ce n’est pas parce que la ville s’ouvre sur le Charolais et la Bresse qu’il faut fournir en protéines animales des enfants initiés désormais à la co-responsabilité verte et aux joies du quinoa.

    Je m’en voudrais d’oublier Léonore Moncond’huy (littéralement : mon con d’aujourd’hui) qui vient de suspendre les subventions ordinairement allouées aux aéro-clubs de sa bonne ville de Poitiers, arguant qu’il était temps que « l’aérien ne fasse plus partie des rêves des enfants ». Icare est désormais interdit de séjour dans sa ville.

    À propos de subventions, comment ne pas célébrer Jeanne Barseghian, qui oubliant ses ancêtres arméniens, offre 2,5 millions d’euros à une organisation islamiste turque pour qu’elle édifie dans sa ville une mosquée dont le minaret rivalisera avec les flèches de la cathédrale. Peu importe que le Concordat qui régit l’Alsace ignore l’islam, il est temps d’intégrer les Français d’origine turque dans le grand patchwork national. Et quelle importance si la Confédération islamique Millî Görüş, qui a par ailleurs refusé de signer la Charte des principes pour l’islam de France, est une officine de l’AKP, le parti d’Erdogan, l’homme qui ne veut que du bien à l’Europe.

    Et j’en profite pour saluer le fait que lors de la même délibération municipale, Jeanne Barseghian ait fait rejeter la définition de l’antisémitisme que proposait l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, sous prétexte qu’elle interdisait, selon elle, de critiquer la politique d’Israël.

    Quitte à évoquer l’Alsace, je salue la fermeture de la centrale de Fessenheim, l’année dernière, qui fonctionnait parfaitement bien, ce qui nous a obligés à importer de l’électricité allemande issue de centrales au lignite, qui comme chacun sait ne sont absolument pas polluantes. Je déplore que le gouvernement n’en ait pas profité pour fermer toutes les centrales nucléaires, de façon à ce que la décroissance s’installe enfin et que nous utilisions une partie du temps que nous allouent les confinements présents et à venir à recharger nos portables en frottant deux silex l’un contre l’autre.

    Pour tous ces exploits accomplis en moins d’un an, merci, merci, merci ! Si en quelques mois les Verts ont su obtenir des résultats si méritoires, que ne feront-ils pas en cinq ans, lorsque Yannick Jadot aura été élu à la magistrature suprême…

    J’ai hâte — oh qu’est-ce que j’ai hâte !

    Jean-Paul Brighelli

    Source : https://www.causeur.fr/

  • Sur le blog ami du Courrier Royal : Hérédité et politique.

    L’objection la plus courante à la royauté est la transmission héréditaire du pouvoir. Qu’est-ce qui assure que le fils aura les qualités du père, nous dit-on ? L’intelligence politique n’est pas inscrite dans les gènes. Imaginer cela serait aussi stupide que de croire qu’avoir fait l’ENA est un gage de cette intelligence politique. Si nous pensons que l’hérédité est une forme préférable de transmission du pouvoir, c’est pour trois raisons. Tout d’abord il s’agit de soustraire la désignation du chef de l’État à la discussion et à la contestation.

    3.jpgBlaise Pascal écrit : « Les choses du monde les plus déraisonnable deviennent les plus raisonnable à cause du dérèglement des hommes. Qu’y a-t-il de moins raisonnable que de choisir, pour gouverner un État, le premier fils d’une reine? L’on ne choisit pas pour gouverner un bateau celui des voyageurs qui est de meilleure maison. Cette loi serait ridicule et injuste; mais parce qu’ils le sont et le seront toujours, elle devient raisonnable et juste, car qui choisira-t-on? Les plus vertueux et le plus habile? Nous voilà incontinent aux mains, chacun prétendant être ce plus vertueux et ce plus habile. Attachons donc cette qualité à quelque chose d’incontestable. C’est le fils aîné du roi: cela est net, il n’y a point de dispute. La raison ne peut mieux faire, cars la guerre civile est le plus grand des maux. » C’est que la contestation de la légitimité du chef de l’État n’affaiblit pas seulement celui-ci, mais affaiblit aussi l’État et donc le pays tout entier. La transmission héréditaire de cette charge résout cette question.

    D’autres procédures, dira-t-on, la résolvent aussi. Le tirage au sort par exemple, que pratiquaient les Athéniens. Mais, il est un autre avantage que procure la transmission de père en fils, c’est l’amour filial. Un président de la république, quel que soit le temps qu’il occupe ce poste, n’est qu’un intérimaire qui laisser son siège à un étranger pour lui. Un roi passera le flambeau à son fils. Au premier, il faut beaucoup de vertu pour ne pas profiter, au dépens de l’État, d’une situation de pouvoir précaire. Une telle vertu est rare.  Au second l’amour filial lui dictera d’embellir le patrimoine, l’État, qu’il léguera à son fils. Cet amour filial est répandu, plus que la vertu désintéressée dont faire preuve un élu. C’est que nous souhaitons tous transmettre à nos enfants un peu de notre œuvre sur terre, pour continuer à vivre grâce à eux, non pas biologiquement, mais spirituellement. C’est ainsi que l’homme peut atteindre l’immortalité, nous dit Platon, dans Le banquet.

    Ainsi, là où la République demande une vertu surhumaine, la Royauté fait fond sur la nature humaine. Reste qu’ont peu objecter, sans doute, que tout cela ne garantit pas la compétence du roi. Bien sûr! Pas plus que l’habileté à se faire élire, c’est-à-dire à plaire au peuple, n’est gage d’aptitude à le gouverner. Mais pour apprendre l’art politique, vaut-il mieux une école d’administration, l’apprentissage de la rhétorique ou l’exemple quotidien du gouvernement qu’un roi donne à son fils? La connaissance des rouages de l’État est-elle meilleure lorsqu’elle est théorique ou lorsqu’elle découle d’une pratique quotidienne depuis l’enfance? Dans tous tous les métiers on constate une forte transmission du père au fils. Pour les professions libérales, on conçoit que des questions financières entre en jeu. Mais pour les cheminots, les artisans, les enseignants? C’est que l’affection pour le père diffuse inévitablement sur le métier qu’il exerce; que sa fréquentation dès l’enfance, l’exemple paternel, donne de ce métier une connaissance qu’aucune école ne peut donner. Il n’en est pas autrement pour un fils de roi. Nul ne sait s’il sera compétent, mais son éducation, la fréquentation et l’exemple de son père, sont les meilleurs atouts pour qu’il le soit. L’apprentissage d’un roi commence dès la naissance.

    Grâce à la transmission héréditaire de la couronne, on évite la contestation quant à la légitimité du roi; on fait profiter L’État d’un sentiment humain répandu, l’amour filial, plutôt que d’exiger une vertu rare et difficile du chef de L’État; on se donne toutes les chances que celui-ci soit le plus compétent possible.

    Pierre Van Ommeslaeghe

    Sources : https://le-courrier-royal.com/

    https://www.facebook.com/lecourrierroyal

  • Covid et principe de précaution : les camps scouts pourront-ils y survivre ?, par Marie Delarue.

    Qu’est-ce qu’un camp scout sans les odeurs de chaussettes sales ? Sans la joyeuse proximité des chambrées, les cabanes dans les arbres, les jeux de piste, les chantiers… Qui aurait imaginé les veillées « dans le respect des règles sanitaires », distanciation et masque obligatoires ?

    9.jpgJe l’ai dit, déjà : je me demande comment l’humanité a pu survivre jusqu’à ce jour. La trouille et son corollaire « le principe de précaution » règnent désormais sur ; « zéro risque », voilà la devise qui devrait désormais figurer au fronton de nos mairies.

    Selon ledit principe, les colonies de sont désormais soumises à des règles draconiennes ; les normes empilées au fil des ans ont tant grevé les coûts qu’elles sont devenues un loisir de luxe pour familles aisées. Voilà que s’y ajoutent, maintenant, les restrictions et autres contraintes sanitaires dues à la pandémie, faisant du moindre rassemblement un casse-tête.

    Le Figaro s’est penché sur le sort des camps scouts, des lieux qui, par principe, échappaient encore un peu à l’aseptisation ambiante. En effet, selon sa définition, le scoutisme a pour but d’« aider le jeune individu à former son caractère et à construire sa personnalité tout en contribuant à son développement physique, mental et spirituel », ce qui suppose la mise en œuvre d’« d’activités pratiques dans la nature, mais aussi des activités en intérieur, destinées plutôt à un apprentissage intellectuel ». Quelle que soit l’obédience à laquelle il se réfère, « le scoutisme s’appuie sur une loi et une promesse et a généralement une dimension religieuse ou spirituelle ». Il est pratiqué dans 217 pays et territoires, de toutes religions et nationalités.

    Et, donc, le Covid est passé par là, faisant que, désormais, « les camps scouts croulent sous les normes sanitaires », titre Le Figaro. À l’évidence, « avec le Covid, cela devient difficile de pratiquer le “vivre ensemble”, et de camper dans la nature », dit une cheftaine des Scouts de . Ainsi, on apprend que la liste des restrictions s’est encore allongée : désinfection de chaque objet utilisé, un mètre de distanciation lors des activités physiques.

    « Parmi les restrictions les plus difficiles à appliquer, la distanciation de deux mètres minimum entre deux couchettes est souvent évoquée », nous dit-on. Une cheftaine guide des Scouts unitaires de France explique que, chaque année, ses guides construisent des tentes suspendues dans des cabanes perchées dans les arbres. Quatre couchettes sont construites sur un premier étage, quatre autres sur un second, ce qui rend impossibles les espaces de deux mètres : « Cela voudrait dire trouver quatre arbres suffisamment éloignés, scier des perches beaucoup plus grandes, donc beaucoup plus . » Or, « les guides les plus jeunes ont 12 ans, et elles n’ont que deux jours pour construire leur tente. Ça en devient dangereux. »

    Confidence : je suis très étonnée qu’on autorise encore ces constructions dans les arbres quand on interdit aux moins de 18 ans de grimper sur une échelle pour récolter les fruits

    Le plus épineux est le problème de l’eau : lavage constant des mains et… vaisselle individuelle ! D’ordinaire, un ou deux jeunes sont chargés, par roulement, de faire la vaisselle de la collectivité ; désormais, « pour respecter les normes sanitaires, chacun doit faire sa propre vaisselle ».

    Question : si se laver les mains détruit le virus, que risque-t-on à les plonger dans l’eau de vaisselle ? À moins, bien sûr, qu’à l’aide de ses petits picots, il ne distingue entre votre assiette et celle du voisin…

     

    Marie Delarue

    Ecrivain, musicienne, plasticienne

    Source : https://www.bvoltaire.fr

  • Jean-François Stévenin : un second rôle qui avait de la gueule…, par Nicolas Gauthier.

    À 77 ans, l’acteur Jean-François Stévenin n’est plus. Il était de ceux dont on connaît immanquablement le visage mais pas toujours le nom. Soit un éternel second rôle. Mais sans ces derniers, que serait le français ?

    5.jpgImagine-t-on un seul instant Les Tontons flingueurs reposant sur les seules épaules du grand Lino Ventura ? Non. Parce qu’à ses côtés, il y a Francis Blanche, Venantino Venantini, Robert Dalban, Claude Rich et Paul Mercey ; pardon pour ceux qu’on oublie. Ou Le cave se rebiffe avec le seul Jean Gabin, sans Françoise Rosay, Franck Villard, Bernard Blier et Maurice Biraud ? Là encore, que les négligés veuillent bien nous pardonner.

    Jean-François Stévenin était donc de cette trempe. Logique, il avait aussi la gueule qu’il fallait, gueule de mauvais garçon, gueule de brutal, gueule du gars qu’on rêve de ne pas croiser dans la rue, tard le soir. À en croire ceux qui ont eu le privilège de le reconnaître, l’homme était pourtant des plus charmants. Un peu comme Lee Van Cleef, autre gueule de carnassier, mais dont le principal loisir ne consistait pas au lancer de couteau sur cibles vivantes mais à… l’aquarelle.

    Le profil du défunt était d’ailleurs autrement plus complexe que l’image qu’il renvoyait à l’écran. Diplômé d’HEC –promotion Pâquerette, ça ne saurait s’inventer –, il est tout d’abord stagiaire sur un film tourné à , mais n’en devient pas gauchiste de l’espèce exotique pour autant. En revanche, c’est en noble artisan qu’il fait ses gammes sur les plateaux de tournage : technicien dans tous les métiers possibles et imaginables ; puis assistant-réalisateur. Ce qui lui permet de seconder Jacques Rivette, l’un des cinéastes les plus énigmatiques de la Nouvelle Vague. Et c’est ensuite par hasard que Jean-François Stévenin devient acteur, tout simplement parce que pour un tout petit rôle, sa gueule est précisément celle de l’emploi, gueule qu’il promènera ensuite dans 116 films et 63 téléfilms.

    Cela lui laisse malgré tout le loisir de réaliser trois films globalement inclassables : Passe-montagne (1978), Double messieurs (1986) et Mischka (2002), qui bénéficient d’une rétrospective organisée en 2018 par le très prestigieux Festival Lumière, à . C’est une sorte de reconnaissance, mais qui le laisse plutôt de marbre, à en juger de l’idée qu’il se fait du métier d’acteur, à l’occasion d’un entretien accordé au Monde, la même année : « Comme acteur, je n’avais aucune expérience, donc je me suis appuyé sur les gestes. Je me suis aussi aperçu que John Wayne n’était jamais debout comme un con, il fallait qu’il ait une Winchester à la main ou qu’il prépare un café avec la Winchester posée à côté de lui. Paul Newman, Montgomery Clift, Marlon Brando, ils s’appuient tous sur des gestes. »

    Quant aux rôles interprétés, il donne encore ce joli point de vue : « On aime absolument tous les personnages, même le pire salopard de la Mafia. La vie, ce n’est ni noir ni blanc, c’est gris, c’est lumineux. »

    Et des rôles, il en aura interprété, passant indifféremment de ce cinéma tenu pour « exigeant » par les cuistres de Télérama à des films autrement plus populaires, mais toujours de qualité, tel L’Homme du train, de Patrice Leconte (2002), ou le réjouissant Psy, de Philippe de Broca (1981), dans lequel il incarne un gangster de l’espèce réactionnaire perdu dans un ashram de hippies névrosés, pour ne citer que ces deux-là.

    Bref, Jean-François Stévenin fut tout cela. Espérons qu’il est aujourd’hui parti rejoindre l’un de ses meilleurs amis, . Ils pourront toujours chanter en chœur : « Ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? »

    Salut l’artiste.

     

    Nicolas Gauthier

    Journaliste, écrivain
  • Christophe Bourseiller : « L’islamo-gauchisme et surtout le décolonialisme contaminent l’Université et l’ensemble de la

    Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, a mandaté le CNRS pour mener une « étude scientifique » sur l’« islamo-gauchisme » dans les universités.

    Pour Boulevard Voltaire, Christophe Bourseiller revient sur ce phénomène de l’islamo-gauchisme mais aussi sur le courant décolonial, venu des États-Unis.

    https://soundcloud.com/bvoltaire/christophe-bourseiller

    La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal a déclaré vouloir ouvrir une enquête pour faire un point sur l’islamo-gauchisme qui gangrénerait l’université française.

    Cette déclaration de la ministre est-elle fondée ?

    C’est une question que l’on peut se poser. Je ne connais pas suffisamment l’université française dans son détail pour déterminer si l’université est gangrenée ou non par l’islamo-gauchisme. En tout état de cause, j’ai l’impression que la ministre utilise le terme islamo-gauchisme de façon erronée, dans la mesure où c’est un trait de l’époque. On confond tout et son contraire. Je pense qu’il ne faut pas confondre le phénomène de l’islamo-gauchisme et le phénomène des gauches décoloniales.

    Qu’est-ce que la gauche décoloniale ? Vous qui êtes un spécialiste de l’ultra gauche, peut-on parler intersectionnalité des luttes ?

    L’islamo-gauchisme sont des groupes d’extrême gauche, principalement trotskistes, qui pour des raisons stratégiques ont décidé de s’allier ponctuellement dans les quartiers et dans les luttes avec des groupes islamistes. On l’a notamment vu avec des groupes liés au théologien, Tariq Ramadan. L’islamo-gauchisme concerne l’extrême gauche. Le phénomène des gauches décoloniales est lié au fait que l’on voit venir des États-Unis depuis quelques années, un certain nombre de courants de pensée qu’on appelle décoloniaux. Le courant décolonial n’a rien à voir avec l’islamo gauchisme. C’est un courant américain qui prône l’idée de poursuivre la décolonisation jusque dans les têtes. On peut dire qu’il y a eu un combat anti colonialiste que l’on pouvait discuter, mais qui a eu ses heures de gloire. Ensuite, il y a eu un combat contre le néo-colonialisme qui était la présence dans les anciennes colonies d’intérêts liés aux nations anciennement colonisatrices. Ensuite, il y a eu un mouvement dans l’université que l’on a appelé les études post coloniales, qui consistait à étudier la rémanence dans les sociétés africaines d’un esprit colonial. Et maintenant, il y a la tendance décoloniale qui en vient à une forme d’essentialisme, et qui explique que tout Occidental devrait expier pour les crimes de la colonie. Là où on est très éloigné de l’islamo-gauchisme, cette théorie décoloniale inclut notamment l’esclavage et le fait que toute personne de race blanche doit se sentir coupable et doit expier l’esclavage parce qu’elle serait, par la couleur de sa peau, complice de ces faits qui ont été perpétrés il y a plusieurs centaines d’années. L’islamo-gauchisme est au fond un phénomène minoritaire, alors que le phénomène des gauches décoloniales est un phénomène important, dans la mesure où cela touche non seulement l’université, mais aussi l’ensemble de la gauche qui est aujourd’hui dans un débat. Elle est divisée entre une gauche laïque et une gauche tiers-mondiste. Ces pensées décoloniales présentes à l’université traduisent, à mon avis, une perversion du tiers-mondisme.

    D’où vient ce terme d’islamo gauchisme ?

    Le terme islamo-gauchisme est apparu dans la bouche des détracteurs de ces alliances. Il est apparu chez les journalistes au début des années 2000 pour dénoncer les liens avérés entre une partie de l’extrême gauche et les réseaux islamistes. Contrairement à ce que disent beaucoup de militants d’extrême gauche, si on définit l’islamo gauchisme comme étant les liens entre des groupes d’extrême gauche et des groupes islamistes, cet islamo-gauchisme-là existe.

     

    Christophe Bourseiller

    Journaliste et écrivain
  • Courses-poursuites : « Les Français attendent une police forte et une réponse pénale forte », par Michel Thooris.

    Selon un pour CNews, 8 Français sur 10 sont favorables aux courses-poursuites pour mettre fin aux rodéos sauvages.

    Au micro de Boulevard , réaction de Thooris, qui revient également sur le thème de la sécurité mis en avant en cette période électorale, et à moins d’un an de la présidentielle.

    https://soundcloud.com/bvoltaire/michel-thooris-708233882

    Huit Français sur dix sont favorables au maintien des courses-poursuites dans le cadre d’opérations policières. Quelques villes de France ont interdit ces courses-poursuites essentiellement pour des raisons de sécurité des riverains. Qu’est-ce que cela révèle de la société française ?

    Cela témoigne que les Français soutiennent leur et demandent une position sécuritaire forte de la part du gouvernement. Lorsque notre organisation syndicale prône le modèle, en termes de sécurité, du président Duterte aux Philippines, cela témoigne que dans de nombreuses démocraties, y compris la démocratie française, la population attend une forte et une répression pénale forte aux atteintes et aux troubles à l’ordre public.

    Cette décision est-elle une volonté de ne pas régler le problème ?

    C’est tout simplement de la . Dès lors qu’il y a des courses-poursuites, il y a un risque que le fuyard se blesse ou se tue dans sa chute. Évidemment, le gouvernement n’assume pas un délinquant ou un criminel qui se blesserait ou se tuerait dans sa chute. Pour ne pas faire de vague, on demande à nos collègues de ne pas prendre en charge ce délinquant et de le laisser gentiment partir.
    Cela pose un problème collatéral. Le risque qu’on minore par l’intervention de police, on le majore par le risque que cet individu crée un accident de la route un peu plus loin, sans même que les policiers le prennent en . C’est un problème purement idéologique. Le gouvernement est souvent fort avec les faibles. Je dis les faibles, car c’est facile de mettre des radars sur les routes et créer un impôt sur la route en prenant la maman solvable qui a dépassé de 2 km/h sur l’autoroute. En revanche, les vrais criminels de la route bénéficient d’une forme d’impunité avec impossibilité, pour les forces de police, de les prendre en chasse et de les interpeller.

    La sécurité est pourtant au cœur de la politique et devient un sujet national. Est-ce bon signe, pour vous ?

    Je crois que, malheureusement, plus on parle de sécurité et plus on est dans l’inaction. Toutes les campagnes électorales basées sur la thématique de la sécurité révèlent toujours plus de laxisme. De ce point de vue-là, on est dans la même situation. Il y a une bipolarisation de la vie . Emmanuel Macron veut tout faire pour amener Marine Le Pen au second tour, puisqu’il sait que c’est sa seule chance d’être réélu. Pour amener Marine Le Pen de manière certaine au second tour, il a tout intérêt à mettre les questions de sécurité au cœur de la campagne, sachant que, in fine, lorsque les seront passées, on se retrouvera à nouveau avec Dupond-Moretti et toute cette clique dont l’idéologie va toujours vers plus d’impunité pour les criminels et toujours plus de contrôle et de répression vis-à-vis d’une police prise entre deux feux politique et médiatique. On ne pense pas que le fait de parler des problèmes de sécurité puisse, demain, aboutir à une véritable refonte sur la question pénale.

     

    Michel Thooris

    Secrétaire général du syndicat France Police
  • « Je me serais attendu à ce que l’on décide de panthéoniser un harki », par Julien Aubert.

    33 députés LR, dont Julien Aubert, viennent de signer une lettre ouverte à Emmanuel , publiée dans le JDD, dans laquelle ils affirment que « la France doit faire un geste fort de reconnaissance envers les descendants de ceux qui ont donné leur vie ou qui se sont engagés pour elle ». Ils militent en faveur d’une « indemnisation spéciale » pour les . Julien Aubert s’en explique au micro de Boulevard Voltaire.

    https://soundcloud.com/bvoltaire/julien-aubert-172613026

    A la tête d’une trentaine de députés LR, vous avez demandé dans le JDD à ce que le gouvernement verse une indemnisation spéciale à destination des harkis, ces soldats algériens engagés avec l’ française pendant la guerre d’indépendance d’Algérie.

    Pourquoi cette demande et pourquoi maintenant ?

    L’année prochaine, nous allons commémorer les 60 ans des accords d’Evian puis les 60 ans de l’indépendance algérienne. Jusqu’ici, le travail réalisé par et va principalement consister à raviver la partie algérienne de la mémoire collective en faisant l’impasse sur les drames qui se sont déroulés dans ces pages sombres de l’Histoire de notre pays, avec notamment un oubli de taille qui sont les auxiliaires supplétifs de l’armée française non Français, musulmans qui ont défendu le drapeau. Malheureusement, ils ont été mal traités et abandonnés, voire oubliés par la République lorsqu’il était question de les rapatrier sur le territoire national.

    Il y a des reconnaissances, mais je crois que si on doit définitivement clore le sujet, c’est maintenant avec quelque chose de spécifique et ambitieux.

     

    Selon vous, la France devrait-elle s’excuser et reconnaître qu’elle a abandonné les harkis et qu’elle ne les a pas reconnus à leur juste valeur ?

    Il y a à mon avis une reconnaissance de responsabilité dans la manière dont été traités les harkis. Les mots ont évidemment un sens et ont été parfois prononcés par des présidents de la République. Il faut ensuite en tirer les conséquences parce que la vie de certaines familles a été brisée. Même 60 ans plus tard, il n’est pas trop tard pour établir la et l’équité. Je parle notamment de la génération du feu, de leur veuve et des enfants qui ont pu naître à cette époque-là et qui ont connu un début de vie très compliqué.

     

    Emmanuel Macron a engagé un vrai travail de réflexion sur cette guerre d’Algérie, une façon de clore définitivement le dossier. Il avait notamment demandé à l’historien Stora de réaliser un rapport que vous avez critiqué ce matin sur . Qu’est-ce qui vous pose problème dans ce rapport commandité par le chef de l’État ?

    Ce rapport s’appesantit davantage sur les victimes FLN de la répression policière en France ou sur les torturés en Algérie qui étaient des résistants alliés du FLN que sur le drame qu’ont connu les pieds noirs ou sur le sort des harkis. Il s’agissait de se rapprocher de la position algérienne, sauf que finalement ce rapport a mécontenté tout le monde, harkis et pieds noirs puisqu’ils ne sont pas représentés à leur juste valeur et en même temps, on n’a pas vu de changement significatif de politique du côté algérien.

    Pour les 60 ans, je m’attendais à ce que l’on décide de panthéoniser un harki. On aurait très bien pu panthéoniser un harki, un tirailleur sénégalais ou faire une cérémonie aux Invalides.

    Des choses symboliques peuvent être faites. Les quelque 4000 euros qui ont pu être versés par tête de pipe dernièrement ne sont qu’une goutte d’eau.

     

    De manière générale, pensez-vous que la France et l’Algérie pourront un jour en finir avec ce passé douloureux ? Un renouveau des relations entre la France et l’Algérie est-il possible et souhaitable ? Faut-il considérer les Algériens comme des partenaires avec qui on a de bonnes relations ?

    Il faut que les générations passent, mais je crois que tant que nous n’aurons pas connu une ou deux générations après l’extinction définitive de ceux qui ont connu ce conflit, on ne sera pas capable de regarder l’histoire en face. Il a fallu un siècle pour que les relations entre le Royaume-Uni et la colonie américaine soient normalisées.

     

    Julien Aubert

    Député de la 5e circonscription de #Vaucluse
     
  • Vaccination : la ruée avant le bouclage… en attendant le QR code sur le front ?, par Marie Delarue.

    La méthode est rodée de longue date et elle est efficace : rien n’est obligatoire, mais… mais si l’on ne veut pas finir comme un fruit pourri oublié dans le fond du compotier, il faut y passer.

    La honte au front, je suis moi-même allée me faire piquer, lundi matin, juste avant la ruée. 

    7.jpgFlûtiste à mes heures, je n’avais pas le choix : musique de chambre streng verboten ! Sois tu souffles dans ton bignou seule dans ton coin, soit… J’ai donc capitulé. Me suis rendue au « vaccinodrome » la honte au front. Deuxième dose dans un mois, en attendant la troisième qu’on ne tardera pas, non plus, à nous imposer à l’automne et à l’insu de notre plein gré.

    Ça marche bien, très bien même. Le regard qui flingue, a su convaincre les populations : lundi soir, le site Doctolib était en surchauffe. Dix minutes d’attente pour pouvoir se connecter et récupérer la queue du Mickey : un rendez-vous pour la piqûre magique. Pensez : « 20.000 rendez-vous toutes les minutes », a dit Stanislas Niox-Chateau, le directeur général de Doctolib ; au petit matin le compte, était à 926.000, à quoi il faut ajouter ceux qui, comme moi, avaient légèrement anticipé la chose : « 212.000 personnes avaient déjà pris rendez-vous dans la journée pour une première injection ce week-end, déjà “un record” depuis un mois et “jusqu’à 40 % de plus que les week-ends précédents”. »

    Nous voilà donc parvenus à ce qui était « impensable », voilà encore quelques semaines. Pour vivre, il va falloir maintenant se promener avec son QR code affiché en permanence sur son smartphone, outil de dernière génération relié par les ondes au grand collecteur des EU Digital COVID Certificates. C’est écrit dessus. En attendant, sans doute, de nous le coller sur le front. Demain, c’est sûr, on demandera aux restaurateurs d’installer une barrière avec un détecteur à l’entrée des terrasses. Ou peut-être une surveillance par drone. Ça serait chic. J’imagine la scène, ici, place Puget : les pouilleux récalcitrants qui mangent leur sandwich assis sur les marches autour de la fontaine tandis que les vaccinés certifiés se gobergent aux terrasses, à deux mètres de là.

    Et puis, il y a la vaccination obligatoire qui se profile aussi pour les ados à partir de 12 ans. Sinon, quoi : plus d’école ? Et les petits, les moins de 12 ans, qu’est-ce qu’on en fait ? De zélés délateurs, sans doute : « C’est bien, mon petit, va dire au monsieur que ton papa et ta maman refusent de se vacciner, qu’ils sont de mauvais citoyens égoïstes qui mettent la nation en péril ! »

    Et les camps de rééducation, c’est pour quand ? Le printemps  ?

    Les n’ont pas suffi, les fameux gestes barrière non plus. Le désir de coercition des gens qui nous gouvernent est sans limites et il y a encore – peut-être plus pour longtemps – pire que la France en ce domaine.

    Des proches sont arrivés, ces jours-ci, de Montréal : trois enfants de 6, 8 et 11 ans et leurs parents doublement vaccinés. obligatoires au départ, dans l’aéroport : 3 x 150 dollars. Idem au retour : 3 x 150 dollars + réservation obligatoire d’une « chambre Covid » dans un hôtel agréé par le gouvernement canadien : 1.300 dollars + quarantaine obligatoire des enfants au retour. Quinze jours bouclés à la maison. Question de leur mère : « Comment fait-on ? On leur met une boîte de croquettes sur la table ? » Au jour de leur départ, il n’y avait que 700 cas positifs de Covid dans tout le Québec et seulement 65 pour Montréal (1,78 million d’habitants).

     

    Marie Delarue

    Ecrivain, musicienne, plasticienne

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Drunk.

    3.jpg

     

     

     

     

    Art et Essai : Drunk, un film danois ( VOSTF) de Thomas Vinterberg, avec Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Lars Ranthe et Susse Wold

    guilhem de tarlé.jpg« Ami, remplis mon verre
    Encore un et je vas
    Encore un et je vais
    Non je ne pleure pas
    Je chante et je suis gai
    Mai j’ai mal d’être moi
    Ami remplis mon verre

    (L’Ivrogne, de Jacques Brel)

    C’est exactement le sujet de Drunk  raconté par le réalisateur : quatre amis, mal dans leur peau, décident de vérifier « la véritable théorie de Finn Skarderud, un psychologue norvégien, selon laquelle l’Homme aurait dès sa naissance un déficit d’alcool dans le sang ». Vous confesserais-je que cette « théorie » me plaît et que j’ai envie d’y adhérer, persuadé que « boire un petit coup, c’est agréable », mais aussi que cela désinhibe. Je n’hésite pas à faire un lien entre la soumission qui gagne notre société et la diminution de la consommation d’alcool… consommation d’ailleurs totalement interdite dans l’Islam, à l’inverse du christianisme dont la vigne a accompagné l’expansion territoriale.

    Si donc l’idée de départ était gouleyante, la réalisation m’a paru malheureusement médiocre avec une alternance de scènes amusantes, comme les photos des « grands de ce monde » totalement ivres, et d’autres passages relativement pénibles, alors que j’avais inscrit Kursk du même Thomas Vinterberg dans les dix meilleurs films de 2018. Mon épouse, plus bienveillante que moi, retient à juste titre l’accompagnement musical excellent et les chants patriotiques de ces chères « têtes (incontestablement) blondes ». Nous sommes au Danemark !

    Dans un entretien intéressant, le cinéaste évoque un « récit sur l’amitié », et le casting souligne qu’il s’agit d’un film d’hommes ;
    il parle surtout d’ « un film sur la vie » en nous interrogeant : « Qu’est-ce que ça veut dire qu’être vivant ? ».
    Chacun relèvera l’actualité de cette question quand, sous prétexte de protéger nos santés et nos vies, on masque nos visages et on nous confine sous couvre-feu en fermant les bars et les restaurants…
    Triste époque … « Ami, remplis mon verre ».

     PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et 500 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire :  un tableau récapitulatif donnant, dans le désordre, un « top ten » des films vus au cinéma depuis le 1er janvier

    Titre

    Réalisateur

    appréciation

    genre

    nationalité

    Date de sortie

    Les Apparences

    Marc Fitoussi

    Un bon film

    Thriller

    Franco-belge

    Septembre 2020

    Dark Waters

    Todd Haynes

    Je recommande

    Biopic, drame

    américain

    Février 2020

    Le cas Richard Jewell

    Clint Eastwood

    Je recommande

    drame

    américain

    Février 2020

    La fille au bracelet

    Stéphane Demoustier

    Je recommande

    Drame, justice

    Français

    Février 2020

    Voir le jour

    Marion Laine

    Un bon film

    Comédie-dramatique

    Français

    Août 2020

    Les choses qu’on dit,
    les choses qu’on fait

    Emmanuel Mouret

    Un très bon film

  • Retrouver la plénitude d’être Français, par Pierre Le Vigan.

    Mme Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice LR du Val-d’Oise, déclarait récemment (CNews, 30 octobre), en critiquant le communautarisme musulman quand il met la religion au-dessus de l’appartenance à notre nation, que certains Français sont juifs, d’autres catholiques, d’autres protestants, et que d’autres Français « ne sont rien ».

    0000.jpgIl est bien évident que cette formule doit être remise dans le contexte d’une discussion spontanée dans laquelle on ne trouve pas tout de suite le mot le plus juste. Mais c’est l’occasion d’aborder une question très importante.

    « Ne sont rien » veut dire qu’ils ne se réfèrent à aucune religion. Leur seule identité est d’être Français. Et c’est là tout le problème : être uniquement Français, quand on était athée comme Alain ou agnostique comme Maurras, était une situation tout à fait tenable, il y a 70 ans. Cela ne voulait pas dire que l’on sonnait creux. Les athées avaient une morale, et une vision du monde et de l’homme, souvent aussi exigeante que les morales religieuses, et ils étaient Français par toutes leurs fibres. Et être agnostique n’empêchait pas de comprendre et d’aimer Jeanne d’Arc.

    Les temps ont changé. « Être Français » ne veut plus dire grand-chose. Une France définie uniquement par les « valeurs de la République » – mot creux – et par la laïcité – ce qui est à peu près la même chose – ne donne pas des raisons de vivre, et encore moins des raisons de mourir pour la France. Être Français, qui était quelque chose de sacré jusque dans les années 1960, ne veut plus rien dire de noble. C’est un simple papier administratif. Qu’est-ce que « être Français aujourd’hui » ? Pour beaucoup d’entre nous, y compris « de souche », c’est un mot vide de sens. Être Français est devenu un simple rattachement administratif. Être catholique est un plein, être musulman est un plein, être Français est un vide. Pourquoi ? Parce que nous avons laissé s’installer ce vide. Parce que nos élites ont laissé s’installer la détestation de soi, qui est toujours plus facile que l’exigence critique vis-à-vis de soi.

    Dans cette situation où la France ne propose plus aucun « exercice d’admiration », soit on accepte ce vide, et on vit dans le non-espoir et la lecture des catalogues des supermarchés, soit on le remplit par autre chose, d’où des conversions de Français de souche à l’islam, qui sont bien entendu une impasse, comme l’a montré l’expérience des « pieds-rouges » en Algérie. L’urgence est donc de redonner de la plénitude à « être Français », d’étendre le champ de la francisation aux âmes, à la perception, à l’esthétique. De faire en sorte qu’« être Français » soit plus qu’une identité, ce qui suppose quelque chose de statique, mais soit une identification, ce qui implique une dynamique, une impulsion, un mouvement, une projection. La France est un projet toujours matinal, ou elle n’est pas. Être Français doit redevenir une plénitude, une émotion, cela doit être ce qui ouvre un horizon.

    Pierre Le Vigan

    Écrivain, journaliste, juriste