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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Patrimoine cinématographique • Indochine

     

    Par Pierre Builly  

    Indochine de Régis Wargnier (1992)

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    Vers l'Orient compliqué  

    C'est très curieux, cette carrière de Régis Wargnier, dont le troisième film, précisément Indochine, en 1992, fut un grand succès public et critique (Oscar du meilleur film étranger, cinq Césars), qui réalisa ensuite, en 1999, un très intéressant Est-Ouest, avec Sandrine Bonnaire et Oleg Menchikov, à nouveau renommé pour l'Oscar, mais qui, depuis lors, n'a plus tourné grand chose... ou, en tout cas plus avec la même réussite.

    Indochine, qui réunit une très belle distribution et de gros moyens est un livre d'images un peu trop décoratif pour être pleinement convaincant et on a même souvent l'impression que Wargnier, grisé par la largesse de la production, se fait plaisir, dans la sorte de concours d'élégance qu'il présente.

    1.jpgPour les actrices (Catherine Deneuve semble constamment sortie d'une revue de mode 1935 et Dominique Blanc ne lui cède presque en rien là-dessus ; et les actrices vietnamiennes de l'aristocratie sont également sublimement vêtues), mais aussi pour les acteurs : les marins semblent continuellement porter leur tenue de parade et les civils sont habillés d'alpaga et de lin des meilleurs faiseurs. Je veux bien que la vie aux colonies ait amené, dans les grandes villes, à singer de façon presque caricaturale les habitudes et comportements parisiens, mais tout de même...

    film-indochine-vietnam.jpgLe récit, d'un manichéisme un peu primaire (les Vietnamiens sont animés de nobles sentiments, les Français sont d'affreux exploiteurs), est d'un romantisme échevelé. Comme il s'étend sur 2h40, il n'est pas dénué de poncifs sentimentaux et de ces improbables hasards qui sont le ressort éternel des mélodrames (le bel officier intransigeant Jean-Baptiste/Vincent Pérez aimé à la fois par Éliane/Catherine Deneuve et sa fille adoptive Camille/Linh Dan Pham ; et, d'ailleurs, le hasard - sanglant - qui,  met en présence Jean-Baptiste et Camille) ; c'est plutôt bien fait et, grâce à la magnificence des décors, on se laisse sans difficulté porter par l'histoire, mais les personnages n'ont pas assez de substance, ni d'épaisseur pour attacher vraiment.

    88_image1_big.jpgÀ l'exception notable, très notable de Jean Yanne qui interprète le rôle de Guy Asselin, directeur subtil de la sûreté coloniale et amoureux perpétuel sans espérance de la riche propriétaire Éliane/Deneuve. Brutal, cynique, autoritaire, il est le seul, dirait-on à se rendre compte de ce qui se passe et à essayer de retarder l'inéluctable, c'est-à-dire la fin de l'influence française dans ces terres incertaines et étranges de l'autre côté du monde. Mais a-t-on déjà vu Jean Yanne médiocre, même lorsqu'il interprétait des rôles moins denses ?

    Que dire d'autre ? Que la baie d'Along est extrêmement photogénique et que la pluie chaude et la touffeur du brouillard, la fumée des bâtonnets d'encens et les boules d'opium qui grésillent sur les pipes des fumeries sont des avantages esthétiques certains. Mais insuffisants. ?   ■

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    DVD autour de 13 €     

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Patrimoine cinématographique.
  • Guerre d'Algérie : « On n'a rien fait de mal » estime Éric Zemmour

    « Nous avions gagné la bataille d'Alger ... »

     

    DÉBAT - Emmanuel Macron a reconnu jeudi 13 septembre que la France était responsable dans la disparition de Maurice Audin. « Il n'a pas reconnu un fait historique, il reconnaît la responsabilité de la France, ce n'est pas la même chose, il n'y avait aucune responsabilité de la France » selon Éric Zemmour.  Nos lecteurs seront juges de la position d'Alain Duhamel. (RTL, 14.09) 

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour, Alain Duhamel et Marie Sasin  

    Emmanuel Macron a reconnu jeudi 13 septembre que la France était responsable dans la disparition de Maurice Audin, ce qui a suscité une forme de choc, voire brisé un tabou. Le Président « reconnaît, au nom de la République française, que Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires qui l'avaient arrêté à son domicile » , le 11 juin 1957. 

    « C'était une décision qui était difficile et ça n'est pas une décision qui est agréable puisque c'est reconnaître une responsabilité d'État, une responsabilité d'une fraction de l'armée à un moment donné » , selon Alain Duhamel. 

    « Je crois quand même que quand on est un pays comme la France qui a une histoire immense et glorieuse, globalement glorieuse, quand on est comme la France un pays qui a toujours cherché à se donner, quelque fois de façon abusive, en modèle au reste de l'humanité, à mettre ses valeurs en avant. »

    «  Je pense qu'il faut avoir le courage pour certaines périodes qui sont beaucoup plus noires de reconnaître les choses, surtout en ce qui concerne la réalité des faits, il n'y a pas beaucoup de doutes  » , ajoute-t-il.

    « On a le choix entre le roman national avec son imaginaire et ses lacunes soit le récit national qui à mes yeux demande plus de courage et correspond plus à une culture démocratique » , d'après Alain Duhamel.

    « Je pense que c'est la longue litanie de nos chefs d'État qui depuis Chirac battent leur coulpe sur le dos du passé, des hommes du passé en faisant repentance du passé de façon assez scandaleuse et je dirai ignominieuse » , selon Éric Zemmour.

    « Il faut voir le contexte en décembre 1956 il y avait 122 attentats il fallait imaginer tous les jours un Bataclan, des cinémas sautaient (...) l'armée a les pouvoirs de police, ils lui ont été donnés légalement par un vote d'une majorité de gauche, voté par des socialistes et des communistes (...) un an après en décembre 1957 il n'y a plus un seul attentat, alors je veux bien il y a eu de la torture, il y a eu tout ce que vous voulez, je ne le nie pas et je dis le jeu en valait la chandelle» .

    À propos d'Emmanuel Macron, « il n'a pas reconnu un fait historique, il reconnaît la responsabilité de la France, ce n'est pas la même chose, il n'y avait aucune responsabilité de la France. On n'a rien fait de mal, c'était légal, il fallait arrêter ce terrorisme inouï » , commente Éric Zemmour.  ■ 

    Éric Zemmour

  • Surchauffe idéologique, par Gérard Leclerc.

    1A.jpg Source : https://www.france-catholique.fr/

    La contagion idéologique américaine traverse l’Atlantique pour imprégner notamment notre université et certains de nos journaux. Elle se renforce du fait de l’élection présidentielle aux États-Unis qui tourne autour de « la fracture raciale ». Il importe d’échapper à une surchauffe idéologique dangereuse.

    Hier, évoquant le climat d’insécurité qui règne dans le pays, je mettais en cause une surchauffe idéologique, qui n’est pas près de de concourir à l’apaisement. Certes, la France n’est pas les États-Unis, elle n’a pas la même histoire, elle n’est pas l’héritière des mêmes traumatismes, issus de l’esclavagisme et de la ségrégation raciale. Il n’empêche que tout se passe comme si un nouveau phénomène de contagion traversait l’Atlantique, pour inculquer aux Français les hantises des Américains. C’est particulièrement vrai pour l’université. L’université française semble de plus en plus marquée par les motifs du politiquement correct qui est propre à l’ensemble du monde universitaire américain. Sciences Po Paris ne recommande-t-elle pas sur son site Internet une série d’ouvrages à tonalité racialiste ? L’obsession de l’opposition des races en est le trait majeur. Sciences Po n’a pas le monopole d’une telle obsession qui se répand à mesure que se produit une racialisation idéologique, dont on perçoit aussi des accents dans une presse, qui fut naguère plus prudente.

    Ce n’est sûrement pas l’allure que prend l’élection présidentielle américaine qui ralentira la contagion. Les correspondants aux États-Unis martèlent que la fracture raciale est au cœur de la compétition entre Donald Trump et Joe Biden. Cette thématique, au-delà des discours des deux champions, est liée à un engrenage de violences redoutable, dont le candidat Républicain joue à plein pour stigmatiser son adversaire. Celui-ci est bien conscient du danger, puisqu’il vient de condamner sans équivoque, toute violence, d’où qu’elle vienne, de la gauche ou de la droite. Jusqu’alors, Joe Biden privilégiait la mauvaise gestion de Donald Trump face au coronavirus. Désormais, le duel semble se présenter sous l’unique angle de la violence entrainée par la question des discriminations raciales.

    Ce n’est pas une bonne nouvelle. La surchauffe idéologique va s’en trouver encouragée. Et nous risquons d’en recevoir les effets. Car nous aussi, nous sommes engagés dans un processus de radicalisation où, par exemple, la racialisation du discours provoque des réactions identitaires, avec des risques de violence d’autant plus probables que la véhémence idéologique n’est pas mesurée par un débat intellectuel raisonnable. Certes, il ne faut pas parier pour l’hypothèse du pire. Ce débat demeure encore possible. Il doit être encouragé à tout prix.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 1er septembre 2020.

  • L’exemple de Marc Fumaroli, par Gérard Leclerc.

    On apprenait, jeudi 24 juin, la mort de Marc Fumaroli, qui, parmi ses multiples titres, appartenait à l’Académie française où il avait succédé à Eugène Ionesco. Tout de suite, m’est revenu à la mémoire ce beau moment passé avec lui à Saint Malo et au château de Combourg, où l’on honorait son magnifique livre sur Chateaubriand, Poésie et Terreur. Si quelqu’un méritait le prix Combourg, c’était bien lui à cause de sa connaissance précise de l’œuvre de l’enchanteur, avec une puissance de pénétration qui lui permettait de voir très loin.

    gerard leclerc.jpgPour Marc Fumaroli, l’auteur des Mémoires d’Outre-tombe avait aussi compris la charge de terreur que comportait la rupture révolutionnaire pour l’avenir et notre XXe siècle. Mais son exploration de notre littérature était sans limite, et le beau nom d’humaniste, dans sa véritable acception, lui convenait à merveille. L’humaniste, c’est celui qui s’est approprié l’essence même de la culture humaine et qui est capable d’en rendre compte.

    La mort de Marc Fumaroli correspond à un très étrange moment, et elle le dispensera peut-être des fâcheux développements d’une hystérie dont on peine à discerner les limites. Car c’est bien notre culture qui est en danger, dans cette entreprise de démolition du passé à laquelle nous assistons. Si seulement il s’agissait de faire preuve de discernement, de contextualisation, de toutes les fonctions intellectuelles qui permettent de mieux percevoir les différentes strates de notre histoire ! Il serait d’ailleurs d’un précieux secours pour nous y aider. Mais tout se passe comme s’il s’agissait de procéder à un travail de table rase. Lorsque Marc Fumaroli s’opposait aux réformes imposées par Mme Vallaud-Belkacem dont il dénonçait « le fanatisme égalitariste », c’était à cette entreprise d’éradication de la culture qu’il s’opposait.

    Or, la fièvre iconoclaste, à laquelle nous assistons en ce moment, s’inscrit dans la même logique, ne serait-ce qu’à cause de l’anachronisme furieux qui constitue son premier moteur, mais aussi cette volonté d’effacer ce qui ne convient pas à l’idéologie du moment et qui risque de toucher, malgré elles, toutes les familles intellectuelles et politiques. Comme le fait remarquer Michel Onfray, il n’y a plus de raison de ne pas aussi débaptiser les rues ou les lycées Aragon et Éluard, puisque nos deux poètes épousèrent la cause stalinienne en leur temps. Il reste à souhaiter que l’œuvre et l’exemple de Marc Fumaroli nous gardent de tout crime contre l’intelligence.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 25 juin 2020.

  • Sur le blog ami de La Couronne : La famille royale de France, vient de quitter le domaine royal de Dreux

    L’annonce vient d’être officialisée par le quotidien “l’Écho républicain” : La famille royale de France, vient de quitter le domaine royal de Dreux.

     

    Source : https://www.la-couronne.org/

    La Fondation Saint-Louis ne pouvant pas expulser le Comte de Paris du Domaine de Dreux, où sont ancrées les racines de la royauté française. C’est à force de coups de canif imposés au quotidien que le conflit à fleurets mouchetés est devenu insupportable pour le prince et ses enfants. L’héritier de la couronne de France est aussi un père de famille. “Je veux préserver mes enfants pour pouvoir remettre l’état d’esprit voulu par mon grand-père dans l’institution.”

    Au vu de cet article et des explications fournies par le prince, nous ne pouvons que condamner l’attitude des responsables de la fondation Saint-Louis ayant entraîné cette décision. Et nous appelons tous nos lecteurs à faire part de leurs sentiments et de leur indignation en commentant directement l’article de l’Écho républicain.

     

    Pourquoi le Comte de Paris emmène ses enfants loin de la chapelle royale et de Dreux

     

    Les réactions au départ des enfants du Comte de Paris de Dreux

     

    Suite à l’annonce du départ de la famille de France, Stéphane Bern, membre du conseil d’administration de la fondation Saint-Louis a déclaré : “On ne peut pas attaquer notre président d’honneur de cette façon. C’est un manque de respect vis à vis de son père et de son grand-père. Il ne faut pas oublier que la fondation existe par la volonté de ce dernier (…) “Il est tout de même paradoxal de s’en prendre à la famille d’Orléans quand on appartient à une fondation dont le but est justement d’en défendre l’héritage. La fondation se retranche derrière la loi. Certes, il faut respecter les règles mais aussi respecter les princes de la famille de France”

     

    À propos de la présence à Dreux de la famille du Comte de Paris, monsieur Pierre-Frédéric Billet, maire LR de Dreux déclare : “Ils font partie de l’histoire de Dreux. Beaucoup de Drouais sont d’ailleurs attachés à leur présence”. Il évoque même un statut pour eux “de patrimoine vivant” à l’image de la famille impériale au Japon.

     

    Les réactions au départ des enfants du Comte de Paris de Dreux

  • Sur la page FB Corporatisme et royalisme social de nos amis du GAR : pour la nécessaire justice sociale !

    Partie 2 : Contre l'idéologie libérale, pour la solidarité française.
    La justice sociale n’est pas, ne doit pas être un « détail de l’histoire » :

    elle doit être la profonde motivation contemporaine de tout État digne de ce nom et c’est pour avoir oublié cette exigence de justice que nombre de gouvernements et de régimes, de par le monde, connaissent actuellement, au-delà des contraintes de la crise sanitaire et de leurs contestations, des mouvements de révolte souvent massifs et parfois brutaux, rompant avec ce fatalisme et cette non-violence qui, en définitive, semblaient convenir aux dirigeants et légitimaient, d’une certaine manière, leur inertie sociale au profit des grands intérêts financiers et économiques particuliers et au détriment du bien commun. Ce même bien commun bien compris, d’ailleurs, que les plus libéraux des libéraux continuent à méconnaître ou à dénigrer dans une logique toute thatchérienne, et cela malgré le retour des États nécessité par la situation sanitaire et le désir de protection qu’éprouvent les peuples… Margaret Thatcher, l’icône des libéraux anglo-saxons, affirmait que la société n’existait pas, ce qui évitait logiquement d’avoir à traiter de la justice sociale, mais les réalités humaines, individuelles comme collectives, ont défait ce mythe libéral.
    La France, quant à elle, ne peut oublier cette exigence de justice sociale que crient les peuples de notre pays, au sein de leurs villes et campagnes, au travers de leurs professions et activités économiques, mais aussi au gré des contestations contemporaines, certes contraintes aujourd’hui par les restrictions de libertés et le couvre-feu mais toujours vivantes, même sous la cendre : cette exigence, d’ailleurs, n’est pas à sens unique et elle doit être l’occasion de repenser les fonctions économiques et les rapports sociaux, non dans une logique, vaine et souvent créatrice d’injustices, d’égalitarisme social, mais selon les critères de bien commun, de nécessaire solidarité et entraide, de service et non d’égoïsme ou de grivèlerie économique… La grande question des retraites, qui continue à préoccuper nombre de nos concitoyens, doit être l’occasion de réaffirmer la nécessité d’une justice sociale qui doit inclure plutôt qu’exclure ou marginaliser, qui doit inciter au partage et à la mise en commun et non au repli sur soi de chaque classe sur ses seuls intérêts ou jalousies : elle ne pourra être résolue positivement que par la prise en compte des qualités et des fragilités de chacun, au sein de son cadre socio-professionnel et « d’enracinement », et selon le contexte local et national. En ce sens, une réponse « corporative », c’est-à-dire qui pense le travail dans un cadre professionnel et local, selon des règles établies par branche d’activités ou corps de métier (et cela sans méconnaître les mutations du travail ni les mobilités contemporaines, mais en leur fixant un cadre légal et approprié à ces particularités), apparaît possible et, même, souhaitable : au-delà de la justice sociale, cela assurerait une visibilité et une prévisibilité à des systèmes de retraites qui doivent s’inscrire dans la durée pour satisfaire aux besoins des travailleurs d’hier comme à ceux d’aujourd’hui et de demain.
  • Dans notre Éphéméride de ce jour...

    1766 : La Lorraine devient française

               

    Elle avait été donnée, à titre de compensation, à Stanislas Leszczynski, roi détrôné de Pologne, étant entendu qu'à sa mort - sa fille avait épousé Louis XV - elle reviendrait à la France (voir l'Éphéméride du 20 octobre)... 

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    La Lorraine fut jadis la terre de ces Médiomatrices et de ces Leuces dont parle César dans sa Guerre des Gaules, et dont les principaux centres étaient Divodurum (Metz) et Tullum (Toul).

    Elle conserve par son nom (Lorthringen) le souvenir du royaume de Lothaire, la Lotharingie, constituée au traité de Verdun, signé en 843 par les trois fils de Louis le Pieux :

    • Charles le Chauve (qui obtint, en gros, la plus grande partie de la France actuelle, à gauche des "quatre rivières" : l'Escaut, la Meuse, la Saône et le Rhône; cette "ligne" resta la frontière orientale de la France jusqu'au début du quatorzième siècle...);

    • Louis le Germanique (qui obtint, en gros, l'Allemagne actuelle, tous les territoires situés à droite du Rhin);

    • et Lothaire, qui obtint la zone intermédiaire, immense et très riche zone mais indéfendable et sans aucune unité : l'Italie, le sud-est de l'ancienne Gaule (sur la rive gauche du Rhône) et tous les territoires, jusqu'à la Mer du Nord, compris entre la rive gauche du Rhin et la terre de Charles: Bourgogne, Belgique actuelle, Pays-Bas...).

    (voir l'Éphéméride du 9 août sur la fin de la Lotharingie...)

     

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    La longue "marche" de la France vers sa frontière du Rhin...
     

            

    Cette Lotharingie était aberrante : elle fut, logiquement, une terre disputée. Pendant mille ans (voir les quatre cartes ci-dessus), les rois de France luttèrent pour repousser, au Nord et à l'Est, des frontières trop proches de Paris :

    la première étape de cette marche vers l'Est fut l'acquisition des Trois Evêchés (Metz, Toul et Verdun), en 1552, par Henri II;

    puis vint l'acquisition de l'Alsace par Louis XIV, dès 1648 (la Franche-Comté ayant déjà été "réunie" au royaume...);

    enfin Louis XV réunit la Lorraine à la France, en 1766.

    Le montage qui permit cette intégration en douceur fut accepté par toute l'Europe, car il mettait fin à la Guerre de Succession de Pologne. Le duc François de Lorraine ayant épousé la future impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, accepta, en 1737, de céder ses duchés de Lorraine et du Barrois à Stanislas, roi déchu de Pologne et beau-père du jeune Louis XV. Étant entendu qu'à la mort de Stanislas, la Lorraine reviendrait à la France...

    La petite histoire - et les fins gourmets... - retiendra que si, durant son "règne" pacifique, Stanislas favorisa les artistes - ce qui nous vaut aujourd'hui, entre autres, la splendide Place Stanislas, à Nancy, il fut aussi l'inventeur du... Baba au rhum, ce qui est loin d'être négligeable !

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  • Islamisme. Robert Ménard : « J’accuse tous ces éditorialistes qui depuis plus de 40 ans se mentent et nous mentent » [Vi

    Tandis que les hommages à Samuel Paty se succèdent en France depuis quelques jours, le maire de Béziers Robert Ménard s’est lancé dans un « J’accuse » à la Émile Zola lors de sa prise de parole lundi dernier.

    Robert Ménard appelle à ne pas accepter la « barbarie »

    L’actualité française est occupée ces derniers jours par les différents hommages et manifestations suite à la décapitation du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine vendredi 16 octobre par un tchétchène âgé de 18 ans.

    À Béziers, dans l’Hérault, le maire de la ville Robert Ménard a pris la parole lundi 19 octobre en compagnie de son épouse, Emmanuelle Ménard, députée de l’Hérault. Le cofondateur de l’association Reporters sans frontières a appelé son auditoire à refuser la « barbarie » en désignant divers coupables sous la forme d’un « J’accuse » façon Émile Zola.

    Un discours qui a le mérite de cerner les différentes causes de cette prolifération de l’islamisme en France :

    « J’accuse ceux qui, au nom de la tolérance, cèdent et lâchent sur tout. Le voile islamiste, les activités non mixtes, les repas de substitution, les mosquées radicales.
    J’accuse ceux qui, prétextant le risque de diviser les Français, commode alibi pour tous les renoncements, refusent de prendre les mesures qui s’imposent.
    J’accuse ces élites qui se compromettent avec le séparatisme. Ce séparatisme qui infecte les rues de nos villes, les terrasses de nos cafés, les commerces communautaires.
    J’accuse ceux qui disent « Je suis Charlie mais… », mais quoi ?
    J’accuse ceux qui, sur les plateaux de télévision et dans les partis politiques, refusent tout débat et toute discussion sur l’islam, sur l’immigration sur le mode de vie et sur l’identité au nom du « pas d’amalgame ».
    J’accuse ceux des musulmans de France qui excusent les terroristes et qui refusent de condamner leur barbarie.
    J’accuse ceux qui hurlent au racisme systémique et à l’islamophobie chaque fois que l’on fait mine de résister aux fatwas des fous de Dieu.
    J’accuse ces élus collabos qui consentent à sacrifier la France, prêts à toutes les compromissions pour gagner quelques voix lors d’une élection.
    J’accuse les lâches qui ferment les yeux devant l’évidence, qui refusent de dire la réalité et d’utiliser les bons mots… les vrais mots.
    J’accuse tous ces politiciens, tous ces éditorialistes qui depuis plus de 40 ans se mentent et nous mentent.

    J’accuse tous ceux qui choisissent la lâcheté et la soumission au détriment du courage et de la résistance.
    J’accuse ceux qui laissent la France devenir un enfer, une terre de décapitation. »

    Voiles, caricatures… Le maire de Béziers persiste et signe

    Hormis son discours, Robert Ménard a aussi incité sur Twitter à republier les caricatures polémiques de Charlie Hebdo.

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    À Béziers, le maire a également lancé une campagne d’affiches avec des unes du journal satirique « en l’hommage de Samuel Paty ».

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    Enfin, intervenant sur CNews, Robert Ménard indiqué que, selon lui, « le voile est la première manifestation de l’islam politique. Si on cède sur le voile dans l’espace public, on cède sur tout ! ».

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    Crédit photo : Capture YouTube
    [cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

    Source : https://www.breizh-info.com/

  • Philippe de Villiers : « On est devenu un peuple légume ».

    La Cour de cassation a rendu un arrêt rendant illégal l’apposition d’un autocollant sur les plaques minéralogiques, même s’il ne recouvre aucun numéro. La vignette aux couleurs du drapeau vendéen collée sur les plaques est donc désormais interdite. Réaction de Philippe de Villiers au micro de Boulevard Voltaire.

    https://soundcloud.com/bvoltaire/philippe-de-villiers-7

    La Cour de cassation a jugé qu’il était illégal d’apposer des auto-collants sur les plaques minéralogiques. Il est donc illégal d’afficher un cœur vendéen sur sa plaque d’immatriculation. On vous imagine choqué par cette décision.

    C’est moi qui ai suggéré à tous les Vendéens par la géographie ou par l’esprit de coller le logo de la Vendée. À l’époque, madame Alliot-Marie ministre de l’Intérieur avait décidé de supprimer sous la pression de la Commission européenne, les plaques minéralogiques des départements. Cela n’a pas posé de problème. Et tout à coup, la Cour de cassation, la plus haute instance de la justice française en a décidé autrement. Cela suscite de ma part des observations. On supprime un symbole qui vient du plus haut Moyen-âge. On trouvait déjà au Moyen-âge le double cœur surmonté de la couronne et de la croix. Sous nos yeux, on a une méthode qui nous rappelle les régimes totalitaires. On supprime toute la partie sous-jacente de ce qui fait le mystère de notre pays, la partie symbolique, la partie allégorique, la partie métaphorique. Cela va plus loin. Il se trouve que ce symbole c’est le double cœur, c’est le sacré cœur, c’est le petit morceau de flanelle que portaient épinglé sur le cœur les Vendéens en 1793. C’est une manière de revisiter l’Histoire et d’anéantir tous les efforts récents qui ont été faits pour réhabiliter une province qui a beaucoup souffert de la révolution et des colonnes infernales.

    Finalement, la justice fait abstraction des traditions.

    La justice vit dans l’instant comme monsieur Macron et les géants du numérique. Derrière le goût de l’instant, on a une justice très efficace. Au moment où elle nous demande de libérer les terroristes, on nous impose l’état de droit. L’état de droit consiste à bloquer toute décision qui ne plaît pas au politiquement correct. En même temps, l’état de droit permet d’installer chez nous une autre civilisation qui n’est pas la nôtre. Tout cela est concerté. Naturellement, tout le monde s’écrase comme d’habitude.

    En 2008, on voulait enlever les numéros des départements des plaques minéralogiques. Cela n’est pas seulement la volonté de rayer l’appartenance à un département…

    Si vous me poussez un peu plus loin, je vais y aller ! La couronne et la croix, c’est tout. Toute référence à la chrétienté en France et en Europe : c’est l’éradication systématique. On est très pour ce monde qui arrive sur nous. On est devenu un peuple légume remplaçable et interchangeable, des nomades.

     

    Philippe de Villiers

    Ancien préfet, créateur du parc d’attractions du Puy du Fou, ancien président du conseil général de la Vendée (1988 - 2010), fondateur du Mouvement pour la France
  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Billie Holiday, une affaire d’état.

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    A l’affiche : Billie Holiday, une affaire d’état, un biopic américain de Lee Daniels, avec Andra Day (Billie), Garrett Hedlund et Trevante Rhodes (Harry J Anslinger et Jimmy Fletcher, le chef et un agent du Bureau Fédéral des Narcotiques).

    guilhem de tarlé.jpgC’était le jeudi 29 octobre 2020, la dernière séance avant la fermeture des salles de spectacle, et j’avais regretté que ce diktat ne soit pas tombé un jour plus tôt tellement nous nous étions ennuyés devant un autre biopic Billie réalisé par James Erskine !  J’avais d’ailleurs étonné des amateurs de cette chanteuse qui se souvenaient de leurs vingt ans, qui à la Nouvelle Orléans, d’autres sur microsillons.
    On m’a donc entrainé, et je me suis intéressé à cette nouvelle réalisation qui m’a semblé mieux faite… A vrai dire, ceci explique peut-être cela, elle était en version française, car je n’aurais certainement pas, non plus, supporté une production de plus de deux heures en Version Originale Sous-Titrée.

    Avouons d’abord que, contrairement à mes amis et membres de ma parentèle que je viens d’évoquer, je n’éprouve aucun plaisir à l’écoute de ces chansons américaines – que je ne comprends pas – sans véritable mélodie, sur fond de jazz...


    Quant au fond, c’est l’histoire de cette noire américaine qui dénonce, dans ses chansons,  le racisme, la ségrégation raciale et les discriminations qui pouvaient sévir, à cette époque aux États-Unis, allant parfois jusqu’au lynchage… Strange Fruit.

    Mais la liberté d’expression est censée régner aux États-Unis (qui ne connaissaient pas encore la censure des « réseaux sociaux »), aussi est-ce au nom de la prohibition et de la lutte contre la drogue, qu’elle sera poursuivie avec la collaboration de frères de race…

     

    Andra Day interprète sans doute particulièrement bien la chanteuse Billie, mais encore faut-il en être fan.

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 500 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire :  palmarès des films vus au cinéma en 2020 et 2021

    Titre

    Réalisateur

    appréciation

    genre

    nationalité

    Date de sortie

    Dark Waters

    Todd Haynes

    Je recommande

    Biopic, drame

    américain

    Février 2020

    Le cas Richard Jewell

    Clint Eastwood

    Je recommande

    drame

    américain

    Février 2020

    La fille au bracelet

    Stéphane Demoustier

    Je recommande

    Drame, justice

    Français

    Février 2020

    Voir le jour

    Marion Laine

    Un bon film

    Comédie-dramatique

    Français

    Août 2020

    Les choses qu’on dit,
    les choses qu’on fait

    Emmanuel Mouret

    Un très bon film

    Comédie dramatique,
    romance

    Français

    Septembre 2020

    Les Misérables

    Ladj Ly

    Je recommande

    Drame

  • La marche des libertés : les derniers pas du canard sans tête, par Arnaud Florac.

    L’ est connue et certains l’ont vue de leurs yeux : autrefois, à la ferme, quand on coupait la tête d’un canard, il faisait encore quelques pas. Il ne savait pas vers où, et c’était déjà trop tard, mais il marchait. Il paraît que c’est la mémoire musculaire.

    7.jpegAinsi de la , ce samedi 12 juin, bruyante mais clairsemée, dans les rues de nombreuses villes de France ; une gauche rassemblée dans un gloubi-boulga aux allures de « salade de restes ». Vous savez : on prend tout ce qui traîne dans le frigo, on mélange, on ajoute un peu de sauce et hop ! Cette fois, la sauce elle-même était périmée : la lutte contre l’… On en aurait presque pitié pour eux.

    Il fallait bien ça, me direz-vous, pour faire tenir ensemble une myriade de collectifs citoyens, de rassemblements pour ceci ou contre cela, avec ou sans écriture inclusive, avec ou sans drapeaux rouges, avec ou sans convictions. La menace brune, les heures sombres : le disque est rayé comme un 45 tours de Jean Ferrat chez un couple de . Mais ça les motive, que voulez-vous.

    La gauche aime bien les marches, en France. C’est festif et solidaire, il y a des bières chaudes et des clowns de rue, on chante « L’Internationale », ça sent le chichon et la merguez. Le soir, on se bat contre les flics, oppresseurs fascistes. Les intermittents à dreadlocks cèdent le pas au fils d’ingénieurs. La joie de casser (une autre façon de déconstruire…), un truc de gauche, ça aussi. Cette fois, d’ailleurs, ce fut bon enfant. C’est toujours ça.

    À Paris, ils étaient 9.000, selon la police, 75.000, selon les organisateurs : l’impudence dans le mensonge, encore un truc de gauche… 75.000, c’était déjà le nombre officiel de « fusillés » communistes entre 1939 et 1945 (en réalité, plutôt 1.500). Rien ne les arrête.

    Dernier truc de gauche : interdire ceux qui pensent autrement, comme le fit, samedi, qui, commentant cette marche, disait qu’il s’agissait surtout de lutter contre les idées d’extrême droite. Criminaliser les idées, psychiatriser les opposants – un grand classique. On notera, d’ailleurs, au passage, que le gifleur présidentiel, outre sa peine de prison ferme, a été condamné à une obligation de soins psychiatriques. C’est dans les vieux pots…

    Bref, comme le canard de nos campagnes, la gauche morte, qui s’est trompée sur tout depuis 1789 au moins, qui est responsable de dizaines de millions de morts dans le monde, qui a abattu ou vérolé des pans entiers de la française avant de mourir d’inconsistance, fait encore quelques pas pour faire croire qu’elle existe. Mémoire musculaire…

    On note que Jean-Luc Mélenchon a été enfariné par un militant de la « gauche authentique » avant le départ du cortège. Peut-être un coup monté des fachos : ça ne m’étonnerait pas qu’un exemplaire de Mein Kampf soit découvert pendant la perquisition. Allez savoir.

    a cité le film Spiderman, voici quelques mois, chez Hanouna (« Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités »). Puisqu’on en est là, je laisserai pour ma part le mot de la fin à Maximus dans le film Gladiator : « Les hommes devraient savoir quand ils sont vaincus. » Sans cela, ils deviennent de pitoyables zombies. Quelle rigolade !

     

    Arnaud Florac

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Michel Onfray. “Je regrette le déclin de la civilisation judéo-chrétienne, je me bats pour elle”, par Alexandre Devecchi

    Dessin Fabien Clairefond

    Son nouvel essai, L’Art d’être français, (Éditions Bouquins), s’inscrit dans un long et beau travail de transmission. Il prend la forme d’une série de lettres adressée à des jeunes de 20 ans désireux de connaître, de travailler et de lire.

    2.jpgAlexandre Devecchio. – Votre nouveau livre est consacré à “l’art d’être français”. Comment définiriez-vous la France? Est-ce une culture, une géographie, une histoire?

    Michel Onfray. – C’est tout cela à la fois. Car définir la France par son histoire, c’est oublier sa géographie. La définir par la géographie, c’est oublier sa géologie. Le faire avec son histoire, c’est oublier la géologie, la géographie, sa langue, sa littérature, etc. La France, c’est une géographie riche d’une histoire qui cristallise un je-ne-sais-quoi civilisationnel qui se repère clairement dans sa musique, sa littérature, sa langue, sa gastronomie, ses vins, sa philosophie, ses paysages, sa peinture. C’est un style, un ton, une façon d’être et de faire, un esprit que des philosophes ou des penseurs de civilisation ont commenté – Kant, Hegel, Toynbee, Élie Faure, Keyserling, Malraux… C’est Debussy contre Anton Bruckner, c’est le pot-au-feu contre le cheeseburger, c’est le verre de vin blanc sec contre la canette métallique de Coca, ce sont d’incroyables fromages qui effraient une partie de la planète par leur puanteur, ce sont les châteaux de la Loire contre ceux de Louis II de Bavière, c’est Bergson contre Hegel, ce sont tous les paysages des magnifiques provinces françaises, outre-mer comprises, et ce sur un espace limité, contre les millions de kilomètres carrés de la toundra russe, c’est Chardin contre Le Greco, de Gaulle contre Mussolini.

    – Vous affirmez que la France a incontestablement des «racines chrétiennes». Qu’entendez-vous par-là? Bien qu’athée et anticlérical, vous reconnaissez-vous dans cet héritage et regrettez-vous son affaiblissement? Pourquoi?

    Avant le christianisme, la France a bien évidemment des racines gauloises, romaines, celtes, vikings. Mais la conversion de Clovis, qui procède d’un schéma intellectuel déjà utilisé avec Constantin qui veut que la conversion d’un homme induise celle de la terre sur laquelle il règne, installe la France dans une configuration d’héritière: la civilisation gréco-romaine tuile avec la civilisation judéo-chrétienne. De sorte que la France est un feuilletage civilisationnel qui mélange l’idéalisme platonicien pour la théologie, l’esprit pratique romain pour le droit, le monothéisme juif pour la religion, le catholicisme pour le césaro-papisme.

    Ensuite, la Renaissance infléchit la courbe civilisationnelle via l’effacement du sacré incarné par les Lumières, dont le bras armé est la Révolution française. La fin du sacré tuile avec la prochaine civilisation qui sera probablement post-humaniste. Rien ne pourra moralement interdire son avènement qui s’effectue avec d’actuelles transgressions qu’aucune éthique, aucune morale, ne saurait arrêter. L’intelligence artificielle qui crée des chimères faites d’humain et d’animaux, la marchandisation du vivant, l’abolition de la nature naturelle au profit de l’artifice culturel, constitue une barbarie, qui, un jour, sera nommée civilisation, car toute civilisation nouvelle est dite un jour barbare par les témoins de ceux qui voient la leur s’effondrer. Nous sommes dans le temps nihiliste du tuilage qui tuile la décomposition et le vivant.

    – La France, c’est aussi un pays de lettres. Vous insistez sur l’importance de l’héritage de Montaigne, Descartes, Rabelais, Voltaire, Marivaux et Hugo. En quoi ces six écrivains ont-ils joué chacun à leur manière un rôle central dans la construction de l’esprit français? En quoi sont-ils complémentaires?

    Tous croient en Dieu, aucun n’est athée. Montaigne invente la philosophie française littéraire et concrète, réaliste et immanente, pragmatique et, je dirais, populaire, sans laquelle Descartes ne serait pas possible, donc Pascal ou Spinoza, c’est-à-dire, à leur suite, les Lumières européennes. Bien avant Cervantès, Rabelais invente le roman européen en rendant au corps réel et concret, celui qui mange, boit, rote et pisse, si vous me permettez son registre, sa vérité brimée par la théologie chrétienne fascinée par la chasteté de Joseph, la virginité de Marie, la souffrance et la mort de Jésus qui ne mangeait que des symboles – pain, vin, poisson -, et le corps glorieux de la résurrection. Voltaire invente l’ironie et la légèreté pour traiter de tous les sujets en profondeur, c’est un marqueur très français. Marivaux génère le marivaudage qui est l’art de plaire et de séduire par le verbe, le langage, le discours, la parole, les mots, c’est une autre spécificité française. Il est le contraire de Sade qui est le maître à penser des violeurs et l’ami des déconstructionnistes. Quant à Hugo, le Hugo des Misérables, ce livre est un chef-d’œuvre, il fait du bonheur des plus défavorisés l’horizon du politique en dehors de toute idéologie politicienne qui invite, elle, à verser le sang. Qu’on se souvienne des dernières pages de Quatrevingt-treize !

    Je suis un fils de cette vieille civilisation plus proche du pot-au-feu que de la viande cellulaire clonée vers laquelle nous cheminons à grand pas. Le Christophe Colomb de cette nouvelle civilisation a pour nom Elon Musk. Eu égard à ce qui nous attend, et en regard de l’idéologie “woke” qui travaille à l’avènement de ce nouveau paradigme civilisationnel, bien sûr que je regrette la civilisation judéo-chrétienne. Pour l’heure, je me bats pour elle.

    -Vous opposez Montaigne à Descartes. Pourquoi?

    Montaigne se moque de créer une méthode et propose, dans l’esprit de la philosophie antique romaine, de penser dans le but de construire et mener une vie philosophique et non pour verbigérer, comme si souvent chez les Grecs. Descartes est l’homme de la méthode. Le premier, qui philosophe à cheval, ne plaît pas aux professeurs qui font si souvent la loi en matière de philosophie et croient que philosopher, c’est créer des concepts, et qui enseignent l’éthique mais vivent en ruffians. Le second, qui travaille à son bureau, annonce qu’il ne touchera pas à la religion de son roi et de sa nourrice, il est prudent avec les autorités, et fabrique une méthode qu’on peut enseigner sans qu’elle produise aucun effet dans la vie quotidienne. Montaigne est la mauvaise conscience des professeurs de philosophe, Descartes, leur bonne conscience. Le premier est lisible et lu par tous ; le second, par les professionnels de la philosophie.

    -Avec votre côté ogre et votre appétit pour la vie, on a le sentiment que vous vous identifiez à Rabelais, voire à Gargantua. À Hugo également?

    Je ne m’identifie pas, ça n’aurait aucun sens. Ce sont des géants de la civilisation et, dans notre configuration d’effondrement de la civilisation, il n’y a plus, moi compris bien sûr, que des minus habens! Qui seraient le Montaigne, le Rabelais, le Voltaire d’aujourd’hui? Qui le Hugo? Soyons sérieux…

    Mais cette série géniale est en effet celle de mes préférences. Ce sont des maîtres qui inspirent plus que des occasions d’identification.

    -Vous écrivez que notre époque ne permet plus d’être rabelaisien, cartésien, voltairien, de pratiquer le marivaudage et se réclamer de Victor Hugo? Pourquoi?

    Parce que le corps rabelaisien est le retour du refoulé du corps chrétien: il mange, boit, rote, pète et pisse, si vous me permettez de préciser son registre, et que toutes ces choses-là sont désormais encadrées par l’hygiène qui promeut un corps sans chair, sans graisse, sans cholestérol, sans triglycérides, sans albumine, sans sucre, sans sexe, sans chair, sans sang, sans tabac – mais avec haschich et cocaïne tout de même. Rabelais magnifie le corps naturé. Or l’époque travaille à l’avènement d’un corps dénaturé.

    Parce que le cartésianisme est priorité donnée à la raison pour construire une vérité alors que notre époque privilégie les passions, tristes de préférence, les émotions, les sentiments, pour produire des opinions présentées à grands cris comme des vérités.

    Parce que l’humour, qui suppose l’intelligence qui s’avère la chose du monde la moins partagée depuis que l’école travaille à la détruire méthodiquement et consciencieusement afin de remplacer le citoyen par un consommateur orwellien, est devenu une langue étrangère. Le ricanement idéologique qui permet d’insulter et de mépriser sous couvert de plaisanteries écrites et débitées par des journalistes qui disposent d’une claque payée par les impôts du contribuable pour riocher aux fausses blagues de leurs vrais comparses, a pris toute la place. Précisons qu’il partage cette place avec les professionnels de la scatologie qui s’adressent à la part la plus infantile et régressive des humains.

    Parce qu’à l’heure du néo-féminisme qui avoue détester les hommes et prétend que tout homme est un violeur potentiel, sinon réel, dès qu’il ouvre la bouche ou sourit en présence d’une femme, Marivaux, donc, serait jeté à la vindicte populaire en vertu de la jurisprudence “Balance ton porc” et “MeToo”.

    Parce que Hugo, avec son souci du peuple, passerait pour un souverainiste, un populiste, un démagogue, donc un nationaliste belliciste assimilable aux pétainismes compagnons de route d’Adolf Hitler – si j’en juge par la méthode d’un BHL, grand remplaciste postmoderne de la méthode de Descartes.

    -Voltaire serait-il de nouveau embastillé à notre époque?

    La Bastille d’aujourd’hui est numérique. Il serait crucifié au pilori des réseaux sociaux, et il y a motif dans son œuvre. On brûlerait virtuellement son œuvre complète parce qu’on y trouve de l’antisémitisme, de la misogynie, de la phallocratie, de l’homophobie, de l’islamophobie. D’ailleurs, aujourd’hui, il ne trouverait pas d’éditeur, ce qui est la meilleure façon de réduire au silence qui pense en dehors des clous du politiquement correct – l’idéologie “woke” et la “cancel culture” qui procèdent de la French Theory comme on le dit dans la langue du dominant…

    -Si vous évoquez longuement ces figures d’écrivains, quels sont les personnages historiques qui figurent dans votre Panthéon?

    Cincinnatus qui accepte le pouvoir qu’on lui confie avant de reprendre la charrue dans le champ où la demande lui fut faite. Spartacus qui prouve qu’un Empire, fût-il aussi grand que celui de Rome, peut être mis en difficulté, voire en péril, s’il souscrit à l’idée formulée plus tard par La Boétie: “Soyez résolus de ne plus servir et vous voilà libres”. Tiberius Gracchus, tribun de la plèbe, qui souhaite que le peuple ait sa part du gâteau romain. Marc Aurèle qui essaie de conduire les affaires de l’Empire en philosophe stoïcien. Montaigne quand il travaille avec Henri IV pour résoudre la fracture des guerres de Religion. Charlotte Corday, acquise aux idées girondines, lectrice de la Vie des hommes illustres de Plutarque et des tragédies de Corneille, son aïeul, qui imagine pouvoir arrêter la fureur sanguinaire des jacobins en tuant Marat, faussement ami du peuple, tout en sachant qu’elle le paierait de sa vie. Le chef d’état-major de la Commune Louis Rossel qui refuse l’exil proposé par Thiers et le paie du peloton d’exécution à l’âge de 27 ans. Au XIXe siècle, les ouvriers proudhoniens qui veulent un socialisme français pacifiste et pragmatique aux antipodes du socialisme marxiste belliciste et idéaliste. Et tous les travailleurs modestes et discrets, dignes et droits, qui incarnent “la décence commune” chère au cœur d’Orwell. Enfin, le général de Gaulle, pour tout ce qu’il fit et fut, écrivit et vécut. Personne depuis lui…

    -Vous ne cessez de répéter que notre civilisation est condamnée. Alors pourquoi écrire ce livre de transmission adressé à des jeunes de 20 ans?

    Parce que sur le Titanic, quand il a été annoncé par le commandant de bord que le navire allait couler, il a bien fallu tout de même vivre le naufrage. Il ne servait alors à rien de couiner… Ce qui nous reste dans ces cas-là, c’est de sombrer avec élégance. Le bateau coule à un moment, il emporte tout, mais, du moins, on meurt vivant. J’ai envie de mourir vivant à l’heure où le bateau commence à s’enfoncer dans les flots. Je souhaite que ceux qui vivront plus que moi cette coulée dantesque de notre civilisation disposent ainsi d’un cordial utile.

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie...

    1. À dire et redire sans cesse : ce qui menace "la démocratie" (ou prétendue telle...) c'est "ça", c'est "eux" :

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    Mais, pendant ce temps-là...

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    G-William Goldnadel
    La gauche médiatique qui chantait hier encore l’air de la liberté en est toute enchantée. Je signale, en passant, que le compte de l’ayatollah Khamenei qui souhaite la destruction d’un état, est lui, grand ouvert. Elle est belle la démocratie des GAFA .
     

    3. Plutôt que d'arrêter la folie des presque 500.000 entrées d'étrangers par an en France, le Système a trouvé "la" solution : faire des Provinces française le déversoir/dépotoir de ce chaos migratoire, de cette invasion voulue par le Système, qui ne vise qu'un objectif : dissoudre, diluer la France traditionnelle, la "sortir de l'Histoire". C'est le Système, héritier de la révolution et de son "du passé faisons table rase" qui mène le jeu. Alors soyez contre ce Système !

    soyez révolutionnaires, donc royalistes,

    ou ne vous plaignez pas !

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    3 BIS. Le Monde explique la collaboration/complicité des autorités légales, c'est-à-dire du Système, dans l'immigration/invasion : dans le Département du Nord, les migrants soumis à une Obligation de quitter le territoire français se contentent de franchir la frontière belge puis de revenir, en toute légalité Ce dispositif ubuesque mais parfaitement légal a été mis en place par un collectif d’aide aux étrangers pour leur éviter d’être expulsés...

    Alors : Stop migrants ? Oui, bien sûr ! Mais, surtout :

    STOP, LE SYSTÈME ! 

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    5. Au fait, Macron !... : quand les Black Lives Matter ont été instrumentalisés par les Démocrates pour mettre l’Amérique à feu et à sang, lynchant les policiers et les Blancs, brûlant le drapeau US et cassant tout un peu partout, tu étais où et tu as dit quoi ? Tu es venu à la télé pour flétrir tout ça ? En parlant devant une bannière étoilée ? TARTUFE !

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    6. À Nanterre, tous les étudiants ne condamnent pas le meurtre de Samuel Paty ! :

    https://www.valeursactuelles.com/societe/universite-de-nanterre-ces-etudiants-qui-ne-condamnent-pas-lassassinat-de-samuel-paty-127330

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    7. Et pour finir cette série d'aujourd'hui sur un peu d'humour (bien que "noir") : après la farce des "150 tirés au sort" pour la convention citoyenne sur le climat, nous voici maintenant avec 35 français "choisis au hasard" pour débattre sur la vaccination : en somme, on est passé de la Vème République imaginée par de Gaulle à une démocratie de la "Courte Paille" : "Il était un petit navire..." dit la comprine enfantine... Vivement qu'il coule, et que la France retrouve "un Régime qui soit français" : la Royauté, qui a fait la France, et qui en a fait la première puissance du monde !

    lfar lys.jpg

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie...

    1. C'est tout à fait ça ! "La République", ou plutôt, maintenant, "le Système", en quoi elle a dégénéré, a cru malin d'organiser la venue de nouvelles populations en France, afin de dissoudre toujours plus la France traditionnelle. Le Système a cru qu'il dominerait ces masses :

    tel l'apprenti sorcier, il constate avec effroi aujourd'hui que ces masses lui échappent, vivent leur propre vie et n'en ont rien à faire de lui, le Système, et l'on pense au vers de Racine, dans Phèdre, "...le flot qui l'apporta recule épouvanté". L'Islam a a gagné dans plusieurs villes de France : il faudra une guerre de Libération nationale pour le chasser de là où le Système l'a follement installé... 

    https://www.valeursactuelles.com/societe/trappes-lislamisme-vaincu-la-republique-60974

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    2. Le Député cogneur M'jid el Guerrab toujours pas jugé, trois ans et demi après avoir défoncé le crâne du socialiste Boris Faure à coup de casque de moto (en 2017) ! On pourrait savoir pourquoi ? La Justice est souvent beaucoup moins clémente... Accessoirement, et comme lot de consolation, on pourra se réjouir que "l'amendement Zemmour", visant à museler la presse "politiquement incorrecte" vient d'être rejeté à l'Assemblée Nationale. Ce texte liberticide était présenté par... le député cogneur M'jid el Guerrab ! Toujours "député LaRem"...

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    3. "Affaire Duhamel" : Frédéric Mion, directeur de Sciences Po Paris démissionne. À qui le tour, après lui ?... C’est un coup dur pour le Système, car "l’école française du pouvoir" est depuis toujours l’une de ses places fortes (ainsi que du Conseil d’Etat). Symbole d'un Système corrompu et pourri jusqu'au trognon, où les corrompus/pourris soutiennent d'autres corrompus/pourris, Marc Mion était parfaitement au courant des agissements d'Olivier Duhamel, et en avait informé Marc Guillaume, qui fut Préfet d'Île de France et omnipotent Secrétaire général du gouvernement à Matignon. C'est Aurélie Filippetti (l’ancienne ministre socialiste de la culture) qui a "balancé" Mion : ambiance !...

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    3 BIS. Pays légal pourri (suite) : En Seine Saint Denis (le "9.3", comme "ils" disent !) Jean-Christophe Lagarde vient d'être épinglé par la justice pour avoir recruté la compagne d'un membre du "gang des barbares". Et après, "ça" vient donner des leçons de moraline, "ça" vient dire qu'il ne faut pas "perdre son âme" en s'alliant avec Marine Le Pen...

    https://www.valeursactuelles.com/politique/seine-saint-denis-jean-christophe-lagarde-epingle-par-la-justice-pour-avoir-recrute-la-compagne-dun-membre-du-gang-des-barbares-128347

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    5. Le bon conseil du Professeur Raoult : "Si vous voulez qu'on arrête de vous faire peur avec des bêtises, débranchez la télé !"...

    https://yetiblog.org/archives/29756

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    6. Et, pour finir cette série d'aujourd'hui sur une touche d'histoire, de culture de beauté... : Châteaux de Bretagne, dix joyaux d'architecture à ne pas rater... 

    https://www.lefigaro.fr/voyages/guides/chateaux-de-bretagne-dix-joyaux-d-architecture-a-ne-pas-rater-20210211

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  • Cinéma • L’Apparition

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    L’Apparition, un drame de Xavier Giannoli, avec Vincent Lindon, Galatea Bellugi, Patrick d’Assumçao, Anatole Taubman et Elina Löwensohn. 

    Un très bon film, malheureusement un peu compliqué dans lequel 3 histoires se superposent.

    L’atmosphère du lieu de l’apparition, avec les pèlerins et les Marchands du Temple, est admirablement décrite… on s’y croit et, précisément, c’est le problème de la Foi qui est clairement posé : s’il y avait des preuves de l’existence de Dieu, l’Homme n’aurait plus la liberté de croire (ou de ne pas croire)…

    Ainsi, il ne peut pas y avoir non plus de preuves indiscutables de la réalité des apparitions… mais seulement un faisceau de présomptions.

    Comme le dit très bien Anton – davantage « évangéliste » que catholique, et surtout « grossiste » du Temple – c’est la foule des pèlerins qui donne à ces présomptions leur consistance et finalement influence la décision de l’Église. A ce jour, une commission d’enquête continue de travailler sur les « apparitions » de Medjugorge qui remontent à 1981.

    En aucun cas - le film le précise clairement - la « reconnaissance » ou plutôt « l’acceptation » de ces « apparitions » (Lourdes, Fatima, l’Île Bouchard, etc.)  comme du « linceul de Turin » ou la « Tunique d’Agenteuil » ne constituent des dogmes ; elles laissent aux catholiques la liberté d’y croire ou non, à la réserve près que les pèlerinages de papes à Lourdes ou à Fatima donnent à ces deux sanctuaires une place privilégiée dans la dévotion des fidèles.

    De même, on n’est pas obligé de croire aux miracles, même si l’on peut s’interroger sur la concomitance entre la sortie de ce film et la reconnaissance d’une nouvelle guérison « surnaturelle » à Lourdes. 

    Les voies de Dieu sont impénétrables, et ce film arrive à bon escient pour  « interpeller » - comme on dit – notre société française matérialiste d’aujourd’hui, et finalement offrir un chemin possible de conversion.   

    PS : Je vous propose mon blog  Je ciné mate avec déjà une quarantaine de films. Vous pouvez vous y abonner (en bas à droite) pour recevoir automatiquement les mises à jour et surtout y retrouver d’anciennes notices grâce au bouton Recherche (je continuerai de le compléter progressivement, à votre demande, de mes « critiques » 2016 et 2017)Merci, outre vos commentaires éventuels, de m’indiquer les difficultés que vous rencontrez, les corrections nécessaires ou les améliorations à apporter à ce blog.   https://jecinemat.wordpress.com