A ce rythme-là, c'est sûr, tous les journaux écrits ou parlés nous le serinent sur tous les tons, la barre des 3 millions de chômeurs sera atteinte - hélas.. - incessamment sous peu. Sans compter, bien sûr, les précaires, intermittents, CDD, temps partiels forcés etc.. etc... Les Restos du coeur, qui ne pensaient jamais durer si longtemps, vont sombrer, tel le Titanic, face au choc avec cet iceberg de pauvreté qui ne cesse de croître et d'embellir : ce sont plus de huit millions de pauvres qui sont recensés, officiellement, par des Associations comme l'Abbé Pierre...
Mais qu'est-ce que tout cela, quand on est idéologue ? Rien du tout : les réalités, on s'en fiche et contre-fiche, et éperdument, s'il vous plaît : seule compte la magie - ou réputée telle... - du verbe et, pour paraphraser la pub de Paris Match, le poids des mots, le choc des nuées...
Car, enfin, que doit-on penser des princes qui nous gouvernent lorsqu'on lit, partout et n'importe où : "Le gouvernement élargit l'accès au marché du travail pour les Roms en France"; ou "La ministre du Logement et de l'Egalité des territoires, Cécile Duflot, a annoncé aujourd'hui la suppression de la taxe dont doivent s'acquitter les sociétés qui emploient des Roms et l'élargissement de la liste des métiers pouvant être exercés par eux" ?
Et lorsqu'on voit, comme on l'a vu, un Olivier Bailly, porte-parole de la Commission de Bruxelles, venir parler gravement et doctement à la télé : il avait l'air sévère et "grondeur" d'un grand'père qui aurait chipé le petit-fils les doigts dans le pot de confiture, et a déclaré, sans rire, car il avait une tête à tout sauf à rire, et à faire rire : "Cette décision va dans le bon sens"...
Nous avons clairement et toujours dit que nous n'avions rien contre les Roms, és-qualités, pas plus que contre les Kosovars, Tchétchénes, Maliens, Sénagalais ou pauvres de la terre entière. Ce contre quoi nous en avons, c'est la folie, car il n'ya pas d'autre mot pour qualifier les propos que nous venons de citer et la "politique" (!) qu'ils sont censés incarner.
D'abord "Moi, Merlin", alias Jean-Marc Ayrault, premier ministre de "Moi, normal" fait preuve d'une présomption grotesque s'il s'imagine qu'il va, comme ça, en claquant des doigts, trouver 17.000 postes de travail aux Roms alors que, dans le même temps, et par charettes entières, les Français tombent dans la trappe de Pôle emploi. La Fontaine a fait une fable avec la grenouille qui s'enfle, qui s'y croit, qui veut se faire grande et forte comme elle n'est pas : on sait comment cela finit...
Ensuite, et c'est le plus grave, "Moi Merlin Ayrault Duflot et Cie" mentent et prennent les gens pour des imbéciles.
1. Ils mentent à ces pauvres malheureux, qu'ils maintiennent dans une illusion folle en leur adressant des paroles fausses et mensongères, propres à entretenir chez eux le mirage insensé d'une vie décente qu'ils ne trouveront pas ici : c'est criminel et, pourquoi ne pas le dire, déguelasse... On ne joue pas ainsi avec des êtres humains, on n'en fait pas les jouets de son idéologie, c'est carrément misérable.
2. Quant à nous, les Français, (eh, oui, n'en déplaise à Éric Besson, ça existe "les Français"...), ils nous prennent carrément pour des imbéciles. C'est toujours une grave erreur, en politique, de prendre les gens pour des imbéciles : l'histoire l'a montré maintes fois.