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  • Élection de 2022 : nous voulons un vrai débat présidentiel !, par Natacha Polony.

    Le tour de valse de Renaud Muselier avec La République en marche pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur a des airs de scène de boulevard...
    © Hannah Assouline

    À un an de l’élection présidentielle, il semblerait que Les Républicains s’emploient avec ferveur à rendre impossible l’émergence d’un candidat capable de rivaliser avec les duettistes dont les Français ne veulent pas. Et la gauche n’est pas en meilleur état…

    Tragicomédie-sur-Mer. Le tour de valse de Renaud Muselier avec La République en marche pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur a des airs de scène de boulevard. « Moi ? Tromper LR avec LREM ? Comment pouvez-vous imaginer que ça m’aurait effleuré ! »

    Mais, dans les Liaisons dangereuses le séducteur n’existe que sur la scène du théâtre mondain, il lui faut afficher sa victoire, et Jean Castex ne s’en est pas privé. Pour lancer une grenade au milieu de la droite déjà souffreteuse ? La déclaration du Premier ministre grillant la politesse au premier intéressé avait tout du baiser qui tue. Comme on dit, il n’a pas levé le pied qu’on lui a déjà vu la semelle… Tout le monde a bien compris qu’il n’était pas question ici de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur mais bien de politique nationale.

    À un an de l’élection présidentielle, il semblerait que Les Républicains s’emploient avec ferveur à rendre impossible l’émergence d’un candidat capable de rivaliser avec les duettistes dont les Français ne veulent pas. Il suffirait pourtant que surgisse quelque chose comme une option autre au duel annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour qu’ils s’en saisissent. Quelque chose, quelqu’un, n’importe qui de crédible… Mais voilà…

    Fin de la « droite des garagistes »

    On peut bien entendu expliquer l’accès de faiblesse de Renaud Muselier : la région vaut bien qu’on lui sacrifie son parti. Surtout quand ce parti a cessé d’être le lieu où se joue la vie politique. Mais le sujet n’est pas là. En termes strictement idéologiques, qui pourrait lui reprocher de s’allier avec un mouvement qui, au niveau national, mène la politique qu’il a toujours appelée de ses vœux ? Il y a aujourd’hui plus de différence entre Bruno Retailleau et Valérie Pécresse qu’entre la même Valérie Pécresse et la plupart des cadres de La République en marche. C’est tout le problème des Républicains, nouveau nom de l’UMP, machine hétéroclite rassemblant le RPR et l’UDF, c’est-à-dire deux droites à peine réconciliables.

    Tout le problème étant que la « droite de garagistes », selon l’expression de William Abitbol, ancien conseiller de Charles Pasqua, ces petits patrons et indépendants qui faisaient le socle populaire du RPR, est depuis longtemps partie dans l’abstention ou au RN. La droite « orléaniste », bourgeoise moderniste, peut désormais se reconnaître dans un macronisme qui a abandonné ses quelques oripeaux de gauche, ou disons vaguement progressistes, à l’exception de la PMA pour les couples de lesbiennes et un débat avorté sur l’euthanasie.

    La droite impuissante

    Bref, l’espace politique d’une droite classique est réduit comme peau de chagrin. C’est cet espace que tente d’occuper un Xavier Bertrand, dont les premières prises de position comme candidat dessinent un programme très « années 2000 », avec réforme des retraites et réduction des dépenses publiques, en y ajoutant seulement un zeste de réindustrialisation et d’aménagement du territoire.

    Ce n’est pas rien. Ces deux derniers éléments devraient constituer le noyau dur de tout programme présidentiel (en y ajoutant, entre autres, une refonte de notre enseignement supérieur). Encore faut-il expliquer clairement comment on y parvient sans buter sur le mammouth qui encombre le couloir et que Les Républicains, comme le Parti socialiste à gauche, ont savamment ignoré pour éviter les sujets qui fâchent : l’Union européenne et son idéologie dérégulatrice.

    Comment réindustrialiser quand le dogme de la libre concurrence prive l’État de toute marge de manœuvre et favorise le dumping social et fiscal ? Voilà la vraie question. Faute de l’avoir posée, la droite française est menacée de disparaître. Et les citoyens français sont menacés de revivre un duel caricatural entre un parti aux positions démagogiques et à l’histoire douteuse et un président sortant dont les discours tout neufs sur l’indépendance industrielle et la souveraineté masquent difficilement les capitulations en rase campagne face aux lobbys, aux intérêts financiers, au cavalier seul allemand et à l’impérialisme américain.

    La gauche en piteux état

    La gauche n’est pas en meilleur état. Elle est fracturée entre des archipels post-socialistes qui croient que les outrances sociétales et les poncifs écologiques font une politique, mais qui évitent savamment, eux aussi, de se demander comment « changer la vie » quand on accepte le cadre néolibéral existant, et un Jean-Luc Mélenchon désormais plus passionné par la dénonciation des fascistes et des islamophobes que par la poursuite de ses analyses de 2017 sur les moyens de desserrer l’étau de la mondialisation dérégulée.

    Il existe dans les restes des vieux « partis de gouvernement » des gens qui cherchent à se coltiner les sujets essentiels. Un Arnaud Montebourg d’un côté, un Julien Aubert de l’autre, ont le mérite de porter des positions qui seraient nécessaires dans le débat et qui permettraient de sortir du duel « mondialistes » contre « nationalistes », ou « progressistes » autoproclamés contre soi-disant « patriotes » qu’on essaie de nous imposer.

    Mais le rouleau compresseur médiatique a fort peu à faire des débats de fond. Le journalisme politique préfère se raconter le roman des « grands fauves » et fantasmer sur Édouard Philippe, l’énarque chic et sympa, et les débats de plateaux télévisés, qui ont besoin de caricature et d’opposition frontale, les trouvent plus facilement sur les sujets identitaires que dans l’aridité des questions économiques. Tant pis pour nous. Tant pis pour la France.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Aux sources des libertés communales avec Alexis de Tocqueville, par Louis Soubiale.

    Le 150e anniversaire de la Commune nous semble constituer l’occasion de revenir sur ce foyer de l’action politique et administrative qu’est, précisément, la commune. La Commune de Paris représente cette expérience unique, en France, de gouvernement local autonome. Il convient de saisir l’essence philosophique profonde de ce mouvement communal – sinon communaliste – singulier.

    2.pngUne démarche d’autant plus louable, à l’heure où, depuis quelques années, déjà, ce vivier authentique de la démocratie ne cesse d’être affaibli, pris en tenaille entre une euro-régionalisation par le haut et un supra-municipalisme intercommunal par le bas – les deux tendances concourant à l’instauration d’un jacobinisme, déconcentré d’un côté, décentralisé de l’autre.

    L’on doit à Alexis de Tocqueville (1805-1859), alors qu’il parcourait la jeune Amérique nouvellement indépendante, d’avoir tenté de théoriser précisément cette forme si particulière de l’organisation politique qui entretient un rapport étroit avec la liberté, comme son histoire et son étymologie nous l’enseignent. Dès le XIIe siècle, les seigneurs féodaux, par souci de réalisme, devant la montée en puissance, économique et commerciale, de ces entités locales issues autant des municipiums romains que des anciens schwörtag germaniques – ou serments de solidarité unissant les tribus –, leur octroient des chartes de franchise ou, mieux, les établissent en « communes » dotées de prérogatives élargies. C’est dire que le terme, par métonymie, prend rapidement son sens de « ville affranchie » (dont les nombreuses « Villefranche » au sud de la Loire, demeurent les vestiges les plus vivaces). Dans son fameux traité De la démocratie en Amérique (1835-1840), Tocqueville souligne cette ancienneté de la commune qu’il impute presque à un fait de nature : « La commune est la seule association qui soit si bien dans la nature, que partout où il y a des hommes réunis, il se forme de soi-même une commune. » Sur les pas d’Aristote, le Normand insinue donc que la commune serait l’expression la plus complète de la socialité politique de l’homme. Mieux, écrit-il, « la commune paraît sortir directement des mains de Dieu ». Toutefois, «  la liberté communale est chose rare et fragile », en ce sens que, « parmi toutes les libertés, celle des communes, qui s’établit si difficilement, est aussi la plus exposée aux invasions du pouvoir ». Pour obvier à cet obstacle, il est impératif que les institutions communales aient durablement imprimé leur marque dans les « idées et […] les habitudes nationales ». L’apport de Tocqueville, à ce stade, devient précieux en ce qu’il loue, partant de ses observations in situ (il décrit, en l’espèce, la Nouvelle-Angleterre, dont les institutions lui paraissent exercer « une influence prodigieuse sur la société entière »), « l’esprit communal » qui soutient et vivifie le pouvoir local. Ainsi, le citoyen communal « s’attache à sa commune, non pas tant parce qu’il y est né que parce qu’il voit dans cette commune une corporation libre et forte dont il fait partie, et qui mérite la peine qu’on cherche à la diriger ». Proudhon nous aide à expliciter le propos : « vraie base de toute république (…), la commune est, par essence, comme l’homme, comme la famille, comme toute individualité ou collectivité intelligente et morale, un être souverain. » En d’autres termes, la commune, comme organisation politique naturelle, est un corps dont les parties ne peuvent souffrir nulle entrave, sauf à le blesser ontologiquement. Il va même jusqu’à faire de la commune l’allégorie politique et collective de « la vie [qui] ne connaît de limite qu’elle-même ; toute coercition du dehors lui est antipathique et mortelle » (Théorie du mouvement constitutionnel au XIXe siècle, 1870). En dépit des griefs « contractualistes » qu’il adressera au fédéralisme anarchiste du Bisontin, Charles Maurras, en subsidiariste intégral, n’en tiendra pas moins que ce dernier, et à l’instar de Tocqueville, pour les « libertés communales », la commune étant « le seul groupe à la fois naturel, historique et légal » (L’Idée de décentralisation, 1898).

    Mais la lecture de L’Ancien régime et la Révolution (1856), du même Tocqueville, s’avère bien plus instructive sur les motifs de cette ardeur communaliste. En substance, il y est écrit, en effet, que le centralisme de Louis le Grand, renforcé par la Révolution, avait été lui-même « le commencement de cette révolution et son signe ». Si les libertés municipales avaient survécu sur les ruines de la féodalité, l’abolition des chartes, à la fin du XVIIe siècle, introduira le germe de la contestation dans un pays où les peuples étaient enclins à ne respecter aucune loi, sauf, d’abord, celles qu’ils se fussent données à eux-mêmes dans leurs états paroissiaux et communaux. Or, prévient-il, les « menteuses apparences » de la liberté sont, pour le pouvoir, une lourde gageure à relever. Il finit, tôt ou tard, par s’y rompre les reins, jusqu’à choir et déchoir. Une leçon que devraient méditer nos maîtres actuels, en ces temps de tyrannie médicale directement importés de l’île des Morticoles de Léon Daudet.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • France : De l’armée ou de Macron qui aura le dernier mot ?, par David Engels.

    David Engels, essayiste et professeur d'université, analyse pour le média polonais Tysol, la situation désespérée de la France et ses minces chances de redresser la situation à court terme.

    7.pngBeaucoup de Polonais sont toujours convaincus qu'ils doivent « rattraper » l'Europe occidentale. Si vous leur parlez des conditions de plus en plus catastrophiques là-bas, vous rencontrerez une incrédulité généralisée - même dans les cercles conservateurs. La légende de l'ouest doré est trop profonde, le désir de faire enfin à nouveau partie de l'Europe et de le prouver en essayant de rattraper tous les développements « ratés » est trop grand.  Mais les événements de ces dernières semaines en France ont clairement montré où ces développements idéalisés mènent : à l’heure actuelle, il ne s’agit de rien de moins que des parties importantes de l'armée française se prononcent dans plusieurs lettres ouvertes contre le gouvernement actuel du président Macron et sur les risques de guerre civile.

    Au cœur du débat, l’un des problèmes les plus graves à long terme auxquels l'Occident, surtout la France, est confronté depuis plusieurs décennies : l'immigration de masse en provenance de pays majoritairement islamiques qui a pris une telle ampleur qu'une grande partie des villes françaises sont en effet en train de se séparer de la communauté nationale, créant des sociétés parallèles indépendantes dans lesquelles la loi de la République ne s'applique plus. Si ce développement se poursuit encore quelques années - et il ne fait aucun doute que ce sera le cas -, de grandes villes comme Paris, Lyon ou Marseille seront dans un avenir complètement prévisible - à l'exception de quelques îlots - dominées par l'islam, et le pays se divisera en deux groupes opposés et hostiles.

    Bien sûr, cette évolution était prévisible depuis des années, car c'est un secret de polichinelle que, d'une part, l'intégration des minorités musulmanes, en particulier, a non seulement échoué, mais a même régressé, car les descendants d’immigrés déjà bien intégrés se raccrochent de plus en plus à la culture de leur pays d'origine et que, d'autre part, l'évolution démographique ne pourra bientôt plus être maîtrisée. Pendant des décennies, la réponse à ce danger, qui se reflète non seulement dans des assassinats spectaculaires, mais aussi et surtout dans la violence et la criminalité quotidiennes dans les banlieues, a été de détourner systématiquement le regard ; réponse souvent même prescrite par les autorités étatiques rongées par la peur qu’une critique de la transformation multiculturelle de la France pourrait être considérée comme « raciste » ou « intolérante ». Le président Macron s'est particulièrement distingué par ses fervents plaidoyers en faveur d'une « société plurielle » et affirmant même qu'il n'y avait pas « de culture véritablement française, mais seulement des cultures diverses en France ». Désormais, il doit composer avec l'échec de sa propre politique et de celle de ses prédécesseurs et résoudre un problème devenu insoluble, d'autant plus que la solution brevetée typiquement française - laïcité et centralisme - a clairement atteint ses limites : la laïcité, car elle affaiblit plutôt qu'elle ne renforce l'identité collective, le centralisme parisien, car il peut difficilement maîtriser des conflits qui éclatent partout.

    La conséquence ? La France est aujourd'hui confrontée à des troubles sociaux massifs, et les forces armées deviennent donc de plus en plus importantes, de sorte qu'il n'est pas étonnant que l'armée soit désormais impliquée dans les discours de politique intérieure. Nul besoin de faire ici l’inventaire de l’échange de lettres ouvertes et de déclarations de part et d’autre : il suffit de mentionner que le gouffre profond non seulement à l’intérieur de l'armée, mais aussi dans la population s’approfondit. 83% des Français ressentent une augmentation constante de la criminalité, 70% s’opposent à la poursuite de l'immigration, 60% soutiennent les lettres ouvertes de l'armée et près de 50% des Français pensent que l'armée devrait intervenir pour assurer la sécurité même sans l’appui du gouvernement. Les prochains mois seront probablement décisifs dans le fait de savoir si l'armée gardera l'initiative en main - par exemple en soutenant des grèves générales et ses propres candidats à la présidentielle comme le général Antoine Martinez -, ou si le pouvoir concerté des médias, de l'establishment politique et du président réussira à briser la résistance - après tout, déjà au début de sa présidence, Macron avait entrepris un premier nettoyage de l'état-major afin d'éviter précisément les problèmes qui se posent actuellement.

    D'autres étapes suivront certainement, et Macron suivra certainement l'exemple de l'Allemagne, où Ursula von der Leyen, l'actuelle présidente de la Commission européenne et ancienne ministre allemande de la Défense, a réussi à briser toute résistance conservatrice en démantelant systématiquement des réseaux présumés « d’extrême droite » dans l'armée allemande, en appliquant des quotas de « genre » pour introduire massivement des femmes soumises à la nouvelle politique dans l’armée, et en déléguant des pouvoirs de contrôle à des entreprises externes par des contrats d'audit et de conseil aux prix exorbitants afin de bypasser la bureaucratie militaire. Ce n’est probablement pas non plus un hasard si, ces dernières années, l’Allemagne a encouragé l’intégration des réfugiés et des étrangers en les recrutant massivement au sein de la Bundeswehr, et s´est entrainée en même temps à des exercices militaires en cas de troubles internes.

    Quelle sera la prochaine étape pour la France ? L’apparition d’un nouveau parti conservateur, entrant en compétition avec le Rassemblement National de Marine Le Pen, risque de diviser le camp de la droite plutôt que de le renforcer, du moins au premier tour des prochaines élections. Le coup d'État semble également assez impensable, du moins dans la situation actuelle : le chaos n'est pas encore suffisamment grand et la confiance dans l'État de droit n'a pas encore été complètement ébranlée. Bien sûr, l´on peut s'attendre à une paralysie croissante de l'armée, qui sera divisée en une faction présidentielle et une faction anti-présidentielle - une situation d'autant plus inquiétante que la forte présence de soldats musulmans crée un autre élément d'insécurité, de nombreux officiers ayant déjà exprimé de sérieux doutes quant à la loyauté de l'armée pour intervenir dans des émeutes en banlieue.

    En conclusion, dans cette situation, l'armée française ne provoquera donc pas de retournement majeur de la situation politique interne, mais deviendra, par son attitude, un autre accélérateur du mécontentement des citoyens, bien qu'en raison de sa paralysie interne, elle ne puisse être utilisée que dans une mesure très limitée comme une « ultima ratio » en cas de nouvelle escalade de la crise nationale. La France s'enfonce donc encore plus dans l'abîme de la perte de contrôle de l'Etat, au bout de laquelle seul un homme providentiel, une figure de « sauveur », déjà attendue maintenant par une partie significative des Français, pourrait encore renverser la situation.

     

    David Engels, essayiste et historien belge, est professeur d'histoire romaine à l'Université libre de Bruxelles et travaille pour l'Instytut Zachodni à Poznań.

    Source : https://www.tysol.fr/

  • Sur le site officiel de l'Action française : prises de conscience, l’éditorial de François Marcilhac (Le Bien Commun).

    Ce n’est pas encore la panique, peut-être même ne vien­dra-t-elle pas ; ce n’est encore que l’hébétude, qui semble ôter toute pos­si­bi­li­té de réac­tion, cet état mor­bide d’obnubilation mar­qué par un ralen­tis­se­ment des fonc­tions psy­chiques, un engour­dis­se­ment de la vigi­lance, une absence totale de luci­di­té.

    françois marcilhac.jpgLe pou­voir semble patho­lo­gi­que­ment désem­pa­ré. Cela ne signi­fie pas qu’il ne sera plus capable de réac­tions vio­lentes, comme lors de la révolte popu­laire des Gilets jaunes ; il le sera même d’autant plus lorsque, se réveillant par à‑coups de sa stu­peur, il s’apercevra ne plus rien maî­tri­ser. Mais c’est un fait : Macron et sa clique n’ont plus de prise sur les événements. 

    La macro­nie, cet ensemble hété­ro­clite d’ambitions médiocres, qui croyait pou­voir inven­ter un nou­veau monde sur l’asthénie de l’ancien, n’a fait qu’en repro­duire les traits les plus cari­ca­tu­raux, pour ne plus appa­raître aux yeux des Fran­çais que comme une caste de pri­vi­lé­giés cou­pés de la vie du pays réel, aus­si idéo­logues que la gauche, mais sans le pré­texte des len­de­mains qui chantent, aus­si égoïstes que la droite, mais sans le sou­ci de la nation. Cari­ca­ture de la cari­ca­ture, la macro­nie est l’impo­li­tique qui a pris le pou­voir et qui offre le spec­tacle indé­cent de sa vacuité.

    C’est du reste ce qui attire à elle les rési­dus de l’ancien monde : après avoir cher­ché à vider de sa  (der­nière) sub­stance le socia­lisme, ou ce qu’il en res­tait, elle vise à faire de même avec les LR qui, faut-il le pré­ci­ser, meurent avant tout de leur perte d’identité. Car adhé­rer aux Répu­bli­cains, aujourd’hui, ce n’est adhé­rer à rien : seuls leurs bas­tions locaux leur per­mettent, comme aux socia­listes, d’exister encore. Nous ver­rons si les élec­teurs confir­me­ront cette impos­ture poli­tique fin juin.

    La macro­nie a échoué sur tous les plans, et nul besoin, pour le prou­ver, d’en appe­ler à la ges­tion catas­tro­phique de la pan­dé­mie. Échoué ? De notre point de vue, ou plu­tôt de celui du Bien com­mun, puisqu’elle n’a eu de cesse de divi­ser les Fran­çais, de cher­cher à dis­soudre les soli­da­ri­tés et à miner la confiance du pays en soi, à le salir à ses propres yeux, à le faire dou­ter, notam­ment de son his­toire et de sa gloire, à favo­ri­ser une haine de soi, qui n’est du reste bien sou­vent que la haine d’invités récents qui crachent sur leur pays d’accueil, sachant qu’ils ont avec eux des élites qui ont per­du tout sens de la nation.

    Mais la macro­nie a échoué, aus­si, de son propre point de vue, puisque le peuple fran­çais existe encore et le montre chaque jour davan­tage. D’où son hébé­tude. Le cadavre de la France non seule­ment bouge encore, mais est plus vigou­reux qu’elle l’imaginait. La révolte des Gilets jaunes n’était pas un simple hoquet de l’ancien monde ago­ni­sant. C’était, au contraire, un signe annon­cia­teur d’autres prises de conscience, face au déli­te­ment orga­ni­sé du corps de la nation. Com­ment com­prendre autre­ment les deux mes­sages aus­si lucides que cou­ra­geux de mili­taires habi­tués pour­tant, depuis la répres­sion gaul­liste, à se taire ? Com­ment com­prendre une révolte des forces de l’ordre que le « en même temps » macro­nien — Dar­ma­nin à l’intérieur, Dupont-Moret­ti à la jus­tice — ne sau­rait plus satis­faire ? Et la piteuse pré­sence du ministre de l’intérieur à une mani­fes­ta­tion de poli­ciers diri­gée contre lui montre com­bien le pou­voir a per­du le contrôle de la situa­tion. Com­ment com­prendre autre­ment cette scis­sion pro­gres­sive du peuple fran­çais, qui voit chaque jour davan­tage que le pou­voir pré­pare sa propre dis­so­lu­tion dans un grand ensemble « euro­péen », sou­mis à la loi du mar­ché et à la dis­pa­ri­tion des peuples ? Bay­rou, haut-com­mis­saire au plan, pense-t-il sus­ci­ter l’adhésion des masses en récla­mant, à la suite de l’oligarchie euro­péenne, un plus grand recours encore à l’immigration pour pal­lier notre défi­cit démographique ?

    Tout est pos­sible, en 2022. Les prises de conscience prennent par­fois du temps à se tra­duire dans les faits. Le plus tôt serait pour­tant le mieux : le mal empire avec le temps.

    Fran­çois Marcilhac

     Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Le Burkina Faso encore frappé par l’islamisme, par Hen­ri Temple (Uni­ver­si­taire, juriste, éco­no­miste, expert intern

    Cette chro­nique fort oppor­tune d’Henri Temple, que les lec­teurs de l’AF  connaissent  bien, vient nous rap­pe­ler que l’initiative de  l’opération Bar­kane n’était pas une erreur et qu’il serait sot de se réjouir du   départ de la France de la région du Sahel. (NDLR)

    2.jpgAu Bur­ki­na Faso, le lun­di 21 juin, une forte équipe de relève de la police natio­nale est tom­bée dans une embus­cade, dans le centre nord du pays, alors que ces poli­ciers se ren­daient à Yir­gou. Hier, 22 juin, le ministre de la Sécu­ri­té Ous­sei­ni Com­pao­ré recon­nais­sait au moins 11 poli­ciers tués, 4 dis­pa­rus et seule­ment 7 indemnes. Le mécon­ten­te­ment gronde au Bur­ki­na car les attaques du 5 juin avaient déjà frap­pé ce pays dans la zone des trois fron­tières et les auto­ri­tés semblent être tota­le­ment dépas­sées. Les isla­mistes s’en étaient alors pris à des popu­la­tions civiles musul­manes, fai­sant, en tout, 147 morts, des dizaines de bles­sés et des mil­liers de réfu­giés. Nous avions déjà regret­té que les auto­ri­tés bur­ki­na­bè, sans doute influen­cées par le stu­pide poli­ti­que­ment cor­rect euro­péen, soient inca­pables de nom­mer le mal : l’islamisme.

    Dans le com­mu­ni­qué offi­ciel, elles se bornent à évo­quer « une embus­cade ten­due par des indi­vi­dus armés » (sic). C’est bien peu dire, et même le terme ter­ro­riste semble être soi­gneu­se­ment évi­té. On note­ra qu’une telle attaque d’un convoi de poli­ciers en tra­jet n’a pu être our­di, pré­pa­ré et per­pé­tré sans infor­ma­tions ini­tiales. Face à l’islamisme, la lâche­té et la fai­blesse sont per­çues par ses sym­pa­thi­sants comme une inci­ta­tion à pas­ser à l’acte. Le pre­mier acte de fer­me­té serait de nom­mer le mal en pre­nant à témoin les imams et la popu­la­tion musul­mane. Cette der­nière (envi­ron 60 %, située sur­tout au nord) est en plein doute. Les familles sont sou­vent reli­gieu­se­ment mixtes et il y a de nom­breuses conver­sions au chris­tia­nisme. Dis­tin­guer les isla­mistes des musul­mans serait salu­taire et per­met­trait d’encourager les signa­le­ments de radicalisation.

    Dans moins d’un an, un(e) nou­veau Président(e) trou­ve­ra sur son bureau le dos­sier Bar­khane. Espé­rons qu’il sau­ra en renou­ve­ler l’approche. Lisons, dans cet esprit, la tri­bune accor­dée à La Croix (21/6/21) par S.E. Nico­las Nor­mand, ancien ambas­sa­deur de France en Afrique sahé­lienne. M. Nor­mand voit plu­sieurs fac­teurs pou­vant conduire à l’instauration, au Mali et au Niger, d’États isla­miques, du modèle le plus accep­table (Mau­ri­ta­nie) au plus into­lé­rable (Daech). M. Nor­mand, qui connaît bien le Mali, conclut, de façon pes­si­miste mais réa­liste : « La pour­suite et l’intensification de l’insurrection dji­ha­diste semblent iné­luc­tables car aucune mesure trai­tant les racines du mal (explo­sion démo­gra­phique, non-déve­lop­pe­ment, retrait de l’État, mau­vaise gou­ver­nance…) n’a pu être prise tan­dis que les forces armées natio­nales ne peuvent pas faire face sans un fort sou­tien exté­rieur. En cas d’affaiblissement net de l’appui exté­rieur, le scé­na­rio le plus pro­bable à terme devient alors un modèle de gou­ver­nance radi­cale isla­mique, impo­sé de gré (par une négociation/capitulation) ou de force (prise de pou­voir à Bamako). »

    Mais il y a aus­si, dans ces pro­pos, une leçon non dite : s’il y avait un « affai­blis­se­ment net de l’appui exté­rieur » (lire le retrait de la France), ce sont très pro­ba­ble­ment des régimes isla­miques ou isla­mistes qui s’installeraient pour très long­temps dans tout le Sahel. Mal­heu­reu­se­ment, l’opinion publique fran­çaise, à courte vue et sans connais­sance du sujet, tout à sa ran­cœur légi­time sur le Mali, ne porte pas son regard plus loin : le méri­tant Bur­ki­na vic­time, la plu­part du temps, d’intrusions de groupes isla­mistes étran­gers. Rap­pe­lons que la Haute-Vol­ta d’antan avait four­ni sans hési­ter de bons tirailleurs, fidèles, qui se sont illus­trés pour défendre notre liber­té, notam­ment à Bir Hakeim.

    Aux ingrats oublieux de notre His­toire, si nom­breux dans les son­dages à approu­ver la fin annon­cée de Bar­khane, deman­dons-leur quelle serait la situa­tion de la France et des Fran­çais avec trois ou quatre pays isla­mistes dans le Sahel, aus­si proches de Paris que la Syrie et l’Irak ?

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Entre ensauvagement et extermination, le conflit « socialisé » de Georg Simmel, par Louis Soubiale.

    La multi-conflictualité, sinon l’omni-conflictualité des sociétés contemporaines, est-elle le propre de la modernité, voire de la postmodernité ?

    7.pngSi le conflit et la violence ne sont, certes, pas l’apanage de ladite modernité, il est un fait observable que, jamais dans l’histoire, un groupe humain socialement organisé n’aura autant baigné dans ce climat de haute inflammabilité polémogène qu’on qualifiera d’ensauvagement, tant il paraît renouer avec une certaine barbarie des mœurs pré-civilisationnelle. Au vrai, nos sociétés soi-disant policées sont diversement criblées de zones de conflits, quand elles ne sont pas scarifiées par des lignes de fracture plus ou moins profondes, rendues incoercibles par la propension mortifère à ne plus « faire communauté ». Le commun a été évacué au bénéfice indu d’un particulier surdéterminé, un corporatisme scissipare s’étant substitué au corps social, selon un processus dynamique qui n’épargne guère le plus haut niveau de l’État. C’est ainsi que la police, « soutenue » par son ministère de l’Intérieur, s’oppose frontalement à la justice et à son garde des Sceaux, tandis que l’actualité est quotidiennement émaillée de « faits divers » plus ou moins sanglants. Cette discordance n’est nullement faite pour garantir la sérénité et la stabilité du « droit gouvernement de plusieurs ménages » selon la formule de Jean Bodin. La conflictualité jaillit de ces incertitudes systémiques et itératives engendrant des bouleversements en cascades qui, de proche en proche, finissent par entamer, jusqu’à l’irréversible corrosion, les fondements de tout ce qui peut « faire société » : l’autorité, l’ordre public, les bonnes mœurs, la morale civique, l’instruction, l’excellence, la confiance publique… Mais ces incertitudes sont elles-mêmes le fruit de ces multiples courants déconstructeurs à l’œuvre depuis deux générations et qui, pour reprendre le mot de Julien Freund, précipitent la société dans une « dissidence avec elle-même ». La disharmonie qu’elle provoque plonge la société dans un état d’anomie systémique, l’antagonisme des valeurs (Max Weber) se conjuguant à l’illisibilité d’une conduite sociale commune, le tout débouchant sur la confusion, le chaos et la violence – de moins en moins contenue.

    Pourtant, à lire Georg Simmel (1858-1918), l’un des pères de la sociologie, cette conflictualité endémique n’aurait rien de particulièrement « anormale », dans la mesure où, précisément, le conflit participe activement d’un mouvement qu’il dénomme « socialisation », laquelle s’entend comme le topos « où il y a action réciproque de plusieurs individus ». Aux premières pages du célèbre chapitre IV de sa Sociologie (1908), il note que « si toute interaction entre les hommes est une socialisation, alors le conflit, qui est l’une des formes de socialisation les plus actives qu’il est logiquement impossible de réduire à un seul élément, doit absolument être considéré comme une socialisation » (Le Conflit). À la différence des pacifistes qui vouent leur existence au triomphe inconditionnel de la paix, Simmel tient pour acquis et inévitable la propension humaine au conflit. Les animosités « directement productives sociologiquement », confèreraient une forme au corps social. Le conflit serait donc autant une nécessité vitale qu’un déterminisme socio-psychique : « De même que pour avoir une forme, le cosmos a besoin ‘‘d’amour et de haine’’, de forces attractives et de forces répulsives, la société a besoin d’un certain rapport quantitatif d’harmonie et de dissonance, d’association et de compétition, de sympathie et d’antipathie pour accéder à une forme définie. » Et si l’homme est mu par des élans incontestables et sincères de sympathie et de compassion, il n’est pas contradictoire qu’il soit, dans le même temps, poussé par des pulsions d’hostilité qui se manifestent graduellement selon l’objet du dissentiment et l’intensité de l’antagonisme (aversion, dissension, dissidence, violence, guerre…). Si la tension mène à la dissociation et à la division, elle n’en est pas moins facteur d’unification. Le conflit, selon Simmel, « est en fait un mouvement de protection contre le dualisme qui sépare, et une voie qui mènera à une sorte d’unité, quelle qu’elle soit, même si elle passe par la destruction de l’une des parties ». C’est dire, ajoute Simmel dans un registre schumpétérien, que « les relations conflictuelles ne produisent pas une forme sociale à elles seules, mais toujours en corrélation avec des énergies créatrices d’unité ».

    Si l’unité jaillit d’une inéluctable et obligatoire dualité originelle, il n’en reste pas moins que tout conflit, par essence provisoire, doit déboucher sur sa propre fin – à la fois son terme et la réalisation de son objectif – quitte à renaître plus tard. Les acteurs du conflit doivent veiller à ne pas réduire à néant « l’élément créateur d’unité ». L’affrontement devient, en effet, un « cas-limite », assimilé au « meurtre crapuleux », lorsqu’il n’est plus question « d’épargner la victime, d’imposer une limite à la violence ». Pour Simmel, le conflit, loin de toute haine exterminatrice, est un « moment de la socialisation, même si celui-ci n’a qu’un effet de frein ». Nos sociétés Orange mécanique se situent-elles encore dans ce moment ?

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    1. Plusieurs Rois de France ont eu des surnoms : "Louis le Grand", "Philipe Auguste", "Charles le Bien servi", "Louis le Père du Peuple"... Si l'Histoire en retient un pour ce pauvre semple-Président d'un Système essoufflé et en bout de course, ce pourrait être : "Macron le pathétique" !

    Cette soumission du politique, guidé par sa seule volonté de se faire réélire, à la vulgarité qui accroît sans cesse son règne sur notre époque, a en effet quelque chose de pathétique : en s'affichant aux côtés de McFly et Carlito, Emmanuel Macron tente de séduire la jeunesse en brisant les codes, il ne fait que se rabaisser lui-même, et rabaisser la fonction qu'il est censé représenter... Pauvre Système !

    https://www.lefigaro.fr/politique/devant-mcfly-et-carlito-emmanuel-macron-tente-de-seduire-la-jeunesse-en-brisant-les-codes-20210523

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    1 BIS. Sur cette pitoyable séquence, d'accord avec Gilbert Collard :

    #McflyEtCarlito : heureusement que le gage ce n'était pas que #Macron se promène en tutu kaki sur les Champs-Élysées ! On se demande où va s'arrêter cette course à l'électorat. C'est quoi la prochaine étape ? Se mettre nu pour séduire le corps électoral des nudistes ?

    (extrait vidéo 1'30)

    https://twitter.com/GilbertCollard/status/1396713215078375424?s=20

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    1 TER. Question à un centime d'euro : qui est la personne de dos ? Vous l'avez reconnu, évidemment, c'est le Chef du Système qui ruine et déclasse inexorablement le pays...

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    Comme le dit fort justement Guillaume Bigot :
     
    "À force de creuser, en élevant le niveau de démagogie et en rabaissant sa fonction, Macron va se retrouver dans le PC Jupiter, 70 mètres sous terre. #mcflyetcarlito"

     

    4. Dans un excellent article, publié dans Le Figaro ("Ceuta, l'aveuglement de l'humanitarisme") Mathieu Bock-Côté pose les bonnes questions et dénonce la grande naïveté de la gauche occidentale, qui veut dépolitiser cette question, et n’y voir qu’une crise humanitaire :

    "Pouvait-on croire un seul instant qu’en permettant à l’islam de s’installer massivement en Europe, puis d’y progresser à ses propres conditions, et d’y imposer ses mœurs, avant d’y imposer son droit, on créerait une société sous le signe de la concorde ?"

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    L'article étant réservé aux abonnés, en voici les premières lignes :

    "La scène avait des allures apocalyptiques: pendant une semaine, des milliers de migrants se sont rués sur l’enclave espagnole de Ceuta, au nord du Maroc, dans l’espoir de traverser les frontières de l’Union européenne. De telles images, n’en doutons pas, se multiplieront dans les années à venir, d’autant qu’elles ne sont pas inédites. Devant cette marée humaine, les dérisoires grillages censés marquer l’emplacement d’une frontière et freiner ceux qui voudraient la violer ne tiennent pas vraiment. Une civilisation incapable de prendre au sérieux ses propres frontières et d’assurer leur défense en appelle sans même s’en rendre compte à ce qu’on les transgresse, comme s’il s’agissait de tracés arbitraires illégitimes et révoltants qu’un monde nouveau devrait enfin effacer..."

     

    5. Thierry Mariani a évidemment raison, et nous l'avons écrit ici-même plusieurs fois :

      "Il y a dans nos prisons 23% de détenus étrangers. Il faut négocier d'urgence avec les pays dont ils sont originaires pour qu'ils effectuent leurs peines chez eux, d'autant plus qu'on aide ces pays financièrement, il faut que ce soit donnant-donnant !"
     
    (extrait vidéo 1'51)
     
    AUX PROCHAINES ÉLECTIONS RÉGIONALES, EN PROVENCE, LAFAUTEAROUSSEAU VOTERA ET APPELLE À VOTER MARIANI

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    NON À MUSELIER, LE FAUX-NEZ DE MACRON !

     

    6.                                            saccageparis

    Paris bobo, Par'Hidalgo, Paris pas beau !

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    Gestion des trottinettes : y'a pas comme un défaut ?

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    7. Et, pour finir cette série avec le sourire, relayons cette annonce amusée et amusante vue sur tweeter :

    Après le succès de la journée spéciale de Mc Fly et Carlito à l'Elysée... Voici les portraits que les spécialistes de la communication de Macron ont prévu pour le 14 juillet...

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    Et surtout l'explication de texte de Guillaume Bigot :

    "Ça farte Manu ? On va déglinguer l’assurance chômage ouais mais c’est pour rire mec ! Les banlieues brûlent ? Ouais mais c’est la teuf de ouf avec des feux d’artifice. T’as 18 ans et on te prend pour un tocard en te causant djeuns ? Ouais mais faut se détendre du slip frérot !"

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    À DEMAIN !

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  • Sous-marins : l'Australie annule le «contrat du siècle» avec la France, par Le Figaro et avec AFP.

    Les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni ont lancé mercredi un partenariat de sécurité «historique», conduisant Canberra à annuler la commande de plus de 56 milliards d'euros passée à l'Hexagone. Paris dénonce une «décision regrettable».

    Les États-Unis, qui cherchent à renforcer tous azimuts leurs alliances face à la Chine, ont annoncé mercredi avec l'Australie et le Royaume-Uni un vaste partenariat de sécurité dans la zone indopacifique, comprenant notamment la livraison de sous-marins à propulsion nucléaire à Canberra. «La première grande initiative de (ce nouveau pacte appelé) «AUKUS» sera de livrer une flotte de sous-marins à propulsion nucléaire à l'Australie», a dit le Premier ministre australien Scott Morrison, apparaissant en visioconférence, ainsi que son homologue britannique Boris Johnson, lors d'un événement présidé par Joe Biden à la Maison Blanche.

    Conséquence immédiate de cette annonce spectaculaire: l'Australie a rompu un gigantesque contrat passé auprès de la France pour la livraison de sous-marins conventionnels, provoquant la colère de Paris. La France, qui voit un contrat de 90 milliards de dollars australiens (56 milliards d'euros) échapper à son industrie navale, a aussitôt fustigé une «décision regrettable» et «contraire à la lettre et à l'esprit de la coopération qui prévalait entre la France et l'Australie», selon un communiqué conjoint des ministères de la Défense et des Affaires étrangères.

    «C'est une décision contraire à la lettre et à l'esprit de la coopération qui prévalait entre la France et l'Australie, fondée sur une relation de confiance», a déploré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Le choix américain qui conduit à écarter un allié et un partenaire européen comme la France d'un partenariat structurant avec l'Australie, au moment où nous faisons face à des défis sans précédent dans la région Indopacifique (...) marque une absence de cohérence que la France ne peut que constater et regretter», a-t-il ajouté. «La décision regrettable qui vient d'être annoncée (...) ne fait que renforcer la nécessité de porter haut et fort la question de l'autonomie stratégique européenne. Il n'y a pas d'autre voie crédible pour défendre nos intérêts et nos valeurs dans le monde», a poursuivi le ministère.

    Une victoire pour Boris Johnson

    Il n'est pas sûr que Paris se console avec les propos conciliants de Joe Biden, qui a assuré mercredi que les États-Unis voulaient «travailler étroitement avec la France» dans cette zone très stratégique. Paris «est un partenaire clé» des États-Unis, a-t-il encore dit.

    «Le Royaume-Uni, l'Australie et les États-Unis vont être liés encore plus étroitement, ce qui reflète le degré de confiance entre nous et la profondeur de notre amitié», a déclaré Boris Johnson, qui engrange là un succès diplomatique certain dans sa stratégie pour éviter l'isolation internationale après le Brexit. «Sur la base de notre histoire commune de démocraties maritimes, nous nous engageons dans une ambition commune pour soutenir l'Australie dans l'acquisition de sous-marins à propulsion nucléaire», ont fait savoir les trois partenaires dans un communiqué commun, qui précise qu'il s'agit bien de propulsion, et non d'armement.

    «Le seul pays avec lequel les États-Unis ont jamais partagé ce type de technologie de propulsion nucléaire est la Grande-Bretagne» à partir de 1958, avait indiqué plus tôt un haut responsable de la Maison Blanche. «C'est une décision fondamentale, fondamentale. Cela va lier l'Australie, les États-Unis et la Grande-Bretagne pour des générations.» Selon ce haut responsable, le pacte «AUKUS» prévoit aussi une collaboration des trois pays en matière de cyberdéfense, d'intelligence artificielle et de technologies quantiques.

    Coup de froid franco-américain

    La Nouvelle-Zélande, qui interdit ses eaux à tout navire à propulsion nucléaire depuis 1985, a annoncé que les futurs sous-marins de son voisin et allié australien ne seraient pas les bienvenus chez elle.

    La Chine n'a pas été mentionnée dans le communiqué conjoint des dirigeants australien, américain et britannique, qui évoque la «paix et la stabilité dans la région indopacifique». Mais il ne fait aucun doute que la nouvelle alliance vise d'abord à faire face aux ambitions régionales de Pékin. Joe Biden répète depuis son élection qu'il entend se confronter à la Chine, comme son prédécesseur Donald Trump, mais de manière très différente, sans s'enfermer dans un face-à-face. Mercredi, il a ainsi dit vouloir «investir dans notre plus grande source de force, nos alliances» et vouloir «les mettre à jour pour mieux faire face aux menaces d'aujourd'hui et de demain». Le président américain réunit d'ailleurs le 24 septembre à Washington les Premiers ministres australien, indien et japonais pour relancer un format diplomatique, le «Quad», qui végétait depuis plusieurs années.

    Quant à Scott Morrisson, il a affirmé jeudi, après l'annonce du pacte Aukus, qu'il lançait une «invitation ouverte» au dialogue au président chinois Xi Jinping.

    Mais l'annonce de mercredi, malgré les précautions de langage de Joe Biden, risque bel et bien de jeter un coup de froid sur une autre alliance, avec la France, puisqu'elle a torpillé ce qui était parfois qualifié de «contrat du siècle» pour l'industrie de défense française. Le français Naval Group avait été sélectionné en 2016 par Canberra pour fournir 12 sous-marins à propulsion conventionnelle (non nucléaire) dérivés des futurs sous-marins nucléaires français Barracuda. D'un montant de 50 milliards de dollars australiens (31 milliards d'euros) à la signature, la valeur de ce contrat est estimée actuellement à 90 milliards de dollars australiens en raison de dépassement de coûts et d'effets de change. Le contrat était sous le feu des critiques depuis plusieurs mois de l'opposition travailliste en Australie, qui dénonçait son coût.

    «La décision que nous avons prise de ne pas continuer avec les sous-marins de classe Attack et de prendre un autre chemin n'est pas un changement d'avis, c'est un changement de besoin», a expliqué jeudi le premier ministre australien. L'industriel français Naval Group a fait part de sa «grande déception». «Le Commonwealth d'Australie n'a pas souhaité engager la phase suivante du programme, ce qui est une grande déception pour Naval Group qui proposait à l'Australie un sous-marin conventionnel de supériorité régionale avec des performances exceptionnelles», a affirmé le groupe dans une déclaration transmise à l'AFP.

    Source : https://www.lefigaro.fr/

  • 25 Septembre : Hommage aux Harkis et regard lucide sur la colonisation, par Christian Vanneste.

    La colonisation est un mouvement inévitable de l’Histoire. Sa condamnation actuelle est stupide ou hypocrite. Lorsque des peuples mieux organisés, plus puissants sur le plan militaire, plus avancés par leurs moyens logistiques et techniques veulent trouver de nouvelles ressources, de nouveaux débouchés à leurs produits, de nouveaux territoires pour  leur croissance démographique, ou tout simplement affirmer leur force par rapport à leurs rivaux, ils occupent des territoires extérieurs, de simples comptoirs commerciaux parfois, mais aussi d’immenses territoires.

    christian vanneste.jpgAinsi en a-t-il été des Grecs et des Phéniciens, des Romains et des Carthaginois, des Espagnols, des Portugais, des Hollandais, des Anglais, des Français, des Allemands et des Russes jusqu’à ce que le monde soit à la fin du XIXe siècle presque entièrement dominé par les Européens, à l’exception notable des Etats-Unis, une ancienne colonie qui depuis est devenue la première puissance mondiale, en pratiquant souvent une forme de colonisation plus subtile sur les anciennes colonies des autres. La colonisation a des effets qu’on peut juger heureux ou malheureux. Les Français ont été, paraît-il, des Gaulois heureusement colonisés par les Romains. Chaque pays a cultivé un style et des méthodes de colonisation qui lui étaient propres. Les Espagnols ont donné une grande place à la conversion religieuse. Les Portugais on fait largement appel à l’importation d’esclaves. Les Hollandais ont mis l’accent sur le commerce. Les Anglais ont poursuivi quatre objectifs avec succès : le contrôle des mers, la recherche de débouchés, des territoires à peupler  et d’autres à exploiter. Les Français ont connu deux époques : sous la Monarchie, l’intention économique l’emportait, au XIXe siècle ce fut un mélange de vanité issue de la mélancolie napoléonienne, d’exploitation, peu rentable d’ailleurs, et le tout recouvert par le devoir de “civiliser les peuples inférieurs”. Les résultats sont aussi très contrastés. Les Anglais ont peuplé d’immenses territoires qui permettent à leur culture et à leur langue de dominer l’univers. Ils ont quitté leurs autres possessions sans trop de heurts et en gardant la plupart du temps des rapports corrects avec elles dans le cadre du Commonwealth. Ce fut plus difficile pour les Espagnols qui perdirent leur colossal empire dans la guerre mais qui ont laissé après eux d’immenses régions où l’on parle espagnol et où on est catholique. La colonisation avec continuité territoriale est plus solide que celle qui se fait outre-mer. L’Est de la Russie, l’Ouest des Etats-Unis sont des colonies “incontestables”. Curieusement, les invasions sont considérées comme plus légitimes que les colonisations. La Turquie actuelle, ou l’Algérie sont ainsi de vieilles terres grecque ou berbère, colonisées ou plutôt envahies par les Turcs ou les Arabes.

    L’Algérie est le produit des hésitations et des errements de la colonisation française. A la veille de s’écrouler, la monarchie restaurée plante le drapeau blanc fleur-de-lysé sur Alger, pour venger son honneur, mais surtout pour débarrasser la méditerranée occidentale des pirates esclavagistes musulmans qui y ont leur port. La France royale veut y trouver un peu de cette gloire que conserve l’Empire dans la mémoire des Français. En s’enfonçant dans la terre africaine au gré de ses régimes changeants, la France va faire tout et son contraire. Elle va s’abstenir de prosélytisme religieux y compris à l’égard des Kabyles qui avaient pourtant été chrétiens avant l’invasion musulmane. Mais elle va accorder la citoyenneté française aux juifs sans l’étendre aux musulmans, si ce n’est tardivement. Elle va opérer une oeuvre médicale importante qui va permettre à la démographie locale de croître, mais dans le même temps elle va faciliter un peuplement européen en provenance de l’Alsace-Moselle annexée, mais aussi d’Espagne et d’Italie. Elle va réaliser de nombreuses infrastructures qui font de l’Algérie l’un des pays les plus développés du continent. Elle va jusque dans les dernières années de la présence française vouloir le développement économique et social de l’Algérie avec le Plan de Constantine de 1958 à 1963. Avant l’indépendance, 800 000 jeunes musulmans sont scolarisés. Le gaulliste de la première heure, Jacques Soustelle, ethnologue peu coupable de racisme, voulait l’intégration complète des Algériens aux Français. Le général de Gaulle n’y croyait pas et pensait que l’eau et l’huile ne pouvaient que se séparer. C’est ce qui se fit dans le sang avec l’exode des Pieds-Noirs chassés de leur pays, le massacre et la fuite éperdue des musulmans qui avaient fait confiance à la parole de notre pays, ceux qu’on appelle les Harkis. Des dizaines de milliers ont été assassinés dans des conditions horribles. Les autres, avec à leur tête le Bachaga Boualam, qui a été Vice-Président de notre Assemblée Nationale, Français musulmans rapatriés, ont été de vrais réfugiés en France, souvent moins bien accueillis que ceux d’aujourd’hui, lesquels sont surtout des migrants économiques..

    Le 25 Septembre leur est dédié.  J’ai personnellement participé activement à l’élaboration et aux votes des lois de 1994 et de 2005 instaurant une reconnaissance et une réparation à leur égard. La France, dans cette tragédie, a sali son honneur. La cruauté des traitements infligés aux Harkis au mépris des accords d’Evian par le pouvoir algérien est d’une totale abjection. Il faut aujourd’hui que les Français soient lucides sur ce passé et qu’ils voient en cette journée le signe qu’il est possible à des musulmans d’être des Français à condition de le choisir et de le vouloir vraiment, ce qui est loin d’être le cas de tous les immigrés. Les Harkis et leurs descendants ne sont pas des Français de papier. Ils le sont par le sang, le sang versé.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • France Inter: ras-le-bol de payer pour se faire insulter!, par Jeremy Stubbs.

    © Causeur

    Notre numéro d’octobre est en vente

    Notre dossier est consacré à France Inter, cette radio dite « publique. » Mais de quel public s’agit-il ? Nous payons tous pour un média qui reflète les opinions, non de la généralité des auditeurs, mais d’un petit nombre de bobos. 

    9.jpgNon seulement les animateurs de cette radio insultent ouvertement tous ceux qui pensent à droite, mais leurs émissions souvent insipides insultent l’intelligence de tout le monde.

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    Comme l’explique Élisabeth Lévy, « Pour France Inter, être de gauche, c’est la norme. Journalistes, producteurs, sans oublier les humoristes de la bande à Charline ronronnent l’entre-soi et le mépris de quiconque ne pense pas comme eux. Leur contentement hautain, souvent injurieux, ne poserait aucun problème sur une radio privée. Mais c’est nous qui finançons ce bastion du progressisme. Et ça, c’est vexant. » Gilles-William Goldnadel déplore le manque de diversité d’opinion sur une station publique dont nous sommes tous copropriétaires, et dénonce sa position dominante qui lui permet tous les abus. Dans une tribune, Marine Le Pen explique pourquoi il faut privatiser l’audiovisuel public : l’État n’a pas vocation à être patron de presse, son emprise dans ce secteur empêche nos géants nationaux de rayonner à l’étranger, et beaucoup de Français sont étranglés par le montant de la redevance. Martin Pimentel montre que les responsables politiques de droite, lorsqu’ils sont invités sur France Inter, se trouvent en terrain franchement hostile… Tandis que les analyses d’Ingrid Riocreux révèlent combien les journalistes de cette radio, en décortiquant les propos d’Éric Zemmour à la recherche de traces de « fascisme », se montrent aussi obsédés qu’incultes. D’une manière générale, Radio France traite les questions agricoles seulement sous l’angle environnemental. Pour Erwan Seznec, la station publique affiche ainsi une profonde méconnaissance du métier d’agriculteur. Sophie Bachat démolit la vision d’un monde non genré promue par Sonia Devillers, et Didier Desrimais fait de même pour la propagande néoprogressiste déversée par Giulia Foïs. Pour tout résumer, un dessin de Marsault exprime toute la problématique de France Inter avec une économie de moyens géniale.

    Causeur dit adieu à Roland Jaccard, cet ami qui, au cours de sa vie, s’est frénétiquement adonné à la double jouissance de l’amour et de l’écriture. Thomas Morales salue en lui un gentleman dont la discrétion n’avait d’égale que la sincérité et dont le détachement était une leçon de vie. Nous publions les dernières « nouvelles du vaurien. »

    Côté actu, Élisabeth Lévy ouvre le bal en revenant sur la notion d’« homme déconstruit » dont Sandrine Rousseau, candidate malheureuse à la primaire écolo, nous avait appris l’existence. Cette « déconstruction », pour les hommes qui l’acceptent, représente « une castration volontaire. » Dans l’univers dégenré de Sandrine Rousseau, le sexe n’existe pas. « Il n’y a pas de fruit défendu, pas de pulsion, pas de Mal. Plus de frotti-frotta, gestes barrières pour l’éternité. »

    Sabine Prokhoris, s’est confiée à notre Directrice de rédaction. Dans un essai courageux, Le Mirage #MeToo, la philosophe et psychanalyste dissèque la nature de ce mouvement qui, selon elle, exhibe toutes les caractéristiques d’une révolution culturelle : violence, irrationnalité, totalitarisme… et met dans le même sac vrais et faux coupables, vraies et fausses victimes. Pour Cyril Bennasar, le dernier roman d’Olivia Koudrine, L’Homme battu, nous livre un récit qui sonne juste là où #Metoo nous raconte des salades.

    A propos de la possible candidature d’Éric Zemmour aux élections de 2022, Frédéric Ferney s’interroge : « À défaut d’un futur président, les Français ont-ils choisi un nouveau maître d’école ? » Si Éric Zemmour rêve d’une société idéale, des exemples réels qui s’en approchent ne se trouvent pas en Europe, nous explique Marcel de la Butte, mais en Asie. Transformer les Gaulois en Asiatiques sera tout sauf facile.

    Céline Pina salue la Lettre d’un hussard de la République, le nouveau livre de Didier Lemaire, le professeur de Trappes qui, pour avoir dénoncé l’emprise de l’islam sur la ville, a été violemment attaqué par le maire et menacé de mort par les islamistes. Stéphane Germain, homme d’une générosité sans limites, propose aux candidats wokes, genre Sandrine Rousseau, quelques idées de politiques à adopter pour lancer la société française sur la voie heureuse du total-progressisme. L’économiste, David Cayla, se penche sur l’œuvre maîtresse de Karl Polanyi, La Grande Transformation, publiée en 1944, en pointant les ressemblances troublantes entre cette époque et la nôtre. Les analyses de Polanyi portant sur l’instabilité sociale et politique provoquée par des marchés autorégulés restent toujours aussi actuelles.

    La culture, disait Édouard Henriot, est ce qui reste quand on a tout oublié. Au nom de la culture, Pierre Lamalattie nous demande d’oublier la fresque qui masque actuellement le chantier du Grand Palais. L’artiste qui en est l’auteur veut nous imposer une vision biaisée de l’histoire politique française depuis 1900, ne fait aucune référence au Grand Palais lui-même, et n’encense que des artistes hostiles à l’académisme. La haine de l’art a de beaux jours devant elle… A l’occasion de la publication des carnets inédits de Pierre Drieu la Rochelle, François Kasbi analyse cet homme pétri de contradictions qui était aussi un écrivain au talent immense. Dans L’Arche de mésalliance de Marin de Viry, Martin Pimentel salue une critique amère du progressisme dans la lignée de Michel Houellebecq. Pour Jérôme Leroy, l’essai érudit sur les noces de l’amour et de la littérature de notre chroniqueur Frédéric Ferney et Jean-Jacques Vincensini, Éros, l’encre du désir, représente une lecture salvatrice à notre époque dominée par le politiquement correct. Et Jean Chauvet nous présente deux adaptations cinématographiques de Balzac qui viennent de sortir. Décidément, la comédie humaine n’est jamais finie…

     

    est directeur adjoint de la rédaction de Causeur.
  • Société [Economie & Politique ...] • Si Versailles m’était compté

     

    Par Françis Bacque

    L’opération séduction d’Emmanuel Macron auprès des grands patrons étrangers, à grand renfort de symbolisme monarchique, mais aussi d’argent public, a-t-elle été une réussite  ?

    macron_versailles.jpgVersailles, 22 janvier. Au lendemain d’une date si importante pour ce lieu, Emmanuel Macron recevait les grands patrons étrangers en chemin vers le forum de Davos. Que le lecteur se rassure, nous ne crierons pas au blasphème  : ce n’est pas notre genre – et puis, tout ce qui est national est nôtre, y compris en économie. C’est donc au cours d’un dîner de prestige que notre président a vanté les mérites d’une France «  de retour  », pendant trois heures, et intégralement en anglais – si blasphème il devait y avoir, ce serait bien plutôt ici.

    Téléthon économique

    L’objectif était de convaincre cette centaine de grands patrons d’investir en France et de contribuer ainsi à la création d’emplois. Objectif atteint si l’on en croit le Gouvernement et la majorité des médias. Mais cette opération séduction visait aussi – surtout  ? – à séduire les Français. Le dîner de Versailles restera-t-il comme une belle opération d’affaires (pardon, de business) ou comme un coup de com’ savamment orchestré  ? Évidemment, un peu des deux. Côté économie, on recense un montant global d’investissements de 3,5 milliards d’euros sur cinq ans promis par des multinationales telles que SAP, Novartis, Facebook, Google ou Toyota, avec près de deux mille cinq cents emplois à la clé. De quoi réjouir les marcheurs, rassurer les sceptiques et clouer le bec aux réacs. Certains se sont malgré tout émus que le président dépense 600 000 euros de deniers publics pour des «  ultrariches  ». Notons que si deux mille emplois sont réellement créés, cela revient à 300 euros par poste  : c’est tout de même largement moins qu’un contrat aidé. Pourtant, à y bien regarder, l’opération n’est pas si mirobolante  : 3,5 milliards rapportés à deux mille cinq cents emplois sur cinq ans, cela fait aussi plus de 20 000 euros par emploi et par mois. D’une part le chiffre de deux mille cinq cents apparaît vite ridicule lorsque l’on s’y attarde un peu, et que l’on se rappelle que le même jour, Carrefour annonçait la suppression de deux mille quatre cents postes… D’autre part, une partie de ces investissements et emplois avaient déjà été annoncés et ne doivent donc rien à la beauté de Versailles ni au talent de Macron. Bilan assez mitigé donc pour l’aspect économique de l’opération, mais beaucoup plus intéressant vis-à-vis de l’opinion. Le discours, construit sur la base du «  choose France  » (choisissez la France), visait en effet aussi à justifier les récentes (et futures) réformes portant sur la flexibilité du travail et l’attractivité de notre pays. D’ailleurs, Bruno Le Maire et Muriel Pénicaud étaient intervenus l’après-midi même pour expliquer les réformes économiques et sociales, histoire de bien faire comprendre aux Français le lien de cause à effet entre lesdites réformes et le succès de l’opération. Et puis, Emmanuel Macron s’est bien empressé d’ajouter qu’il avait été élu pour cela  : «  J’ai reçu un mandat très clair des Français avec tous les moyens de procéder à des réformes qui ne seront pas remises en cause.  » Puisqu’on vous le dit  !

    La promesse du retour

    L’épisode nous laisse même un goût amer tant il donne l’impression que les entreprises françaises licencient et délocalisent pendant que l’on fait venir les investisseurs étrangers en France. Un drame que corrobore hélas le rapport des emplois créés aux montants investis. Même Christophe Barbier se montre lucide, craignant que le président «  réussisse à redresser l’économie du pays sans régler le problème du chômage  ». Quant à l’attractivité, elle ne se situe pas totalement dans la réforme du Code du travail ou dans les politiques de rémunération. La France, avec son haut niveau de dépense publique, est un marché peu risqué pour les entreprises et les capitaux étrangers. En période de croissance, elles peuvent compter sur un potentiel de consommation important  : niveau de vie, salaire moyen et population en croissance donnent des perspectives solides à moyen terme. En période délicate, l’effet crise est amorti par la dépense publique, ce qui est un élément d’attractivité sans doute plus intéressant que la rupture conventionnelle collective ou le référendum d’entreprise. Toyota sait qu’en 2009 l’État est venu au secours des constructeurs automobiles qui affichent aujourd’hui une forme insolente, et Novartis peut compter sur le système de la Sécurité sociale pour assurer à ses médicaments une commercialisation massive et continue.

    La France de retour  ?

    Loin de nous toutefois l’idée de hurler avec les loups pour se satisfaire d’une critique systématique. Nous ne nous plaindrons jamais que le régime fasse son travail quand il le fait bien, ou à peu près  ; en revanche, nous continuerons inlassablement à en dénoncer l’hypocrisie et les méthodes mercatiques. «  La France est de retour  », a clamé notre président à cette occasion  ; gageons que nous pourrons rapidement en dire autant à notre sujet. Et venant de nous, ce n’est pas une promesse en l’air.  

    L'Action Française 2000 du 1er février 2018

  • Justice • Jacques Trémolet de Villers : Mos Majorum

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

    Le lundi 20 novembre, le barreau de Paris honorait quelques-uns de ses illustres membres dont la réputation méritée se voyait accorder la Médaille du barreau de Paris. Le bâtonnier de Paris, Maître Frédéric Sicard, et le vice-bâtonnier, Maître Basile Ader, présidaient cette cérémonie. Notre ami Jacques Trémolet de Villers était parmi les récipiendaires. C'est justice ; c'est le cas de le dire. Nous lui adressons les félicitations de Politique magazine et de Lafautearousseau ... . À l'heure où l'antique palais de justice va déménager - en partie - porte de Clichy, dans un immeuble de verre et d'acier de 160 mètres de hauteur, notre ami et chroniqueur habituel nous a fait parvenir un billet d'humeur et d'humour. 

     

    3444282921.2.jpgLe 20 novembre dernier, le Barreau de Paris honorait ses Anciens. J’aurais pu écrire, comme Cicéron, « les Vieillards », mais le terme si rempli d’honneur, il y a quelques deux mille ans, a, aujourd’hui, une connotation péjorative qui entraine l’incompréhension.

    Nous étions donc quelques-uns, dans la haute salle de la Bibliothèque de l’Ordre en ce palais de l’Île de la Cité que nous allons quitter, à recevoir, pour nos cinquante et, voire, soixante ans d’exercice, la médaille des vieux travailleurs.

    Je n’aime pas beaucoup les décorations. Sans doute est-ce pour cela que je n’en ai aucune. Mais cette médaille du Barreau de Paris, délivrée à l’ancienneté, comme les autres promotions, m’a rempli de doux souvenirs et de sereines méditations.

    Parmi les plus anciens – les vrais vieux qui nous dominent d’une décennie –, nous distinguons Henri Leclerc, dont tout le monde sait, en dehors de son talent, son engagement à gauche, et François Gibault, dont l’allure cavalière et aristocratique dit qu’il se situe, de façon quasi génétique, à l’opposé. Mais ces opinions passagères ne comptent pas ici, quand la seule passion de la Défense unit les hommes dont une même robe habille les paroles et les sentiments. À côté des hommes célèbres, de moins connus, de plus obscurs, non pourtant dénués de talent, recevaient aussi le prix de leur persévérance. Et le Barreau de Paris apparaissait ainsi toujours le même dans ses apparentes oppositions. Mais n’est-ce pas notre grâce particulière d’être, à la fois, tous les jours, adversaires et confrères ? L’escrime du procès est notre quotidien et la courtoisie des armes notre façon d’être. Retrouver des confrères, c’est retrouver des contradicteurs. Chaque souvenir est une bataille, gagnée, perdue,… indécise.

    Le Bâtonnier, d’une voix forte, a dit à chacun son mérite et, tous ensemble, nous avons posé pour la « photo souvenir », sous les armes du Barreau de Paris « d’un temps qui était moins démocratique que le nôtre », a dit le Chef de notre Ordre, devant ces nuages où les anges portent les fleurs de Lys.

    Demain, nous serons dans une tour dont je ne sais combien elle a d’étages, en béton, fer et vitres, aux Batignolles, près du périphérique. Nos salles d’honneur ne s’appelleront plus Saint-Louis, Berryer, d’Aguesseau ou Tronchet, mais Badinter et Simone Veil. Petites anicroches concédées au temps qui passe. Quel temps long durera cette tour de fer et de verre ? Et qui saura, dans deux siècles, qui étaient Robert Badinter et Simone Veil ? Les célébrités de l’instant s’évanouiront avec lui. Le marbre et les pierres conservent plus sûrement les gloires temporelles et si une nouvelle et provisoire Cité judiciaire abritera notre Tribunal parisien, le vrai Palais de Justice, où siègent la Cour d’Appel et la Cour de Cassation, sera toujours au cœur de la Cité.

    Paris est une ville royale et notre justice, quand elle fête ses anciens, ne peut pas oublier ses fleurs de lys. Elles sont partout.

    Un éphémère Président de la Cour de Cassation avait bien essayé, dans le hall d’entrée de la juridiction qu’il présidait de nous imposer des petites pyramides entourant des obélisques lumineuses. Son successeur a fait rapidement enlever ces objets amusants, mais saugrenus, qui encombraient l’entrée de la Galerie Saint-Louis. Je ne suis pas cependant assez naïf pour ne pas imaginer que l’effort de déchristianisation de nos symboles qui est aussi une œuvre de défrancisation –car les deux vont ensemble, comme pour nous rappeler, si nous l’avions oublié, que France et Chrétienté marchent d’un même pas –, s’arrêtera-là. Nous devrons subir encore d’autres assauts. Mais chaque génération qui arrive revêt la robe, prête serment à la Première chambre de la Cour d’Appel dont la tapisserie montre la gloire de Daniel face aux mauvais juges qui accusaient la chaste Suzanne, et les cérémonies qui les accompagnent ne peuvent pas omettre que c’est à Philippe Auguste et à saint Louis que le Barreau doit d’être ce qu’il est. Les permanences sont d’autant plus ressenties que l’époque les a revêtues d’un aspect presqu’insolite. On ne va plus vers elles seulement par tradition, mais aussi par désir de renaissance. Elles inspirent le respect et peuvent aussi nourrir l’insolence. Les autorités séculaires sont sources de libertés très modernes. Il suffit d’un peu d’histoire pour le savoir.

    Ma médaille de vieux travailleur, porte un seul mot gravé « Justitia ». Il est latin et romain, comme l’effigie qui tient la main de justice, assise dans sa chaire curiale.

    Au dos, les lauriers forment une couronne.

    Ne manque que celui dont la tête à vocation à ceindre la couronne et la main à tenir la justice.  

    Jacques Trémolet de Villers

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    Future salle des pas perdus du nouveau palais de justice.

     
  • L'émir Moulay Hassan du Maroc a 15 ans ... ou comment on prépare un prince à régner dans une monarchie « tradi »

     

    2293089609.14.jpgTexte paru le 6 mai dans le quotidien francophone casablancais en ligne le360 : au Maroc comme en France les princes peuvent régner dès 14 ans.

    Les deux monarchies sont dissemblables par bien des aspects, l'une née dans le monde chrétien européen, l'autre dans l'ère musulmane. Deux civilisations distinctes, souvent opposées. Les deux monarchies ont en commun de reposer sur le principe dynastique. Il en résulte aussi de fortes ressemblances. Sans compter l'empreinte de l'Histoire qui a longtemps lié nos deux pays et ne s'est pas démentie. Comment on prépare un prince à régner dans une monarchie « tradi », comment se tisse le lien entre un peuple et une famille royale, c'est entre autres ce que ce texte nous apprend ou nous rappelle.  LFAR  

     

    Logo_le360.jpgLa famille royale et le peuple marocain célèbrent, mardi 8 mai, le 15e anniversaire du prince héritier Moulay El Hassan, un événement fêté dans la joie et le bonheur qui témoigne de l'attachement des Marocains au glorieux Trône alaouite.

    Les Marocains se remémorent, à cette occasion, la grande joie qui s’est emparée de tous les Marocains avec l’annonce, un jeudi 8 mai 2003 par le ministère de la Maison royale, du protocole et de la chancellerie, de la naissance bénie au Palais royal à Rabat d’un garçon que le roi Mohammed VI a bien voulu baptiser du prénom de Moulay El Hassan, en hommage à la mémoire de son auguste grand-père, feu Hassan II, que Dieu ait son âme en sa sainte miséricorde. 

    La naissance de Moulay El Hassan a été saluée par une salve de 101 coups de canon, au moment où des milliers de citoyens affluaient vers l’esplanade de la place du Méchouar pour partager avec la famille royale ce grand bonheur. 

    Et comme le veut la tradition, le baptême princier, au terme de la première semaine après la naissance, a été célébré avec la grandiose cérémonie de Laâkika, le 15 mai 2003, marquée entre autres par la procession de délégations représentants les différentes régions du Royaume, venues présenter leurs vœux et leurs félicitations à la famille royale et partager avec le souverain ces moments de grande réjouissance. 

    En célébrant le 15e anniversaire du prince héritier Moulay El Hassan, le peuple marocain tout entier renouvelle son attachement au glorieux Trône alaouite à travers le serment d’allégeance l’unissant au souverain, Amir Al Mouminine, défenseur de la foi et garant des intérêts suprêmes de la Nation et des citoyens. 

    Cet événement joyeux est aussi l’occasion de revenir sur les principales activités du prince héritier Moulay El Hassan, qui a notamment présidé, le 24 avril à Sahrij Souani à Meknès, l’ouverture de la 13e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM 2018), organisée sous le haut patronage de SM le roi, autour du thème "La logistique et les marchés agricoles". 

    Au début de la cérémonie d’ouverture, le prince héritier Moulay El Hassan a procédé à la remise des signes distinctifs d’origine et de qualité à neuf agriculteurs producteurs. 

    Le 20 mars, Son Altesse Royale a présidé à Rabat, un dîner offert par le roi en l'honneur de l'ancien président français, François Hollande, alors que le 8 février, le prince héritier Moulay El Hassan a présidé à la Foire internationale de Casablanca, l’ouverture de la 24e édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL). 

    prince.jpgQuatre jours auparavant, Son Altesse Royale présidait au complexe sportif Mohammed V de Casablanca, la finale du 5e Championnat d'Afrique des nations des joueurs locaux (CHAN 2018), remporté par l'équipe nationale marocaine qui a battu son homologue nigériane par 4 buts à 0. 

    Le 13 janvier Son Altesse Royale préside au complexe sportif Mohammed V de Casablanca, la cérémonie d’ouverture de la cinquième édition du CHAN 2018, et assiste au match d’ouverture de cette manifestation sportive qui oppose l’équipe nationale marocaine à celle de la Mauritanie. 

    Le 12 décembre 2017, le prince héritier Moulay El Hassan accompagne le roi Mohammed VI qui a pris part, à Paris, aux travaux du Sommet international sur le climat ''One Planet Summit". Son Altesse Royale accompagne aussi le même jour le souverain qui a pris part au déjeuner offert par le président français, Emmanuel Macron en l’honneur des chefs d’Etat et de délégation qui participent au Sommet mondial sur le climat. 

    Le 24 novembre 2017, et sur ordre du roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, des prières rogatoires (Salat Al Istisqae) sont accomplies à la mosquée Hassan à Rabat, en présence du prince héritier Moulay El Hassan, et le 22 du même mois, Son Altesse Royale assiste aux funérailles, à Rabat, du général de corps d’armée Abdelhak El Kadiri. 

    Le 22 octobre 2017, le prince héritier préside, au Parc des expositions Mohammed VI d’El Jadida, la cérémonie de remise du Grand Prix le roi Mohammed VI de saut d’obstacles, comptant pour la 3e et dernière étape du 8e Morocco Royal Tour. 

    Le 16 octobre 2017 SAR le prince héritier Moulay El Hassan, préside la cérémonie d’ouverture de la dixième édition du Salon du cheval d’El Jadida, organisée sous le thème «Le Salon du cheval, 10 ans de fierté et de passion». 

    Le 7 septembre 2017, Son Altesse Royale donne, à l’école Abdelmoumen à l’arrondissement Hassan à Rabat, le coup d’envoi officiel de la rentrée scolaire, universitaire et de la formation professionnelle 2017-2018, et lance l’initiative royale «Un million de cartables». 

    La portée et la signification de ce glorieux anniversaire de l’héritier du glorieux Trône alaouite revêtent une grande symbolique renvoyant au ressourcement de la monarchie dans les fondements spirituels de la Oumma inspirés des traditions du Prophète et des Califes bien guidés, qui, dans leurs comportements quotidiens, ont toujours veillé à être magnanimes et à étendre leur mansuétude aux nécessiteux et aux plus faibles.  •

    Le360

  • Permanence américaine : les présidents passent, les contextes changent, les Etats-Unis restent tels qu'en eux-mêmes ...

    Donald Trump au G7 de Charlevoix. En médaillon son lointain prédécesseur le président Coolidge ...

     

    2293089609.14.jpgD'un sommet l'autre...

    Trump a été l'incontestable vedette médiatique du G7 de Charlevoix. Par sa rudesse, sa brutalité, parfois même sa grossièreté, et par ce que Louis-Joseph Delanglade appelle ses foucades, qui ont fait in fine de ce sommet un fiasco, il a tenu le monde entier en haleine. Personnage sans nul doute spécial, il n'en incarne pas moins la volonté de puissance de l'Amérique profonde. Qu'elle soit en phase isolationniste et protectionniste ou en phase interventionniste et hégémonique, cette volonté de puissance est une constante de l'histoire américaine, dont Trump, à sa manière, n'est qu'un épigone. 

    On le vérifiera en lisant ou relisant la description et le commentaire que Jacques Bainville donnait en son temps d'un autre sommet, panaméricain celui-là auquel s'était rendu un lointain prédécesseur de Donald Trump aujourd'hui bien oublié, le président Coolidge. Deux présidents bien différents, une Amérique telle qu'en elle-même. L'on n'a pas grand mal à transposer. A discerner les dissemblances comme les ressemblances frappantes avec l'actualité et ses permanences. Voici ce texte. Lisez-le, réjouissez-vous !  •

     

    De Jacques Bainville

    Journal, tome III (1927-1935), 18 janvier 1928

     

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    On ne peut manquer d'être frappé de l'assurance avec laquelle le président Coolidge s'est exprimé dans son discours d'ouverture du congrès panaméricain. Cette assurance paisible est celle que donnent la puissance et la richesse. De loin, une vue superficielle des choses laissait croire que les États-Unis, à l'assemblée de La Havane, seraient jugés par les Républiques latines, qu'ils auraient des comptes à rendre ou des excuses à fournir pour leur politique d'intervention au Nicaragua, en Haïti et ailleurs. La grande République de l'Amérique du Nord a tout de suite paré le coup. Tout au moins, en présence du président Coolidge, la question ne sera pas posée.

    La grande République des États-Unis a la majesté de la république romaine. M. Coolidge s'est rendu à La Havane avec un déploiement de force, un appareil de luxe qui font penser au voyage d'un proconsul. Il a derrière lui le Sénat de Washington, qui rappelle le Sénat romain. Et il parle aussi de paix, comme en parlait Rome, qui a, en effet, pendant plusieurs siècles, donné la paix au monde d'alors, mais en intervenant partout où cette « paix romaine»  était troublée. 

    Virgile avait donné la formule d'une doctrine de Monroe lorsqu'il conseillait aux Romains de se souvenir qu'ils étaient destinés à gouverner les peuples. Cet orgueil tranquille est l'accompagnement de la grandeur. A quoi sert de se dissimuler que les États-Unis sont très grands, qu'ils ont en hommes et en ressources des disponibilités immenses et qu'ils n'ont à subir le contrôle de personne ? On ne peut, en somme, que rendre justice à leur modération. C'est celle d'Auguste disant a Cinna : « Je suis maître de moi comme de l'univers.»  

    Le respect - le Code dit très bien « la crainte révérentielle »  - que les États-Unis inspirent, se traduit, à chaque instant, par des soumissions imprévues. On croyait que le Mexique, très avancé et un peu bolchévisant du président Calles, tenait tête à la République voisine. Il est devenu doux comme un agneau. Il y a un parti yankee au Nicaragua, et ce n'est peut-être pas le moins influent. Ne dites pas aux citoyens de la République de Panama qu'ils sont sous influence étrangère; ils  se fâchent. Ne dites pas aux citoyens de la République de Colombie que la politique du dollar, aidée par la politique du gros bâton, a séparé d'eux les citoyens de Panama; vous les offenseriez. Le récent manifeste de M. Romain Rolland et de quelques autres défenseurs de la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes court grand risque de n'être pas entendu.

    Mais on s'explique aussi que les Etats-Unis, habitués à trouver autour d'eux si peu de résistance, n'acceptent pas de discussion avec la vieille Europe, qu'ils se tiennent dédaigneusement à l'écart de la Société des Nations, que, pour les dettes, dites de guerre, ils proposent des chiffres qui sont à prendre ou à laisser, qu'ils construisent autant de navires de guerre qu'il leur plaît dès que l'Angleterre n'admet pas leur formule de limitation des armements navals, qu'ils aient leur conception du « bannissement de la guerre»  et qu'ils l'imposent, bref qu'on ne gagne jamais à vouloir ruser ou finasser avec eux.

    On a trop encensé autrefois la liberté américaine. On la comprenait comme la liberté civique, l'idéal de la démocratie etc... Mais, être libre c'est être fort. Parce qu'ils sont forts, les États-Unis possèdent une liberté souveraine qui en arrive à ne pas se distinguer beaucoup de l'impérialisme, sinon par le fait que le président Coolidge, à la différence du président Hindenburg, ne porte pas d'épaulettes, d'éperons ni de sabre. 

  • Quand la Monarchie familiale anglaise donne à réfléchir pour la France...

     

     Par Jean-Philippe Chauvin

     

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    La naissance d'un troisième enfant dans le foyer du prince William et de sa femme Kate a été largement médiatisée, et elle intervient dans un contexte favorable pour la Couronne d'Angleterre, juste avant le mariage du fils cadet du prince Charles et de Lady Diana avec une jeune femme, décrite comme « moderne » par les tabloïds anglo-saxons.

    Le vieux royaliste français que je suis constate, avec un brin d'amertume ou d'envie, qu'ainsi c'est la Monarchie anglaise qui, aujourd'hui, attire les regards et les sourires attendris, et qui semble susciter moins de ricanements que l'escapade et les embrassades américaines du président Macron. Sans doute, dira-t-on, les enjeux ne sont pas les mêmes, mais la présence d'un État au monde et sa crédibilité intérieure dépendent aussi beaucoup du « spectacle » de sa magistrature suprême, quelle qu'elle soit, ce que le républicain Régis Debray avait déjà souligné dans sa préface au livre d'Yves La Marck, « Monarchie et politique étrangère », préface qu'il faudrait toute entière retranscrire et commenter. 

    « La famille royale britannique n'est-elle pour rien dans les succès de longévité du Commonwealth, qui font réfléchir tant de partisans d'une Communauté francophone mondiale, cette famille d'orphelins épars, sans force car sans prestige ni représentation ? Le principe animal de l'hérédité, avec pedigrees et saillies sur contrat, comme fondement de légitimité, ne jette-t-il pas quelque noire lumière sur nos régimes d'opinion et les carences de stratégie internationale qui en dérivent ? » gettyimages-625288940.jpgEffectivement, ces questions méritent d'être posées et d'autant plus aujourd'hui lorsque l'on constate la grande difficulté de la diplomatie française à trouver des soutiens, non seulement fiables mais fidèles, dans un monde de plus en plus instable et « balkanisé » ou, plus exactement, en pleine recomposition mondiale et redistribution des puissances et alliances : si les efforts du président Macron sont bien réels (même si on peut ne pas être toujours d'accord avec leur orientation), ils apparaissent souvent vains dans une Union Européenne qui ne partage pas la vision, toute française, d'une « Europe puissance » capable d'exister par elle-même. Même si l'actuel locataire de l'Elysée a bien intégré les mécanismes du spectacle d’État, il lui manque cet enracinement dans un terreau historique et familial qui fait la force de la Monarchie au Royaume-Uni, et cette inscription dans le temps « qui polit au lieu d'épuiser ». 

    Un autre intérêt de la Monarchie familiale, c'est sa capacité à rassembler et à rassurer, dans ces temps incertains : alors que se profile l'échéance d'un Brexit que ses partisans n'avaient pas sérieusement préparé (sans doute parce qu'ils n'y croyaient pas vraiment eux-mêmes) et que la classe politique britannique apparaît fort peu crédible pour assurer l'avenir, la Monarchie, par son calme et sa longévité, est bien le point de repère tout comme le trait d'union entre des citoyens si différents dans leurs choix et leurs identités communautaires. La Monarchie n'est pas la « fusion », elle est l'unité possible entre des particularités parfois mémoriellement antagonistes : le visage du nouveau bébé royal fait plus pour la paix civile que les grandes déclarations de principe des hommes politiques, qu'on le veuille ou non. Quand le socialiste Jean Jaurès évoquait « le charme séculaire de la Monarchie » (en était-il troublé ?), les images de la famille royale, celles de celui qui n'est, pour l'heure qu'un heureux père, deuxième dans l'ordre de succession et encore bien éloigné du moment de régner, démontrent à l'envi ce charme mystérieux et naturel au sens le plus fort de ses deux qualificatifs. 

    Le spectacle royal épargne à l’État britannique le discrédit total que pourrait lui valoir les errements de Mme May et les agitations europhobes comme « eurofolles ». Quand la politique parlementaire et ministérielle perd de son crédit, la Monarchie est la garantie de la pérennité de ce qui fonde la politique au-delà des calendriers électoraux et démocratiques : c'est dans les temps de difficulté pour le pays que la Monarchie est la plus importante et nécessaire sans participer elle-même aux débats ou aux divisions, comme le résumait un historien britannique qui expliquait qu'il n'y avait pas de Churchill possible sans un roi George VI... 

    1929471531.jpgLes diplomates français savent sans doute cela aussi, et M. Macron, qui connaît l'histoire, doit le ressentir un peu amèrement en constatant sa grande, sa douloureuse solitude de Chef d’État d'une République trop grasse et trop désabusée pour s'imaginer encore un destin. Au dîner d’État offert par Donald Trump aux époux Macron, une  fleur de lys ornait le menu officiel pour symboliser la France (Léon Daudet y aurait vu un heureux « intersigne ») : le jeune président français, qui connaît l'importance des symboles, a pu alors méditer, peut-être, sur « le malheur d'être en République quand on est la France »...  

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

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    Quoi de moins dans l’air du temps que ce royal baby ?