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  • La loi Climat face aux excès de la mondialisation, par Christian Montagard.

    Selon l’Agence internationale de l’énergie, la France, avec 0,9 % d’émissions de carbone (28,2 % pour la Chine et 14,5 % pour les États-Unis), est un des pays les moins pollueurs du monde. Pour ceux qui se sont déplacés dans certaines capitales d’ ou d’Asie, Paris apparaît comme un havre d’air pur.

    4.jpgMais, comme nous le constatons chaque jour sur d’autres sujets (notre , nos grands personnages…), le projet de loi Climat, porté par le ministre Barbara Pompili devant le Parlement, n’échappe pas à l’idéologie ambiante consistant à culpabiliser les Françaises et les Français, qui seraient quasiment les principaux responsables du dérèglement climatique.

    Ce sentiment de culpabilité se manifeste par de nouvelles attaques insidieuses contre la France, dite périphérique, des villes moyennes et des campagnes qui représentent 60 % de la population. Sont visés les commerçants à qui l’on impose de nouvelles contraintes sur la publicité, notamment numérique, dans les vitrines. Les transporteurs routiers sont visés par de nouvelles taxes en perspective. Les agriculteurs sont menacés par de nouveaux délits, dont celui de l’écocide. À cet égard, l’ juridique de ces nouveaux délits est susceptible d’y affaiblir l’attractivité du métier d’agriculteur et, donc, à terme, de mettre en cause la souveraineté alimentaire de nos concitoyens.

    Autre bouc émissaire de la loi Climat, les automobilistes auxquels il sera progressivement interdit d’approcher des centres-villes des grandes métropoles et qui devront s’affranchir de nouvelles obligations. Manifestement, la des gilets jaunes n’aura pas servi, les pseudo-élites qui gouvernent ce pays ont décidé de se couper irrémédiablement du peuple.

    Mais pendant que le ministre présente ses mesures punitives au Parlement, il ne parle pas de l’essentiel, à savoir, d’une part, de la stratégie de la France concernant ses sources d’énergie et, d’autre part, de l’une des causes majeures du dérèglement climatique : le libre-échange sans limite et les excès de la mondialisation.

    L’abandon progressif du constitue la première faute stratégique de nos gouvernants. En effet, comment comprendre que le nucléaire, seule énergie capable, dans les décennies à venir, de contribuer à la diminution des émissions de gaz à effet de serre en produisant une électricité « bas carbone », de façon sûre et dans des conditions économiques satisfaisantes, soit aussi dévalorisé. Cette stratégie d’abandon progressif du nucléaire produit déjà ses effets : la fermeture des réacteurs de Fessenheim se solderait déjà par l’émission annuelle supplémentaire de plusieurs millions de tonnes de gaz carbonique (CO2) en .

    La mondialisation et le libre-échange sans limite constituent une source majeure de la et du dérèglement climatique. Le blocage, ces jours-ci, du canal de Suez par un porte-conteneurs de 400 mètres de long, transportant des produits et marchandises fabriqués à l’autre bout du monde, outre ses conséquences économiques et industrielles (difficulté d’approvisionnement des entreprises françaises en cette période d’épidémie), met en évidence le lourd tribut que ce type de transport fait peser sur la détérioration de la qualité de notre . Il est plus que temps de mesurer l’impact du carbone émis par ces navires, lesquels transportent des biens, souvent de piètre qualité, produits dans des conditions écologiques désastreuses.

    Ainsi, une véritable de protection de notre environnement, au lieu de culpabiliser nos concitoyens des villes moyennes et des campagnes, d’imposer des normes écologiques qui pénalisent nos entreprises et nous conduisent à importer, après un transport long et polluant, des produits fabriqués sans respect des normes environnementales les plus élémentaires, passe par l’injection d’une dose de protectionnisme et un patriotisme économique assumé. Il devrait s’ensuivre une relocalisation d’une partie de notre production et une réindustrialisation du pays. Une telle politique, qui devrait être impulsée par un État stratège, renforcerait l’indépendance nationale, notre souveraineté économique et (très important) préserverait la paix sociale, à laquelle la loi Climat de Barbara Pompili risque de porter atteinte.

     

    Christian Montagard

    Conseiller en stratégie et financement d'entreprises,
    ancien cadre dirigeant de banque
     
  • Les fractures inédites de la société américaine, par Antoine de Lacoste.

    Les États-Unis n’ont jamais aussi mal porté leur nom. La américaine est fracturée de toute part, mettant en péril une unité qui avait fait sa force tout au long de sa courte histoire. Si l’on excepte la guerre de Sécession, volonté de séparation que le Nord ne pouvait tolérer car elle aurait impliqué la fin de la mystique « Destinée manifeste », aucun événement n’a jamais menacé durablement l’unité américaine.

    antoine de lacoste.jpgL’unanimité patriotique a servi de ciment à un pays qui a dominé pendant la plus grande partie du XXe siècle.

    Or, l’actualité récente révèle des lézardes révélatrices de divisions inédites et très profondes.

    Les revendications des minorités raciales ou sexuelles, une forme de terrorisme intellectuel qui ravage les , une presse tétanisée et rampante devant les injonctions haineuses des tenants d’un nouveau totalitarisme qui progresse sous couvert d’égalité sont quelques-uns des stigmates qui rongent le corps américain. En face, il y a les classes moyennes ou populaires qui n’acceptent pas de voir leur univers s’effondrer, d’autant moins que leur situation personnelle s’est grandement fragilisée.

    Le responsable de cette situation explosive est tout trouvé : Donald , bien sûr. Ce serait lui qui, par son comportement pendant quatre ans, sa haine des minorités, son agressivité et son refus de la défaite, serait le coupable du vacillement de la société américaine.

    Il n’en est rien : le mal est plus profond et plus ancien. La débridée, la désindustrialisation massive, le déclassement de millions d’Américains qui ne peuvent même plus se loger, tout cela s’accumule depuis une vingtaine d’années. Le rejet d’un interventionnisme militaire très coûteux et fondé sur des mensonges éhontés a ébranlé un peu plus la confiance de l’Américain moyen en ses dirigeants. D’autant que le résultat de ces campagnes militaires, généralement illégales, est calamiteux.

    D’autres événements ont joué un rôle dans la montée de la colère, par exemple « le dégoût de voir l’administration Obama sauver Wall Street et abandonner les gens simples à leurs faillites immobilières », comme le souligne le professeur Mitchell, cité par Le Figaro du 22 janvier. Goldman Sachs, qui avait truqué les comptes de la Grèce pour lui permettre d’entrer dans l’Europe, est en effet plus riche que jamais.

    L’élection de Trump n’est pas le point de départ de la fracture américaine mais son évidente manifestation, la révolte d’un peuple qui ne comprend plus ses dirigeants et ne veut pas voir détruire les fondements religieux et familiaux de son pays.

    En retour, les démocrates ont choisi le pire, c’est-à-dire le refus de leur défaite. Pendant quatre ans, ils ont nié la légitimité du président élu et déclenché des procédures d’impeachment qui n’avaient pas la moindre chance de réussite mais permettaient d’accréditer l’idée que le président ne devrait pas l’être. Les ont, de leur côté, coupé ses accès à l’information.

    Malgré tout cela, Trump a failli être réélu. Un improbable raz de marée de votes par correspondance l’en a empêché et ce fut l’ultime révolte de ce peuple de petits Blancs qui ne veut pas disparaître. Ultime ? Peut-être pas. Les premières nominations de Biden, très orientées voire provocatrices, ne feront que convaincre le fermier du Middle West ou l’ouvrier au de Détroit que son combat était juste.

    Les divisions américaines risquent de s’élargir encore.

    Antoine de Lacoste

  • Un ministre algérien traite la France d’« ennemi traditionnel » : Macron ne bronche pas, par Philippe Kerlouan.

    Tandis qu’Emmanuel Macron fait copaincopain avec son homologue Abdelmadjid Tebboune, le ministre du Travail et de la algérien, El Hachemi Djaâboub, a qualifié la France d’« ennemi traditionnel et éternel ». Cette gentillesse, envoyée alors que Jean et trois autres ministres devaient se rendre en dimanche, a, sans doute, influé sur la décision d’annuler cette visite.

    10.jpegMais elle traduit aussi le double jeu des dirigeants algériens, qui présentent la France comme un repoussoir pour occulter leurs carences dans la gestion de leur pays.

    Matignon annonce, dans un communiqué, que cette rencontre, programmée pour soutenir la coopération bilatérale, est « reportée à une date ultérieure ». Non pour protester contre le propos du ministre algérien mais, selon le communiqué officiel, pour tenir compte du « contexte sanitaire » et d’un commun accord. Des médias algériens, comme la chaîne privée Ennabar, semblent plus proches de la vérité quand il précisent que « la visite a été reportée à la demande de la partie algérienne, en raison de ses réserves sur la délégation qui ne correspond pas à l’importance de l’événement ».

    Si l’on comprend bien, ce ne serait pas l’Algérie qui aurait offensé la France mais la France qui aurait offensé l’Algérie. Certes, le nombre de ministres français, initialement fixé à huit, s’est progressivement rétréci comme peau de chagrin : finalement, seuls Le Drian et Le Maire devaient accompagner le Premier ministre. Les dirigeants algériens sont peut-être susceptibles, mais ils usent de cette susceptibilité pour exiger toujours davantage.

    Pourtant, Macron en tête, nos dirigeants ont déjà donné beaucoup de gages pour tenter d’obtenir les bonnes grâces de l’Algérie : qualifier la de « crime contre l’humanité » constitue le summum de l’indécence, mais on pourrait y ajouter les hommages rendus à des complices du FLN, l’opprobre lancé contre l’ française ou encore le rapport de , se comportant plus en militant qu’en historien, qui fait la part belle à l’Algérie.

    Ils continuent de croire que la repentance est une vertu alors qu’elle incite l’Algérie à redoubler ses exigences. Leur pusillanimité devant cette affront est une nouvelle forme de renoncement. Sans compter que la victimisation alimente la haine d’une partie de la population d’origine immigrée qui y voit une bonne raison de ne pas s’intégrer et de rejeter toute assimilation. On lui a mis dans l’esprit qu’elle avait été exploitée par les colonisateurs : c’est à son tour de les coloniser.

    Sans doute existe-t-il, parmi les dirigeants algériens, des personnes prêtes à coopérer avec la France, de manière constructive et dans l’intérêt des deux pays. Mais la plupart d’entre eux ne pensent qu’à conserver le pouvoir tout en tirant, sans contreparties, le maximum de profit de la France. Il est temps que le gouvernement soutienne, s’il y en a, les partisans d’une coopération sincère et rompe avec la mauvaise habitude de se soumettre.

    La France a apporté à l’Algérie un développement économique et social qu’elle n’aurait sans doute jamais connu sans elle et que ses dirigeants ont dilapidé. C’est peut-être cette vérité que le gouvernement algérien a le plus de mal à digérer. Mais le plus coupable, c’est Macron, parce qu’il la méconnaît et, ce faisant, trahit l’Histoire de la France.

     

  • Célébrer Notre-Dame de Paris et en même temps éluder nos racines chrétiennes, par Iris Bridier.

    Deux ans après l’incendie de Notre-Dame de , où en sont les travaux ? « Jusqu’à maintenant, les interventions étaient surtout dédiées au déblaiement, au nettoyage et à la consolidation du site post-incendie. Désormais, la phase du chantier de restauration va concrètement pouvoir débuter », explique Albéric de Montgolfier, président de la commission nationale du et de l’architecture (CNPA). 

    6.jpgDans L’Écho républicain, il rappelle que la reconstitution raisonnée a été privilégiée, c’est-à-dire la reconstruction d’une charpente s’approchant le plus possible de celle partie dans les flammes.

    Pour ce faire, des milliers de chênes sont nécessaires. Les experts forestiers ont donc entamé leur afin de sélectionner les plus beaux arbres centenaires, pour moitié dans des forêts domaniales et communales et, pour l’autre, dans des forêts privées. Pour leurs propriétaires, c’est souvent un honneur et une fierté de participer à ce grand chantier national. Alors, des prêtres se déplacent çà et là pour bénir les chênes sélectionnés. « Pour nous, catholiques, il était important de le bénir avant qu’il soit scié. C’est une façon de signifier au Seigneur que nous lui rendons ce qu’il nous a donné. Cet arbre fait partie de la création divine, nous en sommes seulement les gardiens », témoigne, dans Aleteia, Alain Le Gualès, propriétaire d’une forêt en Bretagne. Les chênes partent ensuite en scierie, puis sécheront entre 12 et 18 mois.

    Pour l’heure, Notre-Dame de Paris est enfin débarrassée de son agglutinement de tubes fondus dans l’incendie. Depuis fin novembre, le trou béant de la voûte est remplacé par le plus grand échafaudage d’Europe qui permettra de s’approcher au plus près de la croisée des quatre voûtes adjacentes du transept. Malgré les interruptions liées à la pandémie ou les aménagements nécessaires pour lutter contre les émanations de plomb entraînant retards et surcoûts, « les bonnes nouvelles se succèdent, l’infrastructure a très bien résisté et les risques sont derrière nous. Le chantier avance bien tandis que l’argent est là en abondance pour promettre une restauration sans précédent », annonce Guillaume Poitrinal, président de la Fondation du patrimoine, dans Challenges.

    « Les sommes ainsi récoltées [NDLR : 833 millions d’euros] nous permettent d’envisager tranquillement ce chantier », abonde Roselyne Bachelot qui promettait, mercredi, au Sénat, la réouverture en 2024. Deux ans après le drame, Emmanuel doit se rendre ce jeudi sur les lieux. Une visite symbolique et une belle aubaine pour redorer son blason. Occasion, pour le Président, de remercier les 340.000 donateurs, mais aussi tous ceux qui ont œuvré, œuvrent et œuvreront pour redonner à Notre-Dame son lustre d’antan. Emmanuel Macron saluera « l’esprit de résilience de la France ». Un esprit de résilience s’inscrivant dans « une tradition millénaire », précise Europe 1.

    Mais à quoi bon célébrer la résurrection d’une cathédrale si ce n’est seulement comme « quelque chose qui appartient à notre culture, à notre histoire littéraire, architecturale, religieuse et laïque, à l’imaginaire de France » ? Évoquer ainsi (las, qu’à demi-mot) nos racines chrétiennes, c’est bien, mais oser nommer la loi contre le séparatisme, ne pas se coucher quotidiennement devant l’islamo-gauchisme ni laisser fleurir les mosquées partout dans notre pays, c’est autre chose. Puisse cette restauration s’accompagner d’un rayonnement spirituel rappelant à la France, celle de Clovis et de Saint Louis, de Notre-Dame de et Notre-Dame de Paris, que sa grandeur est intimement liée à sa vocation de fille aînée de l’Église.

     

    Iris Bridier

    Journaliste

    Auteur
     
  • André Bercoff, après la condamnation de Derek Chauvin : « Le drame George Floyd a été utilisé par les racialistes pour c

    Le policier Derek Chauvin a été déclaré coupable du meurtre de par le tribunal de Minneapolis, aux États-Unis.

    Au micro de Boulevard , André Bercoff analyse le contexte de cette affaire et sa récupération par les promoteurs de la cancel qui « tombent dans le racisme le plus total ».

    https://soundcloud.com/bvoltaire/andre-bercoff-256158317

    Derek Chauvin, le policier le plus célèbre du monde, a été reconnu coupable du meurtre de George Floyd, ce Noir américain qui avait enflammé le monde autour du slogan «  ». Ce premier verdict vous paraît-il normal ?

    Il s’entend et se comprend dans la mesure où ce policier avait appuyé son genou pendant neuf minutes sur le cou de George Floyd. D’après nos informations, ce geste a entraîné la mort de Floyd. Il me paraît tout à fait légitime qu’il y ait une sanction. Ce qui est beaucoup plus préoccupant, c’est ce que cela induit par rapport à ce qui se passe aux États-Unis, et pas seulement aux États-Unis. Je parle de l’incroyable culpabilisation de toute une partie de la population au détriment d’une autre. Cette espèce de lutte des races remplace la lutte des classes.

    La mort de George Floyd est devenue un phénomène mondial. On peut expliquer cela par l’espèce d’hégémonie culturelle américaine, au moins en , et surtout en Europe occidentale. Comment expliquer que ce débat devienne mondial ?

    L’hégémonie culturelle américaine s’explique dans toutes les phases d’hégémonies culturelles. L’hégémonie de la musique, du , de tous les arts populaires et des de masse est présente depuis des décennies. Aujourd’hui, cette hégémonie de la cancel culture est, elle aussi, partie des États-Unis, après quelques philosophes déconstructionnistes français qui l’ont exportée et qui est revenue en force.

     

    Les mouvements Black Lives Matter consistent à dire qu’il y a une population au goût étrange venue d’ailleurs à qui il s’agit de montrer leur culpabilité permanente : les Blancs. , suprématie blanche, etc. Ces antiracistes tombent dans le racisme le plus total. Incontestablement, il y a eu l’ américain et des choses terribles sur les traites négrières. Je dis les traites négrières, car il n’y a pas eu uniquement la traite transatlantique. Les traites arabo-musulmane et noire ont joué leur rôle.

    Le drame qui s’est produit avec George Floyd est utilisé pour culpabiliser toute une population.

    On ne peut pas s’empêcher de se demander : si Derek Chauvin avait été noir et George Floyd blanc, y aurait-il eu un tel battage ?

    C’est une question que l’on peut, hélas, se poser. Nous aurions aimé qu’il y ait les mêmes sanctions et le même jugement. Maintenant, y aurait-il eu le même battage ? Je ne sais pas, mais il est vrai que cela découle de ce que je vous ai dit. Il y a, incontestablement, quelque chose de grave pour les Blancs comme pour tout le monde. À partir du moment où vous chosifiez une communauté, on sait ce que cela a donné dans l’Histoire. On est en train de ressusciter les vieux démons qui font faire du mal à tout le monde et pas seulement à une certaine population. Il y a de quoi s’inquiéter !

     

    André Bercoff

    Ecrivain, journaliste
    Il fut journaliste à l'Express, directeur de la rédaction de France-Soir et directeur littéraire dans plusieurs maisons d'édition dont Belfond et Robert Laffont. Auteur d'une quarantaine de livres.
  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Napoléon 1er et les femmes.

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    En DVD : Napoléon Ier et les femmes, de Jean-Louis Rémilleux, présenté par Stéphane Bern, avec plusieurs dizaines d’intervenants dont les historiens et écrivains Jean Tulard, Michel de Decker, Max Gallo et Philippe Sollers.

    guilhem de tarlé.jpgPour commémorer à ma manière, en son bicentenaire, la mort de Napoléon (5 mai 1821), et en attendant la réouverture des « lieux de culture » - comme ils disent – j’ai voulu m’encanailler entre le château de Malmaison et l’île de Ste Hélène, passant par Fontainebleau et Compiègne. Reconnaissons d’abord que ces DVD Secrets d’Histoire de Stéphane Bern nous permettent d’émerveiller nos couvre-feux devant un patrimoine extraordinaire, immobilier et mobilier. Dommage que ces longs documentaires, de près de deux heures, particulièrement instructifs et intéressants, aient été réalisés en un seul bloc, sans aucune division en chapitres qui nous permettraient de revenir aisément sur tel ou tel passage digne d’être revu…

    Si l’on rapporte que Napoléon était moins flamboyant au lit que sur les champs de bataille, il n’empêche qu’ « en amour, personne ne résiste à Bonaparte » et qu’il a collectionné les aventures et les maîtresses…. Citons parmi celles-ci Désiré Clary, en 1793 à Marseille, ou Éléonore Denouelle de la Plaigne qui lui donna en 1806 son premier fils naturel. Ce fut d’ailleurs une révélation car, marié civilement depuis 1796 avec la vicomtesse Joséphine de Beauharnais il n’avait eu aucun enfant et se craignait stérile. Celle-ci, Rose Tascher de la Pagerie, née à la Martinique, était veuve du vicomte Alexandre de Beauharnais, guillotiné en 1794. Quand Rose – c’est ainsi que tout le monde l’appelait -  rencontra le « Général Vendémiaire » chez Madame Tallien il tomba sous son charme et, même s’il en divorça en 1809, elle fut sans doute l’amour de sa vie : « comme je ne suis pas tout le monde, je vous appellerai Joséphine ».

    De son premier mariage, Joséphine avait eu deux enfants, Eugène et Hortense.
    Stéphane Czanecki, le propriétaire de la Petite Malmaison, rapporte la légende selon laquelle Joséphine va donner un nom à une plante, ce dont témoigne un visiteur de la grande serre chaude qui se trouvera avec Joséphine quand elle va dire : « voici l’hortensia qui vient tout récemment d’emprunter le nom de ma fille ».
    Hortense, pour sa part, épousa Louis Bonaparte, un frère de Napoléon, et lui donna quatre fils dont Napoléon III et le duc Charles de Morny.

    Après sa victoire de Wagram, et comme condition de paix, Napoléon épousa en 1810 Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine, fille de l’empereur d’Autriche François Ier, dont la cousine Marie-Amélie avait épousé un an avant, en 1809, le futur Roi des Français Louis-Philippe. Par ce mariage, Napoléon devenait aussi le petit-fils par alliance de Léopold II, frère de Marie-Antoinette et beau-frère de Louis XVI.
    De cette union de « l’usurpateur » - comme on disait alors – avec « l’ancien monde » - comme on dirait maintenant -  naquit Napoléon II, à savoir l’Aiglon, Roi de Rome et Duc de Reichstadt.

    Entre ces deux mariages – si l’on peut dire – il faut noter l’ « idylle » que Napoléon vécut avec la Comtesse Marie Walewska qui se « dévoua » pour « sauver la Pologne », et dont naîtra en 1810 Alexandre, Comte Walewski, futur diplomate de Louis-Philippe et ministre des Affaires étrangères de Napoléon III.

    Enfin il reste une dernière maîtresse à inscrire au palmarès, durant l’exil de Ste Hélène, la marquise Albine de Montholon dont on dit que son mari, jaloux, a empoisonné Napoléon…

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et 500 autres sur mon blog Je ciné mate

  • Déliter l’armée : dernière étape pour espérer gagner ?, par Dr Emmanuel Jalladeau.

    Mai 2021. La guerre continue mais la victoire se profile contre le Covid-19 à coups de vaccin. Souffle déjà une brise d’optimisme à l’idée de festoyer bientôt en terrasse. , qui a déjà résisté au virus en 2020, et fort de l’immunité présidentielle, n’a plus qu’un an à tenir. Il sait qu’il ne faut pas crier victoire trop tôt mais, objectivement, sa réélection est très bien partie.

    6.jpegIl prend soin de ne pas avoir d’enfant et tous les sondages le donnent gagnant, preuve déjà qu’il ne finira pas comme François Hollande ou Jules César.

    Une « 4e vague » peut advenir mais, atténuée par l’immunité acquise par beaucoup, ce ne devrait pas être un tsunami. Il pourrait même en profiter pour surfer dessus comme en 2017 sur les sondages.

    Rien à craindre pratiquement, côté . LBD et canons à eau en ont vacciné certains et l’argent public coule à flots pour parer d’autres remous.

    Neuf candidats sont déjà déclarés contre lui. La plupart à , alors que les médias s’inquiètent de la division de la . Huit sont très loin de sa hauteur dans les sondages. Seule Marine Le Pen surnage un peu. Mais, déjà coulée en 2017, Marine ne peut pas compter sur une vague médiatique pour la renflouer. Une déferlante terroriste, alors ? Oui, mais pourquoi les islamistes iraient-ils compléter son élection ?

    Houellebecq a prophétisé la victoire d’un musulman dans un an. Il n’y a pas de tel candidat déclaré, mais le prix du vote islamique a monté. Paris vaut bien une messe, et Jean-Luc Mélenchon, conducteur officiel des Insoumis, peut faire office après une ultime conversion. Il prétend nous faire communier en lui à la République. Mais ce n’est plus un enfant de chœur. Vétéran des prétendants, on a surtout envie de lui offrir un masque et des charentaises.

    Macron a raison de craindre l’armée. Qui d’autre, finalement, peut l’arrêter ?

    Il doit montrer qui est le chef. La lettre des généraux est intolérable, de même que le courrier adressé, le 14 avril, aux groupes parlementaires qui mentionne : « Une guerre hybride nous a été déclarée, elle est multiforme et s’achèvera au mieux sur une guerre civile, ou au pire sur une cruelle défaite sans lendemain ». On ne peut laisser dire cela ! Laisser les forces de l’ordre réagir dans notre pays ? Il faut sévir.

    Le pire mal, c’est l’extrême droite. 40 % des militaires seraient contaminés. Il faut des gestes barrières. Éloigner et cagouler les officiers. Par principe de précaution, resserrer le bâillon sur la grande muette, jusqu’à l’étouffement s’il le faut. Une solution pour éviter la guerre civile est de diviser l’armée. Pas déployer ses divisions, ce serait une folie, mais scinder son âme. Faire en sorte que nos militaires se battent entre eux, en silence, et laissent les civils tranquilles. Macron sait ce qui lui reste à déliter pour régner. Pour désunir les militaires, inventer une tentative de putsch comme il a fait est un joli coup.

    Emmanuel est un artiste. Il veut réécrire l’Histoire et prolonger son rôle dans la représentation nationale. Metteur en scène de , il a révélé son sens du comique de geste. Il apprécie sûrement celui de situation, dans l’agression de la par l’extrême gauche.

    Cette comédie ne déjoue pas la tragédie contemporaine : le dilemme entre guerre civile et soumission fatale.

    L’abstention est tentante dans le choix entre la peste et le choléra que la République nous laisse, mais un élu doit sortir dans un an. Au contraire de sa devise, mais pour qu’elle vive, les Français ressentent en majorité le besoin des principes de l’armée : respect du devoir, hiérarchie, non-fraternisation avec l’ennemi. Ils la suivront. Elle a donc le devoir de tenter de resserrer les rangs des patriotes en portant un candidat au-dessus de la mêlée. Le général de Villiers, par exemple, puisque son prénom est désiré dans les quartiers. Sinon, elle vote pour la soumission, perd son honneur, puis la France.

     

    Dr Emmanuel Jalladeau

    Médecin neurologue
     
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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : le Collectif Nemesis / Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches...

     

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

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    Samedi 22 Mai, l’Action française Bordeaux vous convie en son Cercle Léon de Montesquiou pour une conférence dont le thème sera la génération Maurras animée par François Martin.

    Plus d'infos et inscriptions en mp.

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    Samedi 22 Mai, à 15h00, l’Action française Chalon sur Saône vous convie pour une conférence dont le thème sera pourquoi être royaliste en 2021 ? animée par Luc Compain.

    Plus d'infos en mp.

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    Samedi 22 Mai, à 17h00, l’Action française Arras vous convie en son Cercle Robert d'Artois pour une conférence dont le thème sera Fénelon, un évêque contre le Roi ? animée par Virgile Baude.

    Plus d'infos en mp.

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    Mercredi 26 Mai, à 20h30, l’Action française Compiègne vous convie pour une audio-conférence dont le thème sera le marxisme animée par Aymeric Hachard, militant d'AF, sur Discord.

    Le cercle est ouvert aux sympathisants, n'hésitez pas à nous contacter en message privé pour y assister !
     
    Plus d'infos en mp.

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    Dimanche  30 Mai, l'Action française Toulouse rendra localement Hommage à Sainte Jeanne d'Arc pour le 590ème anniversaire de son martyre et pour rappeler l'audace de nos aînés qui rendirent hommage à cette même sainte, il y a trente ans de cela, en bravant l'interdiction républicaine.

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    Dimanche 30 Mai, à 11h, l'Action française Lyon organise un Hommage à Sainte Jeanne d'Arc à la  Place Puvis Chavannes .

    Hommage Lyonnais pour Jeanne d’Arc !
    « La jeunesse d’un grand pays, dans les temps heureux, reçoit des exemples. Dans les temps critiques, elle en donne. »
    Abel Bonnard
     
    HOMMAGE À JEANNE POUR LA FRANCE !

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    Dimanche 30 Mai, à 15h, l'Action française Vannes organise un Hommage à Sainte Jeanne d'Arc au Monument du Comte de Chambord à quelques mètres du Sanctuaire de Sainte Anne d'Auray (56) : venez nombreux, invitez votre entourage, partagez et diffusez l'invitation! Pour que vive la France, vive le Roi !

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    Dimanche 30 Mai, à 15h, l'Action française Nantes organise un Hommage à Sainte de la Patrie.

    Pour que vive la France, vive le Roi !

    Nous contacter sur "nantes@actionfrancaise.net" pour plus d'informations et connaitre le lieux de rendez-vous.

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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    • CERCLE DE FLORE LYON

     

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    Page FB : https://www.facebook.com/cercledeflorelyon/

     

     

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    • URBVM

     

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    Site Officiel : https://urbvm.fr/

     

     

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    • Les Mardis de Politique magazine

     

  • Livre : L’homme qui n’avait pas de père. Le dossier Jésus, d’Alain de Benoist, par Aristide Leucate.

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    D’abord le titre, qui est à lui seul un sujet de glose. Sa signification peut être aussi bien la marque d’un acte de foi que d’une provocation athée, sinon païenne. Dans un premier sens, Jésus est effectivement dépourvu de père biologique, sa conception relevant d’une intervention de l’Esprit de Dieu, une telle assertion impliquant d’y croire dans la mesure où elle défie tout entendement rationnel.

    5.jpgLa seconde hypothèse témoigne d’une dénégation qui ferait de Jésus, sinon une légende, à tout le moins une imposture ou un charlatanisme théologique.

    Mais là serait le piège, l’alternative éventuellement suggérée par le titre de ce monumental essai (964 pages in-octavo) étant rigoureusement trompeuse. Optant pour une démarche littéralement universitaire, l’auteur ne se propose rien de moins que de contribuer à la « quête » – ainsi qu’on dénomme la recherche en ce domaine – sur l’, les origines et la vie de Jésus, ce « Jésus de l’ » qu’une approche purement scientifique oblige à dissocier du « Jésus de la foi ». Benoist prévient : son dessein n’est guère de convaincre les indécis ou les athées, et encore moins de combattre les croyants.

    Dès l’introduction, l’essayiste semble presque rendre les armes : « La vérité est que d’un côté on ne sait presque rien d’assuré sur Jésus, et que de l’autre sa vie a été enjolivée jusqu’à la surcharge par des milliers de croyances, de traditions légendaires et de dogmes qui ont fini par obscurcir la réalité. » L’on répondra que le Fils de L’Homme n’est pas un sujet d’étude comme les autres et que l’on devrait plutôt voir dans les milliers d’incertitudes historiques qui l’entourent le signe d’une incommensurabilité d’essence… divine. Mais parce que, précisément, l’historien doit fermement s’extraire de toute enveloppe fidéiste pour demeurer sur le sol rationnel de la science, celui-ci se confronte à une aporie : cerner Jésus dans un cadre temporel en faisant abstraction de ce qui relève du « mystère » théologique. Or, jusqu’à quel point le chercheur doit-il s’affranchir de tout recours au divin pour expliquer historiquement – sinon prosaïquement – l’homme Jésus ?

    À l’instar de nombre de ses prédécesseurs, Benoist ne parvient guère – et pour cause, serait-on tenté d’affirmer, tant il nous paraît proprement impossible de séparer, selon une incontestable démarcation, le fils de Marie du Fils de Dieu – à faire l’ de légitimes interrogations quant à la dimension extra-humaine de Jésus. Il en va ainsi, par exemple – l’auteur ne s’y dérobe point et l’on peut même ajouter qu’il se saisit du dossier avec un certain courage –, de la naissance de Jésus. Ayant d’abord remarqué que seuls les évangiles de Luc et de Matthieu – « et uniquement dans leurs prologues » – traitaient de la conception et de sa venue au monde, l’auteur signale ensuite que le silence prévaut, de Paul aux évangiles de Jean et Marc, sur la naissance miraculeuse du Crucifié autant que sur sa conception virginale. Si ce mystère ne remet pas en cause la doctrine de la divinité de Jésus, il suscite des interrogations quant au moment de son établissement comme Fils de Dieu (naissance, baptême, résurrection ?). Plus troublant encore, le statut de mamzer – mot hébreux signifiant « illégitime » – qui plongerait l’homme de Nazareth, engendré de Marie (tel que l’enseigne le Credo et confirmé dans le Coran) et non point fruit d’une copula carnalis, dans un halo d’opacité quant à ses origines.

    Servi par une impressionnante connaissance des sources profanes et religieuses, Benoist, en encyclopédiste scrupuleux, revisite après bien d’autres, de Renan à Jean-Christian Petitfils, ce totem du sans rien laisser dans l’ombre, des évangiles apocryphes au symbolisme de la croix, de la personnalité de Joseph au ministère public du Christ lui-même.

    Un vrai travail de bénédictin qui ne laissera personne indifférent, bien que l’ouvrage s’adresse prioritairement à un public cultivé et motivé.

    L'homme qui n'avait pas de père - Le dossier Jésus (Français) Broché

     

     

    Aristide Leucate

    Docteur en droit, journaliste et essayiste
  • Mourir seul en temps de Covid : rupture de civilisation et scandale d’État, par Marie d'Armagnac.

    « Abrutis par la et la douleur, nous avons accepté l’inacceptable […] Elle est partie nue dans un body bag. Elle est partie seule et humiliée. Elle est partie seule, sans faire de bruit. Elle est partie seule et le deuil est impossible. »

    2.jpgD’une voix claire et précise où, par moments, l’émotion affleure, Catherine Frot lit le témoignage poignant de Français endeuillés, en colère, qui n’ont pas pu assister leur mère, leur père, dans ses derniers moments.

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    Depuis plus d’un an, par la faute d’une gestion « sanitocratique » de la de la part d’une administration ayant établi des protocoles absurdes et inhumains, des milliers de personnes se sont vues interdire de voir leurs familles, dans les EHPAD comme dans les hôpitaux.

    Au mépris de toute humanité, de toute même. Dans le plus grand silence, l’Occident malade et névrosé a laissé ses enfants partir seuls, abandonnés, vivre seuls l’ultime passage, cette mort qui est l’autre grand moment de la vie, celui qui, in fine, lui donne tout son sens. Et tout cela en vertu de sacro-saints « protocoles » imposés aux patients, à leurs proches, aux aussi qui ont vu leur vocation et leur éthique méprisées.

    Dans le même temps, les résidents des EHPAD étaient quasiment séquestrés, privés de leur . Comme si nos grands-parents « appartenaient » à l’État. Beaucoup sont morts de chagrin, refusant cette vie nue qu’on leur imposait, à leur corps défendant. Au mois de mars, le protocole de visite était allégé, permettant aux familles de retrouver leurs proches.

    Ce protocole, qui reste honteux, est-il réellement appliqué ? De nombreux témoignages, partout en France, rapportent des interdictions ou limitations de visites indues, des personnes âgées et non malades enfermées dans leur chambre même pour les repas. Car, il faut le savoir, selon le Code de l’action sociale et de la famille (CASF), le directeur d’un EHPAD dispose du pouvoir discrétionnaire de permettre ou de limiter la liberté de circulation des résidents et d’autoriser les visites des proches. Une contrepartie au risque pénal qu’il encourt. Ces quatorze derniers mois, nous avions l’impression, devant l’incurie de l’administration française et face aux gigantesques failles des politiques publiques de ces dernières années, que les scandales sanitaires, pour l’instant balayés sous le tapis au gré des vagues de l’épidémie, se succédaient à un rythme affolant. Celui de la maltraitance envers les personnes âgées, né de leur isolement forcé, en est un.

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    Laurent Frémont a perdu son père, chirurgien encore très actif, de façon brutale et inhumaine. Malgré ses demandes, le Dr Frémont n’a pu revoir sa femme et ses enfants. Les derniers sacrements, qu’il réclamait, lui ont été refusés, l’aumônier n’a pas pu venir. Sa liberté de conscience a été bafouée, son âme piétinée. Son fils l’a raconté dans différents médias (Marianne, FigaroVox, CNews, Sud Radio, Radio Notre Dame), tentant d’alerter sur « cette rupture anthropologique majeure, dont les responsables politiques seront coupables aux yeux de l’Histoire ». Avec Bataille, une actrice, qui a perdu son père dans des circonstances similaires, ils ont décidé de réagir pour continuer à vivre et tenter de faire le deuil qui leur a été nié. Ils ont créé le collectif Tenir ta main, ont lancé une pétition (40.000 signatures), recueilli plus de 10.000 témoignages. Laurent Frémont dénonce « la vision technicienne et matérialiste de l’homme qui empêche d’en voir les besoins fondamentaux » dans une « qui a perdu le sens de la vie et le sens de la mort ».

    Ils militent activement pour un droit opposable aux visites des malades et a fortiori des mourants, car « derrière tous ces morts dans la solitude, ce ne sont pas que des drames personnels, mais c’est aussi une marque du recul de la civilisation ». Ils rappellent qu’il n’y a aucun fondement juridique à la privation de visite.

    Au seuil de sa vie, tenir la main de ceux que l’on aime : le vrai droit à mourir dans la dignité.

     

    Marie d'Armagnac

    Journaliste
    Journaliste et auteur
  • L’énigme sonore 2.0 de Nicolas II, par Frederic de Natal.

    Photo d'archive du tsar Nicolas II (1868-1918) © LASKI/SIPA Numéro de reportage : 00678395_000001

    Dans un enregistrement de 1902, il s'exprime dans un français parfait

    Présenté il y a trois semaines comme le seul enregistrement sonore, en français, du Tsar Nicolas II, la vidéo mise en ligne par l’association « The Romanov royal martyrs » a fait son petit effet sur les réseaux sociaux. Visionnée par près de 200 000 personnes, certains internautes ont pourtant rapidement fait part de leur incrédulité face à l’intonation parfaite, sans aucun accent, de l’empereur de toutes les Russies. Dans le cœur nébuleux de l’Internet, une énigme 2.0 était soudainement née.

    frédéric de natal.jpgUne supercherie ?

    Cet enregistrement, c’est d’abord l’histoire d’un voyage. Celui d’un président de la IIIème République française, en visite officielle à Saint-Pétersbourg, capitale de la Russie impériale. Nous sommes en 1902 et l’alliance franco-russe bat son plein. Accueillis avec tout le décorum protocolaire inhérent à ce genre de déplacement, le Tsar Nicolas II offrira une parade militaire chamarrée à Emile Loubet et son épouse, tous deux émerveillés par ce spectacle de démonstration de force. Un diner organisé au palais Alexandre de Tsarskoïe Selo achèvera de convaincre le dirigeant français de s’appuyer sur les Russes en cas de conflit mondial. Soucieux du moindre détail, Nicolas II avait même offert à boire à ses illustres invités, un Hermitage rouge provenant des caves impériales, qui se fournissaient exclusivement depuis deux siècles dans la région de naissance de Loubet, véritablement charmé par cette famille impériale.

    « Monsieur le président, mes troupes dont vous venez de voir le défilé sont heureuses d’avoir pu rendre les honneurs au chef hautement estimé de l’État ami et allié. Les vives sympathies qui animent l’armée russe à l’égard de la belle armée française vous sont connues. Elles constituent une réelle fraternité d’armes (…) ». Et comme à chaque réception du genre, les sourires de circonstance s’accompagnent de discours qui se faisaient généralement en français, langue diplomatique par excellence. Cette longue déclaration, reproduite intégralement dans les journaux français et russes, a-t-elle été réellement prononcée dans la langue de Voltaire par le Tsar ? Si certains internautes ont manifesté leur fascination, divers historiens, dont Philippe Delorme à l’origine de la résolution du mystère Louis XVII, et autres anonymes ont manifesté de sérieuses interrogations sur la véracité de cette bande sonore. Une rapide comparaison avec un autre enregistrement de la voix en russe plus gutturale de Nicolas II, réel celui-ci, a accentué la crainte d’être en face d’une supercherie. Involontaire ou non de la part de cette association qui entend faire connaître la vie des Romanov exécutés dans la maison Ipatiev à Ekaterinbourg en juillet 1918.

    La voix d’un comédien

    La vérité est bien moins reluisante qu’elle n’y paraît. Après une rapide enquête, les éléments réunis ont finalement permis de lever tous les doutes. Si un discours a bien été lu par Nicolas II, la voix que l’on entend n’est pas celle du Tsar. Il s’agit d’un enregistrement réalisé sur disque pour les besoins de cette visite et afin de laisser une trace pour la postérité. C’est le comédien le plus en vue du moment, Paul Joseph Aye (dit Duparc), qui avait été engagé pour prêter sa voix à l’Empereur, « en raison de sa diction, visant les effets déclamatoires sublimes du grand art » comme l’indiquent les cinémas Pathé. Le résultat sera époustouflant, répondant aux canons radiophoniques d’une France industriellement émergente à l’aube du XXème siècle. Également contacté, le secrétariat du Grand-duc Georges Romanov, descendant direct d’Alexandre II et prétendant au trône de Russie, a lui-même confirmé que la voix entendue dans cette vidéo n’était pas celle de Nicolas II, laissant un certain nombre d’internautes dépités. « Tout ce qui brille n’est pas or » nous rappelle l’adage bien connu. Sur Internet plus encore qu’ailleurs.

    Frederic de Natal

    Source: https://www.causeur.fr/

  • Renouer le pacte ancien avec un peuple éveillé, par Benoît DAKIN.

    Col­loque de la Jeanne – Paris, 8 mai 2021

     « Les liber­tés ne s’octroient pas. Elles se prennent ! »

    Les actes du col­loque n’ayant pas encore été publiés, nous pro­po­sons à nos lec­teurs d’accéder à quelques inter­ven­tions dis­po­nibles, pour don­ner à ceux qui n’ont pas eu la joie d’être par­mi nous, ou devant leur écran le 8 mai, ou bien qui n’ont pas eu la pos­si­bi­li­té de prendre des notes, la chance d’accéder à la « sub­stan­ti­fique moelle » sur notre site, en com­men­çant par la confé­rence de clô­ture de notre ami Benoit Dakin.

    Chers amis,

    Je vous dois un aveu : je tiens la Royale pour un chant de grande por­tée intel­lec­tuelle et morale.

    Je me suis tou­jours réjoui à la faire « vibrer », selon une for­mule légè­re­ment éculée.

    Au-delà d’un cer­tain pom­pié­risme mar­tial, j’entends une belle leçon d’Action Fran­çaise qui épouse notre pro­pos de ce jour sur les libertés :

    «  Tu n’é­tais pas un prolétaire

    Libre arti­san des métiers de jadis… »

    « Si tu veux ta délivrance,

    Pense clair et marche droit !… »

    Cette leçon d’AF, il nous appar­tient de la faire entendre. Hors de nos cercles, hors de nos rangs. Largement.

    Avec humi­li­té, patience et persuasion.

    Avec les armes de l’étude et de la vérité.

    Avec la pas­sion du débat et le souffle de nos convictions.

    Avec le cou­rage, ce cœur à l’ouvrage des preux, pour mener le bon combat.

    *

    *      *

    La liber­té n’est pas née d’hier au Royaume des lys.

    Pour com­prendre ce qui fait le carac­tère du peuple fran­çais et sai­sir d’un trait ce qui consti­tue notre être pro­fond, il suf­fit de plon­ger dans son histoire.

    Il y a sept siècles révo­lus le moindre de nos rois, Louis X ache­va de dénouer les liens du servage.

    Il était sur­nom­mé le Hutin. Ce qu’à tort cer­tains tra­duisent par que­rel­leur. Ce que d’autres inter­prètent plus jus­te­ment comme « obs­ti­né » ou « opi­niâtre ».

    Durant son règne d’à peine plus d’un an, il consen­tit chartes et fran­chises à ses peuples. A com­men­cer par sa Charte aux Normands…

    Le 3 juillet 1315, il abo­lit l’esclavage d’un trait : « comme selon le droit de nature cha­cun doit naître franc […et comme par] usages ou cou­tumes, moult de per­sonnes de notre com­mun peuple sont enchaî­nées en lien de ser­vi­tude, [ce] qui moult nous déplaît ; consi­dé­rant que notre Royaume est dit […] des Francs et vou­lant que la chose en véri­té fut accor­dée au nom, […] ordon­nons que […] par tout notre Royaume [et à jamais], telles ser­vi­tudes soient rame­nées à fran­chises. ».

    De cette ordon­nance sur­gi­ra la maxime « nul n’est esclave en France » et le prin­cipe « le sol de France affran­chit l’esclave qui le touche ».

    La règle sera intan­gible et la juris­pru­dence intrai­table au point que trois siècles plus tard, en 1571, un tri­bu­nal de Bor­deaux affran­chi­ra tous les esclaves noirs débar­qués d’un navire réchap­pé d’une for­tune de mer au motif que la France, « mère des liber­tés », ne tolère pas l’esclavage.

    *

    *      *

    Notre bel aujourd’hui vit sous d’autres orages et d’inquiétants présages.

    Cha­cun s’accorde à le dire : nous vivons des temps orwelliens.

    Le libé­ra­lisme, tenu d’être ver­tueux en temps de guerre froide, s’est mon­tré l’atroce pré­da­teur des éco­no­mies et des peuples depuis l’effondrement du communisme.

    Au point qu’il en a réa­li­sé l’un des rêves les plus fous, l’appropriation col­lec­tive des moyens de pro­duc­tion par la glou­ton­ne­rie des fonds de pen­sions et des ins­tru­ments financiers.

    Au nom du nou­vel ordre mon­dial et au coup de sif­flet de l’étrange modèle que sont deve­nus les États-Unis, tout capi­tule devant le mar­ché et toute culture doit abdi­quer son tré­fonds, toute nation doit renier son his­toire pour se cou­ler dans la com­plainte victimaire.

    L’histoire péri­clite sous le cou­vercle de la propagande.

    Le minis­tère public se mu en minis­tère de la véri­té dès qu’une bande de syco­phantes hurlent à la mort pour une apos­trophe ou l’imputation d’un des maux qui affligent notre Patrie.

    L’esprit cri­tique est cru­ci­fié par l’étiquetage média­tique, irré­fra­gable : « extré­mistes, racistes, homo­phobes… » Et vous voi­là condam­nés au silence, sou­mis au pilo­ri éternel.

    Tech­nique trots­kiste. Ver­dict sans appel. Qui fait l’économie de toute dis­cus­sion et dis­qua­li­fie à jamais.

    Le concert ambiant pro­meut une socié­té mon­dia­li­sée et une huma­ni­té façon­née sur le même éta­bli, can­cel-culture aidant.

    Une huma­ni­té bien­tôt réduite à l’aspect d’un kilo de sucre en mor­ceaux, tous iden­tiques et bien alignés.

    Cette vision déner­vée, écor­chée, déma­té­ria­li­sée de l’humanité réelle, nous en payons déjà le prix à petit feu.

    Nous le paie­rons bien­tôt à grands embra­se­ments car l’Histoire s’est tou­jours char­gée de dis­si­per les nuées par de grands cime­tières sous la lune.

    Ici, à l’école de l’Action Fran­çaise, nous en connais­sons les vices et les causes :

    • Idéaux fumeux for­gés dans les loges des Lumières,
    • Idéo­lo­gies for­mi­dables qui ont rava­gé nations, peuples et socié­tés depuis plus de deux siècles,
    • Aveu­gle­ment obs­ti­né des clercs devant les périls qui montent
    • Et démis­sion des élites qui ont usur­pé le pou­voir pour mieux tra­hir leurs man­dants et leur pays.

    Comme le répé­tait Bain­ville à l’envi, « vous aurez les consé­quences ! ».

    Bain­ville qui connaît un retour en grâce éton­nant à la suite duquel appa­raît l’ombre du grand pros­crit, notre Maurras.

    *

    *      *

    La pre­mière des liber­tés est l’indépendance de la Patrie.

    C’est la belle leçon de Jeanne que nous hono­rons aujourd’hui.

    Or notre patrie, « la plus belle qu’on ait vu sous le ciel », git et se tord sur le lit de Pro­custe depuis qu’est tom­bée la tête de son roi.

    En fai­sant mon­ter aux fron­tons des mai­ries et des tri­bu­naux sa devise tri­ni­taire « liber­té, éga­li­té, fra­ter­ni­té », la Répu­blique n’a ces­sé de pié­ti­ner les liber­tés concrètes, de rompre les équi­libres entre puis­sants et faibles, d’exciter les fac­tions et d’entretenir une guerre civile permanente. 

    Elle a détruit la famille et confis­qué l’éducation des enfants, liber­té essentielle.

    Notre France est cor­se­tée par les trai­tés qui la ligotent à sang perlé.

    Cette red­di­tion impu­table à la Répu­blique est consom­mée par l’étau européiste.

    Plus de mon­naie, plus de banque cen­trale, plus de maî­trise des lois de police.

    Une poli­tique bud­gé­taire inféo­dée aux dik­tats de la vacuole bruxelloise.

    Une jus­tice sous le joug de juri­dic­tions en sur­plomb à Stras­bourg ou Bruxelles.

    Notre France est lami­née dans les hauts four­neaux des juris­pru­dences tom­bant des cours suprêmes.

    À bas bruit et à coups d’arrêts à longue por­tée, celles-ci révo­lu­tionnent nos mœurs, percent nos fron­tières, abo­lissent les pri­vi­lèges de la natio­na­li­té, vitri­fient nos défenses, émas­culent les états, nient les nations, confondent les peuples.

    Les juri­clastes des offi­cines supra­na­tio­nales pillent et anéan­tissent nos libertés.

    Comme le dit Hubert Védrine, le mieux ins­pi­ré de nos anciens ministres des affaires étran­gères, « des Bisou­nours dans le monde de Juras­sik Park. »[1]

    L’esprit des lois a déser­té les par­le­ments et les tribunaux.

    Le droit vit une crise de fond sous les coups de bou­toir des influences amé­ri­caine, gau­chiste, fémi­niste, éco­lo­giste et désor­mais racialiste.

    La Révo­lu­tion a tout rava­gé, l’Empire tout lami­né, la Répu­blique tout tra­hi, l’Europe tout aspi­ré, le libé­ra­lisme tout dominé.

    Leur pré­texte ? À l’origine des idées chré­tiennes, bien­tôt deve­nues folles comme disait Chesterton.

    Les nations dans les fers, les peuples dans l’angoisse : les dom­mages sont considérables.

    Avec la pas­si­vi­té fri­leuse des puis­sants du jour, la céci­té volon­taire des mon­dia­listes fer­vents, l’extatique béa­ti­tude des euro­philes impé­ni­tents et religieux.

    Bref, notre dra­peau est en berne por­tant le deuil de notre souveraineté.

    Péril mor­tel.

    *

    *      *

    Les constats faits par mes pré­dé­ces­seurs ont fait la démons­tra­tion des dan­gers, des dégâts, des urgences.

    Il nous faut reve­nir à notre génie particulier.

    A ce qui fait de la France une nation sin­gu­lière, au des­tin si sai­sis­sant, à la culture incomparable.

    Qui sait unir l’universel et l’original. Qui façonne l’espace et l’esprit avec élé­gance et légè­re­té. Qui mobi­lise les regards et fas­cinent les autres nations.

    Il nous faut être les « Gau­lois réfrac­taires », selon la for­mule heu­reuse d’un cer­tain pré­sident de la Répu­blique, tel­le­ment dédai­gneux de son peuple.

    Et à qui l’on pour­rait appli­quer la défi­ni­tion du gaul­lisme énon­cée par Jacques Laurent : « une pra­tique [où] il n’y a ni doc­trine, ni convic­tions, ni lignes de conduite. […] En tiennent lieu le culte de soi-même pour le chef, et pour les autres le culte du chef. »[2]

    Sor­tir de ce marasme, de cette lan­gueur d’agonie, est pos­sible et nécessaire.

    C’est remettre le cava­lier en selle.

    C’est che­vau­cher au coude-à-coude avec les héros et les saints de l’épopée française.

    C’est renouer le pacte ancien avec un peuple

  • Livre : L’identité, socle de la cité, de Henri Levavasseur, par Aristide Leucate.

    Depuis près de deux générations que nos nations européennes sont ouvertes aux quatre vents de la mondialisation libérale, la question se pose légitimement de ce qu’il peut bien subsister de leur civilisation d’origine.

    7.jpgSi le capitalisme a arraisonné nos paysages jusqu’à leur substituer de vastes étendues de parkings qui desservent de monstrueux parallélépipèdes en tôle galvanisée avalant quotidiennement des centaines de consommateurs conditionnés – sans oublier les gigantesques mâts de misère éoliens qui défigurent nos paysages multiséculaires – l’arrivée massive et soudaine d’allochtones extra-européens a profondément modifié le visage des pays hôtes.

    Dans un essai enlevé et percutant préfacé par , l’historien et germaniste Henri Levavasseur, pose le diagnostic d’un «  entre l’ethnos et la polis ». A l’instar de beaucoup, il observe qu’« en l’espace de deux générations à peine, le visage de la a profondément, radicalement changé. (…) Par son ampleur autant que par sa soudaineté, un tel ébranlement correspondant à une modification aussi profonde de la composition de la population, est sans précédent dans l’histoire de notre pays ». , dans un monumental essai, dont nous avons récemment parlé dans ces colonnes, a écrit des lignes similaires et définitives.

    Levavasseur repart d’Ernest Renan et de sa célèbre conférence sur la nation, prononcée en Sorbonne le 11 mars 1882. En substance, le Trécorrois soutenait la thèse, que poursuivra Jacques Bainville, selon laquelle une nation – et particulièrement la nation française – était la volonté commune de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis et de le transmettre, tout aussi continument, sans en retrancher la moindre once, ce, quels que fussent les intrants ethniques qui en auraient diversement fertilisé le fonds, Levavasseur s’empressant de relever que « la nation évoquée par Renan n’en reste pas moins issue de la fusion d’apports presque exclusivement européens, partageant des mœurs souvent comparables, conservant partout la marque d’une civilisation chrétienne implantée sur le vieux fonds païen immémorial ».

    Le propos de l’essayiste consiste à démontrer, que cet irrésistible hiatus entre la « polis » et « l’ethnos », entre « la et l’ », n’est que la mortifère conséquence de la conception individualiste et contractuelle de la société, telle qu’élaborée par les Lumières. Le libéralisme des Modernes définit l’homme, non pas en fonction de ses attaches ethnoculturelles et communautaires, mais comme une monade oscillant entre atomisation et anomie. C’est la fameuse ineptie de John Locke proclamant dans son Deuxième traité du gouvernement civil, qu’un enfant « ne naît sujet d’aucun pays ».

    C’est évidemment oublier la dimension essentiellement politique de la nature humaine, tout peuple s’enracinant avant que de se projeter. La communauté politique est tout à la fois et consubstantiellement, solidaire, subsidiaire et souveraine, chaque terme se substantivant des autres dans un rapport d’insécabilité absolu. La souveraineté n’est donc pas au-dessus du peuple ; elle n’est pas non plus objet de représentation par un être abstrait à côté de lui ou en émanant. La souveraineté est dans le peuple qui en est l’incarnation absolue. Elle est même le peuple en ce qu’elle fonde son identité. Ici, il n’est pas exagéré de dire que l’essence d’un peuple précède l’existence de la souveraineté. Celle-ci n’est concrète que pour autant qu’elle est le fruit d’un processus de prise de conscience aigu par le peuple de son « être-là » heideggérien. Dès lors, la souveraineté est foncièrement d’ordre ontologique. Le peuple est donc un être pleinement politique en ce qu’il est LE politique comme dessein et comme destin.
    Dans cet essai incisif, Levavasseur fourbit les armes rhétoriques d’un combat civilisationnel aussi âpre et impérieux qu’enthousiasmant pour la part d’inaltérable vérité qu’il contient.

    L'identité, socle de la cité: Réconcilier ethnos et polis Broché – 13 avril 2021

     

    Aristide Leucate

    Docteur en droit, journaliste et essayiste
  • Sur le blog ami du Courrier Royal : les Français ne se sont pas abstenus, ils ont simplement dit « Stop ».

    Un désaveu historique. Avec un taux de 66%, l’abstention est la grande gagnante des régionales, qui se sont déroulées ce dimanche. Jamais dans l’histoire de la République, les Français ne s’étaient aussi peu mobilisés pour des élections. Toute la soirée d’hier, les médias, nous ont assommé de beaucoup de bavardages autour des résultats de ce premier tour des élections départementales et régionales, essayant d’en tirer des leçons pour le deuxième tour de ce week-end, projetant ces résultats sur la prochaine présidentielle, faisant ainsi largement l’impasse sur le fait essentiel de cette élection, l’abstention de plus de deux électeurs sur trois.

    Selon une étude réalisée dimanche par Ifop-Fiducial, plusieurs raisons sont avancées par les électeurs. Ainsi, 40% des abstentionnistes interrogés considèrent comme déterminant dans leur choix le fait que ces élections ne changeront rien à leur situation personnelle. Second argument déterminant : 35% estiment que le scrutin ne changera rien à la situation de leur région.  Ils sont 34% à juger déterminant leur volonté de manifester leur mécontentement à l’égard des partis politiques. Autres raisons invoquées : parce qu’aucune liste ne représente leur idée (32%) ; que ces élections ne les intéressent pas (31%). Enfin, 9% jugent déterminant le fait qu’ils ne votent jamais.

    Les abstentionnistes d’hier, ne sont pas des citoyens irresponsables, comme certains voudraient nous le faire croire. Non, une grande majorité des Français sont dégoûtés de la politique et écœurés par ceux qui veulent les représenter. Or, les médias vont faire comme si rien ne s’était passé, et comme si maintenant on pouvait parler de la présidentielle tranquillement sans considérer que la priorité est de rendre aux Français le désir d’être des citoyens à part entière, c’est-à-dire des acteurs de leurs destinés et de celles de leurs enfants.

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    Le Président de la République comme les oppositions a volontairement transformé cette élection locale, en une présélection du casting présidentiel de 2022, considérant nos régions comme de vulgaires tremplins au service de leurs ambitions. Les Français ne supportent plus de subir cette élection présidentielle permanente, les Français ne supportent plus toutes ces promesses électorales sans lendemain et l’impuissance de nos politiques.

     

    Comme le rappelle Monseigneur le Comte de Paris dans son livre un Prince Français :

    «  Nos gouvernants réduisent la politique à une joute électorale. Mais ce n’est pas cela, la politique ! La politique, c’est le service du pays. C’est, au moment de décider, avoir pour guide l’intérêt de tous et, par-dessus tout, de la France. C’est donner aux gens de bien la possibilité de faire le bien. Ce devrait être la seule préoccupation de nos gouvernants. C’est la mienne. Au lieu de cela, nous avons des « bêtes » de campagne taillées pour gagner des élections, qui déploient des trésors d’énergie et de séduction pour l’emporter mais s’empressent, quand elles sont au pouvoir, de satisfaire les groupes de pression dans l’espoir de le garder. Jeu de dupes dont les règles ont été fixées pour que chacun conserve son rôle et ses « privilèges »… Le système est clos, les acteurs tournent en rond, la France avec eux. Tout est à remettre à plat. »

    Et si derrière les inquiétudes des Français quant aux dérives du pouvoir, derrière leurs craintes pour la démocratie, se cachait une question plus profonde sur la forme du pouvoir ? Et si leur désir de fraternité était contrarié par les batailles politiques qui divisent les Français tous les deux ans, à chaque nouvelle élection ? Et si leurs angoisse devant la mondialisation n’était d’autant plus forte que la France n’est plus très sûre de son héritage ?

    Aujourd’hui, est-il possible de reconstruire la nation française, de refaire de notre pays une démocratie avec des citoyens, d’en finir avec l’archipel communautaire et le jeu qu’en tirent les politiciens ? Oui, mais pour cela, il faut aller plus loin qu’une simple élection présidentielle, il faut libérer notre démocratie de la monarchie présidentielle, il faut changer les règles du jeu politique, afin que nos représentants aient comme priorité politique le bien commun et la défense des intérêts du peuple français et non leurs seules ambitions. La Royauté peut-être une chance pour la démocratie française, elle est même aujourd’hui une nécessité politique pour sauver nos libertés et l’avenir de nos enfants.

    J. Auroux

    Sources : https://le-courrier-royal.com/

    https://www.facebook.com/lecourrierroyal

  • Père : les mots ont un sens, par Me Geoffroy de Vries.

    Alors que le projet de vient d’être adopté par l’Assemblée nationale et devrait être examiné, une ultime fois, par le Sénat, le 24 juin prochain, avant de laisser le dernier mot à l’Assemblée, le 29 juin, il importe de se réapproprier le sens de certains mots. Ce projet de loi est l’occasion de se pencher sur l’un des maux de notre époque : le dévoiement des mots, particulièrement dans le domaine de la et de l’éthique.

    8.jpgDans son essai Le Hold-up des mots, paru le 3 juin aux Éditions L’Archipel, dont nous publions quelques extraits, l’avocat Geoffroy de Vries entend redonner aux mots leur vrai sens. Il se demande ainsi quel sens donner au mot « père » lorsqu’il peut, selon certains, s’appliquer à une femme.

    Père/Mère/Parents

    L’homme est un mammifère venant de la fécondation d’un mâle et d’une femelle de son espèce. Autrement dit : la relation sexuelle d’un homme et d’une femme engendre la vie. D’où la distinction naturelle entre père (homme, concepteur de l’enfant) et mère (femme, conceptrice et génitrice de l’enfant : mater semper certa est (« l’enfant vient de là »).

    Ce petit d’homme nécessite protection, nourriture, stabilité et accompagnement. Ses parents en sont les premiers responsables. L’enfant reçoit et imprime, en lui-même, l’image de ses parents. Sans entrer dans la caricature, il perçoit d’instinct la force virile et la douceur féminine ; la voix grave et celle plus aiguë, mais plus intime, pour l’avoir sentie dès le ventre de la mère. De fait, on ne choisit pas ses parents, on les reçoit.

    L’Histoire a montré des expériences sociales qui séparaient les enfants de leurs parents pour qu’ils évoluent uniformément. Cela n’a jamais fonctionné : pour vivre son présent et se projeter dans le futur, l’être a besoin de ses racines, de son passé, de ses origines. Les parents constituent donc la première et décisive relation sociale dont la qualité dépend d’eux-mêmes. Des parents violents engendreront la  ; des parents indifférents développeront solitude, isolement et sentiment d’injustice.

    La nature impose ses lois. Nos lois peuvent-elles la corriger ? Dans quels buts ? L’idéologie du genre veut effacer la différence père/mère. D’ailleurs, on parle désormais de parent 1 et parent 2 sur certains documents administratifs, depuis l’instauration du mariage dit « pour tous ». Idée que l’être humain nie sa propre nature et décide qu’elle ne lui est pas donnée – par Dieu, la Nature ou le hasard – mais que c’est lui-même qui se la crée ou, pire, qu’il refuse de la suivre et d’en assumer la joie ou la peine. Pire encore : de nos jours, la filiation qui nous fait dépendre d’un père et d’une mère devient une entrave à la plénitude de la liberté. Idée qu’on ne doit rien recevoir de personne pour ne rien devoir à personne. C’est l’individualisme poussé à l’extrême.

    De même que l’on perçoit un trouble dans la définition de la mère qui, pour certains, n’est pas forcément celle qui met au monde. Le projet de loi Bioéthique discuté au Parlement en 2021 prévoit ainsi, dans le cadre de la PMA dite « pour tous », que la mère n’est plus forcément celle qui accouche. Auquel cas, pourquoi alors ne pas prétendre que le père puisse aussi être une femme ! Plaisanterie ? Malheureusement non ! « Votre problème, c’est que vous croyez qu’un père est forcément un mâle », répondit Emmanuel Macron, lors d’une réception organisée à l’Élysée, le dimanche 26 janvier 2020, pour les trente ans de la Convention internationale des droits de l’enfant, à un invité qui s’étonnait du paradoxe consistant à célébrer les droits de l’enfant tout en faisant voter, « en même temps », une loi bioéthique prévoyant l’extension de la PMA aux couples de femmes, privant irrémédiablement l’enfant du droit d’avoir un père. Si Emmanuel Macron considère qu’un père n’est pas forcément un homme, c’est donc qu’il peut être une femme !

    Un jour, notre sera redevable et comptable d’avoir nié le rôle et le statut des parents, père et mère, pour avoir répondu aux aspirations d’une minorité.

     

    Me Geoffroy de Vries

    Avocat au Barreau de Paris