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  • Histoire & Action Française • Centenaire de l’armistice : Iranien, poilu et camelot du roi

     

    Par Michel Franceschetti

     

    1622212_10202664155678592_457993015_n.jpgExactement un mois avant l’armistice, le 11 octobre 1918, en l’Hôtel de Ville de Marseille, était célébré le mariage d’André Iskaria et de Henriette Anastay. la cérémonie religieuse ayant lieu le 12 à l’église St-Cassien, chemin du Vallon de l’Oriol.

    Évoquer cet événement concernant des personnes inconnues permet, à partir d’un cas particulier, de rendre hommage aux soldats qui combattirent en 14-18. C’est aussi un moyen de comparer cette époque avec la nôtre, et aussi de rappeler un moment de l’histoire de l’Action Française en Provence.

    André Iskaria était un Iranien, un Persan disait-on alors, de la communauté catholique assyro-chaldéenne du nord-ouest de la Perse, à la limite de la Turquie et de la Syrie actuelles. Né à Mawana, il entra au séminaire d’Ourmia tenu par les lazaristes français qui lui donnèrent l’amour de la France et de sa culture. Il dut fuir les persécutions des Kurdes et, en passant par la Russie, finit par débarquer à Dunkerque en 1912.

    André légionnaire 2.jpgEn sortant du bateau, il ne se précipita pas pour demander des aides sociales, qui d’ailleurs n’existaient pas, mais pour s’engager dans la Légion Étrangère. André participa aux opérations de pacification du Maroc. En 1915, il fut envoyé aux Dardanelles puis en Serbie où il fut blessé.

    Pendant sa convalescence à Marseille, il fit la connaissance d’Henriette, fille de Henri Anastay qui possédait une des plus importantes pharmacies de Marseille, rue de l’Arbre (actuelle rue Vincent Scotto).

    Comme Henri, membre de la haute bourgeoisie marseillaise, s’opposait à ce que sa fille s’unisse à un basané sans le sou, même s’il était chrétien, il fallut attendre son décès. Après le temps de deuil habituel à l’époque, le mariage put avoir lieu le 11 octobre 1918.

    André et la médaille coloniale.jpgAvec l’armistice qui suivit quelques semaines plus tard, Henriette et André Iskaria purent envisager un avenir heureux. Ils eurent cinq enfants et quittèrent le Vallon de l’Oriol pour le Roucas-Blanc. Surtout, l’ancien légionnaire blessé au combat obtient la nationalité française en 1920, permettant à son épouse de retrouver la sienne. En effet, à l’époque, le mariage avec un étranger faisait perdre la qualité de citoyen français. Quel gouvernement oserait rétablir une telle loi de nos jours ?

    AF 1931.pngPeut-être fut-ce par crainte de la dénaturation de la victoire par les mesquines luttes politiciennes qu’André Iskaria, l’Iranien dont le sang avait coulé pour la France, adhéra au nationalisme intégral de l’AF et devint un ardent camelot du roi de la section marseillaise jusqu’à sa mort,  des suites d’un accident, en 1940.

    On retrouve souvent son nom dans les colonnes du quotidien royaliste au titre des donateurs de la section de Marseille.

    menu Maurras.jpgLa famille Iskaria avait un grand respect pour le prétendant au trône et une grande admiration pour Charles Maurras.

    Ses descendants conservent toujours un autographe de Maurras inscrit sur le menu du banquet organisé en avril 1931, à l’occasion du troisième congrès de la Fédération Provençale des sections d’Action Française.

    Cet Iranien, catholique, patriote, royaliste, n’a-t-il pas autant sinon mieux mérité de la patrie que certains ?   ■ 

  • Une statue n’est pas un livre d’histoire, par Aristide Renou.

    Revenons un peu sur ces histoires de statues vandalisées ou bien, pire encore, retirées à titre « préventif » pour ne pas risquer la colère des « antiracistes ».

    Quel est le problème ?

    Accordons à tous ces modernes iconoclastes qu’une statue n’est pas un livre d’histoire : elle ne vise pas simplement à rappeler tel ou tel fait ou évènement du passé, elle est une manière d’attirer l’attention sur ce fait ou cet évènement.

    Statufier, c’est valoriser, c’est donner de l’importance. Et, lorsqu’il s’agit d’un personnage historique, statufier revient implicitement à donner à admirer. Eriger dans un espace public la statue, mettons, d’un homme d’Etat, est une manière de lui rendre hommage et on ne rend hommage qu’à ce qu’on considère comme bon. C’est donc affirmer implicitement que l’action de cet homme d’Etat a été essentiellement bonne, ou en tout cas suffisamment bonne pour que nous puissions l’admirer.

    Bien entendu la réalité est souvent, peut-être toujours, complexe, car quel homme peut se vanter de n’avoir fait que du bien dans sa vie ? Mais le principe ne me parait pas vraiment contestable : une statue d’un personnage historique dans l’espace public est une sorte d’hommage rendu à celui-ci.

    Je ne crois donc pas qu’il soit pertinent de s’opposer au déboulonnage de telle ou telle statue en disant que nous devons assumer toute notre histoire, ombres et lumières comprises. Oui, toute histoire nationale est faite d’ombres et de lumières, mais ériger une statue n’est pas une manière « d’assumer » son passé. L’évêque Cauchon, Ravaillac et le docteur Petiot, par exemple, font incontestablement partie de l’histoire de France, et cependant il ne nous viendrait pas à l’esprit de faire des statues de ces trois hommes et de les mettre au milieu de nos places ou de nos jardins publics.

    Il faut donc donner raison à Olivier Duhamel lorsque celui-ci dit que les Roumains n’ont pas à garder les statues de Ceaucescu au nom du « respect de l’histoire ».

    Plus pertinente, mais pas entièrement pertinente, me parait être l’objection selon laquelle l’actuel iconoclasme reviendrait à « manipuler l’histoire », comme l’a dit Marion Maréchal, et à la juger à l’aune de nos petites obsessions actuelles. En effet, l’anachronisme est souvent patent dans ces accusations portées contre tel ou tel personnage historique et il y a quelque chose d’insupportablement stupide et prétentieux dans cette manière de se placer en position de supériorité olympienne par rapport aux siècles passés, alors même qu’on les juge à partir de critères non examinés qui ne sont rien d’autre que de purs préjugés.

    Cependant, le refus légitime de l’anachronisme ne doit pas nous faire sombrer dans l’historicisme. La nécessaire contextualisation d’une action, et notamment d’une action politique, ne doit pas nous faire perdre de vue qu’il existe des critères objectifs, transhistoriques, du bien et du mal (je ne crois pas que Marion Maréchal me contredirait sur ce point). Le genre de critères qui nous permettent d’affirmer, par exemple, que Tamerlan a été un conquérant particulièrement cruel et un fléau du genre humain et que Staline a été l’un des plus abominables tyrans que la terre ait jamais porté.

    Quel est le véritable problème ?

    Une statue est toujours élevée par un peuple particulier et c’est du point de vue de ce peuple particulier qu’est jugée la bonté de l’action de celui à qui on élève la statue. En effet, la nature humaine étant ce qu’elle est et la nature de la politique, par conséquent, étant ce qu’elle est, il est impossible que les intérêts légitimes de tous les peuples puissent tout le temps s’accorder. Par conséquent, il est très difficile à un homme d’Etat, et même peut-être pratiquement impossible, d’être bon pour le peuple dont il a la charge sans causer parfois quelque préjudice ou quelque déplaisir à d’autres communautés politiques.

    L’humanité a toujours été et sera toujours divisée en nations souvent rivales, parfois ennemies, et jamais amies au plein sens du terme, c’est aussi simple que cela. Le bien commun est le bien d’un corps politique en particulier, ce pourquoi Aristote affirme que la justice n’existe véritablement qu’à l’intérieur de la cité. Cela ne veut pas dire que nous n’ayons aucune obligation vis-à-vis des autres peuples de la terre, simplement ces obligations passent après celles que nous avons vis-à-vis de nos concitoyens dès lors qu’il y a conflit entre les deux.

    Par conséquent, il est tout à fait inapproprié, et même injuste, de reprocher à nos voisins de célébrer une victoire qui fut pour nous une cuisante défaite, ou d’ériger des statues à un brillant général qui, sur les champs de bataille, fut notre fléau. Et inversement, bien sûr.

    Plus généralement, il est inapproprié de reprocher à un peuple de célébrer un homme d’Etat qui fut réellement bon pour lui, qui sut défendre ses intérêts légitimes, qui sut contribuer à sa grandeur et à son rayonnement, au motif que l’action de cet homme d’Etat ne fut pas bonne pour d’autres peuples quelque part sur la terre, que cela soit volontairement ou involontairement – pourvu, bien sûr, que cela fut en poursuivant le bien véritable de sa propre nation, et en ayant une indulgence raisonnable à la fois pour les contraintes qui limitent toute action politique et pour d’éventuelles erreurs de jugement qui peuvent difficilement être évitées dans des matières aussi complexes.

    Il est donc tout à fait normal que les Français élèvent des statues à Colbert, qui fut un grand serviteur du royaume de France, quand bien même il serait l’auteur du fameux « Code Noir » (je suppose, pour les besoins de la discussion, que ce code est aussi vilain que ce que l’on nous en dit aujourd’hui, même si je sais bien que tout cela est très contestable). Le bien que Colbert avait en vue, et devait avoir en vue, était celui de la France telle qu’elle était dans la deuxième moitié du 17ème siècle. Le bien des esclaves noir présents dans les colonies françaises était nécessairement pour lui une considération très secondaire. Admettons, si l’on veut, que le Code Noir ne soit pas ce qu’il a fait de mieux : cela ne saurait en aucun cas effacer les services signalés qu’il a rendu à la France et qui justifient pleinement qu’il y ait des statues de Colbert.

    De la même manière, oui, Churchill était un « impérialiste » : l’empire britannique lui paraissait une grande et belle chose, parce qu’il n’était pas un relativiste et qu’il croyait, si ce n’est à la mission civilisatrice de la Grande-Bretagne, du moins à la supériorité de sa civilisation, et d’autre part car il était un patriote fervent et qu’il considérait l’empire comme indispensable à la puissance et à la grandeur de sa patrie. Peut-être se trompait-il sur cette question de l’empire (ce qui, à mon avis, reste à prouver), mais cela n’efface aucunement les services immenses qu’il a rendu à la Grande-Bretagne, et d’ailleurs au reste du monde en rendant service à la Grande-Bretagne. Churchill est, sans doute, le plus grand Anglais du 20ème siècle et si quelqu’un mérite que les Anglais lui érigent des statues, c’est bien lui.

    Or donc, ceux qui aujourd’hui prétendent détruire les statues de Colbert ou qui souillent celles de Churchill démontrent une chose par leur action : ils ne considèrent pas l’action de ces grands hommes du point de vue qui fut le leur, et qui était celui de leur patrie. Ils la considèrent d’un point de vue extérieur. Ils la considèrent comme s’ils étaient des étrangers. Ce qui leur importe, ce n’est pas le bien que Colbert a fait à la France, c’est le fait que, à leur avis, il n’ait pas été bon pour les esclaves noirs. Ce qui leur importe, ce n’est pas le bien que Churchill a fait à la Grande-Bretagne, c’est le fait, par exemple, qu’il ait eu une piètre opinion des Indiens ou qu’il ait considéré l’islam comme une religion néfaste.

    Bref, nos iconoclastes démontrent qu’ils ne sont Français ou Britanniques que de nom mais que leur cœur est ailleurs. Ils démontrent que leur loyauté va à… je ne sais pas, à l’Oumma ? A la négritude ? A leur race ? Au pays de leurs ancêtres ? Mais en tout cas qu’elle ne va PAS à la France ou à la Grande-Bretagne.

    L’actuelle vague d’iconoclasme n’est rien d’autre qu’une nouvelle phase dans la longue guerre menée en Occident contre l’idée de nation et, dans la mesure où elle est avant tout l’œuvre de gens qui sont censés être nos concitoyens, bien qu’à l’évidence ils ne se considèrent pas comme tels, elle est un des prodromes de la guerre civile qui vient.

  • Nouveau livre de Bernard Lugan : Esclavage, l’histoire à l’endroit.

     
    Présentation :
     
    Tous les peuples ont pratiqué l’esclavage. Mais seuls les Blancs l’ont aboli. A travers la conquête coloniale, ils ont ensuite contraint ceux qui continuaient à le pratiquer à y renoncer. Or, seule la traite pratiquée par les Européens est criminalisée.

    bernard lugan.jpgLe 10 mai 2001, en votant à l’unanimité la « Loi Taubira », les députés français ont ainsi imposé une vision à la fois idéologique et manichéenne de la traite esclavagiste. Cette loi ne dénonce en effet que la Traite pratiquée par les Européens, faisant l’impasse sur la traite arabo-musulmane laquelle ne prit fin qu’avec la colonisation. 
     
    Christiane Taubira a justifié cette singulière hémiplégie historique afin que « les jeunes Arabes (…) ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes » (L’Express, 4 mai 2006). 
     
    Par leur vote, les députés français ont donc effacé de la Mémoire collective des dizaines de millions de victimes. A commencer par ces innombrables femmes et jeunes filles berbères razziées dans ce que les conquérants arabes appelaient la « moisson berbère ». Ibn Khaldun évoquait à ce sujet les « belles esclaves berbères, de toison couleur de miel ». Et que dire des millions d’enlèvements d’Européens opérés jusque dans les années 1800 en mer et le long des rivages méditerranéens, à telle enseigne que l’on disait alors qu’ « il pleut des esclaves chrétiens sur Alger » ?
     
    Cette loi fait également l’impasse sur le rôle des Africains eux-mêmes. Or, comme les Européens attendaient sur le littoral que leur soient livrés les captifs par leurs partenaires africains, il dépendait donc in fine de ces derniers d’accepter ou de refuser de leur vendre leurs « frères » noirs. La réalité historique est qu’une partie de l’Afrique s’est enrichie en vendant l’autre partie. Les captifs n’apparaissant pas par enchantement sur les sites de traite, ils étaient en effet capturés, transportés, parqués et vendus par des négriers noirs. Ce qui a fait dire aux évêques africains : 
    « Commençons donc par avouer notre part de responsabilité dans la vente et l’achat de l’homme noir… Nos pères ont pris part à l’histoire d’ignominie qu’a été celle de la traite et de l’esclavage noir. Ils ont été vendeurs dans l’ignoble traite atlantique et transsaharienne » (Déclaration des évêques africains réunis à Gorée au mois d’octobre 2003).
     
    Or, par haine de tout ce qui est « Blanc », ceux qui se sont baptisés « décoloniaux », nient ces réalités historiques au profit d’une fausse histoire qu’ils introduisent au forceps selon des méthodes terroristes et qui est lâchement acceptée par des « élites » européennes entrées en dhimitude doctrinale. Le 19 juin 2020, le Parlement européen a ainsi voté une résolution surréaliste condamnant « l’utilisation des slogans qui visent à saper ou à affaiblir le mouvement Black Lives Matter et à en diluer la portée ». Le groupe LFI a même déposé un amendement visant à ne reconnaître comme « crime contre l’humanité » que la Traite européenne, et non « la traite des esclaves » en général, comme cela était prévu dans le texte initial.
     
    Cette entreprise de subversion connaît des développements apparemment insolites. Ainsi, au mois de mai dernier, en Martinique, deux statues de Victor Schoelcher, l’homme du Décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l’esclavage, ont été renversées à Fort de France et à … Schoelcher. Or, il n’y a ni inculture, ni crétinerie dans ces crimes iconoclastes, mais tout au contraire une claire attitude politique : un Blanc ne peut en effet mettre fin à l’esclavage puisqu’il est par essence esclavagiste… Alors, si les statues du père de l’abolitionnisme ont été renversées, c’est afin que soient mises à leur place celles de personnalités noires « esclavagisées » selon le vocabulaire « décolonial », et qui auraient lutté contre l’esclavage.
     
     Voilà donc les « décoloniaux » en plein complexe existentiel devenus les « esclaves de l’esclavage » selon la formule de Franz Fanon, lui qui refusait de se « laisser engluer par le déterminisme du passé ».
     
    Ce livre remettant totalement à plat l’histoire de l’esclavage était donc une nécessité. Loin des nuées et des incessantes manœuvres culpabilisatrices, cet ouvrage enrichi de plusieurs dizaines de cartes et illustrations, d’une bibliographie détaillée et d’un index est le manuel de réfutation de cette histoire devenue officielle dont la finalité est de paver la route de la repentance afin de faire des Européens des étrangers sur leur propre sol.
     
    IMPORTANT : CE LIVRE EST UNIQUEMENT DISPONIBLE VIA L'AFRIQUE REELLE
     
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  • Aux Mercredis de la NAR : #22 - Jean-Christian PETITFILS pour son livre “Histoire de la France”.


    Mercredi 16 mai, aux “Mercredis de la NAR” nous recevions Jean-Christian PETITFILS pour son livre “Histoire de la France”.

    Historien et écrivain, Jean-Christian PETITFILS est l’auteur d’une trentaine de livres, dont plusieurs biographies de rois de France qu’il a bien voulu nous présenter. Il revient parmi nous avec une “Histoire de la France” qui commence au partage de l’empire de Charlemagne et se termine, provisoirement, au soir de l’élection présidentielle du 7 mai 2017.

    Cette histoire plus que millénaire est celle du « roman national » qui n’est pas celui des légendes mais d’un roman-vrai où se mêlent, se conjuguent et se contredisent l’action des gouvernements, le mouvement des idées, l’évolution des mentalités, l’action des Grands Hommes, les transformations économiques et sociales. Ce roman n’est pas un simple récit mais une mise en perspective qui permet de répondre à la lancinante question de l’identité nationale et de définir la France dans ses permanences et dans ses dynamiques.

  • Sur le compte Twitter du Prince Jean, comte de Paris : en défense du Roi Saint-Louis et de notre Histoire.

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    Comtede Paris, Site Officiel

    Comte de Paris, Page Facebook 

    Compte Twitter

    Instagram

  • Révision des lois bioéthiques : est-ce le sens de l’histoire ?

    Source : https://eglise.catholique.fr/

    Le projet de loi relatif à la bioéthique a été voté au creux de cette nuit ! Il veut instituer un nouveau mode de filiation en effaçant totalement le père dès la conception.

    6.jpgAu cours des débats, il a été plaidé que ce projet de loi concernait l’amour dans la famille. Mais les députés n’ont pas à s’immiscer dans cet intime et à légiférer sur l’amour ! Ils ont mission d’établir le droit à partir du respect de la dignité humaine et des valeurs éthiques qui en découlent, dont la protection du plus faible.

    Par leur vote, les députés ont cherché un « équilibre ».

    • Peut-on parler d’« équilibre » quand ce projet interdit de fait à des enfants d’avoir un père, et suscite en pratique une discrimination injuste entre eux ?
    • Peut-on parler d’« équilibre » quand ce projet établit un égalitarisme entre toutes les femmes au regard de la PMA alors qu’elles ne sont pas dans une situation égale vis-à-vis de la procréation ?
    • Peut-on parler d’« équilibre » quand ce projet conduit au risque de contourner le principe de gratuité par la nécessité d’acheter des gamètes humains? Ce principe exprime une haute idée de la dignité humaine selon laquelle tous les éléments et produits du corps humain sont par nature gratuits en raison de la dignité de l’être humain dont ils sont issus.
    • Peut-on parler d’un « équilibre » quand, à cause du projet parental dont le rôle a été majoré, le pouvoir des plus forts – celui des adultes – impose des désirs aux plus faibles – les enfants qui pourtant sont des sujets de droits?

    Les députés ont voté après avoir réfléchi et débattu sur d’autres sujets complexes concernant pour la plupart des situations douloureuses et parfois complexes en raison d’intérêts contradictoires. Ces réflexions vont se poursuivre avec les sénateurs. Les législateurs ont mission de réguler au plus juste les techniques biomédicales.

    Les députés sont-ils allés dans le sens de l’histoire ? Leur vote n’est-il pas guidé par une certaine myopie ? Notre planète si malmenée nous impose d’urgence un virage écologique. L’usage excessif de techniques sur l’être humain ne nous obligera-t-il pas de prendre un virage, celui de l’écologie humaine ? « Tout est lié » dans le respect du vivant, qu’il appartienne à la nature ou qu’il soit humain. Ne ratons pas le sens de l’histoire !

    Nous aussi, citoyens croyant en Dieu ou non, nous pouvons continuer à nourrir nos réflexions à partir des valeurs éthiques de dignité, de solidarité et de fraternité. Il s’agit de réfléchir sur la bioéthique en pensant qu’il est question d’une loi civile chargée du « bien commun » pour tous et non de situations particulières.

    Nous connaissons tous l’une ou l’autre de ces situations. Elles sont dues à des accidents de la vie ou à des décisions individuelles. Même si elles sont parfois difficiles, elles ne sont pas exemptes d’amour, nul n’en doute. L’Église catholique continuera à les accompagner avec respect et sollicitude.

     

    Mgr Pierre d’Ornellas, Archevêque de Rennes, Responsable du groupe de travail bioéthique de la Conférence des évêques de France

  • Sans l’histoire de Clovis, pas de sentiment national, par Hilaire de Crémiers.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    En juillet 2010 se tenait la XIXe université d’été de Renaissance catholique, ayant pour thème l’identité nationale.

    À l’occasion des 10 ans de cet événement, Boulevard Voltaire publie durant l’été, avec l’autorisation de Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique, des extraits des actes du colloque dont le sujet demeure plus que jamais d’actualité.

    hilaire de crémiers.jpgAujourd’hui, l’intervention d’Hilaire de Crémiers, fondateur du mensuel Politique Magazine et coauteur, en 2018, de l’ouvrage collectif Regards sur Maurras.

    Le sentiment national a caractérisé les Français comme peuple très tôt, plus tôt que tous les autres, du moins en Europe. Il a uni ceux qui s’appelleront les Français, qui dans les premiers siècles s’appelaient les Francs. Ils étaient une minorité guerrière dans une société gallo-romaine qui existait encore. Ce sentiment est né de la manière dont les protagonistes de cette histoire se sont perçus eux-mêmes – ou dont, d’abord, ils ont été perçus par les clercs de l’époque. En quelque sorte, les Français, plus précisément ceux qui deviendront les Français, qui se sont vus associés, soit volontairement, soit plus ou moins brutalement sous les contraintes de l’Histoire, au destin commun, ont été amenés de manière singulière à s’entendre raconter leur histoire, à se la raconter à eux-mêmes et pour eux-mêmes. Et cela très tôt. Et cela sous l’influence primordiale des clercs, dans une Église gallo-romaine qui revendiquait l’exactitude de sa foi catholique.

    La première histoire ou, plus exactement, le premier développement littéraire à prétention historique qui tente ce genre d’explication remonte, en effet, au VIe siècle, soit à ces fameux temps mérovingiens dont Augustin Thierry, au XIXe siècle, établira « les récits ». L’auteur en était Grégoire de Tours.

    À l’encontre des sensibilités scrupuleuses, le sentiment d’appartenir à un peuple – on dira plus tard une nation – particulier, singulier, d’une certaine manière élu, entraîne Grégoire dans la manière de présenter son histoire à utiliser des procédés qui relèvent de l’amplification symbolique, mythique, poétique. […] Quand ce qui deviendra la France commence à se constituer, un sens se dégage de l’histoire et c’est ce sens que les historiens français au cours des siècles ont discerné, depuis le premier d’entre eux, notre Grégoire de Tours, jusqu’à aujourd’hui – avec, bien sûr, plus ou moins de rigueur. L’histoire devient significative ; c’est le vrai sens de l’histoire. Quand un peuple se raconte à lui-même sa propre histoire, il faut bien qu’elle ait un sens, une intelligibilité. Sinon les événements humains se perdent dans des méandres où l’on ne comprend plus rien. Et, finalement, on se dispute ; ce sont des querelles indéfinies. L’intelligence a besoin de repères ; les repères donnent le sens ; ils tracent un itinéraire. C’est extrêmement important. Car la France est peut-être le premier peuple d’Europe qui se soit ainsi, de façon aussi typique, préoccupé d’écrire sa propre histoire. Lorsque Grégoire de Tours raconte l’histoire de , il a une intention. Certes, il ne fait pas encore figurer dans son récit la Sainte Ampoule ; le baptême ne se confond pas avec le sacre que recevra, le premier, Pépin le Bref. En revanche, il est des pages extraordinairement significatives. […] Grégoire de Tours donne à l’événement une amplification prodigieuse, miraculeuse, pour le placer dans une perspective totalement signifiante. se trouve être compris, déjà à cette époque-là, comme le prince qui saura refaire de la Gaule, de ce qui était la Gaule romaine, un ensemble uni et de foi catholique. Cette histoire restera gravée dans le fond de l’esprit des clercs et alimentera leurs réflexions par la suite. Elle contribuera à produire ce qu’elle avait présenté comme acquis.

    Ainsi, très tôt, une histoire et une manière de la raconter sont au départ de l’apparition, de la création d’un sentiment d’unité nationale proprement français, sans que cette expression soit employée, sans même que ce sentiment soit, à proprement parler, conçu philosophiquement ou politiquement. L’anachronisme serait abusif ; cependant, il existe une sorte de mythe fondateur qui s’ancre dans la religion, celle de la Gaule romaine qui est la religion catholique. Ce même mythe accompagne un dessein politique qui se cherche pendant de longs siècles et qui va aboutir avec les Capétiens. Ce dessein politique, comme tous les desseins véritablement politiques, s’est d’abord heurté à des difficultés qui paraissent insurmontables et, par conséquent, s’est fortifié et s’est imposé dans des épreuves. Ainsi va se forger cette conception politique nouvelle, politico-religieuse, qui accompagne et fait éclore avec le temps un sentiment nouveau d’appartenance à une communauté de destin, que l’on peut appeler justement, a posteriori, le sentiment national. S’il n’y avait pas eu les Capétiens, s’il n’y avait pas eu au fondement de tout la religion catholique, s’il n’y avait pas eu l’histoire de Clovis et tout ce qui a suivi, et si, donc, il n’y avait pas eu ces « mythes » fondateurs que les clercs ont constitués autour de ces grandes forces primordiales, il n’y aurait pas eu, dans la suite des siècles, de sentiment national français. Il est là, le sentiment national.

    Le grand malheur est que les Français ne le savent plus. Vouloir dissocier ces forces les unes des autres n’amènera, par la suite, que des catastrophes. Quand les Français se chercheront un destin et voudront exalter leur nation, être des nationaux, des nationalistes, des patriotes, en dédaignant ce qui fait le nœud de leur constitution originelle, les conséquences seront dramatiques. […]

     

    Hilaire de Crémiers

    Fondateur de la revue Politique Magazine
  • Aux Mercredis de la NAR : #20 - Gilles Richard pour son livre “Histoire des droites en France de 1815 à nos jours”.


    Mercredi 2 mai, aux “Mercredis de la NAR” nous recevrons Gilles Richard pour son livre “Histoire des droites en France de 1815 à nos jours”.
    Ancien élève de l’ENS de Saint-Cloud et agrégé d’histoire, professeur d’histoire contemporaine à l'Université Rennes 2, Gilles RICHARD est spécialiste de droites françaises, auxquelles il a consacré plusieurs ouvrages. En 2017, il a publié une “Histoire des droites en France de 1815 à nos jours” qu’il a accepté de nous présenter.
    Nous connaissons la droite monarchiste parlementaire du XIXe siècle, les ligues d’extrême-droite de l’entre-deux-guerres et l’actuel Front national - mais beaucoup moins la droite libérale du début du XXe siècle, qui compte des centaines de milliers de militants, et l’on oublie trop souvent que le Parti social français du colonel de La Rocque fut un parti de masse inspiré par la doctrine sociale catholique.
    En explicitant les conflits entre monarchistes et républicains, entre catholiques et laïcs, entre libéraux et socialistes... Gilles Richard révèle la diversité des droites françaises, divisées en huit courants, tantôt marginaux, tantôt dominants, et qui tentent aujourd’hui de nouvelles recompositions.

  • A paraître le 24 septembre : L'histoire de la France cartographiée, de la préhistoire à nos jours, et racontée par Jean

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    A paraître le 24 septembre, 248 pages, 27 euros

     

     

    En cinq parties - "Les origines", "Le royaume de France", "La nation française", "Les temps modernes" et "La France aujourd'hui" - et plus de 100 cartes inédites et richement détaillées, de celle des principaux sites préhistoriques au planisphère de la francophonie actuelle, cet ouvrage novateur donne à voir, véritablement, une autre histoire de France, vivante, presque charnelle.

    La bataille d'Alésia, Le partage de Verdun, la France des monastères de l'an 1000 au XIIe siècle, l'art roman ou gothique, les croisades, la France de François Ier, les princiaux monuments de la Renaissance, les résidences de Louis XIV, la frontière fortifiée de Vauban, les Lumières, les minorités religieuses aux XVIIe et XVIIIe siècles, les guerres de Vendée, la France du Premier Empire, la révolution de 1830, la construction du réseau ferré au XIXe, l'alphabétisation, l'urbanisation et les langues régionales en 1900, la Grande Guerre, ses victimes, les élections législatives de 1936, celles de 1946 - après la France occupée et la libération du territoire national -, l'Algérie française, la décolonisation, les élections présidentielles de la Ve République, le réseau autoroutier, les étapes de la construction européenne, la délinquance et les violences urbaines, les familles monoparentales, les interventions militaires récentes ou encore les gilets jaunes : autant du sujets et autant de cartes, parmi beaucoup d'autres, que commente Jean Sévillia avec maestria et concision.

    Conjuguant plaisir de lecture et érudition, cette première Histoire inédite de la France en 100 cartes - beau livre relié cartonné, en couleurs - permet surtout de comprendre l'évolution de notre pays, d'en comprendre les faiblesses et d'en apprécier les formidables richesses.

  • Livre : Esclave, l’Histoire à l’endroit, de Bernard Lugan, par Gabrielle Cluzel.

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    Bernard Lugan aurait pu donner à son dernier livre un titre de Psichari : Les voix qui crient dans le désert.

    D’abord parce qu’il évoque les mêmes latitudes, ensuite parce que s’il est un sujet aride, peu susceptible aujourd’hui d’être relayé par la fanfare médiatique, c’est bien celui-là.

    5.jpegIl a choisi sobrement Esclave, l’Histoire à l’endroit, et la gageure est de taille. L’idée n’est pas de faire une contre-légende dorée, avec une inversion des méchants et des gentils, mais de rétablir la vérité, qui n’a jamais été un mensonge à l’envers. Une vérité que Christiane Taubira elle-même assume, sans complexe, avoir bafouée (L’Express, 4 mai 2006) au nom d’un intérêt qu’elle juge supérieur : elle déclare sans ambages qu’« il ne faut pas trop évoquer la traite négrière arabo-musulmane, pour que les “jeunes Arabes” ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes ». Les Européens, eux, ont un dos large comme une autoroute, ils sont les dociles mulets de l’Histoire du monde, chargés jusqu’à mettre genoux à terre, ayant intériorisé cette célèbre phrase de Frédéric Beigbeder dans Un roman français : « J’ai bon dos, je suis la cause de tous les malheurs du monde, j’ai l’habitude, je suis catholique. »

    « La traite négrière est triple, écrivait, en novembre 2017, dans Marianne, l’écrivain algérien Karim Akouche, « l’occidentale (la plus dénoncée), l’intra-africaine (la plus tue) et l’orientale (la plus taboue) ». C’est précisément ce que développe Bernard Lugan dans son ouvrage, avec la méticulosité scrupuleuse et détaillée qu’on lui connaît.

    Chronologiquement, « la première fut la traite interne ou traite intrafricaine », viennent ensuite les « traites arabo-musulmanes », qui « débutèrent au VIIe siècle pour ne prendre fin qu’avec la période coloniale ».

    Citant l’économiste et anthropologue sénégalais Tidiane N’Diaye, il souligne ce « syndrome de Stokholm à l’africaine » par lequel « Arabe-Musulmans et Africains convertis s’arrangent sur le dos de l’Occident », « comme un pacte virtuel scellé entre les descendants des victimes et ceux des bourreaux […] » « Ce silence ou la sous-estimation du mal arabe permet de mieux braquer les projecteurs, uniquement sur la traite transatlantique » : pourtant, « la traite arabe-musulmane aura opéré une ponction humaine largement supérieure à celle de l’Atlantique vers les Amériques. Et le plus triste, dans cette tragédie, est que la plupart des déportés n’ont jamais assuré de descendance, du fait de la castration massive que pratiquaient les Arabes. »

    Cette traite toucha aussi les Berbères, puis les Européens vivant sur le littoral méditerranéen (razzias) ou ceux qui avaient à y naviguer. Pour les années 1500 à 1800, les autres années étant difficiles à chiffrer, Bernard Lugan reprend l’estimation de Jacques Heers : au moins un million d’enlèvement d’Européens. « Étaient particulièrement recherchées les jeunes filles destinées à remplir les harems… » Les malheureuses inspirèrent les peintres orientalistes.

    Arrive enfin, du XIVe au XIXe siècle, la traite atlantique ou traite européenne, « conséquence du mouvement des grandes découvertes initié par le Portugal ». Mais le fait est que « la traite des esclaves par les Européens eût été impossible sans le concours d’États esclavagistes africains ». Bernard Lugan cite le président du Bénin, Mathieu Kérékou : « Les Africains ont joué un rôle honteux durant la traite. » Ou encore les évêques africains, dans leur déclaration à Gorée, au mois d’octobre 2003 : « Commençons donc par avouer notre part de responsabilité dans la vente et l’achat de l’homme noir […] » Et, enfin, le journaliste béninois Maurice Chabi (Le Monde, 25 juin 2002) : « Les Blancs restaient sur la côte. Ceux qui allaient à l’intérieur des terres pour attraper les futurs esclaves étaient des Africains. »

    Enfin, le plus indicible aujourd’hui, après l’abolition (initiée par les pays occidentaux), la lutte contre la traite n’a été permise que par… la colonisation : « Sans la conquête coloniale, des millions de Noirs auraient continué à prendre le chemin des marchés d’esclaves et de Zanzibar, puis de ceux du Caire, d’Alexandrie, de Mascate ou d’ailleurs. »

    Il est des combats d’historiens qui relèvent de querelles picrocholines n’intéressant qu’une poignée de spécialistes passionnés ou de doctorants en mal de sujets. Il en est d’autres, essentiels, parce que le passé, pris en otage et défiguré, fait vaciller tout un pays et menace son avenir.

     

    Gabrielle Cluzel

     
    Ecrivain, journaliste
  • Sur Valeurs Actuelles, Charlotte d'Ornellas : l'histoire d'Asia Bibi.

    Asia Bibi est une chrétienne pakistanaise menacée de mort dans son pays pour blasphème à l'encontre de l'Islam. Elle demande aujourd'hui l'asile politique en France.

  • Vu sur le compte Twitter du prince Jean, comte de Paris : ce 14 juillet 2020 unité de notre histoire française et fierté

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    Comtede Paris, Site Officiel

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  • Le 4 septembre 1870, une journée dans l'Histoire de France, par Frédéric de Natal.

    Source: https://www.actionfrancaise.net/

    « Ce que vous me pro­po­sez, Mes­sieurs, je ne puis, je ne dois pas y consen­tir. Croyez-moi, les épreuves que je viens de subir ont été si dou­lou­reuses, si hor­ribles, que dans ce moment, la pen­sée de conser­ver cette cou­ronne à l’empereur et à mon fils me touche très peu. Mon unique sou­ci, la seule ambi­tion est de rem­plir dans toute leur éten­due, les devoirs qui me sont impo­sés. Si vous croyez, si le Corps Légis­la­tif croit que je suis un obs­tacle, que l’on pro­nonce la déchéance, je ne me plain­drais pas.

    frédéric de natal.jpgJe pour­rais quit­ter mon poste avec hon­neur, je ne l’aurais pas déser­té. Mais je suis convain­cu que la seule conduite sen­sée, patrio­tique, pour les repré­sen­tants du pays serait de se ser­rer autour de moi, de lais­ser de côté, quant à pré­sent, toutes les ques­tions inté­rieures et d’unir étroi­te­ment nos effort pour repous­ser l’invasion ».
    Dans la mati­née du 4 sep­tembre 1870, l’impératrice des Fran­çais, Eugé­nie de Mon­ti­jo, écon­duit une délé­ga­tion de par­le­men­taire venue lui deman­der de remette son pou­voir à l’assemblée.

    Contraint à l’exil en 1830, le comte de Cham­bord, Hen­ri d’Artois, écrit le même jour au Kai­ser Guillaume Ier dont les troupes ont défait à Sedan l’empereur Napo­léon III, désor­mais pri­son­nier de l’ennemi prus­sien. « Je suis donc prêt si mon pays m’appelle, à rem­plir la mis­sion qu’un devoir sacré m’impose. De la res­tau­ra­tion de ce prin­cipe en France, dépend, j’en ai la convic­tion, le sort de l’Europe. Que Votre majes­té le sache bien, la nation a été sur­prise, elle ne sera jamais abat­tue. (…) Si la vic­toire à ses exi­gences, c’est à la sagesse des princes qu’il convient de les refer­mer dans de justes limites (…). ». Guillaume Ier ignore la sup­plique et laisse son chan­ce­lier Otto von Bis­marck, celui qui a mani­pu­lé les fran­çais en pro­dui­sant un faux afin de mener le Second empire dans une iné­luc­table chute, s’empresser de dou­cher les espoirs du petit-fils de Charles X. Il n’entend pas « contri­buer à encou­ra­ger la droite monar­chique en France » et pré­fère une « faible répu­blique à une forte monar­chie » confesse t‑il. La pro­cla­ma­tion du Reich, dans la gale­rie des Glaces au châ­teau de Ver­sailles, n’est plus qu’une ques­tion de temps.

    Aver­ti de tout cette agi­ta­tion, les évé­ne­ments s’enchaînant rapi­de­ment, le dépu­té Léon Gam­bet­ta, chef de l’opposition, prend la déci­sion de mon­ter à la tri­bune de l’assemblée natio­nale … « (…) Atten­du que tout le temps néces­saire a été de don­ner à la repré­sen­ta­tion natio­nale pour pro­non­cer la déchéance, Nous décla­rons que Louis-Napo­léon Bona­parte et sa dynas­tie ont à jamais ces­sé de régner sur la France. Le peuple a devan­cé la Chambre qui hési­tait. Pour sau­ver la Patrie en dan­ger, il a deman­dé la Répu­blique : elle est pro­cla­mée, et cette révo­lu­tion est faite au nom du droit et du salut public ».
    Paral­lè­le­ment à cette chute, les fils de Louis-Phi­lippe Ier d’Orléans, le duc d’Aumale et le prince de Join­ville, arrivent à la fron­tière fran­çaise après avoir quit­té Bruxelles. Ils sont refou­lés. Gam­bet­ta, qui craint une insur­rec­tion roya­liste, ordonne leur arres­ta­tion en cas de réci­dive. Le comte de Paris, Phi­lippe d’Orléans, ten­te­ra d’ailleurs à son tour de débar­quer depuis l’Angleterre, quelques jours plus tard mais en vain. C’est un vrai coup d’état qui viennent d’o­pé­rer les répu­bli­cains qui n’ont fina­le­ment de légi­time que leur seule illé­gi­ti­mi­té. Preuve en est, que la déchéance de Napo­léon III ne sera offi­ciel­le­ment acté, presqu’un an plus tard, après l’écrasement dans le sang de la Com­mune de Paris qui s’est sou­le­vée contre le nou­veau régime. L’ul­time uto­pie auto­ges­tion­naire tra­gique de la France avec ses figures incon­tour­nables.

    L’im­pé­ra­trice Eugé­nie de Mon­ti­jo n’a plus d’autres choix que de par­tir en exil, où elle et son fils vont écrire un nou­veau cha­pitre du roman bona­par­tiste.
    Une répu­blique qui, durant ses 7 décen­nies d’existence, va s’échiner à réécrire l’Histoire de France, ten­tant de trou­ver de nou­veaux héros afin de mieux s’incarner à tra­vers eux, mal­me­nant son héri­tage capé­tien qu’elle manque pour­tant de res­tau­rer sur son trône (affaire du dra­peau Blanc). Un régime par­le­men­taire mar­qué par de nom­breux scan­dales de cor­rup­tion (affaire de Pana­ma, Sta­vis­ky..) et d’instabilité par­le­men­taire, bafouant le prin­cipe même de suf­frage uni­ver­sel. Une répu­blique sans liber­té, ni éga­li­té ou fra­ter­ni­té, ce cre­do qu’elle enseigne pour­tant dans ses écoles, une réus­site et une fier­té de modèle laïc. Un régime qui sera défi­ni­ti­ve­ment ter­ras­sé par les alle­mands en 1940, ayant lui-même contri­bué à semer les graines d’une seconde guerre mon­diale.

    Une répu­blique, loin de ce prin­cipe de Res Publi­ca qui a carac­té­ri­sé nos 1000 ans de monar­chie, fon­dée en toute illé­ga­li­té, il y a 150 ans. Avons-nous réel­le­ment quelque chose à célé­brer alors que sa cin­quième consœur, en fin de vie, nous offre ce triste visage iden­tique et quo­ti­dien de divi­sions et de crises en tout genre, met­tant à mal autant notre his­toire , notre iden­ti­té fran­çaise désor­mais mena­cée de l’in­té­rieur ? Quelque soit la teneur et la sym­bo­lique du dis­cours que pro­non­ce­ra le chef de l’é­tat ce matin, qui entend s’ins­crire dans la conti­nui­té de la IIIème Répu­blique afin de dénon­cer « ce sépa­ra­tisme » qui pour­rait nous faire bas­cu­ler dans une guerre civile, elle a déjà les mêmes saveurs que ce 4 sep­tembre 1870 : Celle de l’é­chec.

    Fre­de­ric de Natal

    « Les Rois ont fait la France ! Elle se défait sans Roi. Si tu veux ta déli­vrance, Pense clair et marche droit ! Fran­çais, nous vou­lons une France, Mais à la France il faut un Roi !  »