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  • Les européennes, le referendum dont Macron ne voulait pas

     

    296519203 - Copie.jpgUne tribune de Régis de Castelnau

    Nous savons les idées de Régis de Castelnau éloignées des nôtres. Peut-être bien opposées sur de nombreux sujets. Mais nous trouvons fort à propos les réflexions qu'il vient de publier dans Causeur [22.05]. Même si nous devrions en discuter ou rejeter un certain nombre.  LFAR   

     

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    Voulez-vous oui ou non faire battre Emmanuel Macron ?

    Les élections européennes sont massivement considérées par les Français comme sans intérêt. Il est vrai que leur portée institutionnelle et opératoire est indiscernable.

    Le fonctionnement de la formidable usine à gaz qu’est devenue l’Union européenne reste tout à fait opaque, et ne persiste que le sentiment confus d’avoir affaire à une bureaucratie lointaine, où le parlement élu au suffrage universel n’est là que pour faire joli. Et comme d’habitude on va aller voter, ou pas, pour des raisons de politique intérieure. Et cette fois-ci, les enjeux du scrutin du 26 mai prochain sont sur ce point particulièrement intéressants.

    Ce que révèlent les européennes

    Revenons sur celui du 25 mai 2014 pour rappeler que le Front national y fut premier avec près de 25 % des suffrages exprimés, laissant l’UMP quatre points derrière et le PS à 14 %. Si cette « victoire » du FN, contrairement aux avertissements des Cassandre, n’a pas abouti à l’instauration d’un régime fasciste dans notre pays, elle a eu d’importantes conséquences politiques. Se sont imposées alors plusieurs évidences.

    Tout d’abord que la catastrophe Hollande rendait impossible sa réélection. Ensuite que Marine Le Pen serait au deuxième tour de la présidentielle 2017, mais ne pourrait l’emporter au deuxième. Que le candidat de droite qualifié avec elle serait assuré d’être président. Il fallait donc se préparer, et pendant que l’UMP, qui avait pourtant un boulevard devant elle, trouvait astucieux d’organiser une primaire imbécile, les grands intérêts représentés par l’alliance de la haute fonction publique d’État et de l’oligarchie économique mettaient semble-t-il en branle le processus qui allait aboutir à l’installation d’Emmanuel Macron à l’Élysée.

    Des élections nationales

    Nous ne reviendrons pas en détail sur ce qui s’est passé, mais cette illégitimité initiale a évidemment nourri aussi la crise politique et institutionnelle très grave que connaît la France depuis maintenant six mois. Elle voit un président solitaire mener une politique contraire aux intérêts du pays, brader son patrimoine, instrumentaliser justice et police pour protéger ses amis et mettre en œuvre une répression sans précédent depuis la guerre d’Algérie. Sans oublier le plus inquiétant : l’instauration systématique de dispositifs répressifs portant atteinte aux libertés publiques fondamentales.

    C’est bien dans ce contexte national qu’interviennent les prochaines élections européennes. Qui auront pour seul enjeu politique la réalisation d’un sondage grandeur nature et la cristallisation d’un rapport de force politique en France. Emmanuel Macron, se jetant personnellement dans l’arène, a consacré le caractère binaire du choix, où le verdict au soir du 26 mai sera simple pour lui : gagnant ou perdant.

    Le Rassemblement national en Marche ?

    Soit la liste dirigée par la calamiteuse Nathalie Loiseau termine première, et dans ce cas le président de la République se sentira renforcé et légitimé pour reprendre de plus belle la politique mise en œuvre depuis deux ans – avec poursuite du démantèlement de l’État-providence, aggravation de la crise sociale et dérives liberticides.

    Soit la liste LREM est seconde ou – on ne sait jamais – troisième, et dans ce cas Emmanuel Macron essuiera une vraie défaite. Rapport de force, perspectives nouvelles et étape franchie dans la marche pour effacer les conséquences de l’opération de 2017, et fermer le plus tôt possible la parenthèse de l’installation au sommet de cet homme.

    Essayons d’imaginer les conséquences politiques d’une telle situation. Il n’y a pas actuellement de front anti-Macron et c’est bien le problème. S’il s’agit de le constituer, le Rassemblement national (RN) est et restera une force incontournable. Certes, il y a l’objection non négligeable selon laquelle le RN et Macron seraient des jumeaux symétriques, et que le président, rêvant de rejouer avec son meilleur ennemi le match de 2017 en 2022, ferait tout pour le mettre en avant.

    En est-on si sûr ? N’est-ce pas là enrober ses échecs des formules consolatrices ? Car enfin, si le pouvoir, comme l’avait fait François Mitterrand avec le Front national en 1983, cherchait à valoriser le Rassemblement national, on en trouverait quelques traces. Or, que constate-t-on, sinon le traitement judiciaire pas vraiment tendre infligé au RN par la justice. À base de convocations chez le psychiatre, de saisies des dotations d’État, de perquisitions et collections de mises en examen qui relèvent d’un singulier acharnement. Notons aussi la confortable mansuétude judiciaire dont semblent bénéficier les amis d’Emmanuel Macron.

    Quelle défaite pour Emmanuel Macron ?

    Il y aurait ensuite une différence majeure entre 2017 et 2022 avec une offre similaire. Macron a révélé son projet de dévastation sociale, de liquidation de la souveraineté et de répression des libertés. Le peuple français en a fait l’expérience. Tout le monde sait bien, Marine Le Pen et ses amis en tête, qu’elle ne peut l’emporter dans cette configuration, sauf avec la constitution d’un rassemblement qui serait tout autre chose que le RN tout seul. D’ici 2022, reclassements et changements sont inéluctables.

    Alors comment se présente le scrutin du 26 mai pour ceux qui combattent la politique du président de la République ? Comme un choix à deux branches :

    Faut-il voter contre Macron ? Si oui, n’importe quel choix hors de LREM fera l’affaire.

    Faut-il battre Macron ? Le mettre en minorité et lui faire subir une lourde défaite politique, porteuse d’avenir ? Dans ce cas il n’y a pas 36 solutions…

    Front républicain ?

    S’il reste – en termes de fonctionnement et d’organisation – une épicerie familiale déplaisante, le RN, tout en n’étant pas un parti de masse, bénéficie d’un électorat populaire solide. Qui représente un Français sur quatre, voire sur trois. Ce sont ceux-là qui comptent et il serait peut-être opportun d’arrêter de les insulter et de les diaboliser pour commencer à les écouter. Et aussi à leur parler.

    Ceci n’est pas un appel à voter pour la liste conduite par Jordan Bardella, ni un ralliement à un mouvement ou une renonciation au « no pasaran » qui a structuré les engagements d’une vie. Pas même une information sur ce que fera l’auteur dans l’isoloir. Mais un appel à la réflexion à partir de l’exposé de la réalité d’une situation politique particulière, conséquence de l’opération de 2017. Faut-il choisir de refuser cette évidence ? De faire d’un aveuglement une vertu cardinale ? Est-il vertueux de s’inventer des périls imaginaires pour ne pas affronter des menaces bien réelles ? Il vaut mieux participer au combat de l’époque en se donnant les moyens de le livrer. Ce n’est qu’à cette condition que l’avenir politique reste ouvert. Le 26 mai il ne s’agira pas de voter contre Macron, mais bien de battre Macron. Ce qui nous engagera ensuite, assurés de nos priorités, de construire une force qui évite aussi bien un ralliement au RN qu’une sortie de l’histoire politique.   

    Régis de Castelnau
    Avocat
  • Macron ? C'est ”le coup de com' ” permanent !

    L'Amazonie brûle ? C'est évidemment un désastre, une tragédie catastrophique pour tout être humain qui a deux sous de jugeotte, pour tout Homme qui aime, admire et respecte la Création, dont Chateaubriand disait "La Création est la visibilté de Dieu"...

    Que fait Macron ?

    Il commence par donner très maladroitement le bâton pour se faire battre, et méprise le président Brésilien, très certainement plus que critiquable (voir le "point" ci-après) comme il a traité de lépreux les dirigeants européens hostiles à l'invasion des "migrants", s'attirant en guise de réponse l'accusation - fondée, sur la forme - de "colonialisme"...

    Mais, surtout, il proclame cyniquement qu'il va, du coup, s'opposer au Traité d'échange avec le Mercosur - un mauvais Traité, que nous refusons - alors même qu'il vient... de laisser passer le CETA !

    Plus contradictoire, plus cynique, plus manipulateur que ça, tu meurs !

    "Populo gobe tout !", disait Maurras. Or, il se trouve que, là, c'est quand même tellement gros qu'il n'est pas sûr que "populo" le gobe, ce "coup de com' "... 

    Le point sur le désastre qui nous touche tous, qui touche toute l'humanité, avec Paulo Moutinho, chercheur, interrogé par Jordi Miro... (source : AFP)

    Amazonie en feu : un chercheur pointe du doigt la déforestation

    La forêt amazonienne brûle depuis 3 semaines. Les départs de feu ont augmenté de 83%. Selon un chercheur brésilien, ces incendies ont une origine humaine. Entre janvier et août, 72.843 départs de feu ont été enregistrés dans le pays, contre 39.759 sur la totalité de l'année 2018.

    La hausse dramatique du nombre d'incendies en Amazonie brésilienne est avant tout causée par la progression de la déforestation, explique à l'AFP Paulo Moutinho, chercheur à l'Institut de recherche environnementale sur l'Amazonie (IPAM). 

    Le chercheur remet en cause l'argument du gouvernement du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui soutient que cette augmentation du nombre d'incendies est due à la sécheresse, habituelle en cette période de l'année. 

     

     

    •Le ministre brésilien de l'Environnement, Ricardo Salles, a affirmé que la hausse du nombre d'incendies en Amazonie était due au "temps sec, au vent et à la chaleur". Qu'en est-il ?

    "La déforestation explique la majorité des incendies. Historiquement, ils sont liés à l'avancée de la déforestation, conjuguée à des périodes de saison sèche intense. Mais en 2019 nous n'avons pas une sécheresse aussi sévère que lors des années précédentes, or il y une hausse substantielle des incendies. Tout indique donc que la saison sèche n'est pas du tout le facteur prédominant. S'il y avait eu plus de sécheresse, cela aurait été bien pire."

    •Qu'est-ce qui provoque ces incendies ?

     "Les incendies ont toujours eu une origine humaine, le feu est utilisé pour nettoyer des zones déjà déforestées, pour ouvrir des pistes ou pour préparer des terres à la culture. Le manque de prévention fait que ces incendies se propagent à des zones plus sèches qui n'étaient pas destinées à être brûlées. Très souvent, la pluie les éteint ou ils finissent pas rencontrer des barrières de végétation plus denses et plus humides et s'éteignent d'eux-mêmes."

    •Combien de temps faut-il pour récupérer ces zones ?

    "En Amazonie, les flammes agissent au niveau du sol, mais cela suffit pour provoquer la mort d'arbres très grands, jusqu'à deux ans après l'incendie. Les arbres morts perdent leurs feuilles, cela entraîne une pénétration plus grande du soleil dans la forêt, la végétation devient alors plus inflammable. S'il n'y a pas de nouveaux incendies, plusieurs décennies seront nécessaires pour retrouver la même densité (de végétation). Dans certaines régions, les zones dévastées sont envahies par d'autres espèces typiques de zones plus sèches, comme celles du Cerrado (la savane brésilienne)."

    •Quelles sont les conséquences de ces incendies ?

     "Il y a d'abord une perte de la biodiversité et de la fonction de la forêt, celle de fournir des nuages à l'atmosphère pour produire la pluie. En outre, les fumées au-dessus des villes amazoniennes ont de graves conséquences sur la santé, provoque de sérieux problèmes respiratoires. Et cela se traduit en dommages économiques".

    •La politique du président Jair Bolsonaro encourage-t-elle les incendies ?

     "Je n'ai pas de données pour répondre à cela (...) Je peux dire que le problème est très sérieux et que le gouvernement devrait lancer immédiatement une campagne de contrôle et de prévention de la déforestation. Cette progression doit cesser. L'occupation illégale de terres publiques signifie un vol pour tous les Brésiliens. Dans la majorité des cas, la déforestation permet de spéculer en revendant les terres plus tard".

    •A combien est estimée la déforestation de l'Amazonie aujourd'hui ?

    "La zone du bassin amazonien (au Brésil et dans d'autres pays) qui a été déforestée est équivalente à la surface du territoire français. Cela représente environ 20%. Il en reste encore 80%. Nous avons encore le temps d'éviter un effondrement fonctionnel de la forêt, mais la solution doit être rapide. Il faut prendre en compte également le fait que la dégradation de la forêt ne vient pas seulement de la déforestation. Il y aussi les effets du changement climatique, des phénomènes toujours plus fréquents tels que "El Niño", qui apportent beaucoup de sécheresse en Amazonie". 

  • Migrants : l'abbé de Tanouärn contre la dérive de l'Eglise vers une sorte d'ONG...

    À l’occasion de la 105ème Journée mondiale du migrant et du réfugié, une structure en bronze a été érigée, place Saint-Pierre, représentant des migrants sur une embarcation.

    Très beau signe de charité ou geste démagogique ?

    Réponse de l’abbé de Tanoüarn au micro de Boulevard Voltaire :

     

    https://soundcloud.com/bvoltaire/abbe-guillaume-de-tanouarn-4

     

     

    Boulevard Voltaire : Une statue en bronze représentant 140 migrants sur une embarcation a été érigée à l’occasion de la 105e journée mondiale du migrant et du réfugié. Cette statue a été installée place Saint-Pierre au Vatican. Cette décision a fait réagir. Certains y voient un très beau signe de fraternité, d’autres au contraire un signe de démagogie. Quel est votre point de vue ?

    Guillaume de Tanouärn : Je crois que c’est ni la fraternité ni la démagogie que ce groupe sculpté signifie, mais une nouvelle conception de l’Église. L’Église jusqu’à maintenant été l’arche du salut pour les individus et les sociétés. Son rôle, historiquement dans cette religion de salut qu’est le christianisme, est de prêcher ce salut spirituel, ce salut surnaturel. Or, beaucoup d’hommes d’Église ont été sensibles à la philosophie de Polnareff, vous savez : « on ira tous au paradis, même moi ». La question du salut est complètement démonétisée aujourd’hui. Parmi les intellectuels, elle ne signifie plus rien.
    C’est la marque de l’insignifiance de sa mission d’origine qui a poussé l’Église à devenir quelque chose comme une O.N.G., une organisation non gouvernementale, au service de causes. Ces causes sont choisies et il ne me revient pas de juger de la légitimité du choix de cette cause des migrants. Il y a dans ce phénomène beaucoup de détresse et tous les migrants ne sont pas des agresseurs, même si dans le contexte social actuel ils sont perçus comme tels, et on peut le comprendre. La question n’est pas tellement le choix de tel ou tel sujet, mais le fait que l’Église soit en quête de sujets auxquels se dévouer. Ce qu’on appelle en latin instrumentum laboris, pour le synode amazonien qui aura lieu à Rome dans quelques jours, c’est exactement la même démarche avec un autre thème, celui de l’écologie. L’Église se met au service de la cause écologique, comme elle se met au service de la cause des migrants.
    Vous remarquerez que ce sont deux causes très politiquement correctes. L’Église cherche manifestement à plaire au monde à travers ce choix. Mais surtout, elle change de nature. Le fait d’inscrire cela dans un bloc de bronze place Saint-Pierre est à cet égard significatif. Certains appellent cela un deuxième souffle de l’Église, une Église comme O.N.G., mais ce qu’il n’en reste pas moins un changement complet dans sa nature et dans ses perspectives. Si l’Église ne prêche plus le salut, elle va prêcher des causes humaines et se mettre à la disposition de la planète pour ce faire.

    B.V. : On ne peut s’empêcher de penser à ce qu’était devenue l’Église dans Le camp des saints de Raspail, une Église totalement incapable de jugement moral. En sommes-nous là aujourd’hui ?

    G. de T. : L’Église se veut en apesanteur, en quelque sorte, sur la planète. Elle se voudrait ne pas être plus l’Église des chrétiens que des non chrétiens. Elle voudrait vraiment être cette O.N.G. laïque au sens abstrait de ce terme. Elle voudrait être là pour tout le monde. Quand le pape François avait ramené de l’île de Lesbos des personnes qui étaient toutes musulmanes, alors que des chrétiens souffrent tout autant et qu’il avait refusé de s’intéresser aux chrétiens pour s’intéresser aux musulmans, c’est le même genre de démarche. À Abu Dhabi, on est en train de construire sur une île, avec la bénédiction du Saint-Père, une sorte de monument aux trois monothéismes, où les trois monothéismes ont la même place. C’est une autre cause, c’est la cause du dialogue inter religieux. Dans cette autre cause, l’Église ne veut pas être intéressée et elle ne veut pas avoir la première place. Elle veut être une parmi d’autres. Je crois que ça lui coûtera très cher, car le message de l’Église est difficile. Alors, soit il vaut la peine, soit il ne vaut pas la peine. S’il ne vaut pas la peine, pourquoi se charger de ce message difficile ? Pourquoi vivre selon les commandements de l’Église qui ne sont pas simples à observer ?

    B.V : L’église a un temps d’avance avance en ne jugeant pas les gens selon leur religion étant entendu qu’elle les juge égaux devant Dieu ?

    G. de T. :Pascal disait : « l’hérésie n’est pas le contraire de la vérité, mais l’oubli de la vérité contraire ». L’Église prêche deux vérités contraires, l’universalisme et l’incarnation. L’universalisme, parce qu’en effet elle s’adresse à tout homme et quelle annonce l’appel de Dieu lancé à tout et à chacun. Elle ne fait pas de différence entre les hommes. Mais aussi l’incarnation. L’Église n’est pas idéologue. Elle ne prêche pas un ensemble d’idées. Elle prêche des réalisations et des réalités concrètes

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    Illustration : La tombe de Rousseau, transportée au Panthéon le 11 octobre 1794, malgré les protestations du marquis de Girardin, chez qui Rousseau fut d'abord enterré. 

    Il est significatif et révélateur, ce fait que les Révolutionnaires, pères fondateurs de l'idéologie de la Nouvelle religion républicaine, aient souhaité ce transfert : il veut bien dire quelque chose, "quelque part", comme on dit aujourd'hui dans le jargon.... 

    En 1812, pour le centenaire de la naissance de Rousseau, aucune commémoration officielle n'eut lieu : Napoléon avait bien d'autres chats à fouetter, il partait attaquer la Russie, c'était pour lui le commencement de la fin...

    Par contre, son bicentenaire fut célébré très officiellement en 1912, par une République encore mal assurée : cette célébration souleva d'ailleurs une tempête de protestations, comme le discours "anti-Rousseau" de Barrès à la Chambre : "profondément imbécile" (pour le Contrat social) et "demi-fou" (pour Jean-Jacques), Barrès n'y était pas allé de main morte !... Comme Jules Lemaître qui, peu auparavant, en 1907, écrivait : "(Rousseau) qui, semble-t-il, ne savait pas bien ce qu'il écrivait..". Sans parler bien sûr de "Charles" (Maurras) et son "misérable Rousseau"...

    Et puis, en 2012, pour le tricentenaire : rien....

    A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

     

    Aujourd'hui : 8. Jean-Jacques Rousseau

     

    "Qu'est-ce que la célébrité ? Voici le malheureux ouvrage à qui je dois la mienne." Je ne vous donnerai pas en plus de trois ou quatre le nom de l'auteur de ces lignes et vous avez déjà reconnu cet accent de désenchantement et d'orgueil. C'est l'homme que le gouvernement de la République fêtera bientôt au Panthéon qui inscrivait ces mots en tête d'une réédition de son premier ouvrage, ce célèbre et absurde "discours" où il niait la civilisation et l'art dans le pays et le temps même où l'art et la civilisation étaient parvenus au degré d'achèvement le plus haut. On imagine assez bien une sorte de dialogue, pareil à ceux où Rousseau se faisait le juge de Jean-Jacques et dans lequel l'auteur du Contrat social examinerait la séance de la Chambre où il a été question de lui, et où il répéterait, l'appliquant à toute son oeuvre, ses paroles d'une amertume et d'un amour-propre incurables : "Voici le malheureux ouvrage à qui je dois ma célébrité."

    Nous connaissons assez Rousseau pour savoir qu'il serait déjà fâché avec M. Viviani et avec M. Guist'hau, qu'il leur reprocherait toute espèce d'horreurs et de diffamation et qu'il les haïrait pour l'avoir défendu.

    D'un certain point de vue, celui de l'auteur, il n'aurait peut-être pas tout à fait tort, car enfin il est bien certain que ce ne sont pas ses partisans qui le lisent le plus. Et, par exemple, le grand écrivain, le grand artiste qui a apporté à la tribune, dans un magnifique langage, les raisons qu'il avait de ne pas s'associer à une fête en l'honneur de Rousseau (Maurice Barrès, ndlr) est, m'a-t-on dit, le lecteur enthousiaste et jamais las des Rêveries du promeneur solitaire. 

    Connaissez-vous cette suite douloureuse des Confessions ? C'est le lamento du maudit et cela commence sur cette plainte d'autant plus déchirante qu'elle est plus mal fondée : "Me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même. Le plus sociable et le plus aimant des humains en a été proscrit par un accord unanime. Ils ont cherché dans les raffinements de leur haine quel tourment pouvait être le plus cruel à mon âme sensible, et ils ont brisé violemment tous les liens qui m'attachaient à eux." Est-ce Job ou Rousseau qui gémit ? Mais toutes les Rêveries du promeneur solitaire ont ce goût de cendre.

    Oui, sans l'ombre d'un doute, Maurice Barrès est sinon le seul, à la Chambre, du moins à peu près le dernier qui lit encore Jean-Jacques et personne, en tout cas, n'y sait comme lui en quoi consiste la mélodie de "l'extravagant musicien". Les professionnels du parlementarisme sont trop occupés par leurs électeurs pour garder le temps de la méditation et de la lecture. Cela se sent d'ailleurs très bien à leurs discours, et à leurs articles pour ceux qui se mêlent d'écrire. 

    C'est même pourquoi ils aiment si passionnément les petites représentations du Palais-Bourbon où des académiciens prennent la parole et où il est question de philosophie, de littérature ou plus souvent de théologie. Le fait de participer, rien que par leur présence sur les bancs, à ces jeux désintéressés et supérieurs, les flatte au bon endroit, celui où tout de même ils sentent quelque chose comme une lacune. Le président Brisson, qui connaissait bien le faible et le fort de ses amis, facilitait toujours le tour de parole aux lettrés de la droite. Il devait, à part lui, appeler çà : relever le niveau. 

    Je me garderai bien d'ailleurs de faire tout particulièrement un crime aux quelques quatre cents et quelques députés qui ont voté les crédits de la fête, de ne jamais lire et, peut-être, de n'avoir jamais lu une ligne de Jean-Jacques. La plupart de nos contemporains sont dans le même cas.

    J'avais une grand'mère - et cela remonte à des temps déjà lointains - qui avait toujours la Nouvelle Héloïse à portée de la main et qui ne passait pas de journée sans relire quelque lettre de Julie, de Saint-Preux ou de milord Edouard. C'était une "femme sensible" et elle serait bien étonnée si elle entendait et si elle voyait ce qui se passe de notre temps. Célébrer Jean-Jacques au moment où personne ne le lit plus lui paraîtrait certainement une gageure assez forte.

    Car c'est un fait qu'on ne le lit plus. Rousseau, vivant dans la polémique, imposé par la religion d'état de la République, est aussi absent que possible des conversations et de la littérature. Ainsi, les danseurs russes ne l'ont pas mis en ballet : faut-il qu'il soit oublié ! Cependant, pour Nijinski, le début si passionné, si fiévreux et si charmant de Julie serait bien un prétexte à pantomime aussi fécond que l'Après-midi d'un faune. Cette omission permet de mesurer le peu qu'il reste de Jean-Jacques Rousseau.

    L'Action française, 16 juin 1912.

     

     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     


    Parti le 1O avril de Southampton, le paquebot réputé "pratiquement insubmersible" heurte un iceberg le 14 en fin de soirée, et coule quelques heures plus tard, le quinze avril 1912 : Bainville constate, avec cette certitude qu'il était insubmersible, que "le genre humain, dans notre siècle de mécanique, vit sur un fond de crédulité aussi solide qu'en aucun temps..."

     

    Aujourd'hui : 12. Le naufrage

    Il ne nous est encore parvenu qu'un très petit nombre de ces détails d'épouvante, d'héroïsme et de tragédie qui accompagnent toutes les grandes catastrophes et qui n'auront certainement pas fait défaut au naufrage du Titanic. Mais en attendant l'horreur dramatique que ne manquera pas d'apporter le récit des survivants, la télégraphie sans fil nous a déjà procuré plus d'un frisson. Ces signaux de détresse dans la nuit, cette précision scientifique que l'approche de la mort elle-même ne trouble pas, les mystérieux appareils n'émettant plus, à un moment donné, que des dépêches confuses, n'y a-t-il pas là comme une sorte de fantastique macabre digne d'Edgar Poe ?

    On ne saurait manquer d'être frappé, en particulier, du très laconique et très tranquille "marconigramme" que le télégraphiste Philipps, durant les trois mortelles heures que le Titanic mit à couler, expédiait à ses parents pour les rassurer. "Aucun danger. Paquebot pratiquement insubmersible", mandait-il, imperturbable. Cet état d'esprit, il est certain qu'il aura régné jusqu'à la dernière minute, à bord du transatlantique en perdition. Puisse cette belle confiance avoir agi à la manière d'un anesthésique et jeté un voile d'illusion sur l'horreur des agonies !

    C'est pour autre chose que j'aime, dans sa concision marconigraphique, l'expression dont s'est servie l'opérateur Philipps. "Pratiquement insubmersible" est un mot beau comme l'antique quand il est prononcé à bord d'un navire qui va s'engloutir quelques minutes plus tard par trois mille mètres de fond. Insubmersible, le Titanic ne l'était pourtant que théoriquement, et la pratique a bien montré comme la théorie était fragile. Mais qu'est-ce qu'il en savait, l'opérateur Philipps, que son paquebot fût insubmersible ? Absolument rien, sans doute. Ou du moins rien autre chose que ce qu'on lui en avait dit, et qu'il répétait de confiance, comme les passagers instruits des premières, comme les émigrants des troisièmes....

    Et il faut bien que cela soit. Il faut bien que nous croyions sur parole un très grand nombre de gens, constructeurs de bateaux, savants, médecins ou astronomes, qui nous affirment telle ou telle chose, démontrables peut-être, mais dont l'immense majorité des hommes est incapable de se procurer ou d'entendre la démonstration. C'est-à-dire, qu'en somme, la science n'a pas aboli la croyance. Au contraire, elle la nécessite autant que jamais. Le genre humain, dans notre siècle de mécanique, vit sur un fond de crédulité aussi solide qu'en aucun temps. Le Titanic "pratiquement insubmersible" ! Cette petite phrase prouve que Philipps et ses compagnons d'infortune sont morts au milieu d'une absence d'esprit critique merveilleuse.

    Notez bien que nous vivons tous ou presque tous dans les mêmes conditions. Nous tenons en général pour "pratiquement" irréalisables toutes sortes d'accidents ou de malheurs, qui rôdent cependant sans relâche autour de nous. A combien de personnes n'avez-vous pas entendu dire que la guerre était devenue "pratiquement" impossible de nos jours ? Et quand on émet l'hypothèse d'une nouvelle Révolution, d'une nouvelle Terreur, d'une nouvelle Commune, combien de gens haussent les épaules et soutiennent qu'aujourd'hui on ne peut plus, pratiquement, revoir de pareilles horreurs. Les guerres, cependant, nous les voyons éclater en Europe même, aussi fréquentes que jadis quand ce n'est pas davantage, et plus meurtrières souvent. Quant aux guerres civiles, au retour des grandes tueries, à la facilité à verser le sang, aux exécutions sommaires, vous n'avez qu'à penser un instant aux exploits de Bonnot et de Garnier et aux dispositions que nos foules montrent pour le lynchage... Et vous ne serez pas rassurés, moins rassurés en tout cas que le télégraphiste Philipps dans sa cabine du Titanic.

    Je ne sais si M. W.T. Stead, le célèbre fondateur de magazines, qui est parmi les victimes du naufrage, croyait lui aussi à l'impossibilité pratique de la submersion. Mais ce que je sais bien, c'est que M. W. T. Stead, comme tout radical progressiste qui se respecte, croyait fermement aux esprits et qu'il évoquait dans son salon avec familiarité les grands hommes défunts. Or, à quoi cela sert-il, je vous le demande, d'être spirite et d'avoir commerce avec l'au-delà, si nos amis de l'autre monde ne nous avertissent même pas des catastrophes ! Au moins la fable nous dit que, dans une circonstance pareille, Simonide fut préservé par ses dieux. M. W. T. Stead n'aura pas été sauvé par les siens. C'est un coup pour le spiritisme. Nous le regrettons d'autant plus que si M. W. T. Stead, journaliste excellent, eût échappé au naufrage du Titanic il en eût fait un reportage d'une valeur exceptionnelle. A moins que l'on ne considère que ce n'est pas une si fâcheuse destinée, pour un roi de la presse, de périr victime d'un aussi tragique fait divers.

    L'Action française, 18 avril 1912.

     

     

     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

  • Evolution récente de la France en neuf photos...

     1 – L’intégration et le respect de l’autre  

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    Nous voyons qu’avant l’immigration, les fascistes se baladaient impunément dans des rues de Paris désespérément mono-ethniques. Fort heureusement depuis, les combattants de la diversité veillent au grain afin que le vivre-ensemble soit préservé. Ici, l’un deux piétine la tronche d’un facho qui l’a bien mérité.

     

    2 – Le raffinement jusque dans le sport

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     Alors que les jeunes de l’époque jouaient à des jeux populistes et primitifs tels que le football, les choses ont changé.Sans doute inspirés par Tiger Woods, les jeunes de la diversité se passionnent aujourd’hui pour des sports plus élitistes.

    Leur passion et leur dévouement sont tels qu’ils se baladent même en ville avec leurs clubs de golf. Des exemples à suivre .

     

     

    3 – Un peu de pudeur…

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    Incroyable mais vrai : dans une époque pas si lointaine, les femmes se baladaient sur les Champs-Elysées déguisées en prostituées. Dieu merci, la diversité a amené avec elle une haute idée de la morale.

    Ainsi, si les Françaises daignent faire l’effort de s’assimiler aux immigrées, elles auront enfin une chance d’acquérir un peu de l’élégance qui leur a toujours fait défaut...

     

     

    4 – L’enrichissement culturel (1)

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    Emmanuel Macron nous a rappelé à juste titre qu’il n’existait pas de culture Française. Cependant, grâce à l’enrichissement culturel que nous apporte l’immigration, les choses sont en train de changer…

    Mais les Français étant intrinsèquement racistes, on ne trouve malheureusement encore aucun Kebab au guide Michelin.

     

     

    5 – L’enrichissement culturel (2)

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    Alors que l’immigration Européenne avait permis de relever péniblement le piètre niveau du cinéma Français avec des acteurs de la trempe de Lino Ventura, il aura fallu attendre les années 2000 pour voir de vrais talents crever l’écran avec le charisme qui manquait cruellement à la bande à Audiard.

     

     

    6 – L’enrichissement culturel (3)

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    On se demande encore comment Jacques Chancel a su captiver son auditoire pendant un demi-siècle sans n’avoir jamais eu recours à des procédés comiques tels que le pipi, le caca, et le cucul.

    Heureusement, les heures les plus sombres de la culture audiovisuelle sont révolues.

     

     

    7 – L’enrichissement culturel (4)

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    Brassens et Booba ont en commun l’amour du bon mot grivois.Cependant, il nous suffit de comparer certains de leurs vers les plus fleuris pour s’apercevoir que le vrai génie littéraire se trouve du côté du rappeur.

    Brassens : « Qui est-ce qui veut me laisser faire, im naturalibus, un p’tit peu d’alpinisme sur son mont de Vénus ? »

    Booba : « Elle roule en Clio, elle a un piercing au clito, j’lui crache dans les chicots, j’m’arrache aussitôt. »

     

     

    8 – L’explosion des normes répressives issues de la société Chrétienne

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    Alors que la plupart des Français réactionnaires et bornés avaient l’incongruité de s’asseoir «normalement » dans le métro,… On trouve aujourd’hui des esprits libres qui importent des comportements novateurs afin bousculer les idées reçues : après tout, qu’est-ce que la normalité, le respect des choses et du matériel ?

                                                                                              

    9 – La douceur de vivre

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     Certains quartiers de Paris, comme Barbès, sont aujourd’hui vibrants, colorés et pleins de vie.On peine à croire qu’il y a encore 50 ans, Barbès était à mourir d’ennui.

    Pas un seul Tati, aucun multiculturalisme et des trottoirs balayés jusqu’au désespoir.

    L’horreur mono-culturelle.

     

    C'est à pleurer ! mais il paraît que le brassage des populations est source d'enrichissement....

    Ah oui, il est vrai que Larousse et le P'tit Robert s'enrichissent ...

     

    zob, clebs, smala, gourbi, bézef, niquer, bled, crouille, fatma, fissa, flouze, kiffer, chouf, nik ta mère....

     

    Comme le chantait Gainsbourg :" La décadence..."

    Quel bel avenir pour nos enfants !

    lafautearousseau

     

  • À l’école, la « génération j’ai le droit », ou la dictature du moi, fait désormais la loi

     

    Par Gabrielle Cluzel

    Une excellente chronique qu'on ne peut qu'approuver, parue dans Boulevard Voltaire du 17.01. 

    Rappelons pour ceux qui l'ignoreraient que Gabrielle Cluzel a participé - d'ailleurs brillamment - au colloque du Cercle de Flore « Refonder le bien commun », du 13 mai dernier, à Paris (Illustration ci-dessous).  LFAR

     

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    Parfois, on assiste à des règlements de comptes dans la presse dite mainstream. Ainsi Les Inrocks accusent Le Parisien d’avoir publié, ce mardi matin, un « dossier anti-jeunes ». Allez, pourquoi pas un dossier jeunophobe, tant qu’on y est ?

    Sur Twitter, Christophe Carron, de slate.fr, en remet une louche : « Petit délire réac de @Le_Parisien contre ces branleurs de jeunes. » Parce que les idées d’en face sont toujours un délire – un fantasme, du grand n’importe quoi -, et « petit », en plus. Mesquin, quoi. Dérisoire.

    En cause, une double page intitulée « Génération j’ai le droit », à l’instar du quatrième livre de Barbara Lefebvre, professeur d’histoire-géo étiquetée « réac » depuis qu’elle a contribué, il y a quinze ans – mais, dans ce domaine, la prescription n’existe pas, on est toujours condamné à perpète -, à l’ouvrage collectif Les Territoires perdus de la République. Elle a également fait parler d’elle en affrontant Emmanuel Macron sur le plateau de « L’Émission politique », en avril dernier.

    Qu’est-ce que la « génération j’ai le droit » ? « Une génération d’élèves et une génération de parents qui considèrent que leurs droits individuels prévalent sur l’intérêt général. On glorifie les identités particulières au détriment du bien commun », explique Barbara Lefebvre dans Le Parisien. Le « moi haïssable » de Pascal s’est mué en moi intouchable. Et « cet individualisme fait le jeu de deux courants : d’une part, le modèle ultralibéral, avec le culte de l’argent ; d’autre part, le communautarisme ». 

    « Oui. Dès la 6e, les élèves se lèvent en plein cours, tutoient et interrompent l’enseignant… », décrit-elle, pointant « deux rejets, deux crises : une crise de l’autorité et une crise de la culture », en même temps qu’une école qui a perdu le « sens de sa mission ». 

    On ne voit pas bien où est le « dossier anti-jeunes », car chacun en prend pour son grade : parents, professeurs et surtout gouvernants, qui ont laissé lâchement l’école se vider de sa substance. On ne voit pas bien, non plus, où est le « petit délire » : les faits que rapporte Barbara Lefebvre n’ont, hélas, rien de nouveau. C’est à peu près le même tragique constat qu’a fait Anne-Sophie Nogaret dans Du mammouth au Titanic, dénonçant une école maternante et démagogique à l’envi – « La victime[l’élève] n’est pas un adulte responsable mais un éternel enfant à qui il convient d’accorder une éternelle indulgence, l’infantilisant à vie » -, ou encore Florence Ehnuel, dans Le bavardage, parlons-en enfin, dépeignant une génération du bruit qui porte sa logorrhée en bandoulière comme son Eastpak, pour laquelle la parole est un besoin naturel – ils ne maîtrisent pas plus leur langue que, dans leur prime enfance, leur sphincter – et dont l’incontinence n’émeut pas les parents (« En luttant pour que l’attention l’emporte sur la distraction, suis-je un dinosaure qui appartient à un monde révolu ou suis-je en train de défendre des valeurs universelles qui restent d’actualité pour toute activité intellectuelle […] ? »).

    Une génération de syndicadolistes, revendiquant ses droits et déniant ses responsabilités : « Yapakmoi ! » et « Jparlèpa ! » roulent toujours des yeux indignés.

    Alors, on fait quoi ? On laisse se construire cette immense tour de Babel du moi où, « privés d’un accès exigeant à la langue, [les élèves] ne sont plus en capacité d’avoir une conversation avec quelqu’un qui vient d’un autre milieu », et dont ne parviendront à s’extraire que ceux ayant les moyens d’aller chercher ailleurs… ou l’on se retrousse les manches en cessant de nier l’évidence ?    

    Ecrivain, journaliste

    Son blog

  • Congrès des maires de France : enracinés contre nomades, le nouveau clivage français

     

    Par  

    « Tel est le nouveau clivage français : entre les enracinés et les nomades ». C'est la conclusion de cette remarquable tribune [Figarovox, 20.11] où tant d'idées sont nôtres, formulées, diffusées, défendues de longue date par notre école de pensée, depuis les maîtres de la contre-révolution jusqu'à l'Action française en son passé déjà lointain comme en son présent actif. On les retrouvera ou découvrira au fil de la lecture de cet article, écrit à l'occasion du centième congrès des maires de France.  Lafautearousseau  

     

    Quand 65% des Français se défient des institutions et de leurs responsables politiques nationaux, 67% apprécient leur maire.

    Alors que s'ouvre le centième Congrès des maires de France dans un climat de tension rarement atteint entre l'exécutif et les élus locaux, cette réalité en miroir mérite d'être méditée. Le rejet des partis, la dégringolade systématique dans l'opinion de tout président nouvellement élu, le dégoût des citoyens pour le spectacle politique quotidien, d'une part, mais aussi l'attachement des Français à leurs territoires et à la vie qu'ils y mènent (62% d'entre eux vivent et meurent dans leur département de naissance), l'ampleur de l'engagement associatif, les cellules communautaires de toutes natures (de producteurs, de consommateurs, de chômeurs, de parents d'élèves, etc.) qui s'essayent et qui s'ébauchent chaque jour un peu plus notamment grâce au numérique, tout cela dit une seule et même chose : en France, le dernier espace de confiance est local.

    Cela s'explique aisément lorsqu'on évalue le bilan du trop fameux « modèle français », qui se réduit dans les faits à une interminable extension du domaine de l'État: un État omnipotent, tentaculaire et dévorateur, qui se regarde comme seul défenseur légitime d'un « intérêt général » de moins en moins évident, qui étouffe, gendarme ou encadre toute expression politique ou sociale qui lui échappe. Ce modèle-là, dont de plus en plus de Français constatent l'inefficacité et le coût abyssal, est naturellement défendu par une classe politique formée pour le maintenir. Ce modèle-là pratique depuis quarante ans une « décentralisation insincère », selon la formule d'un ancien Premier ministre, et impose normes, réglementations et cadre d'action à des collectivités qui n'en peuvent mais - la communauté de communes étant le dernier de ces cauchemars bureaucratiques.

    A contrario, tout le monde peut éprouver encore le bon et le noble de la politique chez ces milliers d'élus locaux, « petits » plus souvent que « grands », qui ne comptent pas leurs heures pour le service de concitoyens qu'ils connaissent et qui les connaissent. Qu'on se souvienne des moyens, de l'imagination, de l'art du « bout de ficelle » que les communes ont souvent dû déployer, avec leur tissu associatif, pour appliquer la réforme des rythmes scolaires de 2013, tombée d'en-haut, sans vision, sans concertation, sans nul souci des conditions singulières de chaque territoire. Cela, c'est la politique dans « le monde de la vie », une politique à hauteur d'hommes.

    Il ne s'agit nullement ici de la défense corporatiste des élus locaux. Ils ont leurs associations et leurs représentants. Il y a bien sûr à l'échelon local des gabegies scandaleuses, des échecs retentissants, des tyranneaux ridicules. Mais face à une sphère publico-institutionnelle qui gêne plus qu'elle ne porte le maire comme l'agriculteur, l'électricien, le directeur de maison de retraite ou le médecin de campagne, face à un État qui se refuse à se réformer sérieusement, aujourd'hui guère plus qu'hier, les ressources et les solutions sont à chercher dans l'action concrète et modeste du cercle de confiance qu'est la commune et grâce aux délibérations de la démocratie du face-à-face.

    « Que l'autorité se borne à être juste, nous nous chargerons d'être heureux », écrivait Benjamin Constant. Que l'État se borne à accomplir les missions pour lesquelles il est irremplaçable, à commencer par ses missions régaliennes, les acteurs de terrain - non seulement les communes mais les associations, les entreprises, les familles, etc. - se chargeront de répondre à leurs besoins. Éducation, culture, aide sociale, logement, formation, développement économique, environnement et même intégration des immigrés ou sécurité : les champs sont nombreux où davantage d'autonomie, de liberté et de responsabilité pourront produire les effets bénéfiques que plus personne n'attend de la énième réforme d'un ministre qu'on n'écoute pas. Ces effets seront obtenus, au surplus, en développant et en renforçant un lien social, local, spontané, dont l'affaiblissement, voire la disparition, se fait déjà si péniblement sentir dans les territoires ruraux, les communes petites et moyennes et les villes des périphéries de ces monstres froids et inutiles que sont les métropoles. Car la solitude et l'isolement sont parmi les faits sociaux les plus prégnants en même temps que les plus tus de l'époque.

    Cette politique à hauteur d'hommes, cette démocratie du face-à-face, ces projets réussis parce que conçus au plus près du réel sont par nature enracinés. Les racines sont non seulement la mémoire vive de ce qui fut mais aussi ce qui attache et ce qui tient bon. Certains rêvent de s'en affranchir et d'en affranchir les Français: la mondialisation, le nomadisme, la technologisation des êtres et des choses sont leur nouvelle frontière. Les mêmes, jusqu'au plus haut sommet de l'État, conduisent aujourd'hui une politique platement jacobine, comptable et brutale à l'égard des territoires. Dans le débat sur l'inquiétude identitaire et l'« insécurité culturelle » qui sert de vaste toile de fond à la vie politique de notre pays, le combat pour les communes, et plus largement pour les libertés concrètes et enracinées, est celui de demain. Car tel est le nouveau clivage français : entre les enracinés et les nomades.  

    Jean-Thomas Lesueur est délégué général de l'Institut Thomas More.

  • Difficile rentrée

     

    Par Hilaire de Crémiers 

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    À quoi sert le remaniement ministériel ? 

    Tout était nouveau ; tout devait être beau, facile, agréable. C’était il y a un an. La France ne pouvait que sortir du marasme et les Français que retrouver leur enthousiasme. L’illusion n’a pas duré le temps d’une année. Macron s’est cru un cas unique ; il ressemble de plus en plus à ses prédécesseurs : même chute de popularité, même déception, même recherche désespérée dans toutes les directions d’électorats divers et variés pour regarnir sa gibecière vidée, et jusqu’aux chasseurs ! Cet exercice le force à des contradictions insurmontables qu’aucun « en même temps » ne résoudra.

    le-ministre-de-la-transition-ecologique-et-solidaire-nicolas-hulot-ici-le-27-juin-2018-a-paris_6080750.jpgNicolas Hulot a quitté le gouvernement. C’était prévisible. Il l’a fait sans ménagement ; il a démissionné sans se présenter devant le chef de l’État ni devant le chef du gouvernement. Il s’est cru insulté ; il a insulté en retour ! Il avait le sentiment d’être un pantin, ce qui était évident. Le ministre de la Transition écologique ne peut être qu’une sorte de caution morale dans un gouvernement de techniciens, pour ne pas dire de technocrates, chargé de faire adopter des mesures économiques commandées par Bruxelles et sous la pression d’une conjoncture de moins en moins favorable. L’écologie politique n’est qu’un discours. Arrêter le nucléaire est impossible et serait suicidaire ; construire des éoliennes sur tous les horizons commence à indisposer les Français qui se sentent violenter. Le reste ne peut être que des mesurettes entre l’absurde, l’inutile, le superflu qui coûte toujours cher. Hulot n’est pas à plaindre ; il retournera à cette écologie profitable qui est sa marque de fabrique et qui lui donne de solides revenus. Son discours se vendra d’autant plus cher.

    À l’heure où s’imprime ce numéro de Politique magazine, le successeur n’est pas encore connu. Il suffit de savoir que Daniel Cohn-Bendit a été, un moment, pressenti pour comprendre que Macron n’a pas changé de stratégie. Le prochain titulaire, quel qu’il soit, sera donc nécessairement un sous-Cohn-Bendit et un sous-Hulot ! Un choix pour la com’ et un choix par défaut !

    Le chef de l’État ne sait pas ce qu’est la France. Il joue avec des notoriétés médiatiques, des équilibres d’influence. Sa politique dite d’ouverture s’enferme sur elle-même ; elle s’enroule inéluctablement dans un cercle fermé de connivences qui ne tournent qu’autour de sa personne. À quoi sert le remaniement ?

    80c3ac97e4ec9fa251766baab9fb79a5-patrimoine-je-ne-veux-pas-etre-un-cache-misere-stephane-bern-menace-de-quitter-sa-mission.jpgC’est si vrai que Stéphane Bern fait savoir aussi son mécontentement. Et, lui, il sait de quoi il parle : le patrimoine français, il le connaît et vraiment : villages, villes, clochers, châteaux. Il a vu, commenté, apprécié ; il défend et promeut avec sincérité, s’étant lui-même personnellement mis à la tâche. Il ne fait pas de politique : il cherche à sauver des monuments ; il essaye de trouver de l’argent ; il travaille ; il fixe des priorités. Le ministère de la Culture est dirigé n’importe comment ; y a sévi jusqu’à aujourd’hui une dame qui est en froid avec la justice, qui, enivrée par son poste, s’est crue arrivée et qui est incapable d’assurer les directions de son ministère dont plusieurs sont privées de titulaire. Le ministère ne vient pas en aide à une personnalité comme Stéphane Bern ; il dépense son maigre argent à tout-va pour des questions de prestige et sur les choix idéologiques et capricieux de Madame. Sa sotte suffisance a déjà fait démissionner la commission chargée des commémorations nationales. Maintenant, elle a décidé, pour faire plaisir aux gens d’argent – telle est la macronie –, d’écarter des décisions concernant le patrimoine les architectes des bâtiments de France : ces hauts fonctionnaires d’une remarquable culture – nous en avons encore – sont les vrais gardiens de notre patrimoine. Stéphane Bern menace de démissionner lui aussi ; il ne veut pas être condamné à jouer les utilités. Alors qui, demain, au ministère de la Culture ?

    La macronie est-elle capable d’offrir un candidat de valeur ? Et Macron est-il capable de choisir en dehors de ses calculs personnels. À quoi sert le remaniement ?

    À prendre tous les ministères, les uns après les autres, y compris les régaliens, les mêmes problèmes se posent partout : la Justice, l’Intérieur, la Défense, les Affaires étrangères, l’Économie et le Budget. Ni la sécurité intérieure, ni la sécurité extérieure ne sont assurées ; la France est envahie et n’est pas défendue. Les migrants sont livrés aux passeurs et aux marchands de sommeil. Et les Français doivent payer et toujours payer…Et ne parlons pas de Madame Schiappa qui a soulevé l’indignation de toutes les associations de défense des enfants mineurs pour son refus de fixer un âge minimum de protection légale de l’enfance face aux prédateurs sexuels. À croire que… Mais elle est connue pour sa propre littérature et son soutien personnel à toutes les déviances ! C’est qu’on est en macronie.

    40321010_762783734060210_4002064566660890624_o.jpgLes Français se sont trompés d’homme fort : une fois de plus ! Il faudrait un gouvernement resserré et rassemblé avec de fortes personnalités, toutes vouées au seul service de la France. Car, après tout, c’est pour cet unique but qu’il existe un État français. Les Français sont lassés des discours ; ils sont indignés d’un chef de l’État qui passe sont temps à l’Étranger à les insulter. Et qui pense qu’il n’existe pas plus de Français que de Danois ! Macron lutte contre « le nationalisme », c’est sa ligne électorale, tout en étant obligé de constater que le « nationalisme » renaît partout. Concrètement, il alimente celui des autres pendant qu’il ne cesse d’affaiblir politiquement, économiquement, socialement, ce qui peut rester encore de forces françaises.

    Cet homme n’aime pas la France, il s’aime lui-même. À quoi sert le remaniement ?    

    Hilaire de Crémiers

    A lire sur Lafautearousseau ...

    Un coup de chapeau à Stéphane Bern pour son courage dans la défense du patrimoine !

    La démission de Nicolas Hulot une catastrophe nationale ? Faut rire !

  • Macron, le poids plume de l’Europe

     

    Par François Marcilhac
     

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    L’essentiel, aujourd’hui, ce sont, sur fond de Brexit, les élections européennes qui se profilent — seules élections prévues en 2019. On sait combien nos compatriotes, comme la plupart des autres peuples européens, les boudent d’ordinaire, tout simplement parce qu’ils ne perçoivent pas, à raison, la légitimité des députés européens, à tort, leur pouvoir de nuisance.

    Or, si ces élections revêtent pour Macron une telle importance, c’est pour plusieurs raisons, tant de politique intérieure que de politique internationale, ce qui est normal, puisque l’enjeu européen est transversal.

    Macron s’est tout d’abord aperçu, assez rapidement, être le seul Européen, non seulement en France, où le parti de l’étranger domine largement le pays légal et les médias, mais plus encore en Europe même, d’où son échec à persuader nos partenaires de l’intérêt de listes européennes et non plus nationales. Merkel est d’ailleurs généralement restée de marbre face à toutes ses avances vers plus un plus grand fédéralisme, qui impliquerait, pour l’Allemagne, plus de responsabilités et donc de sacrifices, notamment financiers.

    bbff2c26f8d366410a165eb54b119d5b-budget-europeen-l-association-regions-de-france-tire-la-sonnette-d-alarme.jpgElle n’a jusque-là accordé à Macron, notamment sur la question de doter la zone euro d’une capacité budgétaire et d’un ministre des finances, que des satisfactions purement verbales, particulièrement humiliantes. Manifestement, imposer en France des réformes réclamées par Bruxelles et Berlin n’a pas suffi à notre président pour imposer sa crédibilité, si bien qu’il ne pèse dans la négociation sur l’Union économique et monétaire que d’un simple poids plume… Et ce n’est pas aujourd’hui, où elle est dans son propre pays l’objet de vives critiques au sein de son propre camp – toujours l’effet du million de migrants qu’elle a imposés à son peuple –, que Merkel prendra un quelconque risque politique pour plaire à un jeune homme trop pressé qui prend ses désirs pour des réalités. Et dont l’aura internationale pâlit aussi vite qu’elle s’était mise à étinceler.

    Élections européennes : un enjeu crucial pour Macron

    images5MR7W2PR.jpgOn comprend que, dans ces conditions, Macron, dont la politique tarde également à séduire les Français, c’est le moins qu’on puisse dire au vu des sondages, ait décidé de faire de ces élections un enjeu crucial, espérant pouvoir ainsi redorer son blason auprès des Français comme auprès des Européens, en cas de large victoire des listes d’En Marche. D’autant – l’enjeu européen traverse nos politiques intérieure et extérieure – que différentes élections législatives, ces derniers mois, ont  montré ou confirmé un réveil des peuples européens, que les menaces du Parlement, comme de la Commission, contre notamment les peuples hongrois et polonais, n’ont pas su enrayer. C’est ainsi que le peuple italien a décidé lui aussi de reprendre son destin en main en portant au pouvoir une coalition qui refuse de se laisser intimider. Macron se considère dès lors en première ligne pour défendre « nos valeurs », ce qui, à coup sûr, n’est pas pour lui déplaire, même si notre Don Quichotte est condamné à des rodomontades qui ne préoccupent personne, mais dont les conséquences, du moins en Europe, est de faire apparaître la France dans toute son arrogance de donneuse de leçons universelles, notamment auprès des peuples italien et hongrois.

    Diviser les Français

    On comprend aussi pourquoi il est dans l’obligation de durcir le trait entre les progressistes, dont il se proclame le héraut, et les nationalistes, qu’il n’a eu de cesse, depuis son élection, dès son premier discours à Versailles, en juillet 2017, à celui qu’il a prononcé à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre dernier, de fustiger comme les ennemis même du genre humain.

    Certes, tous les nationalismes ne se valent pas et ne sont pas également enviables. En revanche, toutes les nations ont droit au respect de leur identité et de leur souveraineté. En dramatisant l’opposition du point de vue progressiste – c’est-à-dire du point de vue mondialiste –, Macron, en courtier de l’oligarchie internationale, cherche à faire peur aux Français, pour mieux les diviser.

    1480976824.jpgCar c’est bien sur les registres de la peur et de la division qu’il joue, quitte à exclure de la communauté nationale les Français qui voteraient pour des listes patriotes. On dira qu’il joue aussi explicitement la prudence, quitte à se faire taper sur les doigts par les associations immigrationnistes, en n’accueillant en France qu’à l’unité près, pour ne pas alimenter le populisme et le vote nationaliste, le nombre de migrants déversés par l’Aquarius en Europe ? Personne n’est dupe : nos frontières sont grandes ouvertes et le nombre des reconduites à la frontière des déboutés du droit d’asile toujours aussi insignifiant.

    Vers une majorité eurosceptique ?

    L’Europe légale, derrière Macron, aurait-elle vraiment peur d’une majorité eurosceptique au futur Parlement européen ? La chose ne serait évidemment pas pour nous déplaire même si une telle majorité risquerait bientôt de se fracasser sur le principe de réalité : les intérêts divergents des nations composant l’Union européenne, et dont la résolution ne demande pas d’être étouffés dans cette prison des peuples qu’est devenue l’Europe, mais réclame ces négociations et ces compromis bi- ou multilatéraux qui ont toujours fait les rapports entre États.

    Toutefois, une telle majorité permettrait peut-être de briser le carcan institutionnel. Car c’est évidemment de l’intérieur, surtout pour un pays de premier plan comme la France, qu’il convient de détruire l’Europe de Bruxelles. Quoi qu’il en soit, Macron fera tout pour éviter que la France ne participe de ce grand mouvement de libération des peuples qui se dessine peu à peu sur le continent. Sa dramatisation des enjeux favorise l’appel à une vaste coalition progressiste intégrant la droite d’En Marche – non seulement l’UDI, prête à manger à tous les râteliers, mais, chez Les Républicains, pour faire court, la sensibilité juppéiste – contre la résurgence de la peste brune. Il n’est pas certain toutefois que les cibles potentielles des sirènes macronniennes ne fassent pas la sourde oreille à un Macron continuant de dévisser dans les sondages, et préfèrent jouer leur carte.

    PE_680.jpgPeu importent du reste ces calculs politiciens. L’essentiel sera le nombre de députés patriotes que les Français enverront à Strasbourg, que ce soit, comme c’est peu probable, et  peu souhaitable, sur une liste unique, ou plutôt, sur plusieurs. Sachons en tout cas que la clique au pouvoir n’épargnera rien aux patriotes pour les empêcher de triompher :  puisqu’ils sont l’ennemi du genre humain, tout n’est-il pas permis à leur encontre, du harcèlement judiciaire à l’intimidation, de la lutte contre les prétendues fausses nouvelles à la persécution politique, voire l’élimination ou l’interdiction de listes déplaisant au pouvoir en place ?   

    François Marcilhac
    Directeur politique de l’Action française
  • Livres & Histoire • Le Mystère Clovis, de Philippe de Villiers

     

    Par Gabrielle Cluzel  

    C'est une intéressante recension du dernier livre de Philippe de Villiers que Gabrielle Cluzel nous donne ici. [Boulevard Voltaire, 24.10].  

    Rappelons pour ceux qui l'ignoreraient que Gabrielle Cluzel participe - d'ailleurs toujours brillamment - à certains de nos colloques et conférences, dont quelques unes sont les siennes propres.   LFAR 

     

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    Avant d’être « Le Mystère Clovis », ce livre est le « mystère Villiers », la recette inimitable, à chaque ouvrage, réinventée qui a fait l’immense succès de sa Jeanne d’Arc et de son Saint Louis.

    Ce n’est pas un roman historique, en tout cas pas au sens communément admis du terme : le genre, qui fait florès depuis trente ou quarante ans, prend des libertés et extrapole – parce que roman – et vous habille tout cela en costume d’époque – parce qu’historique. Intrinsèquement chronocentré, il plaque sur ses héros la psychologie de l’homme moderne et prête aux événements des problématiques contemporaines.

    C’est la démarche parfaitement inverse que fait Philippe de Villiers, et quand il imagine – des dialogues, des rencontres, des sentiments -, c’est pour combler les non-dits de l’Histoire avec rigueur, dans le respect du climat, du vocabulaire, du mode d’expression et des croyances de l’époque. Les pages consacrées, en addendum, à la juste datation du baptême de Clovis en sont la preuve.

    Pour ne pas être chronocentré, et donc anachronique, ce livre est cependant lié par mille fils à notre monde. « La nature a horreur du vide. L’Empire romain est mort en Occident. » Clovis est une charnière, la fin d’un cycle et le commencement d’un autre, cette heure un peu sombre, entre chien et loup, qui angoisse. Et ce n’est pas trop s’avancer que d’affirmer que nous y sommes aussi. Nous aussi savons ce qu’est une civilisation qui s’essouffle et s’étiole, qui, comme un vieillard, se crispe et se caricature, dont le raffinement devient perversion, le savoir-vivre hédonisme, la miséricorde faiblesse, le doute désespoir suicidaire. « Les chanteurs ont chassé les philosophes et les professeurs d’éloquence ont cédé la place aux maîtres en fait de volupté. »

    Et voici Clovis, jeune et barbare, doté d’une assurance, une rustrerie, un appétit, une énergie vivifiants : « J’accède au pouvoir au moment même où l’ancien monde bascule dans le vide. Mes impatiences font couler dans mes veines des lames en fusion. » Rien de tout cela – au contraire ! – ne pouvait laisser prévoir qu’il embrasserait la religion du Christ. C’est bien pour cela qu’il fut tenté par l’arianisme. C’est bien pour cela qu’il sembla s’engouffrer dans une manière de théologie de la rétribution résumée par Grégoire de Tours – « Tout lui réussissait car il marchait le cœur droit devant Dieu » -, et pourtant, la mort, sitôt baptisé, du premier enfant que lui donna Clotilde avait de quoi ébranler moins incrédule. Clovis commença d’ailleurs, tel Monsieur Jourdain, par faire du christianisme sans le savoir : ainsi le loue-t-on pour avoir accordé la liberté aux Alamans vaincus… « Je ne voulais pas m’encombrer de captifs », avoue-t-il, candide. « Parfois dans la vie, lui répond l’ermite Vaast, il arrive que l’acte soit plus fort que l’intention. »

    Et voici la vaillante Clotilde, justement, avec la clairvoyante Geneviève, parce que, comme l’écrivait Jacqueline Pascal, « quand les évêques ont des courages de femmes, il faut que les femmes aient des courages d’évêque », et que, précisément, les « druides mitrés », comme les appelait Childéric, père de Clovis, ne sont pas tous de la trempe de saint Remi.

    Quand il s’adresse là-haut, c’est le « Dieu de Clotilde », et lui seul, qu’il interpelle. Preuve que c’est avant tout par elle que la France fut christianisée.

    Philippe de Villiers ne fait jamais rien au hasard, et l’on plonge dans son livre comme l’on rentre au Puy du Fou : pour se divertir, apprendre, en avoir plein les yeux, admirer, retrouver la fierté du passé, mais aussi pour réfléchir et espérer.

    Ce livre sort presque en même temps que le Destin français, où tout semble déjà scellé et plié… à vue humaine, c’est vrai, et Éric Zemmour n’aime rien tant que la rationalité. Mais le mystère est ce que l’on ne peut expliquer. Ou seulement après.

    C’est ainsi que Clovis devint le père d’un Occident que l’on aurait pu croire définitivement condamné. 

    Ecrivain, journaliste
    Son blog
  • Sur le blog de notre ami Marc Rousset : 10 arguments en faveur de l’immigration qui sont faux (I/II).

    Source : http://marcrousset.over-blog.com/

    L’immigration est-elle une richesse pour la France ? Si l’on en croit le discours dominant, les arguments en faveur de l’immigration sont nombreux. Sur son site internet, l’internaute Je réinforme propose une excellente réfutation de ces arguments rabâchés sans fin par les immigrationnistes. Un travail à partager au plus grand nombre.
    Polémia

    L’immigration est de loin le sujet le plus tabou en France. Depuis des décennies, les mêmes arguments pour l’immigration, complètement éculés et généralement faux, sont répétés par les immigrationnistes, adeptes de la religion de la diversité.

    Comment ces arguments peuvent-ils survivre, alors qu’ils ne reposent sur aucune réalité et que leur fausseté est vérifiable ? Tout simplement parce qu’ils sont devenus des mantras, des actes de foi que la plupart des gens ne questionnent pas, et qu’ils sont trop ignorants pour savoir qu’ils reposent sur une déformation de la réalité et de l’histoire.

    Trop souvent, les immigrationnistes utilisent également des procédés argumentaires fallacieux en réinterprétant à leur avantage les termes du débat. C’est particulièrement flagrant avec l’utilisation du terme “immigré”. Lorsque la plupart des Français trouvent qu’il y a trop d’étrangers dans leurs pays ou qu’ils pensent que l’impact de l’immigration est globalement négatif, ils ne visent pas les Américains, les Japonais ou les Italiens, et ils n’ont pas à l’esprit la définition officielle de ce qu’est un immigré. Au contraire, ils pensent principalement aux individus d’origine afro-maghrébine, qu’il s’agisse d’étrangers, d’immigrés, ou de Français de papier de troisième génération. En effet, le critère primordial est ethnique, et n’a évidemment pas grand chose à voir avec le statut officiel d’immigré.

    C’est un fait qu’il est primordial d’avoir à l’esprit lorsqu’on débat de l’immigration. Ainsi, lorsque dans cet article, nous critiquons l’immigration, il s’agit essentiellement de l’immigration d’origine africaine. C’est un point du débat que nous développerons dans un autre article mais l’immigration européenne arrive beaucoup mieux à s’assimiler, car elle est beaucoup plus proche génétiquement et culturellement.

    Dans cet article, nous allons donc reprendre un par un les 10 arguments pour l’immigration les plus souvent utilisés, et nous allons prouver qu’ils sont faux. Ces arguments sont utilisés à la fois pour justifier l’immigration, mais surtout pour déresponsabiliser et excuser les immigrés de tous leurs comportements indésirables.

    C’est un article long, car il doit être précis, mais nous développerons chaque réponse dans des articles spécifiques. Ci-dessous, la liste des 10 arguments que nous allons réfuter ici :

    1. “La France a toujours été un pays d’immigration”

    2. “Les immigrés ont reconstruit la France”

    3. “On les a fait venir et on était bien content qu’ils viennent”

    4. “On les a parqués dans des banlieues”

    5. “Ils font le travail que les Français ne veulent pas faire”

    6. “L’immigration est une chance économique pour la France”

    7. “Ils ne sont pas plus criminels que les autres”

    8. “Ils sont plus criminels simplement parce qu’ils sont plus pauvres”

    9. “Ils sont discriminés par une société raciste”

    10. “C’est idiot de stigmatiser une population entière à cause de quelques éléments isolés, c’est un problème d’individus et pas de groupes”

    1) “La France a toujours été un pays d’immigration”

    On nous répète incessamment que la France est une terre d’immigration, même notre Président de la République l’affirmait en octobre 2019 dans un entretien avec Valeurs Actuelles. Et pourtant, cela relève plus d’un acte de foi doublé d’une ignorance de l’histoire, car cette déclaration est tout simplement fausse.

    En effet, les travaux du démographe Jacques Dupâquier ont montré que le fond génétique des Français est resté quasiment homogène et inchangé pendant plus de 15 siècles, de la conquête romaine à la seconde moitié du XIXe siècle.

    Même les “Invasions barbares” du IIIème au Vème siècle n’ont modifié la démographie qu’à la marge : l’addition des Francs, Wisigoths, Burgondes et autres peuples germaniques n’a jamais représenté plus de 5% de la population totale.

    Au cours des 5 siècles suivants, le seul mouvement migratoire à citer concerne les Vikings en Normandie, qui n’ont jamais représenté qu’une fraction très limitée de personnes (quelques milliers) qui se sont très rapidement mélangées avec les populations romano-franques.

    A partir de l’an Mil et jusqu’à la seconde moitié du XIXème siècle, la population française est extrêmement stable dans sa composition culturelle et ethnique. Aucun mouvement de population notable n’est constaté en France durant ces 900 ans.

    En réalité, les premières vagues d’immigration ne commencent que dans les années 1860, sont très limitées en proportion et concernent quasi-exclusivement des populations européennes. En 1911, on compte selon l’historien Daniel Lefeuvre environ 3% d’étrangers en France, qui sont pour la plupart originaires de Belgique ou d’Italie. En raison du besoin de main d’oeuvre, ces vagues s’intensifient dans l’entre-deux-guerres, mais concernent à 90% des Européens, et l’installation des immigrés est souvent temporaire. On constate notamment une inversion des flux dans les années 1930.

    C’est à partir de 1945 que l’immigration prend un tournant en France : non seulement les chiffres de l’immigration décollent, mais en plus celle-ci change largement de nature. Pour la première fois de son histoire, la France accueille désormais des vagues considérables d’immigrés d’origine extra-européenne, dont l’écart génétique et culturel avec la population autochtone est bien plus marqué.

    Pour s’en convaincre, une statistique et le graphique associé suffisent : alors que pratiquement aucun nouveau-né ne portait un prénom arabo-musulman dans les années 1950 en France, c’est désormais le cas de près d’un enfant sur 5.

    Pour récapituler, non seulement la France n’a connu quasiment aucune vague d’immigration notable pendant près de 14 siècles, mais en plus, ce n’est que depuis 60 ans que la France accueille en son sein des populations d’origine afro-maghrébine, dont l’intégration à la société française est incomparablement plus difficile que pour Européens de sang.

  • «Jean Raspail, c’est le panache et l’élégance française qui prennent le deuil !», par Maximilien Varangot.

    L'écrivain et explorateur français Jean Raspail est décédé ce samedi 13 juin à Paris à l'âge de 94 ans.

    Source : https://www.billetdefrance.fr/

    Une plume n’est que le prolongement d’un esprit, certaines sont les instruments de démiurges. Jean Raspail était des leurs. Car, comment ne pas voir dans son héritage l’art de sublimer l’intemporel dans un monde mouvant et liquide, et celui de redorer le blason des causes déchues et oubliées ?

    Il va sans dire que l’œuvre de Raspail ne se lit qu’à travers sa vie. Et quelle vie ! Enfant de la campagne paisible d’Indre -et-Loire, il monte à Paris faire ses études dans le privé où son goût pour l’écriture se déclare, mais en vain, car une critique lui vole sa vocation d’écrivain pendant un temps. Qu’à cela ne tienne, c’est donc vers le vaste monde que Jean se tourne ! Son âme d’aventurier lui vient sans conteste de son engagement dans le scoutisme, où, de jeune scout promettant il finira Commissaire National, gravissant tous les échelons de la hiérarchie, et sera un des organisateurs du camp de la paix en 1946 qui rassemblât les scouts du monde entier dans une communion fraternelle. Ainsi Raspail va s’appliquer à vivre l’aventure scoute jusqu’au bout.

    L’appel du grand large

    Et le voyageur part au-delà des mers, à la rencontre des populations qui ne sont plus grand-chose face à un monde moderne et désenchanté. Il traverse de long en large les Amériques et fait aussi le tour du Japon. Témoin et porte-parole des causes désespérées, il s’attache tout particulièrement à un peuple, les Patagons. Ce peuple de géants, situé dans ce bout-du-monde qu’est la Patagonie, est l’occasion pour Jean l’aventurier de porter un autre étendard, celui de la royauté. En effet, il fait partie de ces rêveurs et défenseurs obstinés du royaume éphémère de Patagonie et d’Araucanie, dont il peint l’histoire folle dans son livre Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie, sorti en 1981. Il va jusqu’à se proclamer consul général de Patagonie, ambassadeur convaincu d’un royaume oublié et d’un peuple méprisé.

    Mais ses convictions, Jean Raspail les a chevillé au corps, et c’est là toute la beauté de l’homme : parti pour explorer le monde, il n’a jamais oublié ce qu’il était, d’où il venait et ce en quoi il croyait. Son honneur était fidélité. Ce royaliste pétri de foi et de romantisme, Chateaubriand du XXe siècle, a permis, par ces romans, à plusieurs générations de renouer avec un héritage caché. La monarchie, cause perdue de la France païenne et républicaine, est redevenue sous la lanterne de Raspail une promesse plus qu’une utopie. Son engagement royaliste le pousse jusqu’à porter l’armure et partir au combat. Son fait d’arme le plus éloquent est bien sûr le 21 janvier 1993 lorsqu’il parvînt à réaliser un hommage place de la Concorde pour les 200 ans de la mort du « roi-martyr ». C’est une réussite, la foule est nombreuse, l’ambassadeur des Etats-Unis est là, et la manifestation interdite par la préfecture est finalement autorisée par le Président de la République François Mitterrand. Moment de grâce.

    Un esprit visionnaire

    Mais, au-delà du rêveur de grandes épopées, nous pouvons dire qu’il est, à l’image de Bainville durant l’entre-deux guerres, un prophète. Le Camp des saints, roman de l’apocalypse, résonne comme un écho dans notre actualité. Lucide, il a imaginé l’inévitable menace qui pèse sur la France : l’immigration massive. Pourquoi l’homme des cultures enfouies et des voyages lointains s’est-il inquiété de l’arrivée de ces gens venus d’ailleurs ? Parce qu’il n’oubliait pas que, ce qui importe pour un peuple, c’est d’être enraciné. Et c’est peut-être tout le sens de ses combats : l’enracinement. Et la France fait partie de sa liste des peuples menacés. Il nous a avertis. Certains y ont vu une réaction rance et xénophobe, d’autres ont entendu un cri d’alarme, ou plutôt le son du cor de Roland qui résonne à nouveau. Car, oui, lui se souvient des hommes qui ont défendu l’honneur.

    Ainsi, Jean à la silhouette droite, au style anglais et à l’arrogance française, a rejoint le Royaume des saints. Si certains disent que c’est la vieillesse qui a cueilli l’homme arrivé au bout de la jetée, je leur réponds que c’est parce qu’il n’a jamais perdu son âme d’enfant que Dieu l’a rappelé à lui. S’il n’a pas pu clamer Sire, et vu les lys refleurir, il restera comme l’un de ceux qui les ont semés.

    Jean Raspail, c’est le panache et l’élégance française qui prennent le deuil ! Une écriture de feu, un esprit visionnaire et un aventurier de l’ancien temps. Grâce à vous, Jean, le flambeau royaliste reste allumé, comme une lumière dans un monde qui se défait. Pour vous, je mets un genou à terre.

  • Ballon rouge, par Marie-Hélène Verdier.

    Marche pour le climat du 21 septembre 2019 à Paris

    Source : https://lincorrect.org/

    Alors que les élections municipales ont donné une large victoire aux Verts dans les grandes villes de France, Marie-Hélène Verdier revient sur les dérives de l'idéologie écologiste qui n'a rien à voir avec la saine écologie intégrale naguère prônée par le pape Benoît XVI.

    Durant le confinement, les seules enseignes lumineuses des rues étaient, avec celles des bureaux de tabac, les croix vertes des pharmacies. La vague des municipales aurait-elle un rapport avec cette couleur ambivalente, anxiogène et rassurante, qu’est le vert ? Depuis un demi-siècle le vert est monté en puissance et jamais l’expression « conversion écologique » n’a si bien convenu à la nouvelle religion à laquelle communie l’Europe entière.

    À la Start up nation en panne, les Français ont donc opposé, via une gauche plurielle, une Green attitude. Mais à quoi bon, un vote écolo ? Qui n’est pour l’air pur, les plages sans plastique ? Les enjeux environnementaux ne sont pas l’apanage du parti vert. Hulot a quitté le gouvernement. On dira qu’il n’y a pas eu de Greenwashing et que les leçons de ces élections sont l’abstention et le retour de la gauche plurielle. Certes, mais le parti vert est faiseur de rois. Et l’idéologie qui le sous-tend, une menace.

    Une idéologie s’inscrit dans le temps long et se nourrit de l’air du temps. Elle a une philosophie, ses slogans, ses emblèmes ses Useful idiots. Toute couleur, de son côté, a une valeur symbolique. Jusqu’au XXe siècle, le vert, couleur froide, des sorcières et des corps en décomposition, portait malheur. Fin du XIXème siècle, il entre dans les villes, via l’Angleterre, ses parcs et ses peintres. Au XXème siècle, avec la révolution écologique—squares, ceintures vertes, fontaines Wallace — il devient la grande couleur hygiénique et médicale, morale et politique. Avec Greenpeace, il entre au Parlement européen. Depuis 1970, on voit et vit la vie en vert : on mange de l’herbe, on boit du thé vert, on trie, on aime en vert. On privilégie des produits aux labels bio ou organic. Plantez un arbre sur votre balcon : la vue du vert fait baisser la pression artérielle.

    Jusqu’au XXe siècle, le vert, couleur froide, des sorcières et des corps en décomposition, portait malheur. Avec Greenpeace, il entre au Parlement européen.

     L’écologie politique est une nébuleuse philosophique ( « le passage de l’histoire subie à l’histoire conçue ») , sentimentale et romantique (l’amour de la nature et des animaux), progressiste, qui recycle toutes les idées : la biodiversité, la défense des minorités, les phobies, la pensée décoloniale, l’immigration, et soutient une forme d’islamisme politique au nom du vivre ensemble. Dans les faits, c’est un parti mondialiste reposant sur « un capitalisme vert » qui inaugure un cycle nouveau de croissance, avec le développement renouvelable.

    Mais c’est dans le domaine sociétal, moral, religieux qu’on voit le mieux l’intégrisme vert de la deep ecology qui lui est congénital. La deep écology fait table rase de la nature humaine : au nom de l’égalité des hommes et des femmes, des espèces, des règnes, le droit des animaux est mis à égalité avec « les droits humains » ; l’avortement tend à devenir un droit fondamental, et la migration, un droit. Elle prône le déracinement, la libre circulation de tout sous les vents éoliens du désir et du marché. Les visions prophétiques de Jacques Attali sont révélatrices de cette philosophie erratique.

    Cette idéologie a une complicité avérée avec le libéralisme le plus brutal dont on voit l’application avec le marché de la PMA-GPA.

    En réalité, cette idéologie a une complicité avérée avec le libéralisme le plus brutal dont on voit l’application avec le marché de la PMA-GPA. La propagande de cette idéologie se fait via les lobbys gays qui tissent, sur l’Europe entière, une toile impressionnante dont les écolos bobos sont les Useful idiots en propageant, dans les esprits, l’idée que le don de sperme c’est comme le don du sang : c’est bon pour la planète. On l’aura compris : le transhumanisme puise une source vive dans  la deep ecology.

    Benoît XVI en employant les mots « écologie intégrale », et l’expression « décalogue de l’environnement » ne se doutait pas de l’exploitation qu’on en ferait. Par les termes « écologie intégrale », il croyait renforcer l’alliance entre l’être humain et l’environnement qui doit être le miroir de l’amour créateur. Sauf que Dieu n’est pas Baruch et la Nature n’est pas Dieu. De même, la protection « du plus faible » inclut un droit à la migration dénué de sens. Le Pape Benoît avait pointé les dérives de l’idéologie écologiste qui place la nature au-dessus de l’homme. Sauf que, tombée dans le langage commun, l’expression « écologie intégrale de l’homme » en arrive à faire oublier l’acte créateur de Dieu qui, dans la Genèse, sépare les éléments par sa Parole ordonnatrice et féconde qui se fait Logos puis Verbe incarné dans le Christ, lequel récapitule tout en une Création nouvelle. Au lieu de cela, la Révélation fait place à une religiosité de l’amour coupée de Dieu : le vivre ensemble. On revient au panthéisme. Au nom de l’amour pour tous, la PMA entre dans les esprits.

    Le Pape Benoît avait pointé les dérives de l’idéologie écologiste qui place la nature au-dessus de l’homme.

    Lors de la journée de l’écologie, en 2017, la façade de Saint Pierre a été illuminée non pas avec des figures de l’histoire Sainte mais par des images de zoo, de singes, de perroquets, de primates : l’illumination de cette chaîne du vivant fut financée par les banques américaines dont la Banque Mondiale. Notre Mère la Terre est mise à l’honneur par tout un courant catholique actuel.  La Pacha Mamma est entrée dans les jardins du Vatican avant de finir dans le Tibre d’où elle fut repêchée. Tout cela entre en résonance avec un air du temps écolo. Derrière sainte Greta, la planète s’agenouille. L’Assemblée l’a écoutée religieusement, le 23 janvier 2019. La CEDH remplace le Tribunal de la Grande Inquisition en condamnant les pays (encore aujourd’hui, la France)  qui ne respectent pas « le droit » des peuples à migrer.

    Tout le monde connaît Babar, ce personnage de BD né entre les deux guerres. Babar a un costume couleur de printemps, une chemise blanche et un nœud papillon. Il est honnête et placide. Un dessin de Jean de Brunhoff montre sa troupe joyeuse dont un éléphanteau porte une pancarte « Vive le bonheur ». Mais le bonheur —cette idée neuve en Europe au XVIIIème siècle— s’est dégradée et recyclée dans les désirs les plus marchands. Elle drague les bobos des villes, les paumés et les nantis. La vérité est que le parti écologiste est le produit d’une élite mondialisée,  matérialiste, de cadres sans frontières ni états d’âme.

    Ce n’est pas un hasard si les tapis de jeu et de foot sont verts : le vert est la couleur du destin. C’est surtout une couleur chimiquement instable sous des apparences de printemps du monde. Au musée d’Orsay, un beau tableau de Félix Vallotton, le Ballon, montre un enfant courant sur une étendue d’un vert sombre, après un ballon rouge, dans une atmosphère menaçante.

  • Véronique Lévy veut convoquer un Nuremberg pour juger les coupables de l’avortement, le génocide des enfants à naître, p

    Source : https://www.medias-presse.info/

    En cette fin de mois de juillet, Véronique Lévy, sœur de Bernard-Henri, vient encore de se fendre d’un texte qui ne va pas faire plaisir à son frère.

    Je convoque un nouveau Nuremberg où seront jugés ceux qui ont légalisé l’attentat contre l’espèce humaine car contre DIEU

    Désormais je porterai le voile du Désert, le long voile des hommes bleus, les princes des dunes infinies. Mon masque ne sera pas un masque mais un voile, un voile INVIOLABLE.
    Je le porterai en signe de deuil. Mais aussi en signe de l’Hymen virginal avec le Créateur !

    Qui rendra la vie aux 10 millions d’enfants exterminés dans le sein de leur mère, congelés, disséqués ou fabriqués ex utéro pour alimenter l’industrie des lobbies de la technoscience? Qui rendra la vue, les oreilles à ces coeurs de pierre qui légiférèrent, légalisèrent ce génocide aux larmes interdites? En facilitent désormais l’accès et les modalités? Suppriment la liberté de conscience des soignants, le délai de réflexion des mineures et allongent le délai légal d’aspiration foetale à 14 semaines ?

    Qui ouvrira les lèvres à tous ces “chiens muets” dont parle le prophète Isaïe ? Qui citera au memento des morts le nom des ces petits dont les Anges aux Cieux voient la Face de Dieu.
    Les idolâtres veulent faire du peuple de sujets une masse informe et uniforme, corvéable à merci dès sa conception. C’est là que s’insinue l’envahisseur, c’est là, dans le lieu saint de la conception humaine. Pour servir les intérêts des lobbies de la mort et au-delà, des croquemitaines à la solde de satan !

    OUI au Voile de l’Hymen inviolé de la féminité. Il sera signe du ralliement à la vie nue et je le porterai en étendard! Non à la muselière de la soumission d’un club fétichiste à ciel plombé !

    J’aimerais déchirer de mes larmes le cœur partagé de ceux qui se disent catholiques et qui ne le sont pas, eux qui servent le monde avant Dieu. Ils se sont soumis au nouvel ordre de l’esclavage mondial de l’Homme par une minorité à la solde de la bête! Incendions les SECOS ! Libérons les minuscules! Empêchons l’abomination en marche, l’industrialisation de l’homme fabriqué en série et arraché à l’Image adorable de son Créateur.

    Je vomis avec Lui les hypocrites, la tiédeur d’un silence qui confond douceur évangélique et collaboration !!!

    je n’en dors plus, je mourrai de cette douleur de savoir que ces petits sont torturés , qu’ils sont réduits à être une masse congelée à -196 °, une masse dont disposent les ogres et qu’ils recyclent à volonté… Petits d’homme exterminés dans le mensonge et le silence servant une propagande mondiale.

    Je supplie le Créateur : J’appelle un Nuremberg éternel où seront jugés ceux qui ont légalisé tous les attentats contre l’Espèce humaine car contre DIEU.

    Ou qu’ils se convertissent!

    Arrachons nos masques! Qui est l’envahisseur? L’envahisseur n’est pas qui vous croyez. Le jour où vous direz non à ceux qui veulent faire du peuple de sujets libres, une masse informe et uniforme, corvéable à merci dès sa conception, vous serez des hommes. C’est là que s’insinue l’envahisseur, c’est là, dans le lieu saint de la conception humaine.

    Alors OUI au Voile de l’Hymen inviolé de la féminité. Non à la muselière de la soumission!

    Le Voile dont je parle n’est ni le voile musulman, ni le voile chrétien mais au-delà, le voile de la Conception Où Dieu appose Son Image. Le Voile tissé de nos 46 chromosomes, le voile du Temple qu’est notre corps: Inviolable …Notre corps tout empli de Son Souffle, notre corps crée à Son Image. Car berceau de l’Esprit! Je me recouvre du voile de la nuptialité. Et je vais au Désert, le Désert des Noces avec l’Epoux. “Je te séduirai, Je t’emmènerai au désert et là, JE parlerai à ton coeur.”

    Les envahisseurs, je vous assure, ce sont ceux qui séquencent nos génomes pour nous contrôler, ceux qui programment les embryons à vivre ou à éliminer; ceux qui fabriquent déjà des gamètes artificielles, des “organoïdes”, des “modèles embryonnaires” qu’ils démembrent ou vendent au plus offrant en pièces détachées de nerfs, d’organes, de coeur arrachés à leur petit être encore palpitant, pour satisfaire le commerce implicite du don d’organes ou des lobbies pharmaceutiques. Et que dire des chimères, cellules humaines implantées dans des ovocytes de porc ou de singes! Ce n’est pas une fiction mesdames et messieurs. C’est le programme de déshumanisation en marche qui bientôt condamnera vos libertés.

    L’Espèce humaine est menacée par ces rapaces: “là où il y a le corps, là s’assemblent les vautours “avait annoncé le Seigneur. Oui, j’arrache la convention du voile bourgeois, je m’enveloppe du Voile Sacré de la femme éternelle qui seule écrasera satan dans l’oeuf de son repaire, de son faux temple, lui qui veut nous arracher à notre liberté irréductible, celle d’avoir été créés pour le Don de l’homme à la femme et de la femme à l’homme, dans l’altérité de cet amour qui est un pont vers l’Unité.

    On ne sépare pas l’union de l’homme et de la femme de l’amour et de la création. QUE LES MARCHANDS NE TOUCHENT AU SANCTUAIRE DU OUI où veille la Vierge éternelle, gardienne de l’immaculé du monde.

    Dis Bernard-Henri, pourquoi tu tousses ?