UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : qu'est ce que le système ?

  • La France, homme malade de l’Europe ?, par Christian Vanneste.

    Ce n’est pas très agréable mais c’est une évidence ! La France est « l’homme malade de l’Europe » ! Depuis que le Tsar Nicolas 1er avait employé cette expression à l’encontre de l’Empire Ottoman, elle a fait florès. Elle désigne l’Etat qui s’enfonce, qui se noie, qui est à la veille de disparaître : les empires turc ou autrichien se sont ainsi disloqués après que ce diagnostic les eut visés . On n’imagine pas qu’un tel destin puisse advenir à notre pays…

    christian vanneste.jpgEt pourtant, des décennies de mauvaise gouvernance, une économie en capilotade, des finances vérolées, des services publics de moins en moins performants, une nation qui « s’archipélise », un peuple qui s’éloigne avec dégoût des isoloirs et des urnes… Les symptômes du mal sont nombreux et envahissants, mais l’oligarchie politique, administrative, financière et médiatique qui publie les bulletins de santé se veut rassurante. Un cancer ne peut pas être un bon médecin.

    45 ans de déficits budgétaires, un endettement qui croît d’année en année, des prélèvements obligatoires qui atteignent des sommets, une dépense publique de moins en moins maîtrisée, un commerce extérieur déséquilibré à notre détriment, une industrie qui joue les peaux de chagrin, un chômage qui gangrène la population active, une atmosphère politique qui désespère les citoyens. Plus personne n’ose parler du « modèle français » qui ressemble de plus à un épouvantail : la caricature de ce qu’il ne faut pas faire ! Les Français, en bons catholiques croyants ou non attendaient tout du Dieu-Etat, plutôt que d’eux-mêmes. Une élite reconnue pour sa compétence dirigeait tout depuis Paris, se procurait en impôts les moyens d’une providence inégalitaire auprès des Français assistés. La redistribution compensait royalement les inégalités. Les Français, par coutume, râlaient, mais oscillant entre une gauche « généreuse » avec l’argent factice et une droite élue avec des promesses de matamore et rejetée après un bilan timoré, ils accumulaient les avantages, la diminution du temps de travail, dans la vie, dans l’année, dans la semaine, les emplois publics hyper-sécurisés, comme si l’heure des comptes ne viendrait jamais. Le peuple souverain avait, puisqu’il était le roi, fait sienne la maxime prêtée sans doute à tort à Louis XV : « Après moi, le déluge » ! L’explosion des familles considérée comme un « progrès », et la déconstruction systématique de l’enseignement de notre histoire ont brisé la chaîne générationnelle. « Carpe Diem », « Cueille le jour présent », ce précepte hédoniste d’Horace est sympathique chez les poètes, disparus ou non, mais devrait conduire les politiciens qui s’en réclament devant le tribunal du peuple. Gouverner, c’est prévoir… prévoir, non sa réélection, mais les mesures qui peuvent assurer le salut public, le bien commun au moins à moyen terme….

    Lorsque la dépense publique atteint 57% du PIB d’un pays (Allemagne : 44%), que les prélèvements obligatoires vampirisent sa production de richesses à hauteur de 46% ( Allemagne 37%), on peut espérer que le socialisme au pouvoir garantisse au moins des services publics irréprochables, une formation performante des enfants, une protection de tous les habitants, ou au moins des nationaux, face au aléas de l’existence, comme les maladies, les catastrophes naturelles, les accidents, et la délinquance, présente dans tous les pays, mais à des degrés divers. La Scandinavie est souvent donnée en exemple de ce choix politique. Ce n’est déjà plus tout-à-fait vrai pour la Suède qui a entrepris des réformes il y a des décennies quand elle était au bord du gouffre. Le Danemark fait encore bonne figure, mais il est désormais derrière la France pour la dépense publique et les prélèvements… et il a gardé sa monnaie et bénéficie d’une fiscalité qualitativement très différente de celle que nous subissons, notamment en ayant mis en oeuvre la TVA sociale depuis très longtemps.

    La maladie française se traduit par le fait que justement, dans notre pays écrasé de taxes, de réglementations, et pourvu d’une armée de fonctionnaires (qui confirme la boutade de Clémenceau : La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts.), les administrations fonctionnent mal, les services ne sont plus assurés au public, et cela d’autant plus qu’ils sont plus nécessaires. L’Etat régalien ne remplit plus, ou très mal, ses missions : c’est avec effroi que les Français ont appris que Dijon avait été abandonnée pendant plus de deux jours à un règlement de comptes entre Tchetchènes et Maghrébins, armés ! Mais depuis, une gendarme ( Mélanie Lémée), un chauffeur de bus (Philippe Monguillot), et bien d’autres victimes soulignent « l’ensauvagement » d’un pays qu’on a transformé en un vaste terrain vague en forme d’hexagone destiné à accueillir tout la misère du monde. Partout, aux yeux de tous, une économie de trafics se répand, les zones de non-droit prolifèrent, et ce sont désormais les gendarmes, les policiers, mais aussi les pompiers, les personnels des urgences qui ont peur ! Pasqua disait qu’il fallait terroriser les terroristes ? Maintenant, la peur du gendarme, c’est la peur de celui qui dit à ses enfants : « surtout, à l’école, ne dîtes pas que papa ou maman sont gendarmes ou policiers ! La Justice est toujours à la portion congrue, mais contaminée par l’idéologie et la politique, elle étale au grand jour son impuissance et parfois sa nocivité. Qu’en pensent les parents de Thomas qu’un délinquant libéré trop tôt a assassiné ? L’école dont nous étions si fiers descend une à une les marches du classement PISA. C’est l’extrême-Orient qui brille désormais, comme c’est le cas aussi en matière de santé. Sans doute ce domaine est-il le mieux placé pour que les Français prennent conscience de la maladie. Nous pensions avoir le meilleur système de santé du monde : il a été terrassé par le Covid-19 !

  • Principe de précaution et servitude volontaire, par Christian Vanneste.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

    Le pouvoir actuel n’est pas libéral, mais « progressiste » ce qui est le contraire. Le libéralisme repose sur l’idée que la personne douée de raison peut au profit de la collectivité jouir d’une autonomie dont elle fera le meilleur usage non seulement dans son activité économique mais aussi dans l’ensemble de la vie sociale, avec bien sûr une juste répression des cas où son comportement nuirait à la collectivité.

    christian vanneste.jpgCette conception conduit à concevoir la société comme un vaste espace de liberté avec en son centre un noyau capable d’exercer les sanctions qui s’imposent à ceux qui contreviennent à des lois les moins nombreuses et les plus claires possibles. Le progressisme repose au contraire sur l’extension indéfinie du noyau central sous la forme d’un Etat tentaculaire multipliant les règlements et les interventions mais en clamant que c’est pour l’augmentation du bien-être et des menus plaisirs de chacun, et la sauvegarde de la santé et de la sécurité de tous. Ce système a été annoncé notamment par deux auteurs français épris de vraie liberté : La Boétie qui dénonce le caractère volontaire de la servitude chez les peuples qui acceptent de perdre leurs libertés et par Tocqueville annonçant une nouvelle forme de despotisme qui ne ruine la liberté que pour prétendre apporter le bonheur. Il est fascinant de constater à quel point la situation actuelle accrédite leurs craintes.

    Le levier du mécanisme réside dans le principe de précaution, et l’énergie qui le meut est la peur. Chacun désire naturellement persister dans son être et n’envisage sa disparition ou même son effacement progressif par l’âge et les handicaps qu’avec dépit. Le plus souvent, nous souhaitons au moins le meilleur avenir pour nos proches et nos enfants. C’est pourquoi le principe de précaution agit avec tant de force puisqu’il consiste à affirmer qu’il faut, face à un danger, prendre le maximum de mesures pour prévenir celui-ci, et donc sauver des vies, chacun recevant le message en pensant à la sienne. On remarquera l’utilisation de l’argument par exemple pour justifier la limitation de la vitesse, ou le confinement. Il s’agit de vies ou de morts virtuelles dont l’existence est purement statistique, mais l’effet est assuré : beaucoup placent leur vie parmi celles qui ont été sauvées et se font les collaborateurs zèlés et enthousiastes des restrictions qu’on apporte à leurs libertés puisque c’est « pour leur bien ». Evidemment, l’efficacité du processus varie avec les peurs : lorsqu’il s’agit d’environnement, de pollution, et plus encore de réchauffement climatique, la peur demeure lointaine et abstraite et n’est pas à la mesure des contraintes qu’on prétend imposer aux automobilistes, par exemple. De même, la convergence de la limitation de vitesse avec l’augmentation des amendes déclenchées par des radars a rendu le bon sens des conducteurs soupçonneux, et avec raison. La vitesse n’est pas, n’est plus la cause principale des accidents, mais seulement le facteur le plus facile à sanctionner quand il s’agit d’automobiles. Alors, le Covid-19 est arrivé, et là, tous les éléments ont été réunis pour permettre à l’Etat de jouer les protecteurs envahissants mais dévoués, et pour la foule moutonnière d’applaudir à la multiplication des précautions. Certes, en France, l’Etat avait manqué le départ, mal perçu l’opportunité en continuant à lui préférer le réchauffement climatique, mais il se rattrape depuis. Moins il y a de morts, plus il y a de précautions, c’est-à-dire d’atteintes à nos libertés.

    D’abord, il faut constater le caractère limité de la pandémie. Dans le pire des cas, celui de la Belgique, le virus aura tué une personne sur 1000, et le plus souvent atteinte par l’âge, et des pathologies qui ont affaibli son organisme. Dans les pays qui sont pointés comme subissant une catastrophe sanitaire, le chiffre est un peu supérieur à une personne sur 2000, et en France, légèrement inférieur. Mais plus les données paraissent satisfaisantes, plus le discours alarmiste s’amplifie, avec le risque d’une deuxième vague, l’inquiétude devant la rentrée scolaire, les rumeurs sur de nouveaux foyers que la propagande se plaît à nommer « clusters », et la menace d’un nouveau confinement calamiteux pour notre économie sinistrée. Quelle que soit la solidité de ces craintes, on ne peut que constater l’intérêt que le pouvoir y trouve en montrant son apparent dévouement et en recevant l’assentiment de la partie la plus « civique » de la population, hélas souvent la plus propice à la servitude volontaire. Un peu de lucidité serait souhaitable. Tandis que certains applaudissent lorsqu’une équipe de policiers force une famille à quitter un TGV qu’on arrête exprès parce qu’elle portait mal ce masque, inutile il y a quelques mois, trois gendarmes, appelés pour une rixe dans le centre-ville de Roquefort-La Bédoule, se sont retrouvés face à une vingtaine de personnes particulièrement agressives qui n’ont pas tardé à se retourner contre eux. Des policiers qui appliquent avec excès des règles à des contrevenants peu dangereux, d’autres qui reculent devant des loubards ou qui, pis encore deviennent leurs victimes, et d’autres enfin qui se font distraits lorsque le récalcitrant est trop vindicatif ou semble trop dangereux : les Français vont-ils accepter longtemps encore un pouvoir qui ne sait pas évaluer les véritables dangers et protéger véritablement toute la population ?

  • Ce samedi, jour de l'Assomption, pas de notes sur lafautearousseau, qui fait ”relâche”, comme les jours de Pâques et de

    christianisme.jpg"A la Grèce, nous devons surtout notre raison logique. A Rome, nos maximes de droit et de gouvernement. Mais à l’Evangile nous devons notre idée même de l’homme. Si nous renions l’Evangile, nous sommes perdus !" disait avec raison Jean de Lattre de Tassigny.

    Et Chateaubriand écrivait "...Après Alexandre, commença le pouvoir romain; après César, le christianisme changea le monde; après Charlemagne, la nuit féodale engendra une nouvelle société; après Napoléon, néant : on ne voit venir ni empire, ni religion, ni barbares. La civilisation est montée à son plus haut point, mais civilisation matérielle, inféconde, qui ne peut rien produire, car on ne saurait donner la vie que par la morale; on n'arrive à la création des peuples que par les routes du ciel : les chemins de fer nous conduiront seulement avec plus de rapidité à l'abîme..." (Mémoires d'Outre-tombe, tome II, p.261). 

    Pourquoi ce "néant" dont parle, avec raison, Chateaubriand, après Napoléon, le sabre, l'héritier, le continuateur de la Révolution ?

    Parce que la Révolution est d'abord et avant tout anti chrétienne; qu'elle s'est pensée, voulue et accomplie, en dehors, sans et contre l'héritage millénaire de la France chrétienne; un héritage qu'elle a voulu effacer et qu'elle prétend remplacer par elle-même, puisqu'elle se conçoit comme une nouvelle Religion, la Nouvelle Religion Républicaine.

    Mais cette Nouvelle religion est inféconde : elle n'a su qu'affaiblir considérablement - sans le détruire  complètement - le christianisme et avec lui l'âme, l'esprit Français. Et, aujourd'hui, les Français - des-éduqués par une Ecole sectaire qui les a voulus "sans Dieu et sans Roi" - pour reprendre le mot de Jules Ferry - se retrouvent désemparés face à un Islam conquérant - lui - ou alors face au "vide", au "néant" dont parlait Chateaubriand.

    Et cela parce que ses soi-disant "valeurs" ne sont que des mots, des abstractions et des incantations vaines, des formules creuses, qui ne pèsent d'aucun poids devant les réalités. La République idéologique n'a su et pu que détruire, sans rien construire à la place de ce qu'elle effaçait...

    Le 8 novembre 1906, René Viviani prononça un discours fleuve à l'Assemblée (extrait) :

    lfar viviani.jpg"...Nous sommes face à face avec l’Église catholique... La vérité, c’est que se rencontrent ici... la société fondée sur la volonté de l’homme et la société fondée sur la volonté de Dieu... Les Congrégations et l’Église ne nous menacent pas seulement par leurs agissements, mais par la propagation de la foi... La neutralité fut toujours un mensonge.

    Nous n'avons jamais eu d'autre dessein que de faire une université antireligieuse... de façon active, militante, belliqueuse...

    ...Nous nous sommes attachés dans le passé à une œuvre d'irreligion; nous avons arraché la conscience humaine à la croyance...

    ...Ensemble, et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus...

    ...Nous ne sommes pas seulement en présence des congrégations, nous sommes en face de l'Eglise Catholique, pour la combattre, pour lui livrer une guerre d'extermination..."

    Peu de temps avant ce discours, haineux mais au moins clair, c'est Georges Clemenceau qui, le 29 janvier 1891, avait lui aussi été très clair :

    lfar viviani 1.jpg"...La Révolution française est un bloc… un bloc dont on ne peut rien distraire... C’est que cette admirable Révolution par qui nous sommes n’est pas finie, c’est qu’elle dure encore, c’est que nous en sommes encore les acteurs, c’est que ce sont toujours les mêmes hommes qui se trouvent aux prises avec les mêmes ennemis. Oui, ce que nos aïeux ont voulu, nous le voulons encore. Nous rencontrons les mêmes résistances. Vous êtes demeurés les mêmes ; nous n’avons pas changé. Il faut donc que la lutte dure jusqu’à ce que la victoire soit définitive..."

    Ce combat de titans a donc débuté avec la funeste Révolution de 1789, et, depuis l'instauration de la funeste République en 1875, la France subit ce Régime qui la déclasse inexorablement, du point de vue matériel, en même temps qu'il la "vide" intérieurement de sa richesse spirituelle. Après avoir "changé le peuple" dans son mental, son moral, son imaginaire, par l'école, la République idéologique, devenue Système monstrueux, "change le peuple" par une immigration massive et continue : tout, pourvu que meure la France traditionnelle, lentement surgie du fond des âges àlfar flamme.jpg partir de Clovis et de son baptême.

    "Pour moi, l'histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L'élément décisif pour moi, c'est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l'histoire de France à partir de l'accession d'un roi chrétien qui porte le nom des Francs" (Charles de Gaulle). 

    Voilà pourquoi - trop rapidement résumé, certes... - lafautearousseau, trois fois par an, manifeste son attachement aux vraies racines de la France, qui sont chrétiennes, plutôt qu'aux malfaisantes nuées d'une Révolution sanguinaire, belliqueuse et génocidaire...

    A Noël, à Pâques et le 15 août, voilà ce que nous voulons dire, en... ne disant rien !

    lfar fleur de lys.jpg

  • Respect du port du masque et des gestes barrières : et si on arrêtait les bêtises ?, par Natacha Polony.

    Source : https://www.marianne.net/

    "Le simple comportement rationnel face à ce virus devient l'exception et l'attitude erratique des autorités le dispute à l'absence du minimum de bon sens de nombreux citoyens", regrette Natacha Polony.

    Certains ont les yeux rivés sur les chiffres. D'autres affirment crânement qu'ils ne se laisseront pas manipuler par des pouvoirs publics occupés à répandre la peur. D'autres encore se demandent tout simplement si la rentrée des classes aura lieu. La deuxième vague arrivera-t-elle ? Est-elle déjà sur nous ? Dois-je porter un masque en sortant de chez moi ? Est-il obligatoire ici ? Et sur le trottoir d'en face ?

    Disons-le clairement : qui voudrait provoquer des mouvements de révolte contre les règles sanitaires ne s'y prendrait pas autrement. D'ailleurs, le port du masque est le nouveau prétexte du déferlement de violence qui est devenu en France le mode d'expression spontané d'une partie de nos concitoyens. On tue un chauffeur de bus, on éborgne un vigile à coups de couteau, on tabasse une jeune femme pour une remarque sur l'obligation de porter le masque. Porter le masque, c'est respecter la loi et les autorités : qui rejette le système (ou la République, ou la France) se fait une gloire de ne pas le porter. Mais quiconque veut proclamer qu'il est un être libre, qu'il n'a pas peur de la mort et qu'on ne la lui fait pas fait aussi partie du club. Sans oublier ces « jeunes » qui considèrent qu'après l'affreux traumatisme du confinement, ils ont besoin de « se lâcher »… Le simple comportement rationnel face à ce virus devient l'exception et l'attitude erratique des autorités le dispute à l'absence du minimum de bon sens de nombreux citoyens.

    Simple bon sens

    Premier point : on peut évidemment se gausser de cette histoire de deuxième vague en expliquant que la première n'était déjà pas une déferlante, en comparaison des grands fléaux historiques, et que les chiffres actuels, avec 380 personnes en réanimation le 18 août, sont infinitésimaux. Certes. La question n'a jamais été d'éviter des millions de morts (et les projections délirantes de certaines autorités de santé n'ont pas aidé à leur crédibilité) mais d'éviter des morts évitables. Or le virus circule, comme le démontre non pas le nombre de tests positifs (puisqu'il dépend du nombre de gens testés) mais le rapport entre le nombre de gens testés et le nombre de tests positifs. Il circule de plus en plus rapidement chez les 15-34 ans, qui sont actuellement les principaux vecteurs. D'où le fait qu'il y a peu de cas graves. Mais avec une augmentation désormais exponentielle du nombre de contaminations, on peut légitimement s'inquiéter.

    Le problème est bien sûr que, si la prudence évite le retour d'une phase épidémique grave, personne ne pourra prouver qu'il y aurait eu, sans elle, cette fameuse phase. Cela s'appelle le principe de précaution, qui n'a rien à voir avec la psychose ou le fantasme du risque zéro. Le simple bon sens, c'est-à-dire les quelques gestes et habitudes qui permettent de vivre normalement avec ce virus. La catastrophe économique qui se prépare, et que vivent déjà en silence les professions de l'événementiel, le monde de la culture, les hôteliers, les restaurateurs, les chauffeurs de taxi et d'autres, devrait nous guérir de l'envie d'en remettre une couche. Et les chefs d'entreprise, plutôt que d'ergoter sur le coût supplémentaire lié aux mesures de précaution, devraient être les premiers à former leurs salariés. Tout, plutôt qu'un nouveau confinement.

    Sauver l'économie française

    Hélas, et c'est le deuxième point, pour que ces comportements évidents - comme celui de ne pas se placer à cinquante centimètres de son interlocuteur ou de mettre un masque dans un espace clos plutôt que de l'ôter en proclamant avec satisfaction « ici, on est entre nous, il n'y a pas de virus » - soient adoptés, encore faut-il que les autorités aient envoyé dès le départ un message clair. Nous continuons à payer le mensonge initial sur les masques, qui explique que le gouvernement ne les ait pas rendus obligatoires au sortir du confinement, quand c'était l'évidence. Aujourd'hui, on en est à inventer des règles byzantines (et les Parisiens sont priés de se déplacer avec un plan de la ville pour savoir s'ils sont dans une zone « à risque ») au lieu de tout simplement considérer que le masque est obligatoire, surtout dans les espaces clos, sauf quand on est seul, et que la priorité reste de se laver les mains, habitude dont on peut se réjouir qu'elle entre dans les mœurs.

    Pis, nous continuons à entendre des médecins expliquer qu'il ne sert à rien d'aller se faire tester tant qu'on n'a pas de symptômes, quand bien même on a été en contact prolongé avec une personne malade. Il y a 53% d'asymptomatiques ! Est-ce si difficile de prendre en compte cette donnée ? Les repérer pour éviter qu'ils ne contaminent. Porter un masque, non pour se protéger soi-même (merci aux scientifiques qui continuent doctement à nous dire que le masque ne sert que pour les soignants et les malades) mais parce qu'on est peut-être porteur sans le savoir.

    L'urgence est de sauver toutes ces petites entreprises, tous ces indépendants que la crise va laminer, quand les mesures gouvernementales, comme toujours, s'intéressent surtout aux grands groupes. L'urgence est de sauver l'économie française. Et le peu de cohésion nationale qui nous reste, quand, plus que jamais, notre responsabilité individuelle a des conséquences collectives.

  • Quand Jean Raspail répond aux questions de François Davin et Pierre Builly...

    jraspail.jpg

    Jean Raspail répond aux questions de François Davin et Pierre Builly   

     

    Nous l'avons connu d'abord par ses livres. Aux Baux 76, nous l'avons entendu nous dire sa confiance dans une certaine remise en cause des conformismes intellectuels régnants. Et son espérance rejoignait la nôtre sans qu'il fût besoin que Jean Raspail appartînt à l'Action Française : ce discours figure dans Boulevard Raspail, son dernier livre. 

    On appréciera le tour très libre, très peu formel, de l'entretien qu'il a accordé à François Davin et Pierre Builly. 

    Si Jean Raspail laisse des questions sans réponse c'est que notre famille d'esprit n'a que peu de goût pour les idéologies et les systèmes. Sur les réalités à défendre, l'accord ne va-t-il pas de soi ?

     

     

     : une de vos anciennes chroniques du Figaro m'a particulièrement marqué. Elle date d'environ deux ans, s'intitulait « les signes noirs » et me paraissait assez bien refléter ce que vous pensez, ce que vous dites, ce que vous avez mis dans le « Camp des Saints » ce que vous avez exprimé dans la « Hache des Steppes » et dans le « Jeu du Roi ». Au-delà de la péripétie électoraliste, au-delà du jeu des forces politiques proprement dites, ce que nous pourrions appeler le pays légal, il y a un danger, un risque de déliquescence pour la société française dans toutes ses composantes qui étaient jusque-là restées organisées : par exemple l'éducation, la justice, l'armée, etc. ...

     

    Jean Raspail : Si ma mémoire est bonne, j'ai écrit à ce moment-là, et je le crois toujours, que peu à peu des hiérarchies parallèles se sont établies au sein de toutes les organisations sociales : l'armée, l'enseignement, la Justice, l'Eglise. Il me semblait que personne ne le disait à ce moment-là. J'ai eu un petit peu d'avance sur les autres. Pas tout seul d'ailleurs.

     

     : En effet, vos livres et vos chroniques ont fait irruption dans le marécage, pratiquement les seuls à l’époque. Aujourd'hui il y a beaucoup de monde qui évoque ces sujets.

     

    J. R. : Actuellement les signes dont j'ai parlé me semblent connus de l'opinion, qu'il s'agisse de l'opinion modérée ou majoritaire, comme vous voudrez, ou même, peut-être, d'une partie de la gauche. Ce qui est étonnant aujourd'hui, c'est qu'il n’y a pas de réaction réelle. Tout se passant au niveau politique, plus rien ne se passe au niveau - comment dirais-je ? - des âmes, comme si les pouvoirs en place ne prenaient pas en compte l'âme de la nation. Et cela c’est ce qu’il va falloir essayer de dire. Je prétends par exemple que la jeunesse est complètement abandonnée à elle-même. Il y a des tas de gens qui s'occupent d'elle, les sports, par exemple, ne sont pas mal gérés, l’Education nationale représente un budget énorme … Je mesouviens qu'Herzog me disait, alors qu'il était Secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports, que l'argent ne lui manquait pas pour construire des piscines ou des stades, qu'il y en avait partout mais que c'était l'âme qui manquait pour y aller. Il en est ainsi dans tous les domaines. Or, à moins de ne plus être en démocratie libérale, est-ce qu'un gouvernement pourrait avoir un pouvoir sur les hommes ? 

     : Est-ce que la nature de la démocratie libérale n'est pas de susciter autour d'elle des contre-pouvoirs ?

     

    J. R. : Certainement cela tient à la nature de la démocratie libérale. D'ailleurs, j'en parle dans les chroniques que j'écris actuellement. J'en ai déjà fait trois. Il en paraît une par mois. J'ai écrit « jeunesse et démocratie », « rites et démocratie », « patrie et démocratie ». Après je ferai « races et démocratie », « Famille et Démocratie », etc. ... toute une série pour savoir où la démocratie peut être bonne... Personnellement, je ne suis pas fasciste, je ne considère pas qu'une démocratie est forcément mauvaise.

     

     : Tout dépend de ce que vous entendez par démocratie.

     

    J.R. : C'est ce que j'essaie de définir. Pour clarifier ma pensée, disons simplement que je ne suis pas du tout un théoricien, que j'essaie d'être un écrivain qui réfléchit sur les problèmes de ce temps.

     

     : Vous ne résolvez encore rien. Vous dites : on connaît les signes mais il y aura une nouvelle étape à franchir. Connaîtrait-on les causes de ces signes, que l'on connaîtrait le remède. Mais le remède ne sera connu que lorsqu'on aura une version claire des causes. Que faire pour en sortir ? Jusqu'à présent vous ne voyez pas le comment.

     

    J.R. : Ce qui est embêtant. Il semblerait qu'en ce moment la fameuse distinction de Maurras entre le pays réel et le pays légal n'est plus vraie. Le pays profond ou réel n'est pas du tout traversé par les mêmes courants de sentiment, d'enracinement. On se trouve devant un pays, il n'est pas le seul d'ailleurs, qui était jusqu'à il y a, au fond, peu de temps, industrialisé à 5%. Aujourd'hui le pays réel ou profond, ça ne veut plus dire grand-chose quand on voit par exemple Sarcelles ou n'importe quoi d'autre, toutes ces immenses banlieues ou cette région parisienne où vivent quand même 25% des Français. Je connais bien mon village en Provence que j'habite six mois de l'année. Je suis certain que c'est le pays réel. J'entends mes socialistes au bistrot. Ils feraient rougir Rocard et Mitterrand. Quant au pays profond, il n'est plus tellement profond. Il est devenu d'une effroyable superficialité; on ne sait plus trop par quel bout le prendre.

     

    : Oui, mais vous dites que la solution ne paraît pas résider dans le libéralisme avancé.

     

    J.R. : Probablement pas.

     

     : Vous dites je vois les signes, j'étudie les signes ...

     

    J.R. : Je crois que c'est le privilège de l'écrivain. Comme il n'a pas d'œillères, il a plus de liberté pour juger les choses d'un peu haut. Il n'est pas obligé de rédiger un article de journal tous les jours.

     

     : Votre héros du « Jeu du Roi » en vient à sortir du monde et à se créer un royaume intérieur. Je crois percevoir en lui un fond de découragement ou de pessimisme. Est-ce un peu vous ou uniquement un personnage ?

     

    J.R. : Il y a une certaine : ambiguïté du personnage. Tous les romanciers vous le diront, il y a une part probablement de l'auteur, on ne sait pas très bien où elle est, elle peut se trouver un peu partout. Ce n'est pas explicable. D'autre part un romancier n'écrit pas une histoire que mène uniquement un désir démonstratif. Vous avez vu Dutourd dernièrement. Vous lui avez parlé de Mascareigne. Eh bien ! Il a répondu la même chose. 

    Je ne pense pas que mon héros soit pessimiste dans cette histoire. Je pense que l'univers qu'il trouve ne lui convient pas : il s'en est fabriqué un autre et comme en l'occurrence ce jeune garçon puis cet

  • L'hommage de Frédéric de Natal à Jean Raspail : «La révolution !? A mes yeux, elle a été un désastre !».

    Source : http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

    7.jpg«La révolution !? A mes yeux, elle a été un désastre !». A 93 ans, l’écrivain  Jean Raspail n’a rien perdu de sa verve. L’auteur de « Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie » ou de «Sire» assume son monarchisme décomplexé. Dans un récent entretien accordé au magazine Valeurs actuelles, l’ancien président du Comité national pour la commémoration de la mort de Louis XVI nous explique pourquoi il est royaliste.

    «Une décision très logique ». Il ne vient pas d’un milieu qui se prête à la nostalgie monarchique et pourtant, Jean Raspail est venu au royalisme, fruit de ses multiples réflexions. Il a ses détracteurs, ses admirateurs, mais lui n’en a cure. Comme cet avoué de Périgueux dont il va retracer la vie, éphémère roi de Patagonie, Jean Raspail respire la liberté de penser.

    « Le roi est la manière la plus simple de gouverner un pays. Car un roi n’est pas seul, il est issu d’ancêtre présents en France depuis des milliers d’années et est façonné par cette histoire familiale intimement liée à son pays », citant la « fameuse phrase qu’adressaient les royalistes au comte de Paris, héritier des quarante rois qui en mille ans ont fait la France ».

    L’homme oppose naturellement monarchie et république. « Le roi est l’incarnation de la nation, ce que n’arrive pas à faire un président de la république élu pour un court terme, à la courte vision et aux intérêts égoïstes ». L’oeil percé de mysticisme, il rappelle l’importance du sacre et de ce lien sacré avec Dieu, la religion qui a été l’appui sans faille des monarques et qui a participé à la construction de la France. Le pouvoir royal (…) acquiert toute sa grandeur et sa plénitude » à travers l’onction donnée au roi, à Reims. La révolution française a brisé ce lien entre le peuple et le roi. « En rejetant son Dieu et son roi au profit d’un individualisme dont nous payons le prix désormais », la république, la révolution  a créé « au peuple le sentiment qu’il était républicain » déplore t-il. « La façon dont elle s’est déroulée est d’ailleurs d’une sanglante vulgarité avec la tuerie à la Bastille, les arrestations des nobles, les assassinats et déportations des prêtres, les exterminations en Vendée » rappelle-t-il en guise de mémoire aux générations futures.

    8.jpgD’ailleurs, lui qui a été à la tête du Comité national pour la commémoration de la mort de Louis XVI, un événement qui avait rassemblé en janvier 1993, plus de 5000 personnes et personalités sur la place de la Concorde, entend remettre Louis XVI à la place d’honneur qu’il mérite. Quand même, il a dû batailler pour imposer son comité dans une république peu enclin à fêter ce parricide dont elle est l’héritière. Faisant fi des caricatures en vigueur et toujours distillée contre le « Capet », il rappelle-à juste titre- que le roi était « extrêmement populaire au moment du déclenchement de la Révolution ». « C’était un personnage empli de bonté » affirme-t-il, un brin compatissant. Et de nous raconter une de ces anecdotes amusante dont il a le secret. Convoqué à la veille du rassemblement, le préfet avait interdit la manifestation, craignant un débordement. Et de demander au comité de changer la date du rassemblement. «Louis XVI ayant été assassiné le 21, c’était évidemment impossible », encore moins le lieu. Invité sur les ondes de RTL, quelque heures avant, Jean Raspail décrit la situation incongrue qu’il vit, à la Radio. Avant subitement d’apprendre qu’elle peut avoir lieu. Le responsable de ce changement inattendu ? François Mitterrand, alors Président de la république, qui avait entendu la conversation, était intervenu immédiatement. « Le seul de nos présidents à avoir eu le sens de l’histoire de France » ajoute t-il en guise d’ultime hommage à un homme qui a marqué de son sceau les années 1980 et qui fut proche du comte de Paris. Il est vrai qu’à cette époque, le président de la République recevait régulièrement le prétendant au trône et qu’il ouvrait son bureau à Bertrand Renouvin, dirigeant de la Nouvelle action royaliste.

    9.jpgQue pense-t-il de la querelle dynastique est des chances de restauration de la monarchie ?  Un système qui n’est pas exsangue de critiques néanmoins, citant certaines erreurs commises par des rois ou des régentes. « Un roi ne reviendra que si l’un des deux prétendants actuels accepte de faire hommage à l’autre » déclare ce traditionaliste convaincu et anti Anne Hidalgo au journaliste qui l’interroge.  Avant de surenchérir : « J’ai été très impressionné par Alphonse de Bourbon, décédé en 1989, et père de l’actuel prétendant Louis. Lorsqu’il est venu se présenter au « mouvement royaliste », on a vu arriver un personnage réunissant toutes les qualités (…). Moi qui croyais la partie perdue, j’ai rejoint le royalisme grâce à lui. Il est malheureusement mort dans un accident de ski. Et son fils n’a pas du tout la même prestance. ». Et si il se trompe dans l’interview en affirmant que le prince Jean d’Orléans n’aurait pas participé à « La Manif’ pour tous » (l’actuel comte de Paris a bien défilé en 2013, photos à l’appui-ndlr), il regrette que celui-ci « ne se soit pas levé » pour prendre la tête du mouvement. Pour l’écrivain, Jean aurait dû s’imposer naturellement : «Je suis le roi et ne je peux admettre dans mon pays des choses comme ça ! » aurait dû dire le prétendant, selon Jean Raspail. « Imaginez les conséquences d’un tel communiqué ! » se met à rêver le royaliste. « Je regrette que le courant n’ait pas, ou plus, d’idées » conclu-t-il amèrement, dans une forme de nostalgie qui le mène vers le dernier chapitre d’une vie bien remplie et un nom qui restera à jamais dans les annales de l’histoire et de la littérature.

    Copyright@Frederic de Natal

    article paru le 14 avril 2019 . Source @Valeurs Actuelles.

  • Sommes-nous à la veille d’une révolution ?, par Christian Vanneste.

    Selon les gauchistes, la révolution doit faire tomber le régime, la société même, comme des fruits mûrs. Rares sont cependant les fruits de cette espèce qui tombent sans qu’on les pousse un peu tant l’inertie du conformisme l’emporte sur l’ardeur du changement. Cette résistance à la chute est due à ce que Richard Nixon avait appelé la « Majorité silencieuse ». Cette formule est très significative. Elle implique que dans une société donnée, ce sont les minorités qui parlent et qui agissent. Une démocratie n’est donc qu’une apparence dans la plupart des cas puisque la majorité du peuple ne s’exprime que périodiquement.

    christian vanneste.jpgDans l’intervalle, ce sont des minorités qui gouvernent, ou s’opposent au gouvernement avec l’espoir de le remplacer à l’occasion d’une élection, ou de manière plus radicale, en désirant renverser le régime, voire bouleverser la société. Certains pays, comme la Suisse, s’approchent de l’idéal démocratique, qui permettent à la majorité de s’exprimer très souvent à travers des référendums, d’autres s’en éloignent par l’organisation de scrutins, plus ou moins espacés, destinés à élire des responsables politiques, plus ou moins « représentatifs », cette notion elle-même étant discutable. Dans tous les cas, l’opinion publique est conditionnée par des moyens de formation et d’information détenus par des minorités. Lorsqu’il y a adéquation entre la minorité qui tient le gouvernement ou plus largement domine le système et celle qui détient les leviers de la pensée par la censure ou par la propriété, il faut des circonstances exceptionnelles, comme une guerre calamiteuse ou une crise économique considérable, pour faire tomber le régime et transformer la société. Ainsi en a-t-il été de la Russie tsariste en 1917, passée en quelques mois entre les mains des bolcheviques qui n’étaient nullement majoritaires dans le pays, ni même parmi les révolutionnaires malgré leur dénomination trompeuse.

    Bien d’autres révolutions eurent lieu effectivement parce que l’inertie de la majorité silencieuse a été bousculée par la réunion de trois facteurs : d’une part, la minorité au pouvoir était affaiblie de l’intérieur par la corruption, par les contradictions entre l’idéologie proclamée et les comportements des gouvernants, en second lieu, les moyens de diffusion de la pensée étaient détenus par des opposants de telle sorte que des idées nouvelles favorables à un changement l’emportaient jusque dans la sphère dirigeante, et enfin une minorité de rupture existait qui saisirait l’occasion, celle d’une guerre ou d’un mouvement de foule, par exemple, pour s’emparer du pouvoir. Il a fallu trois ans pour que les Jacobins instaurent la République en France. La monarchie est tombée comme un fruit mûr. Quelle qu’ait été pendant un siècle encore l’opinion majoritaire qui permit à des majorités monarchistes de l’emporter lors d’élections, et à des régimes monarchiques de se succéder, on n’est jamais parvenu à accrocher à nouveau le fruit à son arbre. 1792 a toujours fini par s’imposer jusqu’à faire croire que la République était le stade ultime de l’histoire de France, une République assagie par rapport à la Terreur, certes, mais bourgeoise et brandissant toujours ses vieux idéaux concoctés dans des cénacles étroits.

    La France connaît-elle à nouveau une période révolutionnaire ? Les éléments en sont réunis : La caste dirigeante n’inspire plus aucune confiance et ne s’appuie plus sur aucune conviction. Elle passe d’une mode idéologique à une autre et croit faire preuve d’ouverture quand elle révèle sa vacuité. Peu à peu ses « valeurs » explosent et se transforment en leurs contraires sans même que ceux qui s’y réfèrent paraissent s’en apercevoir. La liberté n’est plus l’autonomie rationnelle du citoyen qui lui permet de choisir la loi à laquelle il obéira, mais la libération des désirs, l’émancipation des individus, des communautés. L’égalité n’est plus celle des droits entre les citoyens, l’égalité des chances, mais celle des individus sans considération pour leurs mérites. La laïcité n’est plus la neutralité de l’Etat face aux croyances spirituelles, mais la négation active de celle qui est liée à l’identité même du pays. Au nom de l’urgence climatique ou sanitaire, de la lutte contre le racisme, on multiplie les interdits. La liberté recule tandis que l’égalité ne se limite plus à l’effacement des hiérarchies même indispensables mais à leur inversion selon le principe de la discrimination positive. La formation et l’information sont les vecteurs de ce renversement. La censure a changé de camp. Les groupes minoritaires réclamaient leur droit à la parole face au courant majoritaire, conservateur du socle de valeurs sur lequel repose notre société. Désormais ce sont ces groupes qui ont envahi les plateaux des chaînes d’information, les salles de conférence des universités, et les livres d’histoire qui interdisent aux conservateurs de s’exprimer. C’est ainsi que Sylviane Agacinski a été censurée à l’université Bordeaux Montaigne (UBM) parce qu' » il serait dangereux d’offrir une tribune à une personne digne de la manif pour tous ». De procès perdu en procès gagné, Zemmour a offert un bel exemple de résistance à ce renversement grâce au soutien d’un large public, mais il ressemble terriblement à une exception qui confirme la règle quand on voit la quantité de nullités qui ont le droit de s’exprimer sous prétexte par exemple que la couleur de leur peau n’est pas majoritaire en France. Le désir d’abattre les statues qui jalonnent l’histoire de notre pays atteint le paroxysme de ce mouvement suicidaire : la Voix du Nord retranscrit sans réserve la volonté d’une poignée d’excités de faire tomber la statue du Général Faidherbe à Lille en oubliant que celui-ci a évité par ses combats l’occupation du Nord par les Prussiens en 1870, après avoir été Gouverneur du Sénégal et avoir à ce titre développé cette région de l’Afrique. Quand bien même le second point serait discutable, le premier ne l’est pas.

    L’addition des minorités ne constitue pas une majorité de gouvernement : on n’imagine pas une alliance entre les LGBT, les islamistes, les antiracistes, et les antifas dont les revendications sont souvent contradictoires. Il y a quand même une convergence de fait pour affaiblir notre société, son unité, son identité, démoraliser sa population. C’est là un terreau révolutionnaire dont un jour ou l’autre une minorité organisée pourrait profiter, car le fruit trop mûr, pourri sur sa branche, sera prêt à tomber.

  • L'écologie politique aujourd'hui. Partie 1 : Les Verts du XXIe siècle, héritiers des royalistes d'antan ?, par Jean-Phil

    Les élections municipales de 2020 « virent au vert », affirmait un observateur au soir de la « vague verte » qui s’empare, avec des scores parfois sans appel, de grandes villes, voire de métropoles qui semblaient promises « ad vitam æternam » aux partis « sérieux », c’est-à-dire de la droite et de la gauche classiques et « républicaines », ce dernier adjectif n’indiquant pas grand-chose, en fait, sur l’attachement des susdits aux institutions de la République…

    jean philippe chauvin.jpgMais la très forte abstention, peu surprenante au regard de la situation autant psychologique que politique, ne peut tout expliquer, loin de là, et, en démocratie électorale, « les absents ont toujours tort », ce que soulignait d’ailleurs le premier ministre lui-même dans son intervention havraise du soir. Si les Verts (Europe Ecologie-Les Verts, selon leur étiquette) peuvent conquérir des municipalités, c’est aussi parce qu’ils correspondent à la nouvelle sociologie des grandes villes : un journaliste, parlant en terme de classes, signalait qu’ils représentaient le nouveau « vote bourgeois » quand les classes plus populaires, désormais, désertaient les urnes pour préférer des formes d’action directe (Gilets jaunes, par exemple) ou des stratégies d’indifférence ou de retrait volontaire, motivées par le « déni » parlementaire du référendum de 2005 et par les impasses du dilemme « populistes ou démocrates » qui conforte toujours un peu plus le Système contemporain au profit d’un « pays légal » qui sait se renouveler éternellement sans menacer son Pouvoir…

     

    Bien sûr, les Verts appartiennent au camp de la Gauche avec, parfois, une pointe de sectarisme qui, dans les cas extrêmes, n’a rien à envier à celui des partisans robespierristes de La France Insoumise ; bien sûr, leur idéologie s’inscrit dans l’européisme et le mondialisme tout en dénonçant les souverainismes et nationalismes qui, pourtant, peuvent représenter des formes « populaires » de contestation et d’affirmation politique des nations historiques ; bien sûr, ils paraissent plus attentifs à la circulation des vélos en ville qu’à la sécurité des citoyens et des commerces en périphérie ; bien sûr… Mais, au-delà de cela, leur écologisme, pour incomplet et opportuniste qu’il soit, mérite l’attention, et il faut bien reconnaître que c’est, en démocratie, le rapport de forces qui peut faire, aussi, bouger les choses : les royalistes, observateurs attentifs mais trop souvent passifs ou impuissants, ne peuvent le négliger ou le bouder s’ils veulent peser en politique. Car, ne l’oublions pas, les royalistes ont été, historiquement, les premiers à évoquer et à défendre l’environnement, ne serait-ce que face aux principes et effets de la Révolution qui, au nom de la Liberté individuelle et de la Propriété privée libérale, a livré les forêts et les terres aux appétits d’une bourgeoisie urbaine plus soucieuse de profits immédiats que d’investissements sur le long terme. Quand la Révolution française en ses temps républicains s’exclame « Du passé, faire table rase », cela se traduit aussi par la destruction des forêts et des bois (environ 3 millions d’hectares déforestés depuis 1789 jusqu’en 1800…), et ce sont bien les Chouans qui, réfugiés dans les zones de bocage ou les bois de l’Ouest, paraissent comme les meilleurs défenseurs de ces arbres qui les protègent en les cachant… Le royaliste Chateaubriand, quant à lui, ne cesse de se lamenter, et même avant la Chouannerie, du « désert » qui progresse au sein même du pays ! Le XIXe siècle cherchera à réfréner le mouvement de déforestation mais il accentuera de façon dramatique les pollutions par l’industrialisation et l’urbanisation, malgré les dénonciations d’un Barbey d’Aurevilly et d’un Paul Bourget, fervents royalistes et inquiets des conséquences, y compris environnementales, du monde qui naît des révolutions, française et industrielle, en l’espace de moins d’un siècle… Enracinés, comment les royalistes pourraient-ils négliger ce qui nourrit ou assèche la terre, eux qui y sont fondamentalement attachés avec la volonté de transmettre l’héritage des temps passés et de le faire prospérer ?

    Dans ces dernières années, les royalistes du Groupe d’Action Royaliste ont soutenu le refus d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes ; dénoncé l’artificialisation abusive des périphéries urbaines et des campagnes, littorales ou agricoles ; milité contre l’abattage des grands arbres (à Rennes, par exemple) et pour la préservation de la biodiversité, florale ou animale ; etc. Aussi, quand ces thèmes sont portés par d’autres, plus audibles et mieux considérés (en particulier par les médias qui, d’une certaine manière, choisissent « leurs » écologistes), pourquoi devrions-nous nous plaindre ? Durant des années, le combat écologiste, largement moqué par une Droite libérale qui ne valait, sur ce plan-là, guère mieux que la Gauche social-démocrate, paraissait comme un combat d’arrière-garde réservé à quelques utopistes chevelus ou à de vieux propriétaires traditionalistes, accrochés à leurs paysages anciens, entre landes et talus… Et, malgré les vibrants discours des caciques des grands partis sur le « développement durable » (un oxymore ?), ce sont bien le bétonnage et l’arboricide urbain, les transports aériens polluants et la mondialisation énergivore, etc. qui poursuivaient irrémédiablement leurs progrès et leurs dégâts : il a fallu l’épreuve du confinement pour, enfin (mais sur un temps trop réduit), voir diminuer les pollutions liées au rejet de gaz à effet de serre ou de particules fines dans l’atmosphère ! Il est d’ailleurs possible que cette période durant laquelle la nature a repris quelques uns de ses droits ait aussi motivé, ou plutôt conforté le choix de nombreux électeurs citadins pour les listes se réclamant de l’écologie.

     

    Je connais néanmoins toutes les limites de cette poussée électorale des Verts, liées souvent à leurs propres conceptions de l’écologie et de la politique qui ne sont pas forcément les miennes ni celles des royalistes en général. La complaisance de certains de leurs nouveaux élus municipaux envers les communautarismes contemporains, leur strabisme politique, leur inclination aux utopies européistes et mondialisées ne me sont guère agréables à lire et à entendre, et je ne les partage pas. Mais, une fois nos précautions prises et nos préventions affirmées, il convient de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain : nombre de leurs électeurs et, même, de leurs militants ont la volonté de changer le cours de la mondialisation libérale et écocide, et de préserver ce qui peut et doit l’être, y compris à rebours des grandes tendances de la métropolisation et de la société de consommation, vite revenue de son évanouissement du printemps confiné. Pourtant, il n’est pas inutile de penser l’écologie au-delà même des partis qui s’en réclament : l’écologisme intégral, né puis théorisé au sein du petit monde royaliste dans les années 1980, pose la question de la nature même de la société mais aussi de l’homme qui y vit, et de son rapport à l’environnement, non pour nier les conflictualités mais pour les maîtriser et les apaiser sans détruire ni l’un ni l’autre…

     

     

    (à suivre)

  • Plus ça va mal, plus « IL » va bien…, par Christian Vanneste.

    Source : http://www.christianvanneste.fr/

    « Levez-vous vite, orages désirés ! » Cet appel romantique que Chateaubriand prête à René connaît aujourd’hui une relecture machiavélique avec Macron. Ce dernier, après avoir promis une véritable renaissance du pays, avait surtout essuyé les intempéries sociales que sa politique et plus encore son style avaient provoquées. Néanmoins, la météorologie médiatique lui demeurait favorable. Pour des raisons diverses, progressisme idéologique pour les uns, intérêts financiers pour d’autres reconnaissants envers celui qui avait favorisé les fortunes mobilières, soutien enfin à celui qui incarnait l’opposition au « nationalisme », les médias ont toujours soutenu l’homme dont ils avaient assuré l’élection.

    christian vanneste.jpgCette étonnante association de l’échec réel, absolu ou relatif, dans pratiquement tous les domaines avec une bienveillance d’une grande partie de la presse a entraîné une stratégie qui se déploie pleinement avec le nouveau gouvernement en profitant de la torpeur accrue de l’opposition au coeur d’un été « étouffant », comme dirait le ministre de l’intérieur. En fait, plus ça va mal, plus les occasions sont nombreuses de mettre en valeur l’action du pouvoir, la cavalcade de ses représentants et leur monopole sur « l’information ». Comment critiquer une réaction, une réponse à un événement qui témoigne de l’avalanche de drames, de l’addition de crises en train de submerger notre pays et le monde ? Plus les orages éclatent, plus le marchand de paratonnerres fait fortune, comme dans une chanson de Brassens. Autrement dit, on remplace les annonces positives sur un impossible bilan satisfaisant par une communication effrénée sur les menaces et les problèmes pour montrer à quel point le gouvernement et le Chef de l’Etat, Big Brother, veillent sur vous. Un policier de plus est victime de l’ensauvagement et le « premier flic de France » est sur place pour soutenir ses troupes. Une catastrophe frappe le Liban, et le « Président » est le premier à Beyrouth, avec des secouristes et de l’aide matérielle.

    Cette agitation privilégie éhontément la communication au détriment de l’action efficace. Le fond du tableau est constitué par l’épidémie. Quelle que soit la réalité du danger, c’est un merveilleux moyen de maintenir la peur, de multiplier les interdictions et les obligations, lesquelles vont surtout opérer sur les citoyens conformistes satisfaits de se plier à toutes les nouvelles règles auxquelles ils sont soumis et qui mêlent le désir égoïste de préserver sa santé au devoir de ne pas nuire aux autres. Une franche collaboration fleurit entre le berger et ses moutons. Evidemment, les loups ne sont pas concernés par la discipline collective. La délinquance, la violence augmentent, mais là encore faute d’une véritable répression épaulée par la justice, on se contente de multiplier les déclarations. Comment un pouvoir issu du socialisme et saupoudré de sarkozysme pourrait-il éviter le grand écart entre les discours, la posture et la réalité, l’imposture ? Certes Sarkozy avait du affronter la grande crise de 2008, mais le décalage entre le Kärcher et la loi pénitentiaire de 2009 dégoulinante de compassion pour les détenus et surtout préoccupée de diminuer leur nombre pour des raisons budgétaires, était une belle illustration de l’impuissance politique camouflée par de belles paroles. Quant au socialisme, depuis 1981, la destruction systématique des piliers de notre société et de notre civilisation, comme la famille, a été enrobée par la rhétorique progressiste. Macron tente de se refaire en deux ans, en prétendant se « réinventer ». L’accent rocailleux, très « terroir », du premier ministre est destiné à donner l’illusion de l’authenticité. Jamais cependant la supercherie n’a été aussi grosse. Alors que l’épidémie avait été minimisée et que cette imprévoyance avait provoqué des pénuries au moment où le virus sévissait, l’Etat joue les pompiers déterminés quand le feu est circonscrit. Alors que la violence quotidienne et le refus de l’autorité se répandent comme un autre virus, ce n’est pas une action cohérente et univoque de restauration de l’ordre qui prévaut, mais l’éventail des déclarations ciblés sur des publics différents et parfois opposés. Le ministre de la justice visite les prisons et se félicite de la diminution des prisonniers. Celui de l’intérieur visite les commissariats et fait l’éloge des policiers blessés ou tués par ceux qui devraient être incarcérés.

    Le clou du spectacle dont la mise en scène est impeccable, c’est le président sur son registre, à l’international, au secours du Liban, prenant son bain de foule parmi les Libanais en colère, exploit bien improbable en France. Pendant plus de trois ans, il a plutôt alimenté la guerre en Syrie en s’opposant à la reprise en main de l’ensemble du pays par son Etat souverain. Cette situation est en partie la cause de l’effondrement économique du Liban, notamment à cause du retrait saoudien à l’égard du Hezbollah et des moyens limités de l’Iran, appauvri par les sanctions américaines, qui soutient ce mouvement chiite. Et voici qu’à Beyrouth débarque le Sauveur, qui promet l’engagement d’un pays lui-même surchargé de dettes, et qui, surtout, s’immisce clairement dans la politique intérieure libanaise, en proposant un nouveau pacte interne. Certes, il y a la colère de la foule… Mais peut-on y voir l’expression d’un peuple ? Le Liban est un pays structurellement communautaire, car à l’abri du Mont Liban se sont réfugiées, fuyant les persécutions, les minorités maronite, melkite, arménienne, orthodoxe, druze, alaouite et chiite. Une partie importante de la population est cependant sunnite, et cette marqueterie compliquée sur laquelle repose le système politique confessionnel se double de rivalités partisanes, claniques et personnelles à l’intérieur des communautés, souvent liées à des accointances avec des puissances étrangères. La France est la mère du Liban qu’elle a créé autour de cette communauté maronite avec laquelle elle avait entretenu des relations privilégiées depuis les croisades, en fait. Qu’elle doive jouer un rôle primordial dans les secours apportés aux Libanais après la terrible explosion qui a dévasté Beyrouth, et tenir sa place dans la refondation de la politique libanaise est une évidence, mais on peut craindre que les propos intempestifs de M. Macron, destinés à le faire briller aux yeux des Français, soient inopérants auprès des dirigeants libanais et compris diversement par les communautés qui composent le pays. Les chrétiens ne sont plus majoritaires et sont divisés. L’Arabie saoudite et l’Iran sont en embuscade, d’autres pays aussi. Il y a loin de l’effet médiatique estival à la solution d’un problème aussi profondément ancré dans le pays. Pour l’instant, faisons en sorte que des aides soient apportées aux Libanais, par la France dans la mesure de ses moyens, et par les ONG françaises, notamment chrétiennes, qui depuis longtemps oeuvrent au Liban.

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...

    lfar flamme.jpg

    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

    L'Action française - Restauration Nationale vous invite à une audio conférence  dont le thème sera "Le système politique d'Auguste Comte" animée par Adrien Molin, sur la plateforme Discord le Jeudi 25 Juin à 18h00.

    https://discord.gg/ra74xJ

    1.png

     

    RÉUNION DE LANCEMENT !

    Nous vous invitons à nous rejoindre à l’occasion de notre réunion de lancement qui aura lieu à Chalon-Sur-Saône, le Samedi 27 Juin à 18H30 (ouverture des portes à 18h).

    Cette réunion sera l'occasion de faire connaissance, d’adhérer ou simplement de prendre contact. Nous discuterons de notre campagne, de nos actions et de nos projets.

    Si vous souhaitez assister à cette réunion, les inscriptions se feront par MP ou par mail : chalonsursaone@actionfrancaise.net

    Nous vous communiquerons par la suite le lieu précis.

    Militants, adhérents, sympathisants ou simples curieux nous vous attendons ! Samedi 27 Juin - 18H30 - Chalon-Sur-Saône.

    En espérant vous voir nombreux !

    #ActionFrancaise #Bourgogne #SaôneEtLoire #ChalonSurSaone #VilleDeChalon #ViveLeRoi #Royaliste

    78.jpg

     

    FEUX DE LA SAINT-JEAN !

    Comme chaque année, la Fédération Royaliste Rhône-Alpes organise traditionnellement ses feux de la Saint-Jean, le Samedi 4 Juillet à partir de 17h00, près de Bourg-en-Bresse

    Cette journée marquera aussi la clôture de l’année militante des 6 sections d’Action Française de la Fédération Royaliste Rhône-Alpes.

    Venez profiter d’un cadre idyllique à la campagne, en famille et entre amis.

    Accueil 17h00, allocutions, banquet camelot, puis feux de la Saint-Jean.

    Réservations obligatoires (avant Lundi 29 Juin)

    2.jpg

     

    HOMMAGE A JEAN RASPAIL

    A l’appel de royalistes de Haute Bretagne, un hommage à Jean RASPAIL se déroulera le Dimanche 5 Juillet 2020 à 11h00, dans l’enclos de la chapelle du Vieux Bourg, paroisse de Fréhel, anciennement Pléherel.

    Nos raisons en sont les suivantes :

    Notre chagrin est à la hauteur de l’immense écrivain qu’il est et restera.

    Jean RASPAIL est né le 5 juillet 1925.

    Cette date est relativement proche de ses obsèques mais respecte une distanciation à laquelle nous ne saurions déroger.

    Jean RASPAIL était affectivement attaché au site de la chapelle du Vieux Bourg. Il séjournait régulièrement à Fréhel et y témoignait de son attachement à la Bretagne, son identité, sa culture, ses paysages, son peuple. Il s’en était expliqué dans un long entretien à Breizh Info en Aout 2016.

    En période de post-confinement la chapelle sera fermée cet été ; nous nous tiendrons donc dans l’enclos autour de la croix.

    Il n’y aura pas de discours. Seuls deux textes de l’écrivain seront lus.

    Ils seront suivis d’un moment de recueillement et d’une prière.

    Des fleurs de lys seront déposées au pied de la croix.

    Merci d’y associer nos amis royalistes de LAFAUTEAROUSSEAU.

    Votre bien dévoué.

     

    Thierry BECTARTE

     

    Bien entendu lafautearousseau s'associe à cet hommage rendu à Jean Raspail par ses amis de Bretagne.

    1.jpg

     

    lfar espace.jpg

     

    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

    1.jpg

     

    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

    lfar espace.jpg

     

    • CERCLE DE FLORE LYON

     

    2.jpg

     

    Page FB : https://www.facebook.com/cercledeflorelyon/

     

    lfar espace.jpg

     

    • URBVM

     

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...

    lfar flamme.jpg

    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

    L'Action française - Restauration Nationale vous invite à une audio conférence  dont le thème sera "Le système politique d'Auguste Comte" animée par Adrien Molin, sur la plateforme Discord le Jeudi 25 Juin à 18h00.

    https://discord.gg/ra74xJ

    1.png

     

    L'Action française Saint-Etienne vous invite à un cercle de formation intellectuel dont le thème sera "La gauche dans la presse française",  le Vendredi 26 Juin à 19h00.

    Informations en mp.

    1.jpg

     

    RÉUNION DE LANCEMENT !

    Nous vous invitons à nous rejoindre à l’occasion de notre réunion de lancement qui aura lieu à Chalon-Sur-Saône, le Samedi 27 Juin à 18H30 (ouverture des portes à 18h).

    Cette réunion sera l'occasion de faire connaissance, d’adhérer ou simplement de prendre contact. Nous discuterons de notre campagne, de nos actions et de nos projets.

    Si vous souhaitez assister à cette réunion, les inscriptions se feront par MP ou par mail : chalonsursaone@actionfrancaise.net

    Nous vous communiquerons par la suite le lieu précis.

    Militants, adhérents, sympathisants ou simples curieux nous vous attendons ! Samedi 27 Juin - 18H30 - Chalon-Sur-Saône.

    En espérant vous voir nombreux !

    #ActionFrancaise #Bourgogne #SaôneEtLoire #ChalonSurSaone #VilleDeChalon #ViveLeRoi #Royaliste

    78.jpg

     

    FEUX DE LA SAINT-JEAN !

    Comme chaque année, la Fédération Royaliste Rhône-Alpes organise traditionnellement ses feux de la Saint-Jean, le Samedi 4 Juillet à partir de 17h00, près de Bourg-en-Bresse

    Cette journée marquera aussi la clôture de l’année militante des 6 sections d’Action Française de la Fédération Royaliste Rhône-Alpes.

    Venez profiter d’un cadre idyllique à la campagne, en famille et entre amis.

    Accueil 17h00, allocutions, banquet camelot, puis feux de la Saint-Jean.

    Réservations obligatoires (avant Lundi 29 Juin)

    2.jpg

     

    HOMMAGE A JEAN RASPAIL

    A l’appel de royalistes de Haute Bretagne, un hommage à Jean RASPAIL se déroulera le Dimanche 5 Juillet 2020 à 11h00, dans l’enclos de la chapelle du Vieux Bourg, paroisse de Fréhel, anciennement Pléherel.

    Nos raisons en sont les suivantes :

    Notre chagrin est à la hauteur de l’immense écrivain qu’il est et restera.

    Jean RASPAIL est né le 5 juillet 1925.

    Cette date est relativement proche de ses obsèques mais respecte une distanciation à laquelle nous ne saurions déroger.

    Jean RASPAIL était affectivement attaché au site de la chapelle du Vieux Bourg. Il séjournait régulièrement à Fréhel et y témoignait de son attachement à la Bretagne, son identité, sa culture, ses paysages, son peuple. Il s’en était expliqué dans un long entretien à Breizh Info en Aout 2016.

    En période de post-confinement la chapelle sera fermée cet été ; nous nous tiendrons donc dans l’enclos autour de la croix.

    Il n’y aura pas de discours. Seuls deux textes de l’écrivain seront lus.

    Ils seront suivis d’un moment de recueillement et d’une prière.

    Des fleurs de lys seront déposées au pied de la croix.

    Merci d’y associer nos amis royalistes de LAFAUTEAROUSSEAU.

    Votre bien dévoué.

     

    Thierry BECTARTE

     

    Bien entendu lafautearousseau s'associe à cet hommage rendu à Jean Raspail par ses amis de Bretagne.

    1.jpg

     

    lfar espace.jpg

     

    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

    1.jpg

     

    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

    lfar espace.jpg

     

    • CERCLE DE FLORE LYON

     

    2.jpg

     

    Page FB : https://www.facebook.com/cercledeflorelyon/

     

  • Municipales : Quatre enseignements, par Michel Corcelles.

    Quatre enseignements de l’élection municipale du 28 juin laissent penser que « la crise » que nous traversons ira s’amplifiant.

    1/ même si, en soi, un taux d’abstention ne met pas en question la légitimité des élus, en revanche le constant accroissement du dit taux illustre un processus de dégradation de l’engagement civique. Avec une abstention estimée à 59,5 % le 28 juin L’abstention est ainsi estimée 59,5 % supérieure même à celui d’élections européennes pourtant peu mobilisatrices. Psychologiquement les comparatifs sont plus révélateurs des comportements et du « mouvement » social que les chiffres absolus.

    Si tant est qu’un taux d’abstention traduise la force du lien entre le citoyen et les institutions, celui du second tout des municipales montre que jamais ce lien n’a été aussi faible

    1er enseignement  : Plus que jamais le taux d’abstention révèle la coupure «  Société civile  »/Partis politiques ou si on préfère pays légal/pays réel.

    2/ Au soir du 28 juin LREM reste le parti disposant d’une majorité à l’Assemblée Nationale et au Parlement. Même si cette majorité s’effrite et nonobstant son insuccès lors du scrutin municipal LREM reste le parti qui gouverne alors même qu’il vient de faire la preuve de son manque d’enracinement dabs le pays. C’est un parti ectoplasmique qui gouverne la France

    Et c’est un parti non moins ectoplasmique qui est le vainqueur de ce 2ème tour. EELV en effet reflète une société permissive, acquises aux réformes inspirée par Terra Nova et d’autres «  réseaux sociétaux  », en connexion aléatoires avec les groupes «  racisés  ». Ce qui s’est passé à Colombes est un fait majeur  : les «  quartiers  » ont déferlés sur le centre-ville dès l’annonce de la victoire des Verts.

    La caractère «  invertébré  » d’EELV (on est à l’opposé de «  l’appareil  » de type communiste) ouvre certes des brèches tactiques (par exemple la présence des amis d’Ellul sur la liste écolo de Bordeaux) ne doit pas faire oublier son «  purisme  » idéologique et surtout sa puissance prospective et «  juvénile  ». On sait, depuis des semaines, la crainte de Macron de devoir affronter Jadot à la présidentielle.

    2ème enseignement  : ce sont deux mouvements ectoplasmiques (sans colonne vertébrale) qui configurent la France  ; deux mouvements donc qui seront incapables de faire face à des ruptures politiques et sociales violentes.

    3/ Le décalage qui est intervenu dans le calendrier électoral a révélé et amplifié la coupure métropoles/zones rurales ou si on préfère pays légal/pays réel. Le 1er tour avait pointé, là ou le résultat était acquis, une stabilité électorale voire un ancrage «  conservateur  » avec des scores parfois flatteurs pour le RN dans les petites communes. Le second tour a montré la puissance de la vague écologiste arrimée ou non aux décombres de la gauche ancienne  : Bordeaux, Strasbourg, Besançon, Grenoble, Tours, Lyon (et la Courly), ce n’est pas rien et dans la plupart des cas ou l’emporte le PS, ou une combinaison «  union de la gauche  » gageons que les écolos sauront être «  le sel de la terre  ». Même à Lille où martine Aubry l’a finalement emporté de justesse, et bien entendu à Paris en attendant Marseille ou Rouen. Presque dans toutes les métropoles.

    3ème enseignement  : entre villes et campagnes ce n’est plus une fracture qui s’aggrave mais un conflit, culturel, social, politique, quasi civilisationnel qui s’installe

    4/ Et les «  partis traditionnels  »  ? Macron les avait sérieusement amputés (et cela suffit à lui témoigner quelque indulgence). Le 2ème tour du 28 juin ne les aura pas encore enterrés. Le PS se survit plutôt bien de Nantes à Rouen et même se revigore à Nancy mais globalement il n’est pas prêt de redevenir l’axe fort de l’opposition. Les Républicains s’en sortent à peu près si on considère le premier tour car le second, malgré Auxerre ou Orléans, témoigne plus d’une honorable survie que d’une résurrection.

    Qui plus est les contorsions électorales de LR, à Toulouse et surtout à Lyon ont déstabilisé profondément le parti. La défaite Wauquiez/Collomb restera emblématique de la fin d’un système.

    Le RN gagne quelques villes sans modifier le paysage à ceci près qu’au royaume des aveugles les borgnes étant rois il peut se prévaloir d’avoir su, surtout dans le Sud, quelque peu rééquilibrer la balance des forces.

    4ème enseignement  : Ces partis ne semblent pas en mesure de répondre aux défis qui pourraient naitre (et naitront vraisemblablement) de la crise qui commence.

    Il ne s’agissait ici que de tirer quelques leçons d’un scrutin tout chaud.

  • Le modèle économique médiéval ou le miracle de la Reine, par Jeanne Estérelle.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

    Bien qu’il sou­ligne à plu­sieurs reprises la « vision orga­nique de l’ordre social » qui carac­té­rise le Moyen Age et qu’il en note « la forte poten­tia­li­té dyna­mique », Guillaume Tra­vers sub­sti­tue au terme de féo­da­li­té celui de « féo­da­lisme », pré­ci­sant même « sys­tème féo­dal ». Cette dérive séman­tique inex­pli­cable ne dimi­nue cepen­dant pas la plas­ti­ci­té du modèle éco­no­mique médié­val dans son oppo­si­tion au capi­ta­lisme libé­ral, telle que l’expose son essai, Eco­no­mie médiévale et société féodale.

    Il est donc du plus grand inté­rêt d’y réflé­chir en ces temps de sidé­ra­tion col­lec­tive. Quand l’esprit de ver­tige bâillonne les euro­péens, pour la pre­mière fois de leur his­toire, et contraint les labo­ra­toires fran­çais à recher­cher des chi­mères, l’idée de décrois­sance peut-elle s’inspirer du para­digme médié­val sans som­brer dans l’utopie roman­tique ?

    La socié­té médié­vale enchante parce qu’elle pré­sente l’image d’une har­mo­nie poli­tique à laquelle s’incorporent les organes éco­no­miques inven­tés dans l’élan de la cha­ri­té fon­da­trice. La réci­pro­ci­té inépui­sable des dons innerve tout le corps du royaume. Dans ce jeu divin, de nou­velles ins­ti­tu­tions et de nou­velles com­mu­nau­tés sont ima­gi­nées. C’est ain­si que naissent les com­munes, cel­lules poli­tiques et éco­no­miques, (c’est tout un), d’une vigueur inéga­lée puisqu’elles ont vic­to­rieu­se­ment résis­té, à leur ori­gine, aux assauts de l’Islam, dans leur crois­sance, au droit royal, puis, dans leur ané­mie, à la cen­tra­li­sa­tion répu­bli­caine.

    Dans la topo­gra­phie des bourgs, trans­pa­rait la divi­sion tri­par­tie qu’a fécon­dée le chris­tia­nisme : autour, les for­ti­fi­ca­tions, au cœur, le cime­tière parois­sial et la place du mar­ché où les bour­geois échangent au « juste prix ». La féo­da­li­té s’épanouit dans les liber­tés com­mu­nales. En émanent des mesures régu­la­trices du bien com­mun : par exemple, « à Mar­seille, les pêcheurs ne peuvent pas vendre leur pois­son sur le port, car des inter­mé­diai­res­ pour­raient ten­ter de le revendre ailleurs. Tous les pois­sons doivent être ame­nés à la Pois­son­ne­rie, puis ven­dus au Grand Mar­ché. » La pré­ser­va­tion des inté­rêts com­mu­nau­taires enri­chit les bour­geois. Leur cha­ri­té, alliée à la vir­tuo­si­té des arti­sans, offre la construc­tion des édi­fices reli­gieux dont la beau­té nous ravit encore.

    L’unique miracle de Jeanne la Pucelle, tel qu’elle le raconte dans l’interrogatoire du same­di 3 mars, nous rap­pelle que la source inta­ris­sable de la socié­té médié­vale est le bap­tême : « L’enfant avait trois jours et fut appor­té à Lagny, à l’église Notre-Dame. Il lui fut dit que les pucelles de la ville étaient devant Notre-Dame et qu’elle veuille aller prier Dieu et Notre-Dame, qu’il lui veuille don­ner vie. Elle y alla et pria avec les autres et fina­le­ment il y appa­rut vie et l’enfant bâilla trois fois et puis fut bap­ti­sé et tan­tôt mou­rut et fut enter­ré en terre sainte. Il y avait trois jours, comme on disait, qu’en l’enfant n’était appa­ru vie, et était noir comme ma cotte, mais quand il bâilla, la cou­leur lui com­men­ça à reve­nir. » Bâillons !

    Per­sonne ne rejet­te­ra le bon­homme Sys­tème au pro­fit d’une quel­conque décrois­sance sans l’énergie reçue au bap­tême. Rompre avec la socié­té de consom­ma­tion exige de s’engager per­son­nel­le­ment, par ser­ment, dans une com­mu­nau­té rurale res­treinte et auto­nome, même en matière de défense. Le para­doxe mer­veilleux de la frag­men­ta­tion ter­ri­to­riale et de l’unité reli­gieuse qui anime la socié­té médié­vale dis­pense encore aujourd’hui la force de faire séces­sion !

  • TRIBUNE. Des ”risques majeurs sur le climat” : des ONG réclament l'abandon de l'accord entre l'Union européenne et le Me

    Des organisations environnementales estiment que la mise en application de cette entente aurait des effets terribles "sur les forêts, le climat et les droits humains".

    Conclu en grande pompe à l'été 2019 après 20 ans de discussions, l'accord commercial de l'UE avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay) est aujourd'hui au point mort. Dès son arrivée fin 2019, la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a érigé le sujet en priorité

    Elle doit s'exprimer à ce sujet, mercredi 16 septembre. Dans cette tribune, des ONG de défense de l'environnement dénoncent les conséquences de cet accord sur les "écosystèmes" et les droits humains. Elles réclament à Emmanuel Macron des "actes", pour que "cet accord de commerce négocié entre l’Union européenne et le Mercosur soit rejeté par les Etats membres de l’UE et définitivement enterré." Elles s'expriment ici librement.

    Monsieur le président de la République,

    Le 2 juin 2017, alors que Donald Trump annonce que les Etats-Unis se retirent de l’accord de Paris, vous annoncez vouloir #MakeOurPlanetGreatAgain [Rendre sa grandeur à la planète]. Puis, lors du sommet du G20 à Osaka en 2019, vous déclarez "Je ne veux pas faire d’accords de commerce avec des gens qui ne suivent pas l’accord de Paris, qui ne respectent pas nos engagements en termes de biodiversité".

    Quelques semaines plus tard, en marge du G7 de Biarritz, sous la pression internationale due aux incendies qui ravagent l’Amazonie et d’autres écosystèmes précieux au Brésil et dans les pays voisins, vous reconnaissez que la France a "une part de complicité" dans les incendies et vous déclarez que vous ne signerez pas l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur "en l’état". Le 29 juin 2020, devant la Convention citoyenne pour le climat, vous annoncez que "c’est pour cela que sur le Mercosur, j’ai stoppé net les négociations, et les derniers rapports qui ont pu nous être soumis me confortent dans cette décision".

    Les impacts sociaux et environnementaux de l'accord

    A vous entendre, la France refuserait donc de signer tout accord de commerce qui ne respecterait pas l’accord de Paris et ne protégerait pas la biodiversité et les droits humains. Pourtant, le 2 juillet 2020, le haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, se félicite de la finalisation des négociations de l’accord entre l’UE et le Mercosur. Que croire ? C’est à n’y rien comprendre.

     

    Avec cet accord, l’Union européenne s’apprête à accorder un chèque en blanc aux multinationales pour faire exploser le commerce transatlantique entre ces deux régions, aux dépens de toute considération sociale et environnementale.

    Les signataires de la tribune à franceinfo

     

    Alors que nous attendons la publication dans les prochains jours du rapport de la commission d'experts mandatée par votre gouvernement en juillet 2019 pour évaluer les impacts sanitaires et environnementaux de cet accord, une nouvelle étude du CCFD-Terre Solidaire et de Greenpeace publiée récemment, dans le sillage de toutes celles déjà produites par les autres signataires de ce texte, détaille point par point les risques majeurs que l’accord UE-Mercosur fait peser sur le climat, la biodiversité et les droits humains.

    "Explosion des quotas de bœuf, de soja et d’éthanol importés"

    Les chiffres sont accablants et la menace que fait peser cet accord sur la transition de nos systèmes agricoles et industriels est réelle : explosion des quotas de bœuf, de soja et d’éthanol importés, pression massive sur les territoires autochtones et les écosystèmes, levée des droits de douane sur les pesticides, absence de toute contrainte à destination des entreprises, absence de mécanisme permettant aux populations affectées de contraindre ces mêmes entreprises multinationales à répondre de leurs impacts devant les tribunaux, manque de lignes rouges claires permettant de suspendre l’accord en cas de violations des droits humains ou de l’environnement…

     

    Les populations autochtones et les milieux naturels sont-ils quantité négligeable dans la relance européenne 'post-Covid' et son 'Green Deal' ?

    Les signataires de la tribune à franceinfo

     

    Alors même que 33 défenseurs de l’environnement ont été assassinés en Amazonie pour la seule année 2019 et que les incendies ne cessent de battre des records cette année, l’accord UE-Mercosur augmenterait encore davantage la pression sur les droits humains et les écosystèmes en Amérique latine.

    "Une alternative à l’actuelle politique commerciale européenne existe"

    Pour s’opposer à cet accord UE-Mercosur dont l’impact sur les forêts, le climat et les droits humains serait désastreux, des actes sont nécessaires. Monsieur le Président, vous devez vous y opposer et vous assurer que cet accord de commerce négocié entre l’Union européenne et le Mercosur soit rejeté par les Etats membres de l’UE et définitivement enterré.

    Une alternative à l’actuelle politique commerciale européenne existe. Elle repose sur le renforcement de notre souveraineté alimentaire, sur les circuits courts, sur l’adoption de normes sociales et environnementales universelles ambitieuses, sur des normes européennes et internationales contraignantes afin de s’assurer du respect des droits humains et de l’environnement par les entreprises multinationales qui, aujourd’hui, font leur loi de part et d’autre de l’Atlantique. Si, réellement, vous êtes #TousEcologistes, abandonnez l’accord.

    Retrouvez ci-dessous la liste des signataires : 

     

    Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente, CCFD-Terre Solidaire
    Jean-François Julliard, directeur général, Greenpeace France
    Gert-Peter Bruch, président, Planète Amazone
    Arnaldo Carneiro Filho, directeur, Sinapsis
    Fabien Cohen, secrétaire général, France Amérique Latine
    Maxime Combes, porte-parole, Attac France
    Sandra Cossart, directrice, Sherpa
    Olivier Dubuquoy, fondateur, ZEA
    Mathilde Dupré, codirectrice, Institut Veblen
    Magali Fricaudet, co-présidente,
    Aitec Perrine Fournier, chargée de plaidoyer “commerce et forêts”
    Fern Khaled Gaiji, président, Amis de la Terre France
    Nicolas Girod, porte-parole, Confédération paysanne
    Alain Grandjean, Président de la Fondation Nicolas Hulot
    Olivier Guichardon, président, Envol Vert
    Murielle Guilbert, secrétaire nationale, Union syndicale Solidaires
    Jonathan Guyot, co-fondateur, all4trees
    Glenn Hurowitz, CEO, Mighty Earth
    Karine Jacquemart, directrice générale, foodwatch France
    Aurélie Journée-Duez, présidente, Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques (CSIA-Nitassinan)
    Bertrand de Kermel, Président, Comité Pauvreté et Politique
    Bruno Lamour, président, Réseau Roosevelt
    Gilliane Le Gallic, présidente, Alofa Tuvalu
    Philippe Martinez, secrétaire général, CGT
    Charlotte Meyrueis, Directrice, Coeur de Forêt
    Benoit Monange, directeur, Fondation de l’Ecologie Politique
    Eléonore Morel, directrice générale, Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
    Xavier Morin, président, Canopée
    Nathalie Péré-Marzano, déléguée générale, Emmaüs international
    Marie Pochon, secrétaire générale, Notre Affaire à Tous
    Luc de Ronne, président, ActionAid France
    Sabine Rosset, directrice, BLOOM
    Emma Ruby-Sachs, directrice executive, SumOfUs
    Malik Salemkour, président, Ligue des droits de l’Homme (LDH)
    Arnaud Schwartz, président, France Nature Environnement
    Christine Soyard, membre du Bureau collégial, Fédération Artisans du Monde Pierre Tritz, président, Foi et Justice Afrique Europe
    Evrard Wendenbaum, président, Naturevolution

    Source : https://www.francetvinfo.fr/

  • Alain de Benoist : « Inégalités salariales entre hommes et femmes, le conte de fées des néoféministes… ».

    285712845.5.jpgSource : https://www.bvoltaire.fr/

    On ne cesse de nous le répéter en boucle : en France, les femmes seraient moins bien payées que les autres. En novembre dernier, Marlène Schiappa assurait qu’à compétences égales, elles sont, en moyenne, payées « de 9 à 27 % de moins » que leurs collègues masculins. Est-ce crédible ?

    Pas un instant, et c’est facile à démontrer. Mais parler d’« inégalités de salaires » témoigne d’une façon de voir qui est déjà biaisée. Si l’on compare les salaires d’un homme et d’une femme occupant la même fonction, de même niveau, dans la même entreprise, et au même endroit, on constate que la différence est insignifiante, sinon inexistante.

    Un chef d’entreprise qui, par « sexisme », voudrait compresser systématiquement les salaires féminins n’aurait, d’ailleurs, aucune possibilité de le faire car la loi l’interdit. C’est aussi le cas aux États-Unis depuis l’adoption, en 1963, de la loi sur l’égalité de rémunération (Equal Pay Act).

    Ce que l’on constate, en revanche, quand on s’en tient à une approche globale, ce sont des écarts de salaires, ce qui n’est pas du tout la même chose. On les calcule, en général, en prenant le total des sommes gagnées par les hommes au cours d’une année donnée et en le divisant par le nombre de travailleurs masculins. On fait ensuite la même chose pour les femmes. On obtient, ainsi, un salaire masculin moyen et un salaire féminin moyen. L’écart est, aujourd’hui, d’environ 20 %. Ce sont ces chiffres qu’utilisent les néoféministes pour accréditer la thèse des inégalités, ce qui est parfaitement absurde, car les individus ne sont pas interchangeables, même quand ils sont de même sexe, et les emplois ne le sont pas non plus. En d’autres termes, on compare des agrégats qui ne sont pas commensurables.

    Mais alors, comment s’expliquent ces écarts de salaires si le « sexisme patronal » n’en est pas la cause ?

    Ils s’expliquent parfaitement dès que l’on prend en compte un certain nombre de facteurs, à commencer par le nombre d’heures travaillées et rémunérées, qui est nettement supérieur chez les hommes (on parle, ici, des heures rémunérées et non des heures de travail non rémunérées, qui sont au contraire beaucoup plus nombreuses chez les femmes). Les raisons sont bien connues : les femmes ont fréquemment plus de tâches domestiques que les hommes à accomplir, ce qui leur laisse moins d’heures dans la journée pour un travail rémunéré. C’est aussi la raison pour laquelle, surtout chez les couples à faible revenu, elles occupent un travail à temps partiel beaucoup plus souvent que les hommes : un travail à temps partiel ne peut évidemment pas être payé au même niveau qu’un travail à plein temps ; mélanger les deux catégories fausse complètement les statistiques. Toujours pour la même raison, les femmes sont moins portées à accepter de faire des heures supplémentaires, qui sont généralement mieux payées. Les hommes font, au contraire, plus d’heures supplémentaires et acceptent plus souvent des modes de travail contraint ouvrant droit à des primes. La parentalité et les stratégies familiales sont particulièrement importantes. Les femmes qui ont des enfants ont besoin de plus de temps libre que les hommes, célibataires ou mariés, ou que les femmes sans enfant. Ce facteur pèse souvent sur leur carrière, car les promotions et les augmentations de salaires dépendent non seulement des compétences, des performances et de l’ancienneté, mais aussi de la disponibilité (c’est la raison pour laquelle, malheureusement, l’âge de la mère au premier enfant ne cesse de reculer).

    Il faut, enfin, tenir compte de la répartition des sexes selon les catégories professionnelles et les types d’emplois. Près de 95 % des personnes qui travaillent dans des secteurs comme la garde d’enfants, les soins à la personne, etc., sont des femmes. Or, il s’agit là d’un secteur qui est assez mal payé. On pourrait en dire autant de bien d’autres professions. Quand on tient compte de l’ensemble de ces facteurs quantifiables, qui expliquent près de 90 % des écarts de salaires, on comprend tout de suite que ceux-ci ne reflètent que très rarement des « inégalités ».

    Toujours dans le même ordre d’esprit, certains s’étonnent que les femmes soient sous-représentées dans certains secteurs professionnels. Pour y remettre bon ordre, faut-il instaurer la parité partout ?

    L’inégalité des salaires est tout autre chose que la parité. Ceux qui veulent « instaurer la parité partout » raisonnent à partir du postulat idéologique selon lequel les hommes et les femmes ont exactement les mêmes capacités dans tous les domaines et sont également attirés par n’importe quel métier. Dans ces conditions, la sous-représentation des femmes dans certains secteurs peut être posée comme la résultante « discriminatoire » d’un système de « domination patriarcale » : il suffit de présenter comme contraint ce qui bien souvent a tout simplement été choisi.

    Ce conte de fées se heurte déjà au constat que, si les femmes sont sous-représentées dans certains secteurs, elles sont au contraire surreprésentées dans certains autres (magistrature, enseignement, soins à la personne, etc.), ce qui ne paraît pas gêner outre mesure les partisans de la « parité partout ». D’innombrables études empiriques ont, par ailleurs, établi que, dès le début de la vie, les individus des deux sexes manifestent des appétences, des aspirations, des vocations différentes qui ne sont pas l’effet du milieu. Le cerveau humain lui-même est sexué. La supériorité féminine en matière de fluidité verbale est, elle aussi, bien établie. Statistiquement, les femmes préfèrent travailler avec des êtres humains, les hommes avec des objets. Les bébés filles suivent plus attentivement des yeux les mouvements des personnes alors que les bébés garçons s’intéressent surtout aux déplacements d’objets. Les unes joueront ensuite plutôt avec des poupées, les autres plutôt avec des trains électriques, au grand désespoir de ceux qui veulent abolir les « jouets genrés » pour mettre fin aux « stéréotypes ». Certes, il y a toujours des exceptions ou des cas limites : ceux qui en usent et en abusent oublient seulement que, sur de tels sujets, seules les moyennes sont significatives.

    2.png

     

     

     

     

     

     

     

    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier