• CERCLE DE FLORE PARIS
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à 20h,
10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.
PAF : 5€ (conférence) 10 € (conférence + buffet)
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• CERCLE DE FLORE LYON
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Quatre enseignements de l’élection municipale du 28 juin laissent penser que « la crise » que nous traversons ira s’amplifiant.
1/ même si, en soi, un taux d’abstention ne met pas en question la légitimité des élus, en revanche le constant accroissement du dit taux illustre un processus de dégradation de l’engagement civique. Avec une abstention estimée à 59,5 % le 28 juin L’abstention est ainsi estimée 59,5 % supérieure même à celui d’élections européennes pourtant peu mobilisatrices. Psychologiquement les comparatifs sont plus révélateurs des comportements et du « mouvement » social que les chiffres absolus.
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Si tant est qu’un taux d’abstention traduise la force du lien entre le citoyen et les institutions, celui du second tout des municipales montre que jamais ce lien n’a été aussi faible
1er enseignement : Plus que jamais le taux d’abstention révèle la coupure « Société civile »/Partis politiques ou si on préfère pays légal/pays réel.
2/ Au soir du 28 juin LREM reste le parti disposant d’une majorité à l’Assemblée Nationale et au Parlement. Même si cette majorité s’effrite et nonobstant son insuccès lors du scrutin municipal LREM reste le parti qui gouverne alors même qu’il vient de faire la preuve de son manque d’enracinement dabs le pays. C’est un parti ectoplasmique qui gouverne la France
Et c’est un parti non moins ectoplasmique qui est le vainqueur de ce 2ème tour. EELV en effet reflète une société permissive, acquises aux réformes inspirée par Terra Nova et d’autres « réseaux sociétaux », en connexion aléatoires avec les groupes « racisés ». Ce qui s’est passé à Colombes est un fait majeur : les « quartiers » ont déferlés sur le centre-ville dès l’annonce de la victoire des Verts.
La caractère « invertébré » d’EELV (on est à l’opposé de « l’appareil » de type communiste) ouvre certes des brèches tactiques (par exemple la présence des amis d’Ellul sur la liste écolo de Bordeaux) ne doit pas faire oublier son « purisme » idéologique et surtout sa puissance prospective et « juvénile ». On sait, depuis des semaines, la crainte de Macron de devoir affronter Jadot à la présidentielle.
2ème enseignement : ce sont deux mouvements ectoplasmiques (sans colonne vertébrale) qui configurent la France ; deux mouvements donc qui seront incapables de faire face à des ruptures politiques et sociales violentes.
3/ Le décalage qui est intervenu dans le calendrier électoral a révélé et amplifié la coupure métropoles/zones rurales ou si on préfère pays légal/pays réel. Le 1er tour avait pointé, là ou le résultat était acquis, une stabilité électorale voire un ancrage « conservateur » avec des scores parfois flatteurs pour le RN dans les petites communes. Le second tour a montré la puissance de la vague écologiste arrimée ou non aux décombres de la gauche ancienne : Bordeaux, Strasbourg, Besançon, Grenoble, Tours, Lyon (et la Courly), ce n’est pas rien et dans la plupart des cas ou l’emporte le PS, ou une combinaison « union de la gauche » gageons que les écolos sauront être « le sel de la terre ». Même à Lille où martine Aubry l’a finalement emporté de justesse, et bien entendu à Paris en attendant Marseille ou Rouen. Presque dans toutes les métropoles.
3ème enseignement : entre villes et campagnes ce n’est plus une fracture qui s’aggrave mais un conflit, culturel, social, politique, quasi civilisationnel qui s’installe
4/ Et les « partis traditionnels » ? Macron les avait sérieusement amputés (et cela suffit à lui témoigner quelque indulgence). Le 2ème tour du 28 juin ne les aura pas encore enterrés. Le PS se survit plutôt bien de Nantes à Rouen et même se revigore à Nancy mais globalement il n’est pas prêt de redevenir l’axe fort de l’opposition. Les Républicains s’en sortent à peu près si on considère le premier tour car le second, malgré Auxerre ou Orléans, témoigne plus d’une honorable survie que d’une résurrection.
Qui plus est les contorsions électorales de LR, à Toulouse et surtout à Lyon ont déstabilisé profondément le parti. La défaite Wauquiez/Collomb restera emblématique de la fin d’un système.
Le RN gagne quelques villes sans modifier le paysage à ceci près qu’au royaume des aveugles les borgnes étant rois il peut se prévaloir d’avoir su, surtout dans le Sud, quelque peu rééquilibrer la balance des forces.
4ème enseignement : Ces partis ne semblent pas en mesure de répondre aux défis qui pourraient naitre (et naitront vraisemblablement) de la crise qui commence.
Il ne s’agissait ici que de tirer quelques leçons d’un scrutin tout chaud.
Source : https://www.actionfrancaise.net/
Bien qu’il souligne à plusieurs reprises la « vision organique de l’ordre social » qui caractérise le Moyen Age et qu’il en note « la forte potentialité dynamique », Guillaume Travers substitue au terme de féodalité celui de « féodalisme », précisant même « système féodal ». Cette dérive sémantique inexplicable ne diminue cependant pas la plasticité du modèle économique médiéval dans son opposition au capitalisme libéral, telle que l’expose son essai, Economie médiévale et société féodale.
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Il est donc du plus grand intérêt d’y réfléchir en ces temps de sidération collective. Quand l’esprit de vertige bâillonne les européens, pour la première fois de leur histoire, et contraint les laboratoires français à rechercher des chimères, l’idée de décroissance peut-elle s’inspirer du paradigme médiéval sans sombrer dans l’utopie romantique ?
La société médiévale enchante parce qu’elle présente l’image d’une harmonie politique à laquelle s’incorporent les organes économiques inventés dans l’élan de la charité fondatrice. La réciprocité inépuisable des dons innerve tout le corps du royaume. Dans ce jeu divin, de nouvelles institutions et de nouvelles communautés sont imaginées. C’est ainsi que naissent les communes, cellules politiques et économiques, (c’est tout un), d’une vigueur inégalée puisqu’elles ont victorieusement résisté, à leur origine, aux assauts de l’Islam, dans leur croissance, au droit royal, puis, dans leur anémie, à la centralisation républicaine.
Dans la topographie des bourgs, transparait la division tripartie qu’a fécondée le christianisme : autour, les fortifications, au cœur, le cimetière paroissial et la place du marché où les bourgeois échangent au « juste prix ». La féodalité s’épanouit dans les libertés communales. En émanent des mesures régulatrices du bien commun : par exemple, « à Marseille, les pêcheurs ne peuvent pas vendre leur poisson sur le port, car des intermédiaires pourraient tenter de le revendre ailleurs. Tous les poissons doivent être amenés à la Poissonnerie, puis vendus au Grand Marché. » La préservation des intérêts communautaires enrichit les bourgeois. Leur charité, alliée à la virtuosité des artisans, offre la construction des édifices religieux dont la beauté nous ravit encore.
L’unique miracle de Jeanne la Pucelle, tel qu’elle le raconte dans l’interrogatoire du samedi 3 mars, nous rappelle que la source intarissable de la société médiévale est le baptême : « L’enfant avait trois jours et fut apporté à Lagny, à l’église Notre-Dame. Il lui fut dit que les pucelles de la ville étaient devant Notre-Dame et qu’elle veuille aller prier Dieu et Notre-Dame, qu’il lui veuille donner vie. Elle y alla et pria avec les autres et finalement il y apparut vie et l’enfant bâilla trois fois et puis fut baptisé et tantôt mourut et fut enterré en terre sainte. Il y avait trois jours, comme on disait, qu’en l’enfant n’était apparu vie, et était noir comme ma cotte, mais quand il bâilla, la couleur lui commença à revenir. » Bâillons !
Personne ne rejettera le bonhomme Système au profit d’une quelconque décroissance sans l’énergie reçue au baptême. Rompre avec la société de consommation exige de s’engager personnellement, par serment, dans une communauté rurale restreinte et autonome, même en matière de défense. Le paradoxe merveilleux de la fragmentation territoriale et de l’unité religieuse qui anime la société médiévale dispense encore aujourd’hui la force de faire sécession !
Des organisations environnementales estiment que la mise en application de cette entente aurait des effets terribles "sur les forêts, le climat et les droits humains".
Conclu en grande pompe à l'été 2019 après 20 ans de discussions, l'accord commercial de l'UE avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay) est aujourd'hui au point mort. Dès son arrivée fin 2019, la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a érigé le sujet en priorité
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Elle doit s'exprimer à ce sujet, mercredi 16 septembre. Dans cette tribune, des ONG de défense de l'environnement dénoncent les conséquences de cet accord sur les "écosystèmes" et les droits humains. Elles réclament à Emmanuel Macron des "actes", pour que "cet accord de commerce négocié entre l’Union européenne et le Mercosur soit rejeté par les Etats membres de l’UE et définitivement enterré." Elles s'expriment ici librement.
Monsieur le président de la République,
Le 2 juin 2017, alors que Donald Trump annonce que les Etats-Unis se retirent de l’accord de Paris, vous annoncez vouloir #MakeOurPlanetGreatAgain [Rendre sa grandeur à la planète]. Puis, lors du sommet du G20 à Osaka en 2019, vous déclarez "Je ne veux pas faire d’accords de commerce avec des gens qui ne suivent pas l’accord de Paris, qui ne respectent pas nos engagements en termes de biodiversité".
Quelques semaines plus tard, en marge du G7 de Biarritz, sous la pression internationale due aux incendies qui ravagent l’Amazonie et d’autres écosystèmes précieux au Brésil et dans les pays voisins, vous reconnaissez que la France a "une part de complicité" dans les incendies et vous déclarez que vous ne signerez pas l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur "en l’état". Le 29 juin 2020, devant la Convention citoyenne pour le climat, vous annoncez que "c’est pour cela que sur le Mercosur, j’ai stoppé net les négociations, et les derniers rapports qui ont pu nous être soumis me confortent dans cette décision".
A vous entendre, la France refuserait donc de signer tout accord de commerce qui ne respecterait pas l’accord de Paris et ne protégerait pas la biodiversité et les droits humains. Pourtant, le 2 juillet 2020, le haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, se félicite de la finalisation des négociations de l’accord entre l’UE et le Mercosur. Que croire ? C’est à n’y rien comprendre.
Avec cet accord, l’Union européenne s’apprête à accorder un chèque en blanc aux multinationales pour faire exploser le commerce transatlantique entre ces deux régions, aux dépens de toute considération sociale et environnementale.
Les signataires de la tribune à franceinfo
Alors que nous attendons la publication dans les prochains jours du rapport de la commission d'experts mandatée par votre gouvernement en juillet 2019 pour évaluer les impacts sanitaires et environnementaux de cet accord, une nouvelle étude du CCFD-Terre Solidaire et de Greenpeace publiée récemment, dans le sillage de toutes celles déjà produites par les autres signataires de ce texte, détaille point par point les risques majeurs que l’accord UE-Mercosur fait peser sur le climat, la biodiversité et les droits humains.
Les chiffres sont accablants et la menace que fait peser cet accord sur la transition de nos systèmes agricoles et industriels est réelle : explosion des quotas de bœuf, de soja et d’éthanol importés, pression massive sur les territoires autochtones et les écosystèmes, levée des droits de douane sur les pesticides, absence de toute contrainte à destination des entreprises, absence de mécanisme permettant aux populations affectées de contraindre ces mêmes entreprises multinationales à répondre de leurs impacts devant les tribunaux, manque de lignes rouges claires permettant de suspendre l’accord en cas de violations des droits humains ou de l’environnement…
Les populations autochtones et les milieux naturels sont-ils quantité négligeable dans la relance européenne 'post-Covid' et son 'Green Deal' ?
Les signataires de la tribune à franceinfo
Alors même que 33 défenseurs de l’environnement ont été assassinés en Amazonie pour la seule année 2019 et que les incendies ne cessent de battre des records cette année, l’accord UE-Mercosur augmenterait encore davantage la pression sur les droits humains et les écosystèmes en Amérique latine.
Pour s’opposer à cet accord UE-Mercosur dont l’impact sur les forêts, le climat et les droits humains serait désastreux, des actes sont nécessaires. Monsieur le Président, vous devez vous y opposer et vous assurer que cet accord de commerce négocié entre l’Union européenne et le Mercosur soit rejeté par les Etats membres de l’UE et définitivement enterré.
Une alternative à l’actuelle politique commerciale européenne existe. Elle repose sur le renforcement de notre souveraineté alimentaire, sur les circuits courts, sur l’adoption de normes sociales et environnementales universelles ambitieuses, sur des normes européennes et internationales contraignantes afin de s’assurer du respect des droits humains et de l’environnement par les entreprises multinationales qui, aujourd’hui, font leur loi de part et d’autre de l’Atlantique. Si, réellement, vous êtes #TousEcologistes, abandonnez l’accord.
Retrouvez ci-dessous la liste des signataires :
Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente, CCFD-Terre Solidaire
Jean-François Julliard, directeur général, Greenpeace France
Gert-Peter Bruch, président, Planète Amazone
Arnaldo Carneiro Filho, directeur, Sinapsis
Fabien Cohen, secrétaire général, France Amérique Latine
Maxime Combes, porte-parole, Attac France
Sandra Cossart, directrice, Sherpa
Olivier Dubuquoy, fondateur, ZEA
Mathilde Dupré, codirectrice, Institut Veblen
Magali Fricaudet, co-présidente,
Aitec Perrine Fournier, chargée de plaidoyer “commerce et forêts”
Fern Khaled Gaiji, président, Amis de la Terre France
Nicolas Girod, porte-parole, Confédération paysanne
Alain Grandjean, Président de la Fondation Nicolas Hulot
Olivier Guichardon, président, Envol Vert
Murielle Guilbert, secrétaire nationale, Union syndicale Solidaires
Jonathan Guyot, co-fondateur, all4trees
Glenn Hurowitz, CEO, Mighty Earth
Karine Jacquemart, directrice générale, foodwatch France
Aurélie Journée-Duez, présidente, Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques (CSIA-Nitassinan)
Bertrand de Kermel, Président, Comité Pauvreté et Politique
Bruno Lamour, président, Réseau Roosevelt
Gilliane Le Gallic, présidente, Alofa Tuvalu
Philippe Martinez, secrétaire général, CGT
Charlotte Meyrueis, Directrice, Coeur de Forêt
Benoit Monange, directeur, Fondation de l’Ecologie Politique
Eléonore Morel, directrice générale, Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
Xavier Morin, président, Canopée
Nathalie Péré-Marzano, déléguée générale, Emmaüs international
Marie Pochon, secrétaire générale, Notre Affaire à Tous
Luc de Ronne, président, ActionAid France
Sabine Rosset, directrice, BLOOM
Emma Ruby-Sachs, directrice executive, SumOfUs
Malik Salemkour, président, Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Arnaud Schwartz, président, France Nature Environnement
Christine Soyard, membre du Bureau collégial, Fédération Artisans du Monde Pierre Tritz, président, Foi et Justice Afrique Europe
Evrard Wendenbaum, président, Naturevolution
Source : https://www.francetvinfo.fr/
Source : https://www.bvoltaire.fr/
On ne cesse de nous le répéter en boucle : en France, les femmes seraient moins bien payées que les autres. En novembre dernier, Marlène Schiappa assurait qu’à compétences égales, elles sont, en moyenne, payées « de 9 à 27 % de moins » que leurs collègues masculins. Est-ce crédible ?
Pas un instant, et c’est facile à démontrer. Mais parler d’« inégalités de salaires » témoigne d’une façon de voir qui est déjà biaisée. Si l’on compare les salaires d’un homme et d’une femme occupant la même fonction, de même niveau, dans la même entreprise, et au même endroit, on constate que la différence est insignifiante, sinon inexistante.
Un chef d’entreprise qui, par « sexisme », voudrait compresser systématiquement les salaires féminins n’aurait, d’ailleurs, aucune possibilité de le faire car la loi l’interdit. C’est aussi le cas aux États-Unis depuis l’adoption, en 1963, de la loi sur l’égalité de rémunération (Equal Pay Act).
Ce que l’on constate, en revanche, quand on s’en tient à une approche globale, ce sont des écarts de salaires, ce qui n’est pas du tout la même chose. On les calcule, en général, en prenant le total des sommes gagnées par les hommes au cours d’une année donnée et en le divisant par le nombre de travailleurs masculins. On fait ensuite la même chose pour les femmes. On obtient, ainsi, un salaire masculin moyen et un salaire féminin moyen. L’écart est, aujourd’hui, d’environ 20 %. Ce sont ces chiffres qu’utilisent les néoféministes pour accréditer la thèse des inégalités, ce qui est parfaitement absurde, car les individus ne sont pas interchangeables, même quand ils sont de même sexe, et les emplois ne le sont pas non plus. En d’autres termes, on compare des agrégats qui ne sont pas commensurables.
Mais alors, comment s’expliquent ces écarts de salaires si le « sexisme patronal » n’en est pas la cause ?
Ils s’expliquent parfaitement dès que l’on prend en compte un certain nombre de facteurs, à commencer par le nombre d’heures travaillées et rémunérées, qui est nettement supérieur chez les hommes (on parle, ici, des heures rémunérées et non des heures de travail non rémunérées, qui sont au contraire beaucoup plus nombreuses chez les femmes). Les raisons sont bien connues : les femmes ont fréquemment plus de tâches domestiques que les hommes à accomplir, ce qui leur laisse moins d’heures dans la journée pour un travail rémunéré. C’est aussi la raison pour laquelle, surtout chez les couples à faible revenu, elles occupent un travail à temps partiel beaucoup plus souvent que les hommes : un travail à temps partiel ne peut évidemment pas être payé au même niveau qu’un travail à plein temps ; mélanger les deux catégories fausse complètement les statistiques. Toujours pour la même raison, les femmes sont moins portées à accepter de faire des heures supplémentaires, qui sont généralement mieux payées. Les hommes font, au contraire, plus d’heures supplémentaires et acceptent plus souvent des modes de travail contraint ouvrant droit à des primes. La parentalité et les stratégies familiales sont particulièrement importantes. Les femmes qui ont des enfants ont besoin de plus de temps libre que les hommes, célibataires ou mariés, ou que les femmes sans enfant. Ce facteur pèse souvent sur leur carrière, car les promotions et les augmentations de salaires dépendent non seulement des compétences, des performances et de l’ancienneté, mais aussi de la disponibilité (c’est la raison pour laquelle, malheureusement, l’âge de la mère au premier enfant ne cesse de reculer).
Il faut, enfin, tenir compte de la répartition des sexes selon les catégories professionnelles et les types d’emplois. Près de 95 % des personnes qui travaillent dans des secteurs comme la garde d’enfants, les soins à la personne, etc., sont des femmes. Or, il s’agit là d’un secteur qui est assez mal payé. On pourrait en dire autant de bien d’autres professions. Quand on tient compte de l’ensemble de ces facteurs quantifiables, qui expliquent près de 90 % des écarts de salaires, on comprend tout de suite que ceux-ci ne reflètent que très rarement des « inégalités ».
Toujours dans le même ordre d’esprit, certains s’étonnent que les femmes soient sous-représentées dans certains secteurs professionnels. Pour y remettre bon ordre, faut-il instaurer la parité partout ?
L’inégalité des salaires est tout autre chose que la parité. Ceux qui veulent « instaurer la parité partout » raisonnent à partir du postulat idéologique selon lequel les hommes et les femmes ont exactement les mêmes capacités dans tous les domaines et sont également attirés par n’importe quel métier. Dans ces conditions, la sous-représentation des femmes dans certains secteurs peut être posée comme la résultante « discriminatoire » d’un système de « domination patriarcale » : il suffit de présenter comme contraint ce qui bien souvent a tout simplement été choisi.
Ce conte de fées se heurte déjà au constat que, si les femmes sont sous-représentées dans certains secteurs, elles sont au contraire surreprésentées dans certains autres (magistrature, enseignement, soins à la personne, etc.), ce qui ne paraît pas gêner outre mesure les partisans de la « parité partout ». D’innombrables études empiriques ont, par ailleurs, établi que, dès le début de la vie, les individus des deux sexes manifestent des appétences, des aspirations, des vocations différentes qui ne sont pas l’effet du milieu. Le cerveau humain lui-même est sexué. La supériorité féminine en matière de fluidité verbale est, elle aussi, bien établie. Statistiquement, les femmes préfèrent travailler avec des êtres humains, les hommes avec des objets. Les bébés filles suivent plus attentivement des yeux les mouvements des personnes alors que les bébés garçons s’intéressent surtout aux déplacements d’objets. Les unes joueront ensuite plutôt avec des poupées, les autres plutôt avec des trains électriques, au grand désespoir de ceux qui veulent abolir les « jouets genrés » pour mettre fin aux « stéréotypes ». Certes, il y a toujours des exceptions ou des cas limites : ceux qui en usent et en abusent oublient seulement que, sur de tels sujets, seules les moyennes sont significatives.
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Entretien réalisé par Nicolas Gauthier