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La France, homme malade de l’Europe ?, par Christian Vanneste.

Ce n’est pas très agréable mais c’est une évidence ! La France est « l’homme malade de l’Europe » ! Depuis que le Tsar Nicolas 1er avait employé cette expression à l’encontre de l’Empire Ottoman, elle a fait florès. Elle désigne l’Etat qui s’enfonce, qui se noie, qui est à la veille de disparaître : les empires turc ou autrichien se sont ainsi disloqués après que ce diagnostic les eut visés . On n’imagine pas qu’un tel destin puisse advenir à notre pays…

christian vanneste.jpgEt pourtant, des décennies de mauvaise gouvernance, une économie en capilotade, des finances vérolées, des services publics de moins en moins performants, une nation qui « s’archipélise », un peuple qui s’éloigne avec dégoût des isoloirs et des urnes… Les symptômes du mal sont nombreux et envahissants, mais l’oligarchie politique, administrative, financière et médiatique qui publie les bulletins de santé se veut rassurante. Un cancer ne peut pas être un bon médecin.

45 ans de déficits budgétaires, un endettement qui croît d’année en année, des prélèvements obligatoires qui atteignent des sommets, une dépense publique de moins en moins maîtrisée, un commerce extérieur déséquilibré à notre détriment, une industrie qui joue les peaux de chagrin, un chômage qui gangrène la population active, une atmosphère politique qui désespère les citoyens. Plus personne n’ose parler du « modèle français » qui ressemble de plus à un épouvantail : la caricature de ce qu’il ne faut pas faire ! Les Français, en bons catholiques croyants ou non attendaient tout du Dieu-Etat, plutôt que d’eux-mêmes. Une élite reconnue pour sa compétence dirigeait tout depuis Paris, se procurait en impôts les moyens d’une providence inégalitaire auprès des Français assistés. La redistribution compensait royalement les inégalités. Les Français, par coutume, râlaient, mais oscillant entre une gauche « généreuse » avec l’argent factice et une droite élue avec des promesses de matamore et rejetée après un bilan timoré, ils accumulaient les avantages, la diminution du temps de travail, dans la vie, dans l’année, dans la semaine, les emplois publics hyper-sécurisés, comme si l’heure des comptes ne viendrait jamais. Le peuple souverain avait, puisqu’il était le roi, fait sienne la maxime prêtée sans doute à tort à Louis XV : « Après moi, le déluge » ! L’explosion des familles considérée comme un « progrès », et la déconstruction systématique de l’enseignement de notre histoire ont brisé la chaîne générationnelle. « Carpe Diem », « Cueille le jour présent », ce précepte hédoniste d’Horace est sympathique chez les poètes, disparus ou non, mais devrait conduire les politiciens qui s’en réclament devant le tribunal du peuple. Gouverner, c’est prévoir… prévoir, non sa réélection, mais les mesures qui peuvent assurer le salut public, le bien commun au moins à moyen terme….

Lorsque la dépense publique atteint 57% du PIB d’un pays (Allemagne : 44%), que les prélèvements obligatoires vampirisent sa production de richesses à hauteur de 46% ( Allemagne 37%), on peut espérer que le socialisme au pouvoir garantisse au moins des services publics irréprochables, une formation performante des enfants, une protection de tous les habitants, ou au moins des nationaux, face au aléas de l’existence, comme les maladies, les catastrophes naturelles, les accidents, et la délinquance, présente dans tous les pays, mais à des degrés divers. La Scandinavie est souvent donnée en exemple de ce choix politique. Ce n’est déjà plus tout-à-fait vrai pour la Suède qui a entrepris des réformes il y a des décennies quand elle était au bord du gouffre. Le Danemark fait encore bonne figure, mais il est désormais derrière la France pour la dépense publique et les prélèvements… et il a gardé sa monnaie et bénéficie d’une fiscalité qualitativement très différente de celle que nous subissons, notamment en ayant mis en oeuvre la TVA sociale depuis très longtemps.

La maladie française se traduit par le fait que justement, dans notre pays écrasé de taxes, de réglementations, et pourvu d’une armée de fonctionnaires (qui confirme la boutade de Clémenceau : La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts.), les administrations fonctionnent mal, les services ne sont plus assurés au public, et cela d’autant plus qu’ils sont plus nécessaires. L’Etat régalien ne remplit plus, ou très mal, ses missions : c’est avec effroi que les Français ont appris que Dijon avait été abandonnée pendant plus de deux jours à un règlement de comptes entre Tchetchènes et Maghrébins, armés ! Mais depuis, une gendarme ( Mélanie Lémée), un chauffeur de bus (Philippe Monguillot), et bien d’autres victimes soulignent « l’ensauvagement » d’un pays qu’on a transformé en un vaste terrain vague en forme d’hexagone destiné à accueillir tout la misère du monde. Partout, aux yeux de tous, une économie de trafics se répand, les zones de non-droit prolifèrent, et ce sont désormais les gendarmes, les policiers, mais aussi les pompiers, les personnels des urgences qui ont peur ! Pasqua disait qu’il fallait terroriser les terroristes ? Maintenant, la peur du gendarme, c’est la peur de celui qui dit à ses enfants : « surtout, à l’école, ne dîtes pas que papa ou maman sont gendarmes ou policiers ! La Justice est toujours à la portion congrue, mais contaminée par l’idéologie et la politique, elle étale au grand jour son impuissance et parfois sa nocivité. Qu’en pensent les parents de Thomas qu’un délinquant libéré trop tôt a assassiné ? L’école dont nous étions si fiers descend une à une les marches du classement PISA. C’est l’extrême-Orient qui brille désormais, comme c’est le cas aussi en matière de santé. Sans doute ce domaine est-il le mieux placé pour que les Français prennent conscience de la maladie. Nous pensions avoir le meilleur système de santé du monde : il a été terrassé par le Covid-19 !

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