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  • Trump : l'immense claque donnée à la cléricature médiatique et à l'odieuse caste du politiquement correct

     

    Mur-bleu gds.jpgC'est une défaite à plate couture ; un désastre en rase campagne ; une « pile » monumentale (on nous pardonnera la familiarité) : tous, journalistes de la presse écrite ou parlée et télévisuelle, hommes politiques et grandes consciences auto-proclamées, donneurs de leçons et dicteurs de conduite, pleins de morgue, de mépris, d'arrogance avant le vote, sont renvoyés, Grosjean comme devant, à leur nullité, leur cuistrerie, leur vacuité abyssale. Ils ont bonne mine, eux qui n'ont pas su voir arriver ce qui est arrivé et qui, pire, nous imposaient depuis de longs mois, à coups de savantes démonstrations cérébrales et abstraites qu'il « fallait » Hillary et que, de toute façon, c'était fait, c'était plié : Hillary avait gagné.

    Eh bien, non, c'est « Donald » qui a gagné et, en tout cas,  eux, maintenant, ils ont perdu, et bien perdu. Et, franchement, les entendre parler à la radio, les voir à la télé, tous avec des intonations consternées et des mines déconfites, oui, c'était réjouissant.

    Il est impossible, évidemment, de répertorier tous les cas intéressants de ce Waterloo du politiquement correct ; on s'arrêtera seulement, ici, sur deux cas un peu plus particuliers :

    1. Ce mercredi 9 novembre, jour de l'annonce des résultats, à 6 h 02 heure française, Gérard Araud - ambassadeur de France aux Etats-Unis, tout de même... - a décidé de communiquer ce qu’il pensait de la manière dont l’élection présidentielle américaine se présentait ; alors qu'un devoir de stricte maîtrise de leurs déclarations s'impose aux diplomates, il s’est permis cette sortie, retweetée plus de 2 000 fois mais rapidement effacée de son compte :

    « Après le Brexit et cette élection, tout est désormais possible. Un monde s’effondre devant nos yeux. Un vertige. »

    Scandaleux, non ? On espère que cet énergumène sera promptement remplacé à Washington, et même - pour faute professionnelle - rayé des cadres d'une Administration, qui demande plus de prudence, et de courtoisie vis-à-vis des personnes élues dans le pays où l'on est censé représenter les intérêts de la France. Il est vrai que, la veille des résultats, les conseillers de François Hollande n’ont préparé qu’une seule lettre de félicitations adressée à... Hillary Clinton ! Et que le message de félicitation de 4% au nouveau président fut à la limite de l'incorrection, et en tout cas tout entier discourtois...

    2. Plus intéressant est ce mea culpa d'un journaliste du New York Times, entendu sur France info : atterré, il admettait cependant - en substance - que ni lui ni ses confrères n'avaient vu venir la déferlante populaire « pro-Trump » ; qu'ils ne savaient plus expliquer ni comprendre leur société, celle dans laquelle pourtant ils vivaient. La tristesse et le désarroi de ce journaliste étaient touchants : au moins était-il intellectuellement honnête, et capable de reconnaître qu'il s'était trompé ; et, surtout, de le dire clairement. Pensez-vous que l'on pourra attendre pareille franchise - fût-elle désarmante - aux JT de France 2, TF1 et autres BFM-TV ? Sur France info et sur France inter ? Dans le Monde, L'Obs et les autres ?

    Comme dirait Bainville, « c'est douteux ».

    Il nous reste l'essentiel :

    la claque, l'immense, la tonitruante, la cataclysmique claque envoyée à toute cette caste politico/médiatique ;

    et - après le Brexit - ce message - terrible pour elle - du retour du peuple, des nations, des frontières ; cette volonté franchement assumée de maîtriser l'immigration; ce refus du politiquement correct; et, surtout, surtout, la fin annoncée de l'emprise de cette caste politico-médiatique - qu'elle a pu croire définitive - sur des opinions publiques qui s'en libèrent et s'en affranchissent de plus en plus... 

  • Ballade des envahisseurs heureux

     

    Par Academos 

     

    cover_je_pense.jpgEn son temps, dans les années quatre-vingt, Gérard Lenormand avait fait le bonheur des radios avec son tube « La ballade des gens heureux » : mise au goût du jour, si l'on écoute BFMTV, c'est bien "des envahisseurs" qu'il faudrait chanter maintenant. « Ils sont heureux comme tout ! » dit, sans rire, au journal de 14h30 de jeudi 10, le journaleux de BFM, bobo évidemment, et participant lui aussi à cette déferlante de l'intox et du bourrage de crâne qui accompagne l'invasion (en chantant !) de l'Europe par des masses venues d'ailleurs : on commence par nous dire Syrie et Irak, bien sûr, mais on lâche aussi Somalie, Erythrée, Afghanistan, Kosovo, Tchétchénie... Toutes ces masses venant avec leur(s) propre(s) fondamentaux, dont on verra très vite qu'ils s'opposent radicalement à ceux de notre vieille Europe blanche, de culture et tradition gréco-latine et de religion judéo-chrétienne. Mais rien n'y fait, les moutons ont invité les loups à souper, et les journaleux trouvent çà très bien. Ce n'est que plus tard qu'ils déchanteront, comme les moutons.

    Seuls quelques uns restent lucides, comme ce premier ministre slovaque entendu hier soir au JT de France 2, expliquant qu'il ne « prendrait » au mieux que 200 étrangers, et qu'il les voulait chrétiens, car, disait-il, il n'y a pas de mosquées en Slovaquie. Et il ne souhaite pas en construire parce que, dit-il, nos valeurs ne sont pas les mêmes. Faisant preuve d'un grand bon sens et d'une même lucidité, il a ajouté pour le journaliste médusé que, eux (les envahisseurs), le savaient très bien. L'on ne pouvait que se souvenir à ce moment-là de ceux qui criaient Allah Akbar ! sur les quais de la gare de Budapest...

    « Entre-ici, Jean Moulin...» a dit Malraux, dans un discours célèbre. « Entrez-ici, les Merah, Kouachi, Koulibali, sid Ahmed Ghlam et autres Yassine Salhi...» répond aujourd'hui la sainte alliance des gens de finance qui veulent se payer des esclaves à bas prix et des révolutionnaires qui veulent diluer la France et l'Europe dans n'importe quoi, pourvu qu'elles ne soient plus ni blanches, ni gréco-latines, ni judéo-chrétiennes. Car, comme Hitler avec son Mein Kampf avait prévenu, en disant tout ce qu'il comptait faire, Daech aussi nous a prévenus qu'il utiliserait l'arme démographique en nous envoyant des masses humaines pour nous déstabiliser : combien de terroristes, statistiquement, là-dedans ? Largement assez pour faire sauter plusieurs trains, avions et bateaux; ou plusieurs rames de métro bondées, et tout ce que l'on peut imaginer que des cerveaux fanatisé pourront inventer.

    En attendant, on ne cesse, en France de trouver et d'aménager à grands frais des lieux d'accueil pour ces envahisseurs.

    C'est fou : il y a chaque année des dizaines de Français qui meurent de froid dans les rues, en hiver, et, à eux, on ne propose pas grand chose. On dira : mais ils refusent les hébergements d'urgence ! Oui, si c'est pour se faire frapper, voler voire pire encore. Mais ils accepteraient volontiers ces chambres et appartements que l'on donne aux envahisseurs...

    Pareils pour les trois millions cinq de mal-logés recensés par la Fondation Abbé Pierre et les huit millions six de pauvres : pourquoi ne leur a-t-on pas proposé ces lieux que l'on offre maintenant à ces gens venus d'ailleurs ?

    Oui, c'est fou : dans le moindre petit trou perdu de la France profonde, dans le plus petit Trifouillis-les-Oies du plus reculé du plus lointain canton de notre beau pays, on voit surgir des dizaines de gymnases abandonnés, bases de loisirs inutilisées, casernes abandonnées, locaux municipaux inoccupés... que l'on s'empresse d'aménager, non pas pour les Français pauvres, mal-logés ou qui meurent dans la rue, mais pour les Syriens, Irakiens, Somaliens, Erythréens et autres Afghans, Kosovars, Tchétchènes, j'en passe et des meilleures...

    C'est, si l'on me passe l'expression, tout simplement dégueulasse. Ce Système et ses journaleux est dégueulasse, et doit être montré du doigt comme tel... 

     

  • Le massacre des innocents

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    La liste s’allonge des victimes de l’islamo-terrorisme. La question que tout le monde se pose est de savoir que faire. Or, la seule chose inadmissible, c’est de se refuser les moyens de se battre contre l’ennemi. De rester, comme le fait M. Hollande, dans la consternation, la condamnation, la déploration, l’incantation, etc., inventant « un état d’urgence proclamé […] un état d’urgence en caoutchouc, où tout ce qui devrait être dur est mou », selon M. Zemmour (R.T.L., jeudi 16). 

    Comme d’habitude, il y a ceux pour qui l’honnêteté intellectuelle passe après les convictions idéologiques. Qui n’a pas entendu à la radio ou à la télévision, lors des mille et un débats sur le sujet, la petite musique du négationnisme ? Ainsi, moins de deux jours après l’assassinat des deux policiers, M. Wieviorka, éminent sociologue de réputation internationale (et très proche du P.S. dont il est un des inspirateurs), distille d’un ton paterne (France 5, mercredi 15) qu’on ne peut associer les mots islam et terrorisme, au motif que ce serait « stigmatiser » toute une communauté. Il n’y aurait donc que des victimes (des jeunes, des homosexuels, des policiers, des journalistes, etc.) au sort desquelles on daigne compatir, sans craindre la contradiction car ces victimes ont bien été ciblées, c’est-à-dire stigmatisées par les tueurs de l’islamo-terrorisme. M. Onfray, mieux inspiré, répond indirectement le lendemain (R.M.C., jeudi 16) qu’existe bel et bien un islam islamiste et terroriste, que le nier revient à nier la filiation entre stalinisme et goulag et que l’islam n’a pas à bénéficier d’un régime de faveur qui l’exonérerait de ses turpitudes. 

    Il y a aussi ceux qui prêchent l’acceptation, si ce n’est la soumission. M. Legrand, après avoir expliqué qu’au fond on ne peut pas faire grand chose, enjoint, dans sa prédication matinale (France Inter, mercredi 15) « à tous les citoyens de prendre sur eux, de décider collectivement de traverser cette épreuve qui reste numériquement moins meurtrière (et de très loin) que les guerres et les révolutions que nous avons déjà vécuesou même les accidents de la route ». Donc, pas la peine de s’inquiéter, ça va passer : c’est la « résilience », nouveau terme à la mode. 

    Le gouvernement va plus loin. Tandis que M. Valls prévient que « d’autres innocents perdront leur vie » pendant encore « dix à vingt ans » (France Inter, mercredi 15), M. Cazeneuve (France 2, mardi 14) rappelle que, si tout doit être fait, il n’est pas question de dépasser la ligne rouge, celle des valeurs de la République. Que chacun sache donc que l’assassin des deux policiers, M. Larossi Abballa, mis sur écoute pendant quatre mois, n’a jamais rien dit qui aurait pu inciter, par principe de précaution, à le mettre hors d’état de nuire. Mais pourquoi donc ces écoutes ? Parce que, déjà connu pour de nombreux faits de droit commun (vol, recel, violences), il avait été condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, en 2013 pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes ». Evidemment, maintenant que le RAID l’a liquidé, on ne peut plus l’arrêter. Entretemps, il a tué deux policiers. Mais les valeurs de la République sont sauves : périssent les Français plutôt qu’un principe. 

    Jean-Paul Sartre voyait des coupables partout. En tout cas, la responsabilité et la culpabilité politiques de ceux qui nous gouvernent et de leurs inspirateurs est entière : les autres sont les victimes désignées, et en l’occurrence innocentes, de leurs fautes et de leur idéologie. 

  • Le Medef a la vue courte et le regard partiel

     

    En deux mots.jpgUn récent slogan du Medef a fait scandale. Et long feu. Un jeune (ce masculin inclut garçons et filles) dit ceci : « Si l'école faisait son travail, j'aurais du travail ». 

    Tout le secteur scolaire s'est soudainement et solidairement soulevé, indigné, et s'est fait menaçant. Une vraie bronca, comme à Séville ... Le Medef s'est excusé et a retiré son slogan. Pierre Gattaz, le fils d'Yvon, a dû avaler son chapeau. 

    Ce n'est pas que le Medef avait tout à fait tort. C'est qu'il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. 

    Il est évident que l'Ecole ne fait plus son travail. Les raisons en sont multiples. D'abord la domination déjà ancienne des pédagogistes à qui la gauche déconstructiviste et la droite indifférente l'ont conjointement livrée. Ils ont fait de l'Ecole cette « fabrique du crétin »  que Jean-Paul Brighelli a décrite - après l'avoir ainsi définie - dans un livre à succès. Comme cela fait autour de cinquante ans et plus que cela dure, il ne faut pas se cacher qu'à partir de 1968, au moins, l'inculture ne se limite pas aux élèves. Les professeurs eux-mêmes en sont atteints, méconnaissent qui l'orthographe et la grammaire, l'esprit de la langue, qui l'Histoire, qui les bases de la culture générale. Leur niveau a baissé et le temps qui serait nécessaire pour le relever suffira sans nul doute à Messieurs Gattaz, père et fils, pour passer de vie à trépas. Comment des professeurs eux-mêmes insuffisamment formés, feraient-ils de bons élèves ? C'est l'exception s'il s'en dégage de ce bourbier. Bourbier aussi parce que des classes où les immigrés sont devenus majoritaires ne produisent généralement ni l’homogénéité ni l’excellence. Pauvres professeurs ! Pauvres élèves ! 

    Mais l'inculture scolaire - qui, selon le Medef, prive de l'emploi - n'est pas la seule. Elle n'est pas hors contexte. Certes, elle est une source, mais elle est aussi un reflet. Le Medef l'ignore. Il a la vue courte et le regard partiel. 

    Car il y a aussi, trop souvent, l'inculture et le relâchement moral des parents, déjà à un stade avancé, l'instabilité des couples, la décomposition des familles, leur irresponsabilité, tout ou presque étant désormais attendu de l'Ecole. A l'unisson, le Medef oublie que, pour l'éducation, sinon l'instruction, des enfants, la famille est antérieure et supérieure â l'Ecole. « Si les familles faisaient leur travail, je travaillerais mieux à l'école et ensuite j'aurais un travail » aurait dû dire l’artefact du Medef si ce dernier n'était lui-même promoteur de l'individualisme, moderne ou postmoderne. « Familles, je vous hais, pense le marché. Nations, Etats, racines, communautés, cultures, héritages,Tradition, je vous hais. L'individu-roi, atome réduit à son seul caprice, est bien plus grand et stupide consommateur ! » 

    Tout se tient : la défaillance des familles et de l'Ecole, instaure, sur les jeunes, mais pas seulement, la royauté des écrans : Internet, les réseaux sociaux, les tablettes et les smartphones, qui rendent imbéciles, selon Mathieu Bock-Côté. Sans compter les télévisions et les radios aux programmes presque toujours médiocres, vulgaires et délétères.

    Quant aux « élites » médiatiques et politiques, grandement et notoirement incultes, le spectacle qu'elles donnent aux jeunes n'a vraiment rien qui puisse, pour eux, être formateur. 

    C'est ainsi qu'une société part dans son ensemble en quenouille et sacrifie sa jeunesse, se sacrifie tout entière. 

    Ce que le « jeune » virtuel pourrait objecter au Medef qui l'a imaginé, pourrait se dire ainsi : « Si l'Ecole faisait son travail, cela ne suffirait pas car elle serait la seule. La seule à le faire. Et je serais quand-même chômeur ».  •

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien ci-dessous

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Education • Connaissez-vous Monsieur Blanquer ?

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Une tribune - excellente - publiée mercredi dernier dans le Journal de Montréal [13.09]. Son sujet ? « Un nouveau ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, est en train de réformer l’école en profondeur ». Eric Zemmour en a aussi traité dans un billet à RTL que nous avons publié. Si nécessaire [Cf. lien ci-dessous], on s'y reportera.  LFAR

     

    501680460.5.jpgIl se passe quelque chose de très intéressant en France depuis quelques mois. Un nouveau ministre de l’éducation, Jean-Michel­­­ Blanquer, est en train de réformer l’école en profondeur, pour la délivrer d’un certain carcan pédagogique et l’amener à renouer avec sa véritable mission.

    Son objectif ? La recentrer sur les savoirs. Faire en sorte que les enfants qui sortent de l’école sachent lire, écrire et compter. Blanquer ajoute aussi : les jeunes doivent apprendre à respecter autrui.

    Il veut que l’école leur transmette le goût de la lecture, de la culture et des arts.

    Excellence

    C’est dans cet esprit, d’ailleurs, qu’il a décidé, de remettre 150 000 exemplaires des Fables de La Fontaine aux élèves, à la manière d’un cadeau. II s’en est expliqué ainsi : « Elles nous disent quelque chose de la vie et sont éternelles ».

    Autrement dit, les classiques ne sont pas un luxe. C’est en se tournant vers les grandes œuvres qu’on peut vraiment éduquer la jeunesse.

    Blanquer croit aussi à l’amour de la beauté et veut pour cela redonner sa place à la musique à l’école.

    Le maître mot de la philosophie scolaire de Jean-Michel Blanquer, c’est l’excellence. C’est en partie dans cet esprit qu’il a décidé de restaurer la place du grec et du latin à l’école. Le détour par les langues anciennes permettrait de mieux comprendre le français.

    Mais Jean-Michel Blanquer va plus loin. S’il est ouvert à la technologie en classe, il l’est modérément.

    Il croit aussi aux vertus de vieilles méthodes toujours valables, comme la mémorisation. Dans un entretien accordé à un hebdomadaire français, tout récemment, il expliquait qu’un élève tirera un avantage certain à apprendre un poème par cœur, car il cultivera ainsi sa mémoire.

    Ce propos est quasiment trans­gressif dans une époque qui présente le par cœur comme une forme d’aliénation, et qui croit que Google peut se substituer à notre mémoire. Vive l’effort !

    Par ailleurs, Jean-Michel Blanquer ne croit pas à ce qu’on pourrait appeler la réussite obligatoire et gratuite : il a décidé d’autoriser à nouveau le redoublement.

    Mais le ministre ne s’arrête pas là : il entend aussi cultiver les vertus civiques. Et c’est ainsi qu’il a soutenu qu’il faut aimer son pays.

    Vertus

    C’est à la lumière de cette vertu qu’on doit enseigner l’histoire, a-t-il soutenu il y a quelques mois, et on doit l’enseigner avec un sens certain de la chronologie. Elle apparaîtra ainsi­­­ aux jeunes générations comme une aventure collective à laquelle elles sont invitées à se joindre.

    Jean-Michel Blanquer n’est pas un nostalgique du monde d’hier, quoi qu’en disent ses adversaires.

    Il croit plutôt à certaines permanences, à des idées qui traversent le temps, à des vertus indémodables.

    Depuis quelques décennies, un peu partout Occident, l’école a été soumise à des idéologues qui ont traité les enfants comme des cobayes sur qui il fallait mener une expérimentation sociale à grande échelle. Ils ont fait des ravages.

    Il est temps de redécouvrir ce qui n’aurait jamais dû être oublié.

    À quand un Jean-Michel Blanquer québécois ?   

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

     

    Voir aussi dans Lafautearousseau ...

    Rentrée 2017 : « Pour Blanquer, tout va bien... pour l'instant », pense Éric Zemmour

  • Religion & Société • Cachez cette croix que je ne saurais voir !

    Les croix des petites églises du paysage grec de Santorin ont disparu comme par enchantement

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Une tribune publiée jeudi dernier dans le Journal de Montréal [7.09]. Mathieu Bock-Côté, comme toujours, va au fond des choses lorsqu'il dénonce ici « une forme de barbarie ». L'auteur du voyage d'Athènes, le jeune Maurras, agnostique, n'eût rien écrit d'autre. Nous non plus. LFAR

     

    501680460.5.jpgL’histoire s’est passée de l’autre côté de l’Atlantique ces derniers jours, mais elle aurait bien pu arriver ici.

    Lidl est une compagnie allemande. Elle a notamment une gamme de produits alimentaires grecs. Elle a décidé d’illustrer son emballage avec une photo presque légendaire d’un paysage grec à Santorin, où on aperçoit de petites églises dans un décor paradisiaque.

    Mais la compagnie a enlevé les petites croix de la coupole des églises. Quelqu’un l’a remarqué et la nouvelle a percé l’écran médiatique. 

    Hypocrisie

    Depuis quelques jours, on en parle beaucoup. Bien des Européens crient à la censure de l’histoire et se demandent de quel droit on peut ainsi amputer une église de ce qu’elle a de plus caractéristique. 

    Cachez cette croix que je ne saurais voir !

    Obligée de s’expliquer, la compagnie s’est réfugiée derrière l’argument du respect de toutes les croyances.

    Pourquoi retirer la croix ? Parce que la compagnie voulait éviter d’exclure toute croyance religieuse. Et aussi parce qu’elle affiche son adhésion à la sacro-sainte « diversité ».

    En embrassant un symbole chrétien, ne risquerait-elle pas d’offusquer ceux qui ne se reconnaissent pas en lui ?

    Il fallait donc neutraliser la marque. On y verra certainement un comportement de trouillard. Imaginons néanmoins que tel soit vraiment son souci. Imaginons vraiment que la compagnie veut un environnement culturellement neutre.

    Mais alors, pourquoi prendre pour sa publicité un paysage qui est indissociable de sa dimension chrétienne ?

    N’y a-t-il pas là une immense hypocrisie ? On veut bien récolter la beauté d’un paysage façonné par une civilisation et sa religion, mais au dernier moment, on demande à cette dernière de s’effacer, parce qu’elle nous embête quand même.

    On veut du monde chrétien à condition que ce dernier consente discrètement à se sacrifier ?

    En un sens, on veut gommer la signature de l’œuvre, on veut effacer son identité, on veut arracher ses racines.

    Comment ne pas voir dans ce coup de gomme à effacer une forme de barbarie inconsciente d’elle-même ? Comment ne pas y voir un réflexe destructeur ?

    Histoire

    Est-ce vraiment la société qu’on souhaite : celle où la simple présence du crucifix fait scandale, même lorsqu’il se trouve à son endroit le plus naturel ?

    Tout cela n’a rien d’un fait divers. C’est plutôt un fait révélateur ou si on préfère, un symptôme.

    Notre civilisation a tendance à vouloir s’excuser d’exister. Et elle cherche à effacer presque frénétiquement tout ce qui rappelle son passé chrétien, comme s’il tachait l’image que nous voulons projeter aujourd’hui.

    Il y a pourtant là une effrayante ingratitude. Comment, dans les temps tumultueux qui sont les nôtres, une civilisation pourrait-elle survivre si elle croit offusquer l’humanité en assumant sa tradition, sa mémoire et ses marques distinctives ?

    On peut avoir la foi ou non, mais ici, ce n’est pas du tout la question. On ne saurait tout simplement réduire les monuments historiques à de simples décors de cartes postales aseptisées. C’est une question de décence.  

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • La guerre du vocabulaire. Ou comment réapprendre à parler sans se soumettre aux censeurs

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Dans cette tribune du Journal de Montréal [19.09], Mathieu Bock-Côté traite des interdits qui pèsent sur certains mots du vocabulaire de notre famille de pensée. A chacun d'eux, il restitue sons sens vrai ; il montre les réalités profondes que ces mots proscrits recouvrent et saisit l'occasion pour rappeler quelques vérités essentielles et profondes. Qui valent dans son Québec natal, comme elle valent en France et en Europe. Mathieu Bock-Côté finit toujours par aller à l'essentiel, par le faire découvrir. Et c'est, pour l'esprit, une joie vraie.  En reprenant nombre de ses publications, tout simplement, nous la faisons partager. LFAR

     

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    De bons amis, soucieux de notre bonne réputation, disent souvent aux nationalistes québécois: n'utilisez pas le mot « identitaire » lorsque vous parlez de votre vision du Québec, il est contaminé par les groupuscules qui le revendiquent. Identitaire serait un mot toxique, à proscrire.

    Ces mêmes amis nous disent : n'utilisez pas le mot « conservateur », il vous fera passer pour des nostalgiques de Stephen Harper. Il témoigne d’une psychologie du repli sur soi, presque antimoderne.

    Ces mêmes amis poursuivent : ne vous dites pas « nationalistes», ce mot, en Europe, est associé à l'extrême-droite.

    Et il arrive même que ces amis nous disent : souverainiste, c'est un mot qui laisse croire que vous êtes fermé à la mondialisation. À tout le moins, en France, on en fait un symbole de fermeture.

    À ce rythme, nous finirons par ne plus rien dire. 

    Certes, le langage est l'objet d'un débat politique. Chacun cherche à imposer son vocabulaire à l'adversaire : on veut survaloriser ses propres mots et dévaloriser ceux du camp d'en face. C’est ainsi depuis toujours et cela ne changera pas demain.

    Mais je constate que ceux qui sont attachés à la cause nationale se laissent intimider par ceux qui cherchent chaque fois à disqualifier leur vocabulaire. Ils se laissent piéger. Ils ne savent plus trop comment parler.

    Retrouvons le sens premier de ces mots.

    Identitaire ? On réfère ainsi à la part existentielle de la communauté politique. On rappelle qu’elle n’est pas un pur artifice juridique et qu’elle s’est nouée dans la culture et l’histoire. On rappelle qu’un corps politique est nécessairement historique et qu’aucune nation ne saurait durer sans le souci de sa singularité, sans le désir de persévérer dans son être.

    Conservateur ? Le conservatisme est une philosophie de l’enracinement, qui rappelle que l’homme est un héritier, et qu’il doit s’inscrire dans une histoire particulière pour accéder à l’universel. Le conservatisme incite aussi à se méfier des fausses promesses de la modernité et de ses dérives, ce qui ne veut pas dire qu’il la congédie en elle-même.

    Nationaliste ? Ce mot est inscrit dans notre histoire. Il désigne une fidélité première au Québec et rappelle que jamais notre existence nationale ira sans combat en Amérique. Je veux bien croire qu’il change de signification en traversant l’Atlantique mais on ne saurait pour cela abolir la culture politique québécoise qui rend compte des singularités de notre aventure collective.

    Souverainiste ? Lui aussi est inscrit dans l’histoire politique du Québec : c’est ainsi qu’on a nommé la quête d’indépendance depuis la Révolution tranquille. Quand on nous invite à utiliser un autre terme parce que celui-là, en Europe, serait connoté à droite, on en vient encore une fois à dissoudre la singularité québécoise dans un contexte qui n’est pas le sien.

    On me répondra : ne nous disputons pas pour des mots. Et pourtant il faut le faire. Parce qu’à bannir sans cesse des mots, c’est la possibilité d’exprimer certaines idées qu’on en vient à censurer. À force de se soumettre à la police du langage, on développe un très fort réflexe d’autocensure, on ne parvient plus à parler librement, et à terme, on en vient à penser contre soi, de peur de heurter les gardiens de la rectitude politique.     

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Apocalypse

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Une tribune publiée mercredi dernier dans le Journal de Montréal [6.09]. Et qui prolonge, jusqu'à une philosophie de l'Histoire qui est évidemment la nôtre, l'article sur la Corée du Nord dont Louis-Joseph Delanglade, dans son Lundi, a traité hier. Si nécessaire, on s'y reportera. LFAR

     

    501680460.5.jpgC’est avec perplexité et effarement que le commun des mortels observe l’affrontement entre la Corée du Nord et les États-Unis.

    On aime en rendre compte en disant que deux maniaques s’affrontent pour savoir qui a le plus gros missile dans son pantalon. Mais cette image prétendant équilibrer les torts entre Kim Jong-un et Donald Trump est faussée.

    Pour peu qu’on s’y penche sérieusement, nous sommes surtout devant la montée aux extrêmes d’un pays totalitaire soumis depuis plusieurs décennies à des tyrans paranoïaques qui s’imaginent incarner une résistance héroïque contre l’empire américain. 

    Guerre

    On se demande jusqu’où Kim Jong-Un peut aller dans son désir d’affronter le monde.

    Au fur et à mesure que se déroule la crise nord-coréenne, une vieille peur qu’on croyait engloutie au fond du vingtième siècle remonte à la surface : celle de la guerre nucléaire.

    Il y a quelques décennies, on redoutait que la guerre froide entre l’Occident dirigé par les États-Unis et le monde communiste commandé par l’URSS ne dégénère en une guerre nucléaire conduisant l’humanité à sa perte.

    On misait alors sur l’équilibre de la terreur pour éviter cette éventualité. C’est-à-dire qu’on supposait que les deux superpuissances savaient que, si elles usaient de la bombe atomique, elles s’anéantiraient mutuellement.

    On ne prête pas une telle sagesse stratégique aux dirigeants de Pyongyang.

    Notre monde n’est pas étranger à la peur apocalyptique, mais elle s’est déplacée de la guerre nucléaire au désastre écologique.

    Quand, aujourd’hui, on se prend à craindre que le monde n’explose, c’est au sort de la planète qu’on pense. Nous nous sommes convaincus que la seule manière de l’affronter, c’est de changer notre mode de vie et notre style de consommation.

    Autrement dit, c’est une guerre que chacun croit pouvoir mener contre le dérèglement du monde. Nous nous sentons tout petits devant elle et, pourtant, nous ne nous sentons pas absolument impuissants.

    L’autre grande peur de notre temps, c’est le chaos terroriste global engendré par le terrorisme, mais nous sommes parvenus à nous y habituer. Il nous gâche la vie, mais nous pensons y résister en faisant comme s’il n’existait pas.

    Mais avec la menace nord-coréenne, nous sommes de retour devant une frayeur absolue, dont nous ne sommes que spectateurs. Les scénarios les pires s’accumulent dans notre esprit. On imagine un enchaînement infernal.

    Tragique

    Que se passera-t-il si la Corée du Nord tire un missile en destination du Japon ou d’un territoire américain ?

    Que se passera-t-il si Donald Trump, qui n’est pas un monument de sagesse, décide plutôt de faire une frappe préventive ?

    Et comment réagiront dans ce conflit hypothétique la Chine et la Russie ?

    Ces questions, qui tournent en boucle dans les médias, nous ramènent à une réalité oubliée : l’importance vitale de la politique dans nos vies.

    Nous pensions que le marché et les droits de l’homme suffiraient pour assurer le développement harmonieux de nos sociétés. On redécouvre la nécessité du grand art politique.

    On redécouvre que la paix est une conquête de tous les instants et non pas l’état naturel de l’humanité.  

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

     

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Le grand méchant Kim

  • Jean Rochefort : mort d'un acteur patrimonial

     

    Jean Rochefort était l'élégance même, l'exquise politesse, l'esprit français, mais surtout, car la personnalité intime des artistes, éventuellement leurs idées ou leurs convictions, importent infiniment moins que leur art, il fut un très grand acteur.  

    Libération lui a consacré les lignes suivantes, auxquelles, une fois n'est pas coutume, nous n'avons rien à reprendre. Elles évoquent sa carrière. Et nous reviendrons sur la disparition de Jean Rochefort dans nos publications magazine du weekend prochain.   

    Enfin, on aura plaisir à le retrouver dans le petit montage vidéo en fin d'article. LFAR

     

    AAmXM5Q.png« Du Capitaine Fracasse à L’Horloger de Saint-Paul, en passant par Salut l’artiste!, Un éléphant ça trompe énormément ou Nous irons tous au paradis, Jean Rochefort, mort dans la nuit de dimanche à lundi, aura été l’un des acteurs les plus populaires du cinéma français. L’acteur, qui avait été hospitalisé en août, est mort à 87 ans dans un établissement parisien, a annoncé sa fille Clémence. L’acteur avait été hospitalisé une première fois à l’été 2016 pour des douleurs abdominales. Son état s’était aggravé ces derniers mois.

    Récompensé par trois César pour Que la fête commence (1976) de Bertrand Tavernier et Le Crabe-Tambour (1978) de Pierre Schoendoerffer, avant un trophée pour l’ensemble de sa carrière en 1999, Jean Rochefort avait tourné une série diffusée l’an dernier sur France 5, Boloss des belles lettres dans laquelle il interprète une oeuvre du patrimoine littéraire en langage de la rue.

    Immédiatement reconnaissable à sa voix chaude et ses belles moustaches, Jean Rochefort a tourné près de 150 films, comédies comme fils d’auteur.*Libertin cynique dans Que la fête commence de Bertrand Tavernier, il a incarné un flegmatique valet anglais (Les Tribulations d’un chinois en Chine de Philippe de Broca) comme un père de famille adultérin (Un Eléphant ça trompe énormément d’Yves Robert) ou un personnage poignant d’animateur radio solitaire dans Tandem de Patrice Leconte. 

    Élégance à la française 

    Durant plus d’un demi-siècle, il a promené sa longue silhouette, incarnant l’élégance à la française doublée d’un flegme légendaire et d’un humour pince-sans-rire. Il excellait tout autant dans les rôles dramatiques, avec son timbre de voix unique, grave et pénétrant, immédiatement identifiable. «Jean c’était la classe, un homme élégant dans sa façon de jouer, d’être, de rire avec vous, de rêver avec vous», a commenté sur France Inter le scénariste Jean-Loup Dabadie, qui a collaboré à trois films d’Yves Robert dont Salut l’artiste.

    « J’appartiens au patrimoine. Il y a le jambon de Bayonne, Noiret, Marielle et moi », plaisantait l’acteur, passionné de chevaux, père de cinq enfants de trois unions, comédien éclectique, aussi pudique que passionné.

    Après la rue Blanche, il est entré au Conservatoire au début des années cinquante, avec Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle, Bruno Cremer et Claude Rich pour copains de promotion.

    En 2000, Terry Gilliam l’enrôle pour « Don Quichotte », un rôle taillé sur mesure, mais une violente hernie l’oblige à se faire opérer : le tournage est interrompu et le film ne verra jamais le jour. « Un rêve brisé... Un choc très dur. Je m’étais énormément impliqué dans cette entreprise et un petit nerf de quelques millimètres n’était pas d’accord », a-t-il dit il y a quelques années. Finalement, Terry Gilliam a repris son projet : sans Jean Rochefort, le tournage commencé il y a 17 ans, s’est terminé en juin.

    « En fait, je suis un Don Quichotte de la réalité, pas fait pour être un Don Quichotte de fiction », a-t-il dit. « J’ai fait des actes cervantésiens dans mon existence. Beaucoup. Mais il n’y avait pas de caméra ! », ajoutait ce grand amoureux du cheval, qui a à plusieurs reprises commenté les épreuves d’équitation à la télévision.

    A propos de la mort, Jean Rochefort avait déclaré en 2015 dans Le Journal du Dimanche qu'« il la sentait venir ». « Il y a des moments où je suis content qu’elle arrive. Le corps le demande, et la tête parfois aussi. Mais on n’a pas envie de faire du chagrin aux autres », avait-il ajouté à l’occasion d’un entretien donné pour la promotion de l’un de ses derniers films, « Floride » de Philippe Le Guay où il incarne un octogénaire atteint de la maladie d’Alzheimer.    

    Jean Rochefort en 6 rôles marquants 

  • Société • Le téléphone qui rend imbécile

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Nous avons beaucoup aimé cette tribune publiée jeudi dernier dans le Journal de Montréal [21.09]. Elle nous rappelle ce que nous avons lu ou entendu sur ce sujet, venant de Fabrice Hadjadj, de Michel Onfray, de Régis Debray ou d'Alain Finkielkraut. Pointant les pédagogues qui rêvent d'intégrer à l'école « tous les écrans possible », sa conclusion est souveraine : c'est « comme s’ils voulaient accélérer le désastre.  »  LFAR

     

    501680460.5.jpgOn a beaucoup parlé, la semaine dernière, du iPhone X, le nouveau téléphone intelligent d’Apple, qui se vendra plus de 1000 $ et qui intégrera un système de reconnaissance faciale.

    Il faut dire qu’on parle toujours du « nouveau iPhone », dès qu’il est annoncé. C’est presque un rituel qu’Apple nous impose, à la manière d’une nouvelle église, qui sait garder et exciter ses fidèles.

    En temps et lieu, ils se rueront sur l’objet de leur désir comme si leur vie en dépendait. Et le système médiatique se soumet plus que docilement à tout cela. 

    iPhone

    Il y a comme un suspense Apple. De quelle manière la compagnie nous surprendra-t-elle ? Quelle sera la dernière innovation qui bouleversera nos vies ? 

    Certains justifieront cette mise en scène à cause de la place que le téléphone intelligent prend dans nos vies. Il est vrai que nos contemporains passent désormais une partie importante de leur vie à n’en jamais détourner le regard, comme s’ils étaient hypnotisés par lui.

    Dans la rue, ils regardent leur écran. Au restaurant, ils regardent leur écran. Au souper, à la maison et en famille, ils regardent leur écran. Même lorsqu’ils vont au musée, ils ne regardent plus les œuvres directement, ils les prennent en photo avec leur téléphone, comme si leurs yeux ne pouvaient plus se passer du filtre de l’écran.

    C’est à travers l’écran qu’ils abordent le monde et c’est vers lui qu’ils se réfugient systématiquement, dès qu’ils ont le moindre malaise.

    On peut croire qu’au fond de lui-même, le commun des mortels sent que ce monde est absurde. Qu’à se rendre absolument dépendant de son téléphone intelligent, on se soumet à un esclavage imbécile.

    De temps en temps, il se révolte, il n’en peut plus... et le ferme pour une heure. C’est presque une victoire. Il se délivre. Mieux, il se libère. C’est un peu comme s’il voulait s’arracher à une domination, mais très vite, il retourne vers son maître.

    À la campagne, dans la forêt, s’il constate qu’il n’a pas de réseau, il paniquera. Il se sent coupé du monde parce qu’on lui a fait croire qu’il avait accès à presque la totalité de l’univers avec sa machine.

    Personne ne s’imagine un instant que nous pourrions revenir dans le monde d’avant. Qui le souhaiterait vraiment, d’ailleurs ?

    Mais le vieux dilemme revient : ou nous dominons la technologie, ou elle nous domine.

    Résister

    Évidemment, ce n’est pas aussi simple. Mais il faut quand même se demander si, comme civilisation, nous entendons résister à ce nouveau conditionnement qui place Apple et compagnie à la tête de notre gouvernement mental.

    Théoriquement, l’école devrait résister à cette manie et apprendre aux jeunes générations l’existence d’un monde délivré de l’écran. Elle devrait cultiver l’amour immodéré du livre.

    Hélas, plusieurs pédagogues rêvent plutôt de la rallier à cet univers, en intégrant tous les écrans possibles dans leurs classes. Comme s’ils voulaient accélérer le désastre.    

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • « Balancer » pour « balancer » visons les bonnes personnes !

    Patrick Cohen - Sandra Muller 

     

    En deux mots.jpgL'immense campagne « Balance ton porc », vulgaire, avilissante, dégradante pour un peuple de vieille civilisation comme le nôtre où les femmes et les hommes s'honorent et se respectent mutuellement depuis toujours, semble nous être venue d'Amérique. 

    Mais elle a été frénétiquement - ce n'est pas trop dire - reprise par les médias et l'ensemble de ce qu'il est encore convenu de désigner sous le nom d'élites. Quel genre d'élites d'ailleurs pour assumer de telles grossièretés ? Elles sont à plaindre autant qu'à blâmer. Elles ne méritent que rejet et mépris. A leur égard, l'irrespect s'impose.

    Elles y ont droit de fait car l'inconvenance du slogan et la frénésie une fois de plus unanime de tout ce qui, en France, a voix au chapitre et capacité à conditionner l'opinion, a assez rapidement soulevé un tollé d'une rare ampleur. Nous en avons lu des manifestations de toutes parts et de toutes tendances. Une réprobation, une exaspération et un dégoût largement partagés. Preuve qu'il reste en France des traces sans doute ineffaçables de bon goût. Et que la bassesse y est assez spontanément rejetée.

    Pourquoi a-t-on soudainement orchestré de part et d'autre de l'Atlantique une campagne à la fois si intense, si vaine, et si ridicule ? Ce n'est pas d'aujourd'hui en effet qu'il se trouve dans nos sociétés déchues non pas des porcs à balancer, car ces animaux se comportent rarement aussi mal que certains humains, mais des hommes - et d'ailleurs aussi des femmes - dont les actes dans la vie courante ne sont plus gouvernés par la juste raison, la normalité, les convenances, la politesse ou la pudeur, mais par ce qui les meut au-dessous de la ceinture, comme le dit le pape François ...

    Retour en force du féminisme, des Gender Studies, des tenants de toutes les formes de décomposition sociétale ? Peut-être celles justement qui se préparent chez nous, qu'il faut à toute force faire avancer ? Offensive contre la part encore masculine, dite machiste, de nos sociétés ?

    Ou bien encore, volonté de faire passer au second plan des sujets plus graves, français et / ou internationaux ?

    Les lecteurs de Lafautearousseau exerceront s'ils le veulent leur sagacité, pour rechercher ce qui se cache derrière ces lubies médiatiques et dans la cervelle de nos prétendues élites.

    On a passé bien du temps l'autre dimanche au soir, au palais de l'Elysée, à disserter sur le fait que le président de la République ait fustigé ceux (celles et ceux ?) « Qui foutent le bordel », comme s'il n'y avait rien de plus sérieux à lui reprocher... Que pour une fois Emmanuel Macron ait parlé comme tout le monde choquait parait-il les journalistes et quelques bobos germanopratins.

    De qui se moquait-on ? Dans les médias, la parole est-elle si prude, le propos toujours élégant et châtié, le discours d'une grande élévation ? « Rions, rions » eût dit Montherlant. La grossièreté et pis, la vulgarité, sont au contraire monnaie courante à la radio comme à la télévision., Par exemple sur France Inter où Charline Vanhoenacker, Alex Vizorek et leur bande nauséabonde, s'y adonnent soir et matin, et même la nuit, sous prétexte d'humour ... Humour tarifé le plus souvent très sot, très sale, scabreux même, très orienté... Et très prétentieux. Qui nous dira ce que gagnent ces gens-là, que nous payons de nos deniers pour dégoiser justement leurs ... cochonneries ?

    « Balance ton porc » est bien dans leur manière : ordinaire, vulgaire, sale. Ce devrait être leur devise, leur marque de fabrique. Et au fond, les braves gens, les Français quelconques, les gens normaux pourraient bien la leur appliquer. 

    « Balance ton porc » ? Balance tous ces gens-là ? En Français trivial, on dirait chiche !  

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien ci-dessous

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Des messes dès le 11 mai.

    Source : https://www.citizengo.org/fr

    Alors que l’ensemble des activités (hormis les bars et les restaurants) devraient reprendre le 11 mai, les fidèles devraient attendre au mieux mi-juin pour une réouverture des lieux de culte !

    Comme le précise le Père Thierry Magnin, «la priorité sera de pouvoir célébrer des messes pour les défunts et leurs familles qui n’ont pas eu de célébration religieuse. Le traumatisme est grand de ne pas avoir pu revoir leur mort ». Quant à la reprise des messes et sacrements habituels, il indique qu’elle est aussi envisagée comme une urgence, car « le besoin spirituel est une nécessité ».

    Mardi 21 avril, Christophe Castaner et Emmanuel Macron se sont entretenus avec les différents responsables religieux.... et les loges maçonniques !! Différentes mesures ont été proposées comme la reprise progressive des messes, avec un taux de remplissage maximum de 50 %. Ils ont surtout mis en avant la célébration de mariages, de baptême, l’assistance aux proches...

    Nous savons que les choses ne pourront se dérouler le 11 mai, comme avant, mais le gouvernement pense-t-il sérieusement que des mesures de distanciations sociales ne peuvent être respectées dans une église, un temple...Quand le gouvernement entend les faire respecter (je ne sais comment) dans le métro ou encore les trains ?

    Les fidèles et les autorités religieuses ont accepté sans soucis la mise en place de l’État d’urgence et des mesures de confinement ! Or aujourd’hui, il est nécessaire de rouvrir les lieux de culte. Ils seraient les derniers « lieux » ouverts avec les bars et les restaurants ?

    Cette mesure relève d’une ignorance de l’importance de la dimension spirituelle d’une personne.

    La liberté de culte doit être rétablie dès le 11 mai, car cette « liberté » est menacée en France ; comme le relèvent les odieux actes de la semaine précédente !

    Une atteinte à la liberté de culte ?

    Mgr Aupetit a fermement dénoncé l’incident, rappelant que la loi interdit « aux policiers d’entrer en arme dans une église ».

    Comme de nombreux prêtres et pasteurs, l’Abbé Philippe de Maistre, curé de la paroisse Saint-André de l’Europe diffuse la messe dominicale sur les réseaux sociaux. Mais ce dimanche, il a eu la malheureuse surprise de voir 3 policiers armés entrer dans son église alors qu’il était en pleine célébration de la messe !!!

    « Nous étions sept personnes : moi-même, un servant, un chantre, un organiste, et trois paroissiens pour donner la réplique et faire les lectures. Au milieu de la messe, trois policiers armés ont pénétré dans l’église, raconte le père Philippe de Maistre, encore choqué. Or, l’autorité de police dans une église, c’est le curé ! À part les pompiers, la police ne peut entrer, tant qu’elle n’est pas appelée par le curé. »

    Mgr Michel Aupetit, qui a fermement dénoncé l’incident ce mercredi sur Radio Notre-Dame : « Les policiers sont entrés en arme dans l’église, or il y a interdiction formelle aux policiers d’entrer en arme dans une église. Il n’y avait pas de terroristes ! Il faut garder la tête froide et arrêter ce cirque. Sinon on va prendre la parole et (...) aboyer très fort ! ».

    Depuis les lois de laïcité de 1905 et de 1907, qui garantissent la liberté de culte, l’affectataire d’un lieu de culte bénéficie de pouvoirs souvent très larges. Ainsi, le prêtre est le seul en charge de la police intérieure de son église, aussi longtemps qu’il s’agit de préserver l’exercice du culte. La police ne peut donc intervenir dans un sanctuaire qu’à la demande expresse du curé, à une exception près : si l’ordre public est menacé ; ce peut être un grave problème de sécurité, de tranquillité ou de salubrité, comme précisé dans un arrêt du Conseil d’État daté de 1993. La jurisprudence précise encore que les policiers doivent permettre aux personnes intéressées d’évacuer librement l’édifice, avant de faire usage de la force.

    La Police serait intervenue après un odieux acte de délation d’un voisin, qui un dimanche, y voyait une messe clandestine...

    Nous voulons une messe dès le 11 mai !

    (Tout en respectant des mesures préconisées)

  • La réouverture du Puy du Fou les rend tous dingues !, par Gabrielle Cluzel.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    Ainsi donc, le , grâce à la pugnacité de son fondateur Philippe de Villiers (qui a aussi servi les autres parcs en zone verte), rouvrira ses portes le 11 juin.

    Le Grand Parc n’a jamais si bien porté son nom que ces derniers jours : il les rend tous dingues. Libération s’indigne de ce « fait du prince » – Emmanuel Macron a pesé de tout son poids dans la balance contre l’avis d’Édouard Philippe – permettant de libérer le « célèbre parc à thème médiévo-zemmourien » (sic), que certains auraient bien confiné jusqu’à la nuit des temps.

    1.jpegLe journaliste de Libération, Sylvain Chazot, se sent trahi et écrase une larme amère sur Twitter : « Quel bonheur de voir que le barrage à l’extrême droite a permis d’élire un Président qui échange des SMS trop choupi avec Philippe de Villiers et appelle Éric Zemmour pour lui apporter son soutien. » De là à penser qu’Emmanuel Macron est un sous-marin réactionnaire qui cache (vachement) bien son jeu pervers… la gauche complotiste est en ébullition.

    De son côté, l’ineffable Frédéric Martel martèle sa colère contre le traitement de faveur dont ferait l’objet le « ringardissime Puy du Fou ». Parce que son employeur France Culture est, comme chacun sait, une radio d’une jeunesse ébouriffante très prisée par les 15-18 ans. Parce que les plus de 2,3 millions de visiteurs annuels du Puy du Fou – qui ont fait de lui le deuxième parc à thèmes français, couronné par de multiples récompenses internationales jusqu’à hisser Philippe de Villiers au rang de Walt Disney français – sont, bien sûr, de vieilles choses décrépies progressant avec difficulté en déambulateur. Mais comment grimpent-ils sur les gradins ?

    « Outil de propagande », « machine à endoctriner », « discours et imageries islamophobes, antisémites, racistes, ultra-nationalistes et catholiques intégristes »… les gentillesses, d’une grande finesse, pleuvent sur les réseaux sociaux. Exit la fibre de gauche humaniste qui devrait se réjouir d’une grande réussite fondée sur le localisme, moteur et locomotive de tout un département, faisant vivre 2.000 salariés dont de nombreux intermittents du spectacle. Célébrer l’Histoire de France quand il ne faudrait en parler que pour l’accabler, oser évoquer la chrétienté et la royauté qui lui sont consubstantielles, rassembler dans le même émerveillement toutes les générations, accueillir les familles à l’unisson, faire rêver, faire aimer, faire vibrer, faire frissonner d’émotion et de fierté… Certains espéraient sans doute que le coronavirus aurait au moins le bon goût d’éradiquer toutes ces monstruosités.

    On aurait pu installer à sa place le Grand Parc de la diversité, où des intermittent·e·s à cheveux bleus et piercing dans le nez célébreraient l’arrivée de l’écriture inclusive en déclamant des extraits de Christine Angot campé·e·s sur le plug anal… Il faudrait, bien sûr, le subventionner jusqu’au trognon et faire venir en rangs serrés, pour faire semblant de le remplir, un public scolaire contraint et forcé passablement grognon. On l’appellerait le puits (sans fond) du four.

    Mais ce ratage patent serait gage de sa grande qualité artistique. Quand le Puy du Fou populaire, donc populiste, petit miracle économique, attirant les ploucs et les bouseux de la France périphérique, donc exhalant des odeurs méphitiques, est une anomalie du paysage culturel français devenu exclusivement idéologique.

    En quelques heures, le hashtag #PuyDuFou est monté sur les réseaux sociaux, offrant en creux une publicité gratuite on ne peut plus séduisante. Un peu comme lorsque Télérama descend en flèche un film au cinéma… Merci, les gars, de ce conseil précieux, c’est décidé, on réserve de ce pas et on y va !

  • Chiffres en vrac sur la France actuelle... Collectés par Péroncel-Hugoz [1/7]

    Par Péroncel-Hugoz

    images[3].jpgAu gré de ses lectures ou des émissions de radio-télévision qu'il a suivies, Péroncel-Hugoz a glané - c'est le mot - nombre de chiffres, significatifs de la France actuelle, classés en six catégories : Politique – Société – Civilisation – Religion – Économie - Aides sociales ou allocations. À quoi il a ajouté une Petite bibliothèque française. Cela fait sept parties - de longueur inégale. Sept jours aussi, une semaine sur lafautearousseau.  Publication de la série de lundi 25 à dimanche 31 mars. Pour servir à notre documentation, nos articles, nos commentaires, nos débats. À ne pas rater ! LFAR 

    2222227622.jpgPolitique

    • Le Grand Débat national déclenché par le président Macron, suite au mouvement populaire des Gilets-Jaunes (débuté en novembre 2018) à suscité en 3 mois 16 000 « cahiers de doléances » provenant de 10 000 communes sur les 35 000 que compte la France, où il y a 46 millions d’électeurs inscrits, pour 65 millions d’habitants. En 1789, il y avait eu 60 000 cahiers de doléances adressés au gouvernement royal, en vue des Etats généraux convoqués par le roi, dans une France comptant alors 26 millions de sujets.

     Depuis le début de la révolte des Gilets-Jaunes, le 17 novembre 2018, 11 partisans de ce mouvement ou assimilés, ont été tués – au cours d’accidents ou incidents en marge des manifestations, aucune de ces victimes n’étant tombée sous les coups directs des forces de l’ordre.

     Seulement 60% des Français, en 2018, se disaient « attachés » à l’Union européenne.

    • Le fonctionnement de la royauté britannique revient à 0,75 euro par an au contribuable du Royaume-Uni ; celui de l’Elysée coûte 3,50 euros par an à chaque contribuable français.

    640_rts537i.jpg• Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) compte 233 membres et coûte au contribuable français 42 millions d’euros par an ; ce Conseil produit des « rapports » que personne ne lit et sert surtout à recaser – le traitement est confortable … – des amis du pouvoir sans emploi … Depuis l’époque gaullienne, il est question de supprimer le CESE (ainsi que le Sénat), mais ceux qui profitent de son existence résistent en sourdine – et le CESE perdure.

    clodion.jpg• Contrairement à la célèbre formule forgée, au début du XXe siècle, par des membres de l’Action française de Charles Maurras, ce ne sont pas 40 monarques qui ont « fait la France » mais 88, de Clodion 1er (428-447) à Napoléon III (1848-1870) via Clovis, Hugues Capet, Saint Louis, Henri IV et Louis XVIII.

    • 15 millions d’Algériens (sur 42), ont des attaches familiales en France leur permettant le cas échéant de bénéficier de la loi Giscard-Chirac-Stoléru-Dijoux (1976) sur le regroupement familial.

    algerie-map.jpgEn 1830, lors de la conquête française, la Régence turque d’Alger comptait environ 2,5 millions d’habitants et à la fin de la période coloniale, en 1962, les départements français d’Algérie, Sahara inclus, comptaient 10 millions d’habitants dont 9 millions d’autochtones. En 2019, environ la moitié des quelque 10 millions de musulmans présents dans l’Hexagone sont Algériens, de nationalité française ou pas.  [A suivre, demain mardi] 

    Pour consulter l'ensemble de la série ...
    Chiffres en vrac sur la France actuelle
  • Mathieu Bock-Côté : Le néoféminisme policier

    Par Mathieu Bock-Côté 

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    Cette chronique de Mathieu Bock-Côté - de celles que nous reprenons souvent pour leur pertinence - est parue dans le Journal de Montréal du 15 mai. Qu'on le lise ! Tout simplement. LFAR  

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    « Il incarnait un homme ne doutant pas d’être un homme »  

    Alain Delon est une figure majeure du cinéma français des dernières décennies. Il a tourné avec les plus grands réalisateurs et porté les plus grands rôles.

    Il incarnait par ailleurs une forme de virilité mythique, magnétique, animale. Il faut regarder à ce sujet son éloge il y a quelques semaines par l’animatrice française Sonia Mabrouk sur la chaîne CNews — on le trouvera sur YouTube.

    Delon

    Alain Delon est ce qu’on appelle un monstre sacré. Et le Festival de Cannes a décidé de lui remettre cette année la palme d’honneur. C’est une manière de couronner sa carrière. Le tout aurait dû se passer dans la joie et l’allégresse.

    C’était sans compter les vigilantes les plus motivées du néoféminisme policier à l’américaine. Pour protester contre l’honneur fait à Alain Delon, Women and Hollywood, une association militante, a lancé une pétition qui a vite rassemblé plusieurs dizaines de milliers de noms.

    On reproche à Alain Delon des prises de position politiques au fil du temps — la plupart sont décontextualisées. Je résume en un mot : on lui reproche de ne pas être de gauche et de ne pas avoir les opinions recommandées sur les questions politiques qui aujourd’hui dominent l’agenda.

    On aurait envie de dire : qu’importe ! Qu’importe que ce grand acteur soit de gauche, de droite, de centre ou d’ailleurs ? Qu’importe qu’il ait aussi dit d’authentiques conneries ? On célèbre ici un acteur et son art, pas un militant politique et son engagement ! Les honneurs et les hommages doivent-ils être réservés aux hommes et aux femmes qui sont du bon côté de l’époque ? Est-ce qu’un artiste devient d’un coup indigne de notre admiration s’il ne va pas dans le sens du progrès ? Aurons-nous encore demain le droit de lire Balzac, Flaubert, Muray ou Houellebecq ?

    On peut être certain que l’immense majorité des signataires qui dénoncent Delon ne connaissent pas grand-chose à son œuvre. D’ailleurs, les Américains s’intéressent rarement à autre chose qu’eux-mêmes et lorsqu’ils le font, c’est pour reprocher au monde de ne pas se soumettre à leurs codes culturels.

    Mais les signataires cèdent au réflexe pétitionnaire débile qui consiste à vouloir lyncher médiatiquement tous ceux qui s’écartent du politiquement correct. C’est au nom de la tolérance que se déchaîne aujourd’hui la tentation de l’intolérance.

    Heureusement, les autorités du Festival de Cannes se tiennent debout et ne reculent pas. Elles dénoncent la police politique à l’américaine. Elles clament le droit pour un homme de penser ce qu’il veut, elles rappellent que les propos scandaleux d’aujourd’hui ne l’étaient pas hier, elles ajoutent que célébrer un artiste ne consiste pas à proclamer qu’il est un saint.

    France

    En gros, poliment, mais fermement, elles rappellent que la France n’est pas l’Amérique et n’a pas l’intention de se soumettre au puritanisme qui domine aujourd’hui l’empire de notre temps.

    Vive la France qui sait dire non aux censeurs !

    Si la controverse s’était passée au Québec, on peut être assuré que nos élites se seraient couchées devant la meute et excusées d’avoir eu l’idée de penser autrement qu’elle.   ■

     

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).