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Education • Connaissez-vous Monsieur Blanquer ?

 

Par  Mathieu Bock-Côté

Une tribune - excellente - publiée mercredi dernier dans le Journal de Montréal [13.09]. Son sujet ? « Un nouveau ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, est en train de réformer l’école en profondeur ». Eric Zemmour en a aussi traité dans un billet à RTL que nous avons publié. Si nécessaire [Cf. lien ci-dessous], on s'y reportera.  LFAR

 

501680460.5.jpgIl se passe quelque chose de très intéressant en France depuis quelques mois. Un nouveau ministre de l’éducation, Jean-Michel­­­ Blanquer, est en train de réformer l’école en profondeur, pour la délivrer d’un certain carcan pédagogique et l’amener à renouer avec sa véritable mission.

Son objectif ? La recentrer sur les savoirs. Faire en sorte que les enfants qui sortent de l’école sachent lire, écrire et compter. Blanquer ajoute aussi : les jeunes doivent apprendre à respecter autrui.

Il veut que l’école leur transmette le goût de la lecture, de la culture et des arts.

Excellence

C’est dans cet esprit, d’ailleurs, qu’il a décidé, de remettre 150 000 exemplaires des Fables de La Fontaine aux élèves, à la manière d’un cadeau. II s’en est expliqué ainsi : « Elles nous disent quelque chose de la vie et sont éternelles ».

Autrement dit, les classiques ne sont pas un luxe. C’est en se tournant vers les grandes œuvres qu’on peut vraiment éduquer la jeunesse.

Blanquer croit aussi à l’amour de la beauté et veut pour cela redonner sa place à la musique à l’école.

Le maître mot de la philosophie scolaire de Jean-Michel Blanquer, c’est l’excellence. C’est en partie dans cet esprit qu’il a décidé de restaurer la place du grec et du latin à l’école. Le détour par les langues anciennes permettrait de mieux comprendre le français.

Mais Jean-Michel Blanquer va plus loin. S’il est ouvert à la technologie en classe, il l’est modérément.

Il croit aussi aux vertus de vieilles méthodes toujours valables, comme la mémorisation. Dans un entretien accordé à un hebdomadaire français, tout récemment, il expliquait qu’un élève tirera un avantage certain à apprendre un poème par cœur, car il cultivera ainsi sa mémoire.

Ce propos est quasiment trans­gressif dans une époque qui présente le par cœur comme une forme d’aliénation, et qui croit que Google peut se substituer à notre mémoire. Vive l’effort !

Par ailleurs, Jean-Michel Blanquer ne croit pas à ce qu’on pourrait appeler la réussite obligatoire et gratuite : il a décidé d’autoriser à nouveau le redoublement.

Mais le ministre ne s’arrête pas là : il entend aussi cultiver les vertus civiques. Et c’est ainsi qu’il a soutenu qu’il faut aimer son pays.

Vertus

C’est à la lumière de cette vertu qu’on doit enseigner l’histoire, a-t-il soutenu il y a quelques mois, et on doit l’enseigner avec un sens certain de la chronologie. Elle apparaîtra ainsi­­­ aux jeunes générations comme une aventure collective à laquelle elles sont invitées à se joindre.

Jean-Michel Blanquer n’est pas un nostalgique du monde d’hier, quoi qu’en disent ses adversaires.

Il croit plutôt à certaines permanences, à des idées qui traversent le temps, à des vertus indémodables.

Depuis quelques décennies, un peu partout Occident, l’école a été soumise à des idéologues qui ont traité les enfants comme des cobayes sur qui il fallait mener une expérimentation sociale à grande échelle. Ils ont fait des ravages.

Il est temps de redécouvrir ce qui n’aurait jamais dû être oublié.

À quand un Jean-Michel Blanquer québécois ?   

Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

 

Voir aussi dans Lafautearousseau ...

Rentrée 2017 : « Pour Blanquer, tout va bien... pour l'instant », pense Éric Zemmour

Commentaires

  • C'est un "sérieux", rien à voir avec l'espèce de "chose" qui ne savait pas tellement lire et écrire et qui a contribué à favoriser les nuls. Il était temps qu'un tel ministre arrive pour redresser à l'éducation nationale ce qui peut encore l'être. Merci Jean-Michel Blanquer. Les petits Français sont sauvés du désastre vers lequel la "chose" voulait nous précipiter.

  • J'en ai presque des larmes de joie ... Lafontaine mon livre de chevet à l'honneur et les bases classiques réhabilitées pour construire des têtes bien faites plutôt que des têtes bien pleines. C'est presque trop beau !
    Espèrons que " le mammouth illuminé ". qui est devenu l'instruction publique n'aura pas raison de ces excellentes résolutions.. mais puisque "rien ne dure" et que "la roue tourne " pourquoi ne serait-ce pas le le règne d'un retour aux sources?
    En attendant ne boudons pas notre plaisir

  • Enfin un ministre de l'E.N. digne de ce nom. L'ignare et grotesque Belckacem a fait beaucoup de mal.

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