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  • Cinéma • L’Échange des princesses

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    L’Échange des princesses, un film de Marc Dugain, avec Lambert Wilson, Olivier Gourmet, Andréa Ferréol, Anamaria Vartolomei, Juliane Lepoureau et Catherine Mouchet, d’après le roman éponyme de Chantal Dumas (éd. du Seuil, 2013). 

    Sans doute, je regrette de n’avoir pas lu le roman dont a été tiré le film, mais ce très bon long-métrage me rappelle l’excellent Marie-Caroline, reine de Naples, publié en 2014 par Amable de Fournoux (ed. Pygmalion), qui retrace aussi l’importance de ces mariages princiers dans le gouvernement des monarchies.

    Dans un décor majestueux, on ouvre une page d’Histoire peu glorifiante sur ces petites filles qu’on gère comme des marchandises – certes très précieuses, mais marchandises quand même - dont l’unique raison d’être – là encore très précieuse – est de garantir une descendance au Roi et d’assurer ainsi la continuité de l’État.

    Difficile de distinguer dans ce récit la part de la vérité et celle de la fiction, la part de l’Histoire et celle du roman. J’ai ressenti par moment un certain féminisme qui pourrait paraitre justifié dans notre société de l’enfant-roi… ces petites princesses sont peut-être appelées à être Reines dans différents pays, mais elles ne sont pas reines dans leurs familles !

    Contre ces « mariages forcés » - qu’on le veuille ou non, même si j’ai du mal à l’écrire, c’en sont - le réalisateur fait la part belle aux mœurs du « mariage pour tous » et, à tort ou à raison, donne une très mauvaise image du duc Louis IV Henri de Bourbon-Condé.

    Bref un film à voir, très intéressant, mais peu amène pour ces familles royales, à l’exception de la charmante petite infante d’Espagne et aussi de la Princesse Palatine, mère du Régent.   

  • Cinéma • Au revoir là-haut

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    Au revoir là-haut, une comédie dramatique d’Albert Dupontel, avec Albert Dupontel, Laurent Lafitte, Niels Arestrup, Émilie Dequenne 

    Commençons par dire que je n’ai pas lu ce Goncourt de Pierre Lemaître en 2013, et que je ne connaissais donc rien de cette histoire.

    J’avais vu la bande-annonce annonciatrice d’un film déjanté… On n’est donc pas trompé sur la marchandise, mais le casting, notamment Niels Arestrup, m’attirait, et j’avais donc programmé de le voir bien avant d’en avoir lu une critique, que je qualifie de dithyrambique – et j’en demande pardon à son auteur – dans Présent.

    Regrettons enfin qu’Albert Maillard raconte son histoire à mi-voix avec une bande-son par ailleurs bruyante, ce qui ne permet pas de tout entendre. 

    Quelle image de 14-18 ce film donne-t-il, en cette troisième année du centenaire, avec un lieutenant assassin – il tire lui-même dans le dos de ses soldats - qui organise à la veille de l’armistice, contre les instructions reçues de sa hiérarchie, une dernière bataille qui décimera les poilus sous ses ordres : « Mourir le premier jour de la guerre, c’est con, mais mourir le dernier jour, c’est encore plus con » dira à juste titre Albert Maillard.

    Oui, c’est un bon film en ce sens que le début et la fin prennent aux tripes (la partie centrale est un peu longue) ; mais un scénario qui ne reflète – chère Caroline Parmentier – aucun hommage aux « gueules cassées » et je crains, bien au contraire,  un certain antimilitarisme ainsi peut-être qu’une volonté de salir la France et les Français avec des escroqueries d’après-guerre… 

    Il est vrai que dénoncer des « produits dérivés » de la Grande Guerre permet de taire ceux de la dernière. 

    Au revoir… 

    PS : en toute amitié, Caroline. 

  • L'Action Française Chalon-Sur-Saône : Résistance !

    Des militants de L'Action Française Chalon-Sur-Saône sont allés à Alise-Sainte-Reine, au nord de la Bourgogne dans l’oppidum d’Alésia. Un lieu important d'une période qui a façonnée notre histoire, symbole de la glorieuse résistance des Gaulois à l'oppression et à l'invasion étrangère.

    Cependant notre histoire de France est très largement rejetée par le système républicain et plus particulièrement par l'éducation nationale et les historiens universitaires. Il faut comprendre que le processus républicain depuis 1789 entend créer un homme nouveau sur une terre nouvelle, avec de nouvelles mœurs, de nouveaux symboles, de nouvelles croyances, de nouvelles peurs, un nouveau Mal et un nouveau Bien.

    Rappelez-vous en 58 avant Jésus-Christ, Jules César a reçu du Sénat romain la mission de conquérir la « Gaule chevelue » (la Gaule non romaine).
    Jouant de la rivalité entre les peuples gaulois, après quatre ans de campagne Jules César soumet la plupart d'entre eux.
    Mais durant l'année 53 avant Jésus-Christ, le jeune Vercingétorix (dont le nom signifie « roi de la guerre »), devient le chef des Arvernes (un peuple du Massif Central), et fomente une coalition secrète de tous les peuples de la Gaule.

    En mai 52 avant Jésus-Christ, le chef gaulois remporte la bataille de Gergovie. Vercingétorix est plébiscité par tous les représentants de la Gaule chevelue et se fait proclamer roi, et projette d'attaquer la Province (la Gaule narbonnaise). Vercingétorix dans sa marche vers la Narbonnaise, lance une attaque de cavaliers gaulois contre l'armée romaine, mais ils sont repoussés par des cavaliers germains alliés à César et battent en retraite.

    Leur fuite oblige Vercingétorix à se réfugier avec 80.000 hommes dans Alésia, un oppidum bien fortifié dans l'est de la Gaule, ici même à Alise-Sainte-Reine au nord de la Bourgogne.
    Jules César organise un siège méthodique, il fait construire une double ligne de fortifications qui relie entre elles les différentes collines qui entoure l'oppidum.
    Cette tactique porte ses fruits, après un affrontement avec les légions, l'armée de secours est obligée de battre en retraite et se fait battre par la cavalerie germaine au service de César. La famine contraint Vercingétorix à se rendre.

    Enchaîné, le chef Gaulois va suivre pendant quatre ans son vainqueur au cours de ses campagnes militaires. Il sera ensuite emprisonné à Rome, et sera étranglé dans sa cellule le 26 septembre de l'an 46 avant Jésus-Christ.

  • Sur Sacr TV, architecture et urbanisme.


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    Il nous suffit de comparer l’art des constructions du temps des Rois, de la plus simple ruelle au château, en passant par les ports et usines, l’intérêt porté à la plus petite chose, afin d’en réussir de grandes :

    «…nous ne sommes plus à l’époque des mécènes, ou de Louis XIV. Le banquier de la pierre ne pense qu’au rapport financier. En vertu de quoi le commanditaire rédige un chèque, non en fonction d’une théorie, mais d’un coût de fabrication. Si les théoriciens lui expliquent qu’on ne construit plus comme autrefois, parce que ça revient trop cher, il jubile, mais si on le persuade qu’on peut continuer à produire du beau à un bas prix de revient, il laissera tomber négligemment: « Faites pour le mieux, du moment que ça n’augmente pas mes coûts.» Ecrivait Alain Paucard dans son excellent livre : « Les criminels du béton ». p38 et 39

    Dans « Architectures et Géographies Sacrées », Paul Barba Negra disait : « Le travail est considéré comme instrument de salut parce qu’accomplit à l’imitation du travail divin de la création. Le nécessaire équilibre entre le travail intellectuel et le travail manuel, partout manifesté au Mont Saint Michel dans l’œuvre des moines-constructeurs se retrouve également dans la salle des chevaliers appelé aussi le Scriptorium. Elle était le lieu de travail des moines copistes et enlumineurs. C’est peut être devant la profonde beauté de ces enluminures que l’on mesure l’abîme qui s’est creusé entre une société qui considérait le travail comme une voie de réalisation spirituelle et la société actuelle obsédée par la seule efficacité matérielle. »

    Le principe est simple, retrouver le chemin perdu du vrai, du bien et du beau, bref du naturel et arrêter de vouloir imposer ou changer l’homme. Il faut retrouver des architectures dont les courbes restent en harmonie avec l’environnement. Il faut en exclure toute forme de pollution afin de respecter la terre qui nous nourrit et qui doit être préservée pour les générations futures. C’est une philosophie de la vie, un esthétisme même, une pensée qui empiriquement prend ses racines au profond de notre histoire et du sacrifice des hommes qui nous ont précédés. Bien loin des critères du nomadisme mondialiste imposant des architectures faisant « rupture avec l'histoire, la société, le site, les traditions techniques et figuratives. »

    Notre jour viendra !

  • Sur Sacr TV, chroniques de la Monarchie populaire - Être Serf au Moyen âge ; la réalité du servage - 4.


    Être serf au Moyen-Âge :

    Il était fréquent de voir au "Moyen-Age" des hommes libres se faire serfs. De nombreux cas au VIIIe siècle, alors que des dispositions furent prises pour sa diminution. Pour s'en convaincre, il suffit de consulter le tableau de l'historien Fustel de Coulanges, dans "les transformations de la Royauté ", livre IV ch.83, citant de nombreux exemples... N'oublions pas encore une fois que c'était un échange de services; protection contre nourriture entre seigneurs et paysans, seule condition de survie pour les deux contractants. Le paysan est d'abord un propriétaire. Il est le "tenancier" du seigneur. Ecoutons Louis Dimier :"Le serf vit de la terre à laquelle il est fixé. Il en vit non par voie de salaire, mais de récolte. L'usufruit de cette terre est à lui, le fonds seul restant au seigneur. Ainsi le serf (chose capitale) n'est pas tâcheron, mais fermier, et, par l'effet de la fixité, fermier perpétuel…Tout ce qu'on sait de positif sur l'existence des serfs atteste l'aisance et la prospérité. Pas un texte tiré des documents de fait, pas un mot ne signifie, n'autorise à prétendre qu'aucune sorte de misère matérielle ait été le partage de cette condition."(Les préjugés ennemis de l'histoire de France p163-164).

    Toutes ces citations montrent la différence séparant la condition du serf avec celle de l'esclave antique. Retif de la Bretonne écrivait :"Les habitants étaient possesseurs de leur « finage » presque entier; chacun cultivait ses terres, avait des bestiaux en proportion de ses fourrages et des engrais dont il avait besoin". Le résultat de cette prospérité est l'épargne. L'épargne entrainant la propriété, souvent le rachat des charges et l'élévation sociale. On pouvait devenir plus riche que le seigneur où être serf de serf.

    Ecoutons encore Louis Dimier :"Rien n'est commun au Moyen-Age comme le cas du serf propriétaire : usufruitier seulement des terres de son seigneur, il tient d'autres terres en son propre. Voilà ce que recueille du régime de servage celui qu'on en croit la victime."(Les préjugés ennemis de l'histoire de France)...

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Mes Jours de Gloire.

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    Au cinéma : Mes Jours de Gloire, un film d’Antoine de Bary avec Vincent Lacoste et Emmanuelle Devos

    guilhem de tarlé.jpgMes Jours de Gloire : C'est le premier long-métrage d'Antoine de Bary et Je n'ai rien à ajouter à la dernière réplique du générique de fin : " c'est moins que de la m..." !
    "Adrien est un Peter Pan des temps modernes " peut-on lire sur le synopsis ! Triste vision des temps modernes pour l'histoire d'un impuissant !
    Emmanuelle Devos est-elle tellement à court d'argent pour vendre son nom sur l'affiche alors qu'elle tient un rôle secondaire insignifiant ? Ce film ne s'inscrira pas dans "(ses) jours de gloire".
    Quant à Vincent Lacoste, il est pareil à lui-même... crado, sans aucun charisme... "(ses) jours de gloire " remontent à Hippocrate (2014) et Amanda (2018) ; j’aurais pu ne pas voir  Première année mais, surtout, j’aurais dû non voir Deux fils, Victoria ou Saint Amour.
    Bref. Mon épouse et moi- même nous sommes ennuyés devant cette bouse (in)digne de la poubelle non recyclable, selon les normes du tri... "sélectif".


    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et près de 500 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire :  un tableau récapitulatif donnant, dans le désordre, un « top ten » des films vus au cinéma depuis le 1er janvier

    Titre

    Réalisateur

    appréciation

    genre

    nationalité

    Date de sortie

    Dark Waters

    Todd Haynes

    Je recommande

    Biopic, drame

    américain

    Février 2020

    Le cas Richard Jewell

    Clint Eastwood

    Je recommande

    drame

    américain

    Février 2020

    La fille au bracelet

    Stéphane Demoustier

    Je recommande

    Drame, justice

    Français

    Février 2020

    de Gaulle

    Gabriel Le Bonin

    Un bon film, mais hagiographie

    Histoire

    Français

    Mars 2020

    L’appel de la forêt

    Chris Sanders

    Un bon film

    Aventure, animalier

    Américain

    Juin 2020

    Scandale

    Jay Roach

    Un bon film

    Biopic

    Américain

    Janvier 2020

  • Sur Sacr TV, la trinité infernale de notre déclin.


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    NOS RAISONS CONTRE LA REPUBLIQUE : https://fr.calameo.com/read/000869313...

    Chapitres :

    0:30 - La Renaissance

    7:25 - La Réforme

    17:40 - La Révolution

    Renaissance, Réforme et Révolution, trois mots qui raisonnent à nos oreilles comme étant ceux de l’époque moderne. Nous allons analyser ce que renferment ces trois termes comme mettre en évidence ce qu’ils incarnent et le poison qu’ils contiennent…

    « Ces fameux « 3 R » sont la marque de la Révolte, du Refus, du Rejet, du Ressentiment, … de l’Homme face à Dieu, de la créature face à son Créateur. Ces trois évènements théologico-politico-historiques forment comme des repères, et sont autant de ruptures, de cassures, et de fractures dans la longue durée de l’Histoire humaine. » écrivait Christophe Lacroix dans « Ripostes au politiquement correct » Tome 3 – p 36

    Le XVe et le XVIe siècle sont des périodes de transition entre l’époque Médiévale et les Temps Modernes, plus communément appelées Renaissance. Le terme de « Renaissance » en tant qu'époque a été utilisé pour la première fois en 1840 par l’historien Jean-Jacques Ampère dans son Histoire littéraire de la France avant le XIIe siècle. « Le terme même de « Renaissance » ne peut se comprendre que dans un sens « révolutionnaire », où l’héritage du christianisme doit être remplacé par une « renaissance » de l’Homme, affranchi et délesté de tout l’apport de 15 siècles de culture et civilisation chrétienne. » écrivait Christophe Lacroix dans « Riposte au politiquement correct » Tome 3 – p 37

    Face à cette trinité de notre déclin qui est avant tout la trinité du monde moderne matérialiste soumis au règne de l’argent, nous opposons la Sainte Trinité de la foi catholique. Ce déclin ne fut possible qu’avec l’affaiblissement de la foi de nos ancêtres au fil des siècles succédant à la Guerre de Cent-ans.

    Face aux évènements futurs que nous subirons, suite à l’avènement de ce Nouvel Ordre Mondial totalitaire enfanté par les 3R, il nous faudra toute la force des valeurs de la Croix du Christ ainsi que le pouvoir des Lys pour que le soleil de l’humanisme chrétien puisse briller à nouveau sur notre Patrie, ou libertés, indépendance et grandeur rimeront avec France. Nous savons que le naturel triomphera des nuées matérialistes, notre force reste dans l’entente de nos liens communautaires et nous vaincrons…

    Notre jour viendra !

  • Le 14 juillet... Rétablir la vérité historique, tout simplement, par Jean-Philippe Chauvin.

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    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

    Cette année, la célébration du 14 juillet est… minimale, covid-19 oblige. Mais n’est-ce pas l’occasion, justement, de renouer avec l’étude de l’histoire, pas forcément celle des manuels de l’éducation nationale (parfois bien mal nommée…), mais celle qui cherche à connaître, à vérifier, à comprendre et, parfois, à éviter les pièges tendus par l’actualité et les rumeurs qui, elles non plus, ne s’arrêtent jamais, au grand dam de l’intelligence et de la mesure.

    jean philippe chauvin.jpgLes royalistes, comme le rappelait le philosophe Pierre Boutang, « n’ont plus de querelle avec le 14 juillet » devenu une célébration de l’armée et de la nation française plus encore que de la République, mais ils sont attachés à ne pas laisser dire n’importe quoi et soucieux de rétablir quelques vérités, non par esprit de revanche, mais par souci d’exactitude et pour démonter quelques mythes sur lesquels s’appuie le Pays légal pour justifier sa domination sur le pays tout entier…

     

    Le 14 juillet est devenu fête nationale au début de la IIIe République, après un débat fort animé le 8 juin 1880. Il est savoureux de lire, avec le recul, le propos du rapporteur de la proposition de loi, le dénommé Antoine Achard (député radical de la Gironde), et d’en montrer, au vu des connaissances historiques qui ne sont pas toujours en concordance avec l’idéologie, les limites et les contradictions : « Les grands, les glorieux anniversaires ne manquent pas dans notre histoire. Celui qui vous est désigné est mémorable à double titre ; il rappelle en effet la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 et la grande Fête de la Fédération célébrée le 14 juillet 1790. La prise de la Bastille qui fut le glorieux prélude, le premier acte de la Révolution a mis fin au monde ancien et, en ouvrant les portes de la rénovation sociale, a inauguré le monde nouveau, celui dont nous voyons l’aurore, celui qui s’édifie, lentement mais sûrement, le monde de la justice et de l’humanité, de l’égalité des droits et des devoirs.

     

    La Fête de la Fédération a fait le monde moderne. En mettant en contact sympathique des populations jusqu’alors étrangères les unes aux autres, de races, d’origines différentes, distinctes par les mœurs, par le langage, par les lois ; en les groupant dans une grande manifestation pacifique, en leur apprenant en un mot à se connaître et à s’aimer, la Fête de la Fédération a fondé, sur des bases indestructibles, l’unité de la patrie ». D’ailleurs, c’est ce dernier événement que la fête nationale est censée rappeler, en priorité, plus encore que le premier, fort controversé…

     

    Quelques décennies après, l’historien monarchiste Pierre Gaxotte (1895-1982) répliquait, à sa façon, à ce discours par un texte ironique, publié dans l’été 1939, quelques jours avant le début de la Seconde guerre mondiale : « Le 14 juillet est devenu la fête de l’unité française. Devenu, ou plutôt redevenu. Historiquement et légalement en effet, notre 14 juillet ne commémore pas la délivrance des faux-monnayeurs et des satyres qui étaient emprisonnés à la Bastille, mais bien la fête de la Fédération qui eut lieu, en 1790, au Champ-de-Mars.

     

    (…) Quoique agrégé d’Histoire, M. Daladier avait, par prudence, recouru à la science de M. le Directeur des Archives nationales (…). Je ne m’explique pas comment, à eux deux, ils ont pu commettre, dans leur reconstitution, deux énormes oublis.

    1° La fête de la Fédération consista d’abord en une messe solennelle chantée par un évêque. Cette année, pas de messe. 2° Pour la présider, il y avait un roi, circonstance importante et nécessaire. Un roi, monsieur le président, un vrai roi à fleurs de lys, avec sa femme, son fils, sa fille et sa sœur. Puisque vous vouliez que votre fête révolutionnaire et commémorative de l’unité française fût exacte, il fallait y mettre le roi. Il fallait rétablir la monarchie. Sinon, ce n’est plus de l’histoire, c’est du roman ». Il est vrai que les deux « 14 juillet » se sont déroulés quelques années avant la République, en un temps où cette idée même apparaissait incongrue en France, et que, au grand dam de nos républicains, les deux se sont faits aux cris de… « vive le roi », y compris pour mieux, dans celui de 1789, violer la loi…

     

    Car, malgré les accents lyriques du député Achard, le 14 juillet 1789 ne fut pas vraiment glorieux et il n’y a pas de quoi s’en vanter. Il est d’ailleurs amusant de constater que nos officiels de la République célèbrent une émeute dont ils se seraient effrayés à l’automne 2005 et qu’ils ont réprimé de toutes les forces de la République à l’automne 2018, quand les Gilets Jaunes reprenaient les gestes de la révolte… Comment, ainsi, dénoncer les désordres des banlieues quand on glorifie un épisode d’une violence aveugle et, à l’origine, si peu politique ? Il faut relire ce livre fort intéressant intitulé « Les secrets de la Bastille tirés de ses archives » et écrit par l’historien Frantz Funck-Brentano dans les années 30, et qui remet un peu les choses au point : après le pillage des dépôts d’armes des Invalides (28.000 fusils et 24 canons), l’émeute se déplaça vers la Bastille pour y aller chercher la poudre qui s’y trouvait, et pas vraiment pour aller libérer les prisonniers qui y étaient enfermés (au nombre de … 7… : connaissez-vous beaucoup de prisons aujourd’hui qui n’accueillent que ce petit nombre de personnes ?). Funck-Brentano écrit : « Il faut bien distinguer les deux éléments dont se composa la foule qui se porta sur la Bastille. D’une part une horde de gens sans aveu, ceux que les documents contemporains ne cessent d’appeler « les brigands » et, d’autre part, les citoyens honnêtes – ils formaient certainement la minorité – qui désiraient des armes pour la constitution de la garde bourgeoise. La seule cause qui poussa cette bande sur la Bastille fut le désir de se procurer des armes. (…) Il n’était pas question de liberté, ni de tyrannie, de délivrer des prisonniers, ni de protester contre l’autorité royale. La prise de la Bastille se fit aux cris de : Vive le Roi ! tout comme, depuis plusieurs mois en province, se faisaient les pillages de grains ».

     

    Je passe sur les différents épisodes de la journée relatés dans cet excellent petit bouquin. Mais il n’est pas inintéressant d’évoquer un élément souvent oublié dans les manuels d’Histoire (trop anecdotique, sans doute) qui montre un « autre » aspect de ce 14 juillet 1789 : « Une jolie jeune fille, Mademoiselle de Monsigny, fille du capitaine de la compagnie d’invalides de la Bastille, avait été rencontrée dans la cour des casernes. Quelques forcenés s’imaginèrent que c’était Mademoiselle de Launey (M. de Launey, ou Launay, était le gouverneur de la Bastille). Ils la traînèrent sur le bord des fossés, et, par gestes, firent comprendre à la garnison qu’ils allaient la brûler vive si la place ne se rendait. Ils avaient renversé la malheureuse enfant, évanouie, sur une paillasse, à laquelle, déjà, ils avaient mis le feu. M. de Monsigny voit le spectacle du haut des tours, il veut se précipiter vers son enfant et est tué par deux coups de feu. (…) Un soldat, Aubin Bonnemère, s’interposa avec courage et parvint à sauver la malheureuse enfant ».

     

    La Bastille se rendit sans vraiment combattre et le gouverneur, malgré les promesses, fut massacré et sa tête fichée au bout d’une pique : c’était la première à tomber, la première d’une liste fort longue…

     

    Ce livre donne d’autres indications intéressantes et qui rompent avec « l’histoire sainte » de la prise de la Bastille : en particulier les textes relatant l’événement dus à Saint-Just et à Marat, révolutionnaires insoupçonnables de tendresse pour l’Ancien Régime et qui offrent quelques surprises à leur lecture… Quant à la liste définitive des « vainqueurs de la Bastille », elle comptera près de 900 noms (863 selon Funck-Brentano), ce qui est fort loin des foules ou du « peuple de Paris » évoqués par les manuels d’Histoire (ou d’histoires ?)…

     

    Le dramaturge Victorien Sardou, dans sa pièce « Rabagas », écrit ceci, qui résume bien l’affaire : « Mais alors à quoi distingue-t-on une émeute d’une révolution ? L’émeute, c’est quand le populaire est vaincu…, tous des canailles. La révolution, c’est quand il est le plus fort : tous des héros ! » : si, dans cette affaire, le « populaire » fut en définitive peu présent et représenté le jour même, la formule n’en donne pas moins une leçon à méditer, pour l’historien comme pour le politique…

  • Daniel Cordier: «Le courage et la fidélité», par Étienne de Montety.

    Ils étaient 1 038 : ils s’appelaient les compagnons de la Libération, cette phalange créée par le général de Gaulle pour distinguer ses fidèles, les Passy, Leclerc, d’Estienne d’Orves, et les résistants de l’intérieur, au premier rang desquels Jean Moulin. Son secrétaire, Daniel Cordier, fut l’un des plus jeunes décorés de l’Ordre. Parvenu à l’âge de 100 ans, il en était le chancelier honoraire depuis 2017.

    1.jpgPour les passionnés d’histoire contemporaine, cet homme à l’allure longtemps juvénile était une figure caractéristique du siècle. Fils de la bourgeoisie française, il racontait que c’est son beau-père maurrassien qui l’avait envoyé à Londres, persuadé qu’il y retrouverait, parmi les premiers à poursuivre le combat contre le nazisme, la droite et notamment les dirigeants de l’Action française, depuis si longtemps opposée à l’Allemagne hitlérienne. Autour du Général, à Carlton Gardens, Cordier côtoiera des royalistes et des « gens de toutes sortes », prenant conscience de la complexité de l’époque, rendue plus confuse encore par la défaite, et – partant – de la singularité de l’engagement résistant. Il s’y jettera avec une intrépidité inouïe.

    Son grand homme, c’était Moulin. Après la guerre, Cordier sera aux avant-postes pour défendre et illustrer la mémoire de « Max », de « Rex », son patron attaqué, suspecté. À la Libération, les dissensions de la Résistance n’ont pas attendu longtemps pour resurgir. L’unité, qui doit être une vertu de temps de guerre – Moulin l’avait éprouvé dans la difficulté -, est rarement une vertu de temps de paix. Au fil des décennies, la disparition des Compagnons fit de Cordier un personnage central : il était devenu un témoin autant qu’un historien.

    Aujourd’hui il n’est plus, et, avec lui, c’est une part de la grande geste de la France libre, née à Londres, sublimée par les détenus du fort Montluc et les fusillés du Mont-Valérien, et exaltée plus tard par le Chant des partisans, par l’oraison de Malraux au Panthéon, et par L’Armée des ombres de Kessel et de Melville, c’est une leçon de courage et de fidélité pour les temps présents qui entre dans l’histoire.

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

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  • Hommage à Philippe Muray, par Philippe Conrad.

    2 mars 2006, mort de Philippe Muray, écrivain français, il avait 60ans. « La liberté de penser a toujours été une sorte de maladie, nous voilà guéris à fond. (…) Jamais le troupeau de ceux qui regardent passer les images n’a été plus sensible aux moindres écarts qui pourraient lui porter préjudice. Jamais le Bien n’a été davantage synonyme de mise absolue en commun. »

    5.jpgLa vie aujourd'hui lui aurait fourni du gros grain à moudre. L’époque lui aurait en outre conféré un traitement particulier, car Muray ne voyait pas seulement juste, il avait les mots et l’esprit pour déconstruire les déconstructeurs, soit les armes qui manquent parfois à nos « mécontemporains ». ...
    Il refusait d’adhérer au monde merveilleux, vertueux et transparent que la gauche dessinait comme avenir dans les années 1980-1990– .... Il a voulu surtout dénoncer la propagande des médias, la marche forcée vers ce qu’on vendait comme « progrès » et l’autocélébration qui accompagne ces « avancées », au travers les « prides » les plus diverses. Mais il n’était pas pour autant conservateur. Il a d’ailleurs dit clairement : « Ce n’était pas mieux avant, c’était mieux toujours . »

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    "Heureux qui comme Philippe Muray, le matin au réveil, ouvrait le journal Libération pour y trouver son pain bénit. Ou « un pesant d’or ». Cigarette Boyards au bec, il tournait les pages, lisait les titres, prenait connaissance des thèmes, puis son œil –qui avait la vitesse d’un algorithme– détectait le mot, la phrase qui lui servirait de point d’appui à une chronique. Ce mot, cette phrase qui relevait de l’injonction, de la dénonciation ou de l’innovation sociétale avait pour lui valeur d’aveu, d’élément à charge. On ne mesure pas assez ce que doit l’auteur de « L’empire du Bien » à Libération, qu’il percevait comme un concentré rédactionnel –et jusqu’à la caricature– de tout ce qu’il pourfendait. Ce journal n’était rien d’autre, à ses yeux plissés, que la gazette d’Homo festivus, expression née dans le premier tome d’« Après l’Histoire » (Les Belles Lettres, 1999), qui désigne, en somme, les inventeurs du bonheur pour tous. Mais dans le fond, en y réfléchissant bien, n’est-ce pas plutôt le chroniqueur de Libération qui, avant d’écrire son papier, se demandait quel thème il allait aborder pour emmerder Muray ?"
    Source Ph Sollers
  • Poutine répond à Biden: «C'est celui qui dit qui est», par Ekaterina Bogdanova.

    © Sputnik . Alexeï Droujhinine

    Ce 18 mars, le Président russe a répondu à son homologue américain qui a la veille déclaré que Vladimir Poutine était «un tueur», promettant qu'il en paiera «le prix».

    7.jpg«C'est celui qui dit qui est», a rétorqué le chef de l’État russe lors d’une rencontre en ligne avec les représentants de l’opinion publique de la Crimée.

     

    Il a expliqué que dans son enfance, «lorsque nous nous disputions les uns avec les autres, on disait: "C'est celui qui dit qui est"». D’après le Président russe, «ce n’est pas par hasard, ce n’est pas juste un proverbe d’enfants et une blague, il y a le sens profond, psychologique».

    Se regarder dans le miroir

    Selon Vladimir Poutine, «il y a plusieurs événements atroces, dramatiques et sanglants dans l’histoire de chaque peuple».

     

    «Mais lorsque nous évaluons d’autres personnes, ou même d’autres États ou d’autres peuples, on dirait que c’est toujours comme si nous nous regardions dans le miroir, nous nous y voyons. Parce que nous faisons peser sur quelqu'un d'autre ce que nous respirons nous-mêmes, ce que nous sommes en réalité.»

     

    «Je lui dirais: portez-vous bien»

    «On se connait personnellement. Et voici ce que je lui dirais. Je lui dirais: portez-vous bien. Je lui souhaite une bonne santé», a ajouté le chef de l’État russe, précisant qu’il parlait «sans ironie et sans blague».

    Une première

    Plus tôt dans la journée, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait souligné que des déclarations similaires à celles du Président américain n’avaient jamais été prononcées dans l’histoire des relations entre Moscou et Washington.

    Ainsi, le Kremlin estime que Joe Biden ne cherche pas à améliorer ses liens avec la Russie et qu’à l’avenir, ses autorités se fondront sur ceci dans leurs rapports avec Washington.

    Source : https://fr.sputniknews.com/

  • Baguette & Musette - TDNP#7 - La Bourgogne.

    3.jpgEn contact avec le groupe Baguette et Musette, voici les liens de leur page FB et de leur chaîne YouTube :

    https://www.facebook.com/Baguette-Musette-100306598290197/

    https://www.youtube.com/channel/UCD0D7CMu4FE1VmSgO3IHuwQ/videos

     

    Voici la 7ème vidéo d'un groupe "avec une ligne patriote et royaliste" qui se fixe pour but "l'enracinement local sur les régions et identités françaises".

    Ce groupe nous signale ses intentions : "Nous essayons de faire un condensé des cultures locales en parlant de plusieurs domaines comme l'architecture, la danse, la gastronomie, la langue, le chant, l'histoire, les paysages et les savoir-faire".

    Cette 7ème vidéo traite de la Bourgogne.

    Les suivantes traiteront d'autres Provinces et terroirs.

    Description de la géographie bourguignonne 00:36
     
    Histoire de la Bourgogne 01:50
     
    Protéger la Bourgogne 06:18
     
    L'architecture bourguignonne 07:10
     
    Le dialecte bourguignon 11:17
     
    La gastronomie de bourgogne 12:09
     
    Le folklore bourguignon 15:36
     
    Pause musicale 18:40
     
    La Paulée : Danse évoquant les vignobles.
     
    La Branle Rat : Danse médiévale où l'on tape du pied.
     
    La Biaude : Blouse bleue portée par les hommes dans certaines régions du centre.
     
    La Layotte : Coiffe des femmes bourguignonne pour travailler à la vigne.
     
    Illustration de la miniature :
     
    Alfred Sisley -The Bourgogne Lock at Moret, Spring (1882) - huile sur toile.
     
    Extrait du début :
     
    La Foire gastronomique de Dijon en 1951 (INA)
     
     
    Musique de fond :
     
    Malicorne - Bransles de Bourgogne (officiel)
     
     
    Pause musicale :
     
    Easyrider - Le Ban Bourguignon
     
  • Les Français et leur patrimoine, par Cyril Ferrier.

    En attendant de déconstruire un peu plus notre histoire, l'État français amène les propriétaires à ne plus pouvoir entretenir leurs propriétés, qui constituent en fait notre patrimoine. Entre spoliation des héritages et règles absurdes, histoire d’un combat.

    4.jpgEntretien avec Lorris Chevalier

    En France les pouvoirs publics sont propriétaires des monuments historiques à hauteur de 47 %. Après l’incendie de Notre-Dame, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer une mauvaise gestion de ces édifices. Est-ce qu’aujourd’hui l’État français manque à son devoir de conservation ?

    L’État français a une longue histoire de destruction des monuments historiques, initiée en 1789. Sous l’Ancien Régime, ce sont surtout des fonds privés qui financent les édifices, comme le Palais Jacques Cœur de Bourges. Après la Révolution, l’État a récupéré des bâtiments qu’il avait gravement endommagés, désormais à sa charge. Pendant les années 70, les rénovations sont “fixistes” et plutôt de mauvaise qualité. Mais depuis quelques années les professionnels travaillent au nom d’institutions célèbres avec un travail de grande qualité.
    La loi de 1907 oblige l’État à entretenir les bâtiments religieux construits avant 1905. L’État s’en mord les doigts, il y perd plus qu’il n’y gagne. D’un autre côté, si ces bâtiments appartenaient encore à l’Église, à n’en pas douter, l’institution en aurait vendu un grand nombre. Là-dessus, notre patrimoine est plutôt gagnant.
    Mais parfois l’État fait des horreurs, en témoigne la détérioration des remparts de Carcassonne à grand coups d‘art contemporain. Ces décisions cachent voire détruisent la beauté originale du bâtiment. Heureusement les contestations sont nombreuses. Autre exemple, à l’abbaye de Cluny, les autorités laïques ont décidé de réaliser une exposition sur le satanisme, puis, l’année suivante, sur des idoles africaines nues. Je trouve cela regrettable, le fonctionnariat montre là ses limites. Dans les châteaux anglais, on fait de l’entreprenariat pour entretenir et rénover les bâtiments, ce qui est plus intéressant.

    Près de la moitié de nos biens protégés appartiennent à des propriétaires privés. Quel rôle ont-ils dans la protection de notre patrimoine ? Est-il sous-évalué ?

    Je pense que c’est une question de mentalité, ici encore héritée de la Révolution française. Dans l’imaginaire collectif, un propriétaire de patrimoine gagne beaucoup d’argent. Mais la plupart du temps ces propriétaires en perdent, les rénovations coûtent une fortune, surtout pour les bâtiments historiques où les entreprises et les artisans doivent être homologués par l’État. Ces propriétaires se démènent malgré des lois qui ne sont pas favorables : depuis le XIXe siècle la législation française sur l’héritage fait tout pour briser la transmission, qu’elle soit matérielle ou non. Ainsi à chaque décès et succession, l’intégrité du patrimoine est amenuisée, voire anéantie.
    Il faut absolument libéraliser ces lois, réduire les impôts et arrêter de taxer à tout va les successions. Quand le patrimoine est tenu par des privés, l’État fait tout pour le désintégrer, et quand il est le gérant il s’amuse à dénaturer la beauté originale de l’œuvre. Toutes ces dispositions bloquent l’entreprenariat, on a peur dès qu’on parle de rénovation, tout cela au détriment de notre patrimoine national.

    Suite à l’incendie, une partie de la population française a pris conscience de la valeur de son patrimoine. Sommes-nous en train d’assister à un regain d’intérêt des Français pour leur histoire ?

    Je suis personnellement spécialiste du Moyen Âge et on voit bien que, depuis le XIXe siècle, les Français ont une vision très fausse de cette époque. C’est la double vision du film “Les Visiteurs” : on a d’un côté le chevalier preux, courageux, habité par l’idée d’un Moyen Âge preux et troubadour ; de l’autre, on a la vision du crasseux Jacquouille, sale et bête. Chez les Français, cette double vision se mélange constamment, alors que dans d’autres pays on a une approche beaucoup plus historique.
    En France, récemment, il y a eu un regain d’intérêt pour le Moyen Âge par des vidéastes comme Papacito. Mais ils ne parlent du Moyen Âge qu’à travers leur propre vision. On écoute des gens qui en font l’éloge ou la critique, mais qui parlent en réalité surtout d’eux-mêmes. Ce n’est pas comme ça que l’on fait l’histoire. Papacito évoque la crise de la virilité des jeunes hommes du XXIe siècle et l’avancée de l’islam. Ce n’est pas une analyse historique, il parle plus d’aujourd’hui que d’hier. Le regain d’intérêt pour l’histoire n’est plus là que pour résoudre les problèmes sociaux actuels.

    On le sait, les Français du XXIe siècle sont en manque de repères. Comment le riche patrimoine de notre pays, encore plus s’il est historique, peut-il servir l’enracinement du peuple français ?

    En effet, les Français sont déracinés. Les plus anciens ont encore des références chronologiques, ils savent que 1515 c’est Marignan et François Ier. Ils n’ont pas nécessairement des connaissances poussées, mais ont des repères chronologiques. Certes, la chronologie est une construction sociale, on peut débattre sur les dates limites du Moyen Âge par exemple, mais elle est très utile pour se repérer dans l’histoire.
    Aujourd’hui on a brisé ces repères. La France a le plus de châteaux au monde avec environ 45 000 édifices, et les Français croient toujours que ce sont des imbéciles qui ont érigé ces bâtiments de génie toujours debout après des siècles. Même chose avec les cathédrales. Je suis donc assez pessimiste sur cet “éveil” du peuple français. Je pense qu’il y aura des gens qui savent et d’autres qui ne savent pas, et une sorte de ghettoïsation des personnes ayant poussé plus loin que les connaissances délivrées par l’éducation nationale. Depuis les années 90, on fait tout pour faire passer celui qui sait pour un imbécile, notamment dans les programmes télévisés, c’est l’éloge de la bêtise.

    Un château privé devant compter sur les recettes des entrées pour l’entretien et les rénovations, quel impact a provoqué la crise sanitaire sur votre profession ?

    Je vais être honnête, la crise sanitaire n’a rien bloqué du tout, ce sont les lois du gouvernement et, à notre échelle, les décisions du préfet qui ont arrêté toutes les activités touristiques. Dans d’autres pays, il n’y a eu que des limitations, mais en France je pense que le gouvernement a tout fait pour faire peur, terrifier les populations, et ce dans un but politique. Les revenus soulevés par les entrées sont souvent la seule manière pour les propriétaires d’entretenir et rénover les propriétés coûteuses.
    Un exemple simple, l’un des profils-types de nos visiteurs est la grand-mère qui emmène ses petits-enfants de la ville visiter le château du coin pour leur montrer son pays. En temps normal, on les voit toujours, ces grands-mères. Eh bien, nous ne les avons plus vues cette année. Les rares avec lesquelles nous avons pu échanger nous confiaient avoir eu peur de sortir et d‘attraper le virus. Elles ne sont pas près de revenir et c’est une grande perte pour le château.

    L’été dernier, le château de Berzé a été le lieu de tournage du prochain film de Ridley Scott, The Last Duel. Comment s’est formé et a abouti le projet ?

    En effet, le château a été un lieu de tournage important du film. À la base, nous ne devions être qu’un château secondaire mais grâce à notre malléabilité, le château est devenu l’un des principaux sites du film, les visiteurs le reconnaîtront à n’en pas douter à l’écran. Ridley Scott est venu lui-même au château avec les principaux financiers, arrivant par surprise en hélicoptère. Drôle d’image que de voir un tel engin atterrir devant un château médiéval ! Sa visite l’a enchanté, il était ravi de découvrir l’histoire du château.
    Personnellement, j’ai été conseiller historique du film. Ma grande difficulté était d’intervenir auprès des acteurs et des techniciens, car on ne savait pas ce que l’on pouvait faire ou ne pas faire avec chacun : est-ce que je peux retoucher son armure, l’approcher pour lui expliquer comment faire un signe de croix au Moyen Âge…

    Est-ce que la crise sanitaire et le confinement ont eu une incidence sur les conditions de tournage du film ?

    Pour le tournage d’un film, il y a un tas de paramètres auxquels on ne pense pas quand on est devant l’écran. Un exemple simple : à quelques kilomètres du château il y a une autoroute, mais dans le casque d’un ingénieur du son, cela s’entend. Les visiteurs qui bavardent, les voitures qui passent, tout cela s’entend et crée des difficultés. De ce point de vue, le confinement nous a aidés, car il y avait moins de circulation. Dans l’autre sens, en plus de toutes les complications qu’impliquent le confinement, il faut savoir que Ridley Scott est un vieux monsieur âgé. Au vu des sommes pharaoniques investies, les financiers ne voulaient pas prendre le risque que le réalisateur tombe malade, cela aurait signifié de fortes pertes financières. Ainsi ces derniers ont investi des sommes colossales pour empêcher toute contamination sur le plateau : équipes médicales, privatisation d’hôtels et de terrains, suivis de personnels… Et il ya eu en plus des problèmes sanitaires sur le plateau, ce qui a compliqué les choses. Et quand j’ai dû me rendre avec toute l’équipe en Irlande, autre lieu de tournage, pour y remplir ma tâche de conseiller historique, ce déplacement à l’étranger n’a rien simplifié !

    Propos recueillis par Cyril Ferrier

    Lorris Chevalier, universitaire spécialiste du Moyen Âge, est conservateur au château de Berzé-le-Châtel (71031).

     

    Illustration : Enfin rouverte, la forteresse de Berzé-le-Châtel, avec ses quatorze tours, ses trois enceintes et une exposition sur l’écologie au Moyen Âge : « La maîtrise du monde sensible devient un but collectif légitime et réalisable et l’Occident médiéval chrétien porte au pinacle la réflexion de Dieu, de l’Homme et de la Nature. La mise en place sociale de ces idées par l’ingéniosité des paysans médiévaux et les législations royales a apporté des solutions à nombre de problèmes actuels. »

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Le comte de Paris relance son programme «La Nation en partage» au Mesnil-Voysin, par Dominique Bonnet.

    Le prince Jean d'Orléans, comte de Paris, lors de la cérémonie du bicentenaire de la mort de Napoléon Ier, à Paris le 5 mai 2021

    Niviere David/ABACAPRESS.COM

    Le prince Jean d’Orléans, nouveau comte de Paris, accompagné de son épouse la princesse Philomena et du propriétaire des lieux, a relancé le programme «La Nation en partage», ce mercredi au château du Mesnil-Voysin dans l’Essonne. 

    Donner vie au patrimoine immémorial de la France, valoriser le travail de ceux qui le conservent, faire connaître et aimer son Histoire. Tels sont les trois objectifs de «La Nation en partage». Lancé en 2017 par «Gens de France», l’association du prince Jean d’Orléans, ce programme est destiné aux élèves de tout le pays, et plus particulièrement des zones les plus défavorisées. Il leur permet de visiter des lieux d’Histoire avec le regard de leurs propriétaires.

    Devenu le nouveau comte de Paris le 21 janvier 2019, au décès de son père, Jean d’Orléans a officiellement relancé ce programme éducatif ce mercredi 9 juin 2021 en lui donnant une plus grande dimension. En compagnie de son épouse la princesse Philomena et du propriétaire des lieux le baron Bertrand de Beaugrenier, le prétendant orléaniste à la couronne de France a accueilli 45 jeunes du département de la Seine Saint-Denis au château du Mesnil-Voysin, situé dans l’Essonne à une cinquantaine de kilomètres au sud de Paris.

    Un château de style Louis XIII et des jardins dessinés par Le Nôtre

    Le choix de ce lieu marque la volonté de ne plus se limiter, comme c’était jusqu’alors le cas, à la seule découverte de la chapelle royale de Dreux, mais d’étendre «La Nation en partage» à toute la France dans les années à venir. La visite, qui s’est conclue par un goûter, a combiné celle des jardins dessinés par André Le Nôtre et du château, de style Louis XIII, édifié en 1635, à la présentation des artisans travaillant à sa restauration.

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    Gens de France

    https://www.facebook.com/assogensdefrance

    Source : https://www.parismatch.com/Royal-Blog/

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Slalom.

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    A l’affiche : Slalom, un film français de Charlène Favier, avec Noée Abita et Jérémie Renier.

    guilhem de tarlé.jpgCurieusement, nous avons déjà vu Noée Abita, en 2017, dans un film, médiocre, Ava, et j’avais parlé à son encontre de « détournement de majeur »…   

     

    C'est encore l'histoire d'un « mineur non accompagné »... Non, mais d'une mineure de parents désunis, abandonnée et livrée à elle-même. Le père est inexistant tandis que la mère a "rencontré quelqu'un" avec qui elle vit plutôt que de s'occuper de sa fille, et ce ne sont pas les étreintes éparses, simulacre d'amour maternel, qui vont pouvoir compenser.
    C'est finalement l'histoire d'une victime de la séparation ou du divorce, qui va subir la "double peine" en se soumettant à l'emprise de son "entraîneur" (au féminin une entraîneuse…).
    L'atmosphère du film m’a paru malsaine en l’absence d’un véritable suspense...
    Tout est "téléphoné", comme dirait mon fils, sauf peut-être l'absence de dénouement.

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 500 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire :  palmarès des films vus au cinéma en 2020

    Titre

    Réalisateur

    appréciation

    genre

    nationalité

    Date de sortie

    Dark Waters

    Todd Haynes

    Je recommande

    Biopic, drame

    américain

    Février 2020

    Le cas Richard Jewell

    Clint Eastwood

    Je recommande

    drame

    américain

    Février 2020

    La fille au bracelet

    Stéphane Demoustier

    Je recommande

    Drame, justice

    Français

    Février 2020

    Voir le jour

    Marion Laine

    Un bon film

    Comédie-dramatique

    Français

    Août 2020

    Les choses qu’on dit,
    les choses qu’on fait

    Emmanuel Mouret

    Un très bon film

    Comédie dramatique,
    romance

    Français

    Septembre 2020

    Les Misérables

    Ladj Ly

    Je recommande

    Drame

    français

    Novembre 2019

    Petit pays