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Daniel Cordier: «Le courage et la fidélité», par Étienne de Montety.

Ils étaient 1 038 : ils s’appelaient les compagnons de la Libération, cette phalange créée par le général de Gaulle pour distinguer ses fidèles, les Passy, Leclerc, d’Estienne d’Orves, et les résistants de l’intérieur, au premier rang desquels Jean Moulin. Son secrétaire, Daniel Cordier, fut l’un des plus jeunes décorés de l’Ordre. Parvenu à l’âge de 100 ans, il en était le chancelier honoraire depuis 2017.

1.jpgPour les passionnés d’histoire contemporaine, cet homme à l’allure longtemps juvénile était une figure caractéristique du siècle. Fils de la bourgeoisie française, il racontait que c’est son beau-père maurrassien qui l’avait envoyé à Londres, persuadé qu’il y retrouverait, parmi les premiers à poursuivre le combat contre le nazisme, la droite et notamment les dirigeants de l’Action française, depuis si longtemps opposée à l’Allemagne hitlérienne. Autour du Général, à Carlton Gardens, Cordier côtoiera des royalistes et des « gens de toutes sortes », prenant conscience de la complexité de l’époque, rendue plus confuse encore par la défaite, et – partant – de la singularité de l’engagement résistant. Il s’y jettera avec une intrépidité inouïe.

Son grand homme, c’était Moulin. Après la guerre, Cordier sera aux avant-postes pour défendre et illustrer la mémoire de « Max », de « Rex », son patron attaqué, suspecté. À la Libération, les dissensions de la Résistance n’ont pas attendu longtemps pour resurgir. L’unité, qui doit être une vertu de temps de guerre – Moulin l’avait éprouvé dans la difficulté -, est rarement une vertu de temps de paix. Au fil des décennies, la disparition des Compagnons fit de Cordier un personnage central : il était devenu un témoin autant qu’un historien.

Aujourd’hui il n’est plus, et, avec lui, c’est une part de la grande geste de la France libre, née à Londres, sublimée par les détenus du fort Montluc et les fusillés du Mont-Valérien, et exaltée plus tard par le Chant des partisans, par l’oraison de Malraux au Panthéon, et par L’Armée des ombres de Kessel et de Melville, c’est une leçon de courage et de fidélité pour les temps présents qui entre dans l’histoire.

Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

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