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  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (6)

     

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

     

    2235704335.jpg1ère partie : l’Homme Masse

    « De Caillaux à Giscard » : le système libéral

    En 1789 les difficultés financières de la monnaie fournirent à l'établissement, grands seigneurs, parlementaires et financiers, l'occasion de fonder un régime libéral à l'anglaise. Ils furent débordés pour avoir oublié que le Roi fournissait la clé de voûte du système et que si elle cédait le reste s'effondrerait. Ils gravirent, à sa suite, les marches de la sinistre machine. Certains survécurent. Les uns, regénérés par l'épreuve devinrent contre-révolutionnaires. Les autres, plus nombreux, se rallièrent à l'Empire, s'agglomérant à la nouvelle noblesse fabriquée par Napoléon mais l'établissement à l'anglaise était mort sur la guillotine. Quelque chose de tout différent venait de naître, dans les douleurs d'un atroce accouchement.

    Nous connaissons mieux, désormais, la dynamique sociale des révolutions modernes par l'expérience du bolchevisme. Personne ne conteste plus qu'elle ait engendré une « nouvelle classe » de propriétaires collectifs des biens de production, qui se recrute par cooptation, encore qu'elle tende vers l'hérédité, la nomenklatura. Désormais les fils de nomenklaturistes conservent leurs privilèges, à condition de renoncer à un rôle politique de premier plan. Staline passe pour une sorte de fou sanguinaire. Ce qui advient de tout dictateur dont la fonction historique n'a plus de raison d'être. Les commencements, constatait Maurras, ne sont jamais beaux. La nomenklatura doit repousser ses origines dans l'oubli. Staline a su transformer en une couche sociale homogène, consciente de sa communauté d'intérêts un ramas hétéroclite de nobles et de fonctionnaires tzaristes, rescapés de la guerre civile, de paysans, d'ouvriers, de petits bourgeois qui formaient l'encadrement de l'Etat Soviétique. Il l'a impitoyablement baraté, éliminant les irrécupérables afin de forger la conscience de classe des nouveaux maîtres. En quoi il se montra le continuateur d'Ivan le terrible et de Pierre le Grand, ses vrais prédécesseurs.

    La terreur jacobine exerça la même fonction unificatrice. Certes elle n'enfanta pas une nomenklatura. A l'époque, la propriété collective des biens de production n'était même pas concevable. 'Cependant sous le directoire commenceront à émerger certaines familles, anciens conventionnels, munitionnaires, banquiers, prêtres apostats, généraux qui s'enrichissent en pillant l'Europe, acheteurs de biens nationaux. En 1789 certains étaient déjà de grands seigneurs comme l'évêque Talleyrand, d'autres des garçons d'écurie. Plusieurs de ces familles disparaîtront, la plupart survivront, le plus souvent par les femmes. « L’établissement » spécifiquement français, enfanté par la Révolution, vit sous le régime du matriarcat. Il marie ses filles à de jeunes bourgeois ambitieux et doués, ce qui renouvelle le sang et dissimule la permanence des intérêts aux yeux des profanes. Ainsi une héritière juive entre dans une illustre famille, qui végète, sur ses terres, simple débris de l'histoire et voici que les fils entrent dans les conseils d'administration, les assemblées, à l'académie. Il est évident que la famille qui compte n'est pas celle du duc et pair mais celle de l'épouse.  •  

    A suivre  (A venir : « L'Etablissement »)

     

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    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     (1)     (2)     (3)     (4)     (5)

  • Une politique pour l'an 2000, de Pierre Debray (6)

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

     

    2235704335.jpg1ère partie : l’Homme Masse

    « De Caillaux à Giscard » : le système libéral

    En 1789 les difficultés financières de la monnaie fournirent à l'établissement, grands seigneurs, parlementaires et financiers, l'occasion de fonder un régime libéral à l'anglaise. Ils furent débordés pour avoir oublié que le Roi fournissait la clé de voûte du système et que si elle cédait le reste s'effondrerait. Ils gravirent, à sa suite, les marches de la sinistre machine. Certains survécurent. Les uns, regénérés par l'épreuve devinrent contre-révolutionnaires. Les autres, plus nombreux, se rallièrent à l'Empire, s'agglomérant à la nouvelle noblesse fabriquée par Napoléon mais l'établissement à l'anglaise était mort sur la guillotine. Quelque chose de tout différent venait de naître, dans les douleurs d'un atroce accouchement.

    Nous connaissons mieux, désormais, la dynamique sociale des révolutions modernes par l'expérience du bolchevisme. Personne ne conteste plus qu'elle ait engendré une « nouvelle classe » de propriétaires collectifs des biens de production, qui se recrute par cooptation, encore qu'elle tende vers l'hérédité, la nomenklatura. Désormais les fils de nomenklaturistes conservent leurs privilèges, à condition de renoncer à un rôle politique de premier plan. Staline passe pour une sorte de fou sanguinaire. Ce qui advient de tout dictateur dont la fonction historique n'a plus de raison d'être. Les commencements, constatait Maurras, ne sont jamais beaux. La nomenklatura doit repousser ses origines dans l'oubli. Staline a su transformer en une couche sociale homogène, consciente de sa communauté d'intérêts un ramas hétéroclite de nobles et de fonctionnaires tzaristes, rescapés de la guerre civile, de paysans, d'ouvriers, de petits bourgeois qui formaient l'encadrement de l'Etat Soviétique. Il l'a impitoyablement baraté, éliminant les irrécupérables afin de forger la conscience de classe des nouveaux maîtres. En quoi il se montra le continuateur d'Ivan le terrible et de Pierre le Grand, ses vrais prédécesseurs.

    La terreur jacobine exerça la même fonction unificatrice. Certes elle n'enfanta pas une nomenklatura. A l'époque, la propriété collective des biens de production n'était même pas concevable. 'Cependant sous le directoire commenceront à émerger certaines familles, anciens conventionnels, munitionnaires, banquiers, prêtres apostats, généraux qui s'enrichissent en pillant l'Europe, acheteurs de biens nationaux. En 1789 certains étaient déjà de grands seigneurs comme l'évêque Talleyrand, d'autres des garçons d'écurie. Plusieurs de ces familles disparaîtront, la plupart survivront, le plus souvent par les femmes. « L’établissement » spécifiquement français, enfanté par la Révolution, vit sous le régime du matriarcat. Il marie ses filles à de jeunes bourgeois ambitieux et doués, ce qui renouvelle le sang et dissimule la permanence des intérêts aux yeux des profanes. Ainsi une héritière juive entre dans une illustre famille, qui végète, sur ses terres, simple débris de l'histoire et voici que les fils entrent dans les conseils d'administration, les assemblées, à l'académie. Il est évident que la famille qui compte n'est pas celle du duc et pair mais celle de l'épouse.  •  

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    lafautearousseau

  • L’Italie, premier pays à risque financier et bancaire de la zone euro

     

    Par Marc Rousset

     

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    Les ratios financiers d’un trop grand nombre de banques moyennes italiennes sont préoccupants. Le gouvernement italien doit 432 milliards de fonds « Target 2 » à la BCE. La dette publique représente 132 % du PIB italien. La Lombardie et la Vénétie demandent une plus grande autonomie financière et l’instabilité politique approche en Italie avec le succès du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo.

    La plus ancienne banque du monde, la banque Monte dei Paschi di Siena, n’est toujours pas sortie d’affaire et vit peut-être ses derniers jours alors que le gouvernement italien a déjà injecté 3,85 milliards d’euros pour la maintenir en vie et a engagé 1,5 milliard supplémentaire pour protéger l’un des porteurs de dette junior de la banque. Et tout cela dans le contexte d’un plan de sauvetage de la banque avec le licenciement de 5.500 personnes, la fermeture de 600 agences d’ici 2021, le transfert d’actifs non stratégiques et de prêts non performants hors de la banque toscane pour la modique somme de 28,6 milliards d’euros.

    L’Association des banques italiennes confirme que les banques recapitalisées à hauteur de 60 milliards d’euros ces dernières années peinent à renforcer leurs fonds propres. Toutes les raisons ci-dessus mentionnées et le sauvetage des deux plus grandes banques de Vénétie, Banca Popolare di Vicenza et Veneto Banca, font craindre la disparition, au minimum, d’une dizaine d’établissements dans la tourmente italienne, l’État italien accordant parfois des prêts garantis mais ne voulant surtout pas entrer au capital beaucoup trop risqué des banques.

    Il n’y a pas que les entreprises et les investisseurs qui perdent confiance dans le système bancaire italien. C’est également le cas des particuliers. Seulement 16 % des Italiens font confiance à leur banque, selon un sondage réalisé par le groupe SWG de Trieste.

    Fin octobre 2017, le gouvernement italien, suite à la très généreuse politique de rachat de titres par la BCE, a été encore capable d’émettre 2,5 milliards d’obligations sur dix ans au taux miraculeux de 1,86 %, mais quel taux l’Italie devra-t-elle bientôt accepter à partir de 2018, en raison de l’atteinte des quotas maxima italiens dans les livres de la BCE et du changement de politique de l’institution francfortoise ?

    Quant à l’Union bancaire de l’Union européenne, on en parle beaucoup, mais elle n’est pas du tout achevée et n’a pas les moyens financiers suffisants pour assurer un véritable filet de sécurité en cas de crise grave dans un pays important. Le PIB de l’Italie (1.850 milliards d’euros) n’est pas très éloigné de celui de la France et représente neuf fois celui de la Grèce (194 milliards d’euros).

    Sur le plan politique, la situation risque de devenir rapidement très instable. Le Partito Democratico de Matteo Renzi, avec seulement 24 % des voix, est en train de s’écrouler face à la montée des partis populistes, nationalistes, souverainistes, antilibéraux de gauche. Le Mouvement 5 étoiles, de Beppe Grillo, dépasse le PD de 5 % des voix avec un score probable de 29 % et exige un référendum sur l’appartenance à l’euro si l’Allemagne refuse la mutualisation des dettes. Forza Italia, de Silvio Berlusconi, et la Ligue du Nord de Matteo Salvini, soit ensemble 15 % des votes, estiment que l’euro est surévalué pour l’économie italienne et demandent l’instauration de l’euro monnaie commune qui permettrait la dévaluation de la monnaie nationale, en lieu et place de l’euro monnaie unique. Ces trois blocs politiques au Parlement italien seront incapables de constituer une majorité stable, encore moins que la coalition Jamaïque de madame Merkel, qui a du plomb dans l’aile.

    Il apparaît que le système financier et la zone euro godillent dans le monde avec de très fragiles esquifs entre de trop nombreux récifs. Il serait surprenant qu’une voie d’eau n’apparaisse pas un jour quelque part pour l’un d’entre eux. Malheureusement, toutes ces fragiles embarcations sont interconnectées. En 1929, la faillite du Kreditanstalt à Vienne donna le signal d’un écroulement bancaire en chaîne dans le monde. En 2018 ou dans un très proche avenir, suite aux premiers effets du ralentissement de l’assouplissement quantitatif de la BCE, le signal de déclenchement d’un krach bancaire et financier mondial pourrait bien être donné par une banque italienne.   

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Pourquoi le Dow Jones et les Bourses mondiales vont bientôt s’écrouler

     

    Par Marc Rousset

     

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    Le Dow Jones a atteint le chiffre stratosphérique de 23.539 points vendredi dernier (3.11), tandis que le CAC 40 continuait sa remontée jusqu’à 5.517 et que le Bitcoin, autre indice de la folie spéculative en cours, se dirige allègrement vers les 10.000 dollars. Plus dure et plus violente sera, cette fois, la chute de Wall Street après les corrections de 46 % en 1973, 41 % en 1987, 39 % en 2002, 54 % en 2008 !

    Entre 1921 et 1969, soit pendant 48 années, le Dow Jones a été multiplié par 9, s’élevant de 80 à 720. S’il avait continué au même rythme tendanciel de long terme, il devrait donc être aujourd’hui, en 2017, de l’ordre de 6.300. Il se trouve qu’il est aujourd’hui à 23.539, soit à un niveau quatre fois plus élevé. Pourquoi ?

    Parce que Nixon, en 1971, en abandonnant l’étalon-or et la convertibilité du dollar en or, a fait place nette à l’impérialisme non justifié du dollar, au laxisme monétaire de la Fed et au crédit illimité. De 1969 à 2017, la dette globale des États-Unis (publique + particuliers + entreprises + institutions financières) a été multipliée par 47, passant de 1.500 milliards de dollars à 70.000 milliards de dollars.

    Pendant la même période, le PIB américain, lui, n’a été multiplié que par 19 au lieu de 47. Cela signifie qu’il faut 2,5 dollars de dettes aux États-Unis pour générer un dollar de PIB supplémentaire. Plus grave encore, le PIB états-unien a même baissé de 8 % depuis 2006 en termes réels, selon les chiffres calculés et ajustés par l’inflation de la société Shadowstats, même si les chiffres officiels indiquent une augmentation nominale trompeuse du PIB de 16 %.

    Les dettes énormes et la création monétaire laxiste par la Fed n’arrivent donc plus à s’investir suffisamment dans l’économie productive réelle ; elles se tournent vers la spéculation, l’économie financière, les bulles et les mystérieux 2,5 millions de milliards de dollars des produits dérivés des banques. 

    L’or, lui, paradoxalement, ne réagit pas car il est manipulé par la Fed et les banques occidentales qui font baisser les cours par des prêts d’or des banques centrales tout en intervenant sur les marchés papiers de l’or à terme ; les banques commerciales seraient bien incapables de fournir l’or physique des contrats à terme en cas de nécessité si tous les acheteurs demandaient livraison physique de l’or acheté.

    Le krach boursier à Wall Street est d’autant plus probable que la chute peut provenir également d’un écroulement soudain de la monnaie dollar. L’Iran demande à la Russie de Poutine d’éliminer le dollar pour les transactions en pétrole. La Chine continue son travail de sape dans le même sens par ses pressions sur l’Arabie saoudite et les pays producteurs pour accepter des cotations en yuan, par ses contrats nouveaux de pétrole en yuan-or, et en renforçant le rôle mondial de Shanghai, en collaboration avec Hong Kong, sur le marché de l’or où les livraisons doivent se faire en or physique.

    Si le ratio Dow Jones/cours de l’once d’or – qui était de 1 en 1980, pour passer à 42 en 1999, pour redescendre ensuite à 6 en 2012, pour remonter aujourd’hui à 20, en raison de la bulle boursière sur les actions et de la réévaluation toujours insuffisante du prix de l’or – devait passer en dessous de 0,5, Wall Street connaîtrait cette fois-ci un krach qui correspondrait à l’écroulement complet des Bourses mondiales, du système bancaire et du système financier actuel. 

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Mensonges sur le chômage aux Etats-Unis : vers une crise économique mondiale pire qu’en 1929

     

    Par Marc Rousset 

     

    3890715347.jpgLe jeudi 24 octobre 1929 (jeudi noir), c’est le krach à Wall Street. Tout le monde veut vendre ses titres et personne n’achète. À midi, l’indice Dow Jones a perdu 22,6 %. La baisse se poursuit pendant trois ans ; les cours chutent de 87 % et les banques font faillite. La production industrielle baisse de moitié de 1929 à 1932 et le taux de chômage passe de 3,1 % à 24 %.

    La prochaine crise économique, monétaire et financière qui nous attend sera pire que celle de 1929 ; elle sera apocalyptique et conduira à l’écroulement du Système. Pourquoi ? Parce qu’on nous ment, parce que le taux de chômage réel aux États-Unis est déjà de 20 % et non pas de 4,7 %, parce que le Système public et privé dans le monde entier est déjà bien plus endetté qu’en 1929, parce que l’économie moderne très fragile offre beaucoup de biens et services non indispensables, moins primaires et essentiels qu’en 1929, parce que partout dans le monde libre-échangiste dangereusement interconnecté (Europe, États-Unis, Japon, Chine), on a déjà eu recours à une politique monétaire hyper-laxiste, avant même que le krach boursier ne se soit produit.

    Dès le krach boursier, la création monétaire de la Réserve fédérale et de la BCE s’amplifiera et le monde connaîtra une situation hyperinflationniste semblable à celle de l’Allemagne en 1923. L’euro, excellente chose, ne pourra alors malheureusement qu’exploser face au chaos économique et à l’inévitable chacun pour soi national dans des situations aussi graves.

    Nous vivons, en fait déjà depuis 2008, une grande dépression larvée et masquée par une bulle folle spéculative sur les actions, l’hyper-endettement, les taux bas d’intérêt, la politique monétaire laxiste, les mensonges des gouvernements et des médias. Le taux de chômage réel des États-Unis est particulièrement élevé dans la réalité ; il remet donc en cause tout le cinéma médiatique anglo-saxon sur la prospérité états-unienne. Ce n’est pas pour rien que Donald Trump a été élu.

    Officiellement, les États-Unis comptent 8 millions de chômeurs déclarés, mais en réalité, il convient d’ajouter à ce chiffre 94 millions d’Américains en âge de travailler sans emploi. Si vous êtes désespéré d’être au chômage aux États-Unis et que vous avez cessé de chercher un emploi au cours des quatre dernières semaines, le département du travail ne vous comptera plus comme chômeur.

    Si vous effectuez une heure de travail aux États-Unis et que vous êtes payé au moins 20 dollars pour avoir tondu une pelouse, ou si vous avez travaillé dix heures à temps partiel, vous ne serez pas officiellement enregistré comme chômeur.

    Aux États-Unis, 251 millions de personnes sont en âge de travailler, mais seulement 157 millions (soit 62 %) travaillent ou cherchent un travail. Dans les 38 % restants, soit 94 millions de personnes, 54 millions ne travaillent pas suite à l’explosion des maladies, du diabète, de la drogue, des invalidités, et 40 millions sont sans emploi, qui tentent de survivre comme elles peuvent, ayant renoncé à chercher un travail. Ce n’est pas un hasard si le nombre de bénéficiaires en paupérisation accélérée des bons alimentaires du programme « SNAP » explose.

    Comme en France, le taux de chômage réel aux États-Unis est plutôt de l’ordre de 20 %. Après le krach boursier à venir, le chiffre du chômage ne serait plus de 24 %, comme en 1932 aux États-Unis, mais il pourrait bien alors atteindre le chiffre réel apocalyptique et révolutionnaire de 30 à 40 % ! Macron ne serait manifestement plus l’homme de la situation.  

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Bridgestone : les cyniques, les naïfs et les incompétents, par Natacha Polony.

    "Soyons lucides : les multinationales choisissent leur implantation une calculatrice en main, en tenant compte des subventions qu'elles pourront capter. Elles aspirent savoir-faire, brevets et trésorerie, et partent sans le moindre compte à rendre. Face à ce cynisme, la naïveté est pire qu'un crime : elle est une preuve d'incompétence."

    Deux millions six cent mille euros d'argent public. C'est ce qu'a touché Bridgestone depuis trois ans. Sans compter le CICE, dont on évalue le montant à 1,8 million d'euros. Et, comme chaque fois, les déclarations scandalisées des élus locaux et nationaux. Comme chaque fois, ceux qui jurent, mais un peu tard, qu'on ne les y prendra plus. Mais quel progrès depuis les airs affligés de Lionel Jospin devant l'usine Michelin ? « L'État ne peut pas tout. » La trahison de la classe ouvrière résumée en une formule par un Premier ministre socialiste.

    "L'État n'est pas un industriel"

    Aujourd'hui, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, déclare, pour écarter l'idée de nationalisations temporaires : « L'État n'est pas un industriel. » C'est curieux, ce gouvernement qui ne parle plus que de souveraineté, qui nomme en grande pompe un haut-commissaire au Plan, mais qui considère avoir clos le débat par ce genre de déclaration. C'est bien dommage, mais on n'y peut rien. D'ailleurs, n'était-ce pas la matrice idéologique du macronisme que de considérer que la « destruction créatrice » chère à Schumpeter devait nous inciter à accepter ce genre de fatalité qui, bien sûr, déboucherait sur la transformation des ouvriers licenciés en informaticiens et créateurs de start-up ? Désormais, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, en est à « supplier » les multinationales de se montrer fair-play. On reste admiratif devant l'expression d'une telle volonté politique…

    Face à ce cynisme, la naïveté est pire qu'un crime : elle est une preuve d'incompétence.

    Deux questions se posent en fait : que peut-on faire dans le cas présent, et comment faire pour éviter de se retrouver à déplorer chaque nouveau plan de licenciement ? Ceux qui pleurent aujourd'hui trouvaient parfaitement normal de voir l'Europe importer des millions de pneus chinois à bas coût pendant que les États-Unis, sous Barack Obama, que l'on ne qualifiera pas d'ignoble protectionniste, relevaient leurs droits de douane sur les mêmes pneus chinois. Mieux : alors que l'usine de Béthune produit des pneus de milieu de gamme, soumis à cette concurrence, Bridgestone a reçu de l'Union européenne 24 millions d'euros pour implanter une usine ultramoderne de pneus de première monte en Pologne et une somme sans doute équivalente pour une autre usine en Hongrie. L'Union européenne, dont la France est contributeur net, a donc organisé l'abandon de l'usine de Béthune à coups de subventions.

    L'incompétence

    Le temps de la diplomatie culturelle, où Chirac, l'amoureux du Japon, pouvait attirer Toyota à Valenciennes, est révolu. Soyons lucides : les multinationales choisissent leur implantation une calculatrice en main, en tenant compte des subventions qu'elles pourront capter. Elles aspirent savoir-faire, brevets et trésorerie, et partent sans le moindre compte à rendre. Face à ce cynisme, la naïveté est pire qu'un crime : elle est une preuve d'incompétence.

    Réindustrialiser la France ne peut se faire qu'en jouant sur trois leviers. À l'échelle européenne, définir des normes précises, qualitatives et environnementales,qui éviteront la course au bas coût dans laquelle nous serons toujours perdants. À l'échelle française, d'abord imposer des conditions strictes pour toute subvention publique, mais surtout utiliser les marchés publics comme moyen de protéger nos usines et nos savoir-faire. Encore faut-il des politiques décidés et une administration formée. Quant à ceux qui s'effaroucheraient d'un détournement des règles européennes, qu'ils se rassurent : les traités ne sont plus respectés par personne en matière budgétaire. Mieux vaut se montrer mauvaise élève pour imposer un changement que de continuer à subir un système vicié jusqu'à ce que les classes moyennes et populaires victimes de ce système ne finissent par le faire exploser, à coups de vote ou sur des ronds-points.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Charlie Hebdo/Terrorisme islamiste, acte 2. Ou : le retour de ceux qui n'étaient jamais partis...

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    On a follement laissé entrer les loups dans la bergerie; maintenant, ils y sont bien installés, leur nombre s'accroît; leur festin peut commencer, a commencé...

    Voulus et promulgués par le duo infernal Giscard/Chirac, les décrets scélérats sur le regroupement familial font que c'est par millions qu'un flot ininterrompu de ressortissants en provenance d'Afrique du Nord et subsaharienne se déverse en France chaque année.

    Une partie de ces personnes sont animés d'une haine viscérale contre notre Pays qui, pourtant, les accueille; contre ce que nous sommes, contre nos Racines, nos Traditions, nos Moeurs; contre notre Être profond...

    Seul un Islam conquérant, "sûr de lui et dominateur", remplit leur vision (?) et leur horizon, leur idéal de vie.

    S'ils haïssent le christianisme, ils haïssent encore plus l'incroyance en elle-même. Et donc les révolutionnaires, qui les ont follement appelés, pensant trouver en eux les électeurs qui leur avaient échappés, sont aussi inscrits sur leurs tablettes d'assassinats à réaliser : Charlie Hebdo en a fait l'expérience...

    Aujourd'hui, donc, sur les lieux mêmes du premier carnage, c'est bis repetita placent pour ces terroristes qui ne veulent qu'une chose : vivre selon la loi de leur prophète, et imposer leur maudite charia à notre Douce France qu'ils veulent voir devenir une république islamique.

    Pour être tout à fait francs, ce qui nous étonne ce sont les cris d'orfraie que l'on entend à chaque attentat, meurtre, viols, agression de tous types commis par ces envahisseurs venus dans le but exprès de nous envahir et de nous imposer leur vision du monde.

    Ce qui nous étonne, c'est que l'on s'étonne !

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    Déjà par deux fois, en 711 (par l'Espagne) et en I543 (par la Grèce) l'Islam a agressé l'Europe et la Chrétienté. Nous vivons sa troisième agression, qui, cette fois, n'est pas militaire mais démographique et culturelle. Et dont la caractéristique est que c'est nous qui l'avons voulue et déclenchée. Pas "nous", les héritiers de la France et de l'Europe traditionnelle, judéo-chrétiennes et héritières de Rome et de la Grèce, mais les tenants du Système fondé sur la Révolution, qui a voulu "du passé faire table rase", et qui préfère tout, même l'Islam, à ce qui l'a précédé, elle.

    Les dirigeants insensés de ce Système croient naïvement pouvoir se servir de l'Islam pour abattre les derniers remparts de l'antique civilisation qui subsistent encore. Ils n'ont pas compris - ces fous... - que, devenu le plus fort et majoritaire, l'Islam les balaiera, eux et leurs nuées des prétendues "lumières", et leur prétendues "valeurs".

    Maintenant que l'ennemi est dans les murs de la Cité, bien installé, bien implanté, partout, de plus en plus puissant, de plus en plus actif, il devient de plus en plus exigeant, de plus en plus agressif, de plus en plus conquérant.

    Alors, que faire ? Se battre, évidemment, et chasser l'envahisseur, comme en 1492 (libération de Grenade, dernier territoire Espagnol et Européen encore aux mains de l'Islam); et comme en 1918 (disparition de l'Empire Ottoman, qui conserva malheureusement, néanmoins Constantinople et l'Asie mineure, conquises sur la Grèce).

    Ce ne sera pas une "guerre civile", comme on l'entend souvent, puisque, s'ils sont majoritairement en possession d'une Carte nationale d'identité française, ces envahisseurs ne se sont jamais voulus ni sentis Français, qu'ils ne sont que "de plastique" : la vérité est qu'ils sont musulmans, et rien d'autre que musulmans, qui veulent nous asservir, comme ils ont asservi la Perse ou l'Egypte.

    Face à ces représentants de la troisième invasion musulmane de l'Europe, la guerre sera, tout simplement mais c'est immense, une guerre de libération nationale pour chacun des peuples de l'Europe occupés...

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  • Merveilleux coronavirus ! ! !, par Antoine de Crémiers.

    «  Je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux

    qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres… Au-dessus d’eux s’élève un pouvoir immense et tutélaire qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, prévoyant et doux, et ne cherche qu’à fixer les hommes irrévocablement dans l’enfance. Il aime que les citoyens se réjouissent pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs… Que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? » (Alexis de Tocqueville)

    PREAMBULE

    Le cauchemar « imaginé » par Alexis de Tocqueville est aujourd’hui en grande partie réalisé et se révèle comme descriptif d’une cruelle actualité.

    Par un étrange retournement, faiblement perceptible tout d’abord puis de plus en plus affirmé et brutal, l’idée d’un bien commun a non seulement disparu, mais elle est considérée comme source de violence et fait désormais l’objet d’une traque impitoyable organisée par les défenseurs du « bien ». Les chiens de garde du système surveillent les conduites, traquent les pensées déviantes, y compris dans les sphères les plus intimes, martèlent dès le plus jeune âge les « dictats » du nouvel ordre et formatent les esprits pour que tous adhèrent à la nouvelle « normalité » et en deviennent les agents et les propagandistes.

    Ce qui différencie le totalitarisme des figures classiques des diverses tyrannies et dictatures est bien le fait qu’il ne se limite pas à une forme de gouvernement mais vise l’ensemble des rapports, non seulement entre les individus et l’État, mais encore entre les individus eux-mêmes ; il concerne donc la société tout entière et tous les aspects de la vie. Il instaure une société de surveillance caractérisée par la dictature de tous sur tous. Il ne s’agit plus de se contenter de respecter la norme, mais de l’intérioriser et de penser suivant la norme.

    La crise dite du coronavirus aura été un formidable accélérateur de ce totalitarisme qui ne prend plus la peine de se dissimuler et s’affirme brutalement sans le moindre scrupule.

    NOTRE BEL AUJOURD’HUI

    Depuis assez longtemps déjà, le système marchait vers l’abîme, condamné à patiner de plus en plus vite sur une glace de plus en plus mince, appuyé sur un endettement délirant suscité en partie, mais pas uniquement, par la crise des années 2007/2008, époque où les Etats avaient répondu au problème de la dette par plus de dettes, en transformant par un tour de passe-passe les dettes privées en dettes publiques. Dans un mouvement sans fin alimenté par des taux maintenus au plus bas, parfois même négatifs, et une création monétaire apparemment

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    Inépuisable dont la part essentielle, sans s’investir dans l’économie, tournait en rond dans la sphère financière, le système ressemblait fort au catoblépas, cet animal fabuleux tellement bête qu’il se dévorait lui-même. Sachant que l’implosion était proche, nos hommes politiques ne savaient plus que faire pour dissimuler leur folie, et tous leurs efforts visaient à en retarder l’échéance ; il leur paraissait encore possible de prolonger indéfiniment l’état des choses, ou du moins jusqu’au passage du relais à leurs successeurs.

    L’heure des règlements de compte approchait dangereusement lorsque survint, comme par enchantement, le coronavirus. Bienheureux coronavirus dont il faut à tout prix noircir et dramatiser les effets pour permettre de se déguiser en chef de guerre sans craindre le ridicule, lui attribuer tous les maux du temps présent, exonérer ceux qui en sont responsables et tuer l’économie qui ne pourra être sauvée à nouveau que par une création monétaire encore plus délirante et, « en même temps », tenter de rassurer les peuples par des promesses intenables, l’État devant jouer le rôle d’un assureur tous risques. Leur seule arme, c’est la planche à billets. Cette crise sanitaire réputée imprévisible et purement exogène vient donner un répit au système. Répit qui sera de courte durée toutefois, les comparaisons rassurantes qui sont faites avec la période 2007/2008 et même avec celle de 1929 étant nulles et non avenues. On voit même des prévisionnistes et analystes économiques, ceux qui se trompent toujours, expliquer doctement que oui, il y aura un moment difficile, mais dès le troisième trimestre et surtout au quatrième, la croissance repartira…

    Nous constaterons très vite le décalage entre promesses et réalisations. Nos économies sont à l’arrêt et beaucoup d’entreprises et de professions indépendantes cesseront leurs activités, ce qui mécaniquement entraînera des baisses de rentrées fiscales et une augmentation du chômage… Or, nous ne savons pas quand la production pourra repartir, quelle sera l’importance du chômage et celle des personnes sans ressources et pas davantage combien de banques, d’assureurs et d’Etats ( ?) vont faire faillite, nous ne savons pas… Nous sommes devant une catastrophe économique sans précédent, et le jour d‘après risque fort d’être celui de la colère contre les « habiles » qui ne peuvent cacher leurs méfaits, incapables de fournir du gel hydro alcoolique, des masques, des respirateurs, des lits, des tests, qui tiennent des propos contradictoires, prennent des décisions qui ne le sont pas moins, révélant leur dramatique incurie. Ce sera la colère des maires, celle des forces de l’ordre, du personnel médical et hospitalier et de ceux, nombreux, trompés et abusés par des menteurs professionnels qui ne feront plus illusion.

    La question essentielle était bien à l’évidence celle du jour qui ferait suite à ce confinement, solution imbécile dont on n’a pas fini de mesurer les conséquences économiques, financières, sociales et politiques. Le numéro du 14 mai du journal « Valeurs actuelles » annonçait de manière prémonitoire : « Chômage, Faillites, Dette, Le tsunami qui vient ». Et pendant ce temps là… les « habiles » non seulement plaident non coupables, mais répètent qu’ils avaient raison. Le confinement était effectivement pour eux la seule solution possible, pour masquer leur incroyable incurie, mais également, en diffusant sans cesse un matraquage médiatique anxiogène et proprement délirant, pour installer une nouvelle cage de fer, un totalitarisme sanitaire venant réduire pour longtemps les derniers espaces de liberté.

    Et après… Suivant une partition désormais habituelle, on retrouve les tenants du système, inquiets de sa possible désagrégation mais optimistes malgré tout, ceux, assez nombreux qui se veulent libéraux quand même tout en étant conservateurs ! et cherchent une solution dans un

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    post-libéralisme heureux, et ceux, tout aussi optimistes pour lesquels rien ne sera plus comme avant.

    Quelques voix discordantes se font entendre, que certains qualifieront d’outrageusement pessimistes, comme celle de Michel Houellebecq.

    En ce qui concerne la première catégorie, celle des optimistes, plus ou moins inquiets quand même, on notera successivement les noms de :

    Mathieu Laine

    Dans un livre récent intitulé « Il faut sauver le monde libre », l’auteur défile les propos convenus d’un libéralisme tranquille pourtant menacé par des ennemis qui deviennent chaque jour plus dangereux.

    Mathieu Laine accuse les contestataires de sombrer dans le racisme, l’antisémitisme, l’obscurantisme, foulant aux pieds le fondement vital de nos démocraties que sont les droits essentiels, les institutions, les votes, les élus et leurs mandats. La très grande puissance du monde libre réside dans sa capacité à changer de dirigeants par le vote et non par la force. Certains l’ont manifestement oublié (interdit de rigoler ! ! !). Cette radicalisation est une insulte à la raison, une mise en marge de la république et une menace profonde pour l’avenir de notre communauté humaine. Et dans un paragraphe intitulé « La convergence des brutes », il ajoute « l’époque n’a pas seulement redonné vie – dans un concert mêlant comme jamais auparavant le vrai et le faux – aux promesses les plus démagogiques, elle a aussi fait resurgir les fantômes du passé. En France, le mouvement des gilets jaunes parti d’une jacquerie fiscale, a réveillé le serpent de mer de la lutte des classes, des places, et des crasses. Comme à la grande époque de la convergence des brutes, le jaune a fini par s’assombrir et ressusciter une sinistre pandore virant inexorablement au jaune rouge et au jaune brun. »

    Dans un article paru dans le Figaro du mercredi 1er avril ( !) Mathieu Laine, psychorigide et monomaniaque, poursuit l’analyse que lui dicte son idéologie et lui fait tenir des propos absurdes : « En ces temps tragiques où nous luttons contre un mal invisible et pleurons nos morts, mesurant dans nos chairs l’importance parfois oubliée du primat de la liberté ( !), l’heure a sonné de penser aux lendemains… A ce moment-là, un premier piège nous tendra les bras : le repli durable sur nous-mêmes. Parce que nombreux sont ceux qui associent l’épidémie à la mondialisation, la tentation sera grande de maintenir nos frontières fermées et nos volets baissés sur le pas-de-porte de l’altérité. Notre monde y allait tout droit, cédant aux injonctions de la peur, de la colère et de l’envie tout en niant les apports objectifs de la circulation des biens, des hommes et de la connaissance. Ce serait là une erreur majeure… » Nous voilà prévenus.

    Alain Minc ou les raisons d’être optimiste ! ! !

    A son tour, manifestant la même incompréhension du temps présent, et tout aussi psychorigide, Alain Minc dans un article du Figaro du mardi 31 mars nous donne « des raisons sérieuses d’espérer » car, dit-il, les pouvoirs publics ont tort de proclamer que nous vivons une crise pire qu’en 1929 ; c’est paradoxalement grâce à eux que nous éviterons la grande dépression car ils prennent les bonnes mesures : « Politique budgétaire unanime et incroyablement expansionniste, création monétaire sans limite, monétisation aussi large que nécessaire de dettes publiques, volonté de garder les effectifs professionnels et d’éviter le chômage de masse. »

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    Nous ne sommes pas non plus, poursuit-il, en 2008, époque où le système bancaire aurait pu exploser et l’économie de marché sombrer. « Aujourd’hui, l’univers bancaire est efficace, alimente les circuits économiques qui fonctionnent à 65 % et demain sans doute davantage, compte tenu des redémarrages en vue. L’économie réelle marche, fut-ce à vitesse réduite, et sera en situation de redémarrer, une fois la crise finie, au prix d’un plan de relance ». Ayez confiance donc et résistons aux « passions tristes car, dans un monde qui ne cessait de disqualifier chaque jour l’action politique, jamais celle-ci n’a pris depuis des décennies une telle légitimité. » A voir ce libéral saluer l’action des pouvoirs publics, certains pourraient penser, à tort, que ce renforcement du rôle de l’État signe le faire-part de décès du libéralisme. Il n’en est rien, bien au contraire, le renforcement de l’action des pouvoirs publics visant, c’est une constante, à sauver le marché et les règles de la concurrence. Alain Minc est un vrai libéral, il en assume complètement les contraintes.

    Luc Ferry

    Il ne manquait plus à ce florilège de propos imbéciles que ceux du vieux barbon républicain et kantien. Dans un article du Figaro, daté du jeudi 26 mars, notre cigale s’attaque violemment aux « vautours », aux oiseaux de malheur qui « sonnent le réveil ». « L’avenir, nous dit-il, montrera vite que cette crise ne changera au final que peu de choses. Certes, elle touchera durement des personnes et des entreprises, mais pas le système de la mondialisation libérale (Ouf !) que consacre au contraire la logique des GAFA : jamais smartphones et tablettes n’ont autant servi ! Oui, il y aura des faillites, une récession colossale et un endettement inévitable, néanmoins dramatique… Un Etat endetté, voire en faillite, n’en restera pas moins un Etat faible. La croissance libérale mondialisée repartira donc en flèche dès que la situation sera sous contrôle. Les revenus de nos concitoyens auront diminué, certes, mais ils auront aussi fait des économies et elles inonderont le marché dès la fin du confinement. » Donc, « Ce sera reparti non pas comme en 14, mais comme dans les périodes d’après-guerre. Business as usual est l’hypothèse la plus probable, et du reste aussi la plus raisonnable, n’en déplaise aux collapsologues. »

    Les trois positions évoquées ci-dessus ne peuvent que nous laisser sidérés. Elles traduisent une absence totale de logique, de cohérence et cette incapacité des idéologues à comprendre le réel qui les transforme, comme le dit si bien Charles Gave à propos de Macron, en parfait crétins, mais dangereux comme le montrera très certainement la suite des évènements. Ils craignent par dessus tout les remises en cause du dogme : l’efficience des marchés et les bienfaits de la mondialisation.

    Et puis, il y a la cohorte de ceux qui voudraient bien que tout s’arrange, qui mettent le doigt sur les nombreux défauts du système, mais qui espèrent toujours une évolution pacifique sans rupture brutale et sans affrontements. C’est le cas de nombreux libéraux conservateurs, c’est le cas en particulier de Phillip Blond, ancien conseiller de David Cameron, qui voudrait marier un conservatisme populaire et social, à droite sur le plan culturel, mais s’émancipant sur le plan économique d’un certain libéralisme dévoyé par la globalisation ! Dans un article du journal Le Figaro du mois de mai, il voit dans la crise sanitaire le catalyseur d’une vaste restructuration politique… Il y aurait, pense-t-il, une tendance de fond qui correspond à l’effritement de l’ordre libéral. « Allons-nous assister à l’essor d’une pensée communautaire post-libérale lucide ou demeurer impuissants face à la résurgence d’un nationalisme agressif ( !) et ethno centré ? »

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    En résumé « trois alternatives (ou plutôt trois hypothèses) sont devant nous : un libéralisme à nouveau vigoureux, une recomposition post-libérale heureuse et une plongée dans les eaux troubles du nationalisme. » Une quatrième possibilité lui échappe alors qu’elle est la plus vraisemblable : le chaos. (À suivre)

  • Sur le blog de Marc Rousset : La fermeture de Fessenheim va-t-elle mettre la France ”à la merci d'une vague de froid” c

    Sources : https://actu.orange.fr/france/

    http://marcrousset.over-blog.com/

    La fin de la centrale alsacienne avait été prévue de longue date, bien avant la pandémie de Covid-19 qui a compliqué le calendrier des chantiers de maintenance des réacteurs d'EDF et fait maintenant craindre un hiver sous tension pour la sécurité de l'approvisionnement du pays. Le syndicat CFE dénonce une "absurdité industrielle et climatique".

    Après 43 ans de service, la centrale nucléaire de Fessenheim va définitivement cesser de fonctionner mardi avec la mise à l'arrêt dans la nuit de lundi à mardi 30 juin du réacteur n°2, avant d'être démantelée.

    Son arrêt définitif va priver la France d'une capacité de 900 MW, après une puissance équivalente déjà perdue en février avec la fermeture du premier réacteur. Au risque de passer un hiver compliqué en terme d'approvisionnement électrique ?

    Prévue de longue date, la fin de la doyenne des centrales françaises intervient en effet au moment où la sécurité de l'approvisionnement électrique pour l'hiver est compliquée par la pandémie du Covid-19. Les arrêts pour travaux et rechargement du combustible sont habituellement réalisés au printemps et à l'été, afin que les réacteurs soient prêts en hiver, quand ils sont le plus sollicités en raison notamment du recours massif au chauffage électrique. Mais ces opérations ont pris du retard cette année en raison de la crise sanitaire. 

    Une situation "inédite" qui nécessitera "une très grande vigilance"

    S'agissant de l'hiver prochain, la situation est "inédite" et nécessitera "une très grande vigilance", a mis en garde François Brottes, le président du directoire du gestionnaire du réseau à haute tension RTE. EDF a du coup été contraint de s'adapter. "Le programme industriel pour maintenance programmée du parc nucléaire a été révisé et ajusté afin de disposer de la plus grande disponibilité possible sur la période novembre 2020-février 2021", explique-t-on chez l'électricien. 

    "Nous avons réservé certains de nos réacteurs pour la production d'hiver en les arrêtant cet été et cet automne pour économiser leur combustible. Cela va également nous permettre de décaler à 2021 le prochain arrêt pour maintenance de ces réacteurs", indique le groupe.

    Pour alléger la pression sur le système électrique, le gouvernement a par ailleurs mis en place des mesures de soutien plus fortes à l'effacement (la réduction ponctuelle de la consommation de gros clients), et pour l'achat de thermostats plus performants. 

    "Hérésie"

    Face à cette situation complexe, les syndicats ont critiqué une nouvelle fois la décision de fermer Fessenheim. "La difficulté à passer l'hiver sera d'autant plus grande que le système électrique aura été privé de 1.800 MW de puissance électrique pilotable issue des deux réacteurs de Fessenheim fermés au 1er semestre", regrette ainsi la CFE. Le syndicat estime qu'il s'agit d'une "absurdité industrielle et climatique", doublée d'une "hérésie électrique qui met la France à la merci d'une vague de froid".

    Mais le gouvernement n'avait pas l'intention pour autant de retarder la mise à l'arrêt, une promesse politique à haute teneur symbolique qui va finalement se matérialiser après des années d'atermoiements. "On ne va pas changer de direction à la dernière minute", a avancé la ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne.

    Un report aurait été d'autant plus difficile que certains investissements indispensables à l'amélioration de la sécurité n'ont pas été réalisés dans la centrale alsacienne. Elle avait été dispensée de ces travaux justement parce qu'elle était en fin de vie.

  • Coronavirus : un rapport au vitriol des pompiers dénonce la gestion de la crise.

    Une travailleuse saisonnière subit un test pour le SARS-CoV-2 pratiqué par des pompiers, dans un gymnase à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), le 10 juin 2020. CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

    Source : https://www.lemonde.fr/

    Dans un rapport interne, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers recense les ratages : une administration de la santé dépassée, des préfets « relégués au second plan » et des pompiers pas assez mis à contribution.

    Une administration de la santé dépassée, des préfets « relégués au second plan », un numéro d’urgence saturé : la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) dénonce dans un rapport au vitriol la gestion de l’épidémie de Covid-19.

    Révélé par Le Parisien, ce document destiné au ministère de l’intérieur « n’est pas finalisé et ne devait pas fuiter dans la presse », a regretté auprès de l’Agence France-Presse (AFP) le colonel Hugues Deregnaucourt, vice-président de la Fédération.

    L’organisation, qui représente les 247 000 pompiers de France, assume toutefois les critiques formulées dans ce document particulièrement cinglant à l’égard du ministère de la santé et des agences régionales de santé (ARS).

    « La gestion de crise, c’est un métier »

    « Les préfets ont très longtemps été aveugles, aucune descente d’informations n’était faite par les délégués territoriaux des ARS », a déclaré M. Deregnaucourt. « La gestion de crise, c’est un métier, on ne la laisse pas aux directeurs administratifs et financiers », a-t-il estimé, assurant que, dans de nombreux départements, « on a vraiment fait attention à ne pas utiliser les pompiers. »

    La gestion de l’épidémie est étrillée par le rapport, qui dénonce une « crise (…) du leadership de la communication », selon Le Parisien. « Pour être efficace, la gestion d’une crise d’ampleur doit mobiliser un directeur unique, un commandant des opérations unique et des conseillers techniques », développe le document. A l’avenir, « pourquoi ne pas créer un ministère de la protection civile, comme certains pays le font ? », plaide M. Deregnaucourt.

    Selon le rapport, « on a confié le rôle de commandant de crise à des conseillers techniques », ce qui a provoqué un « travail en silo des administrations, un brouillage des décisions stratégiques ».

    Une « gestion comptable et financière du système de santé »

    Aux commandes, les ARS ont eu une « gestion comptable et financière du système de santé » et n’étaient « aucunement préparées à la gestion des situations d’urgence. Elles ont semblé accaparées par la gestion du nombre de places en réanimation hospitalière et par les remontées statistiques », écrit la FNSPF.

    Sans dialogue avec les ARS, « les préfets ont été relégués au second plan », d’après le document. Avec, pour conséquence, « l’oubli des Ehpad [établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes], laissant seules les collectivités territoriales face aux décès en nombre de nos aînés ».

    Le rapport estime également que les centaines d’évacuations de patients en TGV ou en hélicoptère, conçues pour désengorger les hôpitaux, étaient de « pures opérations de communication » et une « véritable esbroufe ». « Etait-il efficace de faire faire des centaines de kilomètres aux victimes, alors que souvent il y avait de la place dans la clinique d’en face ? », cite Le Parisien.

    Le document dénonce également la saturation du 15, régulé par le service d’aide médicale urgente (SAMU), avec des temps d’attente avoisinant les quarante minutes dans certaines régions.

  • L'Afrique Réelle n°126 - Juin 2020, par Bernard Lugan.

    Source : http://bernardlugan.blogspot.com/

    Sommaire :

      

    Economie :

    L’Algérie dans la nasse

     

    Dossier : L’espace swahili, un futur foyer jihadiste ?

    - L’origine des Swahili

    - Le rôle des Arabes dans la naissance de la civilisation swahili

    - Le Mozambique, un foyer jihadiste swahili ?

     

    Débat :

    Afrique : la question de l’Etat

     

    Histoire :

    La guerre d'Algérie : une guerre sainte

    bernard lugan.jpgEditorial de Bernard Lugan

     

    De tous les mensonges faits à l'Afrique, celui qui prétend lui faire croire qu'il n'y a pas de développement  sans démocratie est celui qui y a provoqué les plus grandes catastrophes. 

    Ce diktat impose en effet un système politique fondé sur l’individu à des sociétés communautaires, avec pour résultat  une ethno-mathématique électorale garantissant le pouvoir aux peuples les plus nombreux. D'où un désordre permanent. 

    Le développement de l’Afrique demeurera donc une chimère tant que la question de l’Etat n’y sera pas résolue.

     

    Dans les Afriques où la criante nécessité d’Etats forts est une évidence, l’impératif démocratique décrété à la Baule par le président François Mitterrand le 20 juin 1990 a eu des conséquences désastreuses. Le multipartisme y a en effet affaibli des Etats en gestation et réveillé les luttes de pouvoir à travers des partis qui ne sont, dans leur immense majorité, que des habillages ethniques. 

     

    C’est pourquoi les Afriques doivent :

    1) Reprendre au plus vite ce « raccourci autoritaire » qui traumatise tant les démocrates européens, mais qui, seul, est susceptible de provoquer une coagulation nationale. 

    2) Répudier le système électoral fondé sur le destructeur principe de « un homme une voix ». Donnant automatiquement le pouvoir aux peuples les plus nombreux, il fait donc des membres des ethnies minoritaires des citoyens de seconde zone ; d’où d’incessantes guerres civiles.

    3) Réfléchir à des modes électoraux communautaires et non plus individuels. 

     

    En un mot, les Africains doivent se décoloniser mentalement pour revenir à la culture du chef en laissant celle du consensus mou aux donneurs de leçons européens. Leur salut en dépend. Tout le reste n’est que nuées européocentrées. A commencer par le mythe du développement[1].

     

    Autrement, l’Afrique restera un continent-mendiant vivant de la charité internationale et des remises de dette. Compte tenu du contexte économique mondial, pourra-t-elle d’ailleurs continuer à recevoir année après année, ces sommes colossales versées par les pays dits « riches » au titre de l'APD (Aide pour le Développement) ?

    Pour mémoire, de 1960 à 2018, le continent a reçu en dons, au seul titre de l'APD, près de 2000 milliards de dollars (pour une dette d’environ 400 milliards de dollars dont entre 180 et 200 milliards de dollars de dette chinoise), soit en moyenne 35 milliards de dollars par an, c’est-à-dire plusieurs dizaines de fois plus que l’Europe du lendemain de la guerre avec le plan Marshall. 

     

    Or, ces prêts, ces allègements de dette, ces aides et ces dons n’ont servi à rien car, en plus de sa suicidaire démographie, le continent est paralysé par son immobilisme. 

    En effet, en dehors du don de la nature constitué par le pétrole et les minerais contenus dans son sous-sol, l’Afrique ne produit rien. 

    Sa part de la valeur ajoutée mondiale dans l’industrie manufacturière est en effet de moins de 2% dont les 9/10e sont réalisés par deux pays sur 52, l’Afrique du Sud et l’Egypte…

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    [1] Voir à ce sujet mon livre Osons dire la vérité à l’Afrique.

  • Un troupeau apeuré n’est plus un peuple ! , par Christian Vanneste.

    La pandémie qui submerge la planète, notre continent plus que d’autres, et notre pays en particulier, a exacerbé jusqu’au paroxysme la confusion mentale qui depuis longtemps avait envahi notre pensée collective. La multiplication des canaux d’information a engendré à la fois la possibilité de tout dire et les manipulations destinées à empêcher d’effectuer dans ce “tout” des choix rationnels. Le virus a touché des corps, en a tué un certain nombre, mais il a contaminé bien davantage nos esprits.

    christian vanneste.jpgDe la conspiration mondiale de “Big Pharma” à la sagesse exemplaire de gouvernements vertueux prêts à tout pour sauver nos vies, la palette est large, encombrée de chiffres angoissants aussitôt démentis par d’autres plus rassurants. Beaucoup de gens meurent, mais finalement assez peu par rapport à la population globale. La plupart de ceux qui succombent n’avaient plus qu’une espérance de vie limitée en raison de leur âge ou d’autres pathologies mortelles. Les thérapeutiques déployées, les médicaments employés, la délivrance des soins au bon endroit et en temps opportun, les actions préventives comme le port du masque, ou le confinement, les procédés de dépistage, les vaccins mis au point avec une rapidité singulière, tout a fait l’objet de controverses et de polémiques. Les béotiens prudents se sont rangés à l’avis des scientifiques, sauf que ceux-ci ne sont pas d’accord entre eux, et que la médecine n’est pas une science dure, mais une pratique encore en grande partie empirique. Les cours de bourse de tel ou tel laboratoire sont parfois plus convaincants que le nombre des lits disponibles, et celui des patients réellement morts du Covid-19.

    Après le passage du tsunami, et avant le prochain déjà annoncé, au milieu de cet océan de doutes et de peurs, quelques certitudes surnagent : notre pays est plongé dans une ambiance délétère qui, sous prétexte de sauver les corps, peut-être, massacre, anéantit, extermine à coup sûr les esprits, ce qu’on appelait jadis les âmes, et qui ne sont plus aujourd’hui que des cerveaux malades. Ce que le virus a détruit, avec la complicité de l’oligarchie régnante, tient en trois mots : l’identité, la liberté, la démocratie, bref ce qui fait d’un individu une personne, ce qui donne au corps une âme parce que le corps est habité par une culture et une foi, parce qu’il est dirigé par une volonté autonome et responsable, parce qu’il participe aux choix collectifs directement ou par le biais de ses représentants. Que l’on puisse au-delà du raisonnable s’en prendre à la liberté du culte et dans le même temps ruiner le commerce du livre, sous la menace de sanctions, en dit long sur les “valeurs” auxquelles notre société se trouve réduite : “métro, boulot, dodo”. La trilogie perçue comme le venin des années 60 est devenue la potion d’aujourd’hui. Pour la liberté, c’est pire encore : il faut cette fois remonter aux années 1940 pour retrouver les atteintes subies maintenant à la liberté d’aller et de venir, à celle de se réunir, à celle d’entreprendre, à celle de commercer. Le couvre-feu et les “ausweis” ont fait leur retour, et dans les rues défile une armée des ombres, masquées, soumises et qui ne songent pas à résister. Le système a même gagné en perfection puisque l’économie de moyens toujours souhaitée par un système totalitaire gagne à ce que chacun soit son propre prisonnier, prisonnier de sa peur de mourir, et en attendant de son souci de ne pas payer 135 Euros pour toute incartade à la règle.

    Lorsque les libertés constitutionnelles, celle d’aller et de venir, de travailler, celle du culte sont malmenées, l’Etat de droit est pulvérisé par le régime d’exception. Lorsqu’un ministre ose donner l’ordre de sortir de l’hémicycle à des députés parce qu’ils s’opposent à lui et ont mal voté, il s’agit d’un acte gravissime qui bouscule la séparation des pouvoirs, insulte le peuple à travers ses représentants, révèle l’esprit dictatorial qui l’inspire. Au Parlement, l’exécutif n’est pas chez lui alors que les députés sont chez eux. Si la majorité actuelle avait eu la moindre dignité, elle devait exiger le départ du ministre et par la suite sa démission, déjà amplement justifiée par des mensonges et des errances qui devraient le conduire devant la Cour de Justice de la République. Un Etat de droit en miettes, un peuple méprisé : quelle que soit la définition que l’on donne à la démocratie, ce n’est plus le régime qui règne en France. Dans quelques semaines, les Fêtes les plus importantes pour le peuple français, fête chrétienne de Noël avec ses crèches, déjà honnies des laïcistes, fête indo-européenne du solstice d’hiver avec ses sapins, interdits par les Khmers verts, devraient permettre aux familles de se retrouver, au peuple de communier, religieusement ou non, dans une même ferveur unifiante. Les esprits desséchés qui nous gouvernent sont-ils encore capables de comprendre qu’un peuple privé de ses rites et de ses communions n’est plus qu’un troupeau ? Mais dans le fond, n’est-ce pas leur désir profond ?

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Deux ans après le début du hirak, le Titanic algérien fonce droit vers un iceberg politique, économique et social…, par

    En Algérie, le Hirak  débuta il y a deux ans, au mois de février 2019, en protestation contre la 5e candidature présidentielle d’Abdelaziz Bouteflika devenu impotent. Après la déposition-démission de ce dernier intervenue le 2 avril, le massif mouvement de rue se transforma en lutte totale et frontale contre le « Système ».

    bernard lugan.jpgAyant réussi à faire élire à la Présidence Abdelmadjid Tebboune, l’un des siens, ce même « Système » bénéficia ensuite d’une « divine surprise » quand la pandémie du covid19  mit un terme aux manifestations. Mais la crise politique, sociale et morale demeurait, sur fond de naufrage  économique...

    Un naufrage prémonitoirement annoncé en quelques lignes le 28 septembre 2015 par Sid-Ahmed Ghozali, ancien ministre et président-directeur général de la Sonatrach (la société nationale  des hydrocarbures) de 1966 à 1979, quand il avait déclaré au journal el Watan :

    « Je crains un effondrement. Il est inéluctable (…) Après 53 ans d’indépendance, notre société vit par la grâce d’une richesse épuisable et unique, de surcroît non créée par nous (merci à la France, ma note) l’Algérie est l’un des rares pays, sinon le seul, à se retrouver dans cette si grande et si dangereuse précarité : 99% de nos importations, y compris le blé de notre pain quotidien, sont payées par les revenus des hydrocarbures ! (…) Qui est responsable de cet état de choses ? Un pouvoir vautré dans l’économie de la rente ».
    Sid Ahmed Ghozali avait vu juste car la leçon des crises des années 1986,1990 et 1994 n’ayant pas été retenue, l’économie algérienne n’avait pas été diversifiée, le pays continuant à vivre sur la rente des seuls hydrocarbures. Voilà qui explique l’impasse actuelle  due à la fois, certes à l’effondrement conjoncturel des cours, mais, bien plus grave, à l’épuisement des réserves. D’où une baisse de la production entamée en 2008, baisse un temps camouflée par l’envolée des cours. Aujourd’hui, les gisements en activité s’épuisent et aucune découverte majeure n’a été faite susceptible de redresser le volume de la production.

    La question s’énonce  donc simplement : comme les hydrocarbures fournissent, bon an mal an, entre 95 et 98% des exportations et environ 75% des recettes budgétaires, le Titanic algérien va inéluctablement se trouver en perdition.
     
    Paralysés, et afin de détourner l’attention du Peuple, les dirigeants d’Alger abattront alors leur « joker » habituel, à savoir la dénonciation de l’ « héritage colonial ».
    Ils ont d’ailleurs commencé à le faire mardi 9 février quand M. Ammar Belhimer, porte-parole du gouvernement algérien et ministre de la communication a réclamé (lire exigé) que la France reconnaisse ses « crimes coloniaux ». Quelques jours auparavant, lors d’un entretien donné au quotidien El Massa, le même ministre avait osé parler de la France en des termes qui, en d’autres temps, auraient, au moins entraîné une réaction diplomatique: « Le criminel (lire la France) fait généralement l’impossible pour éviter d’admettre ses crimes, mais cette politique de fuite en avant ne peut pas durer ».
     
    Voilà qui en dit long sur la réponse d’Alger à la volonté d’ « apaisement des mémoires » demandée par le président Macron à ce pauvre Benjamin Stora…[1]. Traité avec des relents d’antisémitisme de « nouveau harki de la France » par la presse algérienne, ce dernier ne cesse, depuis la remise de son Rapport, de donner des gages à ses amis du FLN. Dans un entretien accordé le 7 février 2021 au site web algérien L’Expression Nationale, il a ainsi déclaré qu’il ne voyait pas d’inconvénient à la présentation d’excuses de la France à l’Algérie pour les massacres commis ».

     

    [1] Voir à ce sujet mon livre Algérie, l’histoire à l’endroit.

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    Source : http://bernardlugan.blogspot.com/

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  • Entre jacobinisme et européisme, l’impossible équation républicaine, par Erwan Boreau.

    Dans son Idée de la Décentralisation, Maurras revenait sur la politique de Gambetta en expliquant : « Mais la vérité est d’ailleurs que Gambetta, comme Thiers, se sentait désormais médiocrement favorable aux franchises locales. Il ne croyait pas qu’il fût possible de gouverner sans la centralisation. […]. Il expliquait par un souci patriotique sa préoccupation jacobine et césarienne de « tenir » le pays en tutelle administrative. ». 

    Ce jacobinisme, c’est-à-dire cette organisation bureaucratique de défense de l’indivisibilité républicaine face aux libertés régionales, a longtemps sous-tendu la politique républicaine : Combes en 1902 avec l’interdiction de la langue bretonne en est l’un des exemples historiques les plus douloureux.

    C’est également ce jacobinisme républicain qui a, pendant des dizaines d’années, motivé les refus administratifs de gestion officielle des livrets de famille bilingue breton-français. Même si l’on peut saluer la récente remise du premier livret de famille français-breton par la Mairie de Nantes, il ne faut pas oublier que la république refuse encore de reconnaitre le caractère officiel de ce document : « Les livrets de famille étant constitués d’actes de l’état civil, qui sont des documents publics, doivent être, en l’état du droit actuel, rédigés en français. À l’inverse, il ne saurait en conséquence être reconnu de caractère officiel à des documents non rédigés en français, même partiellement. […] Ces livrets ne peuvent donc avoir de caractère officiel ni de valeur probante. »

    La république, parce qu’intrinsèquement faible et fausse, a donc choisi l’hypocrisie patentée : le livret peut être remis s’il est demandé, mais il a autant de valeur qu’un rouleau de papier toilette aux yeux du système. Historiquement, ce jacobinisme d’Etat se justifiait – pour les républicains – par le souci d’unité administrative du pays, en vue d’oblitérer les libertés et particularités locales au profit d’un peuple unique. Evidemment, n’importe quel breton, normand, corse ou basque pourrait s’offusquer de cette ineptie qui a – pour seule raison – la fragilité d’un système. Mais la république n’avait pas encore affiché clairement sa volonté de soumission de notre pays.

    C’est exactement ce qu’il faut voir dans le nouveau format de la Carte Nationale d’Identité (CNI), qui a récemment été officialisé. Le drapeau européen en lieu et place du drapeau français, et surtout traduction anglaise des termes utilisés… dans un document public, ce qui contredit non seulement les décisions prises concernant les langues locales, mais met surtout en exergue la volonté affichée de nos gouvernants de soumettre la France à l’Union Européenne. Le jacobinisme républicain ne tient donc plus face à l’européisme : Paris n’est plus le centre du pouvoir, mais un simple épicentre européen d’une politique hors-sol, sans pertinence ni constance, dont l’hypocentre est Bruxelles.

    C’est contre cette dynamique que tous les patriotes doivent s’élever : il faut non seulement défendre notre Patrie contre cet asservissement, mais également lutter contre cette politique jacobine pour recouvrer nos libertés locales pour redonner, enfin, une véritable politique pérenne à la France.

    « Pour sauver le patriotisme, il faut réformer la patrie, comme il faut réformer l’État pour sauver la notion de gouvernement. L’État français sera conçu non pas moins « un », sans doute, mais uni suivant des principes plus souples, plus conformes aux richesses de sa nature, plus convenables à nos mœurs, et qui établiront une meilleure division du travail politique. Aux communes les affaires proprement communales, les provinciales aux provinces ; et que les organes supérieurs de la nation, dégagés de tout office parasitaire, président avec plus d’esprit de suite et de vigueur à la destinée nationale. » (Charles Maurras, l’Idée de la Décentralisation).

    Source : https://urbvm.fr/

  • Délations, explosion de haine entre Français : la psychose du Covid aggrave les fractures, par Marie d'Armagnac.

    Il y a quelques mois, Renaud Girard et Jean-Loup Bonnamy publiaient Quand la psychose fait dérailler le monde, un essai roboratif dont nous avions rendu compte dans ces colonnes. Ils expliquaient qu’une mise en perspective de la réalité de l’épidémie et un traitement rationnel de celle-ci comme problème de santé publique avaient été écartés par la volonté de masquer les carences de notre système de santé : 

    1.jpgà partir de là, c’est la qui domine, et la psychose, abondamment relayée par les , a fait dérailler le . Dénonçant cette de la psychose, ils expliquaient fort justement que, basculant dans l’irrationnel dont la sacralisation du principe de précaution n’est qu’un variant, le politique avait viré à l’arbitraire et à l’absurde. Une sorte de fuite en avant qui avait fait de ce virus « un terroriste, c’est-à-dire un agent dont l’impact psychologique et sociétal dépasse de loin son impact physique ».

    Quelques mois plus tard, nous y voilà : l’incohérence et l’absurdité érigées en système ont fragilisé la santé mentale de nombreux Français, qui ont succombé à la panique. Chez beaucoup de nos concitoyens, le discours illogique tenu par les autorités, martelé jusqu’à plus soif, couplé à une privation de libertés qui met en surchauffe l’équilibre mental de chacun, a réveillé de bas instincts.

    Aujourd’hui, chaque Français a peur de son voisin, les grands-parents de leurs petits-enfants, les professeurs de leurs élèves, les commerçants de leurs clients : ce qu’il aurait à tout prix fallu éviter dans un pays déjà malade et fracturé.

    Et de la défiance généralisée à la haine, il n’y a malheureusement qu’un pas que d’aucuns ont vite franchi : la délation s’est répandue comme une traînée de poudre.

    Ici, c’est un verre de rosé dégusté sur une plage qui suscite, sous les yeux d’une famille avec de jeunes enfants, l’intervention d’une dizaine d’hommes en armes venus verbaliser sévèrement les récalcitrants. Ils étaient coupables de ne pas savoir que Jean Castex avait interdit la consommation d’alcool sur la voie publique, inaugurant un triste et nouveau concept : le puritanisme progressiste. Ce genre d’exemple – et il y en de nombreux – accentue la fracture avec des forces de l’ordre dont la mission est de protéger et que l’ont voit, absurdement, punir. Le motif sanitaire d’une telle mesure est tellement fumeux qu’on ne peut l’expliquer.

    Là, c’est un prêtre et son vicaire qui sont en garde à vue parce que, tout à leur ministère de prêtre, lors d’une cérémonie où il y eut dix baptêmes, ils n’ont pas pleinement exercé leur pouvoir de police en allant voir, un à un, les fidèles qui ne portaient par leurs masques. On a vu, là encore, surgir la haine entre frères : le délateur était le frère d’un catéchumène – on imagine les réunions de famille – et certains catholiques n’ont rien trouvé de mieux que de désigner à la vindicte populaire ceux de leurs frères qui étaient mis en cause.

    Voyez comme ils s’aiment…

    Ailleurs, encore, c’est la chasse aux restaurants clandestins, le nouveau sport national des forces de police : leur ministre de tutelle assimilant sans doute bien plus les malheureux Français contrevenants à des terroristes d’une nouveau genre, fauteurs de trouble sanitaire, que ceux qui, chaque jour et depuis des années, installent le islamiste au cœur de notre pays.

    L’inflation réglementaire qui a tenu de lieu de gestion de crise, avec les mesures sanitaires obligatoires dont certaines sont franchement douteuses, voire dadaïstes – le port du en bord de mer en plein vent, par exemple, est un non-sens médical –, ont créé dans l’esprit des gens un nouveau conformisme d’habitudes rétrécies dont il sera difficile de se défaire. Et comme l’écrit excellemment le journaliste italien Andrea Venanzoni dans la revue Atlantico, « le conformisme est rassurant, chaud, confortable, sanctifiant même parce qu’il élève des esprits médiocres sur l’autel de la conscience sociale, assignant une quelconque fonction d’utilité à des individus qui, sans cela, resteraient piégés dans des existences d’une rare grisaille ».

    La question qui se pose maintenant est de savoir comment, après un tel traumatisme de la société, les Français sauront s’unir pour reconstruire le pays.

     

    Marie d'Armagnac

    Journaliste
    Journaliste et auteur