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Pourquoi le Dow Jones et les Bourses mondiales vont bientôt s’écrouler

 

Par Marc Rousset

 

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Le Dow Jones a atteint le chiffre stratosphérique de 23.539 points vendredi dernier (3.11), tandis que le CAC 40 continuait sa remontée jusqu’à 5.517 et que le Bitcoin, autre indice de la folie spéculative en cours, se dirige allègrement vers les 10.000 dollars. Plus dure et plus violente sera, cette fois, la chute de Wall Street après les corrections de 46 % en 1973, 41 % en 1987, 39 % en 2002, 54 % en 2008 !

Entre 1921 et 1969, soit pendant 48 années, le Dow Jones a été multiplié par 9, s’élevant de 80 à 720. S’il avait continué au même rythme tendanciel de long terme, il devrait donc être aujourd’hui, en 2017, de l’ordre de 6.300. Il se trouve qu’il est aujourd’hui à 23.539, soit à un niveau quatre fois plus élevé. Pourquoi ?

Parce que Nixon, en 1971, en abandonnant l’étalon-or et la convertibilité du dollar en or, a fait place nette à l’impérialisme non justifié du dollar, au laxisme monétaire de la Fed et au crédit illimité. De 1969 à 2017, la dette globale des États-Unis (publique + particuliers + entreprises + institutions financières) a été multipliée par 47, passant de 1.500 milliards de dollars à 70.000 milliards de dollars.

Pendant la même période, le PIB américain, lui, n’a été multiplié que par 19 au lieu de 47. Cela signifie qu’il faut 2,5 dollars de dettes aux États-Unis pour générer un dollar de PIB supplémentaire. Plus grave encore, le PIB états-unien a même baissé de 8 % depuis 2006 en termes réels, selon les chiffres calculés et ajustés par l’inflation de la société Shadowstats, même si les chiffres officiels indiquent une augmentation nominale trompeuse du PIB de 16 %.

Les dettes énormes et la création monétaire laxiste par la Fed n’arrivent donc plus à s’investir suffisamment dans l’économie productive réelle ; elles se tournent vers la spéculation, l’économie financière, les bulles et les mystérieux 2,5 millions de milliards de dollars des produits dérivés des banques. 

L’or, lui, paradoxalement, ne réagit pas car il est manipulé par la Fed et les banques occidentales qui font baisser les cours par des prêts d’or des banques centrales tout en intervenant sur les marchés papiers de l’or à terme ; les banques commerciales seraient bien incapables de fournir l’or physique des contrats à terme en cas de nécessité si tous les acheteurs demandaient livraison physique de l’or acheté.

Le krach boursier à Wall Street est d’autant plus probable que la chute peut provenir également d’un écroulement soudain de la monnaie dollar. L’Iran demande à la Russie de Poutine d’éliminer le dollar pour les transactions en pétrole. La Chine continue son travail de sape dans le même sens par ses pressions sur l’Arabie saoudite et les pays producteurs pour accepter des cotations en yuan, par ses contrats nouveaux de pétrole en yuan-or, et en renforçant le rôle mondial de Shanghai, en collaboration avec Hong Kong, sur le marché de l’or où les livraisons doivent se faire en or physique.

Si le ratio Dow Jones/cours de l’once d’or – qui était de 1 en 1980, pour passer à 42 en 1999, pour redescendre ensuite à 6 en 2012, pour remonter aujourd’hui à 20, en raison de la bulle boursière sur les actions et de la réévaluation toujours insuffisante du prix de l’or – devait passer en dessous de 0,5, Wall Street connaîtrait cette fois-ci un krach qui correspondrait à l’écroulement complet des Bourses mondiales, du système bancaire et du système financier actuel. 

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Économiste

Ancien haut dirigeant d'entreprise

Commentaires

  • Le meilleur service à rendre aux entreprises n'est pas de "réformer" le Code du travail ou toute énième et inutile, inefficace baisse des "charges" (Ce qui est fait depuis 30 ans avec le succès que l'on sait ) mais de leur permettre d'échapper à la logique folle du capitalisme financier prédateur qui exige des normes de rentabilité exorbitantes.

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