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Rechercher : qu'est-ce que le Système

  • Que veulent dire, et où conduisent les chiffres ?, par François Reloujac

            Lors de l’annonce de la réforme de l’Impôt de solidarité sur la fortune le Gouvernement a déclaré que, pour combler le manque à gagner qu’entraînerait la relève à 1,3 million d’euros du seuil d’imposition, il devait trouver 4 milliards d’euros. Dans le même temps il débloquait quelques centaines de millions pour aider à la reconstruction de la Côte d’Ivoire.

            Vu l’état des finances publiques de la France, il peut paraître que cette aide constitue un effort significatif en faveur de ce pays dans lequel elle vient de jouer un rôle ambigu. À cette aune là, combien versera-t-elle demain pour la reconstruction de la Libye ?   

    Christine_Lagarde_en_Haute_Savoie.jpg 

            Mais cette somme n’est qu’à peine comparable à celle à laquelle le Gouvernement français a été condamné pour rembourser aux grandes enseignes de la distribution la taxe sur les achats de viande : il s’agisssait de financer la destruction des farines animales décidée après l’éclatement du scandale de la vache folle, taxe qui avait été déclarée non-conforme aux règles européennes.

            Par rapport à ces enjeux où il en va de la vie des citoyens, que signifient les chiffres qui circulent parmi les experts économiques ? 

            Etablissent-ils un rapport entre la cas que l’on fait désormais de la vie des hommes et celui de la « santé » des marchés financiers ? Officiellement, pour faire face à leurs échéances, les banques européennes vont devoir trouver sur les marchés financiers quelques 2 500 milliards d’euros au cours des mois à venir, sans compter ce que les États eux-mêmes vont devoir trouver de leur côté. En fait, ces chiffres astronomiques dont plus personne ne se représente la valeur réelle, montrent une seule chose : ni les États ni les banques ne remboursent leurs dettes. Ils ne font qu’emprunter à nouveau pour faire face à leurs échéances et aux intérêts d’une dette sans cesse croissante. À qui empruntent-ils donc ? Law, à son époque, empruntait aux personnes privées, mais aujourd’hui les sommes en jeu sont telles que plus aucun particulier ne peut suivre, que tous les citoyens réunis n’y suffiraient pas. 

            Les banques et les États empruntent donc aux États et aux banques ainsi qu’aux filiales des banques que sont les divers fonds de placement et autres établissements financiers. Ce système d’emprunts-crédits dont la majeure partie fonctionne dans ce que l’on appelle le « shadow banking » (les banques fantômes), bénéficiant non plus des paradis fiscaux – on les a fait disparaître – mais des paradis réglementaires pour reprendre l’expression de quelqu’un qui sait de quoi il parle, Dominique Strauss-Kahn, n’est en réalité qu’un système de cavalerie qui permet simplement de retarder le moment où la faillite générale éclatera au grand jour. Ce système de cavalerie est doublé d’un jeu de la barbichette entre les États et les banques : « Je te tiens, tu me tiens » ! Lorsque les unes s’effondreront les autres suivront ; peu importe l’ordre dans lequel cela se produira.

            Le phénomène n’est pas uniquement français, ni même européen. 

            Ainsi, selon diverses études réalisées aux États-Unis, si l’on poursuit sur la lancée actuelle, la dette publique pourrait atteindre 344 % du PIB en 2050 et la charge des intérêts de cette dette 17 % du dit PIB. Comme à cette époque là on prévoit que les dépenses de l’État représenteront à elles seules 45 % du PIB  et qu’il faudra bien payer en plus les retraites et « les dépenses de santé », les Américains travailleront 7 jours sur 10 pour l’État avant même de commencer à rembourser les dettes et avant de pouvoir espérer pouvoir jouir du peu qui restera de ce qu’ils auront gagné à la sueur de leur front. C’est pourquoi, lorsque le FMI met sept grands pays sous surveillance – dont la France et la Chine – ce n’est pas pour les pousser à revenir à une certaine orthodoxie mais pour éclairer les marchés financiers sur lesquels la spéculation bat son plein. 

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    Dominique Strauss-Kahn saluant le ministre des Finances Xie Xuren lors d'une réunion du FMI à Washington. Au centre, le ministre des Finances e Singapour, Tharman Shanmugaratnam 

     

     

    Une fuite en avant ?

            Dans le même temps les médias répètent à l’envi que les « grands » États européens ne voudront pas aider un peu plus l’Irlande à faire face à la faillite de ses banques – qui atteint globalement 10 fois la taille de son économie nationale ! – tant que ce pays n’aura pas relevé le taux de son impôt sur les sociétés qui, avec à peine 12 %, fait une concurrence déloyale aux autres États européens. Mais des entreprises bien françaises telles que Renault ou Danone ne paieraient en France qu’un impôt représentant environ 4 % de leurs bénéfices et Total, malgré un bénéfice de plusieurs milliards d’euros, ne paierait quasiment pas d’impôt. Et le ministre du Budget déclare sans rire que c’est normal, car ils « bénéficient » du régime de l’impôt « mondialisé ». Car, si le taux d’imposition des entreprises est de 12 % en Irlande contre 33 % en France, le taux moyen de l’impôt réellement payé par les entreprises est de 11,9 % en Irlande contre 8,2 % en France… et 4,8 % en Belgique. Les développements de la crise irlandaise comme de la portugaise montrent d’ailleurs bien les imbrications étroites qui existent plus que jamais entre le monde de la finance et celui de la politique. En Grèce, la situation économique et sociale continue à se détériorer mais personne ne veut encore entendre parler de restructuration de la dette de peur que cela ne conduise les banques grecques, mais aussi des banques allemandes et françaises à la faillite.

            La seule issue que les gouvernements entrevoient actuellement est de pouvoir continuer à emprunter, d’où les gages qu’ils veulent donner aux « marchés financiers ». Il ne faut pas que l’inflation dégénère, ce qui conduit le président de la Banque centrale européenne à remonter les taux d’intérêts et le ministre du budget à geler le point de la fonction publique. Pendant ce temps les prix des matières premières (gaz, pétrole, blé, lait, etc.…) continuent à s’envoler ce qui contribue à accélérer les tendances dépressives de l’économie. Mais si l’économie s’enfonce ainsi dans la dépression alors que la masse monétaire continue à croître à une vitesse inconnue dans le passé le monde connaîtra d’abord une grave récession qui pèsera sur les rentrées fiscales avant de voir exploser une violente et soudaine inflation. Or que proposent les économistes pour sortir de ce cercle vicieux ? La fuite en avant : « Les déficits et la dette croissant rapidement dans les pays de l’Union monétaire, il faut réussir à conserver une certaine cohésion et faire accepter aux États de perdre un peu de leur souveraineté pour éviter que l’euro ne vole en éclats ».

            Peu importe que les citoyens soient à la peine, il faut sauver les marchés financiers. Il en va de la survie des États et, à travers eux, des banques qui ont abandonné le service de leurs clients immédiats pour le financement principal des partis en place au moyen de montages financiers aussi complexes qu’occultes. C’est, en fait, que les partis au pouvoir ont depuis longtemps changé d’objet : au lieu de se mettre au service de leurs concitoyens dans un objectif de bien commun durable, ils ont mis en place un très onéreux mais efficace système de pêche aux voix. Ce système leur permet de se maintenir d’élections en élections, quitte à partager les fruits de ce larcin avec un compère qui n’est pas fondamentalement différent mais qui est désigné pour l’occasion comme incarnant l’Opposition. ■

  • Vivre Libre ou Mourir, par Frédéric Winkler.

    Il suffit de faire croire aux individus qu'ils sont libres et ainsi les mettre dans les chaînes. Notre civilisation se meurt du bourrage de crâne médiatique du prêt à penser. Nos vies sont déjà gravement menacées par la nourriture dépourvue du nécessaire vital pour notre santé. Comment faire confiance à une société empoisonnant sa population à coup de pesticides et autres chimies sortant des mêmes laboratoires que les gaz de combat !
    Tandis que l’humus disparait progressivement de nos sols les rendant imperméable à toute vie. Redonnons au monde paysan le respect et la liberté de produire comme le faisaient leurs pères et arrêtons de les soumettre à l’esclavage du productivisme. Gilles Lartigot dans son livre EAT, nous interpelle en disant que « nous vivons dans une société toxique pour notre santé. La nourriture industrielle nous rend malade. La pollution, le stress et les produits chimiques font partie de notre quotidien. Ce sont des faits. Il est encore temps d’en réchapper… »

    frédéric winkler.jpgQue devrions nous dire devant la puissance financière pharmaceutique incitant la médecine vers la surconsommation de médicament, est-ce là le serment d’Hippocrate ? La médecine a-t-elle encore une âme ?
    Comment parler aussi de la souffrance du monde animal que l’on soumet au nom de notre consommation aux pires élevages et tortures. Nous ne l’accepterions pas pour des êtres humains, alors ?
    Que sont devenus nos cités, nos rues et la nature environnante, véritablement dépersonnalisés pour le plus grand profit du politiquement correcte. La disparition graduelle des espaces verts, au profit de bureaux et autres cages à poule faisant naître une jeunesse désœuvrée, écœuré et déracinée. Les programmes scolaires sont orientés et falsifiés idéologiquement pour être assénés en vue de l’esclavage de masse sombrant dans un monde chimérique de non existence.

    Tout cela répond-il aux impératifs d'une vie saine et équilibrée ?

    Environnement saccagé, valeurs humaines anéanties, nos vies et nos esprits sont manipulés : voilà ce qu’il convient d’attribuer à la logique de destruction de cette anti-civilisation. Le système s’attache à enlever toute transcendance aux actes de la vie, à anéantir toute valeur alors que les yeux vides de tout idéal on avance aveuglément, musique bruyante aux oreilles dans des délires conditionnés.
    La répression s’abat sur les citoyens quand ils n’acceptent pas d’être soumis alors que l’insécurité s'installe partout en toute impunité. La République devra répondre devant le tribunal de l’histoire pour nos libertés perdues. La puissance bureaucratique et l'inquisition fiscale règnent, c’est une vaste machine à broyer les énergies. La France fonctionnarisé détruit systématiquement la paysannerie, l'artisanat et le petit commerce.
    Proudhon se serait exclamé : contrôlés, étiquetés, amendés, noyautés, enrégimentés, écrasés, endettés et finalement révoltés, enfermés, parfois suicidés ou fusillés...
    Nous ne voulons pas être des numéros. Dans ce système antisocial, la consommation de calment augmente comme le taux de suicide, l’adversaire a pris la forme d’une mécanique implacable, servie par la toute –puissance de l’Etat. C’est ainsi que se construit une société programmée pour la consommation et aboutissant au spectacle permanent de la vie artificielle et idiote.
    Notre travail et nos impôts financent un système bancaire et économique injuste ? Les financiers et des traders sans morale continuent à s’engraisser. Les superprofits explosent alors que des millions de travailleurs se retrouvent sans emploi ? Le travail doit-il être géré comme une marchandise, il se délocalise loin des lieux d’origines avec son lot de déracinement et de misère.

    Est-il admissible de vivre ainsi ?

    Sommes-nous dignes de la sueur et du sang versé par nos pères. Avons-nous bien dans l'esprit l'importance et la profondeur de ce sacrifice pour nos libertés. Faut-il accepter de voir notre langue et nos traditions disparaître au profit d'une culture de supermarché standardisée. La résistance devient la question de survie dans l’exaspération poussée à ses limites...
    Doit-on, aujourd’hui, se contenter de subir sans réagir ?

    Cette république aux scandales incessants, laisse au pouvoir pour cinq ans des petits chefaillons issus des divers partis politique, afin que ceux-ci alimentent la division et la haine entre nous. Des hommes « responsables mais pas coupables » comme le dit la rengaine venus se servir et non servir. Ce triste quotidien, n’est pourtant pas une fatalité ! Nous faisons l’histoire et la destinée de tout un peuple dépend de notre implication. Les soi-disant révolutionnaires, comme une mode de « bobos », ne remettent pas en cause les fondements même du système. Ceux-ci finissent par servir la pieuvre étatique satisfaisant ainsi leurs contestations superficielles.
    On est loin du temps où chaque ville se développait en parfaite harmonie, où il y faisait bon vivre, travailler et s'amuser. L’autonomie vécue était basé sur le savoir-faire et la qualité, jamais consommateur n’aurait été floué comme aujourd’hui car les Corps de métier veillaient. C’est pour cela qu’il faut ouvrir les archives et s’y plonger afin d’y tirer les leçons de nos pères pour demain. Il faut être imperméable contre ce système dans notre vie social et citadine, cela peut paraître surprenant et même inutile aux yeux d’une multitude déjà soumise. L’individualisme, l’inconscience et l’absence de repères favorisent chez certains une vision parfois peu objective des difficultés que subit aujourd’hui notre pays et dont eux-mêmes en sont souvent les victimes. Redonnons à la France la clef de sa civilisation par un régime stable et durable au-dessus des partis et des lobbies et dont la destinée a pour seul objectif de la faire rayonner dans la modernité au service de son peuple.
    Un individu venant au monde dans notre civilisation trouve incomparablement plus qu’il n’apporte, la défense de cet héritage, devient pour nous une priorité fondamentale. Toute initiative, si minime soit-elle n’est jamais inutile que ce soit par la plume, par l’action et dans l’exemple. Nous conclurons en rappelant que la France à vue jaillir jadis dans ses malheurs des preux. Le général Weygand disait : « …Mais si les vivants comprennent et suivent la leçon des morts, leurs « immortels conseilleurs », ils resteront vigilants et ils ne consentiront pas à être faibles ».
    A nous d’être à la hauteur et inlassablement convaincre par l’exemple en retrouvant le sens de la vie communautaire. Nous ne savons pas dans l’avenir, comment l’histoire nommera ceux qui ont lutté pour sortir la France d’aujourd’hui des difficultés qu’elle subit. Espérons seulement qu’elle ne dise pas de nous, que nous avons laissé faire ! Levons nous comme nos ancêtres se sont dressés pour être libre.
    Et relisons la mise en garde de Thierry Maulnier : « Quand la vie nationale est menacée dans ses sources mêmes, elle ne se sauve plus que par le sursaut qui s’attaque aux principes du mal. Dès maintenant, il n’est plus permis de choisir entre la facilité et l’effort, entre la mollesse insidieuse des déclins tranquilles et les dures reconstructions. Si nous ne choisissons pas de réagir et de renaître, il nous faut choisir de sombrer… La situation de l’Europe, la misère présente, la guerre possible, nous annoncent que l’abaissement de la France ne serait pas paisible. De telles menaces doivent nous remplir d’espérance et de courage : puisque l’époque de l’inaction et de la douceur de vivre est passée, faisons en sorte que la rudesse de ce temps soit féconde ; les efforts, les risques de la renaissance ne sont pas plus grands, ils sont plus beaux que ceux de l’agonie. ».
    Cette nouvelle voie reste celle de la vie face aux déstabilisations et destructions humaines où nous entraîne un libéralisme sans frein guidé par le seul intérêt de l’argent. Nous préférons garder l’image d’une famille responsable qu’une société de consommation sans vie aux ordres d’un mondialisme inhumain. Bref la chance de l’élévation de l’homme et non celui de la soumission au matérialisme. Humblement, dans cette voie nouvelle, gardons à l’esprit la justice et l’humanisme qui nous font choisir, par essence écologique, les lys pour une voie royale. …
    Notre Jour Viendra !

    F.W

  • SOCIAL et ECONOMIE, de Frédéric Winkler.

    Selon Edward Goldsmith : « Le commerce mondial a été multiplié par onze depuis 1950 et la croissance économique par cinq et pourtant au cours de cette période, il y a eu un accroissement sans précédent de la pauvreté, du chômage, de la désintégration sociale et de la destruction de l'environnement. Il n'y a donc pas de preuve que le commerce ou le développement économique soient d'une grande valeur pour l'humanité... » En outre, un contrôle sévère et souvent aveugle de l'Etat sur l'économie toute entière, notamment sur les prix, doublé d'une fiscalité dévorante, décourage l'expansion et le travail.

    ftédéric winkler.jpgNous voici donc, là encore, devant de dangereuses impasses : il ne faudrait pas croire que le sentiment public y soit indifférent et que les résultats concrets ne suivent pas. Si l'on tient compte des créations et des échecs, il y a chaque année des milliers d'entreprises qui disparaissent en France. Certes, les raisons sont multiples, pourtant ce nombre est trop important pour ne pas être inquiétant... Combien ce système libéral aura-t-il suscité de délocalisations, de fuites de cerveaux allant enrichir nos voisins. Nous vivons les conflits sociaux et économiques sans fins, alors que notre économie est sinistrée. Je vous laisse juge de la politique menée pour en arriver là…
    Afin de réduire les coûts le patronat a préfèré utiliser la main-d’œuvre étrangère au lieu de moderniser ses installations (voir Marianne II sur le Net), cela lui permettant de casser les revendications ouvrières salariales. A l’époque, le parti communiste affichait « Produisons Français. Colbert était plus malin lorsqu’il créait les manufactures où ateliers où seule la qualité, le beau et le meilleur était fabriqué, toute l’organisation corporative des métiers veillait alors au bien-être des consommateurs. Il désirait avec Louis XIV, attirer les richesses chez nous comme les artistes et les inventeurs, on a l’inverse aujourd’hui avec la fuite des cerveaux !
    Notre industrie de qualité qui avait réussi à survivre fut largué et vendue pour combler un déficit abyssal permanent, nous livrant à la finance internationale. La politique de l’ouverture vers l’extérieur qui nous est imposé depuis Giscard, condamne la France et ses particularités économiques. Cette politique favorise les pays qui donnent le moins à leur peuple, travaillant pour presque rien. Ce n’est qu’un marché de dupes, pour le profit des riches, un crime contre l’humanité dans un nouvel esclavage pratiqué par des politiques issus des idéaux de 89 !
    La recherche suscite l’investissement vers la création, entraîne la production puis la consommation. Que sont devenus nos mines de charbon alors que l’Allemagne continue d’en produire. Notre acier, notre aéronautique comme l’aérospatiale qui fait quoi ? Sans parler des drames d’Alsthom, de Pechiney voir le chantier naval devenu italien, la vente de nos vignobles et nos terres, châteaux comme richesses architecturales. Nos marchés africains sont laissés à la Chine et l’Allemagne. Nous restons la 2e puissance à posséder le plus d’étendue de mer, qu’en faisons-nous, lorsque l’on ne donne pas nos iles aux anglo-saxons comme pour les Minquiers et les Ecrehous. Devrions-nous parler de l’état de nos voies ferrés, de nos routes… Le monde de la finance explose dans des bénéfices qui dépassent l’entendement, il suffit juste de citer les « GAFA » (Google, Amazone, Facebook et Apple) dont deux dépassent le trillion de dollars en valorisation boursière. Entre le chiffre d’affaire et la valorisation boursière de ces 4 puissances, on trouverait une équivalence avec environ 150 Etats du monde !
    Un système antisocial détruit par « ordonnances » notre code du travail qui, même s’il avait besoin de profondes réformes, va déclencher une nouvelle misère dans le monde du travail, rappelant demain les scandales du monde industriel du XIXe siècle ! La misère dans le nord est pléthorique depuis que la sidérurgie a fermé ses portes, les familles n’arrivent plus à subvenir à l’entretien de leurs enfants, quand ils ne sont pas pris par la DASS ! Ces problèmes paraissent insurmontables, symptômes d’une société malade, fruit d’un système incohérent et antisociale. Nous consommons 70 milliards de plus que ce que nous produisons, alors que l’Allemagne est en excédent commercial de 250 milliards (Radio Courtoisie Henri Fouquereau 11/09/2018) ! Le pays est incroyablement endetté, notre peuple est en danger devant des marionnettes qui prétendent gouverner mais qui ne gère qu’un déficit permanent, nous entraînant vers l’abime ! Le réveil sera dramatique. Lorsque les créanciers refuseront de prêter et qu’ils exigeront de se servir pour être remboursé que croyons-nous qu’il adviendra ?
    Quelle honte de voir ainsi notre pays décliner lorsque celui-ci fut la lumière du monde, jamais le plus médiocre de nos rois ne l’aurait accepté. Le déficit budgétaire comme le déficit commercial annuel avoisinent les 60/70 milliards, la Sécurité sociale, l’Etat perdant autour de 150 milliards chaque année qu’il doit emprunter sans jamais savoir comment rembourser. Un européisme niais attire nos élus comme des veaux à l’abattoir, le jour viendra où les créanciers imposeront leurs volontés sur notre territoire contre le possible effacement de nos dettes si ce n’est pas déjà en cours. Cette pente infernale nous entraîne vers la soumission au nouvel ordre mondial qui prendra en main nos affaires comme mettra en coupe réglée tout notre patrimoine en biens, architectures et paysages. A quand un Henri IV pour redresser la France et mettre dehors une ripoublique handicapant l’avenir de nos enfants ! La pire des monarchies ne peut rivaliser avec une telle faillite dont les français ignorent le gouffre ! Tout cela entraîne des milliers de pertes d'emplois comme plonge dans la misère sociale, des milliers de familles. Ce « jeu » de la mondialisation « sans entraves » défendus par des élites globalisées détruisent les peuples !
    Et puis un peu de réflexion, est-ce que notre économie doit continuer dans cette voie ? N’y a-t-il pas d’autres chemins, devons-nous vivre sous l’infernale augmentation du PIB (Produit Intérieur Brut), entraînant la hausse constante de la consommation donc de la production ? Ce système libéral est une impasse, comme nous l’avons dit dans sa recherche permanente de la réduction des coûts, donc des salaires, entraînant les peuples vers l’esclavage et la robotique (Lire Bernanos). La décroissance apporte, à juste titre, quelques pistes intéressantes, qu’il ne faut pas négliger.
    Qui en est le responsable ?
    Mais contre qui, là encore, faut-il se retourner ?
    Et le syndicalisme !
    Les syndicats patronaux ou ouvriers, eux aussi constituent souvent de grandes féodalités du capital ou du « travail ». Ils se confondent la plupart du temps avec l'action de tel ou tel parti au risque de brouiller les cartes, comme de pervertir le sens même du syndicalisme. Il y aurait tant à dire sur la soumission des officines syndicales devant les « Ordonnances Macron », sur cette acceptation d’une politique mené par un ancien banquier, offrant au libéralisme, le monde du travail sur un plateau, au nom du Cac40 !
    Le syndicaliste devrait se questionner sur le système en question, allant vers le totalitarisme, alors que son véritable rôle est de défendre la JUSTICE SOCIALE, d’où déclinent : Organisation, hiérarchie et décentralisation, sans laquelle il n'y a pas de libertés ! Un globalitarisme règne, où les mots d'ordre sont : Uniformité, égalité, centralisation. Notre doctrine sociale est foncièrement contre le libéralisme économique, représentant le « renard libre dans le poulailler libre ». Le libéralisme est générateur de conflits, de délocalisations, de misère, de destruction du tissu économique et social. Alors que nous sommes basés sur l'humanisme et la recherche de la qualité dans le travail. On voit s'étendre à l'horizon les familles en péril, la réduction du travail valorisé et de l'emploi, mais aussi des magouilles financières en hausse, ainsi que les gâchis comme les superprofits avec cette « arrogance des puissants » qui accable le monde... Le capitalisme, issu en partie de la Révolution Française, après la révolution industrielle née du charbon anglais comme de la machine à vapeur, exploite notre main-d'œuvre et celle des pays du Sud en développement, dans un nouvel esclavage, pour plus de gains !!! Ainsi, en 2012, les grandes fortunes françaises ont vu leur capital grimper de 25 % quand, dans le même temps, le nombre de pauvres a augmenté en France et que le niveau de vie médian a, lui, baissé de 0,5 % dès 2010, mais beaucoup plus pour les moins favorisés de nos concitoyens (environ 3 % par an depuis 2008). Le syndicaliste est (ou devrait être, logiquement...) inévitablement contre la loi Le Chapelier de 1791, qui supprime toute association et tout droit d'association. La loi de 1884, insuffisante, autorisant les syndicats, fut le début d'une liberté, donc d'un pouvoir accordé à des groupements. Ce fut le retour, encore bien timide, des libertés réelles contre la liberté abstraite de 1789... Le savent-ils ces syndicalistes ?
    N'oublions pas que si la « Déclaration des Droits de l'Homme » néglige les devoirs, elle a aussi aboli, en fait, beaucoup de droits communautaires. Les syndicalistes doivent prendre conscience que le régime qu'ils désirent n’est pas celui dans lequel nous vivons !
    Tant qu'il y aura des élections politiques, il ne pourra pas exister d'élections sur le plan professionnel ou communal sans que celles-ci ne soient, tout au moins en grande partie, politiques. Lorsque « l'Etat ou la Commission de Bruxelles sont les patrons » (en particulier sur le plan réglementaire), que peuvent les syndicats ?
    Il n'y a plus d'arbitre souverain pour départager les ouvriers et le patron. Écoutons Jean de France (« Un Prince Français», Entretiens avec Fabrice Madouas, Pygmalion) : « Cette société devient anonyme. Les rapports ne sont plus régis par la politesse, ni par la courtoisie, mais par la loi, forcément impersonnelle. Nous allons vers une judiciarisation des relations humaines. »
    FW (Projet de société, à suivre...)

  • Les Royalistes et la préservation de l'environnement dans les années 1970. Partie 2 : Bureautechnocratie et multinationa

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    Dans le cadre de la rédaction d'une nouvelle brochure sur les Royalistes et l'écologie, voici ci-dessous la 2ème partie d'une brève étude historique sur ce thème déjà publiée en 2017.

    Le souci environnemental s'intègre dans la réflexion plus large sur les conditions de la vie en société et celles de la pérennisation de la Cité nécessaire aux citoyens et à leurs libertés civiques, et, tout bonnement, au bon ordonnancement de la vie en société elle-même : c'est une constante de la politique des royalistes (avec sans doute quelques exceptions pour ces derniers) de s'inquiéter de « ce qui doit durer », en particulier en l'absence angoissante d'une dynastie qui inscrive le temps du moment dans un temps plus long, en amont comme avec la promesse de l'aval. En somme, les royalistes assument une forme de régence idéologique, « en attendant l'héritier », et elle se marque par la volonté de « préserver l'héritage » dont l'environnement, dans tous ses aspects et éléments, est une énorme part et, plus encore, le cadre de vie et de mouvement des sociétés françaises et humaines.
    En 1971, l'on ne parle pas encore de « Trente glorieuses », ni de « Trente ravageuses », mais les royalistes rémois, eux, marquent leur défiance à l'égard, d'une part, d'une société qui oublie les limites de la biosphère et, d'autre part, d'un État qui, pris dans le grand mouvement de la société de consommation confondu, à tort, avec une juste prospérité (le gaspillage est une forme de la démesure, de l'hubris, de la consommation), ne sait comment réagir aux excès d'un système de plus en plus hégémonique. C'est ce que le Bulletin d'AF Reims de janvier 1971 souligne, dans une perspective éminemment politique et royaliste :
    « Mais la mise en chantier d'une politique efficace de lutte contre les nuisances nécessite l'utilisation d'importants moyens de financement. Où les trouver ? Les entrepreneurs incriminés ne veulent supporter à eux seuls l'investissement immédiatement improductif que constitue par exemple la construction d'une unité de filtrage. Ils évoquent, souvent avec raison, le handicap qui en résulterait face à la concurrence étrangère (1). C'est à l’État seul, disent-ils, de se charger d'un tel financement. Là, comme ailleurs, le problème est donc politique d'abord.
    Or, force est de constater que pendant très longtemps aucune force politique n'a fait mention dans son programme, de la défense du milieu naturel. Sauf, de par son origine, l'Action Française, comme nous le verrons plus loin.
    Pour les bureautechnocrates (2), la lutte pour la préservation de l'environnement n'est que l'une des difficultés liées au passage à la civilisation de post-consommation (3). Le progrès des sciences et des techniques amènera inéluctablement des mutations irréversibles jusque dans l'homme lui-même (4). La transformation sera douloureuse et il faudra bien y perdre tout ce à quoi nous étions attachés dans le cadre de la société de « pénurie ». C'est ainsi que certains envisagent froidement la suppression totale de toute agriculture (5), la chimie pouvant subvenir à nos besoins alimentaires, la suppression des campagnes puisque la population du monde sera telle que la ville s'étendra partout (6); si d'aucuns s'avéraient trop souffrir du complexe de « Cérès » (7), il serait possible de leur allouer une vache qu'ils pourraient élever à loisir.
    Si tous ne vont pas jusque là, très nombreux sont ceux qui, éloignés depuis longtemps du monde naturel, s'accommodent fort bien de sa déprédation. La finance vagabonde y a encore gros à gagner (8). Un exemple parmi tant d'autres : un important trust pharmaceutique international fait actuellement pression sur les autorités européennes (9), lesquelles ne font pas la sourde oreille, pour que, dans le cadre de la nouvelle législation viti-vinicole, l'addition d'enzymes soit autorisée dans les vins : chose qui représente un marché colossal. »
    Hélas, mille fois hélas : ce texte royaliste de 1971 n'est pas démenti, bien au contraire, par les 49 années qui nous séparent du temps de sa rédaction...
    (à suivre)
     
    Notes : (1) : Un argument toujours valable, d'ailleurs, même s'il sert parfois aussi d'alibi à quelques sociétés multinationales pour délocaliser dans des pays peu regardants sur la question environnementale (et sociale), sociétés toujours à la recherche du plus grand profit, en particulier sous la pression d'actionnaires peu soucieux de Bien commun et d'écologie.
     
    (2) : La bureautechnocratie est l'un des éléments majeurs et dominants de la société des années 1960-70, synthèse de la technocratie modernisatrice « à tout prix » et souvent progressiste par principe, par idéologie même, plus encore que par raison, et de l'administration (volontairement ?) kafkaïenne de la République, centralisatrice et liberticide par essence, si l'on en croit la critique maurrassienne. Sous la Cinquième, plus encore que les partis, elle constitue l'armature, la superstructure même du système de domination et de contrôle de la société. C'est le penseur royaliste Pierre Debray qui en forge, dans les milieux monarchistes français, la compréhension la mieux assurée et la critique la plus convaincante.
     
    (3) : La formule de « civilisation de post-consommation » est-elle la plus appropriée ? Car, en définitive, nous vivons en une civilisation toujours fondée sur la « société de consommation » dans laquelle il faut « consommer pour produire » et qui, ainsi, entraîne le gaspillage et la surenchère technologique autant que consumériste, aujourd'hui plus encore qu'hier. L'auteur a sans doute voulu signifier que le temps d'établissement de la société de consommation était désormais en passe d'être révolu dans notre pays, en cette année 1971, et que l'on entrait dans un monde qui, ayant intégré la logique de ce système, ne se posait plus la question de savoir s'il était légitime ou non... Ce processus de passage est fini, au moins depuis les années 1970 en France, ce qui n'empêche pas les contestations, évidemment (et heureusement). Là encore, ce texte vieux de 46 ans a vu juste...
     
    (4) : le transhumanisme et les rêves d'une « humanité augmentée » (surtout pour ceux qui auront les moyens financiers de cette « augmentation »...), aujourd'hui portés par de grandes multinationales des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) : quand la réalité dépasse (ou cherche à le faire) la (science)fiction...
     
    (5) : Les projets de quelques experts de la Commission européenne ne sont-ils pas de diminuer toujours plus la population agricole en Europe et ne voit-on pas, en Allemagne ou en Chine, la mise en place d'une agriculture constituée de « méga-fermes » qui sont plus de l'ordre de l'usine à produire de la viande ou des légumes que de la culture et récolte de produits nourriciers ? Et certaines bonnes âmes de Bruxelles y voient « l'avenir de l'agriculture européenne », au nom de « l'adaptation » à la mondialisation...
     
    (6) : L'urbanisation galopante dans les pays émergents et la rurbanisation non moins effrayante dans nos pays, qui entraîne la bétonisation de 82.000 hectares de terres agricoles chaque année en France, soit environ 26 mètres carrés chaque seconde.
     
    (7) : Cérès est, en Grèce ancienne, la déesse de l'agriculture et des moissons, qui apprit aux hommes, selon la tradition mythologique, à cultiver la terre et à faire du pain à partir du blé moissonné. Le « complexe de Cérès », c'est le besoin ressenti par les hommes de travailler la terre et de faire fructifier la nature par eux-mêmes.
     
    (8) : Les multinationales monopolisent de plus en plus toute production agricole, de l'amont à l'aval, des semences à la grande distribution ou à la restauration rapide. Le système agro-alimentaire est aussi nommé « agrobusiness », terme anglo-saxon qui est sans doute moins hypocrite que sa traduction française : ce « business », c'est aussi le triomphe de l'Argent dans le domaine agricole, et il s'agit bien, dans ce système, de « faire de l'argent » plus encore que de nourrir les hommes en toute mesure et équilibre (l'obésité désormais endémique dans notre société de consommation le prouve à l'envi).
     
    (9) : les groupes de pression du secteur pharmaceutique et du secteur de la chimie freinent encore les efforts des associations de sauvegarde de la santé et des États responsables (ils ne le sont ni tous ni toujours, malheureusement) pour empêcher les diverses pollutions et malversations sanitaires : il suffit de considérer l'impossibilité concrète du Parlement européen de tenir une ligne indépendante des grands groupes agro-industriels et, plus grave encore, de constater ses votes qui, conjugués avec les « conseils » de la Commission européenne, sont en train de vider de tout sens l'agriculture biologique, de moins en moins « biologique » et naturelle, pour le plus grand bonheur des « marchands de soupe » qui « récupèrent » ce secteur pour le transformer en toute autre chose que ce qu'il devrait être...

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  • La vraie pandémie dont souffre la France ? Le gaspillage public... par Agnès Verdier-Molinié.

    Agnès Verdier-Molinié à Paris, le 2 février 2021.  — © JOEL SAGET/AFP

    Dans son essai "La France peut-elle tenir encore longtemps ?", l’essayiste libérale pourfend la tentation hexagonale d’une hausse illimitée des dépenses publiques. Le mur de la dette existe...

    Nous sommes d'accord avec l'analyse d'Agnès Verdier-Molinié.

    Nous nous contenterons juste de rappeler que l'on dit toujours "en France", ou "la France", ou "chez nous" mais, pour nous, cette formulation est une erreur : c'est "le Système" qu'il faut dire, pas "la France". Avec la Royauté, nous avions un régime qui était "la flèche du progrès" (expression de Pierre Debray); c'est la République idéologique, instaurée en 1875, qui a transformé ce pays-phare, par et à cause du monstre étatique obèse, impuissant et paralysant qu'il a engendré.

    C'est donc ce Système qu'il faut remettre en cause si l'on veut remettre en ordre.

    Il faut abolir ce Système néfaste, et redevenir ce que nous étions "avant" : "la flèche du progrès.

    Pour cela, il nous faut retrouver l'Institution qui nous est naturelle et consubstantielle, puisque c'est elle qui a fait la France, et qui en a fait le premier pays du monde, au moment où a éclaté la funeste Révolution : notre Royauté traditionnelle...

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    Voici le texte d'Agnès Verdier-Molinié :

    Dans son essai «La France peut-elle tenir encore longtemps?», l’essayiste libérale pourfend la tentation hexagonale d’une hausse illimitée des dépenses publiques. Le mur de la dette existe, affirme-t-elle avant sa rencontre, mercredi soir en vidéoconférence, avec les lecteurs du «Temps».

     

    Les Français aiment les vérités douloureuses. C’est ainsi que le dernier livre d’Agnès Verdier-Molinié – «La France peut-elle tenir encore longtemps?» (Albin Michel) – figure, en pleine crise sanitaire, dans la liste des best-sellers. De quoi faire de cette essayiste une interlocutrice de choix pour les lecteurs du Temps, qui la rencontreront en ligne ce mercredi, entre 18 et 19 heures. Il est encore possible de s’inscrire sur le lien indiqué en fin d’article.

    Le Temps: Votre verdict est sans appel: la France va dans le mur. Son Etat providence est un gouffre qui creuse son endettement à des niveaux insupportables et bientôt périlleux.

    Agnès Verdier-Molinié: J’aimerais que la France, confrontée comme ses voisins européens à d’énormes défis sociaux durant cette crise sanitaire, ne soit pas dans cette situation. Mais la comparaison est sans appel. Je montre dans mon livre que la France est, jusqu’en octobre 2020, le pays qui a emprunté le plus pour faire face à la pandémie. Son endettement public a crû à hauteur de 13% de son produit intérieur brut (PIB), là où celui de l’Allemagne a augmenté de 7,5%, la moitié! Or la situation française, au début de la crise sanitaire, n’avait malheureusement rien à voir avec celle de son voisin allemand. Depuis 2015, notre endettement n’a pas cessé d’augmenter pour atteindre, depuis l’apparition du coronavirus, des besoins de financements inédits à hauteur de 1 milliard d’euros par jour. Ajoutez à cela la tendance actuelle, qui verra 2021 creuser encore un peu plus ce fardeau de la dette avant la présidentielle de 2022. Il est normal, dans ces conditions, de se demander si la France peut tenir encore longtemps…

    Ce «encore longtemps» peut être interprété différemment. Pour vous, il y a urgence. Pour d’autres, justement, il y a de la marge.

    Où est cette «marge»? En 2023, l’année qui suivra celle de l’élection présidentielle, près de 180 milliards d’euros d’emprunts arriveront à échéance et il faudra réemprunter pour les rembourser. Ceux qui prétendent pouvoir attendre nous mentent. Et ceux qui parient sur une possible annulation de la dette covid conduisent le pays dans le mur. Cette annulation n’interviendra pas. Il faudra rembourser les investisseurs internationaux, dont la France dépend de plus en plus pour financer son Etat providence dont l’efficacité est, depuis le début de la pandémie, remise en cause. Nous n’avons jamais autant dépensé pour les services publics. Nous n’avons jamais mis autant d’argent dans la machine. Et pour quel résultat? Les Français sont-ils mieux soignés que la moyenne des Européens? L’hôpital français a-t-il fait la preuve de son extraordinaire efficacité lors de la crise des lits de réanimation? La réalité est que le pays est confronté à un problème terrible de surcoût de ses services publics, que mon institut, la fondation Ifrap (Institut français pour la recherche sur les administrations publiques) évalue à 84 milliards d’euros par an. La seule distribution des dépenses de protection sociale coûte à l’Etat français 42 milliards d’euros. Ce surcoût est devenu intenable, car il plombe les finances publiques et nuit gravement à la qualité de cet Etat providence, devenu bien trop lourd sur le plan administratif pour être performant et remplir ses objectifs de correction des inégalités.

    Et pendant ce temps, pandémie ou pas, la pression fiscale française reste l’une des plus élevées au monde.

    Les Français sont ceux qui paient le plus d’impôts au monde. C’est aussi simple que cela. Ils sont matraqués sur le plan fiscal, comme le prouve l’augmentation des prélèvements obligatoires, passés de 41% du PIB en 2015 à 45% en 2020. Le seuil de tolérance est atteint. La crise des «gilets jaunes», déclenchée fin 2018 par l’augmentation envisagée du carburant diesel, a montré que nous sommes au maximum du consentement fiscal dans le pays. Le plafond d’imposition est atteint. Une goutte de fiscalité supplémentaire peut déclencher des mouvements sociaux incontrôlables. Alors, on fait quoi?

    Vous oubliez le Covid-19, ce rouleau compresseur qu’est la crise sanitaire, la nécessité de parer au plus pressé, d’amortir le choc social…

    Je ne l’oublie pas. J’affirme que le Covid-19 ne peut pas être lu d’une façon unique. Oui, les besoins sont énormes, mais la crise sanitaire fonctionne comme un révélateur. Elle met au jour les dysfonctionnements d’un système de santé français suradministré, épuisé par l’empilement de strates. La France sanitaire est la championne des surcoûts et des inefficiences. Le coût de l’administration de la santé est évalué à 16,5 milliards d’euros sur 235 milliards d’euros de dépenses, près de 7%, alors que de nombreux pays l’ont ramené autour de 3%. Or même devant l’épreuve de la crise, la France ne veut pas se poser certaines questions: celle de la gestion des hôpitaux par des opérateurs privés, celle du statut de la fonction publique hospitalière… On ne peut pas dissocier le problème réel des rémunérations trop basses des infirmières du coût de leur système de retraite, et du nombre d’heures travaillées bien moins important qu’en Allemagne. Dépenser est indispensable en temps de crise. Gaspiller est une faute majeure.

    Gaspiller… Vous y allez fort!

    La France fait face à une tentation redoutable, meurtrière pour son économie: celle de la dépense illimitée. Le plus important est au contraire, d’ici la présidentielle de 2022, de reprendre la main et de fixer un agenda de retour sur des rails financiers acceptables. Faute de quoi les investisseurs internationaux nous le feront payer cher. Bien sûr, mes avertissements apparaissent alarmistes à l’heure des taux d’intérêt négatifs, mais ces derniers sont-ils là pour durer? A quoi cela sert-il de créer sans cesse de nouvelles aides sociales alors que les entreprises sont accablées d’impôts et que la reprise de leur activité, après le confinement, sera souvent rendue impossible par le fardeau fiscal, bien trop lourd, qu’elles devront acquitter? Il n’y a pas d’argent magique. Pas d’argent gratuit. La crise sanitaire ne doit pas tuer ce débat, au profit de chimères sur des dépenses sociales illimitées. La France souffre d’une pandémie de gaspillage public.

    Emmanuel Macron avait promis de «transformer la France». S’il se représente en 2022 pour un second mandat, que direz-vous?

    La France n’a pas été transformée. Les réformes structurelles ont été abandonnées dès le début du quinquennat, ou bien rendues incompréhensibles par leur complexité technocratique, comme ce fut le cas avec la réforme des retraites, aujourd’hui en suspens. Le pays reste victime de sa centralisation excessive et de la concentration des pouvoirs dans les mains de l’exécutif, sans capacité réelle de contrôle du parlement. L’agenda est simple. Il faut remettre la transformation de la France à l’ordre du jour, car elle est indispensable. La pandémie a aggravé l’état de santé du patient français. Elle rend encore plus insupportable sa pathologie de l’endettement comme remède universel.

     

    Agnès Verdier-Molinié est l’invitée du «Temps» ce mercredi 24 février de 18 à 19 heures sur le thème «La France et son Etat providence peuvent-ils tenir longtemps?».

    Pour vous inscrire à la rencontre (en vidéoconférence sur Zoom et sur notre site).

     

    3.jpgRichard Werly

     

     

     

     

    Source : https://www.letemps.ch/

  • Sur la page FB de nos amis du GAR : quand les Royalistes parlaient d’écologie au cœur des Trente Glorieuse (2ème partie)

    Quand les Royalistes parlaient d’écologie au cœur des Trente Glorieuses…
     
    La primaire des « Verts » a attiré les projecteurs et les micros sur les thématiques écologistes et sur les idées du parti qui se revendique officiellement de l’écologie, parfois de façon fort abusive. L’occasion est ainsi et aussi donnée aux royalistes d’évoquer leur conception du « souci environnemental », très lié au souci politique lui-même. Une plongée dans les textes « écolo-royalistes » anciens n’est pas inutile pour en saisir toute la portée…

    Partie 2 : Bureautechnocratie et multinationales contre nature et santé.
     
    Le souci environnemental s'intègre dans la réflexion plus large sur les conditions de la vie en société et celles de la pérennisation de la Cité nécessaire aux citoyens et à leurs libertés civiques, et, tout bonnement, au bon ordonnancement de la vie en société elle-même : c'est une constante de la politique des royalistes (avec sans doute quelques exceptions pour ces derniers) de s'inquiéter de « ce qui doit durer », en particulier en l'absence angoissante d'une dynastie qui inscrive le temps du moment dans un temps plus long, en amont comme avec la promesse de l'aval. En somme, les royalistes assument une forme de régence idéologique, « en attendant l'héritier », et elle se marque par la volonté de « préserver l'héritage » dont l'environnement, dans tous ses aspects et éléments, est une énorme part et, plus encore, le cadre de vie et de mouvement des sociétés françaises et humaines.
     
    En 1971, l'on ne parle pas encore de « Trente glorieuses », ni de « Trente ravageuses », mais les royalistes rémois, eux, marquent leur défiance à l'égard, d'une part, d'une société qui oublie les limites de la biosphère et, d'autre part, d'un État qui, pris dans le grand mouvement de la société de consommation confondu, à tort, avec une juste prospérité (le gaspillage est une forme de la démesure, de l'hubris, de la consommation), ne sait comment réagir aux excès d'un système de plus en plus hégémonique. C'est ce que le Bulletin d'AF Reims de janvier 1971 souligne, dans une perspective éminemment politique et royaliste :
     
    « Mais la mise en chantier d'une politique efficace de lutte contre les nuisances nécessite l'utilisation d'importants moyens de financement. Où les trouver ? Les entrepreneurs incriminés ne veulent supporter à eux seuls l'investissement immédiatement improductif que constitue par exemple la construction d'une unité de filtrage. Ils évoquent, souvent avec raison, le handicap qui en résulterait face à la concurrence étrangère (1). C'est à l’État seul, disent-ils, de se charger d'un tel financement. Là, comme ailleurs, le problème est donc politique d'abord.
     
    Or, force est de constater que pendant très longtemps aucune force politique n'a fait mention dans son programme, de la défense du milieu naturel. Sauf, de par son origine, l'Action Française, comme nous le verrons plus loin.
     
    Pour les bureautechnocrates (2), la lutte pour la préservation de l'environnement n'est que l'une des difficultés liées au passage à la civilisation de post-consommation (3). Le progrès des sciences et des techniques amènera inéluctablement des mutations irréversibles jusque dans l'homme lui-même (4). La transformation sera douloureuse et il faudra bien y perdre tout ce à quoi nous étions attachés dans le cadre de la société de « pénurie ». C'est ainsi que certains envisagent froidement la suppression totale de toute agriculture (5), la chimie pouvant subvenir à nos besoins alimentaires, la suppression des campagnes puisque la population du monde sera telle que la ville s'étendra partout (6); si d'aucuns s'avéraient trop souffrir du complexe de « Cérès » (7), il serait possible de leur allouer une vache qu'ils pourraient élever à loisir.
     
    Si tous ne vont pas jusque là, très nombreux sont ceux qui, éloignés depuis longtemps du monde naturel, s'accommodent fort bien de sa déprédation. La finance vagabonde y a encore gros à gagner (8) Un exemple parmi tant d'autres : un important trust pharmaceutique international fait actuellement pression sur les autorités européennes (9), lesquelles ne font pas la sourde oreille, pour que, dans le cadre de la nouvelle législation viti-vinicole, l'addition d'enzymes soit autorisée dans les vins : chose qui représente un marché colossal. »
     
    Hélas, mille fois hélas : ce texte royaliste de 1971 n'est pas démenti, bien au contraire, par les 46 années qui nous séparent du temps de sa rédaction...
     
    (à suivre)
     
    Notes : (1) : Un argument toujours valable, d'ailleurs, même s'il sert parfois aussi d'alibi à quelques sociétés multinationales pour délocaliser dans des pays peu regardants sur la question environnementale (et sociale), sociétés toujours à la recherche du plus grand profit, en particulier sous la pression d'actionnaires peu soucieux de Bien commun et d'écologie.
     
    (2) : La bureautechnocratie est l'un des éléments majeurs et dominants de la société des années 1960-70, synthèse de la technocratie modernisatrice « à tout prix » et souvent progressiste par principe, par idéologie même, plus encore que par raison, et de l'administration (volontairement ?) kafkaïenne de la République, centralisatrice et liberticide par essence, si l'on en croit la critique maurrassienne. Sous la Cinquième, plus encore que les partis, elle constitue l'armature, la superstructure même du système de domination et de contrôle de la société. C'est le penseur royaliste Pierre Debray qui en forge, dans les milieux monarchistes français, la compréhension la mieux assurée et la critique la plus convaincante.
     
    (3) : La formule de « civilisation de post-consommation » est-elle la plus appropriée ? Car, en définitive, nous vivons en une civilisation toujours fondée sur la « société de consommation » dans laquelle il faut « consommer pour produire » et qui, ainsi, entraîne le gaspillage et la surenchère technologique autant que consumériste, aujourd'hui plus encore qu'hier. L'auteur a sans doute voulu signifier que le temps d'établissement de la société de consommation était désormais en passe d'être révolu dans notre pays, en cette année 1971, et que l'on entrait dans un monde qui, ayant intégré la logique de ce système, ne se posait plus la question de savoir s'il était légitime ou non... Ce processus de passage est fini, au moins depuis les années 1970 en France, ce qui n'empêche pas les contestations, évidemment (et heureusement). Là encore, ce texte vieux de 46 ans a vu juste...
     
    (4) : le transhumanisme et les rêves d'une « humanité augmentée » (surtout pour ceux qui auront les moyens financiers de cette « augmentation »...), aujourd'hui portés par de grandes multinationales des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) : quand la réalité dépasse (ou cherche à le faire) la (science)fiction...
     
    (5) : Les projets de quelques experts de la Commission européenne ne sont-ils pas de diminuer toujours plus la population agricole en Europe et ne voit-on pas, en Allemagne ou en Chine, la mise en place d'une agriculture constituée de « méga-fermes » qui sont plus de l'ordre de l'usine à produire de la viande ou des légumes que de la culture et récolte de produits nourriciers ? Et certaines bonnes âmes de Bruxelles y voient « l'avenir de l'agriculture européenne », au nom de « l'adaptation » à la mondialisation...
     
    (6) : L'urbanisation galopante dans les pays émergents et la rurbanisation non moins effrayante dans nos pays, qui entraîne la bétonnisation de 82.000 hectares de terres agricoles chaque année en France, soit environ 26 mètres carrés chaque seconde.
     
    (7) : Cérès est, en Grèce ancienne, la déesse de l'agriculture et des moissons, qui apprit aux hommes, selon la tradition mythologique, à cultiver la terre et à faire du pain à partir du blé moissonné. Le « complexe de Cérès », c'est le besoin ressenti par les hommes de travailler la terre et de faire fructifier la nature par eux-mêmes.
     
    (8) : Les multinationales monopolisent de plus en plus toute production agricole, de l'amont à l'aval, des semences à la grande distribution ou à la restauration rapide. Le système agro-alimentaire est aussi nommé « agrobusiness », terme anglo-saxon qui est sans doute moins hypocrite que sa traduction française : ce « business », c'est aussi le triomphe de l'Argent dans le domaine agricole, et il s'agit bien, dans ce système, de « faire de l'argent » plus encore que de nourrir les hommes en toute mesure et équilibre (l'obésité désormais endémique dans notre société de consommation le prouve à l'envi).
     
    (9) : les groupes de pression du secteur pharmaceutique et du secteur de la chimie freinent encore les efforts des associations de sauvegarde de la santé et des États responsables (ils ne le sont ni tous ni toujours, malheureusement) pour empêcher les diverses pollutions et malversations sanitaires : il suffit de considérer l'impossibilité concrète du Parlement européen de tenir une ligne indépendante des grands groupes agro-industriels et, plus grave encore, de constater ses votes qui, conjugués avec les « conseils » de la Commission européenne, sont en train de vider de tout sens l'agriculture biologique, de moins en moins « biologique » et naturelle, pour le plus grand bonheur des « marchands de soupe » qui « récupèrent » ce secteur pour le transformer en toute autre chose que ce qu'il devrait être...
     
  • Mourir pour Taïwan ?, par Antoine de Lacoste.

    La Chine est à la mode. Tous les géopolitologues, stratèges, généraux en retraite ou en activité planchent sur le sujet d’actualité : la Chine sera-t-elle la cause de la troisième guerre mondiale ? Et de prédire : « si le feu prend, c’est Taïwan qui en sera l’allumette ».

    LACOSTE.jpgUNE ILE SYMBOLE

    Taïwan, longtemps appelée Formose par les occidentaux, est une île symbole. C’est ce qui en fait son prix. Située à 180 kilomètres à l’est de la Chine, elle compte 24 millions d’habitants pour une superficie de 36 000 kilomètres carrés, soit une des plus fortes densités du monde mais aussi une fécondité catastrophique, avec à peine plus d’un enfant par femme.

    Tardivement conquise par la Chine, au XVIIIème siècle, elle fut ensuite cédée (de force) au Japon. Vaincu en 1945, ce dernier dut la rétrocéder à l’Empire du Milieu. C’est alors qu’elle entra dans l’Histoire.

    La guerre civile chinoise se termina en 1949 par la victoire des communistes et la défaite des nationalistes de Tchang Kaï-chek qui se réfugièrent à Taïwan, suivis par plusieurs millions de civils qui refusaient le joug communiste. Le parapluie américain se déploya immédiatement et les Chinois furent prévenus que Taïwan était désormais sous leur protection.

    Les nouveaux maîtres de la Chine continentale renoncèrent sagement à leur projet d’invasion voué à l’échec et portèrent leurs efforts sur la diplomatie. Il s’agissait de se faire reconnaître par le monde comme seul pays représentant la Chine. Deux attitudes s’opposèrent : les pays communistes ou compagnons de route reconnurent la Chine continentale, les autres Taïwan. Une reconnaissance excluait l’autre.

    Le basculement se fit à partir de 1971. La Chine et l’Union soviétique s’étaient fâchées dès le début des années cinquante et, après des années d’hésitation, les Etats-Unis décidèrent de se rapprocher de la Chine afin d’isoler l’Union soviétique. Ce spectaculaire réchauffement, qui démarra par un match de ping-pong, se traduisit par la visite historique de Richard Nixon à Pékin en 1972. Dès lors, la quasi-totalité des pays du globe reconnurent progressivement la République populaire de Chine. La France l’avait d’ailleurs fait dès 1964, afin de montrer à l’Amérique que ce n’était pas elle qui dictait le calendrier diplomatique mondial.

    Mais cet isolement diplomatique de Taïwan ne se traduisit pas par un isolement militaire. Les Etats-Unis continuèrent d’affirmer l’intangibilité de la sécurité de l’île. Des navires de guerre américains patrouillent depuis des décennies dans le détroit et l’armée taïwanaise elle-même est d’un haut niveau.

    LA CRISE DE 1995

    La Chine n’a jamais accepté cet état de fait et c’est pour ne pas la provoquer que Taïwan n’a pas souhaité proclamer officiellement son indépendance.

    En 1995 et 1996, l’armée chinoise tenta une spectaculaire opération d’intimidation. De nombreux missiles balistiques furent tirés tout près des ports de l’île et des opérations de simulation d’attaque furent organisées. Le Président Clinton réagit immédiatement et deux porte-avions croisèrent dans le détroit. Tout rentra dans l’ordre.

    Cette « crise des missiles » eut des conséquences majeures.

    C’est après elle que la Chine, humiliée mais pragmatique, s’engagea dans une spectaculaire modernisation de son armée. La marine fit l’objet de soins particuliers. De même, de très nombreux missiles furent fabriqués et testés. En 2020, la révolution était achevée avec le lancement inédit de deux missiles balistiques capables de détruire un porte-avion. Vulgairement appelés « tueurs de porte-avions », ces missiles inquiètent au plus haut point les Etats-Unis.

    Toute leur flotte est maintenant vulnérable et les forces militaires maritimes sont désormais proches, hors nucléaire où la prépondérance américaine reste importante.

    La donne a donc changé. Pour autant, peut-on affirmer que la Chine prendra le risque d’envahir Taïwan en préjugeant que les Américains ne bougeront pas ? Ce serait un pari extrêmement risqué et les dirigeants chinois ont montré ces dernières années qu’ils préféraient agir à coup sûr.

    UNE CHINE POUR DEUX SYSTEMES ?

    Jusqu’à présent, la stratégie chinoise a plutôt relevé de la méthode douce (le soft power comme on dit chez les mondialistes). Le but étant de convaincre Taïwan de rejoindre le giron continental en gardant son organisation démocratique : c’est une Chine pour deux systèmes. Ce concept n’est pas si irréaliste qu’on pourrait le penser.

    Tout d’abord, les Etats-Unis en ont eux-mêmes accepté le principe par le « Taïwan relations act » voté en 1979 (Biden faisait d’ailleurs partie des votants) qui indique notamment que les relations entre les Etats-Unis et Taïwan sont non officielles, ce qui est logique puisqu’il n’y a pas d’indépendance formelle de l’île. La même année les Etats-Unis reconnaissait officiellement qu’il n’y a qu’une seule Chine dont Taïwan fait partie, la nuance a son poids. Ces données doivent être connues si l’on veut comprendre toute l’ambiguïté du dossier.

    D’autre part, il faut savoir que les échanges entre les deux territoires (n’employons donc pas le mot pays) ont toujours été très importants. Autorisés depuis 1991, ils atteignent 200 à 300 milliards de dollars par an. Bon an mal an, ce sont près de la moitié des exportations de Taïwan qui partent vers la Chine continentale. De très nombreuses entreprises de Taïwan dépendent de la Chine dont elles ont également accompagné le développement. Plus d’un million de Taïwanais se sont installés à Shangaï où ils sont majoritairement chefs d’entreprises. Le partenariat sino-taïwanais est donc très étroit.

    Même l’opinion publique taïwanaise est mitigée. Seule la moitié des personnes consultées souhaite la proclamation de l’indépendance. L’autre moitié ne la demande pas. Non qu’elle ait la moindre sympathie pour le système communiste, mais c’est parce qu’elle a conscience d’être chinoise. D’où l’idée d’une Chine pour deux systèmes.

    L’OMBRE D’HONG-KONG

    Mais un élément nouveau est venu perturber ce beau projet. Il s’agit d’Hong-Kong. En livrant ce petit territoire à la Chine, les Anglais savait parfaitement ce qui allait arriver et le concert de protestations occidentales survenu lors de la répression des émeutes estudiantines relève de l’hypocrisie classique dans ce type de situation. Les Chinois étaient certains qu’il ne se passerait rien car Hong-Kong leur appartient. Il en de même pour les Ouïghours, dont la mise au pas a suscité une indignation toute théorique qui ne pouvait être suivie d’aucune action concrète, d’autant qu’il s’agit d’une province chinoise.

    Rappelons tout de même en passant que cette répression fut précédée de nombreux attentats islamistes (les Ouïghours sont des Turkmènes musulmans). Plusieurs centaines d’Ouïghours partirent même en Syrie faire le djihad. Beaucoup y sont encore.

    En réalité ce touchant et nouvel élan de compassion vers la population Ouïghoure relève d’une stratégie géopolitique on ne peut plus classique. L’Amérique craint de se faire dépasser par la Chine et la discréditer participe à l’organisation de la riposte. Docilement, l’Europe suit et la Chine est passée sous la présidence Trump du statut de puissance montante regardée avec curiosité voire admiration (les nouvelles routes de la soie) au statut d’ennemi. Mais c’est l’Amérique qui l’a décidé selon son principe de toujours « America first ».

    Sa stratégie est opportunément confortée par la nouvelle configuration politique de Taïwan. La présidente Tsai Ing-wen, élue en 2016 et réélue en 2020, fait partie de cette nouvelle génération qui souhaite prendre ses distances avec le continent. L’exemple de Hong-Kong fait peur et beaucoup de Taïwanais, en particulier les jeunes, craignent que le « Une Chine, deux systèmes » ne se transforme un jour en Une Chine, un système. On peut les comprendre.

    D’un autre côté, les brillants exploits guerriers américains des dernières années ont montré que leur fidélité à leurs alliés était à géométrie extrêmement variable. La livraison de l’Afghanistan aux islamistes talibans en constituant la cerise sur le gâteau.

    Alors que feront l’Amérique et la Chine au sujet de Taïwan qui constitue sans nul doute le plus grand risque de conflit direct entre les deux puissances ?

    Nul ne le sait bien sûr. Mais il est certain que la Chine ne renoncera jamais à Taïwan. C’est d’ailleurs inscrit dans sa Constitution. Tout comme la Russie n’avait jamais renoncé à la Crimée que Staline avait offert à l’Ukraine contre toute raison. Poutine a attendu le moment favorable pour récupérer cette terre russe sans tirer un coup de feu.

    Nul doute que Xi Jinping doit méditer cet exemple.

     

     Antoine de Lacoste

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    Source : https://politiquemagazine.fr/

  • PATY/SORBONNE : ON EN A MARRE DE NE ”FAIRE QUE” RENDRE HOMMAGE AUX MASSACRÉS !

    On en a a marre de remplir nos rues, d'y déposer des monceaux de fleurs et d'y allumer des bougies, d'y brandir des pancartes "Je suis..." !

    On l'a fait après le Bataclan et les terrasses des Cafés à Paris, on l'a fait à Nice sur la Promenade des Anglais, on l'a fait pour tous ces meurtres barbares : le couple de policiers de Magnanville, la patron de PME Cornara, les deux cousines de la Gare Saint Charles à Marseille et tant et tant d'autres dont la liste serait trop longue à écrire ici : et ça continue, on en est à une moyenne d'un meurtre islamiste tous les huit jours depuis 2015 ! On en a marre !

    On en a marre de se dire que, de Dunkerque à Bonifacio, nous sommes 66 millions de victimes potentielles, en simple sursis, et que nous pouvons tous, à tout moment et partout, être, à notre tour massacré, décapité : aujourd'hui c'est Samuel, demain, peut-être, c'est n'importe lequel d'entre nous ! Dans la rue, sur le lieu de travail, dans les transports en commun, à l'École...

    Et la seule chose qui a changé, la seule, c'est que l'armée barbare d'invasion islamiste s'est considérablement renforcée !

    Alors, mercredi soir, à La Sorbonne, le semble-Président de la semble-République nous a encore imposé un de ses mauvais sermons, prononcé sur un ton lugubre et sinistre. Mais on en a marre de ces messes laïques et de ces sermons grandiloquents et incantatoires, qui ne font que masquer la réalité : à savoir la puissance de cette armée barbare d'invasion islamiste que le Système a lui-même installé chez nous.

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    Comment l'héritier actuel, le représentant aujourd'hui de cette Terreur révolutionnaire qui est à la base de notre Système - qui l'affirme dans le préambule de sa Constitution - pourrait-il nous défendre contre cette nouvelle Terreur, islamiste, que le Système qu'il préside a lui-même importée ? Puisque ces deux Terreurs se rejoignent secrètement, qu'elles sont soeurs dans leur anti-christianisme, dans leur haine avouée de l'héritage judéo-chrétien qui est le ciment même de la Nation France ? 

    La Terreur révolutionnaire politique de 89/93 et la Terreur religieuse islamiste ont en commun de vouloir éradiquer le christianisme. Et c'est pour l'aider dans cette oeuvre que le Système - qui rencontre malgré tout et toujours des résistances et une permanence chrétiennes en France (quoique très affaiblie...) un siècle et demi après son instauration a installé l'Islam chez nous, persuadé que celui-ci l'aiderait à achever le christianisme, puis qu'il s'en débarrasserait.

    Grossière erreur ! Car l'islam lui aussi, comme la Nouvelle Religion Républicaine, est un Totalitarisme de fait, sans état d'âme et sans pitié, devant qui tout doit plier.

    Maintenant que Macron le comprend, il est trop tard... "Je veux qu'à n'importe quelle heure du jour et de la nuit les islamistes se sentent en danger en France. Nous allons donc livrer un combat à mort." déclare-t-il, martial.

    Mais c'est trop tard : l'armée ennemie n'a pas à "passer" ("Ils ne passeront pas !" dit Macron, mi ridicule, mi martial) : elle est déjà bien installée ici, bien établie, elle a poussé des racines vigoureuses !

    Et elle sait que, s'il le faut, les Turcs d'Allemagne, les Pakistanais de Grande-Bretagne et les Maghrébins de France, s'allieront pour la circonstance, contre leurs pays d'accueil. Car ce n'est pas seulement la France, c'est toute l'Europe que convoite l'Islam. Et même, c'est ... le monde !

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    Nous allons assister à un affrontement immense entre ces deux forces totalitaires et exterminatrices: la Nouvelle Religion Républicaine contre l'Islam !

    La Révolution nous offre un précédent historique intéressant, sur lequel il n'est pas inutile de revenir, et qui n'est nullement "hors sujet", car il nous indique ce qui va se passer très bientôt : ce ne sont pas des brutes sanguinaires qui ont fait, ou du moins "déclenché", la Révolution; mais de bons bourgeois, bien polis, bien cultivés, bien distingués et bien "propres sur eux". De bons Français bien blancs, élevés dans de bonnes familles bien catholiques : ce sont ceux que l'on appelle "les Girondins", emmenés par Brissot de Warville.

    Celui-ci imagina, pour faire chuter la Royauté et briser son "charme séculaire" (le mot est de Jaurès) de déclarer la guerre à l'Autriche, notre alliée contre la Prusse, notre nouvelle ennemie. Le roi ne pourrait que s'opposer à cette guerre, puisque le "renversement des alliances" était la nouvelle politique progressiste (au vrai sens du terme) de la royauté, depuis notre victoire sur l'Autriche. Mais le peuple, par habitude, routine, conformisme passéiste restait anti-autrichien, ce pays contre lequel nous nous étions battus depuis François premier. 

    Et le plan diabolique de ce brillant esprit qu'était Brissot fonctionna. Les Girondins étaient calmes, pacifiques, bien élevés; n'imaginaient pas une seconde organiser un Génocide, décréter la Terreur, installer la guillotine et massacrer à tour de bras. Ils étaient seulement persuadés de leur intelligence - bien réelle... - et que leur temps était venu de commander, après la Royauté, qui avait fait son temps. Ils voulaient simplement changer la classe dirigeante, la remplacer...

    C'étaient des Macron avant l'heure, des Jupiter !

    Mais, en aucun cas, ils ne voulaient une  révolution sanglante, ni tout ce qui s'est passé par la suite. Ils se contentèrent juste - pauvres fous inconscients - de "lancer le mouvement" et d'ouvrir la boite de Pandore. De libérer le monstre qui allait les dévorer : les vrais révolutionnaires, eux - une infime minorité... - attendaient, tapis dans l'ombre, laissant faire les Girondins. Puis, quand vraiment le mouvement prit de l'ampleur, et que ceux-ci jugèrent qu'il était temps de l'arrêter, il était trop tard, car les agitateurs n'avaient plus devant eux une Royauté forte, mais une anarchie qui avait tout emporté, et plus rien pour s'opposer à elle, qui tenait la rue. C'est à ce moment-là que "les Girondins" comprirent - mais, trop tard - ce qu'ils avaient fait. Ils tentèrent de sauver ce Roi qu'ils avaient fait chuter, comprenant que sa mort précéderait la leur. Ce qui se passa... Ensuite, la Révolution terroriste mangea les révolutionnaires, Robespierre guillotina Danton, puis Hebert; puis il fut guillotiné à son tour...

    Aujourd'hui, hic et nunc, ici et maintenant, la Nouvelle religion républicaine a agi un peu de la sorte. Elle a installé l'Islam en France, l'appelant en quelque sorte à son aide, afin d'achever un travail toujours pas terminé : l'extermination totale et définitive du christianisme en France. Et pensant l'éliminer ou l'absorber sans peine, une fois le travail fait, par la simple déclaration des Droits de l'Homme et la simple incantation aux "valeurs républicaines" ! Les musulmans ne se sont pas fait prier, leur idée étant que le monde entier doit être musulman, et ils sont venus bien volontiers, par millions. 

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    Mais voilà que, une fois installés, les musulmans ne se laissent pas "absorber" par les "valeurs républicaines" ! Et les trois quarts des jeunes envahisseurs proclament haut et fort que l'Islam est supérieur aux lois de la République ! Et maintenant que le Système, le Pays légal, effaré, comprend son erreur, comme les Girondins  d'hier, il se retrouve, avec ses seuls mots creux de "valeurs républicaines", qui ne sont qu' "un néant de forces" intellectuelles, morales et spirituelles face à un Islam conquérant, qui ne s'embarrasse pas de vacuités et autres fadaises. Et cet Islam là est fort - très fort... - du désir d'en découdre de centaines, de milliers, de dizaines de milliers de fanatiques, prêts à mourir pour leur religion.

    Que pèsera le beau manteau du semble-président Macron face à l'hystérie suicidaire d'un ado inculte et bas de plafond, venu de Tchétchénie ou d'Afghanistan ? Pas plus que la grande intelligence, les bonnes manières et la parfaite éducation de Brissot et des siens face aux brutasses avinées qui firent la révolution, décapitèrent (tiens, tiens...) et promenèrent les têtes au bout des piques, se livrant même à des scènes d'anthropophagie...

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    De ce grand affrontement qui se prépare, pouvons-nous attendre quelque chose, et quoi ? 

    Évidemment, on peut se dire que nous resterons absolument en dehors de cet affrontement entre le totalitarisme du Pays légal ("chaos figé des conservateurs du désordre", héritier du "chaos explosif des révolutionnaires"), et le totalitarisme de l'Islam, qu'il a cru finaud d'implanter chez nous. Et que nous nous contenterons de compter les coups, et voir avec délectation nos adversaires implacables s'entre-dévorer : c'est la position la plus confortable, délectable, délicieuse qui soit...

    Mais, et la réaction du Peuple français ? Les royalistes seront-ils les cornacs, les guides de son sursaut, afin de l'orienter vers la seule solution politique qui pourra être proposée : la ré-instauration du régime politique le plus souple et le plus adapté à la France, tout simplement parce que c'est lui qui l'a faite : la Royauté ?

    Nous allons probablement avoir, pour la première fois depuis longtemps, une opportunité réelle : pourrons-nous, saurons-nous, voudrons-nous la saisir ?

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  • La démocratie légale d'Etat face aux Gilets jaunes.

    Par Jean-Philippe Chauvin 

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    Les démocraties occidentales sont malades, et elles sont d’abord malades de leurs classes dirigeantes, de ce que nous nommons en France « le pays légal » et qui, depuis des décennies, prend la forme d’élites dirigeantes et dominantes, autant sur les plans financier et économique, autant que sur ceux de la politique et de l’idéologie, élites de moins en moins engagées par les notions de service et d’humilité. Depuis quelques années, la séparation entre les catégories sociales (doit-on parler de « classes » ?) se fait plus visible et, aussi, plus vive : le creusement des inégalités, conséquence sociale de la mondialisation et de son imposition au sein même des sociétés anciennement constituées, a débouché sur la montée des injustices, qui ne sont rien d’autre que des inégalités démesurées, bien loin des inégalités justes et protectrices qui ordonnent toute société humaine et politique. 

    Dans son éditorial de Marianne de cette semaine, Natacha Polony valorise la thèse de David Adler, chercheur en science politique, selon laquelle « ce sont les centristes qui sont les plus hostiles à la démocratie, pas les extrêmes » : une formule étonnante mais qui ne surprendra pas vraiment ceux qui connaissent leur histoire contemporaine et qui ont suivi les évolutions idéologiques des classes dirigeantes depuis la fin de la Guerre froide. Effectivement, et la récente crise des Gilets jaunes, à la fois crise sociale et éminemment politique, l’a amplement démontré, parfois au-delà de toute raison, les propos des partisans du président Macron et de ses « ralliés récents » n’ont guère brillé par leur sens de la nuance, au risque de jeter régulièrement de l’huile sur le feu quand il aurait fallu apaiser sans mépriser les révoltés des ronds-points. Bien sûr, il y a eu, au début décembre, ce « réflexe de la peur » qui a parcouru les catégories centres-urbaines des métropoles devant cette colère parée de jaune et qui a fait trembler jusqu’aux ors de l’Elysée : l’épisode de l’hélicoptère prêt à évacuer le locataire des lieux, le 8 décembre dernier, est aussi révélateur qu’il est triste… Mais les réactions des lecteurs des grands journaux sur leurs forums de discussion respectifs sont encore moins rassurantes sur l’état de division de notre pays, et la violence des propos des « assiégés » (comme certains se définissaient eux-mêmes) contre les manifestants « ignorants, vulgaires, gueux » ont pu légitimement choquer ceux qui cherchent plutôt le dialogue (même sans concession) que la brutalité. Les réseaux sociaux en ont aussi été la lice virtuelle, non moins parcourue des fureurs et tremblements que la rue, de Rennes à Paris, de Bordeaux à Lille… 

    vendredi-22-juin-la-revue-de-presse-de-natacha-polony-20180622-1116-4b60f9-0@1x.jpgL’article de Natacha Polony a choisi d’insister sur les violences et appels à la répression issus des rangs du « pays légal » macronien, ce qui, d’une certaine manière, rompt avec la doxa de la grande presse, inquiète de la tournure prise par des événements qui semblent échapper à ceux qui tiennent le Pouvoir depuis si longtemps sous des masques divers. Il est vrai que la nouvelle loi anti-casseurs n’a rien de rassurant, en fait, comme l’a souligné le député conservateur Charles de Courson, « centriste catholique » qui n’oublie pas ses racines ni les leçons de l’histoire, y compris celle de sa propre famille, au point d’apparaître en dehors de ce « centrisme totalitaire » dénoncé par Mme Polony. Cela rejoint d’ailleurs la réflexion des royalistes qui considèrent que les traditions (au sens premier du terme, « transmission » d’un héritage immémorial et toujours vivant) sont les meilleures protections contre les dérives du moment présent, plus « immédiates » et souvent moins mesurées, faute de prise de hauteur temporelle ou historique*.  

    La violence des casseurs des derniers samedis parisiens qui, par leurs actes étrangement impunis dans la plupart des cas, cassent d’abord de l’intérieur le mouvement des Gilets jaunes en s’en prenant de plus en plus aux manifestants « originels » de l’automne, donne des arguments faciles au Pouvoir dont ils sont les providentiels alliés pour déconsidérer le mouvement d’ensemble. Cela permet au gouvernement de M. Castaner de se poser en « garant de l’ordre et de la sécurité », ce qui est tout de même le comble quand on peut constater la montée incessante de la délinquance (et de sa relative impunité, faute d’une réponse adaptée et concrète) dans notre pays et son coût pour les victimes et la société ! Mais le gouvernement n’en a cure, et il renforce son arsenal répressif en visant explicitement les Gilets jaunes, ces « empêcheurs de politiser en rond » selon l’heureuse expression d’un orateur royaliste entendue il y a peu. Sans doute faut-il y voir effectivement un symbole, comme le souligne Natacha Polony qui ne prend guère de gants avec l’Etat macronien : « Derrière les mises en scène de démocratie participative, la volonté farouche de se prémunir contre un peuple qui a la fâcheuse tendance à mal voter. (…) Quand un candidat « raisonnable » propose de lutter contre les « prurits populistes », quels qu’ils soient, tous les moyens sont bons. Pourquoi ? Parce qu’il ne s’agit nullement de défendre la démocratie, mais de défendre un système économico-politique considéré comme le meilleur pour garantir la stabilité et la prospérité. Quitte à le défendre contre l’ignorance coupable des peuples, qui persistent à ne voir que le chômage de masse et leurs fins de mois difficiles au lieu de s’extasier sur le progrès garanti par l’avènement du grand marché global. Emmanuel Macron ne gouverne pas pour le peuple français mais pour la préservation de ce système, au besoin contre une large partie du peuple. » Ainsi, le Grand débat national, que les royalistes ne boudent pas car soucieux de présenter leurs points de vue et de crédibiliser leur force de proposition, n’est sans doute qu’une opération de diversion qui n’a pas pour vocation de remettre le système en cause mais de le remettre à flots, ce qui n’a pas exactement le même sens ni la même portée… 

    incident1-1.jpgLa sévérité de Mme Polony ne s’arrête pas à ses quelques lignes reproduites plus haut : « Nulle « troisième voie » dans le macronisme. La colère engendrée par quatre décennies de marche forcée vers la dérégulation, le libre-échange, l’abandon de toute protection non seulement des salariés, mais surtout des filières industrielles et agricoles, la financiarisation de chaque domaine de l’action humaine, et la paupérisation par la logique du low cost, aboutit à des formes diverses d’insurrection (…). Et ces insurrections deviennent le prétexte pour réduire les libertés publiques, mais aussi les capacités de décision de citoyens considérés comme des irresponsables, ou pis, des ennemis du bien commun. Ce faisant, on ouvre un boulevard aux extrêmes, dans un concours de radicalité. » Si la révolte vient de loin, et l’on pourrait s’étonner qu’elle vienne si tard (trop tard ? Souhaitons que non !), la répression s’attache à « maintenir l’ordre présent du système », ce qu’Emmanuel Mounier, personnaliste chrétien du milieu du XXe siècle, baptisait de cette formule définitive de « désordre établi ». Maurras parlait d’utiliser toutes les possibilités offertes par la contestation ou par le système lui-même pour établir la Monarchie, mais c’est la République actuelle qui pratique le mieux sa formule bien connue « Par tous les moyens, même légaux » pour préserver sa domination sur le pays… 

    « On finira bien par restaurer la monarchie, un jour, contre la dictature et l’anarchie », écrivait jadis Eugène Ionesco dans un article célèbre du Figaro Littéraire paru en 1969. Si j’avoue ne pas considérer le président Macron comme un dictateur, à l’inverse de son ministre de l’Intérieur M. Castaner qui n’en est, pour l’heure, qu’un apprenti maladroit et violent, la situation de notre pays, elle, apparaît bien anarchique, entre le libéralisme sans frein (malgré quelques limites liées à notre histoire nationale et à celle de son Etat-providence) et les désordres urbains (à ne pas confondre avec les manifestations sur les ronds-points, entre autres), et, s’il y a dictature, c’est celle du règne de l’Argent, de cette « fortune anonyme et vagabonde » qui semble inaccessible aux notions de justice sociale et de partage équitable.

    4152207496.2.jpgAlors, oui, au regard de ce couple infernal qui asservit nos compatriotes et désordonne notre société historiquement constituée, c’est bien la Monarchie royale qui peut réaliser cette synthèse entre l’ordre nécessaire à toute cité pour être et durer, et les libertés publiques qui font battre le cœur de notre nation… 

    « La Monarchie est aussi, elle est surtout, la dernière chance de la liberté », affirmait Thierry Maulnier dans les années trente : n’attendons pas le pire pour nous rappeler de cette sage et si politique réflexion…** ■ 

     Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

    * C’est aussi ce qui explique que la Monarchie, par essence, est plus éloignée des tentations totalitaires que les Républiques qui s’appuient sur les « émotions de masse » et sur une sorte d’instantanéité sans mesure, privilégiant la passion à la justice qui, souvent, nécessite un enracinement dans le temps long pour être véritablement ce que l’on peut attendre d’elle, la légitimité de la décision arbitrale. 
    ** Un prochain article évoquera la riche et profonde pensée de Thierry Maulnier sur la Monarchie, d’une grande actualité aujourd’hui pour « penser l’après-Gilets jaunes ».
  • Bonne démographie et bon emploi font de bonnes retraites

    Par Jean-Philippe Chauvin 

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    Pour une dynastie chargée d’incarner le pays et de diriger la Grande politique ...

    La réforme des retraites va bientôt être discutée et le gouvernement prépare ses arguments et sa stratégie, attendant juste que le mouvement des Gilets jaunes, désormais accusé de tous les maux du pays, se soit dissipé comme un mauvais rêve, ce qui n’est pas, à l’heure actuelle, totalement assuré…

    Néanmoins, les Français commencent à s’interroger, parfois à s’inquiéter des projets gouvernementaux qui semblent obéir à une logique comptable imposée par Bruxelles plutôt qu’à un juste traitement de la question épineuse de « l’après-travail ». Ainsi, la question est parfois évoquée dans les réunions du Grand débat national, mais aussi dans les colonnes des Courriers de lecteurs, comme dans La Croix du lundi 11 février qui publie une lettre courte mais de bon sens qui mérite d’être reproduite et commentée. 

    « Le choix de la France d’avoir un système de retraite basé essentiellement sur la répartition est judicieux. C’est le système le plus sûr, le moins risqué. Les évolutions démographiques sont prévisibles sur le long terme, alors que les évolutions de la Bourse sont imprévisibles, même à très court terme. » Aussi imparfait qu’il puisse être, il est vrai que le système de retraite par répartition dépend très largement des dynamiques démographiques nationales, et non des jeux financiers et d’intérêts d’actionnaires souvent peu concernés par les notions et sentiments de justice sociale. Les données et perspectives démographiques, évolutives, sont aussi largement influencées par la politique familiale que l’Etat soutient ou promeut, et cela permet une certaine visibilité sur les décennies suivantes, même si cela implique également une attention soutenue de l’Etat et des pouvoirs publics (et éventuellement des partenaires sociaux) à l’égard des mouvements démographiques et une stratégie forcément et fortement enracinée dans la durée. 

    bebe-cigogne.jpg« La France est un des rares pays européens à avoir un solde démographique naturel positif, ce qui rend le système par répartition viable. ». Certes, notre situation démographique est meilleure que la très grande majorité des pays européens, mais les dernières années sont beaucoup moins convaincantes avec un taux de fécondité qui, en la moitié d’une décennie, est passé de 2,03 enfants par femme en âge de procréer à 1,87 l’an dernier, cela alors que, pour assurer un renouvellement convenable et « instantané » de la population française, il faudrait un taux de 2,1. Cette baisse inquiétante est la conséquence des politiques (si peu) familiales des gouvernements Fillon et Ayrault-Valls qui, là encore pour des raisons purement comptables (et idéologiques ?) ont, pour l’un, supprimé des avantages concédés jadis aux mères de trois enfants et plus, et pour les autres, rompu l’égalité des familles devant le quotient familial, en la nuançant par des considérations de revenus au détriment des classes moyennes aisées. Or, toucher à la politique familiale en oubliant les particularités de celle-ci qui en font une dentelle complexe et éminemment réactive à ces « détricotages » gouvernementaux, c’est fragiliser, en vain d’ailleurs pour les finances de l’Etat, les équilibres démographiques et risquer d’entamer, non le désir d’enfants (qui est de 2,3 en France selon les principales études sur le sujet), mais la réalisation concrète de ce désir. Il ne suffira d’ailleurs pas non plus de revenir en arrière, le mal étant fait, mais de refonder une stratégie démographique et nataliste pour le long terme, stratégie qui ne devra pas s’empêcher de réfléchir à une forme de « salaire maternel » ou « familial », selon des modalités à discuter et suivant les particularités des couples et de leurs évolutions possibles. Mais la République, qui raisonne selon un calendrier électoral qui n’est pas « le temps des générations », peut-elle engager vraiment cette nécessaire politique de long terme ? Personnellement, je continue d’en douter, et les valses-hésitations des derniers quinquennats ont tendance à légitimer et renforcer mon doute… 

    Mais la politique démographique n’est pas la seule condition d’une bonne gestion du système des retraites sur la durée, comme le souligne le lecteur de La Croix : « Le problème du déficit des régimes de retraite ne vient pas de ce choix de la répartition, mais du chômage. C’est ce problème aigu qu’il faut résoudre, et pas seulement à la marge comme maintenant ! » Voilà des lignes d’un grand bon sens économique (car moins de chômeurs signifie des cotisants en plus) mais qui semblent bien loin des préoccupations des gouvernements qui se succèdent depuis une quarantaine d’années que le chômage est passé du statut de « conjoncturel » à celui de « structurel » ! Et pourtant ! Là aussi, des solutions existent et attendent qu’un Etat digne de ce nom, un Etat qui soit capable de penser au-delà de la prochaine échéance électorale mais aussi au-delà de la seule mondialisation et des principes du libéralisme économique, un Etat qui cesse de penser par rapport à l’économie financière ou en fonction des seuls intérêts actionnaires, que cet Etat advienne, non dans le cadre d’une alternance mais comme une véritable alternative politique. 

    838_043_dpa-pa_12720175.jpg« La politique de la France ne se fait pas à la Corbeille », affirmait haut et fort le général de Gaulle qui signifiait ainsi que l’Etat n’avait rien à devoir au monde de l’Argent et à ses « valeurs ». Une véritable stratégie d’Etat contre le chômage doit repenser le rapport de notre société à la mondialisation, à l’environnement, à l’économie : il ne s’agit pas de nier ce qui est, mais d’orienter différemment l’économie, en particulier par un aménagement du territoire fondé sur le « redéploiement rural » ; par une meilleure préservation de l’outil industriel et par une valorisation intelligente de nos patrimoines historique, littéraire, gastronomique ; par une formation mieux organisée et plus enracinée dans le tissu socio-professionnel local ; par un soutien plus affirmé aux modes d’agriculture et de pisciculture respectueux des équilibres naturels et de la qualité alimentaire, modes de production nécessitant une main-d’œuvre plus nombreuse et l’organisation de circuits courts de distribution ; etc. 

    Gilets-jaunes-3.jpgCe ne sont pas les idées et les propositions pour faire reculer le chômage qui manquent, mais bien la volonté politique et l’Etat capable d’assumer cette politique et de la valoriser, y compris par rapport à la mondialisation et à la concurrence inéquitable des grands réseaux multinationaux de production et de distribution : mais si, depuis quarante ans, la République ne veut pas sortir de son modèle économique, sans doute faut-il, alors, se résoudre à changer de régime. Une Monarchie royale inscrivant son être et son devenir dans le temps long et la suite des générations peut, par essence et par statut, mieux répondre aux lourdes questions sociales (et cela sans négliger les enjeux économiques) qu’une République trop dépendante des jeux d’argent et de la météorologie électorale. Elle peut aussi mieux tirer profit des énergies partisanes et parlementaires en les circonscrivant aux activités de débat et de proposition législatives, et en les détournant de la compétition pour la magistrature suprême de l’Etat, cette dernière étant dévolue, hors des concurrences électorales, à une dynastie chargée d’incarner le pays et de diriger la Grande politique, dans son domaine régalien. Un partage des tâches et des responsabilités qui, en somme, est moins risqué et incertain que celui aujourd’hui (mal) assuré par une République d’abord macronienne avant que d’être celle de tous les Français… ■ 

     Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    TOUS EN ÉCHEC, ET SURTOUT, SUR TOUT, LE SYSTÈME...

     

    • Oui, échec d'abord et avant tout pour le Système, pour la République idéologique, qui s'effondre lentement, s'affaisse inexorablement sur elle-même : aux quasi 53% d'abstentions, il convient d'ajouter les 6% de non inscrits, soit en gros trois millions (94% des Français en âge de voter sont inscrits, soit, en mai 2021, 47,9 millions d’électeurs inscrits sur les listes, selon l’Insee)... Il y a donc eu plus de Français "non votants" que "votants" hier, et ceux qui seront élus dimanche le seront par une minorité dans la minorité : ils seront "légaux", certes, mais illégitimes, encore plus "certes"...

    De ce désastre-là, nous ne nous lamenterons pas : le Système s'est déjà effondré deux fois : en 39, dans la pire catastrophe de notre Histoire, et en 58, lorsque la 4ème République a disparu dans le mépris universel. On ne peut que voir poindre, lentement mais sûrement, un troisième effondrement, d'une nature certes très différente mais dont le résultat ouvre des perspectives auxquelles il convient de réfléchir dès maintenant... nous les royalistes révolutionnaires de ce "chaos figé des conservateurs du désordre", héritier du "chaos explosif des révolutionnaires"...

    • Échec pour le Gouvernement, qui n'aura pas du tout - et de très loin !... - la même majorité écrasante du premier quinquennat... et qui voit battu certains de ses actuels ou ex têtes de liste (Blanquer...), d'autres devant batailler ferme pour gagner ou garder leur poste; et, au bout du compte, aucune certitude de majorité absolue : plutôt une majorité relative, d'où un exécutif prisonnier de ses "amis" (?) du Modem et de Horizons...

    • Échec pour la Nupes, bien loin d'avoir la majorité absolue dont a rêvé à voix haute, un jour, Mélenchon, dans un délire des plus fous, se voyant même s'imposer comme... Premier ministre ! Un Mélenchon qui, bizarrement, est apparu hier soir parlant avec un ton tragique et lugubre, comme dépressif...

    • Échec pour "les gauches" unies : Jacques Duclos seul, pour le Parti communiste, obtenait 21,3% des voix à la Présidentielle de 69 - à l'époque où l'abstention était extrêmement faible - là où tout ce qui constitue les ex-gauches plastronnent aujourd'hui parce qu'elles sont à 25, avec l'abstention que l'on sait...

    • Échec pour ceux qui font profession d'être "patriotes" (mais il y a des patriotes partout, y compris dans ce que l'on appelait naguère "la gauche") qui n'ont pas su ou voulu s'unir et qui souffrent de la comparaison avec la Nupes, qui "fait" quand même largement mieux qu'eux : même si - on vient de le dire - Mélenchon a échoué dans son va-tout et sa fuite en avant, avec son invraisemblable bric à  brac hétéroclite allant des socialistes aux Verts en passant par les communistes et LFI...

    Nous l'avons dit souvent, et le redisons après la péripétie d'hier : changer "la tête" d'un Système intrinsèquement malfaisant ne changera rien, c'est de Système qu'il faut changer. C'est une révolution royale qui posera de nouveau les bases saines et solides sur lesquelles la France pourra reprendre sa marche en avant, vers un nouveau matin français. Il faut aller bien au-delà des jeux stériles, et qui s'étiolent, d'un Pays légal à bout de souffle, dont on ne peut que constater qu'il fonce lentement vers un mur de béton sur lequel il finira par s'évaporer, délaissé qu'il est de plus en plus par le départ des citoyens et la non-représentativité qui en résulte... Et continuer à mener la seule action qui vaille :

    "une action réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime"

    (Léon Daudet)

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    Réquisitoire au procès des attentats du 13 novembre 2015 : et après ? 

    Ce qui convient, face au terrorisme islamiste, c'est de nommer l'ennemi; c'est de dire que nous sommes attaqués par l'Islam, pour la troisième fois dans l'histoire européenne : après 711 (invasion de l'Espagne) et 1453 (prise de Constantinople et d'une large part sud-est de l'Europe), et cela même si l'attaque actuelle est, formellement, de nature très différente des deux premières...

    Ce qui convient, c'est de dénoncer l'islamisme, qui n'est que l'Islam en marche, et de ne rien céder à l'Islam, qui n'est que l'islamisme au repos.

    Tout le reste n'est que (mauvaise) littérature, paroles verbales...

    https://www.bvoltaire.fr/requisitoire-au-proces-des-attentats-du-13-novembre-2015-et-apres/

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    1. (dans Causeur) Reportage à Nangis : Ma première burqa. Mon village à l'heure halal, par Yannis Ezziadi. Édifiant...

    "Je ne reconnais plus ma ville. Je n’aurais jamais pu imaginer que ça changerait comme ça, aussi vite. On ne fait plus un pas sans croiser une femme voilée ou un homme en djellaba. Il y a même un café d’hommes sur la place de la Poste. Allez voir !"

    https://t.co/uWTgTUWyiO

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    2. Même les journaleux de la bien-pensance, migrantistes/sans-papiéristes/immigrationnistes etc... n'arrivent plus à cacher la sordide réalité ! Aujourd'hui, c'est La Provence qui dénonce le juteux trfaic d'un négrier d'aujourd'hui... Certes, tous les migrantistes etc... ne sont pas des négriers/exploitants/traficants de chair humaine; la grande majorité, même, n'est composée que d' "idiots utiles" de l'immigration/invasion et de l'islamo-gauchisme. Il n'en demeure pas moins que nombreux sont ceux qui utilisent les migrants pour passser d'association à but non lucratif à association à but très, très lucratif...

    https://www.laprovence.com/actu/en-direct/6797229/traite-detres-humains-un-homme-condamne-a-deux-ans-de-prison-dont-un-avec-sursis-a-paris.html

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    3. Pierre Gentillet a raison : le chaos du Stade de France laissera des traces, en France comme à l'étranger et entachera durablement l’image de la France à l’étranger. Les touristes ont témoigné de l’état de sauvagerie qui règne dans beaucoup de banlieues "françaises" (?), qui n’ont pas, ou plus, grand chose de français... Il faut donc procéder comme on le fait pour la restauration des Monuments historiques : défaire ce qui a été mal fait, refaire ce qui a été défait. La République idéologique a changé le Peuple ? Il faut inverser le processus et renvoyer chez eux les immigrés inassimilables et ne voulant pas être assimilés. Comme l'ont fait les Espagnols sous Philippe III, en 1609...

    https://twitter.com/Pierre_GTIL/status/1535714332503580672?s=20&t=wB5sAcCgQeEUjGKsabp_kw

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    3 BIS. À l'inverse de ce chaos invraisemblable, replongeons-nous à peine quelques décennies en arrière... Regardez cette minute six seconde : eh, non ! vous ne rêvez pas : c'est bien le Métro de Paris. Hier, à peine. Avant qu'une population de sauvages importés ne vienne casser la société que nous avons tous connue, hier à peine... Redisons-le : il faut suivre l'exemple de l'Espagne de Philippe III, en 1610 !

    https://twitter.com/Vincent75820409/status/1535264909952434178?s=20&t=wB5sAcCgQeEUjGKsabp_kw

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    5. Il faut écouter ces deux minutes et vingt secondes de Gérard Carreyrou, et son virage à 180° : "l'union européenne - dit-il - est une démocratie totalitaire". Parfait européiste hier, il dit que, "aujourd'hui, (il) ne voterait plus Maastricht" et dénonce le caractère totalitaire de l'UE, devenue elle aussi une sorte de "machin", comme disait de Gaulle de l'ONU...

    https://twitter.com/GillesWell/status/1535363835170803713?s=20&t=wB5sAcCgQeEUjGKsabp_kw

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    Pour qui se prend-elle ? Qui lui a donné mandat pour dire et faire ce qu'elle s'autorise ?

    DEHORS ! DU BALAI !

     

    6. Charlotte d'Ornellas a raison de revenir sur cet évènement dont n'a quasiment pas parlé : une jeune femme de 23 ans est morte, tuée par une voiture et un chauffeur/chauffard/délinquant qui a "refusé d'obtempérer; récemment, c'était Antoine, le fils du cuisinier étoilé Alléno 

    "Le 29 mai à Paris, une voiture refuse d'obtempérer, le conducteur fonce sur les policiers qui ne tirent pas, le chauffard poursuit sa route et percute une jeune femme. Elle est morte sur le coup. Qui connaît cette histoire ? Personne"

    (extrait vidéo 1'32)

    https://twitter.com/F_Desouche/status/1534453192016158720?s=20&t=wB5sAcCgQeEUjGKsabp_kw

    Pour nous, notre position est simple, claire et bien connue :

    MESSIEURS LES POLICIERS, TIREZ LES PREMIERS !

    ET TIREZ POUR METTRE RÉELLEMENT HORS D'ÉTAT DE NUIRE !

     

    7. Allez, terminons cette série d'aujourd'hui et les impressions déprimantes qu'elle traîne avec elle, pour commencer la semaine d'un meilleur pied, avec deux petits sourires...

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    - Et toi, t'es là pourquoi ?

    - J'ai posé une question à Macron !

    - Oh, pétard, t'es pas prête de sortir !

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    À DEMAIN !

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  • Un nouveau Régime ? par Hilaire de Crémiers

    (Voici l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers, parue dans le numéro de juin de Politique magazine)

    « L’ affaire » dont tout le monde parle, ne peut qu’inciter à une nouvelle réflexion politique. Car ce sont les principes mêmes du régime qui sont remis en cause.

     

    La République est fondée sur la vertu. Le mérite individuel en est la loi fondamentale. C’était, ce sont encore, en France, les « grands » principes, appris des « grands » auteurs, qui se répètent dans les « grands » discours et qui s’enseignent dans toutes les « grandes » institutions. 

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    Concupiscent ?.... 

    Les Français qui ne sont pas tous des sots, savent bien qu’il y a les mots et la chose ; et les mots sont loin d’être en adéquation avec la chose. L’histoire républicaine est un long tissu de scandales qui sont autant de défis à la vertu, le plus corrompu osant s’offrir comme le plus méritant. Mais il n’empêche que l’idée apprise domine les esprits, même encore aujourd’hui, de telle sorte que tous les vainqueurs électoraux – et c’est vrai singulièrement en France en raison de cette éducation spéciale à la chose politique – se croient toujours comme auréolés d’une sorte de gloire vertueuse qui manifeste et authentifie leurs mérites essentiels. Cela se vérifie à tous les niveaux mais plus encore quand il s’agit du sommet de l’État. Des Giscard, des Mitterrand, des Chirac, des Sarkozy, parce qu’ils ont obtenu 52 ou 53 % des voix des votants, ont aussitôt conçu le plus sincèrement et le plus narcissiquement du monde cette idée simple et forte qu’ils étaient les meilleurs. Il suffit de les voir et de les écouter. Sur ce point, ils sont tous inaccessibles au doute. L’heureux élu est persuadé d’être, du coup, le plus intelligent, le plus doué, peut-être le plus retors mais en l’occurrence pour le bien qui se confond avec sa personne, et en tout cas le plus apte à exercer la fonction. Voilà ce qu’ils pensent. C’est leur mérite qui, dans leur esprit, est justement couronné ; et ce mérite leur donne le droit de commander aux autres et de disposer du sort, voire de la vie de leurs compatriotes. Intime et inébranlable conviction qui les autorise aussi à s’affranchir des règles ordinaires, pourvu que l’apparence soit sauve. Dieu seul sait ce qu’il leur a fallu faire pour parvenir là où ils sont parvenus. Et pour y rester.

     

    La théorie des « meilleurs »

    On dira que c’est partout pareil. En Europe, en Asie, en Amérique… et en Afrique donc ! Soit. Cependant c’est en France que le discours a été le plus fondamentalement, le plus rationnellement théorisé, même si les excès n’y sont pas nécessairement les pires, les satrapes de tous les pays se faisant facilement concurrence dans ce genre d’exercices. Les Français croient volontiers ce qu’on leur enseigne et leur répète à longueur de temps en la matière, en dépit des innombrables affaires et des ténébreuses pratiques qui leur prouvent régulièrement le contraire. Jusqu’où ne va pas la crédulité ? Eh bien, il n’y a pas à hésiter à l’affirmer : c’est cette théorie même du pouvoir qui est inepte. Radicalement inepte. Peut-être admissible, tolérable, même efficace, pour des raisons historiques, en certains pays, en certains États, elle est absurde en France. Comme l’expérience le montre amplement. La seule, première et grande réforme constitutionnelle que la France doit faire, c’est sur ce point précis : trancher avec cette conception du pouvoir suprême. Et c’est possible.

     

    « L’affaire » révélatrice

    Voilà un homme qui passait pour extrêmement doué, charmeur et aux yeux de tous par conséquent essentiellement bon. Ses mérites véritables ou supposés, sans cesse loués, avaient été les meilleurs agents de ses succès électoraux comme de ses ambitions politiques que chacun, même l’adversaire, trouvait justifiées. Il avait été ministre – ministre de gauche ! – qualifié d’excellent et disculpé, en raison de ses capacités reconnues et de sa valeur personnelle, de tous les soupçons de prévarication dont il avait pu être accusé au cours de sa carrière, en cela semblable à tant d’autres depuis les origines de la République. Combien d’affaires jamais élucidées ?

    Il avait été nommé directeur du Fonds monétaire international, toujours en raison de ses mérites et de ses compétences, si incontestables que tout le monde convenait, y compris le président de la République française, son adversaire théorique, que nul n’était mieux placé que lui pour remplir cette fonction. En raison précisément de ce qu’il était.

    Et pour cette même raison de ce qu’était sa personne, depuis plus d’un an, le monde politique et médiatique trouvait normal, donc légitime, qu’il puisse revendiquer la première place en France. 

    Il était fait pour devenir, pour être président de la République. 

    À ses côtés, les plus nobles et les plus justes ambitions pensaient à s’effacer devant sa candidature. L’évidence était là. Aux dires des sondages, le pays même, presque dans son ensemble, semblait approuver cette préférence.

    Homme d’argent, homme de sexe, cela se savait, mais qu’importait ! 

    La République se retrouvait en lui et lui reconnaissait ce mérite républicain, cette vertu non moins républicaine qui suffisait à justifier la prétention.

    Et patatras ! La révélation fut cruelle. Surtout pour les hommes du système. Ce n’était pas tant la femme de chambre que la définition même de la République qui était chiffonnée, forcée, violée, profanée. Où est la liberté dans une répugnante agression ? Où est l’égalité dans une relation violemment imposée ? Où est la fraternité dans le mépris que supposent de tels actes ? Où la vertu ? Où le mérite ? Où la République, cette République pourtant déjà si intimement assimilée à l’homme qui avait toutes les chances d’en devenir le président, l’incarnation même du régime ? La sélection républicaine ne l’avait-elle pas déjà… sélectionné ? Alors ? 

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    Qui dirigera le FMI ? Cette question a été sûrement agitée dans les coulisses du G8 de Deauville...

     

     

    Une autre solution

    Quelle démonstration a contrario ! Qui ne comprendrait maintenant que ce système de sélection pour la plus haute fonction nationale peut et doit être remis en cause ? Il est voué à l’échec ; il le sera de plus en plus. Cet homme ou un autre, une autre, la réalité n’en changerait pas pour autant. Le président de 2012 n’arrivera à rien qu’à empirer les affaires de la France, quel que soit son mérite ou sa vertu. La question n’est pas là ; le système est inapproprié : nul, par ce mode de sélection défectueux, n’est en situation de remplir correctement la fonction de chef de l’État. Le système a donné le sentiment de marcher pendant tant d’années par un jeu d’illusions successives, mais avec l’usure du temps il est fini. « L’affaire » aura été une illustration supplémentaire de sa perversité.

    Cette « affaire » ne contient-elle pas, d’ailleurs, un aveu ? 

    N’est-ce pas l’homme lui-même qui, par une sorte « d’acte manqué », parfaitement réussi, comme les plus fins observateurs le notent, a, d’une certaine manière, contrarié le destin ? Voulait- il vraiment de cette présidence française ? Voulait-il même encore de la direction du FMI ? Tout ce qu’il dit et écrit depuis l’incident est fait pour laisser la plus excellente image ; il le fait à dessein, car mieux qu’un autre il sait ce que les meilleurs experts savent, à savoir que les peuples et les marchés, étrangement mais profondément conjurés et sans même s’en douter, sont sur le point de réduire à néant la politique qu’avec tout un réseau de financiers et de politiques, surtout français, il a mené au cours de ces dernières années pour sauver la zone euro et le système monétaire international. Aucun homme politique, aucun financier n’est de taille aujourd’hui à affronter la situation qui se crée peu à peu et de manière irréversible. Comment arriver à se défausser ? Terrible question, surtout si l’on veut rester comme celui qui… Oui, encore et toujours, le meilleur, le parfait et, en quelque sorte, le plus méritant et, pourquoi pas, le plus vertueux des dirigeants ! Cela au moment précis où tout commence à s’effondrer.

    Esquive consciente, inconsciente, devant une responsabilité trop lourde et qui lui permettra de se refaçonner une innocence. Il lui sera plus facile de prouver qu’il a été méconnu dans sa vertu profonde qui va bien au-delà des sinistres équivoques de « l’affaire » dont d’autres, bien sûr, ont profité ! Mais oui !

     

    Un autre régime ?

    Ainsi il aura échappé aux lendemains tragiques qu’au plus profond de lui-même il se refusait à assumer, au prix certes d’un déshonneur… mais dans l’espoir d’une réhabilitation qui se conjuguerait avec un regret universel de ce qu’il fut et de ce qu’il aurait pu être… Est-ce trop inventer ? Tout va si vite. Comme celui de Deauville, les sommets internationaux vont se succéder sous la pression terrible de nécessités de plus en plus prégnantes… et jusqu’où ? Les lecteurs de Politique magazine se souviendront qu’ils auront été avertis.

    Crise financière, crise institutionnelle, crise de régime, tout est là demain que compliquent encore les catastrophes naturelles. Il importe assez peu de savoir si Strauss-Kahn sauvera son image. La seule question qui vaille la peine d’être posée, est de savoir si le système dont nous vivons et qui va à sa perte, mérite d’être maintenu. La réponse devient de plus en plus clairement : non. Aucun candidat ne saura transformer sa mécanique. Ce n’est pas une question d’hommes, c’est une question d’institutions.

    Il faut à la France un autre régime. Celui qu’elle a connu pendant mille ans, évidemment modernisé, comme il a toujours su le faire, en s’adaptant aux temps, vrai nouveau régime où la responsabilité politique au sommet de l’État est totalement assumée, en vertu d’une charge historique dont la légitimité tient au service rendu et non à quelques concours de discours et de votations. L’exercice de la fonction suprême en charge du bien commun exige le temps, la vision et la stabilité dans le progrès. A l’heure où, comme le souligne excellemment un Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly, dans un essai remarquable intitulé Mon village dans un monde global (François Bourin éditeur, 160 p., 19 €), il convient pour tirer notre pays de son marasme de renouer avec un fort sentiment d’appartenance et de mieux ancrer dans ses propres territoires les réelles capacités de notre pays afin de mieux affronter le développement inéluctable de la mondialisation et s’en faire même un atout, il apparaît qu’une ambition française ne peut plus se concevoir qu’avec la plus tenace et la plus intelligente des politiques dans le long terme. Aucun parti politique, aucun homme, aucune femme, si remarquable, si vertueux, si supérieur aux autres soit-il, n’est à la hauteur de l’enjeu. Leur échec est programmé. Ce n’est pas eux dont la France a besoin. Puissent un jour les Français au bout de l’épreuve accepter de retrouver leur histoire en retrouvant leur dynastie. ■

  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français... : L'entretien avec Le Dauphiné libéré (IV/V)...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Du début février au 23 mars (fin de la première partie de notre campagne de sensibilisation pour la sauvegarde de la maison de Maurras) nous présenterons divers textes ou documents relatifs à Maurras, sa vie, son oeuvre... 

    Nous avons passé les trois dernières semaines en bonne compagnie, avec Axel Tisserand, d'abord, puis Jean-François Mattéi et sa très belle intervention dans le jardin du Chemin de Paradis, le 1er septembre 2012; puis avec une sorte de reportage, tiré de nos riches archives, sur ce que fut cette journée d'hommage du 1er septembre 2012, à l'occasion du soixantième anniversaire de la mort de Maurras.

    Le rappel de cette journée montre bien ce qu'était la Maison de Maurras jusqu'à ce que la Mairie de Martigues n'en interdise l'accès, ne la "ferme", aussi sournoisement que brutalement; n'érige autour d'elle comme une sorte de Mur de Berlin, aussi réel qu'invisible...

     "Avant", tout le monde pouvait aller admirer le lieu, et  nous ne nous privions pas, à l'Union Royaliste Provençale. Ces jours heureux sont, pour l'instant, révolus. Jusqu'à quand ? C'est toute la question, et la raison de notre protestation, qui ne cessera que lorsque nous aurons obtenu ce que nous demandons :

    1. Des informations claires et précises sur les travaux promis, et un calendrier, même approximatif, concernant le déroulement de ces travaux, qui doivent aboutir à la réouverture de la Maison au public...

    2. Et, en attendant, la remise à disposition du public du libre accès au jardin, sans autres conditions que celles qui prévalent en n'importe quel autre endroit public du pays, selon les règles et normes en vigueur partout...

    Cette semaine - avant-dernière avant que notre Campagne de sensibilisation ne prenne une autre forme, dès le lendemain des élections municipales - nous vous présentons une conséquence directe de cette journée d'hommage du 1er septembre 2012 : Georges Bourquart, journaliste au Dauphiné libéré, nous a écrit trois jours après pour nous demander de lui faire visiter la Maison et le Jardin, et de lui présenter Charles Maurras... (IV/V)

    L'antisémitisme de Maurras...

    Nous avons surabondamment parlé de ce sujet sur le Blog, en répondant, par exemple, à des articles ou des déclarations d'un Bernard-Henry Lévy, d'un Alain-Gérard Slama ou d'autres....

    Comme pour de précédentes questions, nous avons donc renvoyé Georges Bourquard à ce qui se trouvait sur Lafautearousseau, et notamment à notre PDF M. le Maudit ...

    Nous ne devons pas craindre de parler franchement de l'antisémitisme de Maurras. Au contraire, il faut l'expliquer, le remettre dans son contexte et, le comparant à d'autres, montrer que Maurras fut finalement bien moins antisémite que beaucoup de gens lourdement encensés de nos jours. Et, en tout cas, bien différemment.

    Il faut être sérieux, et, surtout, il faut être juste et honnête. Ce que l'on n'est pas, avec Maurras et son antisémitisme...

    Sans remonter plus loin que lui - ce qui nous fait tout de même presque 2.000 ans... - force est de constater que, depuis que l'Empereur Titus, accomplissant la prédiction de Jésus, a détruit le Temple de Jérusalem, et emporté à Rome tout ce qu'il contenait, l'antisémitisme est une réalité assez largement partagée, qui transcende les époques, les pays, les peuples, les religions, les philosophies, les partis politiques. 

    Celui qui se donnerait pour tâche de collecter les citations antisémites du monde entier, toutes cultures, toutes religions, toutes couleurs de peau, toutes époques, toutes opinions politiques ou philosophiques etc. confondues réaliserait sans peine un gros bouquin. Et l'on serait surpris des gens que l'on y "rencontrerait". D'ailleurs, nous réaliserons ce travail, un jour.

    Nous avons donc rappelé à notre interlocuteur que Napoléon dispose d'un tombeau grandiose aux Invalides, lui qui déclarait sans sourciller des juifs : "Ce sont des sauterelles et des chenilles qui ravagent la France" ! Et que Voltaire avait, lui aussi, les honneurs officiels, au Panthéon. Il a pourtant bien écrit ceci : "C'est à regret que je parle des Juifs : cette nation est, à bien des égards, la plus détestable qui ait jamais souillé la terre". (Voltaire, Article "Tolérance" du Dictionnaire philosophique. Il appelle ailleurs les juifs "...ces ennemis du genre humain...", un "peuple barbare, superstitieux, ignorant, absurde", et un "peuple ignorant et barbare, qui joint depuis longtemps la plus sordide avarice à la plus détestable superstition et à la plus invincible haine pour tous les peuples qui les tolèrent et qui les enrichissent..."

    Vraiment, le Système honore de ces gens, et a de ces fréquentations !

    N'est-il pas étrange, dans ces conditions, d'entendre toujours et à tout bout de champ le refrain "Maurras antisémite", alors que nul ne s'émeut du grandiose hommage rendu à ces deux antisémites que furent Napoléon et Voltaire ? Ou bien on rêve, ou bien on vit dans le mensonge, la tartuferie, l'hypocrisie. Et, comme on ne rêve pas, la conclusion s'impose, d'évidence.

    Un exemple éloquent du traitement particulier réservé à Maurras : alors que Léon Poliakov, dans le tome III de son Histoire de l'Antisémitisme, fait de Voltaire "le pire antisémite français du XVIIIème siècle", Roland Desné défend Voltaire : "Ce n'est pas parce que certaines phrases de Voltaire nous font mal que nous devrions le confondre dans la tourbe du persécuteur".

    Ah, bon ? On fait pareil pour Maurras, alors ?

    Sinon, pourquoi deux poids et deux mesures ? La réponse est claire, ne soyons pas naîfs : c'est qu'il s'oppose au Système sur le fond; qu'il en a fait une critique, au sens propre, radicale, au point que nombre de ses démonstrations, de ses conclusions, sont, en fait, passées dans le domaine public; que ses adversaires, eux-mêmes, en sont imprégnés, s'en servent, les reprennent; et que l'idéologie qui sous tend le système s'en trouve irrémédiablement affaiblie. Est-ce pardonnable ?      

    Ceux qui reprochent son antisémitisme au seul Maurras - et pas aux autres ! - feraient bien de... lire Maurras ! Ils y trouveraient, par exemple, cette phrase :

    "L'antisémitisme est un mal si l'on entend par là cet antisémitisme de "peau" qui aboutit au pogrom et qui refuse de considérer dans le Juif une créature humaine pétrie de bien et de mal, dans laquelle le bien peut dominer. On ne me fera pas démordre d'une amitié naturelle pour les Juifs bien nés."

    Il est intéressant de rapprocher cette phrase de Maurras de ce cri de "Mort aux Juifs" que l'on entend, aujourd'hui, de façon tout à fait habituelle et banale (et "l'affaire Ilan Halimi" n'est pas si loin...), dans ces 1.500 (et plus...) zones sensibles répertoriées par le Système. Car il s'agit bien là d'un antisémitisme de peau, d'un racisme que, justement, Maurras condamne.

    Et le parti qui doit se sentir le plus gêné aujourd'hui avec l'antisémitisme, c'est le Parti socialiste, le parti du Président, qui a raflé 93% du "vote muslman" dans ces banlieues où règne et s'étale un antisémitisme chaque jour plus agressif et plus décomplexé.

    La vérité toute simple est que l'antisémitisme existait bien avant Maurras, et n'avait pas eu besoin de lui pour naître, croître et prospérer; de même, l'antisémitisme existe toujours après Maurras, et n'a toujours pas besoin de lui pour continuer sa course.

    Enfin, sur le ton de la plaisanterie, mais appliqué à une chose sérieuse, nous avons rappelé à Georges Bourquart cette phrase de Lionel Jospin, parlant de l' "héritage" de Mitterand, qu'il acceptait "sous réserve d'inventaire". Georges Bourquart se souvenait évidemment très bien de ce moment de télévision, et est convenu que, ce que l'on permettait à Jospin, on devait le permettre aux royalistes et à ceux qui se réclament de Charles Maurras...

    Alors, oui, nous pouvons et nous devons faire un inventaire de l'héritage de Maurras. Que cet inventaire remette en cause son antisémitisme, celui qu'il professait, ou non. Ou d'autres points, de sa pensée ou de son oeuvre.

    Et, lorsque nous nous adressons à des jeunes de 18 ans, quels en sont les aspects qui nous intéressent le plus et que nous leur présentons ? 

    A l'intérieur, c'est le Maurras de L'Avenir de l'Intelligence, celui qui a démonté le mécanisme qui nous a conduits à notre actuel Âge de fer, dans lequel les forces de l'Argent, de l'Or, dominent sans partage et ont tout asservi...

    A l'extérieur, c'est le Maurras de Kiel et Tanger, celui qui a montré comment la France, dès qu'elle renouera avec sa politique et sa diplomatie traditionnelle, pourra "manoeuvrer et grandir" : il lui suffira de recommencer à faire ce qu'elle a toujours fait, au cours des siècles, c'est-à-dire fédérer autour d'elle les petites et moyennes nations, qui, seules, ne peuvent s'exprimer, mais, si elles s'unissent à la France, forment - avec elle - un bloc capable de parler aux plus grands empires... 

    Oui, Maurras a encore quelque chose à nous dire ici et maintenant, et sur les sujets majeurs de notre aujourd'hui; oui, on a besoin de Maurras; et ceux qui se privent de son intelligence, et qui privent l'Intelligence française de sa contribution, au motif qu'il professait un certain antisémitisme – qui, après tout, s’apparente, derrière la violence des mots, à l’attitude politique que De Gaulle et Mitterrand, eurent parfois à l’égard des Juifs - ne rendent pas un bon service au Pays...

    Le second président de la Vème République, George Pompidou, lors d’un discours à l’école libre de sciences politiques, le 8 décembre 1972, cita un passage de Kiel et Tanger : 

    « S’agissant de la France, de sa place et de son rôle dans le monde, il faut d’abord en prendre la mesure. Quelqu’un qui n’a jamais été mon maître à penser, tant s’en faut, Charles Maurras, a, dans Kiel et Tanger, dès 1910, prévu le monde actuel, je cite : « composé de deux systèmes : plusieurs empires avec un certain nombre de nationalités petites ou moyennes dans les entre-deux. Un monde ainsi formé, continue Maurras, ne sera pas des plus tranquilles. Les faibles y seront trop faibles, les puissants trop puissants et la paix des uns et des autres ne reposera guère que sur la terreur qu’auront su inspirer réciproquement les colosses. Société d’épouvantement mutuel, compagnie d’intimidation alternante ». C’est bien là ce que nous voyons, n’est-ce pas ? J’en conclus que l’action de la France, aujourd’hui puissance moyenne typique, est simple et évidente...»

    (à suivre...)

    lafautearousseau

  • Bienheureux Coronavirus ! ! ! (partie I), par Antoine de Crémiers, Pierre de Meuse, Henri Augier.

    Avant propos

    Nous ouvrons aujourd’hui un débat   interne à notre mouvement proposé par des militants de longue date, inscrits dans l’histoire de l’Action française et connus pour leurs actes et leurs écrits. Ils font un constat lucide de la faillite du politique dans notre pays appuyé par une partie de l’«  élite  » intellectuelle  engagée pour la dissolution de la nation dans un mondialisme impersonnel, technocratique et aveugle aux besoins des peuples. Mais en dehors de ce constat que nous partageons tous, ils nous proposent de réfléchir, à l’occasion  éclairante de la pandémie brandie comme «  l’Armageddon  », ensemble à des alternatives possibles, pour le jour d’après, dans tous les domaines  :  Sociaux, économiques, culturels… pour rapprocher les français et trouver des outils susceptibles de contrer les agissements d’un système autiste, et méprisant toute tentative de prendre en compte l’expression populaire en la taxant de populiste, c’est-à-dire aux yeux des libéraux libertaire  :  Extrémiste et intolérante, ce qui est un comble quand on connait l’arsenal répressif déployé par le pouvoir contre toutes formes d’opposition dans notre pays. Étant donné la longueur de ce texte, il paraitra en deux parties. Nous commençons par le constat et nous continuerons sur la mise en «  ordre de bataille  ».

    Olivier Perceval

    2.jpgIl est effectivement grand temps de nous mettre en ordre de bataille pour « le jour d’après » qui sera sans doute sanglant.

    Nous sommes en 1929 et bientôt en 1933 ? Mais avec une nuance toutefois. A l’époque, la crise marque pour beaucoup la fin du libéralisme et son échec pour des causes endogènes, impossibles à dissimuler. Les libéraux dépriment et en 1938 dans la revue de Paris, Louis Rougier déplore que les partisans du libéralisme apparaissent comme « de donquichottesques paladins attardés à défendre une cause perdue ». Le libéralisme semble alors représenter une catégorie définitivement réfutée par l’histoire. Il faudra des années pour que ses adeptes le ressuscitent après l’épisode de l’État providence.

    Aujourd’hui :

    Depuis assez longtemps déjà, le système marchait vers l’abîme, condamné à patiner de plus en plus vite sur une glace de plus en plus mince, appuyé sur un endettement délirant suscité par la crise des années 2007/2008 époque où les Etats avaient répondu au problème de la dette par plus de dettes en transformant par un tour de passe-passe les dettes privées en dettes publiques. Dans un mouvement sans fin alimenté par des taux maintenus au plus bas, parfois même négatifs, et une création monétaire apparemment inépuisable dont la part essentielle, sans s’investir dans l’économie tournait en rond dans la sphère financière, le système ressemblait fort au catoblépas cet animal fabuleux tellement bête qu’il se dévorait lui-même. Nos hommes politiques ne savaient plus que faire pour dissimuler leur folie sachant que l’implosion était proche, mais qu’il   paraissait possible de la retarder indéfiniment ou du moins jusqu’au passage du relais à leurs successeurs.

    3.jpgMais l’heure des règlements de compte approchait dangereusement, lorsque survint comme par enchantement le coronavirus. Bienheureux coronavirus dont il faut à tout prix noircir et dramatiser les effets pour permettre de se déguiser en chef de guerre sans craindre le ridicule, lui attribuer tous les maux du temps présent, exonérer ceux qui en sont responsables et tuer l’économie qui ne pourra être sauvée à nouveau que par une création monétaire délirante et en «  en même temps  » tenter de rassurer les peuples par des promesses intenables, L’État devant jouer le rôle d’un assureur tous risques. Leur seule arme, c’est la planche à billets. Cette cause réputée purement exogène vient donner un répit au système. Répit qui sera de courte durée toutefois, les comparaisons rassurantes qui sont faites avec la période 2007/2008 étant nulles et non avenues  ; on voit même des prévisionnistes et analystes économiques, ceux qui se trompent toujours, expliquer doctement que oui, il y aura un moment difficile, mais dès le troisième trimestre et surtout au quatrième, la croissance repartira… Nous constaterons très vite le décalage entre promesses et réalisations. Nos économies sont à l’arrêt et beaucoup d’entreprises et de professions indépendantes cesseront leurs activités ce qui mécaniquement entraînera des baisses de rentrées fiscales et une augmentation du chômage…Or, nous ne savons pas quand la production pourra repartir, quelle sera l’importance du chômage et celle des personnes sans ressources et pas davantage combien de banques et d’assureurs vont faire faillite, nous ne savons pas… Et le jour d‘après risque fort d’être celui de la colère contre les «  habiles » qui ne peuvent cacher leurs méfaits, incapables de fournir du gel hydro alcoolique, des masques, des respirateurs, des lits, des tests, qui tiennent des propos contradictoires, prennent des décisions qui ne le sont pas moins, révélant leur dramatique incurie. Ce sera la colère des maires, celle des forces de l’ordre, du personnel médical et hospitalier et de ceux, nombreux, trompés et abusés par des menteurs professionnels qui ne feront plus illusion.

    Et pendant ce temps là… les « habiles » non seulement plaident non coupables, mais répètent qu’ils avaient raison et préparent dans les coulisses leur retour sur le devant de la scène.

    MATHIEU LAINE : Dans un livre récent intitulé « Il faut sauver le monde libre » L’auteur défile les propos convenus d’un libéralisme tranquille pourtant menacé par des ennemis qui deviennent chaque jour plus dangereux :

    « Alors qu’objectivement le monde va mieux ! Les ouvrages se multiplient relayant l’idée du crépuscule de notre civilisation, condamnant pêle-mêle l’économie de marché, la faillite de la démocratie représentative, une mondialisation à mille lieues du « doux commerce » de Montesquieu, les frictions identitaires, le désengagement citoyen ou l’individualisation d’un monde obsédé par le matérialisme  ; et il poursuit : « Du lointain boulangisme qui rassemblait les bonapartistes, les monarchistes et les républicains, tous opposés à la IIIème république, aux cinquante nuances de jaunes des années Macron, d’Orbanen Hongrie, au parti vérité et justice en Pologne, jusqu’au régime autoritaire de Maduro au Venezuela et celui d’Erdogan en Turquie en passant par l’alliance italienne entre le mouvement cinq étoiles et la ligue derrière Salviniou l’administration Trump, et désormais Boris Johnson, le populisme ramasse, mixe, et fait son miel de la multitude des frustrations, des colères et des insatisfactions, comme on drague sans nuance le fond des océans. Il prend autant de visages que d’incarnations et communie, contre la rationalité historique, contre les preuves statistiques, au rejet enflammé de tout ou partie des valeurs fondatrices du monde libre. »

    Olivier Perceval.jpgMathieu laine accuse les contestataires de sombrer dans le racisme, l’antisémitisme, l’obscurantisme, foulant aux pieds le fondement vital de nos démocraties que sont les droits essentiels, les institutions, les votes, les élus et leurs mandats. La très grande puissance du monde libre réside dans sa capacité à changer de dirigeants par le vote et non par la force. Certains l’ont manifestement oublié. (Interdit de rigoler ! ! !) Cette radicalisation est une insulte à la raison, une mise en marge de la république et une menace profonde pour l’avenir de notre communauté humaine. Et dans un paragraphe intitulé la convergence des brutes, il ajoute « l’époque n’a pas seulement redonner vie dans un concert mêlant comme jamais auparavant le vrai et le faux aux promesses les plus démagogiques elle a aussi fait resurgir les fantômes du passé. En France le mouvement des gilets jaunes, parti d’une jacquerie fiscale a réveillé le serpent de mer de la lutte des classes, des places, et des crasses. Comme à la grande époque de la convergence des brutes, le jaune a fini par s’assombrir et ressusciter une sinistre pandore délirant inexorablement au jaune rouge et au jaune brun.

    Dans un article paru dans le Figaro du mercredi 1er avril ( !) Mathieu Laine, psychorigide et monomaniaque poursuit l’analyse que lui dicte son idéologie et lui fait tenir des propos absurdes : « En ces temps tragiques où nous luttons contre un mal invisible et pleurant nos morts, mesurant dans nos chairs l’importance parfois oubliée du primat de la liberté ( !) l’heure a sonné de penser nos lendemains… A ce moment-là, un premier piège nous tendra les bras : le repli durable sur nous-mêmes. Parce que nombreux sont ceux qui associent l’épidémie à la mondialisation, la tentation sera grande de maintenir nos frontières fermées et nos volets baissés sur le pas-de-porte de l’altérité. Notre monde y allait tout droit, cédant aux injonctions de la peur, de la colère et de l’envie tout en niant les apports objectifs de la circulation des biens, des hommes et de la connaissance. Ce serait là une erreur majeure…

    ALAIN MINC  ou les raisons d’être optimistes  ! ! !

    A son tour, manifestant la même incompréhension du temps présent, et tout aussi psychorigide, Alain Minc dans un article du figaro du mardi 31 mars nous donne « des raisons sérieuses d’espérer » car dit-il,  les pouvoirs publics ont tort de proclamer que nous vivons une crise pire qu’en 1929, c’est paradoxalement grâce à eux que nous éviterons la grande dépression qui prennent les bonnes mesures : « Politique budgétaire unanime et incroyablement expansionniste, création monétaire sans limite, monétisation aussi large que nécessaire des dettes publiques, volonté de garder les effectifs professionnels et et d’éviter le chômage de masse. »

    Nous ne sommes pas non plus poursuit-il, en 2008, époque où le système bancaire aurait pu exploser et l’économie de marché sombrer. « Aujourd’hui, l’univers bancaire est efficace, alimente les circuits économiques qui fonctionnent à 65 % et demain sans doute davantage, compte tenu des redémarrages en vue. L’économie réelle marche fut-ce à vitesse réduite et sera en situation de redémarrer, une fois la crise finie, au prix d’un plan de relance ». Ayez confiance donc et résistons aux « passions tristes car, dans un monde qui ne cessait de disqualifier chaque jour l’action politique, jamais celle-ci n’a pris depuis des décennies une telle légitimité. » A voir ce libéral saluer l’action des pouvoirs publics, certains pourraient penser, à tort, que ce renforcement du rôle de l’État signe le faire-part de décès du libéralisme, il n’en est rien, bien au contraire, le renforcement de l’action des pouvoirs publics visant, c’est une constante, à sauver le marché et les règles de la concurrence, Alain Minc est un vrai libéral, il en assume complètement les contraintes. Comme le disait si bien Durkheim « L’Etat a été le libérateur de l’individu. C’est l’Etat qui, à mesure qu’il a pris de la force a affranchi l’individu des groupes particuliers et locaux qui tendaient à l’absorber, famille, cité, corporation… L’individualisme a marché dans l’histoire du même pas que l’étatisme »

    LUC FERRY : Il ne manquait plus à ce florilège de propos imbéciles que ceux du vieux barbon républicain et kantien. Dans un article du figaro, daté du jeudi 26 mars il s’attaque violemment aux « vautours » aux oiseaux de malheur qui « sonnent le réveil ». « L’avenir nous dit-il, montrera vite que cette crise ne changera au final que peu de choses. Certes, elle touchera durement des personnes et des entreprises, mais pas le système de la mondialisation libérale (Ouf !) que consacre au contraire la logique des GAFA : jamais smartphones et tablettes n’ont autant servi ! Oui, il y aura des faillites, une récession colossale et un endettement inévitable, néanmoins dramatique… Un Etatendetté, voire en faillite, n’en restera pas moins un Etatfaible. La croissance libérale mondialisée repartira donc en flèche dès que la situation sera sous contrôle. Les revenus de nos concitoyens auront diminué, certes, mais ils auront aussi fait des économies et elles inonderont le marché dès la fin du confinement. Donc, «  Ce sera reparti non pas comme en 14, mais comme dans les périodes d’après-guerre. Business as usual est l’hypothèse la plus probable, et du reste aussi la plus raisonnable, n’en déplaise aux collapsologues. »

    Les trois positions évoquées ci-dessus ne peuvent que nous laisser sidérés, elles sont assises sur une absence totale de logique, de cohérence et de cette incapacité des idéologues à comprendre le réel qui les transforment, comme le dit si bien Charles Gave à propos de Macron en parfait crétins, mais dangereux comme le montrera très certainement la suite des évènements.

  • Libérer le génie français : à la ”Une” du n° d'avril de Politique magazine

    avril 2014.jpg

    Au Sommaire de ce numéro d'avril (128) : SOMMAIRE AVRIL 2014.jpg 

    Voici l'Editorial de Jean-Baptiste d'Albaret, Rédacteur en chef : Pour une vraie victoire...

    Pour une vraie victoire

    A l’heure de boucler ce numéro de Politique magazine, le second tour des élections municipales n’a pas encore eu lieu. Mais il y a fort à parier qu’il confirmera les tendances apparues au premier tour.  

    Selon le jeu de bascule habituel de nos institutions, ces élections, dites « intermédiaires », ont confirmé le « vote sanction » contre la majorité socialiste que tout le monde prévoyait. Les listes de gauche au premier tour n’ont rassemblé que 43% des votes, contre 48% en faveur des listes de la droite et du centre et 7% pour les listes du Front national limitées aux seuls endroits où il a pu se présenter. Au soir du premier tour, des bastions du socialisme municipal comme Niort, Limoges, Quimper, Roanne, Dunkerque, Angoulême ou Amiens sont ébranlés ou d’ores et déjà perdus. Le scrutin final tournera-t-il à la débâcle pour le parti de la rue de Solférino ? Dans de nombreuses communes gérées par les socialistes, la droite est en position de force. C’est le cas à Angers, Caen, Pau ou Toulouse. Mais l’UMP a le triomphe modeste : nombreuses sont les villes où ses listes devraient composer avec un Front national au plus haut. Sa prudente stratégie du « ni-ni » en cas de triangulaire ou de quadrangulaire pourrait lui coûter encore plus cher que celle du « front républicain » dont ses sympathisants ne veulent plus entendre parler. 

    rassemblement bleu marine.JPGC’est une des principales leçons de ces élections municipales. Partout où il était présent, le parti de Marine Le Pen a démontré ses capacités à s’implanter localement. Sa victoire à Hénin-Beaumont en est un symbole fort. Résultat d’un long travail d’ancrage local et militant, ce retentissant succès pourrait en appeler d’autres. Les scores élevés obtenus par les listes labellisées « Front national » et « Rassemblement bleu Marine » à Béziers, Saint-Gilles, Fréjus, Forbach ou Perpignan, prouvent leur capacité à jouer les premiers rôles. à Marseille, à Nice, à Toulon, elles ont même surclassé celles du Parti socialiste ! Et, là où il a dépassé les 10 %, le FN est en position d’arbitre et compliquera sérieusement, au-delà même des municipales, la tâche de l’UMP. « C’est la fin d’un mouvement de balancier automatique qui faisait passer les Français d’un camp à l’autre », s’est félicitée Marine Le Pen.  

    Toujours est-il que, si la droite semble en mesure de reprendre à la gauche quelques grandes villes et de conserver la plupart de celles qu’elle détenait et qui semblaient menacées, que si le Front national obtient une représentation accrue dans les conseils municipaux, on ne peut cependant parler de vague bleue. Il n’y a pas, en apparence, de bouleversement spectaculaire du paysage politique. Et, encore moins, des tendances électorales. Car, avec plus de 36% des électeurs inscrits restés chez eux, le « premier parti de France » reste le « parti des abstentionnistes ». Sa progression continue, d’élection en élection, marque une défiance de plus en plus grande des Français vis-à-vis de la classe politique. Même, et les commentateurs feignent de s’en étonner, au niveau local ! Ce n’est pas le spectacle pitoyable des combinaisons électorales de l’entre-deux tours qui les fera changer d’avis… 

    abstention schtroumpf.jpgIl apparait donc clairement qu’un certain système démocratique est en crise. Abstentions et votes pour les listes « anti-système » en témoignent. Le problème de la représentation des Français se pose avec de plus en plus d’évidence. Plus seulement à l’échelon national, mais aussi, quand les partis s’en mêlent, au niveau local. Il faudra bien, un jour, en tirer toutes les conséquences. 

    Ce jour peut venir assez vite. Les élections européennes en mai sonneront le glas d’une certaine façon de faire de la politique. La sanction sera encore plus terrible qu’aux municipales. Au point qu’Hollande et les siens cherchent des solutions pour se garer des conséquences. En vain et quoiqu’ils fassent. L’heure est venue de penser un projet national sérieux.