UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Notre Feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (73)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : Guillaume Apollinaire, admirateur de Maurras...

    1AA.jpg

    1A.jpg

     

     

    LFAR FLEURS.jpg

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (58)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : Le "jardin", le "bâtiment carré" et l'enfant (IV)

    1A.jpg

     

    Le rachat (II) : plantation de la double "Allée des philosophes"...

    "...Ce fut plus tard, beaucoup plus tard, que je pus construire à la bordure du Chemin de Paradis ma double "Allée des Philosophes"; 18 cyprès par ci, 18 cyprès par là, répétés de chaque côté, ce qui fit les 72..."


    Illustration : tout de suite en entrant dans le Jardin, une fois le portail ouvert, on a, à droite et à gauche, la même "Allée des philosophes", s'achevant toutes les deux par une petite table de pierre ronde, chacune avec son banc de pierre; les deux allées sont formées de deux haies de cyprès parallèlles, espacées de deux mètres environs, propices à la méditation...

    LFAR FLEURS.jpg

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (60)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : Le "jardin", le "bâtiment carré" et l'enfant (VI)

    1A.jpg

    Le rachat (IV) :

    "...Les onze que voilà ne furent pas mes derniers nés. J'en ai planté encore quelque huit dizaines de l'autre côté de la maison, d'ouest en est, et tous, ils manifestent une énergique volonté de vivre. Infiniment plus sage que son prédécesseur de 1882, mon paysan d'aujourd'hui a planté pour son compte, en avant de son potager, plus de cent autres braves cyprès utilitaires. Arrivons-nous au demi-mille ?
    On peut y arriver, car il en est bien d'autres, et beaucoup plus beaux, qui n'existent encore que dans mes rêves, et rien ne peut me délivrer du cher souci de voir grandir leurs fantômes légers en un endroit où je médite de les aligner, jusqu'à notre limite du nord-couchant, sur cette arête de colline qui aboutit près du moulin.
    Sans doute, ainsi plantés, les arbustes naissants seront-ils longtemps invisibles. Mon âge ne me permet pas d'espérer de les voir dépasser la masse des autres végétations et découper leur noble dentelle sur mon horizon. Mais avec moi comme sans moi le temps fera son oeuvre, les fûts puissants prendront racine, ils grandiront et peu à peu la forme sublimée atteindra, quelque jour, aux libres espaces du ciel. À la condition qu'il n'y ait ni invasion barbare, ni abattage insensé, que le feu les respecte et qu'une terre favorable ne manque pas à ses coutumes et à mon espoir, il naîtra dans ce lieu choisi, sur cette côte, déjà parfaite de lignes, quelque chose de comparable, et peut-être supérieur, à l'admirable allée, gloire et honneur de Malaucène, que j'ai vue non loin de Vaison, cette double montée de cyprès qui fait oublier tout ce que la Toscane, l'Ombrie et la Grèce ont pu donner de graves, d'élégants et fiers décors forestiers.
    À mi-côte, j'aurai pris soin d'élever une stèle en pierre du pays, qui portera ces mots du vieil Olivier de Serres, seigneur de Pradel, dans son Théâtre d'agriculture et mesnage des champs :

     


    "LES PLUS DIGNES ARBRES DE TOUT LE GÉNÉRAL DES AUTRES, VESTUS ET DESPOUILLÉS, ET PLUS PROPRES AUX COUVERTURES, SONT LES CYPRÈS ET LAURIERS, DESQUELS LES BONNES QUALITES DES COULEURS, DE SENTEUR ET D'OBÉISSANCE, RENDENT LES OUVRAGES MAGNIFIQUES"



    Mais le laurier est ambitieux. Il convient de nous en tenir à nos fiers cyprès dont la majesté est simple et humaine. Puissent-ils, très vieux et très hauts, pointe aiguisée, large poitrine, sans rien de maigre ou de fluet, justifiant leur beau nom de pyramidaux, prodiguer l'ombre, la vigueur, la paresse, la fierté, la confiance, la sécurité à maint arrière-neveu qui se soit rendu digne d'une telle "couverture"..."

     

    LFAR FLEURS.jpg

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (48)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : D'un amoureux de Martigues...

    1A.jpg

    ...dont le texte pourrait presque, en quelque sorte, être présenté comme une introduction aux Trente beautés de Martigues, texte qu'on lira dans les deux livraisons suivantes, d'abord en français puis en provençal...

     

    LFAR FLEURS.jpg

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (47)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : Destin contrarié

    1A.jpg

    Comme son grand-père maternel, Garnier, qui a reçu chez lui, au Chemin de Paradis, le Prince de Joinville, fils du Roi Louis-Philippe, sous les ordres duquel il naviguait, Maurras aurait voulu être marin. Et dans la marine de guerre...

    C'était un petit garçon plein de vie et d'énergie, aux antipodes de l'image que l'on a trop souvent d'un Maurras vieux monsieur austère. Vocation contrariée, et même plus : empêchée, à partir du moment où il était devenu, non pas sourd, comme on le dit souvent, mais fortement malentendant...

     

    Maurras a fait de cette vocation contrariée, et de la perte de ses rêves d'enfant, le thème d'un de ses poèmes, en partie cryptée (mais en partie seulement, car plusieurs passages sont parfaitement clairs, et évoquent cet appel irrésistible de la mer et du grand large que ressentent tous les marins...)  Destinée :


    Tu naquis le jour de la lune,
    Et sous le signe des combats,
    Le soleil n'en finissait pas
    De se lever sur ta lagune

    Le vent d'ouest au seuil béant
    De ta maison sur le rivage
    Vint moduler son cri sauvage
    Et les appels de l'océan.

    Mais tu n'as pas quitté ton île
    Ni fait bataille sur la mer :
    Jamais la gloire du vrai fer
    N'a brillé dans ta main débile.

    Tu ne peux être matelot
    Que d'imaginaires espaces
    Où, plus qu'ailleurs, l'aube fugace
    Est longue à naître sous le flot,

    Darde au zénith la flamme torse
    Des volontés de ton destin :
    Dans les angoisses du Matin
    Quelle Nuit lente use ta force !

     

    LFAR FLEURS.jpg

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (45)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : Maurras en "son" étang...

     

    1AA.jpg

     

    Image inattendue, d'un Maurras inattendu : une baignade dans l'Étang de Berre...

    C'est l'image qu'a choisi Pierre Boutang, le disciple fidèle, l'ami de toujours, pour illustrer son monumental Maurras, la destinée et l'oeuvre.

    C'est l'occasion de rappeler un souvenir d'enfance de Charles Maurras sur cet étang...

    Il a raconté dans l'une des Quatre nuits de Provence comment, en 1885, au soir d’une journée de plage sur les bords de l’étang de Berre avec frère et ami, une tempête d’une rare violence menaça de faire sombrer leur barque et de les noyer; ils ne durent leur salut qu’au sang-froid de Charles, qui en imposa ce jour-là à son compagnon, fils de marin pourtant :


    "Je dévouais à nous défendre tout ce qu’il fallait pour tenir, pour durer et persévérer. C’était fort peu, sans doute, car il y avait peu à faire, mais enfin le poing adhérait à la rame... Nous n’avions mérité qu’un éloge : nous n’avions pas quitté le bateau et nous le ramenions sans avoir perdu un agrès..."

     

    LFAR FLEURS.jpg

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (44)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : 1952 : sous la Coupole, l'hommage de Jules Romain

    1A.jpg

     

    1952 : Maurras vient de s'éteindre. Sous la Coupole, Jules Romain, devant toute l'Académie, lui rend un bel hommage...

    Injustement condamné en 1945 pour "intelligence avec l'ennemi" ("la seule forme d'intelligence qu'il n'ait jamais eue", devait déclarer François Mauriac), Charles Maurras était, à partir de ce jour-là, automatiquement exclu de l'Académie (voir l'Éphéméride du 28 janvier).

    • Celle-ci se grandit une première fois le 1er février 1945, en l'excluant - puisqu'elle ne pouvait s'opposer à la force brute... - mais en refusant de le radier et de lui élire un remplaçant, déclarant simplement son siège vacant. Elle attendit sa mort pour élire son successeur (ce sera le duc de Lévis Mirepoix, le 29 janvier 1953, voir l'Éphéméride du 29 janvier).

    • L'Académie se grandit encore, une seconde fois, ce 20 novembre 1952, lorsque, quatre jours à peine après la mort de Maurras, Jules Romains (ci-dessous), devant tous les académiciens debout, lui rendit un hommage solennel (seul Claudel se discrédita lui-même, en restant ostensiblement assis...).

    Jules Romain déclara, entre autre :


    "...Il a exercé une réelle influence sur la pensée de notre pays, précisément à une époque où la France en avait besoin pour se ressaisir elle-même..." 

     

    LFAR FLEURS.jpg

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (42)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : Maurras, intimement lié à sa mère...(I et II)

    1A.jpg

     

    Avant de poursuivre cette visite, un moment de méditation devant le lieu qui renferme le coeur de Maurras (son corps étant à Roquevaire, dans le caveau familial, avec son père, sa mère et son frère).


    Maurras a en effet souhaité que son coeur reposât dans ce jardin qui s'est souvenu.


    Il se trouve dans un coffret à bijoux de sa mère...

     

    1A.jpg

    ...déposé dans une cassette de cyprès, le tout déposé dans un "petit logis de pierre", sur lequel cour une lame de marbre avec deux inscriptions :

    - un vers d'Euripide, pour lequel Moréas a proposé la taduction :


    Hélas, que le soleil est beau !


    - en dessous, les vers de Mistral :


    "La mar, bello plano esmougudo / Dou paradis es l'avengudo..."
    (La mer, belle plaine émue, / du Paradis est l'avenue...)

     

    LFAR FLEURS.jpg

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (50)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : Les trente beautés de Martigues (en provençal) Li Trento Bèuta dou Martegue

    1A.jpg



    I felibre de Paris.

    Sabès ço que me rememoron vòsti parladuro, sabès ço que me dison e me retrason ? D'abord que sian eici pèr charra de nòstis endré, pode bèn vous lou dire. Es lou Martegue que vese en aquéli moumen, quàuqui roudelet de terro encenturado pèr la lono, tres iscleto que se tènon e s'enfielon au tremount de l'Estang de Berro, em'un un ribanet d'oustau que floto sus li dos ribo. Dirias que soun aqui pèr amarra au countinènt tres perleto que l'aigo empourtarié vo manjarié.

    Ame moun vilage mai que toun vilage ! nous canto Fèlis Gras. Va crese que l'ame ! E tóuti li Martegau coume iéu. Nòstis ome de mar n'en sabon quaucarèn. Autre-tèms, s'un veissèu sourtié de Marsiho, qu'un Martegau ié coumandèsse, emé lou meiour vènt, la mar tout-bèu-just proun esmougudo pèr carreja plan-plan à Ceto, à Barcilouno vo à Maiorco, cresès-ti que lou Martegau s'aliuen-chavo coume acò ? Pas mai ! Eilalin miraiavon li tres clouchié de soun endré, e zóu ! un cop de barro en Bou, e zóu ! lou barquet à la mar pèr l'adurre enjusqu'au Martegue ounte beisavo un darrié cop li plaço vivo de soun cor !

    D'aqui vènon, bessai, li martegalado que se conton sus nautre. Li Marsihés cansounejèron nòsti capitàni, que n'en fuguéron que mai fièr. E pèr acó-d'aqui sarés emé nautre, Felibre, d'abord que voste Felibrige es lou mantenamen de l'amour dóu païs.

    Ah ! se vous disiéu nosto istóri, tant enciano qu'a belèu acoumença peraqui dous milo an avans que nasquèsse noste vièi crousa Gerard Tenco, lou foundatour di Mounge Espitalié de Sant Jan de Jerusalèn ! Se vouliéu desplega nosto bandiero que, dóu tèms dóu rèi de Franço Enri lou tresen, en quinge cènt vue-tanto-tres, enauravo li tres coulour de nósti quartié, que soun lou blu, lou blanc e l'escarlato, basto que lou drapèu francés noun avié encaro gausi si grand ple blanquinèu, mounte sarien li darnagas pèr ausa m'afourti que lou Martegue n'es pas dins lou trin dóu prougrès ?

    Ah ! tóuti si bèuta, se n'en fasiéu dedu e conte, sarias eici fin-qu'à deman. Pèr vous faire plesi, meten que lou Martegue siegue soulamen prouvesi de trento bèuta. Lou plus poulit moussèu de la creacioun, qu'es la femo, n'en a pas mai.

    Prove tout ço que dise.

    La bèuta proumiero de moun Martegue, es l'Estang de Berro que, de matin, blanquejo e de vèspre bluiejo se regarde de moun oustau ; l'estang qu'émé si verdo lengo amourousido lipo la sablo di calanco e rouigo li roucas ounte se pesco lou rouget.

    La segoundo, es l'Estang de Carounto que lou religo à la grand mar. Aqui tartano e beto fan regounfla si làrguis velo is ange boufarèu.

    La tresenco, es si colo nuso que reboumbellon coume mamèu e qu'embaimon li càudi sentour di ferigoulo, di fenoui, di roumanin, di pebre-d'ai.

    La quatrenco, es li clapeirolo e si plant d'óulivié ounte vèn l'óudour de la sau, dins l'aureto.

    La cinquenco, aquelo capeleto de la Bono-Maire qu'es quihado tant aut, ounte un boulet anglés es vengu s'esquicha, qu saup quand ?, e qu'estellon, coume di floureto d'amour, lis es-voto di pauri gènt.

    La sieisenco, avèn loti mistrau pèr escoubaire municipau.

    La setenco, avèn per pouciéu la grando mar.

    La vuechenco, lou Sant-Crist qu'es à l'intrado d'un canau e que, lou sèr, un lume rouginèu ensaunousis si cambo routo.

    La nòuvenco, lis gràndis arribado de caïque, d'ivér, a cop de remo, plen d'ome endemounia, que si sauto-en-barco regoulon de pluejo e d'aigo de mar.

    La desenco, li vàsti gorbo ounte boulego loti bèu pèis coume d'argènt vièu ; qu pôu dire quant n'i'a de bouï-abaisso, aqui dedins !

    La voungenco, li moulounas de sau, i salino, qu'espèron lou chaland, émé li douanié, fasènt un pau mens que d'espera, li feniantas !

    La dougenco, lou cop d'alo di gabian que rego lou cèu.

    La tregenco, li cabriola di muge en foro de la mar, tre que sènton lou gran.

    La quatourgenco bèuta, es lou flame parisen di vagoun de noste camin de fèrri, ço que fai vèire uno fes de mai qu'au nostre degun fai sa part.

    La quingenco, es, pèr Nouvè, l'anguielo que se manjo entre dos candèlo.

    La segenco, li penitènt au souleias que van en Santo-Terro (i'a dos lègo de marrit camin), li blanc davans, li blu darrié, pèr canta messo à Santo-Crous.

    La des-e-setenco, es, loti jour de Pasco, la tartano de la Vierge, aquelo qu'a lou mai pesca de l'an, qu'es flourido coume uno nóvio.

    La des-e-vuechenco, nòsti pesco de niue, que l'estang cubert de fasquié es un cèu respoundènt i trelus d'amoundaut, siau e clarinèu.

    La des-e-nouvenco, nòsti targo acoulourido, lou port clafi de bastimèn, de pavaioun, e li bèu drole, au cant di tambourin e di flahut, que parton mitanus, e, dre sus la tintèuno, dounon, e reçaupon li cop de lanço, coume d'eros de Tolosa.

    La vintenco bèuta dóu Martegue, es de segur, nosto poutargo, que pèr n'en tasta la parièro, se fau ana enjusqu'amount, encò di Rùssi palinéu.

    La vint-unenco, nòsti prudome tant ounoura qu'an fa aquéu prouvèrbi : « Que touto barbo d'ome cale, lou prudome vai parla. » Es lou rèsto darrié d'aquéli conse pouderous que, pèr tòuti li pescarié dóu Miejour, fugueron renouma ; à provo Calendau disènt à-n-Esterello, de soun grand :
    — Que fugué conse dòu Martegue.

    La vint-e-dousenco bèuta martegalo, es aquelo marmaio que nado entre li quèi, dins lou vièsti d'Adam, moustran si pichot quiéu brounza au coumessàri foutrejant.

    La vint-e-tresenco, li quatro pont jita d'isclo en isclo, d'ounte li badaire arregardon la tourre d'Embou e fan tuba si cachimbau.

    La vint-e-quatrenco, es lou sang cremesin d'aquéli pescaire e de si brùni fiho.

    La vint-e-cinquenco, es la font de Ferriero, que pèr soun aigo fresco, lou fihan iè vai, de vèspre, emé de bro, e barjo tant que pòu, e se fa coutiga per si calignaire.

    La vint-e-sieisenco, es la grand cariero que passo sus li pont carga d'ome e qu'es, au sèr, un riéu d'amour, carrejant pèr centeno li parèu enchuscla.

    La vint-e-setenco, es aquelo desaviado de luno que jito dins nòsti clar tant de beloio diamantino, e fai courre sus l'aigo si blànqui fernisoun.

    La vint-e-vuechenco, es la dougeno de moulin qu'espèron Anfos Daudet e mounte soulet se recampon li lapin.

    Espetaclouso e mistoulino, la vint-e-nouvenco bèuta es l'auto flour qu'au mitan di pougnard un cop, dison, cade cènt ans cracino e flouris ; mai ié fau basto cinq semano pèr vira lou candelabre au prefouns de l'aire espanta.

    La trentenco… Santa bono Maire, li sian ! E vous ai rèn dit de si tres glèiso, nimai de si tres curat, nimai de si tres coungregacioun de fiho !

    Fau saupre qu'au Martegue s'amo d'ana pèr tres. E que degun s'en trufe, perqué lou noumbre tres es sacra dins tóuti li religioun e li filousoufio. Ai rèn di, paure de iéu, de nósti salo verdo, nimai di fió que fasen pèr Santo Madaleno ! S'ai pas vougu tira de long pèr lou marrit retra di bèuta martegalo, esque, messiés li Felibre, vous vole dire de i'ana vèire, que noun poudrès feni lou comte pèr iéu acoumença.

     

    LFAR FLEURS.jpg

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (51)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : "...quand je regarde de ma maison..." (I/II et II/II)

     

    1. L'Étang...

    1A.jpg

    "La première beauté de mon Martigues, c'est l'Étang de Berre, qui, le matin, blanchit et qui le soir s'azure, quand je regarde de ma maison; l'Étang qui, de ses mille langues vertes, lèche amoureusement le sable des calanques et ronge les rochers où l'on pêche le rouget..."

     

    2. Le canal de Caronte...

    1A.jpg

    Entrée de Bouc, et début du Canal de Caronte

     

    "...La seconde, c'est l'étang de Caronte, qui le rejoint à la grand'mer. Les tartanes et les autres barques y font gonfler leurs larges voiles aux angelots joufflus..."

     

    LFAR FLEURS.jpg

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (53)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : ...aux frères de la Mède..."

    1A.jpg

    Curiosité géologique, situés sur la commune de La Mède, à deux pas de Martigues "li dous fraire" (les deux frères) sont deux rochers de taille très inégale, situés tout près du rivage.
    Alexandre Dumas - qui aimait beaucoup le site de l'Étang de Berre en général, et - on l'a vu - celui de Martigues en particulier - parle de ces rochers dans son ouvrage "Le Midi de la France".
    Il y en avait trois autrefois : il n'en subsiste plus que deux, le troisième ayant été arasé/détruit au début du XXème, lors du creusement du Canal de Marseille au Rhône...

     

    LFAR FLEURS.jpg

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (54)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : La maison natale (I, II et III)

    1. Façade sur le Quai, vue de face...

    1A.jpg

    Le Quai sur lequel s'élève cette maison s'appelait autrefois Quai Brescon sur toute sa longueur.
    De nos jours, sa moitié ouest s'appelle Quai Marceau, seule la partie est (du côté de l'Étang de Berre) s'appelle encore Quai Brescon..
    C'est la raison pour laquelle, dans les Oeuvres capitales, on voit une vieille photo de l'autre extrémité du Quai (aussi appelé par les martégaux "le Miroir aux oiseaux") avec, écrite de la main de Maurras, cette légende : "Mon quai natal"...
    On notera les dimensions extrêmement réduite de cette maison : si elle s'étend sur tout le pâté de maison, de sa façade sud à sa façade arrière, au nord, elle est de forme irrégulière (plus large devant que derrière) : sa façade sud, sur le quai, que l'on voit ici, ne mesure que 4,20, et sa façade arrière encore moins : à peine 3 mètres !...

    2. Façade sur le quai, vue de trois quart...

    1A.jpg

     

    Très étroite, sur trois plans (deux étages sur rez-de chaussée) la maison ne comporte qu'une fenêtre par plan !
    Elle occupe par contre le pâté de maison sur toute sa longueur, mais, de forme irrégulière, elle ne mesure que 3 mètres sur sa façade arrière...

    3. Façade arrière...

    1A.jpg

     

    La mère de Maurras était une Garnier. Et la famille Garnier possédait trois "biens", à Martigues :
    * une "maison", dans le quartier de l'Île (celle-ci, où est né Maurras);
    * une "campagne", c'est-à-dire, en fait un terrain planté de vignes et d'oliviers;
    * et un "jardin", l'actuelle "maison de Maurras" et son jardin...
    Il y avait trois filles dans la famille Garnier (et pas de garçon) : Marie-Pélagie - la mère de Maurras - et ses deux soeurs : Valérie et Mathilde.
    Maurras est donc né dans l'une des maisons de la famille Garnier, celle donnant sur le Quai Brescon (aujourd'hui, Quai Marceau)...

     

    LFAR FLEURS.jpg

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (11)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : (2/3) "Plan masse" (I/VIII), "Façade de la maison de Charles Maurras"

    "Plan masse" (I/VIII)

     

    "Plan masse" (II/VIII), "Fenêtre de la maison de Charles Maurrras"

     

    "Plan masse" (II/VIII)

    "Plan masse" (III/VIII), "Détail de la porte de la maison"

     

    "Plan masse" (III/VIII)

     

    "Plan masse" (IV/VIII), "Détail du fronton de la maison de Charles Maurras"

     

    "Plan masse" (IV/VIII)

    "Plan masse" (V/VIII), "Coupe de la maison de Charles Maurras"

     

    "Plan masse" (V/VIII)

     

     

     

     

    LFAR FLEURS.jpg

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (14)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : La partie "architecturée" du jardin...

     

    La partie "architecturée" du jardin

     

    Nous allons donc visiter la partie Nord-ouest du jardin : la maison étant orientée Nord-Sud, il s'agit donc de la partie en haut et à gauche sur le plan de Roger Joseph...

    Et nous le ferons en suivant les indications de Maurras, dans son jardin, comme l'on suit celles du Roi soleil dans les siens..., ce qui nous fera passer successivement par trois zones bien distinctes, quoique réunies dans un seul esprit et par une même volonté : rendre hommage et faire mémoire...

    1. D'abord, la mémoire de Gérard Tenque (en bas, à gauche);

    2. Ensuite, la mémoire de l'ensemble des gloires de la Cité de Martigues : c'est le Mur des Fastes (tout en haut, fermant la perspective);

    3. Enfin, la mémoire des grandes amitiés de la vie de Maurras, célébrées par les quatre stèles (qui seront finalement cinq), et qui est située dans la partie médiane...

     

    LFAR FLEURS.jpg

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (15)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

    lfar espace.jpg

     

    Aujourd'hui : Mémoire de Gérard Tenque (I/III)

    Mémoire de Gérard Tenque (I/III)

     

    (C'est en 1113 que Gérard Tenque, né à Martigues en 1040, fonda en Palestine l'Ordre qui devait devenir pour tout le monde "L'Ordre de Malte".
    Gérard mourut en Terre sainte en 1120.
    Illustration : la Croix de l'Ordre de Malte)

    Remontons donc l'allée centrale, et passons le losange où Roger Joseph a inscrit "le jardin".
    Là, tournons tout à fait à gauche et rendons-nous devant la colonne dédiée à Gérard.
    Et reprenons notre Maurras :

    "Le jardin avait deux niveaux, deux étages. Il s'agissait de les relier au moyen de quelques gradins que l'on borderait de balustres, en y distribuant un petit nombre d'inscriptions où étincelleraient les fastes du pays... Sur un fond de cyprès tirés du nord au sud, comme un rideau sur la campagne, devait se détacher son oratoire avec le masque gérardien qui le surmontait.
    Ce masque n'est point imaginaire mais sculpté d'après le moulage authentique de la tête d'argent fondue il y a trois siècles par notre grand Puget pour la Commanderie de Manosque où les restes de Gérard ont été ramenés de Jérusalem".

     

    LFAR FLEURS.jpg