La maison de Maurras, ce legs maudit de l’écrivain laissé à la mairie communiste de Martigues, par Emmanuel Durget
On parle de Maurras, dans Le Figaro de ce matin, et plus particulièrement de sa magnifique Bastide, aussi honteusement que stupidement laissée à l'abandon par une Mairie sectaire et haineuse, mais surtout inintelligente, qui préfère voir disparaître un trésor municipal (et provincial, et national...) que de, simplement, entretenir le Patrimoine de la commune, à laquelle Maurras lui-même voulut léguer "...ma vielle maison, que nul âge ne ride...".
Dans trois mois, ce seront les Municipales. lafautearousseau a déjà commencé, depuis plusieurs semaines, son travail de soutien - discret mais bien réel... - aux candidats patriotes qui se présenteront contre l'actuelle Mairie d'union de la gauche, plus que divisée contre elle-même entre ses diverses composantes, dirigée par un Maire en délicatesse avec la justice et qui ne se représente, à son âge, que pour essayer de "limiter les dégâts et d'éviter l'implosion d'une coalition à bout de souffle, au bilan plus que contestable et - pour en revenir à la Bastide de Maurras - "tueuse de Patrimoine" : un patrimoine intellectuel et moral qui pourrait, s'il était simplement entretenu (la Bastide intégrant le réseau des Maisons d'écrivains ou des "Illustres") devenir un pôle municipal, provincial, national et international du plus grand intérêt pour la ville elle-même, pour la Provence et la France, mais, aussi et surtout, pour la Culture, au moyen d'échanges, de rencontres et dialogues, de Colloques sur Maurras lui-même, sa vie, son ouvre, son influence dans le monde entier.
Tout le monde serait gagnant à la création de ce pôle intellectuel, qui rendrait son Académicien à Martigues, et ferait briller la ville bien au-delà de ses limites géographiques.
Oui, mais, voilà : il y a cette bourrique d'équipe municipale actuelle, son stalinisme évidemment obsolète et même ridicule (on se croirait au temps de Peppone et Don Camillo !...) et cet invisible "mur de Berlin" qui retranche la Bastide du monde des vivants...
Pour l'instant, deux candidats sont en lice contre cette équipe municipale maléfique : Jean-Luc Di Maria (le premier déclaré) et Emmanuel Fouquart, qui a brillamment ravi son siège de député au "coco" Dareville lors de la dernière élection, gagnant dans quatre des cinq communes de la circo.
lafautearousseau fait déjà et fera tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir, enfin, la libération de Martigues en mars prochain. C'est possible, c'est à portée de main, c'est un devoir sacré.
Tous au travail, discrètement mais efficacement, pour un prochain Maire patriote à Martigues : ENFIN !
François Davin, martégal
Voici l'article du Figaro :
La maison de Maurras, ce legs maudit de l’écrivain laissé à la mairie communiste de Martigues, par Emmanuel Durget
ENQUÊTE - En 1997, la ville de Martigues a acquis, pour un franc symbolique, la demeure de Charles Maurras, s’engageant à entretenir et faire vivre le lieu. Près de trente ans plus tard, le lieu est clos, la bâtisse se dégrade, et l’exceptionnelle bibliothèque de l’écrivain condamné à la libération a été éparpillée.
À Martigues, ceux qui connaissent la bastide du chemin de Paradis l’appellent communément « la maison de Maurras ». Cette élégante demeure provençale est coincée entre le stade de foot et des pavillons identiques. Elle a été la propriété familiale de Charles Maurras, figure majeure de la vie intellectuelle du début du XXe siècle, ancien académicien, monarchiste, antidreyfusard, polémiste radical et antisémite notoire. Cédé par ses héritiers à la mairie communiste en 1997, qui devait en faire un musée et un lieu de recherche, ce patrimoine municipal est à l’abandon. Sa façade délavée est habillée de tristes volets en bois rongé. Les fenêtres qui donnent sur les combles déplorent quelques carreaux cassés.
Seul le jardin, dont les essences provençales égayent cette matinée pluvieuse de décembre, est visiblement entretenu.
Sur le portail vert amande, un écriteau propose de contacter le Musée Ziem pour obtenir une visite sur rendez-vous. « Ce n’est plus possible depuis longtemps ! », nous assure l’interlocutrice au bout du fil. Ni les requêtes d’une poignée de maurrassiens, ni celles d’amoureux du patrimoine local, qui n’admirent guère le père du nationalisme intégral, ne sont exaucées. D’après nos informations, la maison a été vidée après une attaque de termites. La Drac l’a classée en « mauvais état » en 2023. Les meubles de l’écrivain ont été déménagés dans des conditions de conservation incertaines. Idem pour son costume d’académicien.
Une partie des 14 500 ouvrages de la bibliothèque d’exception du félibre, qui composent à eux seuls une pièce majeure de cet ensemble patrimonial, auraient été grignotés par les insectes. Autant d’éléments au conditionnel, tant les informations filtrent et les langues se lient à la moindre évocation de la bastide.
«Il faut voir avec la mairie », soufflent la dizaine d’interlocuteurs que nous avons tenté de joindre. « À Martigues, tout passe par le cabinet du maire », ose tout juste ajouter l’un d’entre eux. « C’est le modèle stalinien, tacle Jean-Luc Di Maria, chef de file de l’opposition LR au conseil municipal. Quand il y a quelque chose qu’on ne veut pas dire, on le camoufle. » La mairie s’est assuré le monopole du dossier Maurras et distille son narratif. Après plusieurs sollicitations, c’est Florian Salazar-Martin qui s’en charge. Affable et volubile, l’adjoint à la culture assure que la mairie « poursuit le soin et travaille sur le projet historique », dans une « posture équilibrée ». Les mêmes propos que ceux qu’il tenait, en substance, il y a six ans, dans les colonnes de La Provence.
L’élu communiste assure être à l’aise avec « cette ressource du passé », affirmant qu’« un héritage devient encombrant que si on ne le traite pas ». C’est l’impression que laisse l’inerte bastide du chemin de Paradis.
Un piège tendu par Maurras ?
La cession de sa maison à Martigues, Maurras l’avait voulue, préparée puis proposée, au crépuscule de sa vie, sans convaincre la ville communiste de l’accepter. Intéressé, le maire de l’époque craignait sans doute que le statut de Maurras, condamné à la dégradation nationale pour haute trahison et intelligence avec l’ennemi après la guerre, le prive de la jouissance de ses biens, et ne rende ce legs caduc. À sa mort, en 1952, la maison revient d’abord à ses descendants, en particulier son neveu Jacques, orphelin de père, que l’écrivain adopte. Au cœur des années 1970, Jacques Maurras et son épouse Nicole donnent petit à petit à la maison la destination patrimoniale que l’écrivain avait espérée. La maison est ouverte à qui veut la visiter, tel un musée privé. On y organise, une fois ou deux dans l’année, des colloques. Une association est créée, pour recueillir de précieux fonds nécessaires à l’entretien de la bâtisse.
Mais le temps fait son office. Les membres du comité de gestion vieillissent et les finances fondent. L’idée d’une cession à la mairie refait surface, et Jacques Maurras la conclut, en 1997, avec Paul Lombard, alors maire communiste de Martigues.
Pour certains, cette cession est un piège tendu par l’écrivain, qui contraint ainsi ses adversaires politiques à entretenir sa mémoire. Dans un article de Charlie Hebdo daté de 2018, la journaliste Sigolène Vinson, qui a depuis rejoint la majorité communiste, évoque la bastide comme « le boulet de la mairie ». Dès 2001, le sociologue Jean-Louis Fabiani, qui a étudié ce legs, avait consacré un long chapitre à cet héritage maurrassien.
Dans l’article, « Comment rendre Charles Maurras provençalement correct ? » (Une histoire à soi, Éditions de la Maison des Sciences et de l’Homme), il s’interroge sur l’instrumentalisation politique de l’enracinement provençal de l’auteur, rappelant que l’écrivain a lui-même brouillé les cartes. « Vous n’ignorez pas mon intention de faire de ma maison… une espèce de musée de l’Action française », écrit Maurras en avril 1951 dans sa correspondance privée.
Huit mois plus tard, prolongeant sa réflexion épistolaire, il évoque davantage « un centre de libres études littéraires et historiques », dénué de références politiques. Jean-Louis Fabiani décrit Maurras comme ayant « habilement imaginé » ce legs. Le père du nationalisme intégral n’a vécu dans cette maison que quelques années enfant, entre 1881 et 1887, puis en villégiature jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. À l’issue du conflit, son emprisonnement restreint ses séjours. Pour le sociologue, les fonctions de la maison auraient même été « redéfinies pour un usage post mortem » par Maurras dans son testament, coup savamment préparé, ce dont témoigne selon lui l’implantation tardive dans la bâtisse de sa bibliothèque, constituée à Paris.
« Bien sûr que la maison de Maurras enracine son œuvre, notamment politique, commente l’essayiste Frédéric Rouvillois, fin connaisseur de l’écrivain. Mais pour rendre Maurras provençalement correct, il suffit de le lire ! Son grand maître était Frédéric Mistral (écrivain de langue provençale, Prix Nobel de littérature, NDLR) et l’un des points de départ de sa pensée monarchique, c’est lorsqu’il prit conscience, aux archives de Martigues, que la royauté laissait plus de place aux libertés locales que la IIIe République. Remettre en cause sa passion pour sa maison et sa provençalité est une hérésie ! », tranche-t-il. Et de conclure : « Si la mairie veut des conseils, de nombreuses personnes compétentes peuvent l’accompagner et sauront faire les choses. »
Obligation morale, obligation légale
« La réalité, c’est que la mairie voit encore cette maison comme une verrue mémorielle, et gagne du temps pour ne pas la réhabiliter », pense savoir un ancien Martégal, désormais éloigné de la vie locale, qui a bien connu la maison.
Cette réhabilitation, la mairie y est pourtant contrainte par l’acte notarié, signé en 1997, que Le Figaro s’est procuré. On y lit que la ville doit assurer « la conservation de la maison », mais aussi « respecter la destination des biens (…) celle de Musée ouvert au public ». Il précise également que « tous les livres composant la bibliothèque (…) ne pourront en aucun cas être prêtés ou sortis de la maison ». Rares sont les livres publiés au tournant du XXe siècle dont Maurras n’est pas destinataire.
Dans l’inventaire, on trouve notamment Les Plaisirs et les jours, premier livre de Proust, que l’écrivain dédie « À M. Charles Maurras, un admirateur du Chemin de Paradis ». D’autres sont signés d’Anatole France, Gide, Mauriac, Malraux, Montherlant, Morand, Valéry. Nombreux sont ceux, un poil flagorneurs, qui le gratifient d’un « maître Maurras ». D’autres, guerroyeurs, rappellent leurs différends, comme Maurice Muret, journaliste suisse, qui livre un « hommage très sympathique mais attristé d’un malheureux que vous avez traité d’invétéré dreyfusard et qui croyait n’être qu’un invétéré… francophile ».
Quelle idée se fait-on d’un legs pour ignorer ainsi le sort de cette maison ?
Ces trésors, parfois insolites, témoignent de quelques décennies de l’histoire littéraire française. Florian Salazar-Martin affirme « que quelques milliers de volumes ont été mis en réserve, les autres ont été transférés à la BnF », premier coup de canif dans l’acte de cession. L’élu communiste prétexte « le besoin de réparations intérieures ». Voilà pourtant six ans que ces travaux auraient dû être entrepris. En 2019, le conseil municipal leur avait dédié une enveloppe de 850 000 €. Contactée, la Drac confirme qu’un appel d’offres avait été lancé en 2020. Elle avait attribué un financement au projet, au titre de l’inscription aux monuments historiques des murs et de la toiture.
L’administration précise « ne disposer d’aucun élément expliquant le choix de la commune de Martigues de ne pas engager les travaux ».
Impossible de savoir ce qu’est devenue la somme prévue pour les travaux. Florian Salazar-Martin assure que « les contraintes budgétaires ont reprogrammé » cette réhabilitation « dans les années qui viennent ». « Il n’y a pas de contraintes budgétaires, balaie Jean-Luc Di Maria, chef de file de l’opposition LR. Nous sommes en train de dépenser 4,5 millions pour le stade de foot pour un club redescendu en 6e division. Nous avons près de 2 000 employés municipaux pour 49 000 habitants, deux fois plus que la moyenne nationale et cela représente 93 millions d’euros de masse salariale par an », peste-t-il. Le budget de Martigues, qui bénéficie de l’implantation d’entreprises de pétrochimie, est deux fois plus important que certaines villes de taille équivalente, comme Bayonne. Dans son rapport budgétaire, la ville énumère une longue liste de projets dans lesquels elle investit près de 20 millions d’euros chaque année, dont environ la moitié dans des bâtiments historiques.
L’autre obligation édictée par l’acte notarié, c’est la constitution d’un comité de gestion, chargé de veiller au respect des conditions de cession, et à la bonne destination de la bastide. Ce comité devait notamment être composé du maire de Martigues, de membres désignés par les descendants, de membres du conseil municipal et d’un membre de l’Académie française (seul Michel Déon en a fait partie, non remplacé à sa mort). Il n’a pas été réuni depuis plus de douze ans.
La bastide du chemin de Paradis ne mobilise pas les foules. Les derniers concernés se sont tournés vers Alexandra Sobczak-Romanski, l’énergique présidente d’Urgences patrimoine, qui s’est spécialisée, un peu malgré elle, dans les dossiers désespérés. « Quelle idée se fait-on d’un legs pour ignorer ainsi le sort de cette maison ? Vu l’état général de notre patrimoine, je ne crois pas qu’on ait le luxe de trier en fonction de l’idéologie de l’écrivain, s’insurge-telle. Si la mairie ne veut pas l’entretenir, elle n’a qu’à la revendre pour un euro symbolique ! ». Une piste sur laquelle elle travaille.
« Si on ne fait rien, je crains qu’il advienne la même chose que pour Éluard ! », ajoute-t-elle. Longtemps menacée, la maison du poète - communiste et résistant-, haut lieu du surréalisme, a été détruite dans l’indifférence générale, le 8 mai 2025.