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Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (199)

 

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 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : "L'affaire Philippe" repart : Henri Massis raconte...

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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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Jean Chiappe, Préfet de police en 1927, homme d'honneur, qui sut éviter l'affrontement, et à qui Léon Daudet accepta de se "rendre", afin d'éviter toute effusion de sang...

 

 

De "Maurras et notre temps", Tome II, pages 51/52 :

"Le 25 novembre 1925.

C'est à la Brasserie Lipp, par des journalistes qui arrivaient du Palais, qu'à minuit nous apprîmes l'odieux verdict qui venait de condamner Léon Daudet à cinq mois de prison.
Cette condamnation insultait à l'honneur, au bon sens, à la dignité du pays : elle portait tous les stigmates de l'infamie.
Indignés, nous montâmes bientôt rue Saint-Guillaume, chez Daudet.
Devant le portrait de son père, Léon était là, debout, entouré de sa femme, de ses enfants, de ses amis.
Un long cortège passait sous sa fenêtre, et, dans la nuit, montait la clameur des coeurs révoltés qui appelaient : Daudet ! Daudet ! Daudet !
Il se mit un instant au balcon, puis ferma les volets, rentra parmi les siens... C'était le 25 novembre 1925.
Le 10 juin 1927, dix-huit mois plus tard, Léon Daudet recevait l'injonction de se constituer prisonnier.
"L'iniquité était si énorme - dit Robert Havard de la Montagne dans sa récente Histoire de l'Action française - que Daudet décida de se dérober à cette "invitation" et de se retrancher, protégé par ses amis, dans l'immeuble du journal." Pourtant, le troisième jour, il accepta de se constituer prisonnier et déclara au préfet de police Jean Chiappe :
"Je ne veux pas, pour une cause où le salut national n'est pas directement intéressé, faire couler un sang précieux et déclencher une guerre civile. Non !... Je me rends... je me rends pour la France et pour la mémoire de mon fils. J'ai derrière moi la force et le dévouement de mes amis. Leur conflit avec la police pourrait occasionner les pires malheurs; je préfère me rendre. Il y a ici, dans les rangs de vos hommes et parmi mes amis, des jeunes gens qui ont des parents : je ne veux pas que d'autres enfants subissent le sort de mon fils assassiné, ni que d'autres parents souffrent ce que j'ai souffert."
On sait comment, quinze jours plus tard, Léon Daudet fut "libéré". Cette évasion fit rire la France entière.
L'exil à Bruxelles allait commencer..."

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