Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (181)
(retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)
Douzième partie : Député de Paris, quatre années bien remplies (II)
Aujourd'hui : 22 janvier 1923 : Assassinat de Marius Plateau...
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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...
...raconté par la propre Germaine Berton, dans ses déclarations au juge Devise, à l'Hôpital Beaujon.
En 1922, l'Action française (et Léon Daudet, député, à la Chambre) soutiennent Poincaré dans son occupation de la Ruhr, afin de contraindre l'Allemagne, récalcitrante, à payer les "réparations" qui lui ont été imposée au Traité de Versailles.
Le lundi 22 janvier 1923, une anarchiste, Germaine Berton, cherchant d'abord à assassiner Daudet, puis Maurras, échoue dans ses deux tentatives.
Elle se rabat alors sur Marius Plateau...
De "L'Action française racontée par elle-même", par Albert Marty, page 184 (c'est Germaine Berton qui parle, lors de sa déposition...):
"...Depuis un certain temps, je voulais voir Daudet et je cherchais à le rencontrer pour le tuer, car j'estime qu'il a a la plus grosse part de responsabilités dans la nouvelle guerre qui reprend dans la Ruhr.
Je lui en veux aussi de sa vie, passée à lutter contre la classe ouvrière, et, encore, pour avoir fomenté les complots qui ont amené l'assassinat de Jaurès, et surtout celui d'Almereyda, le chef des jeunes gardes.
Samedi dernier, je me suis présentée à l'Action française pour voir Daudet, et, ne pouvant être reçue par lui, j'avais donné une lettre expliquant que je voulais donner des renseignements sur les anarchistes, mais, en réalité, destinée à me mettre en présence de lui pour le tuer.
Éconduite samedi, je suis allée ce matin à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, à la messe anniversaire de la mort de Louis XVI, pour le rencontrer, mais je ne l'ai pas vu. Ayant aperçu Maurras, qui sortait de l'église, j'ai eu l'intention de le tuer à la place de Daudet, mais j'ai remarqué que Maurras était entouré par plusieurs jeunes Camelots et j'ai craint de manquer mon coup.
C'est alors que j'ai décidé de me rabattre sur Plateau, qui est chef des Camelots du roi.
Je suis allée à l'Action française et j'ai été reçue par Plateau.
Je lui ai expliqué que je voulais lui donner des renseignements sur les anarchistes, et, au cours de notre entretien, rien d'anormal ne s'est passé.
Plateau me reconduisait à la porte quand, profitant de ce qu'il avait le dos tourné, je lui ai tiré par derrière un coup de révolver.
Il s'est retourné.
J'ai alors tiré deux ou trois coups et je l'ai atteint, je ne saurais dire où..."