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Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (178)

 

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 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : 1922 : "Sylla et son destin"...

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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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La vie et l'oeuvre de Sylla, homme d'état romain du dernier siècle avant Jésus-Christ, racontée et commentée par Daudet qui, au travers de la vie aventureuse et exemplaire de son héros, s'efforce de tirer des leçons pour le gouvernement de son époque.
Une belle leçon d'histoire qui s'appuie sur une vaste culture...

 

De "Maurras et notre temps", d'Henri Massis, pages 47/48 :

Sylla, poème de l'Ordre.

Comment cet homme qui joignait à d'écrasantes besognes de journaliste et de directeur l'effroyable surcroît des tournées de conférences en province, des réunions de faubourg, sans parler de son assiduité aux séances de la Chambre (quand il était député, il n'en manquait pas une), comment Léon Daudet trouvait-il encore le loisir de rêver, de composer et d'écrire des romans ?
Ses journées avaient donc quarante heures ?
Sachant ce qu'était alors sa vie quotidienne, quelle ne fut pas notre stupeur à Bainville et à moi lorsque Léon Daudet, en 1922, nous apporta "Sylla et son destin" !
Toute son hérédité latine, méditerranéenne, toute sa méditation de politique, toute sa volonté de grand réactionnaire qu'alarmaient les périls de la cité s'étaient concentrés autour du nom de Sylla.
Ce nom avait agi sur lui comme une métaphore soudaine, comme une grande image de lutte qui avait tout fixé dans son orbe.
C'étaient les vivantes similitudes qu'il avait découvertes entre la situation politique de Rome en l'an 87 avant Jésus-Christ et celle de la France de 1922, qui avaient conduit Daudet à étudier le caractère du grand Romain, son génie d'action et à montrer en lui un de ces hommes à qui incomba le génie de l'espèce.
Et comment n'eût-on pas été frappé par ce qu'il y avait d'autobiographie dans ce récit de l'aventure syllanienne, de consanguinité entre son héros et lui ?
Ce qui se dégageait du livre de Daudet, dans la lumière de l'évidence, c'était que ce tonique de l'autorité reste le même à toutes les époques et que, dans ce domaine, il ne peut pas plus y avoir de changement qu'il n'y en a dans la constitution anatomique et physiologique du cerveau humain !
De Sylla, Daudet avait fait le poème de l'Ordre et de l'Autorité.
En composant au Romain cette épitaphe, n'était-ce pas celle qui eût pu être la sienne que Daudet avait gravée :
"Lucius Cornelius Sylla, le plus grand, le plus sage et le meilleur des Romains, en qui apparut comme en nul autre cet art de développer tous les possibles politiques, avec majesté, dans tous les sens, et de les rendre favorables à la Cité".

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