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Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (158)

 

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 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : Daudet dénonce Malvy à Maginot...

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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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De "La pluie de sang", pages 153/154 :

"...C'est le 25 juin que j'allai trouver Maginot au Ministère des Colonies et que je lui dis tout de go ce que je pensais de Malvy.
Pourquoi Maginot ?
Parce que son patriotisme m'était connu, parce qu'il était Lorrain et de tempérament "frontière", ancien combattant (et au premier rang) et que sa fermeté morale, si rare dans le personnel républicain, m'était attestée, dès cette époque, par des amis communs.
Je vois toujours cette journée ensoleillée, le calme hôtel du ministère, l'antichambre, le salon où me reçut ce géant sympathique, aux yeux à la fois railleurs et froids, son étonnement, nullement joué, quand je commençais mon petit exposé.
Cependant, à travers cet étonnement, perçait une certaine inquiétude, comme si, d'une façon encore très vague, certaines choses bizarres, qu'il avait pu constater de son poste d'observation, sans se les expliquer clairement, sortaient peu à peu de la pénombre.
Le cas du ministre russe Stürmer, acheté par les Allemands, était alors dans tous les esprits.
Je prononçai le nom de Stürmer, dont je me servais (à cause de la censure) pour parler de Malvy dans le journal.
Maginot prenait des notes, assez ennuyé au fond du tour que prenait la causerie, et la suite a prouvé qu'il y avait de quoi, car tous les radicaux-socialistes lui en ont voulu, à l'époque, de m'avoir reçu.
Mais, par la suite, les évènements ont fait que cette condescendance (inspirée par le patriotisme) n'a pas nui à son avancement politique.
Il a, en personne, occupé la Ruhr, en 1923, et il est surprenant que son courage ne lui ait pas, en cette occurrence, coûté la vie.
Il est mort récemment (1931), dans des circonstances bizarres, qui ont donné à penser, à Maurras et à bien d'autres, qu'il avait été assassiné..."

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