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Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (88)

 

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 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : Ils "étaient", ils "faisaient" l'Action française :

Portraits (VI) : Marius Plateau...

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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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De "La pluie de sang", pages 57/58 :

"...Maintenant qu'il est mort, hélas ! assassiné par l'Antifrance, victime d'un effroyable concert criminel, je puis bien dire que mon meilleur auxiliaire, dans la lutte disproportionnée qui allait s'engager, fut Marius Plateau, secrétaire général de la Ligue et un des chefs des Camelots du Roi.
Grièvement blessé au début de la guerre, dans les circonstances héroïques où il attira sur lui, nouveau Décius, le feu de l'ennemi, Plateau, dès sa longue et douloureuse convalescence, se consacra, avec une passion brûlante et méthodique, au refoulement de cette trahison intérieure, dont il voyait, comme moi, les redoutables effets.
Son intelligence précise et réaliste (que soutenait une foi religieuse très intense) déblayait, dans le flot des documents qui nous parvenaient, le secondaire, la broutille, et allait droit à l'essentiel.
Remarquablement doué pour l'analyse et la reconstitution des trames et des caractères, il n'avait rien de romanesque et demeurait fermement sur le terrain des textes et des réalités.
Un seul travers, qui causa sa mort : le mépris absolu du danger et des précautions élémentaires.
Disciple de Maurras, formé à cette haute école de politique traditionnelle, qui n'a peut-être pas eu son pendant au cours de notre histoire, et à l'impassibilité morale qu'elle postule, Marius Plateau était une étonnante figure d'homme d'action.
Au physique, une forte stature, un visage rond, et plein, de tigre royal, où brillaient deux yeux aigus, observateurs, méditatifs, éclairés, pour l'ordinaire, d'un rire franc.
La conjonction d'un jugement droit et de l'esprit de sacrifice forme, à mon avis, les plus beaux types humains.
Plateau était de cette catégorie sublime et discrète; car sa modestie, comme son dévouement, passaient les bornes.
Tel était l'adversaire quotidien, infatigable, minutieux, attentif, et ne perdant jamais de vue l'ensemble, qu'allait avoir devant soi la trahison systématique, altière et doctrinaire, de Caillaux, doublée de la trahison sournoise, calculée et abjecte, de Malvy.
Sans la collaboration quotidienne de mon cher Marius Plateau, je n'aurais jamais pu mener à bien la tâche disproportionnée que m'avait infligée la Providence, et où se dressaient contre nous toutes les forces, officielles et officieuses, de l'Etat Républicain.
Néanmoins, pour nous deux, ce fut, pendant trois années, une jouissance supérieure que de colleter l'ennemi allemand et l'agent ennemi, dans cette lutte ténébreuse, puis éclairée soudain d'une grande flamme.
Quand un cryptogramme, en chair, ou en os, ou en papier, se présentait, d'un déchiffrement particulièrement délicat, nous demandions l'avis de Bainville, pour qui le caractère allemand n'a pas de secret, ou de Maurras; puis, la difficulté débrouillée, nous repartions délibérément du pied gauche..."

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