Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (55)
(retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)
Aujourd'hui : Avant, puis avec Maurras, "la" rencontre de sa vie...
Un catholicisme tôt affirmé...
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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...
Avant, puis avec Maurras, "la" rencontre de sa vie...
Caricature d’Achille Lemot, Le Pèlerin, 27 juillet 1902 :
LE COMBES DE L’ACTIVITE DÉVORANTE POUR FAIRE LE MAL
L’Ogre: Je ne durerai pas; il faut que je me dépêche de faire beaucoup de mal en peu de temps.
Un catholicisme tôt affirmé...
... et renforcé par les excès et la mauvaise foi de l'anticléricalisme de l'époque.
Même si, d'abord, Daudet a connu une période "'d'indifférence", comme il le raconte dans "Vers le Roi", page 287 : "...le croyant que je suis devenu - après une période d'indifférence, due à l'ambiance matérialiste, évolutionniste, qui passait pour scientifique dans ma jeunesse..."
De "Devant la Douleur", pages 33/34 :
"...L'anticlérical type, le Homais pour comices agricoles, était le petit Bourneville, surnommé familièrement "Boubour", directeur du Progrès Médical.
Haut comme une botte, rouge comme une tomate, vindicatif et passionné, il poursuivait d'une haine frénétique les soeurs des hôpitaux.
Il avait fondé, sur cette haine, la groupe des infirmières laïques de la Salpêtrière, où se trouvaient d'ailleurs quelques bons sujets.
Comment était venue à Boubour cette rage sans merci qui injectait de sang, à la seule vue d'une cornette ou d'une soutane, ses yeux couenneux de cochon malade
et donnait des inflexions rauques à son accent bourguignon ? Je l'ignore.
Il m'était odieux par son épaisse sottise, son ton péremptoire, son injustice notoire et butée et le rôle prépondérant et nocif qu'il jouait dans la presse professionnelle.
Je crois bien que, de mon côté, je le dégoûtais profondément par un manque d'hostilité vis-à-vis des choses de la religion qui a fait place, le temps et la raison aidant, à un catholicisme combatif.
Le matérialisme médical, politique et littéraire à la fin du XIXème siècle en France était si parfaitement immonde qu'il m'a convaincu, par le contraste, de l'excellence de ceux qu'il persécutait et de la majesté de leur idéal.
Les ennemis de Dieu m'ont ramené à Dieu.
C'est ce point de vue qui, dès 1894, me dictait, comme un cri de délivrance, la prière finale des Morticoles..."