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Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (51)

 

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 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : Le redoutable Jean- Jacques... et sur les deux Empires...

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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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1. "le redoutable Jean-Jacques..."

 

De "Vers le Roi", pages 89/90 :

"...Cela nous remit un peu et beaucoup de notre visite aux Charmettes, un des endroits les plus lugubres que j'ai rencontrés, tant par les souvenirs vicieux qu'il évoque, que par le fantôme errant du redoutable Jean-Jacques, lequel joignait, à ses maléfices révolutionnaires d'hérédosyphilitique, l'incontestable magie du style.
Quand je dis "souvenirs vicieux", entendez bien que je ne suis pas prude et que plusieurs de mes romans, que je ne renie point, en témoignent.
Mais c'est le mélange d'hypocrisie dans la crudité et d'attendrissement dans le sensuel, et même le sexuel, qui me donne, si je lis Rousseau, la nausée.
Il appartient à la catégorie des débauchés sermonneurs, des pervertis idylliques et joueurs de clavecin, des larmoyants qui font souffrir.
À côté de lui, Voltaire est sain.
C'est assez vous dire que pendant ce déjeuner des Échelles (1), les oreilles de Rousseau, du Rousseau d'outre-tombe, durent tinter.
Personnellement, tout en reconnaissant sa terrible influence maléficieuse, je ne l'ai jamais aimé et c'était un point sur lequel je discutais souvent avec mon père, féru des Confessions.
Je comptais même, quand j'ai quitté la médecine, écrire un article de psychologie clinique sur la maladie de Rousseau, opposée à celle de Pascal.
Cet article eût été prématuré, car l'on ne connaissait pas, il y a trente ans, l'hérédité tréponémique, comme on la connaît aujourd'hui.
La tare de Jean-Jacques est devenue très visible et très banale..."

(1) : ce passage est la suite immédiate du document "Fidélités royalistes (IV) : Savoyardes..."

 

2. Sur les deux Empires...

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1. De "Fantômes et vivants", pages 193/194 :

"...Au fond, en dépit de Sardou, de Masson, des mémoires, un grand voile d'ennui flotte sur le premier comme sur le second Empire.
La Révolution est intéressante. On ne se lasse pas de l'étudier.
Napoléon premier, malgré toute sa gloire et ses malheurs est poussiéreux, et Napoléon III, par son effroyable sottise, est irritant.
Le flot de sang du premier charrie un flot de gaffes devenues évidentes, d'héroïsme inutile. C'est un gâchis rouge et or.
Le second, c'est l'incapacité qui se croit philosophique, c'est la défaite en cinq leçons et le morcellement du territoire par axiomes et principes.
La politique de la Convention avait une figure tragique et tendue, mais une figure.
La politique impériale est néant, tantôt frénésie vaine, tantôt méconnaissance des hommes et de la physique des constitutions.
La démonstration de cette vérité est faite, pour le premier Empire, par Masson, pour le second par Emile Ollivier..."

2. De "Au temps de Judas", page 24 :

"...Ô relief du second Empire, époque nulle entre les pires, où les destinées de la France furent jouées aux dés, sur le tapis vert, comme sur les champs de bataille, par une génération sans cervelle !..."

3. De "La pluie de sang", page 193 :

"...Il est réel que tout ce qui concerne les Napoléon et napoléonides, depuis Sardou jusqu'à Masson, m'inspire un ennui prodigieux et que j'estime que cette double aventure, qui aboutit, la première fois à Trafalgar et à Waterloo, la seconde à Sedan, ne doit être à aucun prix recommencée..."

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