Au cinéma : La Bête, par Guilhem de Tarlé
Mostra de Venise 2023 : La Bête, un film français de Bertrand Bonello, avec Léa Seydoux (Gabrielle Monnier) et George MacKay (Louis), adapté d’un court roman d’Henry James, La Bête dans la jungle (1903).
La Bête… C’est le synopsis qui m’a attiré – « Dans un futur proche où règne l’intelligence artificielle… » - pour pouvoir dire tout le mal que je pense de l’I.A. et l’escroquerie de ses promoteurs.
Elle n’est que l’outil aux mains des idéologues pour « formater » la pensée des gens, avec un ordinateur puissant qui ne peut pas « recracher » autre chose que les « data » programmées par les informaticiens. Il y eut à ce sujet, cette semaine, une intervention particulièrement excellente de Marc Menant sur CNews, dans l’émission de Christine Kelly à 19 H.
La Bête… Bêtement, je n’avais pas lu que c’était une nouvelle adaptation du roman d’Henry James, qui date de 120 ans. A cette époque, en effet, les « élites » étaient moins totalitaires que celles, prétendues telles, d’aujourd’hui, qui singent Dieu quand, après avoir avorté l’enfant conçu naturellement, elles veulent « créer », « réinventer » comme elles disent, un homme dominé par une « intelligence artificielle » et fabriqué tout autant artificiellement par la PMA ou la GPA.
J’avais déjà vu, il y a six mois, une adaptation de La Bête dans la jungle, réalisée par Patric Chiha, que je n’avais pas aimée… Cette fois c’est pire, à savoir un long-métrage, précisément horriblement long (2h26), dont une partie en langue anglaise sous-titrée, dans un scénario particulièrement compliqué qui entremêle trois époques (1910, 2014 et 2044). L’unique personne qui était avec nous dans la salle nous a avoué avoir décroché, pour se réveiller plus tard et apprécier la fin. Comme la réalisation flirte, par son bruitage, avec un film d’épouvante, je soupçonne qu’il a été réveillé par un cri de mon épouse, qui n’a jamais été autant effrayée. même si, différemment de moi, elle considère avoir passé une bonne soirée.
La Bête… les critiques, relativement circonspects, évoquent un public intellectuel… Sans doute suis-je trop bête, mon intelligence insuffisamment artificielle, et peut-être, surtout, faut-il commencer par lire l’œuvre d’Henry James.