Au cinéma : Et la fête continue, par Guilhem de Tarlé
A l’affiche : Et la fête continue, un film de Robert Guédiguian, avec Jean-Pierre Darroussin et Lola Naymark (Henri et sa fille Alice), Ariane Ascaride, Robinson Stévenin et Grégoire Leprince-Ringuet (Rosa et ses deux fils, Sarkis et Minas).
Et la fête continue… Eh bien non ! Nous n’étions pas à la fête, et après m’être demandé où était « la fête » et quelle était l’histoire, j’avais hâte que ce lent et long-métrage (1h46) s’arrête.
J’avais pourtant deux raisons d’aller voir ce film avec plaisir, à savoir Ariane Ascaride, que j’aime bien en tant qu’actrice malgré son militantisme gauchiste, et Marseille où se déroule l’action… pour autant qu’il y ait une action…
C’est en effet le gros défaut de cette réalisation.
Robert Guédiguian, sous l’égide de la révolutionnaire allemande Rosa Luxembourg, veut nous parler de tout, allant de l’effondrement d’immeubles, rue d’Aubagne le 5 novembre 2018, jusqu’au génocide arménien qui perdure au Haut-Karabakh, en passant par l’union de la gauche aux élections municipales de 2020, avec une histoire d’amour particulièrement factice et quelques gros plans qui se veulent intellectuels et poétiques. Finalement un ensemble décousu pour un scénario cousu de fil blanc, dans lequel – reconnaissons-le – Guédiguian règle quelques comptes avec les militants des partis de gauche tout en déversant un discours humanitariste et gauchisant.
On peut d’ailleurs s’étonner de la contradiction de ces « nationalistes » arméniens que sont Minas et Sarkis (qui veut des enfants pour l’Arménie), en même temps militants des Sans-Papiers et, finalement, du Grand Remplacement en France.
Bref un film sans intérêt, au cours duquel on s’ennuie, qui ne me laisse pas d’autre issue que de lui faire sa fête.