Au Cinéma : Sous les figues, par Guilhem de Tarlé
Arts & Ciné : Sous les figues, un film tunisien, premier long-métrage de Erige Sehiri.
Sous les figues… A quoi bon aller voir dans les salles obscures ces grands remplaçants qui parcourent nos rues ?
Peut-être parce que, à l'image de Jeanne d'Arc, nous aimons les Tunisiens… chez eux.
Sous les figues… Il ne se passe rien... une photo de la cueillette de figues dans un verger de Tunisie... un cinéma d'amateur semblable à ce que l’on pouvait prendre et projeter autrefois à domicile, et je me rappelle avoir filmé comme ça une petite vendange familiale, au cabanon de mes parents en lisière de La Ciotat. Sauf que mon Super 8 était muet et ne durait que quelques petites minutes, seulement destiné à garder le souvenir d'une journée de vacances.
Sous les figues, c'est une journée ordinaire où hommes et femmes se font embaucher "à la semaine", aujourd'hui comme il y a 2000 ans, l'ouvrier de la 11ème heure.
A côté des fatmas, des jeunes filles assez mignonnes - c'est pour ça qu'on ne s'endort pas - qui, apparemment, n'ont rien de soumises et rêvent et parlent d'amour, et parfois se disputent les garçons. C'est frais, c'est sain, c'est gentillet ; ça peut, avec beaucoup d’imagination et de bienveillance, rappeler Emmanuel Mouret ; surtout ça ne dure qu'une heure et demi. et en cela nous l'avons préféré à Avatar dont les 3h 1/4 nous rebutent.
Sous les figues... finalement, ça se laisse regarder, mais on peut s'en passer…
Ça se laisse entendre surtout car la bande son est jolie, notamment la chanson finale qui couvre le générique, malheureusement, en VO, sans sous-titrage.